e unaj e,s 190crOle?. 4%, Peintre de la vie moderne, ayant développé en ~ j p- marge des fondements spirituels de Kandinsky, O Mondrian et Malevitch, une conception purement optique de la peinture, Delaunay apparaît comme un passeur essentiel entre 'eS l'impressionnisme et les grands courants formalistes de l'abstraction du XXe siècle. Robert Delaunay, né en 1885, fait ses premiers pas dans la peinture à l'aube du nouveau siècle, Robert Delaunay, au coeur du Paris des Expositions universelles, De l'impressionnisme sous le signe de la Tour Eiffel. Attentif aux récentes théories scientifiques sur la lumière et à l'abstraction la couleur, fasciné par les nouvelles techniques 1906-1914 qui bouleversent le regard des contemporains, il trouve ses sujets de prédilection dans les emblèmes d'un monde en transformation (aéronautique, Grande Roue, affiches ...). Ses maîtres sont Monet, Signac et Seurat ; Galerie sud ses amis sont, de Guillaume Apollinaire à Blaise Cendrars, les chantres de la modernité. Centre Georges Pompidou 3 juin-16 août 1999 A l'issue d'un apprentissage dans des ateliers de décor de théâtre, Delaunay, dépourvu de formation académique, fait l'expérience de l'impressionnisme, à la recherche d'une formule qui exprime ce nouveau monde d'énergies sans L'exposition " Robert Delaunay. faire appel aux conventions picturales De l'impressionnisme à l'abstraction, traditionnelles (perspectives, clair-obscur . .). 1906-1914 " est présentée dans la Galerie Sud Entre 1906 et 1914, il traverse de nombreux du Centre Georges Pompidou du 3 juin au 16 mouvements artistiques (divisionnisme, août 1999. Cette exposition, qui réunit une fauvisme puis cubisme) avant de découvrir sa centaine d'oeuvres de l'artiste (peintures et propre voie dans l'usage exclusif de la couleur, dessins), s'inscrit dans le cycle des grandes la " peinture pure " . Dans le sillage de manifestations monographiques conçues par l'impressionnisme, il adopte le principe de la le Centre Georges Pompidou, Musée national série qui lui permet d'avancer par étapes, en d'art moderne . Il s'agit de la première explorant toutes les possibilités formelles du exposition consacrée à Robert Delaunay à sujet. Saint-Séverin, Villes, Tour Eiffel, Fenêtres Paris depuis celle présentée en 1976 à et Formes circulaires, ponctuées par les grandes l'Orangerie . L'exposition " Robert Delaunay. toiles proposées au Salon (Ville de Paris, De l'impressionnisme à l'abstraction " est la Équipe de Cardiff et Hommage à Blériot) dernière exposition présentée dans la Galerie forment un parcours exceptionnel qui conduit Sud avant la réouverture complète du Centre Delaunay jusqu'à l'abstraction radicale du Georges Pompidou le ler janvier 2000. Disque. A l'occasion de l'exposition " Robert Delaunay. L'exposition s'ouvre sur une série d'ouvres De l'impressionnisme à l'abstraction" sont néo-impressionnistes qui révèlent l'intérêt rassemblées pour la première fois en France précoce pour la couleur. Aux côtés du peintre les séries réalisées par l'artiste jusqu'en 1914, Jean Metzinger, il adopte en 1906 la touche notamment les importants ensembles divisionniste, empruntée à Signac et à Cross, et des Tour Eiffel, des Fenêtres, et des souhaite produire de la lumière par le seul Formes circulaires . L'exposition souligne le rôle moyen d'une touche bigarrée, chatoyante. historique de Robert Delaunay dans la Il consulte pour cela les traités scientifiques sur naissance de l'abstraction et la place qu'il la couleur d'Eugène Chevreul et Ogden Rood, occupe, à la veille du premier conflit mondial, qui nourrissent sa réflexion sur le " contraste au sein de l'avant- garde internationale . simultané ". 0 La série des Saint-Séverin (1909-1910) L'impact visuel des contrastes entre couleurs inaugure sous l'influence de Cézanne, la période complémentaires et dissonantes interdit toute " destructive ". Elle constitue pour Delaunay la passivité de l'ceil et suscite l'idée d'un première tentative systématique d'analyse des mouvement qui fait entrer le spectateur dans effets de la lumière sur une architecture. l'agitation du réel. La recherche de Delaunay Le peintre choisit un intérieur d'église gothique apparaît ici dans toute sa clarté : c'est la où, par la déformation convexe de l'espace et couleur dans ses " contrastes simultanés " qui les effets de transparence, il transfigure rend à l'univers sa consistance alors que les l'édifice d'une manière si expressive qu'il objets cessent d'être détruits pour s'effacer fournira l'une des sources des mouvements dans l'énergie vibratoire de la lumière. expressionnistes allemands. Paul Klee l'a compris le premier qui, dès l'été 1912, assure que " Robert Delaunay, un des meilleurs esprits de l'époque, a donné une Dans la série des Villes (1909-1911), Delaunay solution d'une radicalité saisissante en créant le associe les leçons du néo-impressionnisme et type du tableau autonome, vivant sans motif de du cubisme. Les premières versions, plutôt nature d'une existence plastique entièrement naturalistes, rassemblent des études abstraite ". préparatoires, aux formes géométriques simplifiées. Puis, Delaunay, marqué à. nouveau par l'influence du divisionnisme, filtre la vue Après la réalisation de L'Équipe de Cardiff, plongeante sur la ville au moyen d'un réseau de présentée aux Indépendants de 1913, où il damiers " cubiques " qui reproduit les reflets réintroduit les emblèmes de la modernité lumineux d'une vitre . Il poursuit ici les urbaine, Delaunay s'investit dans la recherche recherches visuelles amorcées dans la série des " inobjective " des Formes circulaires, Soleil et Saint-Séverin : l'ubiquité de la vue Lunes. Observant la diffraction de la lumière panoramique, l'éclatement de la perspective, et par un petit trou percé dans les persiennes de le démantèlement analytique des volumes. son atelier, Delaunay accomplit sa recherche sur la mobilité des couleurs du spectre. La confirmation du pouvoir giratoire de la forme La série des Tour Eiffel (1909-1911) représente circulaire, présente dès 1906 dans le Paysage au le moment le plus fertile de cette période disque, ouvre le champ visuel de la peinture à " destructive " le plus monumental aussi. un espace sans limites. Delaunay décompose l'édifice pour mieux l'embrasser du regard . En 1909, la Tour Eiffel reste inouïe dans le paysage parisien, hors de Le Disque (1913), " première peinture toute saisie ; c'est le seul monument qui plonge inobjective ", clôt la série des Formes dans l'espace et se trouve traversé par lui. circulaires, en systématisant la distribution des Dans l'explosion des masses métalliques, cercles colorés sous la forme, beaucoup plus Delaunay trouve le moyen de célébrer les radicale, d'une cible . Sa structure géométrique, nouvelles capacités du regard moderne . Le sa planimétrie et son imposant format circulaire peintre, qui souhaite aller au-delà de l'objet, empêchent tout repère naturaliste, tout indice montre que sa dislocation physique est la seule illusionniste de profondeur. Le Disque, appropriation satisfaisante . En organisant ce débarrassé des possibles connotations astrales cataclysme, il se rend maître de la puissance de la lumière, peut s'interpréter comme une écrasante de la Tour. pure " surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées " sur laquelle le spectateur viendrait mesurer l'envergure de A l'issue du Salon des Indépendants de 1912 où son champs visuel. Les arcs de cercle réunis il présente la Ville de Paris -imposante dans un châssis en tondo forment le tout composition qui résume son passage dans le premier shaped-canvas, dans un geste de cubisme-, Delaunay comprend les limites de rupture que la critique moderniste a cette formule " destructive " et cherche à curieusement ignoré. reconstruire la forme au moyen de la couleur. La série des Fenêtres assure cette transition : elle est la plus ample et surtout la plus décisive pour le passage à l'abstraction. La toile devient une carte de couleurs dotées de lois propres que Delaunay emprunte aux théories scientifiques . 0 Dans la série des Parisiennes et des Robes simultanées (1913-1914), le peintre poursuit sa Commissariat scientifique de recherche sur les liens entre couleur, lumière et l'exposition : énergie corporelle. La mode et le féminisme sont autant de thèmes qui confirment Jean-Paul Ameline l'engagement baudelairien de Delaunay dans Conservateur au Centre Georges Pompidou, " la vie moderne " . Les robes bariolées Musée national d'art moderne. fusionnent avec le milieu solaire environnant, les corps se perdent dans l'énergie vibratoire de Pascal Rousseau la lumière . Cette fusion atmosphérique est Maître de conférence, activée, quelques mois plus tard, par l'élan Université de Tours. méranique des hélices de L'Hommage à Blériot, où disques simultanistes et silhouettes de mécaniciens, d'avions, de Tour Eiffel et de Grande Roue, consacrent, quelques mois avant la guerre, l'espoir en une technique libératrice. Informations pratiques : L'exposition retrace cette extraordinaire évolution en donnant une large place aux Exposition ouverte du 3 juin au 16 août 1999 images (actualités cinématographiques, tous les jours y compris le mardi photographies aériennes, affiches) qui ont de 10h00 à 22h00 directement inspiré les thèmes choisis par (Fermeture des caisses à 21h00) l'artiste (Tour Eiffel, Grande Roue, aviation, matches de rugby, mode, . .). Elle présente les Tarifs : 35 F / tarif réduit : 25 F sources qui ont accompagné sa recherche sur la Tarifs combinés : (exposition et Atelier dynamique des couleurs (traités scientifiques