
Archives du Cabinet de Louis Bonaparte, roi de Hollande . Inventaire des articles AF IV (1806-1810) Inventaire analytique (AF/IV/1719-AF/IV/1832) Par S. de Dainville-Barbiche Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1984 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003829 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise Numen dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) Préface AVANT-PROPOS Il est peu de chapitres, dans l'histoire des hommes, que l'on puisse écrire sans faire appel aux patrimoines archivistiques des uns et des autres. Ces patrimoines reflètent la complexité des destins collectifs et individuels. Ils procèdent des communautés épisodiques. Ils rappellent les affrontements d'un moment. La diversité des relations au fil des temps fait que les archives nées d'une activité de gouvernement ou de gestion concernent à la fois plusieurs communautés humaines entre lesquelles un instant de l'histoire a noué ce lien. La convergence s'exprime ainsi par une source commune du travail historique. Plus que pour d'autres fonds, un inventaire précis est ici nécessaire. Les historiens de deux pays au moins attendaient donc le moyen d'un accès sûr et rapide à ces archives du Cabinet du roi Louis qui sont à la fois une source de l'histoire des Pays-Bas et l'une des sources de cette histoire de l'aventure impériale à laquelle s'attachent si volontiers les historiens français. Les archives d'un Cabinet, c'est toute la vie d'un pays. Ce sont les grandes orientations politiques, les difficultés financières et les choix militaires. Ce sont les relations avec le gouvernement impérial aussi bien qu'avec Madrid ou Saint-Pétersbourg. Mais ce sont aussi les milliers de cas individuels, illustres ou obscurs, que le hasard ou la volonté délibérée d'un administrateur ou d'un médiateur a fait venir jusque sous les yeux du roi. Ainsi ces archives du gouvernement sont-elles, comme toutes leurs semblables, nourries d'une vie que reflètent et qu'expriment les relations du gouverné et du gouvernant. Un tel fonds apportera aux recherches les plus diverses une documentation qui n'était certes pas insoupçonnée ; mais l'historien y perdait trop souvent sa trace, en l'absence du lien logique qui caractérise les archives administratives, car la logique est ici celle des échéances quotidiennes, des secousses de la conjoncture, des mutations de l'arrière-plan européen. La haute érudition de M/me/ de Dainville-Barbiche procure aujourd'hui aux chercheurs l'inventaire spécifique grâce auquel seront mises en oeuvre ces archives du Cabinet du roi Louis. Je salue avec espoir cette nouvelle contribution à l'inventaire de l'un des plus beaux fleurons de nos Archives nationales, les archives de la Secrétairerie d'État impériale. Jean FAVIER, Directeur général des Archives de France. 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence AF/IV/1719-AF/IV/1832 Niveau de description fonds Intitulé Archives du Cabinet de Louis Bonaparte, roi de Hollande . Inventaire des articles AF IV Date(s) extrême(s) 1806-1810 Nom du producteur • Louis (roi de Hollande ; 1778-1846) • Bonaparte (famille) • France. Secrétairerie d'État consulaire et impériale (1799-1815) Localisation physique Pierrefitte DESCRIPTION Présentation du contenu INTRODUCTION Les Archives nationales à Paris conservent dans la sous-série AF IV (Archives du Cabinet de l'Empereur et de la Secrétairerie d'État impériale), sous les cotes AF IV 1719 à 1832, les papiers du Cabinet du frère de Napoléon, Louis, roi de Hollande du 5 juin 1806 au 1/er/ juillet 1810. Comment ces archives du gouvernement de la Hollande Dans notre inventaire nous emploierons, pour désigner l'ensemble des Pays-Bas du Nord, le terme Hollande, qui a été l'appellation officielle de 1806 à 1810. Rappelons que le pays s'est appelé Provinces-Unies jusqu'en 1795, puis République batave de 1795 à l'établissement du royaume de Hollande. sont-elles entrées dans le grand dépôt parisien ? Les vicissitudes de l'histoire de la Hollande à cette époque l'expliquent. La Hollande de 1806 à 1810. Après vingt ans de guerres et de révolutions, marquées notamment par l'invasion de la Hollande par les troupes françaises de Pichegru en 1795, l'établissement de la République batave qui connut une histoire mouvementée à l'instar du modèle français, le rétablissement d'un régime unitaire en 1805 avec à sa tête un "Grand Pensionnaire " Schimmelpenninck, Napoléon décida d'ériger la République batave en royaume de Hollande au profit d'un de ses frères cadets, Louis. Une délégation hollandaise vint à Paris au printemps de 1806 pour négocier - en fait se voir imposer - le nouveau régime de la Hollande, qui fut établi par le traité de Paris du 24 mai 1806 et précisé par la loi constitutionnelle du 7 août 1806 Voir AF IV 1791, p. 25 et 26. Le 5 juin 1806, Louis Bonaparte fut proclamé roi de Hollande aux Tuileries. Il gagna son nouveau royaume à la mi-juin avec sa femme Hortense et leurs deux jeunes fils Napoléon-Charles (1802-1807) et Napoléon-Louis (1805-1831). A peine arrivé en Hollande, Louis dut prendre part à la campagne de Prusse avec ses troupes, non sans éprouver quelques mortifications personnelles ; il en retira cependant la possession de l'Ost-Frise, du pays de Jever et des principautés de Varel et de Kniphausen cédés à la Hollande par le traité de Fontainebleau (11 novembre 1807) en échange de la cession de Flessingue à la France. A l'intérieur, le roi Louis s'attacha à réformer la législation et les institutions du royaume, sur le modèle français. A vrai dire, la situation de la Hollande était critique : un déficit 4 Archives nationales (France) financier catastrophique, le commerce ruiné par le fameux décret de Berlin du 21 novembre 1806 sur le blocus continental que le roi Louis dut appliquer à contrecoeur dans son royaume. Les Anglais bloquaient les côtes de la Hollande et s'emparaient de ses colonies les unes après les autres. Parmi les événements des débuts du règne, citons l'explosion d'une péniche chargée de poudre à Leyde le 12 janvier 1807 qui fit beaucoup de victimes ; cette catastrophe fut pour le roi Louis l'occasion de manifester son dévouement à ses sujets. Quelque temps plus tard, c'est au tour du roi d'être endeuillé : son fils aîné Napoléon-Charles meurt du croup la nuit du 4 au 5 mai 1807. Ce malheur eut pour conséquence le voyage d'Hortense, rejointe un peu après par Louis, à Cauterets au cours de l'été 1807 et la naissance le 20 avril suivant du futur Napoléon III... L'année 1809 fut marquée par les événements militaires ; un corps hollandais participait vaillamment à la guerre d'Espagne ; un autre corps écrasa la rebellion du prussien Schill à Stralsund le 31 mai 1809. Mais les Anglais réussirent à débarquer et à prendre pied dans l'île hollandaise de Walcheren en juillet 1809 ; ils s'y maintiendront jusqu'en décembre 1809 et il faudra le concours de troupes françaises pour les déloger. Les troupes françaises en profitèrent d'ailleurs pour occuper progressivement le sud de la Hollande. Napoléon reprochait, en effet, à son frère de vouloir se conduire en souverain indépendant, au mieux des intérêts de ses sujets, et non en satellite de l'Empire ; le blocus continental, en particulier, n'était point respecté en Hollande et la contrebande y était florissante. Convoqué à Paris à la fin de 1809, en même temps que les autres souverains frères ou alliés, Louis se vit imposer la cession à la France du Brabant, de la Zélande et de la partie de la Gueldre au sud du Waal (traité de Paris du 16 mars 1810) AF IV 1704, dossier 8, p. 35, copie (l'original se trouve aux Archives du ministère des Relations extérieures). .Mais l'armée française, commandée par le maréchal Oudinot, duc de Reggio, poursuivait son avance : à la fin de juin elle s'apprêtait à entrer dans Amsterdam devenue résidence officielle du gouvernement depuis 1808. Dans ces conditions, à l'insu de Napoléon, Louis abdiqua brusquement le 1/er/ juillet 1810 et s'enfuit la nuit suivante pour Teplitz (auj. Teplice-Tchécoslovaquie), première étape d'une vie d'errance et d'exil qui s'acheva à Livourne en 1846. Napoléon réagit aussitôt en annexant la Hollande à l'Empire par le décret du 9 juillet 1810 Bulletin des Lois, n° 299. et en y envoyant Lebrun dès le 8 juillet 1810 avec le titre de lieutenant général de l'Empereur, puis, plus tard, de gouverneur général de la Hollande Lettres de Napoléon à Lebrun, duc de Plaisance, 8 et 9 juillet 1810 (Correspondance de Napoléon I..., tome XX, Paris, 1866, p. 524, 525-527 et marquis de Caumont La Force, L'architrésorier Lebrun, gouverneur de la Hollande. 1810-1813, Paris, 1907, pages 2 et 76-77). Aigri par son état maladif et ses infortunes conjugales, le roi Louis n'a sans doute pas obtenu des résultats à la mesure de ses efforts et de sa volonté d'être "plus hollandais que les Hollandais ". Les organes de gouvernement du roi Louis, son cabinet. Nous présenterons sommairement les organes centraux de gouvernement et ceux de l'administration locale, qu'il est utile d'avoir en mémoire pour une bonne compréhension du fonds présentement inventorié. Ils étaient inspirés des institutions françaises et reprenaient ceux du régime du Grand Pensionnaire.
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