2,20 € DU 31 OCTOBRE AU 5 NOVEMBRE 2016 Midi Olympique N° 5362 - Espagne 2,20€ - Polynésie - 700 XPF - Suisse 3,50 CHF - Canada 4,99 CAD - Belgique 2,30€ - Italie : 2,50€ Toulon Dossier Avec les Ford, Salaires, magouilles et cie…2, 3 et 4 père et fils ? 35 Lundi XV de France Baille remplace Ben Arous 33 Pro D2 Colomiers cartonne ! 14 et 17 Fédérale 1 Nevers, LE LEADER CLERMONTOIS N’A PAS TREMBLÉ la métamorphose FACE À BRIVE (16-40). L’ASMCA DE SPEDDING des « Jaunets » S’EST IMPOSÉE AVEC LA MANIÈRE, EN RÉCITANT 19 UNE PARTITION MAÎTRISÉE POUR TENIR TOULON ET MONTPELLIER À DISTANCE. 5 et 7 2,20 € M 00709 - 5362 - F: 2,20 E 3’:HIKKRA=^UWWUW:?f@n@g@c@k"; 9Ζ9(= '(6 3/86 *5$1'(6 &2037Ζ7Ζ216 " 723 352 ' 728512Ζ '(6 1$7Ζ216 &283( 'ȇ(8523( -7# (&&%&3. " : " 0:: " $ :' // : ) )4 " 8 : ) 5 / )' " #$ (&&%&3.%##"($9%*#,6+- T $ ,1*7 &0*1 $*:1(& ,,#1 . 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Pas vu, pas pris a tricherie est le sport préféré des Français. Dès qu’une règle, une obli- gation, un interdit est mis en place, on ne songe qu’à le contourner. C’est SALAIRES, Lla vieille histoire du radar placé en bord de route qui voit le Français ralentir deux secondes pour accélérer aussitôt. Il entre là une part de jeu, d’incivilité, d’atavis- mes, de refus des interdits, d’esprit libertaire qui n’est pas forcément la pente la plus mépri- sable de notre caractère pour ce qu’elle sup- pose aussi de rébellions, de courages histori- ques, de refus de céder, mais qui ne fait pas de MAGOUILLES nous des êtres très sérieux aux yeux du monde. Le sport, en ce cas, est un facteur d’accéléra- tion aggravant, qui favorise l’envie de passer entre les gouttes, de contourner l’obstacle, d’échapper à la loi commune au nom d’une cul- ture locale à laquelle on pardonne tout. On a bien conscience de brader par appartements l’unité nationale pour en faire une mosaïque ET COMPAGNIE d’égoïsmes, de lâchetés, de hardiesses, de cha- cun pour soi, mais c’est dans nos gènes… Ou du moins s’en persuade-t-on. Par Jérôme PRÉVÔT N’oublions pas on plus que le RC Toulon a été sanctionné d’une amende Ainsi des finances comme du dopage. France 2 jerome. prevot @midi-olympique. fr de 100 000 euros, en août dernier, pour un dépassement du plafond sala- proposait, hier soir, le témoignage d’un ancien rial à l’issue de la saison 2014-2015. Une sanction que Mourad Boudjellal joueur professionnel, avouant, à visage décou- ’est l’un des sujets tabous du rugby professionnel. Comment a vivement contestée (il a dit vouloir faire appel) en remettant en cause la vert, les produits qu’il avait dû ingurgiter tout payer ses joueurs le plus possible ? Et surtout, comment le bonne foi de la DNACG mais qui, selon nos informations, aurait pu être beau- au long de sa carrière. Cas isolé, crieront les faire en échappant au radar des charges sociales, de la DNACG coup, beaucoup plus lourde au regard des actes reprochés. Menace qui agents de la pensée unique : #Rugby # Valeurs et du plafond salarial ? En théorie, depuis 2010, un club n’a pas pèse d’ailleurs toujours sur ses épaules et qui inciterait, dit-on, le président # Top 14 meilleur championnat du monde. N’em- Cle droit de dépenser plus de 10 millions d’euros par saison toulonnais à vendre les parts de son club pour ne pas subir les foudres fi- pêche, le goût de l’interdit n’est jamais très loin pour rétribuer ses joueurs. Ce sont les présidents qui ont vo- nancières de la DNACG qui n’aurait pas dit son dernier mot. qui s’accompagne chez nous d’un besoin quasi té cette mesure au sein de la LNR Les contraintes du salary cap existentiel de tromper l’autre, de le doubler, de dans un souci d’égalitarisme pour ont été aussi brandies par le pré- s’enrichir, de gagner, de paraître. Je me souviens éviter que le Top 14 soit écrasé par sident toulousain René Bouscatel d’un temps où le rugby de papa incitait les clubs deux ou trois écuries. Les mauvai- pour expliquer le départ de à tenir une double entrée par où faire pénétrer ses langues racontent que, ce jour- Vincent Clerc, enfant chéri des les spectateurs dans les stades. Le contrôleur là, on pouvait lire à leurs physio- supporters… pour Toulon. Selon financier dépêché par la FFR était placé devant nomies que les plus riches savaient lui, la décision du joueur de pro- l’entrée principale, quand, de l’autre côté du ter- déjà tous comment contourner longer d’un an sa carrière serait rain, par une porte dérobée, on s’ingéniait à faire cette contrainte. intervenue en février à un mo- payer les gens sous le manteau. Au fil du temps, les « boss » du ment où le budget et la masse C’est pourquoi le rugby reste, chez nous, une rugby professionnel ont peaufiné salariale de la saison suivante macédoine d’intérêts économiques rivaux, d’égoïs- des techniques plus ou moins so- étaient bouclés : « J’ai étudié tou- mes particuliers et de chefferies de clubs. Penser phistiquées pour pouvoir payer tes les solutions, y compris de li- que l’on peut changer les choses en moralisant grassement leurs vedettes fran- bérer un joueur sous contrat sol- l’histoire relève de la plus parfaite gageure. çaises ou étrangères ou pour pou- licité par un club anglais. Mais Autant demander aux chauffards de Bombay voir, à l’inverse, économiser sur les ça ne s’est pas fait », expliquait- de ne plus klaxonner, ou aux Argentins de res- charges sociales. Les solutions cir- il. Bref, on l’a compris, cette me- pecter les feux rouges. culent sous le manteau au gré des sure partie d’une bonne inten- On me dit qu’en matière de salaires détournés, confidences ou des dénonciations. tion est devenue un vrai guêpier. les Britanniques, font la même chose. Mais alors Les prud’hommes, l’assurance chô- Les « gros » présidents vivent avec ce zeste de délicatesse, qui vous fait passer mage ou l’assurance-maladie, bien dans la tentation quasi-perma- le casse du siècle pour une opération de salubri- d’autres ficelles sont mises à con- nente de la contourner et… le té publique. De sorte que la question peut se tribution (lire en page 3). font. La Ligue fait valoir que si poser de savoir ce qu’il convient de mettre en l’on supprimait ce fameux sala- place pour que cessent ces abus, arrangements, CONTOURNEMENT ry cap, les clubs les plus puis- détournements. On en est toujours, fautes de Mourad Boudjellal n’a par exem- sants du Top 14 s’en donneraient règles strictes, à l’ère du « pas vu pas pris » qui ple jamais fait mystère qu’il a long- à cœur joie. Et les choses, alors, était la scie du vocabulaire d’un talonneur de temps proposé à ses joueurs des primes aux résultats qui, justement, n’en- seraient pires ? C’est à voir, bien sûr. Il n’y aurait plus de limites vers le haut ma jeunesse. Mais lui attribuait le « t’es pris, tu traient pas dans le calcul du fameux salary cap, jusqu’à ce que la LNR mais les plus modestes continueraient à se battre pour le maintien, ou payes » aux seules tournées à boire d’après corrige la situation, ce que Boudjellal n’avait pas apprécié : « C’était, bien pour l’Europe. Pour pouvoir enrôler les deux ou trois joueurs qui font la dif- match… ■ sûr, fait pour nous contrer. J’ai proposé à Paul Goze d’appeler ça les amen- férence, la tentation des salaires déguisés persistent envers et contre tout, dements Toulon ou les amendements Boudjellal. Ça me ferait plaisir, au moins pour feinter les règles de la DNACG ou le système des charges sociales. La qu’il en reste quelque chose », déclara-t-il sur le moment. nature humaine est ainsi faite.