CONVENTION SUR L’INTERDICTION DE L’EMPLOI, DU STOCKAGE, DE LA PRODUCTION ET DU TRANSFERT DES MINES ANTIPERSONNEL ET SUR LEUR DESTRUCTION TROISIEME DEMANDE DE PROLONGATION DU DELAI PRESCRIT A L’ARTICLE 5 ETAT PARTIE : SENEGAL POINT DE CONTACT : Barham THIAM, Directeur, Centre National d’Action Antimines au Sénégal (CNAMS) 1, Cité Somivac, Quartier Kandialang, BP 1528 Email : [email protected] Mobile : (+ 221)77 099 06 5 Tél: (+221)33 991 94 99 Fax: (+221)33 991 821 48 45 Ziguinchor, SENEGAL. 1 TABLE DES MATIERES Acronymes et abréviations…………………………………………………………………………..….P3 I. Résumé……………………………………………………………………………….…………………..P4 II. Introduction……………………………………………………………………………….…………….P7 II.1. Méthodologie de mise en œuvre……………………………………………………P8 II.1.1. Étude d’Urgence…………………………………………………………………P8 II.1.2. Élaboration d’une stratégie………………………………………………..P9 II.1.3. Structures de Mise en œuvre ……………………………………………P9 II.2. Réalisations………………………………………………………………….........................P12 II.2.1. Extension 1 (2009-2015) …………………………………………………..P12 II.2.2. Extension 2 (2016-2021) ………………………………………………….P13 III. Progrès accomplis (sur le plan opérationnel et financier) …………………..P25 III.1. Sur le plan opérationnel……………………………………………………………P26 III.1.1. enquête non technique…………………………………………………….P26 III.1.2. Enquête technique et déminage……………………………………..P29 III.1.3. Impact du déminage…………………………………………………………P36 III.2. Sur le plan financier …………………………………………………………………P40 III.3. Sur le plan institutionnel ………………………………………………………….P41 IV. Défis Restants……………………………………………………………………………………….P48 IV.1.Stratégie développée pour accéder aux zones ……………………P48 IV.2. ENT……………………………………………………………………………………..P49 IV.3. Enquête technique et déminage………………………………………..P49 V. Durée et Justification de la prolongation sollicitée………………………………P51 V.1 Durée de la prolongation proposée………………………………………...P51 V.2 Justification d’une troisième demande de prolongation………..P51 V.2.1 Enquête non technique…..................................................................P53 V .2.2 Enquête technique et déminage…………………………………….P53 VI. Circonstances pouvant empêcher le Sénégal de détruire toutes les mines sur son territoire………………………………………………………………………….P59 Conclusion……………………………………………………………………………………………..P60 2 ACRONYMES ET ABREVIATIONS ANRAC Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en Casamance CE Commission Européenne CICR Comité International de la Croix Rouge CNAMS Centre National d'Action Antimines du Sénégal CT Conseiller technique CTP Conseiller Technique Principal EUIMC Etude d’Urgence sur l'Impact des Mines en Casamance GICHD Geneva International Centre for Humanitarian Demining GRS Gouvernement de la République du Sénégal HI Handicap International ICBL International Campaign to Ban Landmines IMAS International Mine Action Standards (NILAM) IMSMA Information Management System for Mine Action (SGILAM) LC Localité contaminée (dans le cadre de EUIMC) MAE Ministère des Affaires Etrangères MAP Mine Anti-personnel MFDC Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance ONG Organisation Non Gouvernementale ONU Organisation des Nations Unies PALAC Projet d’Assistance à la Lutte Antimines en Casamance PAM Programme Alimentaire Mondial PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PRAESC Programme de Relance des Activités économiques et sociales en Casamance REG Résidu Explosif de Guerre SGILAM Système de Gestion de l’Information de la Lutte Antimines (IMSMA) UNICEF United Nations Children's Fund - Fonds des Nations Unies pour l'Enfance UNMAS United Nations Mine Action Service 3 I. RESUME Armes aveugles et destructrices, les mines antipersonnel affectent la sécurité des personnes en Casamance et empêchent la région de jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social du Sénégal. L’Etat du Sénégal, soucieux du bien-être des personnes et des dégâts énormes causés par les mines antipersonnel, a signé et ratifié la Convention d’Ottawa en 1998. A la suite du Cessez le feu en 2004, il a mis en place un cadre institutionnel et opérationnel pour un déroulement correct des activités. Toutefois, du fait de la situation de ni paix ni guerre qui prévaut dans la région, le programme ne s’est installé qu’en 2007. Le retard accusé dans sa mise en œuvre et les conditions sécuritaires ont conduit à une première demande d’extension pour la période 2009- 2016 avec les engagements suivants : • vérifier les informations disponibles sur la contamination des cent quarante-neuf (149) zones répertoriées dans quatre-vingt-treize (93) localités ; • poursuivre les enquêtes non techniques dans les localités accessibles ; • déminer la totalité des 149 zones suspectes identifiées par l’étude sur l’impact des mines ; • déminer toutes autres zones suspectes identifiées. Ainsi, à l’issue de la première prolongation, la situation se présente ainsi : • 18 des 149 ZSD initiales de l’Etude d’Urgence sur l’Impact des Mines en Casamance (17 ZDC et 01 ZSD) restent à être traitées ; • 26 identifiées dans les localités jadis inaccessibles (18 ZDC et 08 ZSD) ; • 02 dans les localités abandonnées et ayant enregistré un retour de population (02 ZDC) ; • 18 répertoriées lors d’enquêtes non techniques complémentaires (15 ZDC et 03 ZSD). Seulement, le contexte qui est toujours marqué par une situation de paix incertaine, oblige le Sénégal à entreprendre une démarche de dialogue avec toutes les parties prenantes à la crise casamançaise dans l’optique de faciliter le déploiement des équipes de déminage dans les localités présentant plus de garantie sécuritaire permettant ainsi une progression sur la base des critères de hiérarchisation. 4 Ainsi, en conformité avec ces derniers, le plan d’action de la stratégie 2007-2015 recommande de déminer à partir de l’axe Ziguinchor – Goudomp- Tanaff – Kolda en direction de la frontière avec la Guinée Bissau. Toutefois, il est à préciser, au fur et à mesure que les opérations évoluent vers les zones proches des bases du MFDC, les équipes de déminage deviennent des cibles de braquages et d’exactions. En effet, le déminage a été suspendu à Kailou (commune de Nyassia, département de Ziguinchor) suite à l’enlèvement de 12 démineurs de MECHEM en mai 2013 puis en mai 2019 à Bafata Brame dans le département de Goudomp (région de Sédhiou). Cette réticence manifeste s’explique par le fait que, selon le MFDC, l’avancée des opérations de dépollution mettrait à découvert leurs bases face aux unités des Forces armées nationales. Le rythme de progression ainsi ralenti ne permettant pas de respecter les objectifs fixés dans la prolongation, le Sénégal a introduit une deuxième demande d’extension en 2015 en s’engageant à mettre en œuvre durant la période octroyée 2016-2021, le plan d’action décliné en localités restant à visiter (216) en ZDC (52) dont la taille est connue et en zones minée dont la taille n’est pas connue (11). Seulement, contrairement à l’hypothèse de base qui consistait à travailler sur ce plan avec deux (02) opérateurs équipés de moyens manuels, mécaniques et cynophiles intégrés, un seul opérateur (HI) a poursuivi sa collaboration avec le CNAMS et qui a d’ailleurs abandonné l’expérience cynophile après deux (02) années d’expérimentation. De ce fait, les progrès accomplis depuis la 2ème extension se résument ainsi : - en enquêtes non techniques, sur les 216 localités , 98 ont été visitées (05 ZDC identifiées (tableau 1) et 93 déclassement. 118 restent à être visitées (voir récapitulatif annexe 01). - en enquêtes techniques et déminage, sur les 52 ZDC, 20 ZDC ont été traitées dont 1ZDC en 2013 par NPA. Il reste à faire 32 ZDC. Ces opérations se sont déroulées dans les 5 départements de Ziguinchor et Goudomp, sur financement du département d’Etat Américain (PMWRA) et du budget de l’Etat du Sénégal (BCI), Ces activités ont permis aux communautés d’avoir accès à une superficie estimée à plus de 200.000.000m² de terre à vocation agricole, pastorale ou touristique. Il s’y ajoute la réouverture d’unités de transformation de fruits à Dar Salam, la reconstruction de plus de 120 maisons à usage d’habitat à Gouraf sur financement du CICR, l’installation de projets de développement dans le cadre du Programme National Plateformes Multifonctionnelles dans les localités déminées (Dar Salam, Mpack, Gouraf, Sindone) et le retour de 527 familles appuyées dans 29 villages (programme exécuté par l’ONG shelter for life). Ces résultats ont pu être obtenus grâce au concours financier des partenaires de la Coopération bilatérale et multilatérale principalement européenne et américaine. Les contributions apportées au programme de déminage humanitaire du Sénégal sont estimées à 18 916 133 dollars US dont 7 222 222 $ US comme apport de l’Etat Sénégalais aux charges de fonctionnement. Aujourd’hui, malgré les efforts consentis, l’objectif d’un Sénégal sans mines n’est toujours pas atteint. Le programme est confronté à un manque de financement et à des difficultés d’accès à certaines zones suspectes (sécurité). Ces blocages ont conduit à l’organisation d’un dialogue national en octobre 2018 qui a formulé des recommandations en vue de surmonter ces contraintes. Une stratégie a été élaborée pour accéder en toute sécurité aux zones suspectées dangereuses et mobiliser des ressources nécessaires au programme, estimées à 12 186 185 $US. C’est la raison pour laquelle, le Sénégal a besoin d’introduire une troisième demande de prolongation. 6 II. INTRODUCTION Le conflit, qui oppose le Sénégal au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC) a eu comme conséquence majeure la contamination
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