Les Passages Couverts à Paris Départ métro Palais Royal-Musée du Louvre (sortie n°1) puis Place Colette D’après le Robert : le passage est un lieu ou chemin par lequel il est nécessaire ou commode de passer pour aller d’un point à un autre, c’est aussi une petite rue interdite aux voitures généralement couverte (traversant souvent un immeuble) qui unit deux artères. La galerie est un passage couvert qui abrite des boutiques plus riches et une décoration plus soignée. Où se trouvent-ils dans Paris? Quand ont-ils été construits ? Pourquoi ? Les galeries de bois du Palais-Royal, créées en 1786, sont considérées comme le prototype des passages. Les passages construits ensuite se trouvent majoritairement sur la rive droite de la Seine, à l'intérieur des limites de Paris d’avant 1860. En 1870, il y a 150 passages. La suppression des privilèges féodaux et la vente des Biens du clergé en 1789 provoquent des opérations immobilières sur les hôtels particuliers et les couvents. Le contexte est à la spéculation foncière et à l’essor de la construction, au développement d’une bourgeoisie commerçante. Sur la rive droite, la population est plus nombreuse avec de nouveaux riches. C’est plus à la mode d’y habiter. La rive gauche est encore médiévale, avec des rues étroites. Paris n’a alors ni trottoirs, ni électricité et les gens se réfugient dans les passages à l’abri des intempéries. Le soir, les passages sont le lieu de bals et d’attractions, avec une dimension ludique incontestable. Peu à peu les passages sont détruits par les grands travaux de Haussmann ou laissés à l’abandon suite à l’avènement des grands magasins. Un premier grand magasin, « LeTapis rouge », ouvert en 1784 par Jacques Calmane, Émile et Alphonse Fleck est suivi par l’enseigne « Aux Trois-Quartiers » en 1829, Le Bon Marché en 1852...Aujourd’hui, il y a un regain d’intérêt pour ces passages. Les passages s’ouvrent presque toujours perpendiculairement à la rue, leur tracé est ainsi rectiligne si les deux rues desservies sont parallèles, coudé si elles sont perpendiculaires. Les premiers passages, avec une toiture en bois, sont éclairés par quelques lanternes en verre. Puis viendront les ossatures métalliques portant des toitures en verre grâce à une invention technique du XVIIIe siècle : le verre coulé à plat qui permet d’avoir de plus grandes surfaces. Enfin viendra l’éclairage au gaz. Les passages couverts sont pour certains très décorés. Il est souvent difficile de dissocier l’architecture et le décor : moulures, corniches, caissons sont des parties intégrantes de l’architecture néo-classique, avec des palmettes, des personnages habillés à la mode gréco- romaine, des peintures : Mercure, Minerve, Cérès et Apollon. La recherche d’apparence de luxe a conduit à utiliser des matériaux d’imitation : faux marbres, faux bois imitant l’acajou, fausses tentures, faux ors, colonnettes peintes en faux onyx. On trouve des symboles de pouvoir, de richesse et de profusion : cornes d’abondance, cordons de feuilles et de fruits de laurier. On rencontre encore le caducée, symbole de la paix, de l’éloquence, du commerce, l’ancre de marine, la ruche, le blé.... Place Colette : Le Kiosque des noctambules de Jean-Michel Othoniel, installé en 2000 (avec Louis Benech, Le bosquet du Théâtre d’eau, Versailles, 2015). Rue Saint Honoré : du nom de la collégiale Saint Honoré située à l’emplacement de l’annexe du ministère de la culture. Rue J.J. Rousseau : il y a habité. Galerie Véro-Dodat : 1826, deux charcutiers, Véro et Dodat, une des premières éclairées au gaz. Rue Montesquieu : percée en 1802 au travers du cloître de la collégiale Saint Honoré. Nommée en référence à l’écrivain des Lumières (1689-1755). Résille métallique en fonte d’aluminium posée en 2005 sur les bâtiments de l’annexe du ministère de la culture pour harmoniser les façades (architectes Francis Soler et Frédéric Druot). Passage Vérité : Cette arcade a été dessinée par Jean-Sylvain Cartaud en 1750, en même temps que l'édifice qu'elle traverse. La construction permet de délimiter une cour entre la rue des Bons-Enfants et le Palais-Royal, et pour servir de logement aux officiers de la maison d'Orléans. Ce passage est devenu public par un arrêté du pouvoir exécutif du 19 Ventôse an VII (9 mars 1799). Rue de Valois : au coin immeuble de l’Association générale du commerce et de l'industrie des tissus et des matières textiles créée en 1848. Colonnes de Buren : (1986) 260 cylindres tronqués de marbre blanc de Carrare et de marbre noir et blanc des Pyrénées. Palais Royal, zone occupée dès l’époque gallo-romaine, construit par Richelieu (c’est alors le Palais-Cardinal) devient par legs propriété de Louis XIII en 1642. Quand Anne d’Autriche et ses enfants, Louis XIV et Philippe d’Orléans (Monsieur), y logent en 1643, le palais devient Palais Royal. Il appartient dès lors à la famille d’Orléans. Le duc d’Orléans, descendant de Monsieur (aussi duc de Chartres, aussi propriétaire de la Folie de Monceau), en devient propriétaire. Ayant besoin d’argent, il décide de faire bâtir sur les côtés des immeubles avec arcades et boutiques au rez-de-chaussée. Les travaux commencent en 1781. On emprunte les galeries de Montpensier et du Beaujolais. Un premier restaurant existe en 1782 à la place du Grand Véfour ouvert en 1820. Passage du Perron 1784 Passage des Deux Pavillons 1820 Les Galeries Colbert et Vivienne sont construites en 1825 et 1828 à l’emplacement de deux hôtels achetés en 1665 par Colbert. La Galerie Colbert a été désaffectée et fermée en 1975 puis reconstruite en 1986 pour le compte de la Bibliothèque Nationale de France. Galerie Colbert. Au centre de la rotonde, éclairée par un dôme de verre se trouvait un magnifique candélabre en bronze portant une couronne de sept globes de cristal, éclairés au gaz, qu’on appela le « cocotier lumineux ». Rue Vivienne, 1652 (du nom de la famille Vivien de Saint Marc) Galerie Vivienne 1826 Le président de la chambre des notaires, maître Marchoux, qui habitait dans ce quartier d’affaires, acheta l’hôtel situé au 6 rue Vivienne et la maison mitoyenne dont le jardin donnait sur la rue des Petits Champs. Librairie Siroux depuis1828. Tailleurs, bottiers, marchands de vin.... Rue de la Banque 1779 sur l’emplacement de l’hôtel de Gaspard Grimod de la Reynière Passage des Petits Pères ouvert en 1777 sur l’emplacement de l’hôtel de Gaspard Grimod de la Reynière, grand-père du célèbre gastronome. Place des Petits Pères 1805 sur la cour du couvent des Augustins Déchaussés dits Petits Pères (fondé en 1613, supprimé à la révolution et détruit complètement en 1850). La chapelle du couvent est l’actuelle église Notre Dame des Victoires. Le nom a été donné en souvenir de la prise de la Rochelle en 1627 (cité protestante, assiégée sur ordre de Louis XIII). Rue Notre Dame des Victoires 1633 Rue Réaumur au coin façades de 1899-1900 primées René-Antoine Ferchault de Réaumur né en 1683 à La Rochelle, mort en 1757, physicien et naturaliste. Rue Saint Augustin voir plus haut Passage Choiseul le plus long des passages couverts, construit, sur ordre du banquier Mallet, entre 1825 et 1827 après destruction des hôtels de Lionne, de Langlée, de Gesvres (dont le porche constitue encore l’entrée Nord du passage) et Radepont. Le nom vient de ce qu’il fait suite à la rue de Choiseul, où se trouvait l’hôtel particulier de la comtesse de Choiseul-Beaupré. Rue Saint Anne 1633 en l’honneur d’Anne d’Autriche, alors reine de France. Rue des Petits Champs ouverte en 1634 lors de la construction du Palais Royal. Rue de Richelieu 1634 Rue du 4 Septembre initialement appelée « rue Réaumur Prolongée » ouverte en 1868, renommée « rue du Quatre-Septembre » en l’honneur du 4 septembre 1870, proclamation de la III république. Rue des Colonnes ancien passage des Colonnes percé en 1791 sur les terrains d’un hôtel particulier. Rue Feydeau tracée en 1650 à l'origine rue (Neuve) des Fossés Montmartre, famille noble propriétaire du terrain, rien à voir avec l’auteur dramatique Georges Feydeau. n°24 : immeuble de 1930 Rue des Panoramas 1782 Passage des Panoramas le plus ancien des passages couverts de Paris ouvert en 1799-1800 à la place de l'hôtel de Montmorency-Luxembourg a innové en 1816 avec le premier essai d’éclairage au gaz. Les Panoramas : série de tableaux en cercle que les spectateurs regardaient depuis le centre de la rotonde. Boulevard Montmartre :Théâtre des Variétés en 1807 Passage des Princes : un homme d’affaires, Jules Mirès, acquit en 1859 l’ancien palace « Grand hôtel des princes et de l’Europe », au 97 de la rue de Richelieu. Il possédait également l’immeuble situé au 7, boulevard des Italiens. La banque Mirès put ainsi ouvrir un passage, le dernier passage couvert édifié à Paris. .
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