saison 2010/2011 LA BELLE DE CADIX DOSSIER PÉDAGOGIQUE MAI 2011 SOMMAIRE 4 _ Le compositeur 6 - En savoir plus 10 _ Quelques airs 11 _ L’argument 12 _ La production 20 - En savoir plus sur la voix... 21 _ Les instruments d’orchestre 24 _ L’action culturelle 2 Vendredi 6 et samedi 7 mai (20h) Durée 2h15 (avec entracte) OPERETTE EN 2 ACTES et 10 TABLEAUX Musique de Francis Lopez Livret de Raymond Vinci et Marc Cab Paroles Maurice Vandair Création le 19 décembre 1945 au Casino Montparnasse Direction musicale Jérôme Pillement / Dominique Trottein Mise en scène Olivier Desbordes Décors et lumières Patrice Gouron Costumes Jean-Michel Angays / Stéphane Laverne (studio fbg 22-11) Chorégraphies Bruno Pradet et Cie Peintures Loran Orchestration Thibault Perrine AVEC Andrea Giovannini Carlos Médina Eduarda Melo Maria-Luisa Sarah Laulan Pepa Eric Vignau Manillon Eric Perez Dany Clair Maëlle Mietton Miss Hampton Yassine Benameur Ramirès Danseurs de la Compagnie Vilcanota Chœurs d’Opéra Eclaté ORCHESTRE OPERA ECLATE Opérette chantée en français 3 LE COMPOSITEUR FRANCIS LOPEZ (1916-1995) L'immense succès de Francis Lopez pendant plus de vingt ans est dû à la rencontre d'un compositeur, d'une époque et d'un interprète. Francisco Lopez naît le 15 juin 1916 à Mont- béliard. Son père, mobilisé comme dentiste aux armées, était cantonné près de Belfort ; sa mère avait tenté de le rejoindre, mais avait dû s'arrêter à Montbéliard, qui comptait déjà une assez importante communauté hispanique. Et c'est dans la " cité des Princes " de Franche-Comté, où son père s'installe ensuite comme chirurgien-dentiste, que Fran- cisco fera ses premiers pas. Très vite, la famille quitte Montbéliard pour Bayonne : le père était d'ascendance basque espagnole, la mère basque d'Hendaye. Francisco a cinq ans quand son père meurt ; il vit alors, avec sa mère, à Saint-Jean-de-Luz, puis à Pau, où il achève ses études secondaires. Parallèlement, il apprend le violon, puis le piano. Après quoi, il " monte " à Paris pour y entreprendre des études de chirurgie dentaire. Le jeune homme est mobilisé et blessé pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est un spec- tacle de Maurice Chevalier qui lui révèle sa vocation. Des rythmes ibériques plein la tête, il quitte l'odontologie pour la musique. Francisco, devenu Francis, rencontre alors un jeune Marseillais, Raymond Vincy, qui se destine à une carrière de librettiste. La ren- contre sera décisive. Ils écrivent ensemble la première opérette de l'après-guerre La Belle de Cadix, créée sur la scène de l'Elysée Montmartre, le 24 décembre 1945... Un triomphe ! Le tandem Lopez-Vincy durera trente-sept ans. Les quatre années d'occupation et de restrictions de la Seconde Guerre mondiale ont changé beaucoup de choses dans la société française. Mais, comme au lendemain de 1918, le besoin de détente, de distraction, de sourire se manifeste. Le théâtre retrouve son audience, en particulier le théâtre de divertissement. L'opérette refleurit, avec des reprises d'avant guerre, mais La Belle de Cadix apporte incontestablement quelque chose de nouveau. Ce qui frappe, c'est le rythme, qui mêle avec beaucoup d'éclectisme le flamenco et la sardane, le tango et le fandango, ou même le slow et le paso doble. La trame est classique : un couple sentimental, un couple comique ; la mise en scène à grand spectacle, avec une machinerie digne du Châtelet, des costumes colorés, chatoyants et, surtout, un exotisme ensoleillé qui fait rêver. La musique est "facile", certes, mais facile à retenir aussi et, il faut le reconnaître, bien construite. Quant au texte, le jeune Raymond Vincy s'est fait aider pour cette première expérience, par deux vieux "routiers ", Marc Cab et Maurice Vandair. Encore fallait-il des interprètes. La vedette sera une découverte : Luis Mariano. Doté d'une d'une belle voix, Mariano Eu- sebio Gonzâlez Garcia, dit Luis Mariano, né à Irun en 1914, a étudié le chant au conservatoire de Bordeaux, ville où s'était réfugiée sa famille au moment de la guerre civile espagnole. Il "monte" ensuite à Paris, où, grâce à sa rencontre provi- dentielle avec Francis Lopez, il devient le " ténor à la voix de velours ". Plus tard, Francis Lopez gardera toujours un don particulier pour révéler de jeunes talents comme Rudy Hirigoyen ou José Todaro. Après le succès de La Belle de Cadix, qui sera jouée pendant deux années consécutives et régulièrement reprise a Paris et en province puis lors, les réussites se succéderont. Jusqu'à la mort de Luis Mariano, en 1970, Francis Lopez compo- sera principalement pour lui. Dès 1947, sur la scène de la Gaieté-Lyrique, le ténor est en vedette dans Andalousie : le suc- cès est étourdissant, dû toujours à la magnificence des ballets, des costumes, aux mouvements de la mise en scène, mais aussi au fait que, le compositeur ayant acquis du métier, la partition est particulièrement soignée. Suivront, en 1948, à Bobino, Quatre jours à Paris, en 1949, une remarquable reprise de La Belle de Cadix à l'Empire, et, à la fin de 1950, Pour Don Carlos, au Châtelet avec cette fois le jeune Georges Guétary. Toujours au Châtelet, on retrouvera Luis Mariano dans Le Chanteur de Mexico, à la fin de 1951. Ce sera pratiquement l'apogée de la carrière de Francis Lopez et le triomphe de ce qui sera devenu un quatuor : Lopez-Vincy-Mariano et Maurice Lehmann, metteur en scène. On changera un peu de style avec La Route fleurie, jouée à l'ABC par Guétary et Bourvil (1952), avant de revenir aux rythmes exotiques dont le succès ne faiblit pas : La Toison d'or (1954), d'après Pierre Benoît, avec André Dassary Méditerranée (1955), avec Tino Rossi, Le Prince de Madrid (1967), qui ne pouvait être que Mariano. Dès lors, avec les reprises constantes à Paris et en province le nom de Francis Lopez ne quittera plus guère l'affiche ; il y avait eu encore Le Secret de Marco Polo au Châtelet avec Ma- riano (1962). Et, parmi les plus célèbres, il y aura La Caravelle d'or (1969), Viva Napoli (1970), Gipsy (1972), Fiesta (1975), Viva Mexico (1978), la plupart au Châtelet ou à Mogador. Au total, 34 opérettes et 25 films. 4 SES OPÉRETTES 1945 : La Belle de Cadix (Casino Montparnasse) 1967 : Le Prince de Madrid (Théâtre du Châtelet) 1947 : Andalousie (Théâtre de la Gaîté-Lyrique) 1969 : La Caravelle d'Or (Théâtre du Châtelet) 1948 : Quatre jours à Paris (Bobino) 1969 : Musique du film La Honte de la famille - non com- 1949 : Monsieur Bourgogne (Bobino ) mercialisée (sources : générique du film) Octobre 1950 : La Revue de l'Empire d'Albert Willemetz, 1970 : Viva Napoli (Mogador) Ded Rysel, André Roussin, musique Paul Bonneau, Mau- 1971 : Restons Française (Théâtre des Capucines) rice Yvain, Francis Lopez, Henri Bourtayre, mise en scène 1971 : Gipsy (Théâtre du Châtelet) Maurice Lehmann et Léon Deutsch (Théâtre de l'Empire) 1973 : Les Trois mousquetaires (Théâtre du Châtelet) 1950 : Pour Don Carlos, musique Francis Lopez, livret André Mouëzy-Éon, chansons Raymond Vincy d'après Pierre Be- 1975 : Fiesta (Théâtre Mogador) noît, mise en scène Maurice Lehmann (Théâtre du Châte- 1976 : Volga (Théâtre du Châtelet) let) 1979 : La Perle des Antilles (Théâtre de la Renaissance) 1951 : Le Chanteur de Mexico (Théâtre du Châtelet) 1980 : Viva Mexico (Théâtre de la Renaissance) 1952 : La Route fleurie opérette de Raymond Vincy, mise en 1981 : Aventure à Monte-Carlo (Théâtre de la Renaissance) scène Max Révol, (Théâtre des Célestins, Théâtre de l'ABC) 1981 : Soleil d'Espagne (Théâtre de la Renaissance) 1953 : Le Soleil de Paris 1981 : La Fête en Camargue (Grand Théâtre de Saint- Étienne) 1954 : À la Jamaïque (Théâtre de la Porte Saint-Martin) 1981 : Vacances au soleil 1954 : La Toison d'Or (Théâtre du Châtelet) 1982 : Le Vagabond tzigane (Théâtre de la Renaissance) 1955 : Méditerranée, musique Francis Lopez, livret Ray- mond Vincy, mise en scène Maurice Lehmann (Théâtre du 1983 : L'Amour à Tahiti (Élysée Montmartre) Châtelet) 1984 : Les Mille et une nuits (Élysée Montmartre) 1956 : El Aguila de Fuego (L'Aigle de Feu) (Théâtre Maravilla, 1985 : Carnaval aux Caraïbes (Élysée Montmartre) à Madrid) 1986 : Le Roi du Pacifique (Élysée Montmartre) 1957 : Tête de Linotte (ABC) 1987 : Fandango (Élysée Montmartre) 1957 : La concion del amor mio (Madrid) 1988 : Aventure à Tahiti (Eldorado) 1958 : S.E. La Embajadora (Théâtre de l'Alcazar, à Madrid) 1988 : Rêve de Vienne (Eldorado) 1958 : Cinq Millions Comptant 1989 : La Marseillaise (Eldorado) 1959 : Le Secret de Marco Polo (Théâtre du Châtelet) 1989 : La Belle Otero (Eldorado) 1960 : Visa pour l'amour (Théâtre de la Gaîté-Lyrique) 1990 : Porto Rico (Eldorado) 1960 : Dix Millions Cash (Théâtre de la Porte Saint-Martin) 1991 : Sissi (Eldorado) 1963 : Le Temps des Guitares (ABC) 1993 : Les Belles et le gitan (Eldorado) 1963 : Cristobal le Magnifique opérette, musique Francis Lopez, livret Raymond Vincy, mise en scène Guy Lauzin, (Théâtre de l'Européen) Le Chanteur de Mexico Le Chanteur de Mexico Luis Mariano 5 EN SAVOIR PLUS... PISTES D’ÉTUDES : - L’Espagne traditionnelle - L’opérette [«L’opérette est une fille de l’opéra-comique ayant mal tourné, mais les filles qui tour- nent mal ne sont pas toujours sans agrément.» - Camille Saint-Saëns] - Le cinéma des années 40 [Exposition virtuelle «Tournages : Paris, Berlin, Hollywood » de la ciné- mathèque française] LA CRÉATION Un miracle de Noël [par Rodrigo Lopez] « Mon père avait tout juste 29 ans lorsqu’il fut engagé par Castille, directeur de Bobino pour présenter son tour de chant sur la scène du music-hall de la rue de la Gaîté. Un soir de novembre 45, Laurallier, directeur d’un théâtre voisin, le Ca- sino Montparnasse, fit irruption dans sa loge. La vedette féminine qui devait assurer son spectacle de fin d’année était tombée malade.
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