MOTU Fait Fonctionner Son Réseau

MOTU Fait Fonctionner Son Réseau

Test de la MOTU 1248 MOTU fait fonctionner son réseau Som m aire [masquer] 1. A Va Bien 2. Naviguons 3. Le grand bleu 4. Mixe avec ton navigateur 5. Benchmarks 6. Conclusion Depuis quelques années maintenant, nous voyons fleurir de nouvelles interfaces audio permettant de construire un réseau audionumérique basé sur de simples connecteurs Ethernet. L’« Audio over Ethernet » (AoE pour les intimes), puisque c’est son nom, est apparu sous différents protocoles chez certains constructeurs connus du milieu de l’audio. MaGIC chez Gibson, SoundGrid chez Waves Audio, Dante chez notamment Focusrite… MOTU a décidé d’intégrer l’AVB (Audio Video Bridging), un format ouvert, dans sa nouvelle gamme d’interfaces Thunderbolt/AVB/USB qui compte déjà 9 références. Nous avons testé la 1248, qui intègre 4 préamplis et le fameux AVB… À première vue, la MOTU 1248 est une interface audionumérique comme nous en testons souvent sur Audiofanzine. Seule la présence d’un connecteur Ethernet permet de déceler l’originalité, à savoir la possibilité d’intégrer l’interface à un réseau AVB. Cool, mais pour quoi faire ? A Va Bien L’AVB, aussi connu sous le nom d’IEEE 802.1BA, est donc un protocole ouvert permettant de gérer des flux audios et vidéos de manière synchronisée et avec une très faible latence (0,625 ms). Dans le cadre des interfaces audionumériques MOTU AVB, le connecteur Ethernet (utilisant des câbles standards CAT-5e ou CAT-6, et donc peu chers et très courants dans le monde informatique) situé au dos de la 1248 permettra de relier plusieurs interfaces AVB entre elles en passant par des sw itchs (MOTU en vend d’ailleurs un doté de 5 ports) et en utilisant des câbles pouvant aller jusqu’à 100 mètres. Bien sûr, il sera aussi possible d’utiliser un réseau Ethernet déjà installé (c’est ce que nous avons fait au bureau) et de profiter pourquoi pas du WiFi pour contrôler les paramètres de l’interface. C’est bien beau tout ça, mais quelles sont les applications concrètes ? En studio, vous pourrez très bien envisager d’installer une interface AVB dans la control room, et une autre dans la cabine de prise. Ainsi, vous n’aurez à faire passer qu’un seul câble entre les deux pièces, et vous pourrez faire transiter n’importe flux audio de l’une à l’autre interface. Le micro situé dans la salle de prise sera ainsi branché sur une interface qui enverra son signal à l’autre interface, elle-même branchée sur un ordinateur en USB ou Thunderbolt qui pourra alors enregistrer le tout sur votre STAN préférée. De même, le playback provenant de votre STAN reçu par l’interface située dans la control room pourra être envoyé à l’autre interface AVB sur laquelle sera branché le casque du musicien. Sur scène, vous pourrez faire la même chose en installant une interface sur scène et une dans la régie. N’importe quel micro situé sur scène sera envoyé en régie et n’importe quel retour provenant de la régie sera envoyé sur scène avec un seul et simple câble Ethernet. Plus simplement, vous pourrez chaîner les différentes interfaces afin d’additionner les entrées et sorties et tout contrôler à partir d’un seul et unique ordinateur, voire une tablette ou un smartphone si votre réseau dispose d’une borne WiFi. Naviguons Afin de tester la 1248, nous l’avons branchée à notre Mac via le connecteur Thunderbolt, et à notre réseau Ethernet déjà en place via la prise idoine et un câble qui trainait par là. Sachez qu’il est aussi possible de brancher l’interface AVB en Ethernet directement à son ordinateur, mais nous souhaitions tester l’accès aux différents paramètres via un iPad et un iPhone. Dans notre configuration, l’audio transitera donc vers notre ordinateur par le connecteur Thunderbolt, et nous accéderons à la table de mixage virtuelle et aux différents paramètres par le réseau, via notre iPad, iPhone ou tout simplement le navigateur de notre Mac. À noter aussi que l’interface est compatible Window s après une mise à jour du firmw are. Cette dernière s’est faite assez simplement, la 1248 ayant accès directement à internet via le réseau, elle s’est mise à jour toute seule comme une grande. Si l’accès aux paramètres de l’interface peut se faire via n’importe quel navigateur (et donc, n’importe quel OS), il existe aussi une application iOS qui offre la même chose qu’un navigateur et garde pour unique avantage le fait qu’elle découvre toute seule les différentes interfaces MOTU AVB situées sur le réseau. Mais avant de plonger dans les paramètres et la console virtuels, faisons le tour du rack. Le grand bleu Presque la moitié de la face avant est occupée par un grand écran bleu, dont la fonction première est de montrer les niveaux des différentes entrées et sorties, analogiques ou numériques. On pourra aussi s’en servir pour naviguer dans les menus de l’interface et rappeler, par exemple, un préset. Tous les encodeurs en face avant sont crantés, sans fin, et permettent de contrôler les gains des 4 préamplis micro intégrés (on a aussi un pad et un 48V), des deux entrées instruments, et les niveaux des deux sorties casques et des sorties Main et Monitor. À l’arrière, c’est bien rempli aussi, avec les 4 entrées micro au format XLR, les 8 entrées et 8 sorties ligne au format Jack TRS et les sorties Main et Monitor au format Jack TRS. Côté numérique, on dispose de 4 connecteurs TOSlink (2 E/S) pour les 2 x 8 canaux ADAT et une E/S S/PDIF en RCA. On termine avec les deux connecteurs BNC pour le Word Clock, la prise USB 2, la prise Thunderbolt (une seule, dommage), et évidemment l’Ethernet pour l’AVB. Ultime bon point : l’alimentation est intégrée. Nous allons maintenant lancer notre navigateur préféré et accéder aux paramètres. Mixe avec ton navigateur Pour nous simplifier la tâche, MOTU nous livre un petit bout de logiciel dont l’unique rôle est de trouver les MOTU AVB disponibles sur le réseau local et d’ouvrir notre navigateur par défaut. On clique sur notre 1248, Safari s’ouvre (eh oui) et nous accédons à la page principale de la configuration de l’interface. La première chose que l’on peut faire est de cliquer sur « Quick Setup » et de choisir parmi les 8 configurations proposées : Audio Interface, Stand-alone Mixer, Interface + Mixer, Live Recording w ith Monitor Mixing, Stage IO, Studio Input Expander, Studio Output Expander et Optical Converter. Cette liste nous démontre bien la polyvalence de l’interface, qui pourra donc être utilisée en studio comme en live, dans la control room ou la régie, sur scène ou dans la pièce de prise. Le choix aura une incidence sur le routing et vous fera gagner quelques précieuses minutes lors de la configuration. Sur la première page on accède aussi aux paramètres classiques : taux d’échantillonnage, mode de l’horloge, et le mode USB (choisir si l’on veut envoyer à l’ordinateur 24 canaux en 192 kHz, 32 en 96 kHz ou 64 en 48 kHz). Chaque E/S analogique dispose d’un TRIM pour régler le niveau, et il sera aussi possible de cacher certaines « banques » d’entrées ou sorties, comme la banque Optical, S/PDIF, ou Phones, par exemple, afin de simplifier les pages suivantes (routing et mixing). La page Routing nous affiche une belle matrice à deux entrées, avec en haut les entrées et à gauche les sorties, physiques ou virtuelles. Certains groupes peuvent se déplier/replier pour faciliter la lisibilité et sur la colonne de gauche, la source est rappelée juste à côté de la sortie toujours pour rendre la compréhension un peu plus aisée. L’utilisateur n’aura plus qu’à cliquer dans la matrice pour envoyer une entrée vers une sortie, et le tour sera joué. Il est à noter que parmi les entrées, on dispose bien sûr des entrées physiques analogiques et numériques, mais aussi des retours provenant de l’ordinateur (USB), et des retours provenant de la console virtuelle interne. Il est ainsi possible de récupérer comme entrée la sortie Main ou Monitor de la table de mix, ou encore un AUX, un Group, la sortie d’une réverbe interne ou encore une entrée « post-fx », donc modifiée par les traitements internes. Pratique pour enregistrer dans son séquenceur à la fois une source traitée et non traitée sur deux pistes différentes. Côté sorties, on dispose aussi de sorties vers l’ordinateur (USB) et vers la table de mixage interne. Si l’interface est en mode AVB, vous disposerez aussi des entrées et sorties AVB (4 « streams » de 8 canaux chacun) directement dans la matrice, afin d’envoyer ou recevoir n’importe quel flux audio de n’importe quelle interface audio située sur le réseau. Vous l’aurez compris, tout est possible avec cette matrice et elle reste finalement assez lisible. Surtout que grâce aux différents présets cités ci-dessus, vous n’aurez a priori pas grand-chose à changer. Du tout bon ! On se garde le meilleur pour la fin avec la console de mixage virtuelle. Cette dernière est vraiment très complète, avec pour chaque tranche un gate, un coupe-bas, un égaliseur 4 bandes paramétriques (à modélisation analogique), un compresseur, un leveler (type LA-2A, sur les groupes et sorties uniquement), un réverbe (disponible en envoi), des envois vers des bus auxiliaires et des groupes. À l’instar de la matrice, il est possible de masquer certaines entrées, groupes ou auxiliaires.

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