Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique BURKINA FASO Et des Ressources Halieutiques Unité – Progrès - Justice ====== Secrétariat Général ===== Direction Générale des Prévisions Et des Statistiques Agricoles ===== Direction du Système d’Alerte Précoce Rapport de mission de suivi de la situation alimentaire dans les zones à risque d’insécurité alimentaire/ du 11 au 17 Février 2007 Février 2007 0 Introduction En novembre 2006, la Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles (DGPSA), en collaboration avec le GTP et FEWS NET, avait organisé une mission de suivi de la situation alimentaire dans la région du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, du Plateau Central, du Centre-Est et de l’ESt. Cette mission a permis d’identifier des départements et des villages à risque d’insécurité alimentaire. La présente mission est une suite de celle de Novembre. Elle vise à appréhender l’évolution de la situation alimentaire dans les différentes régions en général et dans les zones identifiées à risque en particulier. A cet effet, trois équipes pluridisciplinaires ont été constituées (voir annexes) et réparties sur trois axes : l’Est ; le Nord et le sahel. La méthode de suivi a consisté d’une part, à échanger avec les responsables des services techniques étatiques (Action sociale, Agriculture, élevage), les projets et ONGs et les groupements ou associations, aussi bien au niveau régional, que provincial. D’autre part, les différentes équipes ont effectué des visites de terrain dans quelques départements et villages choisis parmi les zones à haut risque pour échanger en focus groupes avec les chefs de zones d’agriculture (ZAT) et les populations. Par ailleurs, les jours de marchés ont été mis à profit pour apprécier le niveau des prix et le niveau d’approvisionnement des marchés provinciaux. I. Rappel de la situation alimentaire de Novembre 2006 De façon générale, on notait dans l’ensemble des départements identifiés à risque : • une faible production due à une baisse importante des rendements des cultures ; • un niveau d’approvisionnement des marchés: satisfaisant pour les marchés régionaux et provinciaux et faible pour les marchés locaux ; • des prix de céréales abordables, mais avec une tendance à la hausse ; • des prix de bétail élevés, avec une tendance stable ou à la hausse ; Ainsi, on craignait une précocité de la période de soudure, avec comme début probable, le mois de Mars 2007. En ce qui concerne la situation de l’alimentation du bétail, elle était jugée satisfaisante au regard de la disponibilité du pâturage et des points d’eau. Toutefois, la rupture des digues de certains barrages (cas des barrages de Touro (à l’Oudalan), de Silgadji, de 1 Boukouma et de Arbinda (au Soum) et de Bani (au Séno)) laissait présager des mouvements de transhumances précoces. II. Situation des disponibilités alimentaires 2.1. Approvisionnement des marchés Les marchés régionaux et provinciaux sont globalement bien approvisionnés en céréales et en SPAI. Toutefois, les niveaux d’approvisionnement des marchés sont faibles dans quelques départements identifiés à risque. C’est le cas des départements identifiés dans les provinces du Yagha, du Yatenga, du Lorum et du Bam. Les marchés sont approvisionnés par les stocks commerçants. Ces stocks proviennent des régions de l’Ouest du pays et de la capitale (Sankaryaré). Sur les marchés de Sebba ( province du Yaha) et de Gayéri (Province de la Komandjari), marchés frontaliers, on observe un flux de céréales en direction du Niger. Cela se traduit par une réduction des disponibilités sur les marchés et par une hausse du niveau des prix. 2.2. Situation des banques de céréale et des stocks paysans Le niveau d’approvisionnement des banques de céréale est satisfaisant. Les banques sont approvisionnées soit par des groupements ou association, soit par des projets ou ONGs. C’est le cas du partenariat PAM-Christian Aid-UCEC qui a déjà approvisionné, six (6) banques chacune en quinze (15) tonnes de céréales, dans la province de l’Oudalan. S’agissant des stocks paysans, leur niveau d’approvisionnement est faible en général et inexistant dans quelques départements. C’est le cas des départements de Gorgadji (au Séno), de Déou et de Tinakoff (à l’Oudalan), où il n’existe pratiquement plus de stocks paysans. Vue extérieure d’un grenier (Dpt/Déou) vue intérieur du grenier 2 2.3. Disponibilité en ressources pour le bétail La situation alimentaire du bétail devient de plus en plus difficile en raison de la dégradation, de la rareté du pâturage et de l’insuffisance des points d’eau. Dans l’ensemble des départements identifiés à risque, le faible niveau de disponibilité des ressources en eau constitue un véritable handicap au bon déroulement des activités de maraîchage. Dans la région du Sahel en particulier,on observe une forte pression du bétail sur les points d’eau existants qui constituent les zones de replis (le béli dans l’Oudalan, le lac Higa au Yagha). Les mouvements du bétail ont lieu entre villages et entre départements autour des boulis, entre provinces autour des points d’eau importants et à l’extérieur de la région (vers la région de l’Est). Les SPAI sont disponibles sur les marchés. Toutefois, les stocks au niveau des services de l’élevage sont faibles voire inexistants. Pression humaine et du bétail autour des points d’eau III. Accessibilité 3.1. Situation des prix Les prix des céréales sont abordables, quoiqu’en légère hausse par rapport à Novembre 2006 (voir annexe). A titre d’exemple, dans la province de la Komandjari, le prix d’une boîte (boîte de tomate) de mil est passé de 150 F en Novembre 2006 à 225 F en Février 2007. Dans la provinvince de la Gnagna, le kilogramme de mil et de sorgho coûtent respectivement 140 F et 130 F contre respectivement 120 F et 110 F l’année dernière à la même période. Les prix les plus élevés sont observés sur le marché de Sebba dans la province du Yagha : le sac de mil coûte entre 14000 et 15000 FCFA, celui du sorgho est de 12500 FCFA. 3 Les prix du bétail n’ont pas connu de baisse depuis la campagne passée. Sur le marché de Dori par exemple, le prix moyen d’un taurillon varie entre 50000 et 120000 FCFA, celui d’un bélier entre 35000 et 75000 FCFA et celui d’un bouc varie de 17500 à 40000 FCFA. Les termes d’échange céréales/bétail profitent actuellement aux éleveurs. Dans la province du Lorum par exemple, un ovin moyen qui se vend à 25000 F permet d’acheter deux sacs de mil qui coûte 12000 F l’unité. 3.2. Capacités d’accès des ménages La capacité des ménages à s’approvisionner en denrées alimentaires est moyenne, car les sources de revenu sont diversifiées et les prix abordables. La tendance actuelle est à la vente de petits ruminants pour constituer des stocks de céréales. IV. Stratégies développées par les ménages D’une façon générale, le comportement alimentaire des ménages n’a pas varié. Tout au plus, le nombre de repas consommés par jour passe de 3 à 2 ou de 2 à 1 (surtout à l’Oudalan et à Gorgaadji dans le Séno). Le recours aux aliments d’exception n’est pas observé à grande échelle, sauf par endroits dans quelques localités du département de Gorgadji (au Séno) et du département de Thiou dans le Yatenga. La vente de petits ruminants constitue la principale source de revenu. Les autres stratégies d’adaptation sont : • Les migrations : elles sont faibles et surtout orientées vers les sites oriphères (Essakane principalement), les centres urbains et les pays frontaliers (Bénin et Togo). Elles concernent principalement les ménages qui ne possèdent pas de bétail et qui n’ont pratiquement pas récolté ; • Les mouvements de transhumance interne vers les points d’eau importants ou vers la région de l’Est et de transhumance externe vers les pays côtiers • L’utilisation de SPAI pour palier au déficit de fourrage. On note également un début de recours des populations aux services de l’Action sociale à la recherche de l’aide alimentaire. Par exemple, à la direction de l’Action sociale de l’Oudalan, 4 près de 15 chefs de familles sont enregistrés par jour de marché. Du mois de Novembre 2006 au mois de Février 2007, ce sont près de 585 chefs de ménages qui se sont enregistrés auprès de la direction de l’Action sociale du Yagha. Habituellement à cette période, cette direction enregistre une centaine de chefs de ménages. V. Situation sanitaire et nutritionnelle La situation zoo-sanitaire est relativement calme dans toutes les régions. Toutefois, on craint des cas de menace de maladie avec l’arrivée du bétail étranger (malien et nigérien) et surtout avec les mouvements de convergence des animaux vers les points d’eau importants. Des cas de mortalités importantes de la volaille, dues à la maladie de New Castle, ont été observés dans les provinces de la Gnagna (dans la région de l’Est) et du Ganzougou (dans la région du Plateau Central). Des signes de pasteurellose bovine ont été enregistrés dans le Ganzourgou. La situation nutritionnelle des populations est normale, mais risque de se dégrader au regard du niveau actuel des stocks paysans. Néanmoins, des cas de malnutrition chez les enfants ont été signalés dans la province de la Gnagna. VI. Perspectives alimentaires La situation alimentaire est entrain de se dégrader. La tendance des prix est à la hausse du fait de l’amenuisement des stocks paysans d’une part, et de l’accroissement de la demande des céréales sur les marchés provinciaux et départementaux d’autre part. La période de soudure sera précoce dans certaines localités du Yagha, de l’Oudalan et du Soum, du Bam, de la Gnagna, de la Komandjari et du Ganzourgou.
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