Jeudi 15 Octobre 2015 Paysages des vallées du Centre-Ouest Sous la direction de Thierry SAUZEAU Journée d’étude pluridisciplinaire des Masters de l’Université de POITIERS Autour de la vallée de la Clouère…. La Clouère à Usson-du-Poitou. Octobre 2015 Cliché de couverture, Daniel BOURDU Mise en forme et réalisation, Communauté de communes du Pays Gencéen, Céline MILLET Sommaire La Clouère à Saint-Maurice-la-Clouère 2 A propos des paysages des vallées du Centre-Ouest 3 Quelques généralités … 4 LES CONTRIBUTIONS DE LA MATINEE 5 Les paysages du Sud-Vienne 5 Le patrimoine des vallées à travers le regard de l'Inventaire du patrimoine de Poitou-Charentes 6 Aménager et gérer le Clain à Poitiers : action publique et mobilisation sociale (XIXe - XXIe siècle) 7 Henri FOREAU, peintre des vallées et des eaux 8 La vallée de la Clouère : des moulins et des mots 9 LA SORTIE SUR LE TERRAIN 10 La zone humide des Cosses 10 Brion, un condensé d’histoire rurale au-dessus d’une grande roselière 12 Château-Larcher, un éperon fortifié depuis plus d’un millénaire dominant une vallée profonde 12 Château-Larcher, vers le label Cité de caractère 13 La Clouère à Saint-Maurice-la-Clouère La commune de Saint-Maurice-la-Clouère, comme son nom l’indique est marquée par la présence de « sa » rivière. Sa vallée a permis la circulation des hommes depuis des siècles. Le contrôle de sa traversée a justifié la création d’une puissante forteresse au temps de Saint Louis, à Gençay, sur la « route de Poitiers ». Cette voie qu’on nomme aussi le « chemin des pèlerins » a été mise sous la surveillance directe d’un moulin vraiment stratégique, le moulin d’Enfrenet, devenu un fief… dépendant de la châtellenie de Civray. Un pont reconstruit à grands frais, à la veille de la Révolution, démontre l’intérêt que l’Etat porte à cette traversée. Une vue romantique du pont et du château de Gençay au XIXe siècle. Collection du Centre culturel- La Marchoise. Hier comme aujourd’hui, la présence de l’eau est un trésor vital. Les lavoirs, les abreuvoirs, les bras de rivières, les biefs de moulins, les fontaines dispensaient les eaux si nécessaires aux activités humaines. Aujourd’hui, les volumes nécessaires à « l’eau courante » et aux besoins de l’agriculture sont au chœur des débats. Enfin, nous constatons que les femmes et les hommes du XXIe siècle sont de plus en plus sensibles à la qualité esthétique de leur environnement. Je suis heureux d’accueillir les enseignants et les étudiants de l’université de Poitiers pour cette journée d’études pour les masters. Je remercie les techniciens de rivière concernés, les membres du Centre culturel-La Marchoise, la chargée de mission du Pays Civraisien, Aude Monfront, et les élus des communes concernées. Je n’oublie pas, bien sûr, Monsieur Rémy COOPMAN, président de la Communauté de Communes du Pays Gencéen et partie prenante dans le bon déroulement de cette journée. Michel PAIN Maire de Saint-Maurice-la-Clouère La vie s’est construite autour des ressources naturelles en eau, il suffit certainement de remonter à quelques siècles pour comprendre que l’homme s’est installé là où il avait un intérêt vital. Nos rivières sont à l’image de nos évolutions et de nos comportements. Pendant des siècles, utiles au développement des activités de la société, indispensables, sources de richesse pour celui qui en était riverain mais aussi limites territoriales ou frontières qui permettaient de contrôler ou monnayer leur franchissement. Pourtant l’époque dite de progrès a délaissé ce patrimoine, la modernisation de l’agriculture, l’accès aux équipements et à l’eau des nappes souterraines étant passé par là. Leur gestion et leur entretien ont tout doucement été transférés aux communes qui en fonction de leurs moyens, de leur volonté politique et de leur possibilités d’accès aux rives ont agi de façon territoriale et souvent sans homogénéité puis se sont regroupées en petit syndicat. Aujourd’hui, la volonté d’une gestion globale se met en place mais encore une fois on y retrouve une source d’enjeu. L’usage de ces rivières a changé, devenues supports de loisirs et parfois conservatoires avec la réhabilitation des zones humides ou encore sources de prélèvement pour l’irrigation des cultures. Toutes ces évolutions ont façonné notre perception de nos rivières, de nos paysages et du bâti autour de nos cours d’eau. Aujourd’hui, une prise de conscience est née avec leur intégration à part entière dans le développement et l’aménagement de notre ruralité. La rivière et son environnement sont fragiles mais en même temps ils ne doivent pas être sanctuarisés. Cependant, il est bon de respecter la faune, la flore et sa qualité. Rémy COOPMAN Président de la Communauté de Communes du Pays Gencéen ~ 2 ~ A propos des paysages des vallées du Centre-Ouest Le paysage est une préoccupation commune des formations en histoire, en patrimoine et en géographie. A l’Université de Poitiers, depuis quatre ans, la fédération de recherches Territoires, réunit les chercheurs en géographie, droit, sciences économiques et histoire. Ces chercheurs encadrent les deux Masters Espace, Société et Environnement (géographes) et Civilisation Histoire Patrimoine et Sources (historiens et historiens de l’Art/Archéologues). A l’invitation de la municipalité de Saint-Maurice-la-Clouère, les étudiants de ces deux formations, représentant trois disciplines, vont mettre très concrètement à l’étude une vallée, celle de la Clouère, un affluent du Clain. Pour le géographe, de tels paysages sont révélateurs d’usages, de pratiques et de liens entre l’Homme et l’espace : sous cet angle, ils participent à la construction d’un territoire. Pour l’historien, ces paysages interrogent des modes de développement et des rapports successifs entre l’Homme et les ressources : ils sont une invitation à penser l’histoire globale. Le spécialiste du patrimoine reconnaît, documente et invite à restaurer ou conserver voire à valoriser les traces héritées des temps passés, qu’elles soient matérielles et visibles, ou bien de l’ordre du sensible, de l’immatériel. Les bassins versants offrent des terrains propices à l’étude croisée des paysages. Pays hauts, vallées moyennes ou estuaires, le Centre-Ouest français est riche d’exemples qui seront explorés durant cette journée (en matinée) avant de passer à la visite de terrain (l’après-midi.) Thierry SAUZEAU Professeur d’Histoire Moderne Responsable de cette sortie pluridisciplinaire des étudiants en Masters Saint-Maurice-la-Clouère. Jardins en bordure des Cosses. Cliché Daniel BOURDU. ~ 3 ~ Quelques généralités … Paysages bâtis ou champêtres, les paysages de vallées du Centre-Ouest nous surprennent toujours par leur diversité. Des vallées profondes souvent arborées, aux vallées amples où s’étalent les marais où les bras des rivières et des fleuves déterminent une ripisylve… et des parcelles de céréales ou d’oléagineux, il y a tout un monde. Plusieurs écosystèmes anthropisés s’y sont construits depuis des siècles. La géologie et la pédologie expliquent les distinctions entre les terres acides réputées froides et les rebords des plateaux calcaires, bien exposées au soleil et même favorables aux plantes méditerranéennes. Mais la main de l’Homme est partout présente. Les puissants moyens techniques des entreprises agricoles actuelles, ou des aménageurs, ne parviennent pas à gommer la variété des pentes et des points de vue, la diversité des plantes et des espèces sauvages. Les monuments, les églises, les châteaux, les fermes et les maisons ponctuent depuis des millénaires les couloirs de circulation déterminés par les vallées et leurs carrefours sur les rebords des zones humides. L’accueil de cette journée d’étude à Saint-Maurice-la-Clouère est une bonne occasion pour réfléchir à ces paysages et à ces questions. Daniel BOURDU Chercheur associé au Parc Naturel Régional du Marais Poitevin Saint-Maurice-la-Clouère. Le plan d'eau de Verneuil. Cliché Jean-Claude HEURTEBIZE. ~ 4 ~ LES CONTRIBUTIONS DE LA MATINEE Les paysages du Sud-Vienne Le paysage est un élément à deux faces intrinsèquement liées : l’une matérielle, qui l’a longtemps rangé dans les outils de base de la géographie pour décrire et comprendre sur le temps long ce que l’on observe, et l’autre immatérielle ou idéelle, davantage prise en compte depuis une trentaine d’années, qui a transformé ce mot en concept. Sachant cela, nous nous confrontons volontiers à un petit défi : tenter de croiser le temps et l’espace de ces paysages et territoires du Sud-Vienne où nous avons vécu dès le plus jeune âge. Qu’en reste-t-il aujourd’hui de tangible? Qu’en reste-t-il dans la mémoire? Et si cette mémoire peut être partagée avec des populations endogènes, comment la rendre (et est-ce utile) intelligible aux populations exogènes nouvellement arrivées dans les lieux? Cela pose la question du partage de sens dans les opérations de développement local pour des populations d’origines différentes. Un territoire ne retrouve jamais un quelconque état antérieur de manière similaire. Le temps fléché des dynamiques nées de l’action humaine modifie sans cesse ses formes d’organisation. Dès lors, quels processus nous semblent fondamentaux dans les mutations qui sont intervenues depuis les années 1960/1970 en Sud-Vienne et quels scenarii prospectifs peut-on imaginer pour les trente prochaines années? Samuel ARLAUD Maître de conférences en géographie à l'université de Poitiers, Samuel ARLAUD travaille au sein du laboratoire Ruralités. Détail de la carte de la Vienne dressée par A. VUILLERMIN, gravée par Couché pour l'Atlas de la France et de ses colonies. Paris, 1875, collection particulière ~ 5 ~ Le patrimoine des vallées à travers le regard de l'Inventaire du patrimoine de Poitou-Charentes Comme le démontrent les opérations d'inventaire général du patrimoine culturel menées ces dernières années autour de Poitiers ou le long de l'estuaire de la Gironde, les liens entre patrimoine et histoire de l'environnement sont une préoccupation majeure pour l'inventaire mené par la Région Poitou-Charentes.
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