Document généré le 27 sept. 2021 06:18 Québec français Tous les goûts sont dans la nature Le festival d’été internationale de Québec 1994 Roger Chamberland Questions de réforme : le primaire et le collégial Numéro 95, automne 1994 URI : https://id.erudit.org/iderudit/44413ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Publications Québec français ISSN 0316-2052 (imprimé) 1923-5119 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Chamberland, R. (1994). Tous les goûts sont dans la nature : le festival d’été internationale de Québec 1994. Québec français, (95), 97–98. Tous droits réservés © Les Publications Québec français, 1994 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Roger CHAMBERLAND TOUS LES GOÛTS SONT DANS LA NATURE LE FESTIVAL D'ÉTÉ INTERNATIONAL DE QUÉBEC 994 Le Festival d'été international de Québec est le Festival a misé sur des valeurs sûres, sans contredit l'une des plus grandes mani­ question d'assurer un financement adéquat festations musicales à se tenir durant le mois devant le retrait anticipé, total ou partiel, de juillet. L'éclectisme de sa programmation d'organismes de soutien. Certains commen­ montre bien le souci qu'ont les organisateurs tateurs, je pense à François Bilodeau de Voir à rejoindre un public très large ; musique Québec, n'hésite pas à considérer cette pro­ classique, country, folklore, chanson franco­ grammation comme un florilège des meilleurs phone, rock, worldbeat, chacun y trouve son spectacles présentés à Québec cette année, compte. Si le volet musical est important, le si l'on pense à Diane Dufresne, Daniel Bélan­ Difficile de manquer son coup lorsque l'on secteur des amuseurs publics joue tout de ger, Sylvain Lelièvre, Luc de LarocheUière ou capitalise sur des grands noms ou sur des même un rôle essentiel puisqu'il sert à créer, Robert Charlebois à qui l'on a remis le Prix vedettes montantes qui ont été plébiscitées la journée durant, cette ambiance de fête qui Miroir Hommage en reconnaissance de son récemment. Les prestations de ces artistes anime la capitale. Cette année, côté musical, apport artistique à la chanson francophone. ont été à la hauteur des attentes du public et, pour certains, elles ont permis de faire le pont entre les diverses généra­ LE JURY • LES PRIX tions qui fréquentent ce genre d'évé­ nement. Charlebois, Dufresne et, dans 'est à l'Instigation du Président une moindre mesure, Lelièvre, font du jury, CharlÉlie Couture, que partie des artistes établis qui roulent l'on a rebaptisé les divers prix leur bosse depuis plus de vingt ans et C que plusieurs jeunes connaissent que en leur ajoutant le qualificatif « Miroir » de fraîche date. Bélanger et de pour signifier qu'Us sont « le reflet de LarocheUière, pour leur part, repré­ l'actualité chantée ». Pour laur donner sentent la relève et sont les dignes plus de panache, ce même président a successeurs des précédents. Pas façonné, en quelques jours à peina, une étonnant, par ailleurs, que le premier œuvre d'art à partir de miroirs qu'il a ait reçu le Prix Miroir Radio Énergie remise à chaque lauréat. Cette année, le du spectacle le plus populaire puis­ jury était composé de Madame Cyrille qu'il est, depuis plus de deux ans, sur Schnyder, des Spectacles onésiens de toutes les scènes avec un seul disque Genève, de Souleymane Coutibaly, de la en poche. Du disque à la scène, il y a une Radiodiffusion nationale de la Côte adaptation obligée que certains artis­ d'Ivoire, de Jean-Claude Doyen, tes n'arrivent pas à maîtriser ou, au manager de l'agence artistique Tour de contraire, s'en acquittent avec un rare Force de Belgique, de Pierre Flynn artiste brio. De ce point de vue, les découver­ québécois et de Frederick Jérôme, tes, en effet, ont été plutôt rares ; directeur artistique du Casino de Paris. après un passage plutôt désastreux en salle il y a plus de sept ans, les Rita CharlÉlie Couture, le président du jury. Mitsouko sont venus remporter le Prix Miroir de la meilleure prestation QUÉBICfrançais • AUTOMNE 1994 «NUMÉRO95 97 sur scène et pour cause ! Une musique in­ mière reconnaissance officielle qu'il reçoit au une forme d'hyprocrisie maligne où, tout en ventive, des textes bien tournés et, surtout, Québec. Autre spectacle payant d'un chan­ arrosant les ondes de publicité et pavoisant une présence sur scène de Catherine Ringer teur important, Alain Souchon qui s'est pro­ les divers sites pour se donner bonne cons­ qui, sans forcer, a réussi à faire lever la foule, duit sur la scène du Capitole. cience, on maintient inlassablement une pro­ même celle de l'avant-scène réputée pour Il y eut encore Yves Duteil, Daniel Lavoie, grammation qui a bien peu à voir avec ce qui son apathie chronique. Fort de leur plus la Bottine souriante, qui a remporté le Prix se passe à Québec. Question de créneaux récent album, Système D, les Rita Mitsouko Miroir spécial du jury, la Bande magnétik, invoque-t-on comme si la culture populaire ont interprété quelques pièces de ce disque Axelle Red, Daran et les Chaises, Zébulon, I des jeunes, qui sont les plus consomma­ auxquelles ils ont adjoint les chansons qui Muvrini, unetroupes'inscrivantdanslesillage teurs de radio, se limitait à un seul style ont marqué leur carrière (« Marcia Baila », de Petro Guelfucci, sans oublier une pro­ musical, anglo-américain de surcroît. Dans « Andy », « C'est comme ça », etc.). Remar­ grammation classique avec, en tête, Julia les faits, le public du Festival d'été est suffi­ quable aussi le spectacle de la française Migenes, et le groupe Tablatura, des Japo­ samment diversifié et composé de tous les d'origine brésilienne Mônica Passos malgré nais qui interprètent de la musique médié­ groupes d'âge pour justifier un plus large le créneau horaire où on l'avait placée (sa­ vale. Fort d'une telle programmation, le Fes­ éventail musical sur les ondes. À défaut de medi à 13 heures) ; une voix singulière et un tival d'été international de Québec a connu proposer d'autres styles de musique, on rapport d'adresse au public qui a su captiver l'une de ses plus fortes assistance malgré le favorise une paresse intellectuelle et on tue et charmer par l'humour et le côté frondeur. mauvais temps et les températures fraîches. toute curiosité esthétique qui est pourtant au N'eut été de la surprise (désagréable ?!) de La marque de commerce de ce festival de­ cœur de l'évolution artistique. Salif Keita en première partie qui, pendant meure toujours lachanson francophone, peu Cette situation est déplorable puisque ce plus d'une heure, a joué au jeune premier, le importe la forme musicale qu'elle emprunte : sont toujou rs les vedettes, les artistes établis spectacle de Youssou N'Dour aurait laissé sa rock, folklorique, country, chansonnière ou qui bénéficient du support radio sans que la marque comme lors de son dernier passage autre. Maisen marge decetévénementqu'est relève ait sa place au soleil. Néanmoins, le en 1987. Mais le temps frais et la présence de le Festival d'été, on peut s'interroger très Festival d'été international de Québec par­ Keita en auront découragé plus d'un en plus sérieusement sur la fonction sociale de la vient bon an, mal an, àtirerson épingledu jeu d'écourter son spectacle. Dommage. Mais ce radio qui, visiblement, se cantonne au pal­ et s'avère, dans certains cas, le tremplin pour contretemps n'a pas empêché Youssou marès des succès anglo-américains tout en la carrière de jeunes artistes boudés par la N'Dour de remporter le Prix Miroir de l'es­ faisant la promotion du Festival d'été. Il y a là radio. pace francophone. Côté country, Julie Lebon et Gildor Roy ont réussi à gagner leur public : pour la Andrée Le bai Ily première, c'est la sincérité et la beauté de la voix qui ont séduit tandis que le second, bien LES CONTES LES CONTES appuyé par ses musiciens, a offert un tour de DU CI [AI.IN chant digne des meilleures soirées country- DU CHALIN rock. Forte de son discours direct et sans Des contes qui parlent des prétention, la chanson de Gildor Roy raconte îles Saint-Pierre et Miquelon les mêmes histoires que celles que l'on re­ avec des accents vrais Ul trouve dans le répertoire de la chanson dite à sauront émouvoir tous. 1les texte. enfants. Autre scène, autre public. Le volet « Vol de nuit », réservé exclusivement à la chanson francophone, avec en vedette : Juliette, -dont je parlais dans le dernier numéro- qui, en CHRISTOPHE CARTIER spectacle, défend bien son titre de « Diva rabelaisienne «comme on la surnomme dans DE LA NOISETTE le programme, Philippe Léotard, qui s'est dit NOUNOURS permis un hommage à Léo Ferré alors que plusieurs auraient préféré qu'il s'en tienne d'Antonine Maillet plutôt à ses propres compositions, et Plume L'histoire d'une belle Latraverse qui a su renouvelerson répertoire amitié magnifiquement alors qu'une partie de son public s'accroche racontée par l'auteur de encore à son image d'enfant terrible dont il Pélagie-la- Charrette. aimerait bien se défaire. Mais le jury a su reconnaître le talent de Plume et lui a décerné La littérature d'aujourd'hui le Prix Miroir de la chanson d'expression française qui est, soit dit en passant, la pre­ LEMEAC 98 QUtBtCfrançais • AUTOMNE 1994 • NUMÉRO 95 .
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