Dossier de presse 09 / 2018 ANTONIO DE LA GANDARA MUSÉE LAMBINET EXPOSITION DU 3 NOV. 2018 AU 24 FÉV. 2019 vers 1899 ©RMN - MUDO-Musée de l’Oise / Réalisation : Direction de la communication - Ville de Versailles vers 1899 ©RMN - MUDO-Musée de l’Oise / Réalisation : Direction - Portrait de la Comtesse Mathieu Noailles, née princesse Anna Brancovan, Antonio de La Gandara AVANT-PROPOS ANTONIO DE LA GANDARA, L’AMI DE VERSAILLES En consacrant au peintre Antonio de La Gandara sa première rétrospective depuis sa dispa- rition en 1917, le Musée Lambinet rend hommage à un artiste de talent, injustement délaissé, mais aussi à un ami de Versailles. Amoureux de notre ville, il y fit sa première visite à l’invitation de Robert de Montesquiou qui possédait alors une demeure au 53 avenue de Paris (aujourd’hui n°93). Le peintre ne cessa plus d’y revenir, allant même jusqu’à louer un appartement rue des Réservoirs, à partir de 1911. Né d’un père mexicain et d’une mère anglaise, Antonio de La Gandara a suivi les cours de l’École des beaux-arts et rejoint les classes de Gérôme et de Cabanel à l’âge de 16 ans en 1878. En 1882, il expose au Salon des Artistes Français où il reçoit sa première médaille. C’est en 1885 qu’il fait la connaissance du comte Robert de Montesquiou et de son ami Gabriel Yturri. Séduit par les œuvres de l’artiste, inspirées de celles de Goya, Ribot et Vélasquez, le comte s’active à faire connaître le jeune peintre auprès de l’aristocratie pour l’élever au rang de peintre mondain, ce que l’histoire retiendra. Couvert d’honneurs, l’artiste connaît la gloire de son vivant. Il est alors un familier de la com- tesse de Noailles, d’Anatole France, d’Henri de Régnier, de Gabriele D’Annunzio, de Maurice Barrès, mais aussi de Debussy, Saint-Saëns et Satie. Grâce à son frère Edouard, membre de la troupe de Sarah Bernhardt, il peut également pénétrer dans l’intimité du monde du théâtre et de l’Opéra, dont il fréquente les « étoiles ». Ce sont ces différentes figures qui peuplent son œuvre, au point d’en faire un témoignage exceptionnel de la vie artistique et mondaine de la toute fin du XIXème siècle, le monde de Marcel Proust, qu’il a également croisé. La fréquentation des salons mondains, l’Opéra et ses premières, étaient au nombre de ses obligations, mais ses moments de détente et de loisir se trouvaient dans la fréquentation des jardins, notamment le parc de Versailles. Il aimait en peindre les statues et les allées. Il se dé- lassait ainsi des séances de pose avec ses capricieux modèles. L’exposition du Musée Lambinet, avec plus de 110 œuvres et une centaine d’objets et docu- ments, présente toute la richesse du parcours et les différentes facettes du talent de La Gandara. Elle a été rendue possible grâce aux nombreuses œuvres conservées chez les descendants du peintre, aux prêts de collectionneurs privés, ainsi qu’à ceux de plusieurs musées publics, en particulier le MUDO-Musée de l’Oise à Beauvais. L’exposition dialogue également avec le fonds de portraits « Belle Époque » conservé au musée Lambinet, qui sera mis en valeur pour cette occasion. François de Mazières Maire de Versailles - Huile sur toile - 1899 - Collection particulière © Antonio de La Gandara 1. 3 Le bassin du Luxembourg du bassin Le PRÉAMBULE Héritant des œuvres de mon ancêtre, Antonio de La Gandara, je me suis senti responsable de ce patrimoine. Les œuvres avaient toujours fait partie de mon décor. Qu’en faire ? N’y avait-il pas un devoir de mémoire à honorer ? La veuve de l’artiste, ma marraine, vivait chez mes parents. A son décès, elle avait à ses côtés un adolescent attentif. Je me souviens de l’élégante en chapeau avec cette étrange mouche sur la joue, qui m’emmenait rituellement au salon de thé pour converser avec d’honorables dames. Il me revient des évocations du Claridge, des grands couturiers, des soirées de Premières. Mais aussi des conversations à voix basse sur les succès féminins du peintre. Peu d’hommes laissent sur le côté de leur tombe la clé de leurs mystères. J’explore donc les ouvrages d’art…, je découvre des informations éparses et une relative ignorance du peintre de la part des professionnels. Pourtant, aux dires des documents d’époque, il fut en pleine lumière sa vie durant. Interpelé par ce décalage, je commence alors – il y a vingt ans – mes recherches. La rencontre des descendants de la première épouse fut décisive. Ils possèdent plusieurs œuvres, de nombreux ouvrages et documents. La mise en commun des fonds familiaux, l’analyse des archives et les fouilles en biblio- thèques… permirent de faire des découvertes considérables. Confucius aurait dit qu’une vie accomplie consiste à avoir un fils, planter un arbre et écrire un livre. Il me restait à m’acquitter du dernier élément. La machine se met donc en branle et, avec le soutien de toute la famille, la biographie de l’artiste est éditée en 2011. Il se devait, pour compléter ce travail, d’organiser une exposition la plus dense possible et c’est le musée Lambinet qui accepta cette forme de défi. Il a fallu pour cela concilier la sélection ambitieuse de plus de cent œuvres avec quarante préteurs privés et institutionnels, la contrainte des espaces et la nécessité de présenter la re-dé- couverte d’un artiste éclectique. Nous y sommes. La Gandara fit ses premiers pas à Montmartre puis après sa rencontre avec le comte de Montesquiou, il devint le portraitiste mondain que l’histoire de l’art a retenu. Son jardin secret était la traduction du bruissement des feuilles, des parfums floraux et du marbre des statues. Il fut aussi un merveilleux dessinateur et un délicat pastelliste. Toutes ces techniques et ces sujets sont présentés dans cette exposition qui se répartit sur huit salles du musée pour le plaisir des visiteurs. Xavier Mathieu Commissaire de l’exposition Xavier Mathieu est membre de la société de l’Histoire de l’Art Français. Il est l’auteur de la bio- graphie de l’artiste. Il participe en intervenant, auditeur ou rédacteur aux colloques et travaux sur les grands acteurs du XIXe siècle (Jean Lorrain, Colette…). Depuis 2000, il s’attache à faire redécouvrir l’œuvre d’Antonio de La Gandara à travers le site Internet qu’il anime, des prêts aux expositions, des conférences ou un film documentaire. Autoportrait - Crayon - 1888 - Collection particulière © Antonio de La Gandara 1. 4 1. 5 CHRONOLOGIE 1861 16 décembre, naissance 75 rue Taitbout – 9ème arrondissement de Paris. 1878 Le 19 mars, admission en section peinture de l’École nationale des beaux-arts de Paris. 1881 Participe au démarrage du cabaret du Chat Noir. 1885 Épouse Anne-Catherine Wilms. Fait la connaissance du comte Robert de Montesquiou. 1887 Première identification de l’artiste dans son atelier du 22 rue Monsieur-le-Prince. 1889 Médaille de bronze à l’Exposition universelle. 1891 Membre associé de la Société nationale des beaux-arts. Chevalier dans l’ordre d’Isabelle la Catholique. 1892 James Whistler s’installe dans l’atelier de La Gandara pour peindre le portrait de Robert de Montesquiou. 1893 Paul Durand-Ruel organise la première exposition personnelle de l’artiste avec cinquante - cinq œuvres. 1894 Invité à Versailles à la fête du Comte de Montesquiou. 1895 Chevalier de la Légion d’honneur. 1897 Exposition personnelle chez Durand-Ruel à New York. 1902 La Plume consacre une édition spéciale à Antonio de La Gandara. Ouvre une académie de peinture. Hachette lui consacre un numéro de sa série des Chefs-d’œuvre des Grands Maîtres. 1904 Sociétaire de la Société Nouvelle des peintres et sculpteurs. 1905 Robert de Montesquiou lui rend hommage dans Professionnelles Beautés. 1907 André Rouveyre fait plusieurs caricatures de La Gandara dans son ouvrage Carcasses divines. 1908 L’album Mariani présente une biographie illustrée de La Gandara. 1909 Épouse Charlotte Saint-André en secondes noces. Samuel Montgomery Roosevelt réalise un portrait de La Gandara et l’expose à la Société nationale. La revue Je sais tout consacre à l’artiste un long article illustré. 1910 Gabriel Domergue dans From Paris to…, signe un long article illustré sur l’artiste. 1911 Médaillé d’or pour son Portrait de la comtesse de Noailles au salon de Barcelone. Officier de la Légion d’honneur. 1912 Dans Têtes d’expression, Robert de Montesquiou lui consacre un long paragraphe. Assiste à Versailles à une fête de nuit chez Melles Marbury, de Wolfe et Morgan. Signe plusieurs articles intitulés L’Art de peindre publiés pour Femina. 1913 Préside l’association des peintres costumiers de la mode. 1914 Fait en mars une longue confession à Paul Raynal dans la Revue française politique et littéraire. 1917 Le 30 juin à 17 heures, Antonio de La Gandara meurt d’une crise cardiaque dans son atelier. (1855-1921) - Huile(1855-1921) sur toile vers 1892 AF - Inv. 76, Musée des Beaux-Arts de Tours – Dépôt au Château d’Azay-le-Feron © Antonio de La Gandara 1. 6 1. 7 Portrait de Robert de Montesquiou-Fesenzac Nature morte au gigot PARCOURS DE L’EXPOSITION 1883 - Huile sur panneau d’acajou Collection Fabre SALLE 1 Nature morte à l’œuf au plat 1885 - Huile sur toile dédicacée à sa marraine LES ŒUVRES DES DÉBUTS, LA PÉRIODE MONTMARTROISE Collection particulière Antonio de La Gandara a démontré un talent précoce, développé à l’Ecole des beaux-arts de Nature morte d’après Chardin Paris, dans les ateliers de Jean-Léon Gérôme et d’Alexandre Cabanel, dont il remettra en cause 1895 - Huile sur panneau l’enseignement qu’il juge trop rigide ou inadapté.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages15 Page
-
File Size-