André-Guy Robert Le Paris des Années folles L’abondance de la documentation sur le Paris des Années folles est... affolante. Par quoi commencer? Dans l’ordre... 1. DUPASQUIER, Christophe, Paris, années folles [1 h 24 min] : https://www.youtube.com/watch?v=GH3MedBCVTs ➤ Pour un premier contact avec le Paris des Années folles, c’est le film à voir absolument. Dans ce documentaire de Fabien Béziat exclusivement constitué d’images d’époque toujours pertinentes, les scénaristes Emmanuel Blanchard et Vincent Labaume ont mis l’accent sur la joie de vivre et le progrès qui ont caractérisé l’entre-deux-guerres à Paris. Un résumé captivant. 2. ROBERT, André-Guy, Le Paris des Années folles : Chronologie. Il s’agit de ce fichier (v. page suivante). ➤ L’essentiel de ce que j’ai noté en six mois de recherches sur le Paris des Années folles, année après année : les dates importantes, les figures de proue, les œuvres marquantes, les tensions, les anecdotes... Un document unique et très précieux! Pour aller plus loin, je vous recommande la lecture de deux livres : 3. FRANCK, Dan, Bohèmes, Calman Lévy, 1988, 570 p. Cote BAnQ : 709.44361 F822b 2019. Enrichi de quelques photographies d’époque. ➤ Chronique au style brillant (l’auteur est romancier) fourmillant d’anecdotes sur le Paris culturel de 1900 à 1930. Excellente source pour connaître le point de vue de Français résidant à Paris durant la fin de la Belle Époque et la décennie des Années folles. 4. McAULIFFE, Mary, When Paris Sizzled: The 1920s Paris of Hemingway, Chanel, CoCteau, Cole Porter, Josephine Baker, and Their Friends, Rowman & Littlefield, Mary S. McAuliffe, 2016, 328 p. Enrichi de quelques photographies d’époque. Cote BAnQ : 944.3610815 M1178w 2016. ➤ Chronique très bien documentée (l’auteure est historienne) du Paris des années 1918 à 1929. Chacun des 14 chapitres porte sur une année, et chacune de leurs sections est consacrée à une figure ou circonstance marquante. Excellente source pour connaître le point de vue d’une Américaine sur le Paris des Roaring Twenties. Pris ensemble, les livres de Dan Franck et de Mary McAuliffe donnent une image complète du Paris bilingue des Années folles. Bonnes découvertes! Le 3 mars 2020 [email protected] André-Guy Robert Le Paris des Années folles Chronologie Notes de lecture préparatoires à la conférence Le Paris des Années folles (1919-1929) donnée par André-Guy Robert le 3 mars 2020 à la bibliothèque Gabrielle-Roy, Ville de Laval (Québec) Notes personnelles colligées en 2019 et 2020 par André-Guy Robert et fournies « en l’état » à toute personne curieuse. Table 3 Les précurseurs Avant 1919 16 Les Années folles De 1919 à 1929 94 La suite Après 1929 99 Annexe 1. Les figures de l’avant-garde et leur âge 107 Annexe 2. Extraits de textes 109 Bibliographie et index des codes ______________________________________________________________________ N. B. Les passages portant sur dada et le surréalisme sont surlignés. Les précurseurs (avant 1919) Les précurseurs Paris Ailleurs • 1888 : Les Gymnopédies d’Erik Satie. [SAT, p. 10] • 1891 : Erik Satie nommé compositeur officiel d’une secte dissidente de rosicruciens. « Il écrivit cette année- là Salut, drapeau, un hymne pour un “groupe d’élus saluant le drapeau immaculé de l’absolu”, comme dit le frère de Satie. En 1893, il forma sa propre église dissidente, dont il était le seul membre, et écrivit pour elle l’austère Messe des pauvres, dominée par l’orgue, et où le chœur ne chante qu’occasionnellement. » [SAT, p. 10] • 25 avril 1896 : Publication de Ubu roi. « Ubu roi est une œuvre collective à laquelle [Alfred Jarry] n’a [...] pas participé. Le père Ubu est une geste rédigée par des potaches du lycée de Rennes qui voulaient se moquer de leur professeur de physique, le père Hébert, un homme dépourvu de toute autorité, que ses classes se plaisaient à chahuter. [...] Lorsque Jarry est arrivé en rhétorique, à l’âge de seize ans, la pièce existait déjà. Elle s’appelait Les Polonais, et les auteurs en étaient les frères Morin. Jarry est le créateur du titre et du nom du personnage. » [FRA, p. 236] • La pataphysique « se proposait d’observer le monde à partir de ses exceptions, de ses paradoxes, en dehors des habitudes et des conformismes de la pensée ». Alfred Jarry, ami d’Apollinaire. René Daumal, puis Boris Vian et Raymond Queneau, dans le cadre du Collège de pataphysique, développeront les travaux de Jarry. [FRA, p. 230] 1906 Paris Ailleurs • La Troisième République comprend La Belle Époque et la période entre les deux guerres. [MCA, p. xi] • Gertrude Stein : Portrait par Picasso « ramassée sur elle-même, les mains sur les genoux, légèrement voûtée; une puissance presque masculine, en arrêt, comme en attente. [...] Il la voulait comme Ingres avait peint Le Portrait de monsieur Betrin : assise, massive, définitive. » Pendant trois mois, séance de pose tous les après-midi à Montmartre (au Bateau-Lavoir) pour un total de 90 séances. « Pablo qui ne desserrait pas les lèvres »; Fernande lui lisait les fables de La Fontaine © André-Guy Robert, 2019-2020 3 [email protected] Les précurseurs (avant 1919) pendant la pose. [FRA, p. 126] « Je ne vous vois plus quand je vous regarde. » Il effaça le visage qu’il venait de peindre et partit pour Gósol. [FRA, p. 127] Lorsqu’il rentra à Paris, il peignit la tête de mémoire. [FRA, p. 128] Un inconnu : « C’est Gertrude Stein? — Oui. — Le portrait ne lui ressemble pas. — Aucune importance : c’est elle qui finira par lui ressembler. » [FRA, p. 131] 1907 Paris Ailleurs • L’Oréal, fondé en 1907 par le chimiste Eugène Schueller, joue un rôle incontestable dans la démocratisation des produits de soins. [GAL, p. 193] • En matière de mode pour dames, c’est Paul Poiret qui libéra les femmes du corset et du bustier pigeonnant. [GAL, p. 190; MCA, p. 228] Isadora Duncan en a été l’icône. [MCA, p. 228] 1908 Paris Ailleurs • Salon d’Automne : Henri Matisse, qui fait alors partie du jury, qualifie de « cubistes » les Maisons de [sic] [à] l’Estaque de Braque [WIK, Cubisme] « La première œuvre qualifiée de cubiste, c’est Braque. Mais celle dont on a dit qu’elle ouvrit la voie, c’est Picasso. [FRA, p. 187] • Daniel-Henri Kahnweiler, le marchand des cubistes, tenait Braque, Picasso, Gris et Léger pour « les quatre grands cubistes » [FRA, p. 210] • Georges Braque oppose un art de conception à un art d’imitation. Ce que les cubistes veulent, « c’est montrer l’objet dans son essence. Tel qu’on le conçoit, non tel qu’on le voit. » [FRA, p. 183] 1909 Paris Ailleurs • 20 février (Italie) : Le Manifeste du futurisme, signé Filippo Tommaso Marinetti, « proposait un art célébrant la technologie, le dynamisme et la puissance, qualités que [dans l’URSS des années 1930] Eisenstein percevrait comme les plus admirables. » Un monde de machine. Cf. Le compositeur Igor Markevitch, Le Nouvel Âge (1937). [MAR, p. 8] © André-Guy Robert, 2019-2020 4 [email protected] Les précurseurs (avant 1919) 1911 Paris Ailleurs • Erik Satie « rejette toute sa musique de cabaret, jugée vile et contre nature. » [SAT, p. 10] • Paul Poiret fonde la Maison Martine [GAL, p. 23] • Le Dr Albert C. Barnes, un Américain, invente l’Argycol, un antiseptique traitant la gonorrhée. Cette invention le rendra riche. [MCA, p. 136] 1912 Paris Ailleurs • Clément Doucet, pianiste belge surdoué arrive à Paris. Il accompagne des films muets au piano... tout en lisant des romans! En 1924, il formera un duo avec Jean Wiéner. [THA, p. 22] • À l’audace du Sacre du Printemps [création par les Ballets russes : à Paris le 29 mai... 1913, selon WIK, Le Sacre du printemps] répondent des robes pour danses de salon : tango (1912!?), charleston, black bottom, shimmy (après la guerre). Pour la première fois, artistes et couturiers se rapprochent dans l’idée d’un art total. [GAL, p. 21, 22] • Sonia Delaunay traite ses vêtements comme des peintures. En 1912, elle conçoit ses « tissus simultanés » (dont la forme et la couleur, simultanées, « ne font qu’un »). [GAL, p. 23] 1913 Paris Ailleurs • Sonia Delaunay réalise sa première robe « simultanée ». Sa surface est un assemblage de morceaux d’étoffes des mêmes couleurs et compositions que ses peintures abstraites. [GAL, p. 83] • Du 17 février au 15 mars (New York, États-Unis) : La controversée International Exhibition of Modern Art (Armory Show) — 1600 œuvres d’artistes européens [FRA, p. 315] — marque l’arrivée de l’art moderne sur le devant de la scène américaine : Marcel Duchamp (Nude DesCending a StairCase #2, Fontaine [l’urinoir]), Francis Picabia et Man Ray. [INW, Breton]. Premières rencontres entre artistes européens et collectionneurs © André-Guy Robert, 2019-2020 5 [email protected] Les précurseurs (avant 1919) qui viendront à Paris dans les années 1920 [FRA, p. 315]. • 29 mai : Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinski, chorégraphie de Nijinski) au théâtre des Champs- Élysées. Le Paris des arts et des lettres était présent : Debussy, Ravel, Proust, Claudel, Sarah Bernardt, Réjane, Isadora Duncan, Jean Cocteau. Scandale comparable à celui provoqué par l’exposition des peintres cubistes au Salon des Indépendants quelques mois auparavant. [FRA, p. 294] 1914 Paris Ailleurs • Première Guerre mondiale : du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918 (4 ans, 3 mois et 14 jours) [WIK, Première Guerre mondiale] • Août : L’Europe entière « prend feu » [INW, 1914] • Verdun : Il sembla à Apollinaire (34 ans) que « festoyer à Paris quand d’autres font le coup de feu à Verdun a quelque chose d’inconvenant » [FRA, p. 271] • Fin novembre : Trotski arrive à Montparnasse. Il restera deux ans en France avant son expulsion. [LAR] 1915 Paris Ailleurs • « À la guerre de position, des armées terrées, depuis la mer du Nord jusqu'en Alsace, dans plusieurs zones continues de tranchées parallèles, entourées de réseaux inextricables de fils de fer barbelés, succède pendant toute l'année 1915, la guerre de mouvement » [INW, 1915] • Erik Satie rencontre Jean Cocteau, ce qui lui permet de faire son entrée dans le cercle de l’avant-garde artistique.
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