Les candidatures à l’élection sénatoriale de septembre 2020 Par décret en date du 29 juin, les grands électeurs sont convoqués le dimanche 27 septembre 2020 pour le renouvellement de la série 2 du Sénat. Pour rappel, 172 sièges sont renouvelés en fonction du département d’élection du sénateur (cf. Note sur les enjeux du renouvellement partiel du Sénat). A cause de la crise sanitaire qui sévit encore dans de nombreux pays, les sénateurs qui représentent les Français hors de France seront élus en septembre 2021. Le collège électoral est composé : • des députés et des sénateurs ; • des conseillers régionaux élus dans le département, ainsi que des conseillers de l'Assemblée de Corse désignés dans les conditions prévues par le code électoral, des conseillers à l'assemblée de Guyane et des conseillers à l'assemblée de Martinique ; • des conseillers départementaux ; • et des délégués des conseils municipaux. Sur les 162 000 grands électeurs en France, 95% sont issus des conseils municipaux. Les principaux enjeux législatifs à venir pour ce Sénat renouvelé : • L’examen du projet de loi organique expérimentation qui consacre le droit à la différenciation en donnant la possibilité aux collectivités territoriales d’appliquer, d’abord dans un cadre expérimental puis, dans certaines conditions, de manière pérenne, des règles relatives à l’exercice de leurs compétences différentes pour tenir compte de leurs spécificités ; • La reprise des concertations sur le projet de loi décentralisation, différenciation et déconcentration et la traduction du nouvel acte de décentralisation annoncé par le Premier ministre lors de son discours de politique général ; • Le vote d’une potentielle réforme de la constitution en particulier sur la modification de l’article 1 de la constitution pour y intégrer les propositions de la convention citoyenne pour le climat sur la préservation de la biodiversité. - Les spécificités du mode de scrutin La date limite des dépôts de candidature était le 11 septembre 2020. Cette série 2 concerne 63 départements : 58 départements métropolitains : de l’Ain (01) à l’Indre (36) et du Bas-Rhin (67) au Territoire de Belfort (90) (à l’exception de Paris (75), de la Seine-et-Marne (77) et des Yvelines (78)), 1 département d’outre-mer (la Guyane) et 4 collectivités d’outre-mer : Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Wallis-et-Futuna et la Polynésie-Française. L’élections sénatoriale est particulière de par son mode de scrutin qui diffère selon les départements : - Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours est utilisé dans les circonscriptions où sont élus un ou deux sénateurs. Au premier tour, organisé le matin de l’élection, est élu, copour les législatives, le candidat ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés et représentant au moins 25% des inscrits. En cas de ballottage, le second tour est organisé l’après-midi, chacun pouvant maintenir sa candidature. Celui qui emporte le plus de voix gagne l’élection. En cas d’égalité, le plus âgé est élu. Le candidat et son remplaçant doivent être de sexe différent. Soit 34 départements renouvelables au scrutin majoritaire (59 sièges). - Dans les départements où sont élus trois sénateurs et plus, c’est le scrutin proportionnel qui s’applique. Les candidats se regroupent sur des listes comportant autant de noms que de sièges à pourvoir, plus deux, avec une alternance ho/ femme. Les listes sont bloquées. Le panachage n’est pas autorisé. Les sièges sont répartis entre les listes suivant les règles de la plus forte moyenne. Soit 29 départements renouvelables à la proportionnelle (113 sièges). On peut ainsi observer des stratégies différentes selon les partis et les candidats dans un département. Dans certaines circonstances, il est plus intéressant pour un candidat de faire cavalier seul et de porter sa propre liste plutôt que d’obtenir une mauvaise place sur une liste. Par exemple, dans l’Aisne la liste conduite par Antoine LEFEVRE (en première position) et Pascale GRUNY (en seconde position) laisse peu de chance au troisième d’obtenir le mandat de sénateur. C’est pour cette raison que le troisième en question Pierre-Jean VERZELEN, a privilégié une candidature dissidente pour être en position éligible. Les enjeux du scrutin Le Sénat ne devrait pas beaucoup évoluer à l’issue de ces élections. Le calendrier favorise les candidats sortants : le second tour tardif des élections municipales prenant de court la campagne des nouveaux candidats. Sur les 172 sénateurs sortants, 120 sénateurs briguent un nouveau mandat. Le groupe des Républicains (LR) est actuellement composé de 144 membres dont 7 apparentés et 9 rattachés. Parmi les 76 membres du groupe dont le siège est en jeu, on compte 20 sénateurs sortants qui n’ont pas été investis par le parti, ceux-là se présentent soit sous l’étiquette union centriste comme Nicole DURANTON dans l’Eure ou sous l’étiquette Divers Droite comme Yves d’AMECOURT en Gironde. Dans certains départements tels que le Rhône et les Ardennes deux sénateurs sortants LR se présentent sur des listes différentes. On remarque peu d’alliance sur les listes entre les candidats LR et UC On observe peu de soutien LR à la LREM. Seuls deux cas dans la région d’Edouard PHILIPPE. - Le sénateur sortant LR Ladislas PONIATOVSKI apporte son soutien en dernier de liste à la liste de Sébastien LECORNU - Et sur les terres de l’ancien premier ministre qui n’a jamais adhéré à LREM, ce dernier est venu publiquement apporter son soutien à la liste de la sénatrice sortante LR qui a également en deuxième et troisième de liste deux sénateurs sortants du groupe UC. 3 candidats investis LR sont d’actuels présidents de départements (22, 79 et 60) et 2 sont d’actuels députés (10 et 13) Le parti estime à 20 le nombre de sièges gagnables et à 20 le nombre de sièges à risque. Bruno RETAILLEAU, le président du Groupe est candidat à son propre renouvellement en Vendée et à la présidence du groupe. Le groupe Union centriste composé pour l’essentiel de sénateurs UDI, était sorti renforcé lors du scrutin de 2017, avec 7 sénateurs de plus. Aujourd’hui, pas moins de la moitié (25 sénateurs sur 51) du groupe est renouvelable. La complexité des listes qui s’appellent de Droite et du Centre pourrait apporter de la confusion vis-à-vis des grands électeurs entre les sénateurs élus qui pourraient soutenir la majorité sénatoriale LR et ceux qui pourraient rejoindre le groupe LREM. La bataille dans l’Eure entre la liste « ensemble pour l’Eure » de Sébastien LECORNU (ancien LR et actuel membre du gouvernement) et la liste de Hervé MAUREY, « Unis pour nos communes et la ruralité » sénateur sortant UC et président de la Com DD est à ce titre à suivre. Cependant, le président du groupe Hervé MARSEILLE (Hauts-de-Seine) prévoit « une grande stabilité pour le groupe ». Le groupe RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen) est le plus menacé par ces élections : sur 24 sièges, 14 sont remis en jeu soit presque 60% des effectifs. 2 Vient ensuite le groupe IRT (Les Indépendants – République et Territoires) que préside Claude MALHURET, lui-même soumis à élection et qui voit 6 de ses 13 sièges remis en jeu (46%) La République en marche est en situation difficile : pour maintenir son nombre d’élus, le parti présidentiel entend rassembler au sein de son groupe les sénateurs MoDem (MDM) et Agir, pour l’instant réparti entre les groupes RDSE et UDI- UC. On compte officiellement 14 investitures LREM et 3 pour le MoDem. Sporadiquement, certaines listes d’Union du centre regroupent des membres LREM ou MoDem. Antoine HERTH député Agir dans le Bas-Rhin et candidat aux sénatoriales pourrait apporter un siège supplémentaire à la majorité. La victoire de certains sénateurs en Seine-Maritime et dans l’Eure notamment pourrait donner à ce nouveau groupe un point d’appui à l’ancien Premier ministre. Le président du groupe lui-même François PATRIAT est menacé dans son département (Côte d’Or). Le groupe socialiste (SOCR) avec 71 membres espère se maintenir comme premier parti d’opposition au Sénat : sur 36 sénateurs renouvelables, 21 ne se représentent pas. Pour pallier cette difficulté, les socialistes ont présenté des listes communes avec Europe Ecologie Les Verts (EELV) et le Parti Communiste Français (PCF) dans 12 départements et seulement avec le PCF dans 13 autres départements. Malgré l’absence d’accord national, ils parviennent ponctuellement à se hisser à la tête des listes communes, à l’image de Rémi CARDON dans la Somme. En suivi de ce qui avait été fait aux municipales dans certaines villes, de ce qui a été fait avec succès peut-être pour les législatives partielles en cours, ces nouvelles alliances de gauche pourraient être un signe à la veille des négociations de liste pour les régionales de mars prochain. Seul, le Parti Socialiste compte 29 investitures. Le groupe communistes (CRCE), ne renouvelant que trois sièges sur les 16 qui le composent, ne devrait pas disparaître à l’issu des sénatoriales. Cependant, le groupe anticipe une défaite lors de ces sénatoriales, du fait de la prise de certains bastion communistes lors des dernières élections municipales. Par exemple, Arles, dirigée par Hervé SCHIAVETTI a été conquise par le centriste Patrick de CAROLIS. Une légère avancée d’EELV à l’issu de ces sénatoriales. EELV compte 33 investitures. Dans les listes Union de la Gauche, seul dans le Bas-Rhin et dans le Rhône, les têtes de liste sont issues du parti écologiste (par conservation du rapport de force des municipales). L’objectif des Verts se situe donc dans la reformation du groupe écologiste au Sénat (10 sénateurs sont nécessaires pour former un groupe), dissout en 2017. Suite à la victoire des verts dans certaines grandes villes, les Verts peuvent dans certains départements (comme le Rhône, la Gironde, le Bas-Rhin, la Vienne ou les Bouches-du-Rhône) espérer remporter au moins un siège.
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