FACE AU MUR De Martin Crimp Mise En Scène : Hubert Colas

FACE AU MUR De Martin Crimp Mise En Scène : Hubert Colas

FACE AU MUR De Martin Crimp Mise en scène : Hubert Colas FACE AU MUR De Martin Crimp Mise en scène et scénographie : Hubert Colas Création 2006 Avec : Pierre Laneyrie, Isabelle Mouchard, Thierry Raynaud, Frédéric Schulz-Richard, Manuel Vallade Assistanat mise en scène : Sophie Nardone Univers sonore : Zidane Boussouf Lumières : Pascale Bongiovanni & Hubert Colas Vidéo : Patrick Laffont Régie générale & son : Frédéric Viénot Régie lumière : Fabien Sanchez Régie vidéo : Anatole Maillot Trilogie composée des pièces Tout va mieux, Face au mur et Ciel bleu ciel (traduction de l’anglais par Elisabeth Angel-Perez) L’Arche Editeur est agent théâtral du texte représenté. Production : Diphtong Cie Coproduction : Théâtre du Gymnase de Marseille, Festival d’Avignon, Festival Perspectives de Sarrebruck (Allemagne). FACE AU MUR A ÉTÉ PRÉSENTÉ Avec le soutien de montévidéo - centre de créations au Bois de l’Aune, Aix-en-Provence, 2016 contemporaines au Rive Gauche, Saint-Etienne-du-Rouvray, 2015 au Théâtre de La Passerelle - scène nationale des Alpes du Sud, Gap, 2015 au Théâtre de Grasse, dans le cadre de Made in Cannes, 2015 à La Friche la Belle de Mai, Marseille, 2014 à L’Usine C, Montréal, 2014 au Lieu Unique à Nantes, 2010, aux Espaces Pluriels à Pau, 2010, à Bonlieu - scène nationale d’Annecy, 2010, au Théâtre National de La Colline à Paris, 2008, au Théâtre Garonne à Toulouse, 2008, au Festival des Jeunes Théâtres d’Omsk, Russie, 2007, à Théâtres en Dracénie à Draguignan, 2007, au Théâtre du Gymnase à Marseille, 2007, au Festival Perspectives de Sarrebruck, Allemagne, 2006, au Théâtre du Gymnase à Marseille, 2006, au Festival d’Avignon, mise en espace, 2005. Crédits photographiques : 1ère de couverture : © Nicolas Marie 2ème et 3ème de couverture : © Hervé Bellamy Extrait vidéo : https://vimeo.com/67158479 NOTE D’INTENTION PRESSE « Cela part de rien. Il y a des êtres. Ils sont simplement là. Attendent-ils René Solis, Libération « (…) Colas évoque à propos des trois pièces une « ou bien savent-ils quelque chose ? Quelque chose qu’ils vont nous révé- violence au sang froid », ajoutant que, en dépit du « ler, nous apprendre, parce qu’ils sont là, devant nous, sans être des per- confort, où un grand nombre d’entre nous se repose », sonnages. Il faut quatre acteurs nous dit l’auteur, 1 2 3 4. Ils viennent la dite violence « peut surgir face à nous à tout moment face à nous avec des mots simples mais très vite saisissants. Un reflet du ». Ce qu’il met en scène, c’est l’œil du cyclone, l’horreur monde nous parvient. Ce qu’ils disent, ce qu’ils décrivent, est comme au ralenti. là, sous nos yeux, une mémoire vivante de ce qui nous entoure dans (…) Chirurgien de la dérision, Crimp ouvre les plaies les sociétés occidentales; le calme semble-t-il… Et puis, tout à côté, ou et procède à d’étranges greffes. (…) Colas trouve au- peut-être même chez nous, tout vacille. L’effroyable au milieu du calme jourd’hui un parfait équivalent scénique à l’effrayante et du banal, arrive et nous frappe ou frappe des innocents, nos proches. fluidité de la langue de Crimp. Sa mer de ballons est en fait une coulée de lave. » Il nous vient alors des images, on se souvient des actes commis dans des Joshka Schidlow, Télérama lieux publics, une mairie, une école, comme dans Face au mur où l’effroi « (…) Hubert Colas a toujours dépeint des individus en et la violence entrent dans une banale salle de classe et sèment la terreur. proie à une violence irrépressible. Sa singularité est d’avoir C’est chez nous, dans nos quartiers, dans nos rues, dans nos maisons, que le chic pour styliser la sauvagerie intime et sociale qui s’est la terreur peut entrer à tout moment. « à l’abri de rien » pourrait être le répandue dans un monde occidental aux pulsions à vif. sous-titre de ces trois pièces courtes. Sortant du théâtre, on nous apprend Les trois courts textes qu’il a montés ici apparaissent tous que pendant que nous étions bien assis confortablement sur nos fauteuils, d’une même féroce actualité. (…) » à deux pas, des êtres sont blessés, peut-être morts. Fabienne Pascaud, Télérama Ces trois textes nous rappellent avec légèreté, humour et une violence « (…) Hubert Colas, qui signe ici décor et mise en froide que le confort, où un grand nombre d’entre nous se repose, nous scène, est de ces passionnants hommes de théâtre d’au- jourd’hui capables de maîtriser aussi bien l’écriture – la fait oublier toute une partie du monde. sienne est politico-poétique – que la matière visuelle et A tout moment, elle peut surgir face à nous, exprimant par n’im- sonore de la scène, que le corps et la voix des acteurs porte quel moyen son désir de vivre. Exprimant peut-être parfois par devenus vivantes sculptures sous l’ombre et la lumière. l’horreur, l’espoir d’une identité retrouvée. Si ces actes ne sont pas (…) quelques répliques elliptiques de Crimp, des justifiables, rien ne justifie non plus que nos sociétés modernes ne situations vraies-fausses qu’il décrit, Hubert Colas fait recherchent pas, par de nouveaux chemins, une plus grande humanité une sorte de paradoxal cocktail chic. Les comédiens, entre les êtres. » silhouettes dansées, traversées par les mots, y réinventent un angoissant cirque humain où plus rien n’est sûr, où Hubert Colas tout bouge, tout file, tout disparaît. (…) » Patrick Sourd, les Inrockuptibles « (…) Aux subtilités de l’écriture so british de Mar- QUELQUES MOTS SUR MARTIN CRIMP tin Crimp, qui ne cesse d’avancer masqué et ne lâche qu’avec parcimonie ses éclats de réel (…), Hubert Colas « Il y a chez Crimp cette façon à la fois très légère et extrêmement répond en mettant les pieds dans le plat à la manière des saisissante, presque impressionniste, d’amener par touches l’horreur maîtres du cinéma italien quand ils inventent les Nou- au cœur du quotidien. Où « l’horreur économique » aurait à voir avec veaux Monstres (1978). Et ces personnages que Crimp l’atrocité d’un fait divers. désigne seulement d’un chiffre (1,2,3 ou 4), Colas les Ces textes s’appuient sur un champ social, et ont une portée politique. habille comme pour une soirée de gala, en veste de On entend bien qu’ils parlent d’une forme d’oppression que nous smoking et robe du soir. Une bande de jeunes bourgeois sommes en train de vivre en Occident. J’entends dans ces textes qu’il qu’il manipule avec une ironie féroce en leur faisant égrener toutes les horreurs possibles à la manière du n’y a plus de projet de société. Que chacun est en train de préparer son récit de leur dernier shopping. Une mise à distance qui espace, en l’absence d’une pensée politique du lien social. Du coup, rend encore plus flagrante la dénonciation de l’isolement une déflagration est en train de gonfler, qui n’est plus liée à ce qu’on coupable dans lequel ils se complaisent. (…) » pourrait nommer une « injustice sociale », mais plutôt un abandon des individus. Brigitte Salino, Le Monde En même temps, il décrit une société qui propose – on pourrait dire qui « (…) Hubet Colas a déjà monté Face au mur en 2006. impose – le confort et le conformisme comme parade à l’angoisse. A l’époque, le texte était constitué de deux pièces, Face Crimp décrit un certain état du « bien-être ». Nous vivons actuellement au mur et Tout va mieux. Depuis, Crimp a écrit un en Occident, et notamment en France, une époque sécuritaire. Mais troisième volet, Ciel bleu ciel, à la demande du metteur l’obsession sécuritaire que vit ce pays se comprend par rapport à ce que en scène. On y retrouve les mêmes répliques qui se chevauchent, la même acuité cruelle et tendre sur des vivent d’autres pays dans le monde, et notamment dans le tiers-monde. personnages qui n’ont pas de nom et reflètent un état De ces pays quelque chose nous atteint sporadiquement, qui ancre une des choses sans joie mais non sans ironie. angoisse dans le corps des gens, beaucoup plus profondément qu’il Tout cela se joue dans un très beau décor allusif : une n’y paraît. Le pendant de cette angoisse physique est la recherche d’un nuée de ballons blancs qui recouvrent la scène, nimbée certain bien–être, comme un abri dans lequel se réfugier. » d’une lumière qui parfois évoque les installations de James Turrell. Cinq comédiens se partagent les rôles Hubert Colas, extrait d’un entretien avec Stéphane Boitel (…), épatants et émouvants. » EXTRAITS CIEL BLEU CIEL FACE AU MUR Il faut quatre acteurs : 1 ( une femme), 2 et 3 (…) (…) 1 Un aérosol — c’est ça — c’est bien ça — de sang qu’il n’avait pas 2 Elle se marie très jeune, non. prévu — il n’avait pas prévu l’aérosol de sang — ni le son — c’est bien ça — ni le son de ces enfants angoissés quand sa tête était sur 3 Elle quoi ? l’oreiller blanc — sur l’oreiller blanc — ne m’aidez pas — quand sa tête était sur l’oreiller blanc à se représenter la scène — mais mainte- 2 Se marie, se marie très jeune, et immédia- nant — ne m’aidez pas — mais maintenant c’est clair — et il y a un tement réalise— autre son — c’est quoi cet autre son ? — ne m’aidez pas, ne m’aidez pas — le son de son cœur — non — oui — oui — le son de son 3 Oh? Que c’est une erreur? cœur — le son de son propre cœur — le son du cœur du tueur qui résonne dans la tête du tueur — c’est ça — c’est bien — qu’il n’avait 2 Immédiatement réalise—oui—que c’est pas prévu — il n’avait pas prévu le son de son propre cœur dans sa une erreur.

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