Marc Girardelli

Marc Girardelli

d.A, 1000 LAUSANNE 1 M. a Fr.s.: 1.20 - FF: 4.- • ••• No 26 — Lundi 2 février 1987 ©heures Des lattes de sent lieues Le public suisse, accouru ce week-end à Crans-Montana, n'a pas été déçu par ses champions. Cest devant une foule enthousiaste que l'équipe nationale de ski a raflé la baga­ telle de six médailles. Samedi, Peter Muller remporte la descente devant Pir- min Zurbriggen et Karl Alpiger. Et de trois! Dimanche, la belle Maria Walliser s'impose elle aussi dans l'épreuve reine devant Michela Figini. Et de cinq! Dimanche encore, et c'est une déception, Pirmin Zur­ briggen se classe deuxième du combiné, derrière le «Lux­ embourgeois» Marc Girardelli. Et de six! Avec celle d'Eri- ka Hess, obtenue vendredi dans le combiné, on arrive même à sept. Et dire qu'on en prévoit d'autres... Grande foule pour les descentes : le sourire complice de Michela Figini (2e) et Maria Walliser (1re), à gauche en haut. Peter Muller (à droite en haut) plane sur la Natio­ nale, tandis que Pirmin Zurbrig­ gen (ci-contre), skis endomma­ L'envol gés, n'a «que» deux médailles / d'argent. Photos EPA/asl/Keystone d'un© qu'en Suisse on n'aime pas trop les parce qu'il ne court pas pour un gens qui n'ont pas le passeport, voilà drapeau, mais pour lui-même, c'est- l'ex-Autrichien-pas-encore-Luxem- à-dire pour les fabricants qui le fabuleux bourgeois mal barré pour devenir paient. C'est un vrai «pro», qui ne un héros national. Non mais, pour­ diffère pas en cela des Zurbriggen, Le marginal quoi pas un Tamoul, pendant qu'on Muller et autres Figini. Si ce n'est y est? qu'il affiche clairement ses opi­ Chinois E pourrait être le titre d'un Girardelli a signé pourtant un nions: là où les autres doivent se film. Sauf que le héros de authentique exploit à Crans. Il ne celui-ci, tourné sur les hauts contenter de l'équipement national, A votre service C de Crans-Montana, ressem­ méritait pas les sifflets qui accom­ son casque et sa combinaison sont ble autant au populaire Jean-Paul pagnèrent sa descente. En Suisse, aux couleurs de ses sponsors. Belmondo qu'une armoire appen- on aime bien se gausser du chauvi­ Météo p. 4, Horoscope nisme de nos voisins. L'encense­ Champion du monde du combiné, p. 13, Avis mortuaires zelloise à la sublime Maria Walli­ Girardelli n'est peut-être pas le cou­ ser. Et le scénario n'est pas près de ment systématique de «nos» p. 22-23, Feuilleton p. 27, faire un malheur dans le pays! Pen­ skieurs, avant même le début de ces reur le plus complet du cirque Elle p. 44, Annonces sez donc, Marc Girardelli a eu l'au­ championnats du monde, coule du blanc. Mais il gagne sur tous les exprés p. 51, Mémento dace — le vilain! — de ravir son même tonneau. tableaux! lausannois p. 52, Ciné­ titre mondial au gentil Pirmin. Déjà Girardelli emmerde les gens Mario Luini mas lausannois p. 53. Yiley Cai, Prix de Lausanne. Murlset fël 021/49 44 44 t Lundi 2 février 1987 @ heures WA 29 •|ij|j^lll|i|i un iimii ni ©heures ffl I II Mil IDI m La grande revanche de Maria «Les championnats du monde, ce n'est pas une course de ski, c'est un course de nerfs. » En une seule ietite phrase, Doris De Agostini, Ïa jolie Tessinoise qui fut long­ temps l'une des grandes vedettes de 1 équipe suisse féminine, avait résumé toute la situation. Revenue pour la première fois depuis son retrait de la compétition, fin 1983, dans le grand cirque blanc, la grande Doris avait tout de suite mis le doigt sur le point crucial qui allait faire toute la différence dans le grand duel des deux meil­ leures descendeuses suisses, Michela Figini et Maria Walliser. \ CRANS-MONTANA PAR 5SK Mario Luini Les nerfs. Lors des nombreux entraînements qui jalonnèrent la semaine, les trajectoires parallè­ les des deux «sœurs ennemies» prenaient des allures bizarres. « Les premiers jours, ici, je ne me sentais pas bien, avoue Maria Wal­ liser. J étais nerveuse, crispée, je ressentais cette pression particu­ lière qui accompagne toujours les championnats du monde, je ne parvenais pas à trouver la bonne ligne sur cette piste très diffi­ cile... » La petite Tessinoise, championne olympique et cham- lionne du monde en titre, ne bril- Ïait pas davantage. Mais elle avait pour elle l'excuse d'une mauvaise bronchite dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. « Au fil des entraînements, pourtant, je me sentais de mieux en mieux. Je me rapprochais régulièrement des meilleurs temps... se souvient Michela Figini. Surtout, je me ren­ dais compte qu'il était pratique­ ment impossible de faire un « sans faute » sur cette piste... » L'ancienne championne, Michela Figini.. Keystone ...et la nouvelle, Maria Walliser. Keystone Avec l'élimination de Maria tes, typiques pour moi quand j'es­ ses » pour qui la seule place satis­ qui me concerne, il y avait un Walliser dans le slalom du com­ saie d'aller vite. Je n'étais pas faisante est la première. Et c'est juste milieu à trouver. Au début, biné, qui la privait de participer à contente de moi. Et pourtant, Descente dames aussi ce qui fait sa grande force. je pensais que ça irait sans pro­ la descente, les choses semblaient malgré cela, j'ai signé le meilleur blème. Et puis la pression a com­ tourner alors en faveur de temps. Ce fut le déclic : j'étais Juste milieu mencé à se faire sentir. Alors j'ai Michela Figini. Elle s'imposait totalement décomplexée, d'un Michela Figini. Il fallait plu­ Mais, dimanche, Maria était la sans bavure dans la descente du seul coup, parce que j'avais enfin sieurs heures à la petite Tessinoi- réagi, en me servant de tout ce sepour ravaler sa rage, et les fes­ plus forte. Et son secret se parta­ que j'avais appris à Sarajevo et à combiné, prenant un ascendant la preuve que je pouvais gagner. geait avec celui qui donne toute psychologique non négligeable Ce qui m'a permis d'aborder la tivités qui suivirent le nouveau Bormio, et en essayant d'en appli­ sur sa rivale, privée d'un entraî­ course avec une décontraction doublé suisse étaient pour elle un sa dimension aux skieurs et quer les leçons... » skieuses suisses depuis quelques nement supplémentaire pré­ idéale... » dit Maria. véritable calvaire, - face auquel Rien de bien sorcier, à en croire elle s'efforçait de faire bonne années : « Une très bonne organi­ cieux. « C'est vrai, sur le moment Maria Walliser. Ce n'est pas tout j'ai mal encaissé le coup, avoue Une «teigneuse» figure. « Je suis très bien descen­ sation, avec beaucoup de points à fait l'avis des superfavorites Maria. Mais je me suis vite Le duel entre les deux « géan­ due, estime-t-elle. J'ai eu quel­ positifs, analyse-t-elle. Le plus reprise. J'étais bien décidée à ne tes » de la descente mondiale ques problèmes en haut dans la important pour moi, c'est certai­ allemandes, nettement battues... pas me laisser envahir par des allait être un grand moment de partie technique, mais, en bas, je nement la possibilité d'organiser mais contentes ! « Maria et sentiments négatifs... » dit-elle. ski. Et Maria Walliser, deux fois suis allée très vite. J'espérais mon entraînement individuelle­ Michela étaient tellement plus C'est samedi, dans le dernier battue, à Sarajevo et à Bormio, faire quelque chose de bien ici, ment au sein du programme de fortes que cette médaille de entraînement, que les choses bas­ alors qu'elle faisait figure de après ma mauvaise saison l'équipe, bien encadrée par des bronze me comble vraiment », culèrent dans le camp de Maria grande favorite, par la « petite 1985-1986. J'y suis parvenue, gens de valeur et d'expérience. Il affirme Régine Môsenlechner. Walliser, lorsqu'elle signait le dernière », a pris une éclatante avec cette médaille d'argent qui y a deux façons d'attaquer des me remplit de joie... » Une confes­ On la croit volontiers. Et d'ail­ meilleur temps, devant Michela revanche. Sa joie, immense, pro­ championnats du monde : comme leurs, les écarts parlent d'eux- sion forcée que dément l'éclat une course normale ou, au con­ Figini qui s'était imposée la veille fonde, faisait plaisir à voir, con­ mêmes, non ? dans la descente du combiné. trastant durement avec la décep­ furieux de ses yeux noirs. traire, comme une course tout à « J'ai fait beaucoup de petites fau- tion qui figeait le visage de Michela est une de ces « teigneu- fait spécifique. Je crois que, en ce M.L. Bravo Erika ! Médaille d'or du combin• e/ Bravo Peter ! Médaille d'or de la descente BraVO Pirmin ! Médaille d'argent de la descente Médaille d'argent du combiné a [JHWWJI^mitimWtHUHHlWtttWtBgfflSB Lundi 2 février 1987 ® heures WA 30 IÏÏIM m Le week-end Marc Girardelli en chiffres Samedi Descente masculine (longueur 3670 m, dénivellation 981 m, 35 «J'ai battu le meilleur!» portes, traceur Karl Frehsner/ équipe de Suisse) : Après celui de la descente, samedi, face à un extraordinaire Peter 1. Peter Muller (S) 2'07"80 (moy. Muller, Pirmin «superstar» Zurbriggen a perdu hier son deuxième 103,380 km/h) ; 2. Pirmin Zurbrig- titre mondial en deux jours, celui du combiné, face à un skieur que l'on en (S) à 0"33 ; 3. Karl Alpiger (S) à n'attendait pas à pareille fête, l'Autrichien- d'origine-italienne-mais- 8"40 ; 4.

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