DISCOURS VŒUX 2015 JE SUIS CHARLIE, VOUS ÊTES CHARLIE, NOUS SOMMES CHARLIE. Les évènements survenus la semaine dernière, aussi graves que dramatiques, ont marqué tous les esprits et la France au plus profond d'elle-même. Nos pensées vont aux familles des 17 personnes assassinées mercredi, jeudi et vendredi. L'incompréhensible et l'inacceptable doivent leur rendre ces jours particulièrement difficiles à supporter et pour surmonter leur peine, la France entière ne sera pas de trop pour les aider et les soutenir. Nous aurons, également un mot de soutien pour les personnes blessées lors de ces attentats en leur souhaitant un prompt rétablissement. Les actes perpétrés sur le territoire français n'ont pas de nom. La barbarie de ces fanatiques sans loi ni religion les autorisant à de tels actes d'une ignominie incommensurable, est la preuve que la liberté est loin d’être respectée de tous. La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui reposent sur la liberté d'opinion, la liberté mentale et d'expression. C'est inscrit dans l'Article 11 de la Déclaration Française des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789. James Billington a écrit : "La liberté intellectuelle et culturelle est la condition préalable à l'effondrement des systèmes tyranniques et totalitaires qui nous menacent périodiquement" Cette liberté, c'est celle de chacun d'entre nous. Non seulement la liberté d'expression mais aussi celle d'exercer sa profession, d'être juifs ou de toute autre confession sans risquer de se faire abattre au nom d'idéologies inacceptables. La France a prouvé qu'elle savait être grande, fière et rester debout face à ces actes terroristes. Les Français, d'abord, ont su spontanément manifester leur volonté de dire à tous ces fanatiques que nous étions soudés, forts. Les Chefs d'Etat, les politiques de nombreux pays, ont su, pour un temps, faire abstraction de leurs divergences et prouver au monde entier que l'union était la meilleure réplique devant ces évènements. Cette unité, cette union entre dirigeants, peuples français et étrangers a marqué cette journée du dimanche 11 janvier 2015. Les messages de soutien de la grande majorité des pays du monde entier montrent que peu de gens restent insensibles face au terrorisme et à la tyrannie. Espérons que les chefs d'Etat présents dimanche dans un consensus remarquable sachent donner la preuve que ce n'était pas qu'une façade et que, comme les politiques se plaisent à le dire, des avancées palpables permettront d'améliorer les relations entre certains pays dont les habitants ne sont souvent que les otages de leurs dirigeants. La souffrance que vivent les familles endeuillées, l'épreuve que vit la France, d'autres pays et leurs habitants l'ont vécues et les connaissent de manière parfois quasi permanente. S'il n'est qu'un vœu à prononcer en ce début d'année, c'est celui de ne plus connaitre de tels attentats en France comme dans le monde entier, c'est que tous les pays refusent l'accueil, le financement et le développement de ces mouvances terroristes. 1 Comme beaucoup de collectivités, nous nous sommes posés la question de savoir si nous maintenions la cérémonie des vœux. Après réflexion : - il faut continuer à vivre normalement, - il faut se réunir pour rendre hommages aux personnes disparues, - il faut affirmer aux familles que nous sommes toujours présents pour les soutenir, - il faut reconnaitre que notre Gouvernement a bien géré ces moments difficiles - il faut remercier l'ensemble des Forces de l'Ordre pour leurs actions et le courage de ces femmes et hommes qui risquent leurs vies pour notre liberté. A la mémoire des 17 personnes décédées, je vous demande de vous lever pour observer une minute de silence. La vie continue et, comme chaque année, je vous souhaite, en mon nom et celui du Conseil Municipal, la bienvenue dans notre paisible commune de Le Maisnil. Je salue, et je remercie de leurs présences, Michel Delepaul, Alain Leclerc, Loïc Wolfcarius et Jean-Gabriel Masson, qui forment, avec moi, le "Club des Cinq". Si les romans d'Enyd Blyton ont bercé ma jeunesse, j'ai le souvenir que leurs aventures se déroulaient pendant leurs vacances. Pour notre "Club des Cinq", nos histoires se vivent au quotidien, toute l'année y compris parfois pendant nos courtes vacances. Pour ces aventures, deux nouveaux Maires ont commencé à les découvrir en Mars 2014, Alain Leclerc et Jean-Gabriel Masson. Je leur souhaite la bienvenue au "club" et leur affirme que leurs vies d'Elus va les occuper plus qu'ils ne l'imaginent encore aujourd'hui. Lors des mandats précédents, c'est Annie Lung et Hubert Huchette qui les ont partagées avec brio, avec tout leur savoir-faire, leurs compétences et leur sagesse. Merci d'être encore présents ce soir et merci d'avoir partagé pendant quelques années les actions que nous avons menées au sein de notre "club des Cinq". Je salue les Maires et les Elus des communes voisines qui nous font la gentillesse d'être présents à Le Maisnil en ce début d'année. Je souhaite la bienvenue aux Forces de l'Ordre qui sont toujours parmi nous à la cérémonie des vœux mais surtout pour leurs présences régulières de jour comme de nuit dans notre commune. Merci à toute votre brigade pour la façon dont elle assure l'ensemble de ses missions. Les forces vives de notre commune nous font également l'honneur de leur présence : Madame Michèle Demol, Directrice de l'école, Madame Maggy Descendre et Monsieur Benoît Crespin, professeurs des écoles, Madame Josiane Sinsoulieu, Présidente de l'association Foyer Rural, Madame Pascale Fournier, Présidente de l'association des Parents d'Elèves, 2 Nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux habitants en espérant qu'ils se sentent bien dans notre village et sur le territoire de notre communauté de communes. La cérémonie des vœux est l'occasion de faire le bilan de l'action municipale de l'année écoulée et de donner les pistes de travail des différentes commissions du Conseil chargé de la gestion de notre village. Avant de parler de Le Maisnil, je souhaiterai faire un point sur la situation à laquelle est confrontée notre collectivité, comme toutes les autres, face à la situation de notre pays et aux politiques qui y sont engagées depuis plusieurs années. Comme beaucoup d'entre nous, je ne fais pas de politique, je vote en fonction de ce que propose le candidat, de l'intérêt de ses propositions. Comme certains d'entre vous, j'ai été et je suis parfois déçu de la façon dont nos Politiques mènent notre pays. Je suis de ceux qui pensent sincèrement qu'il est grand temps que nos décideurs réfléchissent un peu plus aux conséquences des réformes qu'ils mettent en place, des Lois qu'ils votent et de l'impact que tout ceci a sur l'ensemble des Français, sur les Collectivités, sur l'économie de notre pays et sur la qualité de vie qu'ils peuvent offrir à chacun d'entre nous. Nous avons l’impression que plus on monte dans l'échelle de la Politique et du Pouvoir, plus on s’éloigne du peuple et de ses attentes. Suivant leurs idéaux politiques, nos femmes et hommes politiques cherchent à mettre en œuvre les fondements de leur parti en toute légitimité, mais en oubliant souvent que ces fondements ne sont pas forcément adaptés à la situation actuelle de la France, de l'Europe, voire du Monde. Certaines idées de la gauche sont bonnes, certaines idées de la droite aussi. L'alternance du pouvoir entre les formations politiques risque d'être notre quotidien tant la situation économique est difficile à gérer et tant les solutions aux problèmes actuels sont compliquées à trouver, et surtout à appliquer. Si chaque formation politique arrivant au pouvoir passe déjà une année à réduire à néant ce qui a été fait de bien par ses prédécesseurs avant d'appliquer des réformes intelligentes et fortes, il faut admettre que nous sommes mal partis. Maintenant, nous avons la chance de vivre dans un pays où chaque français peut s'exprimer dans les urnes et faire son choix. Le problème du monde politique aujourd'hui, toutes tendances confondues, vient non seulement des idées et des actions menées, mais aussi de leur façon de les appliquer, avec ou sans concertation (parfois déguisée). S’ajoutent à cela les images détestables des « affaires » qui ternissent le monde politique. On en arrive parfois à se demander si la politique n’est pas devenue trop souvent "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais". Je m'étendrai sur quelques réformes et Lois déjà votées ainsi que celles qui sont en discussion aujourd'hui à l'Assemblée Nationale et au Sénat. Comme bon nombre de celles-ci, elles sont dans les tiroirs des différents ministères depuis plus ou moins longtemps et sont sorties, voire ressorties suivant les pouvoirs politiques en place pour être appliquées, souvent dans l'urgence. 3 Premier exemple, la Réforme des Rythmes Scolaires, décidée et imposée par Monsieur Peillon en juillet 2012. Si elle ne touche pas que les demi-journées de classe et les N.A.P, (Nouvelles Activités Périscolaires), cette réforme intéresse bien d'autres sujets importants pour l'enseignement en France. Cependant, le volet qui intéresse directement les enfants, les familles et les collectivités, concerne la demi- journée supplémentaire, les changements d'horaires d'entrées et de sorties de l'école, l'obligation faite aux collectivités de prendre en charge les enfants pendant trois heures par semaine minimum. Au bout d'un an et demi de réflexion et de mise en place, les témoignages recueillis localement (et donc ne venant pas des bilans gouvernementaux) montrent que : - les enfants sont plus fatigués, - les familles ont de gros problèmes d'organisation - les associations culturelles et sportives ont pris de plein fouet la désorganisation de leurs plannings d'activités et ont dû licencier une partie de leurs personnels - les communes n'ont récolté que les difficultés de la mise en place des activités, l'embauche des personnels nécessaires, le coût supplémentaire engendré et les reproches, remarques et problématiques nombreux.