de Ferdinand Bruckner mise en scène Philippe Baronnet Maladie de la jeunesse de Ferdinand Bruckner Représentations traduction Henri Christophe, Alexandre Plank (Théâtrales / Maison Antoine Vitez) du 15 janvier mise en scène Philippe Baronnet au 14 février 2016 8 salle Copi —avec du mardi au samedi 20 h 30 dimanche 16 h 30 Clémentine Allain Désirée 8 durée 1 h 30 Thomas Fitterer Alt 8 rencontre-débat Clovis Fouin Freder avec l’équipe de création, mardi 19 janvier Louise Grinberg Lucy après la représentation Félix Kysyl Petrell Aure Rodenbour Irène Théâtre de la Tempête Marion Trémontels Marie Cartoucherie, Rte du Champ- de-Manœuvre, 75012 Paris 8 infos et réservations —scénographie Estelle Gautier, – www.la-tempete.fr —lumières – tél. 01 43 28 36 36 Lucas Delachaux, —son – collectivités Julien Lafosse, Amandine Lesage —regards et collaboration Jérôme Broggini, Nine de Montal, 8 accès métro ligne 1 jusqu’au —construction décor terminus Château de Vincennes Les ateliers du Préau. (sortie 6) puis bus 112 ou navette Cartoucherie. Production : Les Échappés vifs ; coproduction Le Préau Centre dramatique de Vos contacts Normandie – Vire, Le CDN de Haute-Normandie. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre national et du Studio-ESCA. Avec le soutien du MCC–DRAC 8 presse de Normandie, de la Région Normandie et du Département du Calvados. Avec Francesca Magni // 06 12 57 18 64 le soutien de l’Adami – la culture avec la copie privée et de l’Odia Normandie. [email protected] En coréalisation avec le Théâtre de la Tempête. 8 diffusion Jérôme Broggini //06 70 92 57 37 [email protected] Quelle jeunesse ? Celle de l’après Première Guerre mondiale, en Autriche, vers 1923 ; quelle maladie ? Le désarroi d’une génération plongée dans le grand vide moral, social, intellectuel, politique, créé par la défaite, l’échec de la révolution spartakiste, les défaillances de la République de Weimar, le cynisme affairiste… En ami de Horváth, Bruckner, dans ses « pièces actuelles », défend un théâtre quasi documentaire. Dans une pension de Vienne cohabitent des étudiants en médecine. Marie s’apprête à fêter son doctorat ; elle aime Petrell, qui aime Irène… Désirée a quitté Freder qui manipule Lucie en attendant que Marie lui cède… Ce chassé-croisé des désirs, pour superficiel qu’il paraisse, n’en traduit pas moins une désorientation profonde. À mi-temps entre le Traité de Versailles et – ce que l’on ne peut encore savoir – l’avènement d’Hitler au pouvoir, les personnages se lancent d’étranges défis et se livrent à une vertigineuse joute d’esprit. Compromission, embourgeoisement, abandon des idéaux, tentation du néant : la jeunesse chez Bruckner se débat dans un monde désorienté. Cette pièce de 1926, au dialogue tendu, à la forme sèche mais séduisante, étonnamment moderne, n’a rien perdu de son acuité voire de son actualité. La question du passage à l’âge adulte Le traitement de la violence sur le plateau s’impose comme l’un des fils rouges de mon est l’un des enjeux les plus passionnants de la travail d’acteur et de metteur en scène. La mise en scène. Il s’agit toujours d’un savant jeunesse chez Bruckner cherche l’amour, court dosage entre ce que l’on montre et ce que après le sens et la vie. Presque un siècle plus l’on cache. Maladie de la jeunesse offre aux tard, ce questionnement et cette tentation d’en acteurs une large gamme d’actions : on se découdre interpellent à la fois notre époque et cogne, on s’attrape brutalement, on s’attache sans doute les générations futures. Les person- par les cheveux… nages de Maladie de la jeunesse sont des athlètes Mais quelle émotion voulons-nous sus- de la pensée : même si elle est souvent le symp- citer ? Comment échapper à la fois à une tôme d’un cynisme désespéré, leur conversation vision esthétisante, voire divertissante de la est tendue par une vivacité d’esprit réjouissante. violence – telle que le cinéma nous la montre Ces personnages complexes, aux esprits froids parfois – et à une vision clinique, glaciale, et brillants, sont souvent très touchants par au plus proche de la réalité, choquante voire leur naïveté et leur manque d’expérience – le insoutenable ? Sur scène, nous sommes sans regard porté sur eux par l’auteur n’est d’ailleurs cesse à la recherche d’une vérité, de la tempé- pas dénué d’humour, ni de tendresse. En un rature exacte des sentiments, de la particularité instant, ils passent d’une maîtrise absolue du d’un mouvement et d’un geste. Frapper juste langage à l’expression la plus maladroite d’une et non pas fort ! Capter aussi l’humour et la pulsion physique. Cette inadéquation donne légèreté ! Car tout n’est pas si dramatique… souvent lieu à des situations troublantes, voire Philippe Baronnet ridicules ou pathétiques. Ferdinand Bruckner fait partie de ces Ber- Avec l’écrasement en 1918-1919 des tenta- linois qui vont quitter l’Allemagne dès 1933. tives révolutionnaires qui visaient à transfor- Né à Sofia sous le nom de Theodor Tagger le mer radicalement les structures de la société 26 août 1891, d’une mère française, traductrice, impériale de Guillaume II, s’effondrent en et d’un père juif autrichien, riche commerçant, Allemagne les aspirations humanistes sur il passe son enfance à Vienne puis à Graz avant lesquelles s’articulait le mouvement appelé de rejoindre Berlin. Il entreprend des études « expressionniste ». Malgré les troubles poli- de musique qu’il abandonne bientôt pour la tiques et l’inflation qui durent jusqu’en 1923, littérature ; en 17, il crée la Revue Marsyas les corps administratifs de la nouvelle Répu- et publie Alfred Döblin, Hermann Hesse, blique allemande sont mis en place dès le vote Franz Kafka et Stefan Zweig. Il est ensuite de sa Constitution par les députés en 1919. dramaturge au Deutsches Volkstheater de Dans la désillusion, les velléités d’élabo- Vienne, puis repart pour Berlin et fonde en rer un « Homme nouveau » qui étaient inhé- 1922 le « Renaissance Theater » qu’il dirige rentes à l’expressionnisme, deviennent alors jusqu’en 1928. caduques. Une autre époque s’ouvre où le C’est en 1926 qu’il prend le pseudonyme pragmatisme est appelé à se substituer aux de Ferdinand Bruckner pour publier sa pre- rêveries idéalistes pour affronter le désastre mière pièce Maladie de la jeunesse : suivront social et moral consécutif à la défaite. Les Criminels en 1928. Il va être considéré À travers la Nouvelle Objectivité, le but comme un des auteurs les plus importants de est de laisser parler la réalité elle-même, de la République de Weimar. En 1933, il figure donner à saisir le pouls du temps. Ce qui doit sur la liste dressée par les nazis des auteurs régner, ce sont les faits… nuisibles et indésirables et il est aussitôt inter- Lionel Richard dit. Il se réfugie en Suisse et écrit dès 1933 Les Races, pièce créée à Zurich ; puis gagne Paris Ce que le dialogue communique, ce où deux de ses pièces ont déjà été montées : sont surtout des propos que les personnages au Théâtre de l’Œuvre et au Théâtre des Arts tiennent sur eux-mêmes, sur leurs disposi- par Georges Pitoëff. Il part en 1936 pour les tions intérieures, ainsi que leurs réactions en États-Unis et ne reviendra à Berlin qu’en 1953 situation, leurs réponses à ce qui pèse sur eux pour reprendre ses fonctions de dramaturge de l’extérieur au moment où ils parlent. Le au Schillertheater. Il meurt de pneumonie drame ne se joue pas dans un discours com- en 1958. mun, mais dans des discours parallèles ; il Anne Longuet-Marx résulte moins de l’imbrication de ceux-ci que de leur addition et d’un parallélisme qui ne les fait se rencontrer que de temps en temps. Volker Klotz © E. Gautier Le Théâtre de la Tempête et la compagnie Les Échappés vifs seraient heureux de vous accueillir à l’une des représentations de Maladie de la jeunesse Invitation valable pour deux personnes, en janvier : w vendredi 15 > 20 h 30 > générale de presse w samedi 16 > 20 h 30 ; Théâtre de w dimanche 17 > 16 h 30 la Tempête w mardi 19 > 20 h 30 Cartoucherie > débat à l’issue de la représentation Route du Champ- de-Manœuvre w mercredi 20 > 20 h 30 75012 Paris w jeudi 21 > 20 h 30 Métro Château-de- Vincennes, * Les personnes qui Réservation puis navette vous accompagnent indispensable Cartoucherie bénéficient d’un avant le 12 janvier ou bus 112. tarif préférentiel au 01 43 28 36 36 de 12 €. (au-delà des dates indiquées, vous bénéficierez d’un tarif réduit de 12 €) etrell — En fait, Marie est Pd’une nature tellement saine… Freder — Il n’existe pas de nature saine. Irène — La jeunesse en tout cas n’est jamais saine. L’esprit somnole encore dans un rêve. Petrell — La jeunesse somnole dans un rêve. C’est beau, Irène. Irène — Vous tombez amoureux des mots. La jeunesse est un lieu de dangers. La jeunesse, c’est la proximité latente de la mort. Petrell — La jeunesse, c’est l’unique aventure de notre vie. Philippe Baronnet Clémentine Allain • Formation au cours Florent – cycle de 3 ans, puis à Formation au conservatoire de l’École nationale supérieure des arts et techniques Nantes, puis à l’ENSATT. A joué du théâtre – ENSATT de 2006 à 2009. notamment avec Ph. Delaigue, • Dans le cadre de l’ENSATT a joué notamment avec : O. Maurin, G. Lévêque et B. Sobel Cymbeline de Shakespeare ; C. Schiaretti J.-P. Vincent. À sa sortie en 2010, Hippolyte/La Troade de R. Garnier ; A. Françon elle a joué avec S.
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