ADLFI. Archéologie de la France - Informations une revue Gallia Bourgogne-Franche-Comté | 1997 Les sources salées du Jura : 5 000 ans d’exploitation Projet collectif de recherche (1997) Pierre Pétrequin Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlfi/26364 ISSN : 2114-0502 Éditeur Ministère de la Culture Référence électronique Pierre Pétrequin, « Les sources salées du Jura : 5 000 ans d’exploitation » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Bourgogne-Franche-Comté, mis en ligne le 01 septembre 2019, consulté le 15 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/26364 Ce document a été généré automatiquement le 15 décembre 2020. © ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Les sources salées du Jura : 5 000 ans d’exploitation 1 Les sources salées du Jura : 5 000 ans d’exploitation Projet collectif de recherche (1997) Pierre Pétrequin NOTE DE L’ÉDITEUR Organisme porteur de l’opération : CNRS 1 Pendant la première année de ce projet collectif de recherche, on s’est attaché à une fastidieuse recherche bibliographique pour situer toutes les sorties de saumure naturelle en Franche-Comté, soit une soixantaine de sources et de marais salés, avant de les repérer sur le terrain et de tester une approche sédimentaire par sondages à la tarière pour atteindre d’éventuelles couches de charbons de bois en relation avec des procédés de concentration du sel. Parallèlement, une cartographie systématique de témoins archéologiques considérés comme significatifs de l’exploitation du sel, selon les hypothèses ethno-archéologiques (concentrations d’habitat, dépôts de bronze, tombes sous tumulus...), a été réalisée pour la période du Néolithique à la fin du Hallstatt. Cette approche cartographique permettait de reconnaître des regroupements particuliers dans les régions de Salins, Lons-le-Saunier et Dole en particulier, sans rapport avec ce que l’on sait de la richesse relative des sols labourables. 2 Les premiers résultats des datages radiocarbone AMS permettent d’ores et déjà de démontrer l’exploitation des sources salées avec utilisation du feu : âge du bronze moyen pour Montmorot « Étang du Saloir », âge du bronze final pour Tourmont « La Saunerie », Tène finale pour Grozon et Saulnot. Il va sans dire que ces premières dates, qui devront être doublées, ne représentent pas le début des séquences sédimentaires, et encore moins le début de l’exploitation des saumures naturelles ; elles permettent tout au plus de démontrer la justesse des hypothèses de travail, y compris probablement pour l’exploitation d’émergences salées qu’on ne faisait pas remonter au-delà du Moyen Âge comme à Saulnot, Tourmont et Montmorot. ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Bourgogne-Franche-Comté Les sources salées du Jura : 5 000 ans d’exploitation 2 3 En 1997, nous avons donc continué les prospections et sondages, autour des moindres sources salées ; beaucoup de ces forages se sont révélés négatifs et, d’ores et déjà, on sait que pour la Préhistoire, il faudra concentrer les efforts sur Scey-sur-Saône, Salins, Tourmont, Grozon, Montmorot et Lons-le-Saunier. Une seule nouveauté pourtant – et de taille – : la reconnaissance d’épais niveaux de charbons de bois liés à l’exploitation protohistorique du sel à l’Abergement-la-Ronce « Les Puits Salés », dans une cuvette marécageuse où aucune exploitation médiévale n’est connue et qui se trouve – et ce n’est pas un hasard – en plein cœur de la concentration de sites archéologiques vers Dole, déterminée par cartographie des indices dès l’an dernier. 4 Par ailleurs, nous avons retenu la dépression de Grozon comme étant la plus favorable à la construction de transects sédimentaires autour des sources salées. Le plus récent sondage a permis de traverser 10 m de colluvions charbonneuses sans atteindre le substrat (dont 5 m en-dessous des niveaux romains). Il y a donc tout lieu de s’attendre à des dates précoces pour quelques uns des dix échantillons radiocarbone qui seront analysés en 1998. 5 La présence de ces épaisses séquences sédimentaires charbonneuses, si elle est une preuve directe de l’exploitation du sel, ne nous donne encore aucun indice sur les techniques d’exploitation elles-mêmes. Par contre, les sondages renouvelés à Grozon tendent à démontrer que l’hypothèse géologique d’affaissement progressif du fond de vallée par dissolution du substrat n’était pas valide dans ce cas-là au moins. À Grozon et probablement également à l’Abergement-la-Ronce, des barrages en terre permettaient d’isoler les sources et d’éviter la dilution des saumures par les crues et par les arrivées latérales de la nappe phréatique ; ces barrages auraient conduit à une fermeture progressive des vallées, provoquant ainsi une sédimentation rapide en amont, accentuée encore par les défrichements des versants pour obtenir le combustible nécessaire à la préparation du sel. En fait, avant les exploitations de sel à Grozon, la rivière était à cours rapide, dans une vallée encaissée et qui n’a commencé à se combler qu’à la fin de l’âge du bronze. Si notre interprétation s’avère correcte, il faudra alors admettre qu’une partie au moins des grands barrages de terre que l’on connaît pour le Moyen Âge à Grozon et à Lons-le-Saunier « Le Puits Salé » pourraient avoir été construits partiellement dès l’âge du bronze. 6 Deux premières colonnes polliniques sont à l’étude pour Grozon et l’Abergement, de manière à tenter de cerner l’amplitude des impacts anthropiques sur la forêt. ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Bourgogne-Franche-Comté Les sources salées du Jura : 5 000 ans d’exploitation 3 Fig. 1 – Sources salées avec preuves d’exploitation protohistorique des saumures naturelles Dessin : P. Pétrequin (CNRS). INDEX lieux https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtSEeAipsBlD, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/ crtWHH6M7PQ5w, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtX910KjTURm, https://ark.frantiq.fr/ ark:/26678/pcrtL7TSlhzLoe, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrt3Z4P8Ef63O, https:// ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtN4sHBsvSZu, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtSR4b3hzGMi, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrteUz4fny8Ql, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/ pcrtkqjLmBjGcc, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtLY59dv9gsO, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrtNWI9v3kOwD, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtaoYS7YkvsJ chronologie https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtwpx5MU2hlw, https://ark.frantiq.fr/ark:/ 26678/pcrtH8P95EucZz, https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtHlenwSnkDM nature https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/crtqI2kNablQH Année de l'opération : 1997 AUTEURS PIERRE PÉTREQUIN CNRS ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Bourgogne-Franche-Comté.
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