Catherine Arlaud (dir.) Lyon, les dessous de la Presqu'île Bourse, République, Célestins, Terreaux, Sites Lyon Parc Auto Alpara Introduction DOI : 10.4000/books.alpara.1849 Éditeur : Alpara Lieu d’édition : Lyon Année d’édition : 2000 Date de mise en ligne : 2 juin 2016 Collection : DARA EAN électronique : 9782916125374 http://books.openedition.org Référence électronique Introduction In : Lyon, les dessous de la Presqu'île : Bourse, République, Célestins, Terreaux, Sites Lyon Parc Auto [en ligne]. Lyon : Alpara, 2000 (généré le 21 septembre 2021). Disponible sur Internet : <http:// books.openedition.org/alpara/1849>. ISBN : 9782916125374. DOI : https://doi.org/10.4000/ books.alpara.1849. Ce document a été généré automatiquement le 21 septembre 2021. Il est issu d’une numérisation par reconnaissance optique de caractères. Introduction 1 Introduction La compréhension de l'évolution de la ville passe d'abord par celle de l'hydrologie et de son évolution. Brian Ayers 2- Carte des formations quaternaires (région lyonnaise) D'après Mandier 1988. Réalisation O. Franc Lyon, les dessous de la Presqu'île Introduction 2 1 La morphologie de la région lyonnaise est hétérogène, car elle comprend quatre ensembles géologiques au coeur desquels s'inscrit la confluence Rhône-Saône (fig. 1,2). • à l'ouest, le rebord du Massif Central est représenté par le plateau lyonnais : les terrains cristallins et cristallophylliens sont à une altitude voisine de 300 m. Ce replat d'érosion est entamé par des rivières guidées par des directions structurales. Sur la bordure de ce massif ancien, des buttes témoins comme le Mont d'Or ou des plateaux effondrés comme le BasBeaujolais, sont les restes des terrains sédimentaires qui recouvraient le Massif Central à l'ère secondaire ; • au nord-est, le plateau de la Dombe est formé de terrains tertiaires horizontaux, recouverts uniformément d'un manteau morainique. Haut de 300 m, il domine par une côtière les cours d'eau actuels, l'Ain, la Saône et le Rhône ; • au sud-est, le Bas-Dauphiné est un vaste ensemble de collines tertiaires recouvertes par les formations glaciaires et fluvio-glaciaires du Quaternaire. Le cadre géographique 2 La ville de Lyon s'inscrit dans ce carrefour géographique où la Saône est venue confluer tardivement avec le Rhône, au début de l'Holocène. La Saône, rivière de plaine au régime océanique, se caractérise par une hydrologie contrastée, avec de hautes eaux d'hiver et des étiages d'été. Sa pente moyenne, son lit fixe et peu large ont été très tôt des paramètres favorables à son franchissement, puis à la navigation. A l'entrée de la ville, elle présente une vallée dans l'ensemble encaissée, marquée par le défilé de l'Homme de la Roche entre les deux plateaux (Fourvière et Croix-Rousse), lieu possible de traversée. Le Rhône, au contraire, torrent montagnard, présente un vaste lit, large de plus de 10 km, et de hautes eaux printanières. Sa pente est dix fois supérieure à celle de la Saône et si leurs débits actuels sont sensiblement les mêmes, la vitesse des crues du Rhône est si forte qu'elle rend ses inondations souvent dangereuses. A Lyon, ce fleuve alpin restera longtemps un obstacle, une frontière et sera franchi par un ouvrage uniquement au XIIe s. (actuel pont de la Guillotière). 3 Ces deux cours d'eau isolent actuellement une bande de terre longue de 4,25 km et large en moyenne de 700 m. Appelée Presqu'île, cette plaine alluviale, dont l'altitude est comprise entre 171 m en amont et 167 m en aval, est dominée au nord par la colline1 de la Croix-Rousse qui culmine à 252 m, témoin méridional du plateau des Dombes (fig. 3). La colline de Fourvière domine en rive droite de la Saône à 300 m d'altitude (terminaison orientale du plateau lyonnais). En rive gauche du Rhône, s'étend la large plaine alluviale, jusqu'aux terrasses fluvioglaciaires de l'Est lyonnais. Le site de confluence sera définitivement fixé au XVIIIe s. lors des grands aménagements dirigés par Perrache (1776). Les quatre sites présentés ici sont localisés sur cette Presqu'île (fig. 4) (voir annexe : Plan de la ville de Lyon avec les quatre fouilles archéologiques) soit d'amont en aval : le site de la place des Terreaux, celui de la place de la Bourse, puis de la place de la République et enfin le site de la place des Célestins proche de la rive gauche de la Saône actuelle. Lyon, les dessous de la Presqu'île Introduction 3 3- Plan topographique de la ville de Lyon avec les chantiers archéologiques L'historiographie de la presqu'île 4 Depuis environ 1840, il existe une forte tradition locale de recherche sur la question des cours d'eau dans l'agglomération lyonnaise, la ville dite aussi « aux deux collines ». S'il est vrai que la présence du Rhône et de la Saône, comme celle des reliefs dominants, marquent très fortement le paysage urbain, des aménagements réalisés au XIXe s. ont contribué à entretenir un intérêt soutenu pour l'histoire de ces éléments naturels. Les travaux de l'ingénieur Perrache, qui ont repoussé le confluent plus au sud, les constructions ou reconstructions de ponts, l'aménagement des quais, les endiguements... témoignent du rôle directeur des cours d'eau dans l'urbanisation de la ville. 5 Très tôt les archéologues ont pensé que le confluent avait eu un impact fort sur l'implantation humaine. Leur démarche a malheureusement été ralentie par un fort déterminisme géographique : le choix de ce site considéré comme idyllique pour une occupation n'était pas remis en question, "l'acropole de Fourvière" décrite par Strabon ou encore le "berceau de ville" défini par Vidal de la Blache, géographe moderne, en sont des illustrations. Les différents chercheurs n'ont pas moins systématiquement pris en compte le problème de la topographie, notamment du site de confluence. Les hypothèses sur la topographie antique jusqu'à 1982 6 Tous les auteurs s'accordent pour reconnaître une confluence principale, en aval du quartier d'Ainay (au nord de l'actuelle place Carnot). Mais sur cette Presqu'île ainsi Lyon, les dessous de la Presqu'île Introduction 4 définie, de nombreux tracés de confluence secondaire, en amont, sont supposés selon les auteurs. 7 En 1846, F. Artaud pose les premières hypothèses et propose un site de confluence au pied de la colline de la CroixRousse, bras qui aurait été ensuite recreusé par l'homme à l'époque antique afin de créer un canal de communication entre les deux cours d'eau (Artaud 1846 : 194). Par ailleurs, cet auteur interprète la découverte d'éléments de construction, rue Mercière, localisée à proximité de la rive gauche de la Saône, comme étant les témoins d'un quai antique qui limiterait l'extension de la rivière en rive gauche vers la Presqu'île. La plupart des hypothèses (fig. 5) qui vont suivre au sujet de la configuration des terres basses de la ville, appelée Presqu'île, s'appuient sur l'existence de ce quai, qui n'a jamais été confirmée depuis2 De plus, il identifie un mur antique en travers de la Saône entre le pont Bonaparte et l'ancien pont Volant. 5- Les différentes hypothèses de confluence à Lyon D'après Desbat 1982 8 En 1881, B. Vermorel critique le passage d'un bras du Rhône au pied de la colline de la Croix-Rousse. La présence de l'enrochement granitique en forme de promontoire situé au niveau de la place Tolozan, aurait obligé le Rhône à faire un coude en direction de l'ouest. De même, il n'imagine pas un canal entre les deux cours d'eau ; long d'environ 650 m, il aurait présenté un dénivelé de 1,90 m, créant un courant, compte tenu de la différence du niveau d'étiage entre le Rhône et la Saône. 9 A. Allmer et P. Dissard (1887-1888) reprennent l'hypothèse d'un canal au pied de la colline de la Croix-Rousse entre les deux cours d'eau. Au sud du quai supposé par Artaud, ils situent un bras de la Saône qui aurait conflué avec le Rhône au sud-est, Lyon, les dessous de la Presqu'île Introduction 5 confluence qui isolerait l'île dite d'Ainay jusqu'à la confluence principale en aval (fig. 5A). 10 A. Steyert (1895) exclut l'existence d'un canal entre Rhône et Saône en amont, à l'époque antique. Il confirme, en revanche, au pied du plateau de la Croix-Rousse, la présence d'habitations ; plusieurs dormi ont été signalées dans ce secteur (rues Sainte- Catherine, Hippolyte Flandrin, de la Paix, d'Algérie, Constantine, à l'angle des rues Commerce-Pouteau. à l'emplacement de l'ancien couvent des sœurs Saint-Charles et sur le rocher de la place Rouville (Steyert 1895 : 275-276). Il étaye l'hypothèse d'un bras du Rhône venant confluer avec la Saône au niveau de la place Bellecour (fig. 5B). Au sud de ce tracé de confluence, l'auteur définit une île "dont le sol domine de 1,50 m celui de la Presqu'île" appelée île d'Ainay. Le sol antique de cette île était de 3 à 4 m au- dessous du sol moderne mais à l'abri des inondations, puisque le Rhône pour cette époque était " de 5 mètres inférieur à son niveau actuel...". Il affirme que "c'est à partir du VIe s. que, le lit du Rhône s'étant progressivement ensablé, les eaux ont commencé à ravager la ville basse de leurs invasions périodiques." (op. cit. : 278 et 282). 11 M. Audin propose un bras du Rhône qui traverse la Presqu'île en direction de la Saône, selon un axe quasiment perpendiculaire (1919) (fig.
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