Dijon Et Chenôve : Encore Une Nuit Chaude

Dijon Et Chenôve : Encore Une Nuit Chaude

Faits divers Page 5 Pompes funèbres Dijon et Chenôve : DIJONNAISES 211 bis,rue d’Auxonne-DIJON 03 80 66 24 02 encore une nuit chaude Hab. 2013 01cd 02 Obsèques Marbrerie Prévoyance Fleurs & ornements Édition Dijon 21D Lundi 22 juin 2020 - 1,10 € 173341400 Côte-d’Or Un Dijonnais devant les assises pour meurtre Page 6 chassagne-montrachet Un vigneron qui cultive sa différence Photo LBP/Manuel DESBOIS Page 21 Chenôve Covid-19 : plus de 150 tests réalisés La vente de machines à coudre a explosé ces trois derniers mois. Pour les revendeurs, gratuitement réparateurs et merciers, ce retour à la “couture maison” va être durable. Il reflète un vrai changement sociétal, déjà amorcé avant la crise sanitaire. Photo LBP/Philippe BRUCHOT Pages 2 et 3 Page 12 s ur co en E is ERTUR ev RÉOUV sd hor nnelles ! magasin, Conditions exceptio en ndition co oir *V 206688300 4, rue DesÉchoppes-QUETIGNY -0380700520-www.ecocuisine.fr 3HIMSNJ*gabbae+[A\Q\C\C\K 2 ACTU CÔTE-D'OR ET RÉGION Côte-d’Or Loisir créatif Après le Covid, des Côte-d’Oriens piqués de couture La vente de machines annonce aussi plusieurs semaines à coudre a explosé ces trois pour obtenir un modèle neuf. derniers mois dans notre « J’en reçois au compte-gouttes, département, participant à mais elles sont déjà toutes réser- une pénurie planétaire. Pour vées ! », assure notre interlocutri- les revendeurs, réparateurs ce. et merciers, ce retour à la À la boutique Au fil de mes en- couture maison va être dura- vies, concessionnaire Singer de ble. Il reflète un vrai chan- Dijon, il faut aussi patienter avant gement sociétal, déjà amor- de pouvoir mettre la main sur les cé avant la crise sanitaire. modèles d’entrée et de milieu de gamme, entre 300 et 600 €. « Sin- ger a envoyé tout ce qu’il restait es poids lourds des machines à dans les ateliers de confection de L coudre, Singer, Brother ou en- masques à Bordeaux. Nous, ici, core Pfaff, n’ont presque plus rien à nous n’avons plus de stock. Nous vendre. Avec le confinement et le devrions recevoir 15 exemplaires besoin en masques tissu, ces mar- de la Madam 5 en juillet, mais elles ques auraient vu leurs ventes mul- sont déjà toutes réservées », infor- tipliées par quatre dans le monde. me Stéphanie Cordonnier, géran- Résultat : une pénurie mondiale te de la boutique. Chez elle, même CÔTE-D’OR agglomération et Dijon Édition qui se ressent jusqu’en Côte-d’Or. les rares modèles premium res- « Je n’ai jamais connu une telle si- tants, facturés 1 200 €, trouvent ra- tuation, c’est historique », confir- pidement preneur. « Là, on est sur me Catherine Fiévée, des Établis- des clients avec un niveau confir- sements du même nom, implantés mé de couture, que le prix ne freine à Auxerre, Dijon et Sens. pas », confie-t-elle. Spécialisée dans la vente et la ré- paration depuis les années 1980, la Il en reste en bas de gamme société a vu son stock s’évaporer Reste, nous dit-elle, que quelques en quelques jours. « Lorsque nous disponibilités sur Internet. « Mais avons dû fermer nos boutiques, mi- les internautes se font avoir : ils mars, nous n’avions pas encore payent tout de suite, puis on leur senti ce qui se tramait. Mais, quel- annonce un délai de livraison de ques jours après, je recevais près de neuf semaines… En boutique, au 100 appels par jour pour savoir si moins, ils savent à quoi s’en tenir », j’avais des machines disponibles. lance Stéphanie Cordonnier. À Nous avons donc organisé un dri- propos des quelques modèles en- ve pour fournir les Côte-d’Oriens core disponibles dans la grande et réparer les premières casses », distribution – nous en avons vu témoigne la cheffe d’entreprise. chez Cultura, entre autres –, la pro- fessionnelle prévient : « Ce sont Des modèles à 1 200 € des machines bas de gamme, faites avec des mécaniques en plastique, Encore aujourd’hui, elle compte là où les nôtres sont en métal ren- plus de 300 unités à réparer dans forcé. Ça coûte 99 €, oui, mais ça l’un des plus grands ateliers de va tenir quelques mois ». L’activité des entreprises de vente et de réparation de machines à coudre a explosé ces derniers mois : les chiffres d’affaires ont pu être multipliés par trois France, rue de Venise, à Dijon. Elle Marie MORLOT au mois de mai. Photo LBP/Philippe BRUCHOT La réparation, l’envers du business Dans la petite boutique du che, grâce à un important quai Nicolas-Rolin à Dijon, stock de pièces détachées, près d’une quarantaine de ma- constitué depuis des an- chines à coudre attendent de nées », explique le Montcel- passer dans les mains exper- lien, qui passe à Dijon tous les tes de Victor. Ce grand quinze jours récupérer le gaillard barbu et tatoué a stock d’appareils « déglin- pourtant la délicatesse néces- gués ». saire pour réparer ces trésors « 80 % des problèmes sont remplis de mécanique de pré- dus à un manque d’entretien cision. pendant l’utilisation, et c’est Le technicien a remis en rou- notamment le pignon en Té- te « au moins 250 machines » flon qui s’abîme. Les autres depuis le début du confine- 20 % ont un système émaillé ment. « Les clients sont très car elles n’ont pas servi depuis attachés à la leur : elle a sou- longtemps », détaille notre vent une histoire familiale. Ils professionnel, qui affiche un connaissent son fonctionne- délai de réparation d’un mois ment et ses petits réglages. et demi. Des services qu’il fac- Quand elle casse, ils ne veu- ture entre 100 et 400 €, selon lent pas en changer. Nous fai- Victor est réparateur de machines à coudre. Il a remis en état les modèles et leur ancienne- sons tout pour qu’elle remar- au moins 250 machines au mois de mai. Photo LBP/Philippe BRUCHOT té. 21D02 - V1 Lundi 22 juin 2020 3 Côte-d’Or Loisir créatif Après le Covid, des Côte-d’Oriens piqués de couture Elle a vendu 100 kilomètres d’élastique Agnès Philippon a accueilli plus de 350 personnes par jour fin avril. Photo LBP/Virginie CONTANT Pour fabriquer des masques, il fallait une machine, mais surtout du tissu. Ce qui a fait les choux gras d’Agnès Philippon, responsable de la boutique La Belle Étoffe, rue du Château, à Dijon. « Dès que les merceries ont pu rouvrir face au besoin de tissu, le 25 avril, nous avons eu énormément de monde. Plus de 350 clients sont venus en boutique chaque jour, et il y avait jusqu’à 2 heures d’attente dehors puisque nous ne laissions entrer que deux clients à la fois », se souvient-elle. Très vite, ses stocks, notamment d’élastiques, s’épuisent. « Heureusement, mon mari avait senti les choses ; il est allé un jour directement à Marseille en chercher à la sortie du bateau arrivant d’Asie », se rappelle-t-elle. Elle a ensuite passé « des heures » à les conditionner en lots de 10 mètres pour faciliter la vente. En tout, elle en a vendu plus de 100 kilomètres. Aujourd’hui encore, la demande en mercerie se consolide : Agnès doit composer avec quelques difficultés d’approvisionnement continu en fil blanc ou en biais. « J’en avais commandé 160 bobines, j’en ai reçu quatre cette semaine… », conclut-elle, sûre que le phénomène couture sera durable (lire par ailleurs). L’activité des entreprises de vente et de réparation de machines à coudre a explosé ces derniers mois : les chiffres d’affaires ont pu être multipliés par trois au mois de mai. Photo LBP/Philippe BRUCHOT Le phénomène sera durable Importées d’Asie, les machines ont du mal à arriver jusqu’à nous parce qu’« intergénérationnel » Cette demande en matériel de d’upcycling », assure Stéphanie La pénurie de machines à confection sera-t-elle durable ? Cordonnier. Le “surcyclage” con- coudre s’explique par plu- Sur cette question, l’ensemble de siste à récupérer des matériaux sieurs facteurs. Il y a nos sources s’accordent : oui. dont on n’a plus l’usage afin de d’abord l’arrêt total des Pour plusieurs raisons. « Le re- les transformer en produits de usines de production, qua- tour à la couture remonte déjà à qualité supérieure. « Et là, depuis siment exclusivement ba- plusieurs années. Avec la mode quelques jours, nos clients com- sées en Asie, notamment du fait maison, j’avais déjà beau- mencent à faire autre chose que au Vietnam, depuis le dé- coup de demande avant la crise. des masques. Signe qu’ils y ont but de l’année à cause de la À la rentrée, il y aura encore plus pris goût pour longtemps », ajou- pandémie de Covid-19. À d’attente dans mes cours », glisse te-t-elle. Pour sa consœur Cathe- cela s’ajoute une hausse de Agnès, professeure de couture à rine Fiévée, le phénomène va « se la demande en machines L’offre de machines devrait la MJC des Bourroches à Dijon. tasser » un peu, mais restera très de « 400 % » dans le mon- revenir à la normale cet automne. « C’est un phénomène qui va du- marqué. « Nous sommes en de, selon Singer France, Photo LBP/Ph. BRUCHOT rer : les grands-parents cousaient temps de crise, et la couture a qui a asséché très rapide- de longue date et les petits-en- toujours été une activité de crise : ment les stocks. Enfin, d’importants problèmes de transport fants d’une vingtaine d’années s’y avec le retour du fait chez soi, de empêchent, aujourd’hui, l’acheminement des produits qui sont mis il y a cinq ou six ans.

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