CALDER Forgeron de géantes libellules EXPOSITION TEMPORAIRE DU MUSEE SOULAGES Du 23 juin au 29 octobre 2017 Service Educatif Musée Soulages – Service Éducatif - Professeurs chargés de mission [Auteur] Calder. Forgeron de géantes libellules musée Soulages, 24 juin-29 octobre 2017 Introduction de Benoît Decron Qui ne connaît pas Alexander Calder ? Alexander Calder (1898-1976) figure parmi les plus grands sculpteurs du vingtième siècle. Il est admiré par Pierre Soulages, 97 ans, qui apprécie à la fois la finesse et la monumentalité de ses œuvres. Il est un artiste universel, en adéquation avec le musée qui porte le nom de Soulages. Qui plus est, dans une architecture en métal Corten des sculptures en métal. Un sculpteur universel Créateur des célèbres sculptures en mouvement, notamment les Stabiles et les Mobiles, Calder est l’inventif « fil-de- feriste » qui a construit, avant-guerre, modestement, des figurines de cirque, d’animaux, des personnages, des visages. Des objets de peu, faits avec des moyens modestes tractés, animés suspendus, tordus. Il inscrira ensuite naturellement sa sculpture dans un art cinétique, avec un mouvement mécanique, puis de lui-même. Calder rencontrera à Paris le peintre Piet Mondrian, ce fut la révélation. Les trente dernières années de sa vie, Calder vit et travaille dans son atelier de Saché (en Touraine) dressant des sculptures métalliques monumentales, les Stabiles, machines noires, structures rondes où aigues, à couper le vent. Vaisseaux fantastiques, boulonnés, entièrement démontables. L’exposition, plus de 105 pièces : sculptures, gouaches, dessins provenant du Centre Pompidou-Musée national d’art moderne, le partenaire majeur, avec le concours capital de la Calder Foundation (New York). Sont également partenaires des galeries, des fondations, et de musées français comme étrangers, des collectionneurs privés… Des institutions comme la Fondation Maeght, la Galerie Maeght ou la Cité de la Musique ont une part importante dans l’accrochage de l’exposition. Des collectionneurs privés se séparent momentanément d’œuvres peu connues. Y figurent aussi des photographies de figures telles Ugo Mulas, Clovis Prévost, Agnès Varda, Thérèse Bonney, Gilles Ehrmann, Marc Vaux, André Kertesz, Tony Vacaro. Œuvres rares et délicates De rares dessins et des fil-de-fers, des sculptures des premiers temps, seront donc de la partie. Ce sont des miniatures, des inventions qui tiennent autant à l’ingéniosité et à l’humour de Calder : des figures de cirque, des attelages, des animaux, des visages… C’est la singularité de l’événement de Rodez que de présenter ces œuvres provenant de la Calder Foundation peu vues en France. L’exposition retracera en touches thématiques une carrière vivante, de 1925 à 1976. Dans un esprit de présentation générale, pédagogique, et par le détail avec des fiches ciblées. Les œuvres seront variées, de toutes dimensions, d’un petit bronze de 1944 à un Stabile de 8 mètres de haut. La possibilité d’installer sur le Foirail, le grand jardin devant le musée, une sculpture monumentale, Morning Cobweb (1969-collection privée). Le titre de l’exposition, Calder. Forgeron de géantes libellules, exprime un oxymore comme un raccourci poétique (C’est l’extrait d’un poème d’André Masson, peintre surréaliste ami de Calder, qui se réfugia aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale pour devenir un proche du sculpteur). La légèreté, l’aérien et le bougé associé au métal que l’on assemble s’y reconnaissent : à la fois un monde délicat, son instabilité entre ciel et terre, les moyens de trouver le précieux équilibre tout en exaltant le mouvement ; mais aussi une expression d’un métal brutal à l’origine, mais ductile et source de métamorphoses, avec de la récupération et des couleurs primaires. Ce monde rutilant se poursuit dans l’accrochage avec l’ensemble représentatif de gouaches, moins connues. Les harmonies de ces mouvements ramènent à la musique que Calder aimait particulièrement, comme en témoigne son intérêt pour celle d’Edgar Varèse dont les œuvres qu’il lui donna figurent dans l’exposition, sous la forme d’une vache et d’un oiseau. Musée Soulages – Service Éducatif - Professeurs chargés de mission [Auteur] Un parcours ouvert et complet L’exposition prend place dans notre salle d’expositions de 515 m 2 et dont la hauteur atteint près de 8 m 50 sous verrière : une hauteur sous plafond qui favorise une plasticité de la lumière propre à mettre en valeur les Mobiles, les « géantes libellules ». Elles sont au choix, toutes en couleur, les pales, les palettes, les pétales, les élytres ou les ailes de ces insectes de métal suspendus à des fils presque invisibles. Calder y retrouve l’Espace des constellations, une sorte d’interprétation de la Nature engendrée par son amour de l’abstrait, en somme une générosité plastique. A tel point que Mobile est devenu un terme générique souvent bien éloigné des œuvres de Sandy Calder. L’idée est de faire comme une rétrospective avec des œuvres permettant de retracer le parcours d’Alexander Calder, de lire son histoire singulière entre la France et les Etats-Unis de 1927 à 1976. La grande salle est conçue comme une circulation ouverte de droite à gauche. La scénographie est à base d’estrades découpées, blanches comme une banquise : - Calder Un monde en fil-de-fer : animaux, portraits, véhicules, acrobates… : de 1926 à 1930. L’univers du cirque et du jouet accompagné des précieux dessins. Onze œuvres proviennent de la Calder Foundation. Au centre de l’accrochage, dans une alcôve, figure la Joséphine Baker IV du Centre Pompidou (vers 1928), une marionnette en fil de fer - Calder et L’invitation abstraite : Cadres, Sculptures en bois, Volumes… Gouaches de 1930 à 1945. Un mobile motorisé de 1936. Une évocation des mouvements mécanistes des sculptures. Comment Calder passe du jeu, dans lequel on le confina trop vite, à un univers construit qu’il découvrit dans l’atelier de Mondrian. - Les Mobiles sous différentes formes, son extension, son développement. Rassemblement de quinze pièces au plafond de la salle. Ce sont les « géantes libellules » de Masson : une nuée de mobiles des années 40 à 60 dans le volume ouvert de notre salle d’expositions. Ce qui prévaut dans cette présentation est la légèreté, la fugacité colorée, le libre mouvement de ces sculptures, suspendues dans l’espace. - Le Stabile, son développement jusqu’aux conceptions monumentales. Le Stabile développe l’idée d’une forme plus grave, posée sur le sol : sa finition noire, ses formes découpées dans l’acier, souvent peintes en noir évoquent le monde animal, souvent fantastique. C’est l’expérience de Saché, quand Calder rassemblait autour de son atelier ces sculptures architecturales. Le Mobile/Stabile. Une pièce exceptionnelle de 1974, Crag with yellow Boomerang and Red Eggplant - Les gouaches, entre vision universelle et réalité du quotidien, des univers, de la nature, des animaux, des personnages. Des cosmogonies au relevé réaliste de tuyauteries, c’est tout un univers qui se déploie de 1932 à 1976. Calder qui installa ses « gouacheries » dans tous ses ateliers français est aussi un peintre d’une efficacité réjouissante. La teneur poétique de l’œuvre de Calder va être rendue visible au-delà des pratiques d’ingénieur et de l’idée trop réductrice du jeu auquel on réduit Calder. Il est ce grand sculpteur innovateur, une force en mouvement comme un équilibre fragile. Musée Soulages – Service Éducatif - Professeurs chargés de mission [Auteur] ALEXANDER CALDER Biographie 1898 Alexander Sandy Calder est né à Lawnton faubourg de Philadelphie le 22 juillet 1898. Dès son plus jeune âge, il est bercé par la création artistique. Son grand-père Alexander Milne Calder et son père Alexander Stirling Calder étaient des sculpteurs reconnus. Sa mère Nanette Lederer Calder était peintre. 1910-1915 La famille Calder vit les premières années à l’est de New York puis en Californie à San Francisco et Berkeley, où Alexander Stirling Calder, le père, travaille pour l’Exposition Universelle. Le jeune Sandy installera un petit atelier dans chacune des demeures. Là, il commencera à fabriquer des bijoux pour les poupées de sa sœur aînée Peggy. 1915 A Berkeley, Alexander Calder obtient le diplôme de la Lowell Hight School. Studieux, il entre au Stevens Institute of Technology à Hoboken où il s’intéresse à la géométrie. Brillant, il reçoit les notes les plus élevées. 1919-1921 Il obtient un diplôme en ingénierie mécanique (Mechanichal Engineering). A cette période, Alexander Calder multipliera les métiers : ingénieur-automaticien, dessinateur, collaborateur d’un journal, enquêteur pour une compagnie d’assurance, représentant de commerce, ce qui lui permettra de se déplacer à travers les Etats-Unis. 1923-1925 Calder intègre la Art Students League de New York. Il mène son premier travail artistique à la National Police Gazette. Pendant plusieurs semaines, il fera des dessins au Ringling Bros ainsi qu’au Barnum et Bailey Circus. C’est à cette occasion que débutera son intérêt pour les sujets de cirque. 1926 C’est à partir d’un élément d’une barrière de maison de campagne, que Calder fera sa première sculpture en bois « Flat cat ». Cette année-là, son manuel de dessin Animal Sketching est publié. Il exposera ses premières peintures à l’huile à The Artist’s Gallery située à l’est de la 61e rue. Calder décide de s’installer à Paris, où il loue un petit atelier au 22, rue Daguerre. Il crée des animaux « mobiles » en bois et fil de fer et les premières figures de son cirque miniature. Le Salon des Indépendants lui ouvrira les portes. Calder crée également sa première figure, une marionnette en fil de fer, qu’il intitulera « Josephine Baker ». 1927-1928 Alexander Calder mettra en scène son cirque en proposant des séances au public parisien. Ses animations seront remarquées par des critiques spécialistes du cirque. Par la suite, il participera à l’exposition d’objets animés au Salon des Humoristes.
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