t ) 5 0 ê S r I D o S ( f 3 0 0 e 2 , e d é s s e B u a l e e r f è i t n e g r A ’ L Le RISQUE FEU DE FORÊT dans les Hautes-Alpes On définit le feu de forêt comme un incendie qui se déclare et se propage dans un massif De 1973 à 2003, 587 feux ont détruit 3 sur une surface d’au moins 1 hectare. Les 693 ha de forêt dans les Hautes-Alpes feux de forêts portent atteinte à des forma- (source : Prométhée) tions forestières (organisées ou spontanées) À titre comparatif : ou sub-forestières (garrigues, friches, 1 ha = la surface de deux terrains de football. maquis, landes). COMMENT SE PRODUISENT Dans les Hautes-Alpes, la forêt couvre plus de LES FEUX DE FORÊTS? 193 000 ha (données IFN 1997). Le taux de boi- sement est en constante progression : il est Pour se développer et se propager, un feu de passé de 28% en 1983 à 34% en 1997. La forêt forêt a besoin que soient réunies les trois est essentiellement composée d’essences rési- conditions suivantes : neuses (75%), avec notamment des mélèzes et > Présence d’une source de chaleur : flamme, des pins sylvestres. On y trouve aussi des feuil- étincelle... lus comme le chêne et le hêtre. Elle appartient principalement au domaine public (55%). Avec > Présence d’un comburant : l’oxygène de l’air, la mise en œuvre des périmètres de restauration dont la combustion est activée par le vent > Présence d’un combustible : la végétation. des terrains de montagne à la fin du 19ème siècle et la création du fonds forestier national au len- demain de la seconde guerre mondiale, les sur- 86 % environ des départs de feux sont d’ori- faces boisées ont augmenté d’environ 40% gine humaine et 14 % seulement ont une cause naturelle (la foudre). C’est en cela que le risque depuis le début du 20ème siècle. Quant aux lan- des, elles couvrent 11 % du territoire départe- feux de forêt se différencie des autres risques mental (soit 63 600 ha). Or, ce sont des milieux «naturels». L’imprudence (55 % des cas) ou qui sont également sensibles aux feux de forêts. l’accident (8 %) sont à la base des départs Au total, mathématiquement, 45 % du territoire d’incendie, la plupart dus à l’emploi du feu sont donc concernés par ce risque. En réalité, (brûlage, barbecue), aux mégots, aux dépôts au-delà de 2 000 m d’altitude il n’y a plus de d’ordure, aux travaux agricoles ou forestiers… forêt. Celle-ci s’étend donc uniquement sur les Autre cause importante, la malveillance (mise à deux tiers du département, ce qui porte la sensi- feu volontaire, 23 % des cas environ) qui bilité au risque feux de forêt à 70 % du territoire. génère souvent les feux les plus grands et les La totalité des communes des Hautes-Alpes plus virulents. est concernée par le risque de feux de forêt. Quelques incendies notables depuis La vocation première de la forêt haut-alpine 1973 dans les Hautes-Alpes. En 2003, reste la production de bois (160 000 m3/an). La 245 ha de forêt ont été détruits à l’Argentière, forêt a également une fonction agricole (pâtu- ainsi que 97 ha aux Vigneaux. Les conséquences rage en forêt et activités annexes à l’agriculture), de l’incendie de l’Argentière pourraient s’avérer extrêmement graves. En effet, il a mais aussi environnementale et sociale (entre- détruit un massif qui avait été entièrement tien des paysages, loisirs..). La forêt tient un rôle reboisé afin de faire face aux risques de « laves de protection écologique important contre cer- torrentielles », dans le cadre de travaux de tains risques naturels comme les mouvements Restauration de Terrains en Montagne. D’où de terrain, chutes de blocs, inondations, avalan- des risques accrus d’inondations ou de ches (167 000 ha sont classés en espaces pro- mouvements de terrains. tégés soit 86 % de la superficie forestière totale). 42 Dossier Départemental sur les Risques Majeurs dans les Hautes-Alpes t ê r o f e d u e f (Graphies / MEDD-DPPR) Ce risque est aggravé par la conjugaison de LES CONSÉQUENCES SUR LES facteurs : PERSONNES ET LES BIENS > naturels : des vents forts, la sècheresse, À la différence de la plupart des catastrophes l’état de la végétation (entretien, densité..) ou naturelles, les feux de forêt font principalement la présence d’une végétation fortement des victimes parmi les pompiers. Ils sont très inflammable et combustible ; coûteux en termes d’impact humain, économi- > topographiques : des massifs souvent non que, matériel et environnemental. isolés les uns des autres facilitant le passage Les feux entraînant la dégradation de la forêt, ils du feu, un relief quelquefois tourmenté qui contribuent dans le même temps à augmenter accélère le feu à la montée ; l’impact des autres risques naturels. La dispari- > d’origine humaine : l’embroussaillement de tion de la couverture végétale aggrave les phé- zones rurales consécutif à la déprise agricole, nomènes d’érosion et les conditions de ruissel- une urbanisation diffuse très étendue, des lement des eaux superficielles. La destruction zones habitées au contact direct de l’espace des paysages suite au passage des flammes a naturel, le débroussaillement réglementaire une grande répercussion au sein de la popula- trop peu respecté, les dépôts d’ordure (autori- tion locale. Les incendies répétitifs détruisent de sés ou sauvages). Des accidents consécutifs à façon quasiment irréversible le patrimoine natu- des gestions de chantier (commune de rel entraînant des pertes économiques difficile- l’Argentière). ment chiffrables. Ces dernières années, le nom- bre de feux et la taille des surfaces touchées tendent à diminuer, grâce à des conditions météorologiques favorables et aux mesures de En 1993, deux incendies importants se sont prévention mises en œuvre. On constate une déclarés à 24h d’intervalle : le 22 août, 150 ha de forte diminution des causes accidentelles landes ont été détruits sur la communes de Montclus, (dépôts d’ordures, lignes électriques, voies fer- tandis que le 23 août, 150 ha de landes ont brûlé à rées, …) et de la malveillance (source PDPFCI) Reotier. L’année 1989 a été marquée par trois feux dans les départs de feux. majeurs : le 28 mars, 200 ha d’une plantation résineuse Dans les départements de Provence-Alpes-Côte privée ont été détruits à La Faurie, commune qui a connu d’Azur les plus gravement exposés, la préven- un nouvel incendie le 9 septembre, avec 55 ha brûlés dont tion des feux de forêts constitue une contrainte 30 en forêt domaniale ; le 10 juillet, 70 ha de forêt de plus en plus lourde pour l’aménagement du partagés entre la commune d’Eygliers et des propriétaires territoire. Bien que les Hautes-Alpes soient privés ont été parcourus par le feu. Les communes moins touchées par ce risque, celui-ci reste d’Aspres-les-Corps et de Val-des-Près ont également été potentiellement présent : il est important de le touchées par des incendies importants en 1984 : au total prendre en compte dans l’entretien et l’aména- 142 ha de forêt ont brûlé. gement de l’espace. > Quelles sont les actions de prévention mises en œuvre ? SURVEILLER CE RISQUE Lors des périodes les plus critiques de l’année, complémentarité de la surveillance terrestre et on mesure quotidiennement les conditions aérienne. La surveillance terrestre est assurée hydrométéorologiques et l’état de la végétation. conjointement par l’ONF et les services Les massifs sensibles sont constamment sur- d’Incendie sous la coordination du SDIS veillés : tours de guet, patrouilles mobiles et (Service Départemental d’Incendie et de aériennes impliquant de nombreuses adminis- Secours), avec des patrouilles, des vigies, et des trations, des collectivités, des bénévoles... détachements d’intervention préventifs. La sur- Dans les Hautes-Alpes, la mise en place d’un veillance aérienne est assurée, en cas de ris- réseau de surveillance efficace repose sur la ques sévères, avec un avion de guet aérien. Dossier Départemental sur les Risques Majeurs dans les Hautes-Alpes 43 t e p ê u o r r g o n u f ’ d ) n ) 5 o e 5 i 0 t 0 c S e d S t I I o D r D p S S - u ( ( o t 4 n u e 0 o a i 0 ’ t f 2 d n e , e e v c r n i i e c t r p e n E i ' x ’ L E d Par ailleurs, depuis 1963, des recherches sont menées par l’INRA-Avignon, Météo France et le Dans le département des Hautes- Centre d’Etudes Phyto-sociologiques et Alpes, il existe une assistance Ecologiques de Montpellier. Elles ont abouti à météorologique pour la prévision des feux de forêt. Un bilan hydrologique permanent est une meilleure connaissance du phénomène réalisé sur 6 zones, avec évaluation du risque « feu » et permettent d’informer les services IFM (Incendie Forêt Météo). 8 stations chargés de la lutte contre le feu. La recherche automatiques permettent ce suivi, à Embrun, se fonde sur deux notions : l’inflammabilité Briançon, Arvieux, Saint-Bonnet, Tallard, (capacité d’un végétal à prendre feu) et la com- Laragne, Rosans, La Faurie. Pendant la période bustibilité (capacité d’un végétal à brûler). estivale, le centre de Briançon réalise une Parallèlement, l’Ecole des Mines a mis au point prévision spécifique pour chaque zone afin de un logiciel permettant de simuler la propagation permettre au Service Départemental d’Incendie des incendies. Tout ceci permet de repérer les et de Secours de prévoir les mesures conditions favorables aux éclosions et les ris- nécessaires.
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