ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE IV LES LIEUX ___________________________________________________________________________________________ Esvres-sur-Indre, de la Protohistoire récente au début du Moyen Âge ___________________________________________________________________________________________ -HDQ3KLOLSSH&KLPLHU, 2-DFTXHV'XERLV, Nicolas Fouillet et Thomas Pouyet2 Inrap, 2/$7805&,7(5(6Société archéologique de Touraine Le territoire d’Esvres-sur-Indre a livré de nombreux /$7 GH O¶805 &,7(5(6 8QLYHUVLWp GH YHVWLJHVDUFKpRORJLTXHV FDUWH 6XUOHVLWHGXERXUJ Tours). L’objectif du programme est l’évaluation on suppose l’existence d’une agglomération antique, archéologique de l’agglomération et de son sans doute d’origine gauloise. Cette hypothèse se environnement rural dans la moyenne et la longue fonde essentiellement sur deux éléments : la présence durée. G¶XQH RX SOXVLHXUV QpFURSROHV XWLOLVpHV GH OD ¿Q du 2e s. av. n. è. jusqu’au 2e s., et la mention du site Le village d’Esvres : une agglomération d’origine comme vicus par Grégoire de Tours. Les informations protohistorique ? issues des recherches les plus récentes permettent une première cartographie du site et de son territoire. Les nécropoles antiques de Vaugrignon et de La Haute &RXU FDUWH GRFXPHQWV HW RQW GHV RULJLQHV Historique des recherches gauloises. Elles ont été utilisées depuis la deuxième moitié du 2eVDY-&(OOHVSRXUUDLHQWDSSDUWHQLUj Les premières recherches sur Esvres remontent au début un même espace funéraire composé de plusieurs petits du 20eVDYHFODGpFRXYHUWHHWODSXEOLFDWLRQHQ ensembles, correspondant à des groupes sociaux ou de la nécropole de La Haute Cour. De nombreux sites familiaux distincts (BOBEAU RIQUIER 2004 ; et indices de sites, notamment préhistoriques, ont été CHIMIERCHIMIER, RIQUIER détectés lors de prospections pédestres et aériennes à SDUWLUGHOD¿QGHVDQQpHV FDUWH /D QpFURSROH GH 9DXJULJQRQ GRFXPHQW SHUGXUH jusqu’aux dernières décennies avant notre ère, alors 'HSXLV OHV LQWHUYHQWLRQV G¶DUFKpRORJLH que celle de La Haute-Cour (document 2) est toujours préventive se sont multipliées sur le territoire en activité au 2eVDS-&/DGLYHUVLWpGHVVpSXOWXUHV communal. Il s’agit des évaluations et des fouilles et la durée de fréquentation de la nécropole suggèrent réalisées à l’occasion des aménagements en périphérie d’associer celle-ci à une agglomération plutôt qu’à GX ERXUJ DYDQW OD FRQVWUXFWLRQ GH O¶DXWRURXWH$ un établissement rural. Une occupation domestique, ou encore dans le cadre du développement de la zone actuellement reconnue sur plus de 2 ha, a été mise LQGXVWULHOOH GH 6DLQW0DOR« /H VLWH EpQp¿FLH DLQVL en évidence sur le rebord du plateau et sous l’actuel G¶XQ VXLYL SDWULPRQLDO HW VFLHQWL¿TXH VRXWHQX DFFUX village d’Esvres, à travers les opérations d’archéologie GHSXLV OHV PRGL¿FDWLRQV OpJLVODWLYHV GH &HV préventive et les sondages programmés. Il s’agit opérations, qu’elles aient permis ou non de détecter G¶XQ KDELWDW YUDLVHPEODEOHPHQW RFFXSp GX er au 2e des sites archéologiques, ont apporté de nombreuses VDS-& FDUWH 5LHQQHSHUPHWWRXWHIRLVGHOH informations sur l’occupation du territoire communal caractériser, et, à ce jour, une agglomération du Haut- GHOD¿QGHOD3URWRKLVWRLUHDXGpEXWGX0R\HQÆJH Empire reste une hypothèse de travail (BOBEAU (CHIMIER, DUBOIS, LEROY 2007 ; CHIMIER, RIQUIER RIQUIER 2004 ; CHIMIER DUBOIS, CHIMIER, FOUILLET CHIMIER à paraître ; CHIMIER, FOUILLET ,O pourrait s’agir d’un site routier localisé le long des (QO¶DFWLYLWpVFLHQWL¿TXHV¶HVWVWUXFWXUpHDXWRXU routes bordant l’Indre et d’une éventuelle voie reliant du projet Evena, qui constitue un des programmes de Caesarodunum (Tours) à Augustoritum (Limoges) par recherche de Laboratoire Archéologie et Territoire Manthelan. Pour citer cette notice : CHIMIER J.-P., DUBOIS J., FOUILLET N., POUYET T. - Esvres-sur-Indre, de la Protohistoire récente au début du Moyen Âge, in : E. Zadora-Rio (dir.) : Atlas Archéologique de Touraine, 53e6XSSOpPHQWjOD5HYXH$UFKpRORJLTXHGX&HQWUHGHOD)UDQFH)(5$&)7RXUV http://a2t.univ-tours.fr/notice.php?id=65, 2014 2 ATLAS ARCHÉOLOGIQUE DE TOURAINE été étudiés récemment, au Clos-Rougé (hameau de Le site est attesté comme vicusjOD¿QGHO¶$QWLTXLWp 9RQWHV GRFXPHQW CHIMIER, GEORGES 2007), au SXLVTX¶DX e s., Grégoire de Tours indique qu’une %RLVGHOD'XSRUWHULH GRFXPHQW TRÉBUCHET 2007), église a été fondée à Esvres (Evena Vicus ) sous DX[ %LOOHWWHV GRFXPHQW FOUILLET 2007), à O¶pSLVFRSDW GH VDLQW 3HUSHW $XFXQH /D 9DOOpH GH %HDXOLHX COUDERC et al. j source archéologique ne vient compléter cette Vaugrignon-Varidaine (MUNOS et al. 2007) et à Sur Le information. Toutefois, des monnaies mérovingiennes, Peu (FOUILLET et al. &HGHUQLHUpWDEOLVVHPHQW triens comportant l’inscription Evira vico, sont pourrait correspondre à un hameau gaulois (2eHWer s. frappées au nom du vicus G¶(VYUHV GXUDQW OHV e et av. n. è.) dont le statut n’est pas caractérisé. Le site 7e s. (LORANS ZADORA-RIO 2008 ; DUBOIS, a été abandonné puis réoccupé après les années 40 CHIMIER DS -& VRXV OD IRUPH G¶XQ pWDEOLVVHPHQW DJULFROH Le Clos Rougé est une villa installée sur le rebord du Du 8eDXeV(VYUHVHVWOHFKHIOLHXG¶XQHGHV SODWHDX GDQV OH FRXUDQW GX er s. de n. è. (document vigueries du Pagus Turonensis. Ce sont les textes /HVRSpUDWLRQVSUpYHQWLYHVPRQWUHQWTXHOHVVLWHV qui apportent alors les principales informations. Les antiques ont tous une origine laténienne à l’exception découvertes archéologiques attestent cependant une GX&ORV5RXJpTXLVHPEOHIRQGpDXer s. de n. è. Les occupation dans le bourg : la présence de sarcophages VLWHVGH/D7qQH¿QDOHHWGHODSpULRGHJDOORURPDLQH et les bas reliefs en remploi dans le chevet de l’église correspondent tous à des établissements modestes concordent avec la mention d’un lieu de culte du (exploitations familiales ou petites entreprises KDXW 0R\HQ $JH j O¶HPSODFHPHQW GH O¶pGL¿FH DJULFROHV 3RXU O¶$QWLTXLWp FDUWH DXFXQ VLWH QH actuel (carte 4). L’étude documentaire a permis de peut prétendre à l’appellation de villa, stricto sensu, à restituer l’extension de la nécropole à sarcophages deux exceptions près : l’habitat laténien de Sur Le Peu du centre-bourg qui occupe un espace d’au moins - sud et l’établissement gallo-romain du Clos Rougé, un demi-hectare. (BLANCHARD 2000 ; JACQUET 2004 ; dont la nature des vestiges et l’étendue suggèrent un ZADORA-RIO 2008 ; LAULIAC 2XWUH OH FKkWHDX statut particulier. Le faible nombre d’installations et l’église aucun vestige ne se rapporte à l’occupation antiques sur le territoire est toutefois à souligner. médiévale. Quelques observations de terrain Ce constat témoigne peut-être d’une mutation de confortent l’hypothèse d’une enceinte pour interpréter la gestion de l’espace agricole qui reste à préciser. l’anomalie parcellaire qui marque la morphologie du Après les 2e HW e s., l’exploitation du territoire est bourg ancien, mais elle n’est ni datée ni caractérisée certainement réorganisée (CHIMIER, FOUILLET (CHIMIER, FOUILLET Seul l’établissement rural de Sur Le Peu est occupé au %DV(PSLUH MXVTX¶DXe s.). Un territoire largement mis en valeur depuis la Protohistoire Le nombre de sites médiévaux est tout aussi réduit (carte 4). Il est possible que la forme de l’occupation La carte archéologique du territoire communal est GX WHUULWRLUH GXUDQW OH KDXW 0R\HQ ÆJH VXLYH OHV bien renseignée à travers les diagnostics d’archéologie mêmes modalités que celle de l’Antiquité, mais il préventive, les prospections pédestres et l’étude HVWHQYLVDJHDEOHpJDOHPHQWTXHO¶KDELWDWVHVRLW¿[p GRFXPHQWDLUH ¬ O¶LVVXH GHV SURVSHFWLRQV GH durant la période médiévale et qu’il soit recouvert HQYLURQ KD RQW pWp GLDJQRVWLTXpV HW HQYLURQ SDU OHV pWDEOLVVHPHQWV DFWXHOV HW GRQF GLI¿FLOHPHQW KDSURVSHFWpV$XWRWDOVLWHVRXLQGLFHVGHVLWHV accessible aux observations archéologiques. C’est le archéologiques ont été enregistrés. Neuf occupations cas au hameau de Vontes, sur le site du Clos Rougé ont été reconnues par l’archéologie préventive et (CHIMIER, GEORGES 2007) et sur le site de Malaguet FRQFHQWUDWLRQV GH PRELOLHU RQW pWp PLVHV HQ (prospections pédestres). Au Clos Rougé des pYLGHQFHjO¶RFFDVLRQGHVSURVSHFWLRQV FDUWH sépultures et des fosses témoignent de la réoccupation de la villaGH9RQWHVGXUDQWOHKDXW0R\HQÆJH DXWRXU 28 occupations se rapportent à la Protohistoire au sens des 7e et 8eV /¶DEED\HGH&RUPHU\DUHoXGHVELHQVj large (carte 2). Deux groupes peuvent être distingués : )RUJHV FRPPXQHG¶(VYUHV GqVVDIRQGDWLRQHQ le premier rassemble des sites et indices de site datés Avant 844, elle possède à Esvres des terres arables, GXeDXe s. av. n. è. et le second ceux de La Tène des vignes, des prés et un moulin. La villa de Forges ¿QDOH eHWer s. av. n. è.). HVWPHQWLRQQpHHQHWFHOOHGH9RQWHVRO¶DEED\H DIRQGpXQSULHXUpHWXQERXUJHQ &DUWXODLUHGH /D GRFXPHQWDWLRQ PRQWUH WRXWHIRLV OD GHQVL¿FDWLRQ Cormery, nosLORANS de l’occupation rurale autour d’Esvres à partir de la SpULRGH JDXORLVH 3OXVLHXUV VLWHV GH /D 7qQH ¿QDOH L’impact de la forêt médiévale reste aussi à mesurer. et du Haut-Empire (du 2eVDYDXeVDS-& RQW Le plateau nord de l’Indre est en effet occupé par la KWWSDWXQLYWRXUVIUQRWLFHSKS"LG -($13+,/,33(&+,0,(5-$&48(6'8%2,61,&2/$6)28,//(7(77+20$6328<(7(695(6685,1'5(« IRUrWGH%UpFKHQD\ JACQUET 0HQWLRQQpH CHIMIER, RIQUIER SDU OHV WH[WHV GX e DX e s., elle pourrait avoir &KLPLHU-35LTXLHU6/¶RUJDQLVDWLRQGHVHVSDFHV pWp PLVH HQ SODFH GXUDQW OH KDXW 0R\HQ ÆJH &HWWH funéraires d’Esvres-sur-Indre (Indre-et-Loire). État de “ reprise forestière ” pourrait être en lien avec une la question sur les hypothèses de topographie funéraire restructuration plus générale du territoire et du réseau et
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