1,60 € DU 1 AU 3 AVRIL 2016 Midi Olympique N° 532 - Espagne 1,70€ - Polynésie - 600 XPF - Suisse 3,10 CHF - Canada 3,99 CAD Toulon - Clermont Toulouse Les retrouvailles ! Tolofua 11 aux Saracens en 2017 27 Week-end Castres, Bordeaux - Racing Le match sous tension du rachat 7 Pro D2 Narbonne- Béziers, c’est chaud ! 13 Super Rugby La quête des Jaguares 25 1,60 € M 00158 - 532 - F: 1,60 E DÉFAITS À BRIVE, LES CASTRAIS DE CHRISTOPHE URIOS DOIVENT S’IMPOSER FACE AU STADE TOULOUSAIN, SAMEDI, S’ILS VEULENT CROIRE À LA QUALIFICATION. EN AVANT, MARCHE ? 2, 3 et 8 Photo Orane Cazalbou 3’:HIKKLF=]UV[U\:?k@f@d@m@a"; 2 VENDREDI 1 AVRIL 2016 - MIDI OLYMPIQUE Une semaine avec... ... le Castres Olympique ● CASTRES - TOULOUSE, SAMEDI 14H45 LES TARNAIS ONT EN LIGNE DE MIRE LA SIXIÈME PLACE QUALIFICATIVE. ELLE PASSE PAR UNE VICTOIRE NETTE FACE À TOULOUSE. Éditorial À CASTRES, TOUT LE MONDE SE DIT PRÊT. Emmanuel MASSICARD [email protected] Poison d’avril MAINTENANT ierre-Yves Revol n’a pas le verbe imagé d’un René Bouscatel et en- core moins le goût de la provoc’ d’un Mourad Boudjellal. Il s’exprime tou- jours avec ses mots : raisonnables et respectueux. Posés. Polis, aussi et Psurtout. Sans « punch line » pour nourrir la chronique et reléguer les questions sportives aux faits divers, mais sans langue de bois. Pour autant, n’imaginez pas son discours dénué de OU JAMAIS sens, vide d’intérêts et privé de messages. Vous Par Simon VALZER question cruciale, les prolongations de contrat. À la reprise, pas moins de feriez fausse route. Avec lui, nul besoin de lire [email protected] dix-neuf joueurs castrais arrivaient au terme de leur engagement, y com- entre les lignes. Chaque chose a son sens, pour pris Caballero : « Oui, je me suis posé des questions. Je voulais rester et fi- qui veut bien prendre la peine de l’entendre... a chose est suffisamment rare pour être soulignée : cette se- nir ma carrière au Castres olympique. J’ai donné mon maximum, et je vais en- A l’aube d’aborder les premiers instants de maine, vous ne lirez ni n’entendrez un seul mot venant de la core le faire pendant deux saisons », souriait le troisième ligne. Mais pas vérités -décisifs- de la saison, le boss du CO part de Christophe Urios. Le manager du Castres olympique son partenaire de toujours, Ibrahim Diarra, dont le dernier match remonte affirme ainsi sans détour le cadre des débats, a décidé de « rester tranquille », selon ses termes, nous invitant au 22 janvier : « Chaque année, on voit partir des amis. Mais là, c’est parti- et ses attentes. Il ne prend pas de pincettes à contacter ses adjoints Joe El Abd et Frédéric Charrier pour culier avec « Ibou » car on se connaît depuis neuf ans. Nous avons vécu tel- pour dessiner le contour de ses exigences et évoquer les considérations technico-tactiques de ce énième lement de choses ensemble… des belles, des moins belles… Bien sûr que ce- mettre l’ensemble de ses hommes, staff et Lderby régional. Pardonnez-nous alors d’emblée ce franc-parler, mais on se la me fait ch… de ne pas le voir jouer. Mais quoiqu’il arrive, on restera joueurs compris, devant leurs responsabilités. fout desdites considérations comme un pilier de Troisième série se fout proches. » Telle est la dure loi du monde professionnel. Un monde qui ne La chose est assez rare pour nous permettre des bienfaits des brocolis sur la performance sportive ! Ce week-end, le Castres supporte pas les excuses que les Castrais, au demeurant, se gardent bien de bien mesurer tous les enjeux de ce Castres- olympique va disputer bien plus qu’un derby. Il va jouer sa saison, point. d’avancer : « Si l’on ne se qualifie pas, ce sera un échec », tranche Alexandre Toulouse qui dépassent largement la dimension La situation est on ne peut plus claire : « Les Toulousains sont à huit points Bias. sportive. devant nous. S’ils passent à douze, il sera délicat de les rattraper, et ce même Le torchon brûlerait presque entre les deux s’il reste des matchs », pose le flanker Alexandre Bias. C’est donc le match MOBILISATION SILENCIEUSE clubs, rivaux régionaux qui se croisent et dé- de la dernière chance, ou presque. Car quoiqu’il arrive samedi, le CO se- Face à ce défi majeur, le staff n’a eu nul besoin de hausser la voix en dé- sormais se toisent. Chez eux comme ailleurs, la ra toujours derrière son adversaire du jour. S’il le domine, il se donnera juste but de semaine. Le talonneur Marc-Antoine Rallier, qui a enchaîné avec « guerre » du recrutement fait rage, piquant le droit de continuer à espérer. A fortiori s’il parvient à le priver d’un point brio les titularisations lors des cinq derniers matchs du CO en témoi- les orgueils. Rien de nouveau sous le soleil, de bonus défensif, et à rattraper un goal-average défavorable de… dix- gne : « Il est inutile de commencer à jouer le match dès le lundi. La pression convenons-en. De tous temps, la question du re- sept points. Impossible, vous dites ? Peut-être… ou pas. montera suffisamment en fin de semaine. Tout le monde dans le groupe est crutement a été source de querelles à l’ombre assez grand pour savoir l’importance de cette rencontre, qui se situe bien de nos clochers. Souvenez-vous de la licence « TOUT LE MONDE A MIS DE L’EAU DANS SON VIN » au-delà d’un simple derby. » La semaine castraise a néanmoins débuté dès rouge promulguée dans les années 80 sous la Après tout, les Castrais ont bien trouvé les ressources pour s’inviter dans dimanche soir dernier. Alors qu’ils étaient tous confortablement assis présidence d’Albert Ferrasse pour empêcher la cette course aux phases finales. Pourtant, nombre d’embûches se dres- dans leur canapé, les Castrais ont reçu le message: une missive du Stade valse des joueurs. C’était au temps de l’abso- saient sur leur chemin, à commencer par une relation staff-groupe à créer toulousain, laquelle prit la forme d’une victoire bonifiée acquise face au lutisme fédéral, de l’amateurisme marron et en un temps record, comme le raconte le flanker Yannick Caballero : « Le Stade français : « Nous n’avons pas regardé le match ensemble, mais nous des enveloppes qui circulaient sous le man- staff a présenté son projet de jeu que nous avons mis en place. Ensuite, le avons bien vu que Toulouse a repris confiance », confirmait le pilier Antoine teau. Avant la libre circulation des hommes et groupe a constaté de lui-même ce qu’il était capable ou non de faire. Nous avons Tichit. Le message haut-garonnais a été reçu haut et clair. Et dès le len- des travailleurs. Avant l’arrêt Bosman et avant alors demandé d’apporter certaines modifications… Au début, c’était sou- demain, le CO s’est remis doucement mais sûrement en ordre de mar- les accords de Cotonou… vent : « Non, on fait comme ça ». Mais maintenant, on nous laisse davantage che. Doucement, car depuis plusieurs semaines, les joueurs castrais bé- D’un extrême à l’autre, le rugby a suivi l’évo- l’opportunité d’exposer nos points de vue ou de justifier nos choix, et c’est néficie d’une après-midi de libre supplémentaire le lundi, afin de mieux lution de la société pour basculer dans un au- très bien ainsi. Tout le monde a donc mis de l’eau dans son vin, mais chacun supporter l’enchaînement des rencontres. Et aussi parce qu’avant de se tre monde, sans aucune forme de retenue. reste à sa place : les membres du staff sont les décideurs. De toute façon, tout quitter, ils ont partagé un moment de détente autour d’un apéritif pour Désormais, clubs et joueurs jonglent avec les le monde veut aller au même endroit, c’est-à-dire dans les six. Nous nous ar- fêter le lundi de Pâques. Une dernière respiration avant que le CO n’en- contrats, les saisons et les projets. Tout se mé- rangeons pour trouver le meilleur moyen d’y arriver tous ensemble. » Autre tre dans sa bulle… ■ lange, se confond et les tensions sont dès lors exacerbées. Castres et Toulouse n’y échappent pas. Opposés sur les dossiers Gray et Fa’asale- le qui retrouveront Tekori au Stade l’an prochain. Rivalité Dos à dos et prêts à se déchirer autour du jeune Antoine Dupont, international -20 ans sous ENTRE LE CASTRES OLYMPIQUE ET LE STADE TOULOUSAIN, C’EST UNE HISTOIRE DE DERBY RÉGIONAL, DE TRANSFUGES CÔTÉ contrat avec le CO mais dragué par les Rouge et Noir. Un cas de divorce pour les deux pré- STAFF ET CÔTÉ JOUEURS ET DE BATAILLES EN COULISSES. sidents (Bouscatel et Revol) qui ne se parlent plus et qui s’évitent. Nous pourrions en rire si l’affaire était un cas isolé qui viendrait pimenter l’avant-match d’un derby de jadis ; un vrai poison d’avril en pleine LIAISONS DANGEREUSES saison et loin de la période des mutations. Ce n’est hélas rien d’autre que le reflet d’un rug- près douze années de nutes… », reprend Caballero, « Nous Christophe Deylaud, auteur de sept ses valises en juin 2013 pour rejoin- by déréglementé, toujours précaire, bercé par rugby pro passées sommes voisins, les Castrais connais- pénalités et un drop. Entré à la place dre le club quadruple champion l’illusion des transferts qui ne lui rapportent fi- dans des clubs exclu- sent bien les Toulousains, et inverse- du talonneur tarnais Christian Batut d’Europe… Arrivé dans l’anonymat nalement pas grand-chose… ■ sivement midi-pyré- ment alors on se chambre beaucoup.
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