Céramique contemporaine, un monde de l’art périphérique : Repenser les frontières artistiques par la céramophilie Elisa Ullauri Lloré To cite this version: Elisa Ullauri Lloré. Céramique contemporaine, un monde de l’art périphérique : Repenser les frontières artistiques par la céramophilie. Architecture, aménagement de l’espace. Université d’Avignon, 2017. Français. NNT : 2017AVIG1172. tel-01715250 HAL Id: tel-01715250 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01715250 Submitted on 22 Feb 2018 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITE D’AVIGNON ET DES PAYS DE VAUCLUSE École doctorale 537 Culture & Patrimoine / UMR 8562 Centre Norbert Elias AIX-MARSEILLE UNIVERSITÉ Laboratoire méditerranéen de sociologie (co-dir. Hors ED355) Thèse de doctorat en Sciences de l’information et de la communication et sociologie de l’art Céramique contemporaine, un monde de l’art périphérique. Repenser les frontières artistiques par la céramophilie Elisa ULLAURI LLORE Sous la direction de Sylvia Girel (AMU) et de Jean Davallon (UAPV) Jury : M. Jean Davallon, Professeur émérite à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse Mme. Sylvia Girel, Maître de conférences-hdr à l’Université Aix-Marseille I Mme. Marie Christine Bordeaux, Professeure à l’Université de Grenoble Alpes M. Dominique Sagot-Duvauroux, Professeur à l’Université d’Angers M. Frédéric Gimello-Mesplomb, Professeur à l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse M. Bernard Bachelier, Président du Club des collectionneurs de céramique 1 Remerciements Mes remerciements vont en premier lieu à Sylvia Girel et Jean Davallon, pour leur accompagnement tout au long de ce travail. Je leur exprime toute ma gratitude pour les conseils précieux ayant toujours apporté de la lumière là où il y avait de l’ombre. Outre le partage généreux de leurs connaissances toujours stimulantes et leur disponibilité indéfectible, je leur témoigne ici ma profonde reconnaissance pour leur bienveillance sur le plan humain. Je tiens à remercier également Frédéric Gimello, qui a été un soutien infaillible de ces années de recherche. Merci à l’équipe Culture et Communication de l’Université d’Avignon et celle du Lames d’Aix-Marseille Université, pour les nombreux échanges grâce auxquels mes questionnements ont pu être confrontés et développés. Cette recherche doit son existence à la générosité des collectionneurs — certains anonymes et d’autres devenus de bons amis — qui ont accepté de m’ouvrir les portes du monde fascinant qu’ils aiment. Merci infiniment Mad, Michel, Denis, Arnauld, François, Françoise, Pierre, Marisse, Florence, Elisabeth… et à tous les amateurs et membres du club de collectionneurs de céramique « Les céramophiles ». Ce travail doit aussi beaucoup à Bernard Bachelier qui a accueilli avec enthousiasme ce projet et qui a bien voulu relayer mes demandes auprès des membres du club. Merci aussi pour le travail immense qu’il effectue au sein du monde dont cette thèse est question. A ma famille : Marco, Juana et Sofia, qui, à travers l’exercice de leur métier de céramistes, ont éveillé en moi la curiosité et l’intérêt face à la complexité de ce qui est aussi leur passion. Merci pour le soutien et l’amour inconditionnel. Cette thèse leur est dédiée. Merci également à Pablo, qui fait aussi partie de cette famille. Merci à Thomas, d’avoir été ma terre durant dix ans. Son nom est associé au mien dans ce travail puisqu’il porte en lui les marques de ses enseignements, de sa patience et de son amour. 2 Je remercie chaleureusement mes amis en France et en Équateur, sans qui la vie n’aurait le goût du bonheur qu’elle a. Merci Ileana, Erika, Juvitza, Élodie, Emily, Sandrine, Clémence, Cyrille, Pato, Mamela, Nacho, Nicolas, Diego, Tefa, Kristel, Ben, Benjamito, Nolwenn, So-Hee, Angélica, Simon, Colombe, Florian, Giovanni, Julien, Fred, Camille, Jean-Jacques, Noëlle, Jean-Charles et à celles et ceux que, s’ils ne sont pas ici nommés, je leur suis reconnaissante d’avoir à un moment ou un autre, constitué un appui dans ma vie. Je remercie également Elaine, Camille, Marianne, Nicolas, Éloi, Caroline, des collègues devenus des amis sur le chemin de la recherche. Je tiens à remercier vivement Cathy, pour sa générosité et pour m’avoir appris —de fil en aiguille— à approcher les chemins de la patience. Un grand merci à Pablito pour avoir lu cette thèse et pour toutes les formes qu’il a d’exprimer son amitié. Mes remerciements vont aussi à Maria, Mariana, Mikaela, Nelson, Juan Pablo, Andrés, Alfredo, m’ayant soutenu et encouragé depuis la calle de la cerámica. Merci enfin à celui qui est apparu au moment précis et qui a bien voulu répondre à mon éternel besoin de lentilles et de thé. Merci Florent. Cette recherche a bénéficié de la bourse Senescyt, du ministère de l’Éducation supérieure de l’Équateur. 3 Sommaire INTRODUCTION GÉNÉRALE .......................................................................................................... 6 PREMIÈRE PARTIE : Ethnographie de la céramique : construire une culture de métier et d’art .................................................................................................................................... 17 Chapitre I : Construire les valeurs artistiques et patrimoniales ................................. 21 Chapitre II : L’art de la céramique contemporaine : ponts et frontières ................. 81 Chapitre III : Céramique d’art contemporain : l’éloge d’une céramique libre ..... 109 DEUXIÈME PARTIE : Le système d’intermédiation de la céramique ...................... 150 Chapitre I : Les espaces de la publicisation de la céramique ...................................... 153 Chapitre II : Marchés de la céramique vs marchés de l’art .......................................... 224 TROISIÈME PARTIE : Médiations et céramophilie : représentations d’une passion engagée ............................................................................................................................................... 284 Chapitre I : Médiations de la céramique .............................................................................. 287 Chapitre II : Collectionneurs, amateurs : enquête au cœur de la céramophilie .. 330 CONCLUSION GÉNÉRALE ........................................................................................................... 415 Bibliographie ................................................................................................................................... 424 Index .................................................................................................................................................... 434 Table des matières ........................................................................................................................ 439 4 5 INTRODUCTION GÉNÉRALE « Je ne souhaitais pas être financier. — Que désiriez-vous faire ? — Je voulais être potier. — Potier ! — Quand j’étais jeune garçon, j’aimais modeler des objets, j’aimais les formes et les couleurs et tous les matériaux qu’utilisent les potiers. La plupart des gens pensent qu’il est préférable d’être sculpteur ou peintre plutôt que céramiste. Ils estiment que le grès ou la porcelaine sont simplement destinés à faire de la vaisselle ou des objets de décoration et que de toute façon, il s’agit là d’un art mineur. Pour moi, ils ne sont ni utilitaires, ni décoratifs, c’est-à-dire des ornements du cadre de vie : pour moi ils sont la vie elle-même, si c’est une fuite d’être entouré de telles choses, c’est une échappée vers la vraie vie, loin d’un monde sordide, vers un plus pur. Je possède quelques bonnes choses en peinture et en sculpture, mais elles ne témoignent pas de... cette distance spirituelle que j’ai toujours vivement recherchée. J’aspire à un univers où la forme serait la réalité profonde dont la matérialité est seulement une ombre… J’en suis venu à comprendre que je ne serai jamais un grand potier. Je n’avais pas le don. […] Je crois qu’on franchit alors la porte secrète qui mène au monde réel... Je garde ma collection dans une pièce à part, ce n’est pas que je refuse de la montrer, mais quand je suis seul et contemple longuement l’un de ces objets j’ai quelquefois le sentiment de m’identifier à l’auteur. C’est une anxieuse extase qui me rend la vie supportable... Un jour peut-être, je vous montrerai ma collection. » T. S. Eliot, The confidential Clerk, Faber & Faber, 1954. Tiré de Robert Deblander L’œuvre céramique 1951-2001 Éditions La Revue de la céramique et du verre. 2001. (p. 101-102) 6 Cette citation révèle bien l’intensité de la relation affective entre un amateur et la céramique (l’humain et le matériel). Et c’est ce lien intrinsèque que ce travail de recherche se donne pour objectif d’explorer. Cet extrait d’une pièce du dramaturge anglais T.S. Eliot, souligne ainsi une réflexion sur les échelles de légitimité des disciplines artistiques par le récit de renoncement de la passion de Sir Claude : un banquier qui aurait aimé être potier. La résonance entre poterie et poésie (pottery et poetry en anglais) rappelle les considérations des arts mineurs,
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