OK Chronique égypte ancienne 21/03/08 12:07 Page 1 Riche de ses trois mille ans d’histoire, l’Égypte pharaonique a vu se suc- MICHEL DESSOUDEIX céder quelque trois cent quarante-cinq souverains. Si certains sont pas- MICHEL DESSOUDEIX sés à la postérité, notamment les rois des périodes prospères – les trois grands Empires –, d’autres ne sont plus que de simples noms pour les archéologues. Les époques troublées – dites Périodes Intermédiaires – CHRONIQUE compliquent la tâche des scientifiques dans la reconstitution de la DE L’ÉGYPTE chronologie royale. Ce livre, qui représente avant tout un outil didactique, fournit un ANCIENNE état des lieux des connaissances actuelles, en regroupant tous les rensei- LES PHARAONS, LEUR RÈGNE, gnements fondamentaux sur chacun des pharaons attestés. Ceux-ci LEURS CONTEMPORAINS CHRONIQUE sont présentés de manière systématique, sous forme de fiche incluant : dates d’intronisation et de mort, famille (parents, épouses et enfants), lieu de sépulture, événements marquants du règne, sites où le pharaon a mené une activité architecturale, titulature complète, contemporains du règne accompagnés de leurs titres, bibliographie. Suivent des DE L’ÉGYPTE tableaux donnant la possibilité de retrouver un roi à partir d’un élé- ment de sa titulature et, pour aller directement à l’information recher- chée, des index croisés recoupant les données intégrées dans l’ensemble des fiches. Cette étude ne serait pas complète sans une liste des nomes ANCIENNE – les divisions administratives de l’Egypte – avec leur nom en hiérogly- phes, une liste des principales villes classées en fonction de ces nomes, LES PHARAONS, LEUR RÈGNE, LEURS CONTEMPORAINS en tenant compte de leur évolution dans le temps, et un ensemble de cartes permettant de situer rapidement les divers éléments utilisés dans le corps de l’ouvrage. Toutes ces données donneront aux amateurs d’égyptologie, aux étu- diants ou aux chercheurs, une somme d’informations et de sources épi- graphiques permettant d’entamer une étude plus substantielle sur un pharaon donné. Ainsi, dans sa totalité, ce livre regroupe : 345 pharaons ; 1 643 appel- lations hiéroglyphiques ; 642 personnages royaux ; 127 sépultures ; 245 sites archéologiques ; 1 437 contemporains du roi ; 695 titres civils ou religieux ; 850 références bibliographiques ; 42 nomes ; 120 villes ; 14 cartes. Scientifique de formation, ingénieur diplômé de l’Institut National Polytechnique de Toulouse, agrégé de sciences physiques et docteur es chi- mie, Michel Dessoudeix étudie l’Égypte ancienne depuis plus de vingt ans. Il se consacre, désormais, entièrement à l’égyptologie dans le cadre de l’Association Toulousaine d’Égyptologie où il enseigne l’écriture hiérogly- phique, l’histoire et la civilisation égyptienne depuis plus de dix ans. ACTES SUD ISBN 978-2-7427-7612-2 DÉP. LÉG. : MAI 2008 32 € TTC France -:HSMHOC=\\[VWW: www.actes-sud.fr ACTES SUD ACTES SUD Edition préparée sous la direction d’Aude Gros de Beler © ACTES SUD, 2017 ISBN - 978-2-330-08006-8 Illustration de couverture : Ramsès III, XXe dynasie (vers 1185-1153 av. J.-C.), tombe KV 11, Vallée des Rois, Thèbes-Ouest (cliché J. de Beler) Sur la tranche : Horemheb, XVIIIe dynasie (vers 1328-1298 av. J.-C.), tombe KV 57, Vallée des Rois, Thèbes-Ouest (cliché J. de Beler) Michel Dessoudeix CHRONIQUE DE L’ÉGYPTE ANCIENNE LES PHARAONS, LEUR RÈGNE, LEURS CONTEMPORAINS ACTES SUD Je remercie mes parents, Pierrette et André, pour leur soutien constant, et je leur dédie ce livre. Mes remerciements vont également à monsieur Michel Brandt pour son aide sur les périodes difficiles à organiser que sont les Périodes Intermédiaires et son active participation à la présentation du protocole royal, ainsi qu’à monsieur Mathieu Jean sans qui ce livre n’aurait pas vu le jour. Je tiens surtout à remercier très chaleureusement madame Aude Gros de Beler pour ses conseils et ses analyses qui ont permis de mieux organiser et systématiser le présent travail, mais encore plus pour la patience et le courage de la relecture exhaustive de ce livre. Avertissement sur la titulature La forme canonique de la titulature royale, qui apparaît au début du Moyen Empire, associe de manière univoque un titre à chacun des cinq noms du pharaon. A partir de cette période, on peut donc désigner un nom au moyen du titre qui le précède dans la titulature. La forme canonique de la titulature se décline ainsi Titre Nom Dénomination utilisée dans cet ouvrage Hr Nom d’Horus Nom d’Horus (H) nb.ty Nom des Deux Maîtresses Nom des Deux Maîtresses (DM) (bik)-nbw Nom d’Horus d’or Nom d’Horus d’or (HO) ou (Hr)-nbw Nom de Roi de Haute et Basse- Nom de couronnement (NC) nsw-bity Egypte (RHBE) sA-ra Nom de naissance (NN) Nom de Fils Râ (FR) Pour les périodes plus anciennes, il faudrait, en fait, distinguer les titres des noms car leurs associations ne sont pas du tout standardisées. Pour les trois premières dynasties, les rois sont connus par deux noms : le nom d’Horus dans le serekh et à partir de l’Horus Den, de la Ire dynastie, un nouveau nom précédé du titre nsw-bity (Roi de Haute et Basse-Egypte). A partir de Semerkhet, toujours pendant la Ire dynastie, ce nom, précédé du titre nsw-bity, comporte le vocable “-nb.ty”. Les titulatures des Ire, IIe et IIIe dynasties prennent alors la forme : Hr N (N dans un serekh), nsw-bity N ou nsw-bity N-nebty Ce nom en “-nb.ty” deviendra, bien plus tard, le nom attaché au titre des Deux Maîtresses (Nebty). C’est pour cette raison que Jürgen von Beckerath propose, dans son ouvrage sur la titulature royale, par extension, ou par anticipation, de l’appeler nom des Deux Maîtresses (nb.ty) bien qu’il soit précédé du titre nsw-bity réservé plus tard au seul nom de couronnement (NC). Les prémices de ce qui deviendra ultérieurement le nom d’Horus d’or (bik nbw) apparaissent également à cette période. Le nom de naissance des rois des trois premières dynasties est, la plupart du temps, resté caché dans les inscriptions contemporaines. Ce nom est parfois connu par des listes ou des monuments honorifiques beaucoup plus récents. 7 A la IVe dynastie et au début de la Ve dynastie, la titulature devient ainsi : Hr N nsw-bity N-nebty (bik)-nbw N nsw-bity NN dans un cartouche Le nom indiqué dans le cartouche est probablement le nom de naissance du roi (NN) qui fait son apparition dans des inscriptions contemporaines. Le cartouche est systématiquement utilisé à partir du roi Snefrou. Nous avons bien une inscription provenant d’Eléphantine du roi Houni dont le nom est écrit dans un cartouche, mais Von Beckerath doute que cette inscription lui soit contemporaine. Nous pouvons également mentionner les traces d’un cartouche sur un sceau de l’Horus Sanakht, peut-être avec le nom de Nebka. Les traces sur ce sceau trouvé à Bet Khallaf sont toutefois très difficiles à lire. La désignation sA-ra (fils de Râ) apparaît sporadiquement dès le règne de Didoufri. Ce n’est pas encore le titre sA-ra introduisant le nom de naissance, mais simplement une qualité attribuée au roi. A partir du milieu de la Ve dynastie, la titulature devient : Hr N nsw-bity N-nebty (bik)-nbw N nsw-bity NC dans un cartouche (nsw-bity) NN dans un cartouche Le nom de couronnement (NC) dans un cartouche fait son apparition sous le règne de Neferirkarâ (Kakaï) qui introduit son nom de naissance (NN) dans un second cartouche. Pendant la Ve dynastie, ce nom de naissance n’est pas toujours indiqué et semble réservé au contexte funéraire. Sous la VIe dynastie, les deux noms avec cartouche deviennent plus fréquents, et la désignation sA-ra est de plus en plus utilisée. Elle peut se placer parfois devant ou même à l’intérieur du cartouche, laissant penser qu’elle n’est pas loin d’être devenue un titre. Mais selon J. von Beckerath, c’est sur un récipient en bronze du roi Meryibrâ Khety (IXe/Xe dynasties), conservé au musée du Louvre, que sA-ra est attesté pour la première fois en tant que titre devant le nom de naissance (NN). Sur ce même monument, le vocable “-nb.ty” est devenu un titre, également, et a remplacé le titre nsw-bity devant le deuxième nom du roi. Conventions utilisées dans cet ouvrage Le lecteur n’ayant pas forcément en tête le détail de ce que nous venons de résumer, il nous est paru avantageux dans cet ouvrage d’utiliser par extension, ou par anticipation, les dénominations applicables à la titulature canonique, même aux périodes les plus anciennes où la titulature avait des formes encore très fluctuantes comme nous venons de le voir. Ainsi, par exemple, nous avons nommé Fils de Râ (FR) les noms de naissance (NN) des rois de l’Ancien Empire, alors que le titre de Fils de Râ (sA-ra) n’existait pas encore. De même, comme l’a fait J. von Beckerath, les noms en “-nb.ty” sont appelés “nom des Deux Maîtresses” alors qu’à cette époque ils étaient précédés du titre nsw-bity. 8 INTRODUCTION Le présent livre a pour but de présenter la totalité des personnages de l’histoire égyptienne ayant reçu une titulature, complète ou non. Les grands-prêtres d’Amon qui ont pris une appellation royale sont exclus de cette liste et ne seront mentionnés qu’en tant que pontifes. Même si les rois sont présentés par dynastie et rangés dans l’ordre supposé de règne, cet ouvrage ne constitue pas une chronologie. En effet, certaines époques de l’histoire égyptienne présentent encore des points délicats faisant l’objet de vifs débats entre spécialistes.
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