ARCHIVES DEPARTEMENTALES DES COTES-DU-NORD RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DES FONDS JUDICIAIRES ET PÉNITENTIAIRES DE LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE 102-231 L DRESSÉ par François MERLET ARCHIVISTE DES COTES-DU-NORD SAINT-BRIEUC IMPRIMERIE MODERNE (Société anonyme à participation ouvrière) 15, rue Lamennais 1936 INTRODUCTION Le présent répertoire ne s'applique qu'aux fonds judiciaires et pénitentiaires de la période révolutionnaire. Les cent-une premières divisions de la série L sont consacrées au fonds de l'administration du département (1 L), à ceux des districts (2 L à 10 L), des municipalités de canton (11 L à 99 L) 1, des comités de surveillance (100 L) et des sociétés populaires (101 L). Après la création du département des Côtes-du-Nord, les juridictions de l'ancien régime continuèrent à fonctionner quelque temps. La loi du 24 août 1790 remplaça ces juridictions par des tribunaux établis au chef-lieu de chaque district et par des justices de paix à raison d'une par canton. Dans les Côtes-du-Nord, les neuf tribunaux de district n'entrèrent en fonctions qu'au mois de décembre. Ceux de Guingamp et de Saint- Brieuc furent installés les premiers (le 6), puis ceux de Broons (le 7), de Loudéac (le 9), de Dinan (le 18), de Pontrieux (le 20), de Lamballe et de Rostrenen (le 21). Enfin de Lannion (le 24). Les quatre-vingt-dix justices de paix tinrent leur première audience en ce même mois de décembre 1790 : celle du Gouray, installée dès le 7, paraît avoir fonctionnée la première ; il semble que quelques-unes ne siégèrent qu'en janvier 1791. Les affaires criminelles, qui étaient toutes primitivement de la compétence des tribunaux de district, furent dévolues pour la plupart, en vertu de la constitution du 3 septembre 1791, aux tribunaux criminels établis dans chaque chef-lieu de département. Celui des Côtes-du-Nord fonctionna à partir du 4 janvier 1792, mais ne rendit aucun jugement avant le 15 mars suivant. Il fut en même temps institué près de chaque tribunal de district un jury d'accusation, dont le rôle consistait, non à juger les prévenus, mais à déclarer, après la clôture de l'instruction, s'il y avait lieu ou non de les déférer au tribunal criminel. Ces jurys d'accusation devaient survivre à la disparition des tribunaux de district et durèrent aussi longtemps que les tribunaux criminels, jusqu'à la création des cours d'assises (code d'instruction criminelle, mis en vigueur le 1er janvier 1811). La constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795) apporta des changements fondamentaux à l'organisation judiciaire. La suppression des districts entraîna la disparition des tribunaux de district. Un tribunal civil, établi dans chaque chef-lieu de département, connut dès lors de toutes les affaires civiles. C'est de cette constitution que date la distinction moderne entre crimes et délits, les premiers étant jugés par les tribunaux criminels, les seconds réservés aux tribunaux de police correctionnelle. Dans les Côtes-du-Nord, le tribunal civil et les six tribunaux correctionnels (ceux de Broons, Dinan, Guingamp, Lannion, Rostrenen, Saint-Brieuc) siégèrent à partir du 21 brumaire an IV (12 novembre 1795). On trouve jusqu'au 20 frimaire an IV quelques actes de dépôts effectués dans les greffes des anciens tribunaux de district. L'application de la constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) marque en principe le terme de la série L. Du point de vue judiciaire, cette constitution amena la suppression du tribunal civil du département et des tribunaux correctionnels, remplacés par des tribunaux de première instance installés dans chaque chef-lieu d'arrondissement (à Dinan, Guingamp, Lannion, Loudéac et Saint-Brieuc). Les nouveaux tribunaux fonctionnèrent dès le 10 prairial an VIII (30 mai 1800). Il a fallu, pour le cadre du présent-répertoire, faire une coupure artificielle dans le fonds du tribunal criminel, maintenu jusqu'en 1810. Voici le principe qui a déterminé cette coupure. Les registres ouverts avant le 10 prairial an VIII ont été incorporés dans la série L 2. Pour les dossiers de procédures criminelles, on a réservé à la série U toutes les affaires jugées après le 9 prairial an VIII. Les justices de paix ne furent pas modifiées par la constitution de l'an VIII, mais une loi du 8 pluviôse an IX (28 janvier 1801) en réduisit considérablement le nombre dans toute la France. En application de cette loi, les cantons des Côtes-du-Nord, au nombre de quatre-vingt-onze au début de l'an X, furent réduits à quarante-sept 3. Les cinquante-huit justices de paix supprimées siégèrent jusqu'à la fin de nivôse an X (20 janvier 1802), et . les quatorze qui furent créés 4 ne furent pas installés avant le début de pluviôse. Par exception, et d'accord avec la Direction des Archives, il m'a semblé plus logique d'incorporer dans la série L toutes les archives des justices de paix supprimées en vertu de ladite loi. Ce principe m'a conduit à prendre la date du 30 nivôse an X 1 Les municipalités de canton n'ont pas été établies d'une façon rigoureuse à raison d'une par justice de paix. C'est ainsi qu'à Lamballe, Lannion et Tréguier, il n'y eut qu'une administration municipale pour la ville et la campagne, tandis que, du point de vue judiciaire, le canton était divisé en cantons intra-muros et extra-muros. Voici au surplus la liste des 89 municipalités de canton ayant fonctionné dans les Côtes-du-Nord depuis l'an III : Belle-Isle-en-Terre, Bothoa, Bourbriac, Broons, Callac, Carnoët, Caulnes, Châtelaudren, la Chèze, Corlay, Corseul, Dinan intra et extra-muros, Duault, Etables, Evran, le Gouray, Guingamp intra et extra-muros, Gurunhuel, Hénanbihen, Jugon, Lamballe, Landéhen, Lanfains, Langourla, Laniscat, Lannion, Lanvollon, Lézardrieux, Loguivy-Plougras, Loudéac intra et extra-muros, Maël-Carhaix, Magoar, Matignon, Mégrit, Mellionnec, Merdrignac, Moncontour, Mûr, Paimpol, Pédernec, Penvenan, Perros-Guirec, Pestivien, Plancoët, Planguenoual, Plédéliac, Plédran, Plélo, Plémet, Plémy, Plénée, Pléneuf, Plestin, Pleudihen, Ploeuc, Plouagat, Ploubalay, Plouër, Plougonver, Plouguenast, Plouba, Plouvara, Plumaudan, Plumaugat, Pommerit-les-Bois, Pontrieux, Prat, Quintin, la Roche-Derrien, Rostrenen, Saint-Brieuc intra et extra-muros, Saint-Caradec, Saint-Gilles-les-Bois, Saint-Gilles-Pligeaux, Saint-Méloir, Saint-Michel-en Grève, Tréfumel, Trégomeur, Tréguier, Trémorel, Tréogan, Uzel, le Vieux-Marché, Yffiniac et Yvias. 2 D'une façon générale, tout registre ayant servi à plusieurs tribunaux a été classé dans le fonds du tribunal pour lequel, il a été ouvert. Pour les autres fonds, ce registre est inscrit dans le répertoire entre crochets, avec renvoi à sa cote. 3 Il y en a actuellement 48, le canton d'Etables ayant été rétabli en 1822. 4 En voici la liste: Bégard, Collinée, Dinan-est et ouest, Gouarec, Guingamp, Lamballe, Lannion, Loudéac, Plélan-le-Petit, Saint-Brieuc-nord et sud, Saint-Jouan-de-l'Isle (déplacé à Caulnes en 1882), Tréguier. III comme terme de la série L pour toutes les justices de paix, y compris les trente-trois qui furent maintenues 1. Les affaires de commerce étaient de la compétence des juridictions civiles (tribunaux de district, puis tribunal civil), partout ailleurs que dans le ressort des tribunaux de commerce prévus par la loi du 24 août 1790. Il fut créé trois tribunaux de commerce dans les Côtes-du-Nord, à Paimpol (décret du 27 septembre 1791), à Quintin et à Saint-Brieuc. Pour ces deux derniers tribunaux, les décrets qui les ont créés n'ont pas été conservés. Le tribunal de Saint Brieuc entra en fonctions le 27 février 1792 et celui de Quintin le 12 mars 1793. L'étendue de leur juridiction semble avoir subi quelques modifications au cours de la Révolution. On peut admettre en gros que le ressort du tribunal de Paimpol s'étendait sur les districts de Lannion et de Pontrieux ; celui du tribunal de Saint- Brieuc sur les districts de Lamballe et de Saint-Brieuc, moins les cantons de Lanfains, Ploeuc et Quintin ; ces trois derniers cantons ressortissaient au tribunal de Quintin, ainsi que les cantons de Corlay et d'Uzel. Les délits et crimes militaires étaient déférés à des juridictions spéciales, de même que plus tard un certain nombre de délits dits révolutionnaires (cours martiales instituées par les lois des 29 octobre 1790 et 17 mai 1792 ; tribunaux militaires ambulants créés par la loi du 12 mai 1793 ; conseils militaires prévus par celle du 1er jour complémentaire an III, 17 septembre 1795). Les conseils de guerre, tels qu'ils fonctionnent encore aujourd'hui à peu de modifications près, doivent leur origine à la loi du 13 brumaire an V (3 novembre 1796). Il en fut institué à Saint-Brieuc un permanent, qui fonctionna jusqu'après la Révolution. Le régime pénitentiaire n'a guère été réglementé avant le XIXe siècle. Il existait près de chaque tribunal une ou plusieurs maisons d'arrêt pour l'exécution des peines prononcées par jugement. En outre, on installa des quantités de geôles destinées à recevoir les prévenus pour lesquels le juge de paix informait, jusqu'à leur comparution devant le tribunal. Ces geôles paraissent avoir existé, au moins à l'état rudimentaire, dans presque tous les chefs-lieux de canton. Leur nombre n'étant-pas réglementé, il m'a semblé qu'il suffisait d'une seule division de la série L (231 L) pour y comprendre les documents se rapportant à ces dernières prisons. De même que pour les tribunaux de commerce-et les juridictions militaires, les archives des prisons ont été incorporées dans la série L jusqu'au 9 prairial an VIII. CONSTITUTION DES FONDS Jusqu'en 1864, les papiers des tribunaux restèrent dans les greffes.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages265 Page
-
File Size-