Culture / Culture Le chanteur franco-néo-zélandais Graeme Allwright tire sa révérence un artiste humaniste au parcours atypique © D. R. Décédé dimanche en Seine-et-Marne (France), Graeme Allwright a marqué la protest song des décennies durant. Le chanteur français d’origine néo-zélandaise Graeme Allwright est décédé dimanche en Seine-et-Marne à l’âge de 93 ans, a annoncé sa famille à l’AFP. Artiste humaniste au parcours atypique natif en 1926 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, Graeme Allwright aura marqué la protest song des décennies durant. Il obtient à 22 ans une bourse de théâtre à Londres. L’homme décline une offre du prestigieux Théâtre royal Shakespeare et vient s’installer en France avec la fille du directeur de l’établissement. C’est là notamment près de Beaune qu’il exerce une multitude de métiers manuels, tels qu’ouvrier agricole, apiculteur, machiniste et décorateur pour le théâtre, professeur d'anglais, maçon, plâtrier, vitrier, rapporte l’AFP. Le Néo-Zélandais ne se lancera véritablement dans la chanson qu’à l’âge de 40 ans. Auparavant, il a sévi dans le Quartier latin à Paris où il chantait après le théâtre les folksongs irlandaises ou américaines. Très vite, la chanteuse Colette Magny le présente à Marcel Mouloudji, sous le conseil de qui Allwright produit son premier 45 tours, Le Trimardeur, en 1965. L’année suivante, il signe son premier contrat avec Philips, concrétisé par un second album qui connaîtra un meilleur accueil du public. Son œuvre épouse les aspirations de la jeunesse mondiale foncièrement contestataire et antimilitariste. Il adapte des sommités musicales nord-américaines comme Bob Dylan, Malvina Reynolds, Pete Seeger, Leonard Cohen. Autant de succès qui auront irrigué la contestation des jeunes soixante-huitards. Il est notamment inspiré par Léo Ferré et Brassens, dont il a adapté des œuvres en anglais. Ses classiques comme Sacrée Bouteille ou Les Retrouvailles sont des chefs-d’œuvre immortels. Ils ont bercé la jeunesse de ceux qui ont aujourd’hui les tempes grisonnantes. Une nouvelle aventure artistique l’associe en 1980 à Maxime Le Forestier. À l’appui, un double-album et une série de concerts. Une expérience qui a été réalisée pour le bénéfice de l’association Partage pour les enfants du tiers-monde. Foncièrement anti- show-bizz, Graeme Allwright prend ses distances de la scène parisienne. Guitare en bandoulière, il entame de sillonner le monde : l’Inde, l’Amérique du Sud, l’Égypte et d’autres pays africains. Un périple qui le mènera en Algérie où il a effectué une tournée mémorable. Le musicien Zahir Adjou, un véritable virtuose de la guitare, membre du groupe Ideflawen, a failli embrasser une carrière internationale sous l’aile de Graeme Allwright. Lorsque le chanteur néo-zélandais était de passage en Algérie pour une tournée, Zahir était dans l’orchestre de répétition. Allwright lui proposa de l’accompagner dans sa grande tournée. Mais le musicien d’Ideflawen, qui était alors fonctionnaire au ministère du Plan, ne pouvait se libérer pour une si longue période. Yahia ARKAT .
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