En Campagne 2 Et 3 « Saint-André S’Est Planté » « Camou Doit Partir » « Je Suis Pour Un Top 12 »

En Campagne 2 Et 3 « Saint-André S’Est Planté » « Camou Doit Partir » « Je Suis Pour Un Top 12 »

2,20 € DU 07 JUILLET AU 13 JUILLET 2014 Midi Olympique N° 5241 - Espagne 2,20€ - Polynésie - 700 XPF - Suisse 3,50 CHF - Canada 4,99 CAD - Belgique 2,30€ - - Italie : 2,50€ Saga Calendriers Top 14 et Pro D2 : Agen, Brive, Narbonne, Paris 6 à 9 et 16 à 19 tous les matchs 28 Lundi AG de la Ligue Laporte Sus aux joueurs étrangers ! en campagne 2 et 3 « Saint-André s’est planté » « Camou doit partir » « Je suis pour un Top 12 » DEUXIÈME ENTRETIEN DE L’ÉTÉ. APRÈS CHRISTOPHE DEYLAUD, BERNARD LAPORTE SE LIVRE, PRÉCONISE LE TOP 12, FUSTIGE CAMOU, SAINT-ANDRÉ ET DÉPLORE Revue des ailiers LE NIVEAU ACTUEL DU XV DE FRANCE. Talebula, 4 et 5 la surprise 12 et 13 Revue des centres Giteau, of course ! 14 et 15 2,20 € M 00709 - 5241 - F: 2,20 E 3’:HIKKRA=^UWWUW:?f@m@o@b@a"; 2 LUNDI 7 JUILLET 2014 - MIDI OLYMPIQUE Dossier Les faits ● ATTRACTION LA FORCE DE FRAPPE FINANCIÈRE DES CLUBS DE TOP 14 EST AUJOURD’HUI CAPABLE DE CONCURRENCER LES INTÉRÊTS SPORTIFS LES PLUS FORTS DANS LES AUTRES PAYS. ● QUALITÉ-PRIX DANS UN RUGBY PROFESSIONNALISÉ, LES Éditorial JOUEURS ÉTRANGERS OFFRENT, SUR LE MARCHÉ, UNE MAIN-D’ŒUVRE DE QUALITÉ POUR DES TARIFS INFÉRIEURS. ● URGENCE ACTUELLEMENT SANS GARDE-FOUS, LES LOIS DU MARCHÉ PEUVENT TOUTEFOIS ÊTRE RÉGULÉES. LE SUJET A LARGEMENT ANIMÉ Jacques VERDIER [email protected] LES DÉBATS DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA LIGUE, CE WEEK-END. IL FAUT FAIRE VITE. L’AVENIR DU XV DE FRANCE EST EN JEU. Mias, Crauste ! n eût dit que la fameuse phrase de Marguerite Yourcenar, « il faut toujours un coup de folie pour bâ- ÉTRANGERS : tir un destin » avait été écrite pour Olui. Instituteur et international, il avait tout abandonné, un jour de ses vingt ans pour se lancer dans des études de mé- decine. Et il était revenu, diplôme en poche, quelques années plus tard, pour devenir l’em- blématique capitaine du XV de France de la fin des années 50, le docteur pack de l’historique victoire française en Afrique du Sud de 1958, L’APPÂT DU GAIN du « demi-tour contact », du jeu tel qu’il se pense. Lucien Mias, à la mesure du rugby d’autrefois, c’était une gueule, un caractère, doublé d’une Par Léo FAURE tés financières, tirait sur les salaires, rechignait sur les prolongations remarquable intelligence. Ses partenaires l’ado- [email protected] et venait d’annoncer la réduction des primes de sélection, de 13 100 $ à raient, le vénéraient, les dirigeants de la FFR le 10 000 $. Sacrée coïncidence. redoutaient. C’est qu’il ne leur laissait rien pas- euf janvier, début de cette année 2014. Chronique d’un ser, se mêlait de tout, ne transigeait sur rien. J’ai ordinaire pas si banal. Si elle reste relativement commune TOUJOURS MOINS CHER QU’UN JOUEUR « JIFF » gardé par-devers moi, depuis des années, les en France, où voir débarquer un grand nom de la planète Le problème n’est pas celui du rugby. C’est un dilemme sociétal, une équa- admirables lettres et les mails que ce géant de ovale est devenu la coutume, l’annonce fait l’effet d’une tion de marché que la mondialisation a générée. Dans le sport comme ce jeu m’a envoyés. Par-delà la qualité littéraire Nbombe de l’autre côté du globe. Ben Mowen, numéro 8 des dans toutes les autres strates de la société. Dans un rugby professionna- dont ils témoignent, ils reflètent l’acuité intellec- Wallabies récemment promu par Ewen McKenzie au grade lisé, le joueur est un travailleur. Une matière première qui se vend au plus tuelle de celui qui fut un phare pour toute une de capitaine, confirme publiquement une rumeur qui traînait depuis offrant, obéissant à une logique de loi du marché. À ce jeu, la France et génération de joueurs, que l’actualité la plus quelques jours : à compter de l’été 2014, il sera montpelliérain. ses clubs parmi les plus riches de la planète ovale sont une terre d’émigra- sordide vient de remettre, malgré lui, sur le de- Un recrutement de choix. Un joueur complet, polyvalent, excellent bal- tion. Pas un gros mot, juste un fait économique. vant de la scène, que l’on devine terriblement lon en main, élevé au grain protéiné de l’hémisphère Sud, cerveau de la Mowen n’est qu’un exemple. Une tête d’affiche, comme l’avait été Jonathan meurtri et auquel je voudrais adresser, avec les touche australienne et, ce qui ne gâche rien, précédé d’une réputation Sexton un an plus tôt, démontrant déjà la capacité des clubs français à condoléances d’usage, le témoignage de toute de gendre idéal. Les supporters du MHR sont gâtés. faire mieux que de rivaliser avec des fédérations majeures. Moins en lu- notre sympathie. Mais comment justifier ce transfert improbable ? À un an de la Coupe mière, parfois anonymes, plus de 220 étrangers évolueront l’an prochain Fabienne Terral, la jeune institutrice poignar- du monde en Angleterre, quand les cadors demeurent en général sa- en Top 14. dée, à Albi, vendredi dernier, devant ses élèves, gement au pays pour rester à la disposition du sélectionneur, le capitaine Une main-d’œuvre de qualité, sortant de filières de formation au moins aus- par une déséquilibrée, était sa petite fille. de la troisième nation mondiale se tire... Si le sacrifice est énorme, c’est si performantes que la nôtre. Une main-d’œuvre attirée par des argu- Les hasards de la vie, les hasards du calendrier que le gain le compense. Le joueur avance, lui, l’argument de la famille. ments pécuniaires - qui leur reprochera ? - supérieurs à ce qu’ils trou- ont également mis en lumière ce dernier di- « Pour la première fois, j’ai fait passer ma famille avant ma carrière. vent chez eux mais, malgré tout, jusqu’à 30 % moins cher qu’un joueur de manche, pour des raisons heureusement dia- Depuis que je joue en Super Rugby, et encore plus depuis que je suis inter- niveau équivalent, passé par les filières de la formation française. La po- métralement opposées, un autre capitaine exem- national, je passe six mois de l’année loin des miens. Avec une fille de deux litique du Jiff et ses quotas ont ajouté une valeur administrative à la valeur plaire du XV de France, une autre figure mythique ans et la naissance de mon prochain enfant, c’était inconcevable. Venir en sportive du joueur français, faisant du même coup grimper son coût. Les de ce jeu, un autre vainqueur des Springboks Europe est la meilleure solution pour concilier carrière et vie de famille. Je indemnités de formation font le reste, pour encourager les clubs de Top 14 lors de la non moins fameuse tournée de 1964 : n’ai pas attendu la Coupe du monde 2 015 parce que ma famille est plus et Pro D2 à se tourner toujours un peu plus vers l’étranger. Michel Crauste ! Ses amis lourdais voulaient fê- importante. » Si le phénomène est appréciable sous bien des angles, à commencer par ter dignement les 80 printemps de Michel et Louable. Le timing, pourtant, indique d’autres intérêts. À Montpellier, celui d’un multiculturalisme sportif source de richesses, il n’en reste pas avaient réuni pour l’occasion ses partenaires l’Australien s’est engagé pour trois saisons, pour un salaire mensuel moins démoniaque pour l’équipe de France. La puissance financière de nos champions de France avec le Racing en 1959 et estimé, côté australien, à plus de 30 000 euros par mois quand il pla- clubs est en train de la tuer. Pour ménager la chèvre et le chou, il n’y a pas avec Lourdes en 1960 et 1968. Certains de ses fonnait à moins de 10 000 euros sur l’île-continent. L’eldorado français trente-six chemins : rendre très vite plus contraignante la politique du potes aussi du fameux « pack des bestiaux » de est attractif et puissant. Dans le même temps l’ARU (Australian Rugby Jiff. Ou assumer, définitivement, le sacrifice de l’équipe de France au pro- 1964, comme Walter Spanghero, Aldo Gruarin, Union, fédération australienne de rugby), en proie à de graves difficul- fit d’un championnat toujours plus scintillant. ■ Benoît Dauga… Lucien Mias et Michel Crauste ! À l’heure où l’équipe de France sombre dans les bas-fonds du classement international, à l’heure où l’on re- Salaires mensuels chercherait en vain, pour elle, une voix, un tem- pérament, pour la rehausser, la guider, lui re- donner confiance, à l’heure où le rugby français dans son ensemble paraît hésiter sur le chemin COMBIEN GAGNENT-ILS à suivre, les idées auxquelles adhérer et cherche un semblant de lumière, un peu de nostalgie se lève à l’évocation de ces deux êtres d’exception, de ces deux figures tutélaires qui viennent nous rappeler, en creux, comme une leçon d’opti- misme, que le rugby français fut grand, marqué par des personnalités hors normes et qu’il ne CHEZ EUX ? demande qu’à le redevenir. Mias, Crauste ! Au panthéon de ce jeu, ils ont toute leur place. Et puisque l’actualité, doulou- reuse ou bienveillante, les ramène à notre sou- venir, il n’était que temps de leur rendre hom- Les Sud-Africains : mage. ■ Les Néo-Zélandais : 8 000 € en moyenne 4 800 € environ Le marché du travail du rugby sud-africain est Bien que reconnus comme les maîtres de ce marqué par un double critère : d’un côté une Les Australiens : jeu, les Néo-Zélandais ne dérogent pas à la Sommaire demande faible, avec seulement cinq franchi- règle, et demeurent des joueurs très aborda- ● P.

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