Sradivari MUSÉE DE LA MUSIQUE PARIS HECTOR BERLIOZ SYMPHONIE FANTASTIQUE JEAN-FRANÇOIS MARIE-JOSÈPHE HEISSER JUDE PIANO VIS-À-VIS PLEYEL 1928 FRANZ LISZT HECTOR BERLIOZ (1803-1869) SYMPHONIE FANTASTIQUE, OP. 14 Épisode de la vie d’un artiste, en 5 parties Transcription pour deux pianos par Jean-François Heisser 1 | 1. Rêveries - Passions 14’42 2 | 2. Un bal 6’09 3 | 3. Scène aux champs 14’22 4 | 4. Marche au supplice 6’41 5 | 5. Songe d'une nuit de sabbat 10’34 © Jean-François Heisser, 2018 JEAN-FRANÇOIS HEISSER & MARIE-JOSÈPHE JUDE piano vis-à-vis Pleyel, Paris 1928 collection du Musée national de la musique, E.983.3.1 Sradivari LE GRAND INSTRUMENTARIUM MUSÉE DE LA MUSIQUE PARIS La Philharmonie de Paris a ouvert ses portes en janvier 2015 sur le Parc de la Villette. Dotée de The Philharmonie de Paris opened its doors in January of 2015 at the very edge of the Parc de la Villette. plusieurs salles de concerts, d’un Musée de la musique, de deux espaces d’expositions temporaires, Comprising several concert venues, a Museum of Music, two flexible-use exhibit halls, a media library, d’une médiathèque et de nombreux espaces pédagogiques, elle définit un projet inédit qui fédère and ample educational facilities, it forms a pioneering project to present music in the context of live autour de la musique, le concert, le patrimoine, la pédagogie, la recherche et l’édition d’ouvrages. performance, historic preservation, instruction, research, and publishing. La création d’une série de disques à partir de la prestigieuse collection d’instruments historiques Creating a series of recordings which highlight the prestigious collection of historical instruments du Musée de la musique s’inscrit dans ce projet, pour élargir encore l’universalité d’actions de la housed at the Museum of Music is another part of the overall project, to broaden access to the Philharmonie au champ de l’édition discographique et des musiques numériques. Philharmonie’s activities via the distribution of physical and digital releases. C’est aussi pour nous, Musée de la musique, l’opportunité de mettre l’accent sur la dimension sonore For us at the Museum of Music, this was also an opportunity to focus on the audible aspect of our de notre patrimoine. Riche de plus de 7000 œuvres et instruments, notre collection se veut résolument cultural heritage. Numbering more than 7,000 artefacts and instruments, our collection is destined to vivante, animée par des activités scientifiques et culturelles qui approchent l’objet musical comme evolve, driven by scientific and cultural inquiry which considers each piece as both a priceless material trésor matériel et sonore. Depuis vingt ans, conservateurs, chercheurs, restaurateurs et pédagogues object and a sonic treasure. For the past 20 years, museum curators, conservators, researchers, and approfondissent la question de la restitution du son historique des instruments conservés et de sa educators have delved into the challenges of bringing historical instruments into playable condition and diffusion auprès du grand public. Pas un jour sans concert, sans projet scientifique ou culturel misant sharing their sound with a wide audience. Not a day goes by without a live performance or a scholarly sur l’expérience directe et sensible de la musique. presentation intended to give one a direct and tangible experience of the music and its cultural context. S’engager avec harmonia mundi dans cette aventure discographique était pour nous une évidence To have harmonia mundi as our partner in this discographic venture was an obvious choice as well autant qu’une formidable opportunité car nous retrouvons dans la ligne éditoriale de cette maison, as a splendid opportunity. Most notably, in the label’s philosophy, and in its leadership, we found a comme dans l’équipe qui l’anime, des qualités qui nous tiennent à cœur : la force d’invention cherished quality: the capacity to be guided by the historical and audible legacy of old instruments in de projets aussi audacieux qu’accessibles ; la clairvoyance pour leur associer des personnalités order to discover what light they can shed in the present on our way of being and feeling. musicales artistiquement et humainement engagées ; et la capacité de s’émouvoir de l’histoire et de Volume 2 in this series features another of our priceless treasures, the Pleyel ‘vis-à-vis’ grand piano, son patrimoine sonore pour ce qu’ils dévoilent au présent de notre condition et de notre sensibilité. which we have entrusted to the multi-talented duo of Marie-Josèphe Jude and Jean-François Heisser. Pour le deuxième opus de cette collection, nous confions l’un des trésors de notre collection, le These outstanding performers ‘face off’ in Heisser’s own transcription of Berlioz’s Symphonie piano vis-à-vis Pleyel, à deux grands artistes, Marie-Josèphe Jude et Jean-François Heisser pour un fantastique. The honour of hearing our rare instrument deployed in this endeavour to translate the face-à-face talentueux dédié à Berlioz et à sa Symphonie fantastique. Que cet instrument serve composer’s orchestral imagination to the keyboard, also serves to confirm the vibrancy of our collection. l’ambition de Jean-François Heisser de redéployer, par la transcription, l’imaginaire orchestral de cette œuvre, nous honore et confirme la dimension vivante de notre collection. MARIE-PAULINE MARTIN MARIE-PAULINE MARTIN Director of the Museum of Music Directrice du Musée de la musique Translation: Mike Sklansky TRACKS 3 PLAGES CD transcription de la Symphonie fantastique pour deux pianos a été entreprise il y a une trentaine Pour des raisons multiples (musicales d’abord, mais aussi sociologiques et liées au développement du récital – d’années. Il est étonnant que Liszt ait fait une transcription pour piano solo de cette œuvre et qu’il inventé par Liszt – ou parfois seulement pratiques), il y a eu énormément de réductions de l’orchestre vers le piano. Il Cette e n’ait pas utilisé les ressources de deux pianos, comme il l’a fait pour d’autres pièces symphoniques de grande faut dire qu’au xix siècle, le piano peut beaucoup. Berlioz l’affirme dans la présentation qu’il en fait dans son fameux envergure – telle que la Neuvième Symphonie de Beethoven par exemple. Plusieurs versions pour quatre mains ont traité : “Le piano, au point de perfectionnement où nos habiles facteurs l’ont porté aujourd’hui, peut être considéré été réalisées à l’époque romantique, notamment celle de Charles Bannelier, une version très fidèle à l’œuvre originale. sous un double point de vue : comme instrument d’orchestre ou comme étant lui-même un petit orchestre complet.” Alors pourquoi avoir entrepris cette extension aux deux claviers ? Il ne s’agit pas, comme on le voit parfois aujourd’hui, Les évolutions et modifications mécaniques, les inventions techniques de facteurs concurrents et déjà engagés dans d’ “accommoder” des quatre mains périlleux sur deux instruments – comme Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky la course aux brevets, l’audace et le génie du meilleur d’entre eux, le Français Sébastien Érard (mettant au point la ou la Rapsodie espagnole de Maurice Ravel –, mais de repenser la musique en fonction d’un univers sonore élargi, possible répétition d’une même note à une rapidité inouïe grâce au double échappement), ont permis la prolifération de se servir des multiples possibilités qu’offrent deux claviers : ce travail d’extension éclaire la polyphonie, permet des œuvres symphoniques réduites ou transcrites – le mot est plus joli et une transcription réussie n’a rien d’une e une recherche de timbres combinée sur les mêmes registres, et profite bien sûr d’une utilisation indépendante de la réduction au sens où on l’entend péjorativement… Ainsi, tout au long du xix , le répertoire symphonique se retrouve pédale. systématiquement transcrit pour le piano seul, et régulièrement à quatre mains, ou encore à deux pianos dont les possibilités ne sont pas doubles mais au carré une fois les transcripteurs libérés des problèmes de registres et les Berlioz est l’un des rares compositeurs de l’époque moderne à n’avoir jamais pensé “piano”. Si l’idée d’entendre “la” pianistes libérés du tout ou rien des pédales et des enchevêtrements de doigts dans des espaces contraints. Symphonie fantastique au piano relève peut-être du “cabinet de curiosités”, nous espérons néanmoins que ce disque attirera l’attention sur nombre de détails parfois gommés par la flamboyance de l’orchestre. La Symphonie fantastique de Berlioz n’a donc pas échappé à cette vogue. Mieux encore, elle est la première grande symphonie transcrite pour piano (à deux mains) par Liszt, dès 1834, bien avant d’engager sa gigantesque entreprise de Le piano vis-à-vis Pleyel de 1928 du Musée de la musique de la Philharmonie de Paris s’est imposé à nous pour transcription des symphonies de Beethoven (entre 1838 et une première intégrale publiée en 1865). Cela est d’autant cet enregistrement. En parfait état mécanique, cet instrument rare permet de retrouver la sonorité claire des grands plus notable que la volonté de transcrire la Fantastique ne sert pas tant au plaisir de diffuser une œuvre déjà connue pianos français du début du siècle dernier. L’ampleur de la symphonie pourrait laisser supposer que l’on ait besoin qu’à militer pour la reconnaissance de son compositeur ; Berlioz n’ayant pas la reconnaissance qu’il mérite malgré de grands modèles de concert pour se mesurer à l’orchestre. Ici le projet est bien différent : les deux quarts de queue l’événement de la création de sa symphonie le 5 décembre 1830 à Paris (c’est d’ailleurs l’occasion du début de l’amitié emboîtés offrent une vision plus analytique, et favorisent l’osmose d’un son global développé par une caisse de avec Liszt), et malgré le triomphe de sa reprise en 1832 (dans une version remaniée par le compositeur après son résonance commune aux deux instruments.
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