Descriptions Du Site Un Domaine De Six Hectares Comprenant

Descriptions Du Site Un Domaine De Six Hectares Comprenant

Descriptions du site Un domaine de six hectares comprenant : - Le bâtiment du haut fourneau - La halle à charbon - Des espaces extérieurs avec un parcours le long des biefs Actualité du site Ouverture au public prévue en juin 2003 : - le bâtiment du haut fourneau : muséographie avec effets de son et lumière pour mettre le visiteur dans l’ambiance d’une coulée de fonte ; - la halle à charbon, divisée en trois parties : • l’accueil, une boutique, une cafétéria ; • une exposition interactive sur la fonderie et des aquariums ; • une salle d’accueil pour groupe Contacts pour une éventuelle visite - Communauté de Communes des crêtes préardennaises, rue prairie, 08430 POIX TERRON 03 24 35 22 22 - Accueil sur le site du haut fourneau, rue du fourneau, 08160 VENDRESSE Le haut fourneau de Vendresse Le haut fourneau de Vendresse est le seul haut fourneau qui subsiste dans le département des Ardennes. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1972. Construit sous sa forme actuelle entre 1822 et 1824 par Nicolas Gendarme, il occupe un site dédié à la production du fer depuis la deuxième moitié du XVIème siècle. D’après des notes prises en 1764, il est situé sur une fontaine et peut fonctionner sept à huit mois de l’année. Le bois vient de la forêt de Mazarin, la mine n’est pas très riche, mais se tire à une lieue. Les trois éléments nécessaires au fonctionnement se trouvent donc à proximité : l’eau, le bois et le minerai de fer. A l’époque, environ vingt-six personnes travaillent sur ce site pour y fabriquer quatre-cent soixante-dix tonnes de fonte. En 1816, Jean Nicolas Gendarme [1769-1845], maître de forges de Vrigne aux Bois s’intéresse au haut fourneau. Son objectif était alors d’éliminer la concurrence par l’acquisition des cours d’eau qui représentent la force motrice, et des bois pour approvisionner à bon compte le fourneau. Il lui suffit donc de tenir tous les endroits sur les ruisseaux où peuvent être créées les retenues d’eau. Si en plus il possède de vastes forêts pour approvisionner ses propres fourneaux, cela rend plus cher le bois pour les concurrents qui sont réduits à la faillite. C’est ce qui se passe pour Poulain, l’ancien exploitant du fourneau. La duchesse de Mazarin préfère louer puis vendre à Gendarme le fourneau et la forêt. Poulain doit se retirer des affaires et en 1821, son héritier vend à J.N. Gendarme les forges et le domaine de Boutancourt. En 1818, le haut-fourneau fournissait les forges de Boutancourt, Haraucourt, et Bairon. En 1838, on expédie à Vrigne et Boutancourt, propriétés de Gendarme. Ce dernier a donc réussi son opération. J.N. Gendarme fait reconstruire l’ensemble de l’usine tel qu’on le voit actuellement : le bâtiment du fourneau et la halle à charbon. Façade avant Corps du Haut Fourneau Façade arrière 2 Façade arrière 1 Halle à charbon A partir de 1822, le fourneau est établi dans une halle imposante, éclairée sur les côtés pour une meilleure circulation et une aération suffisante. Cette construction ne modifie en rien la structure de l’activité qui reste traditionnelle. La façade se compose de cinq travées, délimitées par des pilastres. La porte d’entrée est surmontée de l’oculus caractéristique des constructions Gendarme. La halle à charbon est construite à proximité; puis dès 1838, une scierie, une boquerie (synonyme de bocard : broyeur à pilons pour concasser le minerai) et des fours à carboniser. Par ailleurs, Gendarme fait construire des patouillets sur le ruisseau du Donjon en amont de Vendresse. A la mort de J.N. Gendarme, sa fille Mme Camion hérite du haut fourneau et reçoit du préfet en 1853 l’autorisation de maintenir en activité l’usine à fer. L’article 1 du décret en donne la composition : un haut fourneau pour la fusion du minerai de fer au charbon de bois, un bocard à laitiers à 16 pilons, les appareils de soufflerie nécessaires et une scierie. Le décret interdit à Mme Camion toute modification de l’usine sans l’autorisation préalable du gouvernement et l’oblige à maintenir une activité constante. En 1859, Rémy Pauquet est autorisé par décret préfectoral du 26 juillet 1859 à utiliser une chaudière à vapeur, et une machine à vapeur dont la puissance est de quatre chevaux pour servir de moteur à la soufflerie d’un cubilot et au polissage de moulages. Le combustible est la houille ou la tourbe. C’est ce qui permet de conserver l’activité sur le site jusqu’à l’arrêt définitif dans les années 1870. A partir de 1909, les bâtiments servent à accueillir une pisciculture. En 1997, la communauté de communes des Crêtes préardennaises rachète le domaine et réfléchit à l’aménagement du site. La propriété est coupée en deux : une pisciculture privée et un espace touristique autour de l’eau et du haut fourneau. Une scénographie spectacle à l’intérieur du haut fourneau évoque par vidéo-projection sur les murs les gestes du travail du minerai de fer. La halle au charbon accueille une exposition permanente « l’histoire et les techniques de la métallurgie du fer dans les Ardennes » et les extérieurs sont aménagés sur le thème de l’eau et des poissons. Bibliographie La métallurgie du fer dans les Ardennes ( XVI – XIX° s ), Cahiers de l’Inventaire 11 H. Manceau, Témoins du passé, Textes et documents ardennais, Collection l’Automobilisme ardennais, CDDP 1967 Notes sur Vendresse en 1764, Les Ardennes françaises n° 32, 1930 Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, 1869 Robinet, Aux origines de la fortune du maître de forges 1800-1825, Etudes ardennaises n° 33, 1963 Robinet, Note sur les origines du haut-fourneau de Vendresse, Etudes ardennaises n° 45 pp. 10 à 15, 1966 L. Voisin, L’extraction du minerai de fer dans les Ardennes, 1994 Jean-Nicolas Gendarme (1769 – 1845) Né de Jean-Barthélémy Gendarme (1733–1815) et de Marie-Jeanne Camion (1735–1772) fille de Jean Camion, maître ferronnier à Vrigne-aux-Bois, il est le seul fils du couple qui eut également quatre filles. Jean-Nicolas est né à Vrigne-aux-Bois, il s’y marie avec Marie-Catherine Camion, sa cousine germaine ( 769-1845). Ils ont six enfants : Marie Jeanne Gendarme (1789-1861), mariée à Charles Jean Baptiste Céleste Hannonet ; Françoise (1790-1790) ; Marie Marguerite (1794-1876) mariée à Florent Louis Evain ; Jean-Pierre Nicolas (1797-1797) ; Adélaïde (1797-1891) mariée à Pierre Camion ; Charles Adolphe ( pas de renseignements ). Les membres des familles Gendarme, Potoine (deuxième épouse de Jean Barthélémy) et Camion qui unissent leur destinée sont du même niveau social : des bourgeois, commerçants et artisans, propriétaires de leurs biens. Au cours des générations suivantes, ces familles s’allient aux Cunin- Gridaine, Drumeaux, Devillez, Jardinier et Hannonet et font de la vallée de la Meuse et de quelques affluents de Sedan à Revin, un chapelet de cités industrielles à dominante sidérurgique. Propriétaire de nombreux et importants établissements industriels, Jean-Nicolas est déçu de n’avoir que des filles. Il met donc tous ses espoirs dans ses trois gendres, mais seul Hannonet, maître de forges à Couvin est susceptible de lui succéder, or il sombre dans une faillite en 1833. On sait peu de choses sur l’enfance et l’adolescence de Jean-Nicolas. Il ne dépasse pas l’école primaire, mais il est loin d’être sot : il est capable de tenir une conversation et d’écrire une lettre. Il est autodidacte et sait s’enrichir aux contacts des conseils techniques que lui procurent d’abord son père, puis son gendre Hannonet et son neveu Potoine qui sont en grande partie les artisans de sa réussite. Il sait en tout cas administrer et gérer son affaire, comme en témoigne son immense fortune. Il est dynamique : debout souvent à 3 heures du matin, il surveille personnellement les fabrications de ses établissements, parcourt les ateliers et détruit les pièces mal fabriquées. Jean-Nicolas Gendarme est aussi maire de Vrigne (1799-1845) et pendant un certain temps, capitaine de la Garde nationale grâce aux impôts qu’il paie. Il semble que ces occupations lui aient bien servi à obtenir quelques avantages locaux ! L’eau est la principale force motrice utilisable à l’époque : un des grands principes de Gendarme est donc d’empêcher ses concurrents de venir s’installer sur les ruisseaux ardennais où ils auraient pu, en y créant des retenues d’eau, construire de nouveaux établissements métallurgiques ou rénover ceux qui existaient déjà et avaient été abandonnés. Ainsi, entre 1809 et 1826, il achète une bonne douzaine de moulins parmi lesquels ceux de Vrigne-aux-Bois, Gespunsart, Rumel, Lumes, Maraucourt, Boulzicourt, Poix-Terron ; Montigny sur Vence, Villers le Tilleul, Elan. Il utilise les mêmes procédés pour s’approprier les bois nécessaires au travail du fer et de la fonte : le maître de forges qui possède de vastes superficies boisées se trouve dans une situation privilégiée parce que les bois lui reviennent moins cher et parce que cette situation crée une rareté et rend la position des autres industriels difficile. Sa plus belle affaire est l’achat de la forêt de Mazarin (3500 ha). Les domaines achetés pour des raisons professionnelles (bois, moulins…) ou familiales (châteaux) comprennent aussi des fermes et des terres cultivables ; il les loue et les fait exploiter , ce qui lui rapporte beaucoup d’argent. Charles Didier, époux d’Aglaë Hannonet (petite fille de Gendarme), affirmait que Jean-Nicolas était « le marquis de Carabas du département des Ardennes ». On ajoutait par ailleurs que Gendarme pouvait traverser le département des Ardennes d’Est en Ouest sans passer sur le terrain d’autrui en partant de son fief de Vrigne-aux-Bois.

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