BRGM UNIVERSITÉ LOUIS PASTEUR SERVICE DE LA CARTE GÉOLOGIQUE D'ALSACE ET DE LORRAINE MINISTERE DE LA QUALITE DE LA VIE ENVIRONNEMENT Etude des problèmes posés par la création de décharges 6 août 1975 672OO STRASBOURG 2O4. ROUTE DE SCHIRMECK TÉL.: 9O.t2.62 C. C. P. STRASBOURG: S5OS.44 L SOMMAIRE AVANT PROPOS INTRODUCTION I - GEOGRAPHIE DE LA ZONE D'ETUDE 1.1. Géographie physique 1.2. Climatologie 1.3. Hydrogéologie I.A. Géographie humaine II - RECHERCHE DES DONNEES 2.1. Documentation utilisée 2.2. Inventaire communal 2.3. Elaboration d'une fiche terrain III - UTILISATION DES DONNEES 3.1. Conclusions de l'enquête communale 3.2. Enquête "in-situ" IV - RESULTATS 4.1. Cartographie 4.2. Nuisances liées à l'exploitation des décharges 4.3. Nuisances découlant d'un mauvais choix de site 4.4. Situation dans la Communauté Urbaine de Strasbourg 4.5 .Problème des déchets industriels V - CONCLUSIONS DE L'ENQUETE "IN SITU" 5.1. Classement des décharges selon leur degré de nuisances 5.2. Politique d'aménagement 5.3. Prévisions de la demande en sites CONCLUSIONS - LISTE DES ANNEXES - N° 1 - Schéma géologique N° 2 - Inventaire communal N° 3 - Fiche terrain N° 4 - Jeu de cartes au 1/50.000 N° 5 - Liste catégorielle des décharges - 2 - r- INTRODUCTION Par convention n9 19,75 du 31 juillet 1975, le Ministère de la Qualité de la Vie Environnement, a confié à l'Université Louis Pasteur, Service de la Carte Géologique d'Alsace et de Lorraine à Strasbourg, l'étude des problèmes posés par la création de décharges. L'objet de l'étude concerne les phénomènes de nuisances liées à la création et à l'exploitation de décharges de déchets en Alsace. La première phase a consisté à mettre au point une méthode de travail sur un secteur test du Bas-Rhin ; un inventaire des décharges a été dressé par enquête auprès des collectivités, des administrations et une visite des lieux et a permis de réa- liser un premier constat des nuisances observables sur le secteur. i Le présent rapport consigne les résultats obtenus, esquisse une politique d'aménagement destinée à améliorer ou éliminer les principaux cas de nuisances et définit la poursuite de l'étude. - 3 - I - GEOGRAPHIE DE LA ZONE D'ETUDE 1.1. Géographie physique Le secteur test étudié part du Rhin à l'Est et va en s'élevant vers l'Ouest, Sud-Ouest, jusqu'aux limites du département du Bas-Rhin et des Vosges. Les principaux traits de reliefs que l'on rencontre successivement sont - ia zone de plaine 100 — 200 m où l'occupation des sols est principalement liée à la présence ou à l'absence de loess. Les zones loessiques correspon- dent à des régions agricoles fertiles intensément exploitées où les villages sont nombreux, proches les uns des autres et de petite taille (200 - 500 habitants) (Kochersberg). Sur les terrains dépourvus de loess se sont im- plantées les zones urbaines et les industries (région strasbourgeoise), - les collines sous-vosgiennes 200 - 400 m ; l'occupation des sols y est également liée à la nature géologique des terrains ; le plus souvent les pentes sont couvertes de vignes, arbres fruitiers, tandis que la forêt domi- ne sur la bordure Ouest et que des prairies et champs de peu de valeur occu- pent les plateaux (régions de Rosheim, Marlenheim, Wasselonne), - lamontagne vosgienne 400 - 1.100 m est recouverte de forêts ; les commu- nes de montagne vivent de l'exploitation de cette forêt et du tourisme, mais l'essentiel de la population, des commerces, des industries est implan- té dans les vallées. Les cantons de Schirmeck, Saales tout comme les cantons de la zone de collines, à l'exception de quelques bourgs, sont des zones d'où partent les populations. 1.2. Climatologie Les précipitations sont essentiellementliées au relief : la plaine se caractérise par un régime de type continental (maximum en été), alors qu'en zone montagneuse les maximums sont observés en automne et au printemps, - 4 - (Strasbourg 138 m : 751 mm annuels, Rothau 340 m : 1.274 mm). Les températures sont liées à l'altitude, également à la configu- ration du sol (Strasbourg, moyenne annuelle 10,4° C, Rothau 8,8°C). Les vents sont faibles et de direction principale Sud'-Sud-Ouest. 1.3. Hydrogéologie (cf. carte en annexe 1) Les principaux traits géologiques se superposent au relief : d'Est en Ouest on peut observer : - Formations alluviales récentes : alluvions rhénanes et alluvions vosgiennes se superposant en certains endroits ; leur épaisseur est variable et en cer- tains endroits sont recouverts par du loess. - Terrasses et plateaux loessîques : zone du Kochersberg (Truchtersheim), ces loess reposent sur des marnes oligocènes et leur épaisseur peut être locale- ment très importante (supérieure à 30 m) , ou sur des alluvions (Mundolsheim, Dorlisheim.) - Champ de fractures : il est délimité par 2 failles principales (faille rhé- nane et faille vosgienne) de direction principale Sud-Sud-Ouest - Nord-Nord- Est, isolant une série dé contreforts de nature géologique très diverse ; on trouve surtout des marnes du Keuper, des calcaires (Jurassique et Muschelkalk) et des grès du Trias (bordure Ouest : Wangenbourg, Grendelbruch). - Les grès infratriaaiques peu importants sur le secteur étudié (bordure Nord-Nord-Ouest), mais s'étendant largement dans le Nord de l'Alsace). - Le socle ancien : granite du Champ du Feu au Sud de la Bruche et formations dévono-dinantiennes (système schisto-grauwackeux : région d'Urmatt - Schir-meck) . Du point de vue hydrogéologique les réserves aquifères les plus importantes sont contenues dans les alluvions rhénanes (nappe phréatique de la plaine d'Alsace), celles-ci ont été déposées principalement au Quaternaire par le Rhin et ses affluents. Leur épaisseur varie localement de 10 m à 240 m - 5 - (Sud de Strasbourg), en certains endroits le loess les recouvre (1 à 5 m) ce qui protège un peu la nappe contre les pollutions superficielles, mais la plupart du temps ces alluvions affleurent, précisément en bordure du Rhin où fleurissent les zones industrielles, alors que la nappe n'y dispose d'aucune protection naturelle. Les zones de plateaux loessiques, collines sous^vosgiennes et socle hercynien ne possèdent que des réserves limitées (sources) . Les grès infratriasiques sont le siège d'une importante nappe aquifère exploitée par des forages ou des sources servant à l'alimentation en eau potable des vallées et des zones démunies (calcaire, marne et loess) . 1.4. Géographie humaine Sur le plan administratif, le secteur test recouvre 16 cantons (dont 8 pour la seule ville de Strasbourg), soit 138 communes et une popula- tion totale d'environ 480.000 habitants (total département 840.513 en 1968). Cette population est inégalement répartie, se concentrant dans les secteurs 2 de plaine et de vallées (densité de population 786 hab./kra pour le canton 2 de Schiltigheim et 30 hab./km pour le canton de Saales). Sur le plan des activités, il existe une opposition très nette entre la plaine rhénane, la vallée de la Bruche jusqu'à Rothau et le reste de la zone d'étude à vocation agricole, touristique et résidentielle dont la population décroit régulièrement. - 6 - II Tv RECHERCHE DES DONNEES 2.1. Documentation utilisée En matière de déchets, la seule étude d'ensemble qui ait été réa- lisée est le schéma départemental de collecte et de traitement des ordures ménagères, il fournit principalement des données sur les quantités éliminées actuelles et futures, fait le point en matière de collecte et précise les rígroupements envisagés en vue d'un certain type de traitement. Sur le plan cartographique (localisation des décharges) ou signa- létique (fiche descriptive des dépôts) il n'existe aucune donnée à l'exception de quelques rapports géologiques et quelques études ponctuelles. Il était de ce fait nécessaire de procéder à une enquête prélimi- naire consistant à inventorier les lieux de dépôt, de manière à pouvoir y observer les nuisances éventuelles et retenir les sites présentant un intérêt particulier pour la poursuite de l'étude. 2.2. Inventaire, communal Un questionnaire a été envoyé aux maires des 137 communes concer- nées (exception faite de Strasbourg), accompagné d'une carte I.G.N. au i 1/50.000 (cf. annexe 2). Les buts recherchés étaient multiples : prise de contact auprès des maires, actualisation de certaines données, localisation des décharges. 2.3. Elaboration d'une fiche terrain (cf, annexe 3) Parallèlement à cet inventaire, une fiche terrain a été préparée qui essaie de cerner toutes les situations possibles. Son ébauche a été soumise aux différents services des deux départements intéressés au problème - 7 - de déchets, ils ont donné leur avis, précisant les points qui les intéressaient plus particulièrement et dont il fallait tenir compte. L'étude terrain a débuté au mois d'octobre 1974. - 8 - III T» UTILISATION DES DONNEES 3.1. Conclusions de l'enquête communale Le point positif important est le taux de réponse des maires : 70 % (trois ans auparavant, une enquête analogue avait donné 30 % de répon- ses). Le point négatif est l1imprécision des données fournies (quantités éli- minées, capacité du site, évolution du problème ...). Sur le plan de la méthode d'enquête, il est préférable de s'en tenir à la solution suivante : envoi d'une lettre détaillée aux maires des communes concernées, les mettant au courant de l'étude entreprise ; informa- tion au niveau des sous-préfectures, visite des lieux, recueil de certaines données spécifiques auprès des collectivités et des administrations. 3.2. Enquête in situ Elle s'est déroulée du mois d'octobre 1974 au mois de décembre 1974. La période d'enquête s'est caractérisée par un temps pluvieux ou froid ininterrompu, ce qui a faussé certaines observations. Oit été recensés : - toutes les décharges publiques exploitées, - quelques dépôts privés (industriels, sociétés de service), - les dépôts sauvages (quand ils étaient signalés par les mairies), ils n'ont cependant pas fait l'objet d'une fiche par manque d'informations détaillées.
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