CONTEMPORAINMA FILLE DE ANS POURRAIT LE FAIRE L’ARTBRISONS LES MURS ET LES CLICHÉS Rencontrez 10 artistes - Visitez 100 lieux Découvrez une ville différemment ateliershenrydougier.com AFFICHE_10_100_A3_MA_FILLE_V3.indd 1 24/01/2020 15:06 TISTES10 100LIX UN LIVRE + UN GUIDE Le livre – 2 préfaciers évoquent la scène artistique de la ville depuis 50 ans – 10 artistes racontent leur travail, leurs RTITE inspirations et leur rapport à la ville 10 Londres Le guide Visite guidée de 100 lieux clés de la ville + classés par quartier et par discipline, cartes à l'appui 100LIX Michèle Fajtmann Préfaces de Hannah Barry et Daniel Rachel AU CŒUR DE LA CRÉATION CONTEMPORAINE AU CŒUR DE LA CRÉATION SOM- Créée en 2014, la maison dédition les ateliers henry dougier souhaite « raconter » la société contemporaine dans le monde, en donnant la parole aujourdhui à des témoins souvent invisibles et inaudibles : peuples, régions, métiers, catégories sociales ou générationnelles parlent ici de leurs valeurs, de leur mémoire, MAIRE de leur imaginaire, de leur créativité. Notre objectif : briser les murs et les clichés. Avant-propos de l’auteure 6-9 Préface de Daniel Rachel 10-13 Préface de Hannah Barry 14-17 Entretiens avec 10 artistes 18-97 Portraits de 100 lieux clés 98-155 + cartographie par quartier Index des 100 lieux 156-159 01. ENTRE TIE20.NS Eileen Cooper 28. Akram Khan 36. Anna Meredith 44. Yinka Ilori 52. Mary Katrantzou AVEC 60. Ben Eine 68. Amanda Levete 76. Conrad Shawcross 84. Gillian Wearing RTITE10 92. Simon McBurney | Entretien avec Eileen Cooper | 20 21 ileen Cooper grandit à Glossop. Durant sa scolarité, Eelle dessine et est très vite remarquée pour son talent. « Peut-être que cétait ma capacité de concentration qui atti- Eileen Cooper rait lattention. Dessiner, cétait mon échappatoire. Je nai pas que des souvenirs roses de mon enfance. Cétait le Nord de lAngleterre. La guerre était encore dans les esprits. Mes parents se sont mariés très jeunes, ils ont eu rapidement trois Artiste plasticienne enfants et du mal à joindre les deux bouts. Ma mère et ma grand-mère ont eu une grande inuence sur moi. À lécole, www.eileencooper.co.uk jétais toujours remarquée par mes professeurs dart qui me complimentaient et cela ma donné conance. » À 17 ans, elle intègre le collège dAshton-under-Lyne où elle suit un cours de base en art et design. Ensuite, elle se rend à Londres pour étudier dabord à Goldsmiths (de 1971 à 1974), puis au Royal College of Art, sous la supervision de lartiste Peter de Francia (1921-2012). « Jai fait partie de la génération de ceux qui ont eu la chance de bénécier dune subvention du gouvernement. On recevait une somme dargent pour vivre durant nos études. Il ny avait pas de ais de scolarité dans les écoles à cette époque. Je recevais même parfois des compléments, des bourses pour oyager. Mes six années détudes à Londres ont été prises en charge. Jétais la première de ma famille à poursuivre des études supérieures et cela ma donné une certaine indépendance. Je oulais échapper à mon environnement et, à 18 ans, jétais très excitée à lidée Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la Royal Academy of Arts ____ Eileen Cooper est née à Glossop, près de Manchester en 1953. Elle fait partie des artistes guratifs majeurs apparus dans le milieu des années 1980 en Angleterre. Chef de le des femmes peintres de sa génération, elle est élue membre de la Royal Academy en 2001. Quelques années plus tard, elle devient Head of Printmaking aux courtesy of Eileen Cooper © Justin Piperger Royal Academy Schools et, en 2010, elle est la première femme élue Keeper of the Royal Academy depuis sa fondation en 1768. Gemini, Elle occupe ce poste jusquà lété 2017, où elle est commissaire de la « Summer Exhibition ». En 2015, « Hide and Seek », une rétrospective de ses dessins, est organisée à la Royal Academy, qui publie aussi sa monographie. Parallèlement, Eileen Cooper a enseigné durant toute sa carrière, notamment aux Central Saint Martins, Royal College of Art et Royal Academy Schools. En 2016, elle reçoit lordre de lEmpire britannique (OBE) pour sa contribution artistique et à lenseignement des arts. | Entretien avec Eileen Cooper | 26 27 du ballet Gisèle du début jusquà la n. Je suis allée aux répétitions de lEnglish National Ballet et jai dessiné les dan- seurs en mouvement. Je me suis entretenue avec les costumiers. Javais déjà travaillé dans le passé sur des dessins de Léon Bakst [1866-1924, NDA]. Une des ballerines a également posé pour moi dans mon studio à la RA. Jai fait des peintures et gravures sur ce thème. Cétait un très beau projet. » Depuis 2010, elle se rend fréquemment en résidence en France, à Alayrac, où elle a développé une série de col- lages. « Comme je dois oyager avec peu de matériel, jai pris avec moi un système de gravure très élémentaire, beaucoup de Tickling Mummys Toes, courtesy of Eileen Cooper © Justin Piperger papier, des outils, de la gouache, de lencre, du fusain. Il y a une grande table dans le studio et jai commencé à couper des morceaux de la gravure. Ces œuvres allient la gravure et le dessin, et apportent une certaine abstraction à mon travail. Mon travail en bronze est également fort lié à ces collages. » Eileen Cooper a consacré sa vie à lenseignement de lart et a été professeure dans les meilleures institutions londoniennes, toutes de renommée internationale. « Jai en eet remarqué certains changements. Les femmes artistes ont commencé très tôt à explorer des sujets liés à la sexualité, à leur identité féminine. Les hommes avaient du mal à aborder ces sujets. Peut-être le faisaient-ils à travers labstraction comme Baselitz [né en 1938, NDA] ou De Kooning [1904-1997, NDA], mais cest mon interpréta- tion… Cependant, depuis les dernières Je cherche à explorer années, je remarque que les étudiants de nouveaux sujets, masculins sont davantage enclins à tra- de nouveaux matériaux vailler sur des sujets plus autobiographiques : ils explorent leur identité, leur sexualité, leur féminité. Je trouve cela fort inté- ressant. Il y a aussi lémergence dartistes venant de groupes ethniques ou culturels qui étaient jusquici sous-représentés et qui explorent aussi leur identité. Puis, il y a des étudiants plus âgés, ce qui crée un environnement intergénérationnel intéressant. Ces changements sont fascinants. Il y a également les nouvelles technologies qui pénètrent dans le travail. Jy suis très ouverte. Ces jeunes ont grandi en créant de la musique et des lms sur leur ordinateur et cest normal quils développent de nouvelles façons de créer. Il est devenu très dicile pour un jeune artiste de vivre à Londres, davoir un appartement et un studio, un travail à temps partiel et susamment de temps pour développer son art. Cest un vrai combat et cest pour cela que certains quittent Londres pour Berlin, Lisbonne ou des petites villes côtières… Dun autre côté, la créativité est beaucoup plus visible aujourdhui via les réseaux sociaux et les opportunités de collaborations pluridisciplinaires, plus équentes. » | Entretien avec Anna Meredith | 36 37 nna Meredith quitte Londres à lâge de 2 ans pour lÉcosse. Cest là, durant sa scolarité, quelle débute Alapprentissage musical : elle joue de la clarinette et chante Anna Meredith dans une chorale. « À Édimbourg, à lécole publique, on avait un programme musical remarquable et très intense », se souvient-elle. Ce nest que bien plus tard, après des études de musique à luniversité de York, quelle retourne Compositrice, productrice, musicienne vivre dans sa ville natale quelle ne quittera plus. « Je souhaitais poursuivre mes études et certains de mes amis www.annameredith.com avaient choisi le Royal College of Music de Londres. Cest là que jai été acceptée. À cette époque, je ne pensais absolument pas faire ma vie à Londres ! » Poussée déjà par lenvie de créer, elle ne se contente pas de suivre les cours de composition et de fréquenter les salles de concert. « Au Royal College of Music, jai eu énormément de chance de me faire un groupe damis, explique-t-elle. Les cours étaient académiques. Du coup, javais besoin dune autre activité à lextérieur. En 2003, nous avons créé le Camberwell Composers’ Collective. Cela nous a permis de composer pour le plaisir, dexplorer et de jouer. Cette période a été décisive. Je suis dailleurs toujours en contact avec eux et je les appelle lorsque je suis bloquée sur une de mes compositions… » Anna Meredith est très attachée à lart visuel. « Pour moi, le visuel amplie lexpérience sonore », précise-t- elle. Elle aime particulièrement travailler avec sa sœur Eleanor Meredith. Ensemble, elles réalisent de nombreux projets. Cest elle qui a notamment créé les couvertures © Gem Harris des trois albums Varmints, Anno et FIBS distribués par Moshi Moshi. « Nous travaillons super bien ensemble. ____ Née en 1978, à Tufnell Park, quartier du Nord de Londres, Anna Meredith est présente sur tous les onts de la scène musicale. Décrite par le magazine musical Pitchfork comme étant « lun des esprits les plus innovants de la musique britan- nique », sa musique qualiée « dinclassable » mêle instruments électroniques et acoustiques. De formation classique, elle compose pour des grands événements tels que les BBC Proms, la télévi- sion, le cinéma, des campagnes publicitaires et des installations publiques. Sa première musique de lm est réalisée pour une des scènes du lm Dheepan de Jacques Audiard qui a reçu la Palme dor en 2015. Plus récemment, elle compose la musique du lm Eighth Grade (2018) réalisé par lAméricain Bo Burnham. Elle se produit avec diérents orchestres sur la scène internationale et part équemment en tournée avec son groupe de musiciens avec lesquels elle a déjà sorti deux albums.
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