En Brocéliande

En Brocéliande

N°84 GlanesEn Brocéliande La halte SNCF de Breteil 1842 Projet Paris/Nantes et ème Rennes/Brest Au 19 siècle, construction 1855 Décret impérial pour la de la ligne Paris/Brest réalisation de la ligne vers Brest En remontant dans le des canaux et des routes royales. 1863 temps il faut se souvenir Pour bien comprendre l’ampleur Mise en service du rôle de Mr Glais de son projet, il faut dire que du tronçon Paris/Montfort de Bizoin. Issu d'une la première ligne de passagers famille de négociants ouverte entre 1830 et 1840 a 1885 en toiles de la région été celle de St Etienne/Lyon sur La ligne de Loudéac. Alexandre 58 km. Glais Bizoin était donc est complète dit « Glais-Bizoin » fait partie très à la pointe de la modernité jusqu'à Brest E de ces personnages qui ont et du progrès. Une douzaine 1931 joué un rôle déterminant dans de lignes seulement seront Le Conseil l'histoire de notre région. Il a construites dans la décennie… municipal de en effet grandement contribué Le 7 avril 1855 un décret impérial Breteil souhaite, à l'arrivée du train jusqu'à la concède à la Compagnie des pour la première pointe Bretagne et donc au chemins de fer de l’Ouest le fois, un arrêt développement de la péninsule. « prolongement de Rennes à 1979 Il fut élu député des Côtes- Brest ». La ligne est ouverte Le maire signe du-Nord sous quatre régimes entre 1863 et 1885. La station de une convention différents, de 1831 à 1870, mais Montfort-sur-Meu est mise en avec la SNCF pour toujours il prit place sur les bancs service le 7 septembre 1863. l'aménagement de la gauche d’alors. Dès les Le train passe à travers de de la halte de Breteil années 1830, il se passionne pour la commune de Breteil qui le chemin de fer. s’en soucie peu. En 1894 la 1980 En 1842 le principe d'une ligne commune de St Gilles propose En juin, allant de Paris à Nantes, via la construction d’une halte à la inauguration Tours, est adopté. Mais notre Pierre Blanche et celle de Breteil officielle député dépose un amendement aux Sentiers… Faute d’accord « pour une ligne sur l'Océan, via fi nancier rien n’aboutit*. Versailles, Rennes et Brest ». Il Dates doit batailler ferme, notamment clés contre le rapporteur de la loi, Jules Dufaure, qui estime que les Bretons peuvent se contenter N°84 GlanesEn Brocéliande Au Folgoët, foire hebdomadaire vers 1900 Début 20ème siècle, Un rôle économique Dans le premier tiers jour, on ne voit pas le danger. Il ème du XXème siècle, la gare attelle la petite calèche à deux Dans la deuxième moitié du 20 siècle, de Montfort devient un roues et fouette cocher vers la atout économique. On campagne. Il arrive au passage exporte des pommes à niveau quand un avion allié le transport des passagers jusqu’en Allemagne surgit et mitraille un train qui pour faire du jus. arrive. Le cocher se jette dans n 1974, les transports DLes « bidets » devenus par sélec- un fossé. Les balles siffl ent, le scolaires sont en plein tion « postiers bretons » chevaux train s’arrête. C’est le silence ! essor. Le Préfet solli- de petit gabarit, sont recherchés Un des chauffeurs est indemne, cite le Maire de Breteil pour les mines ou le travail de la l’autre a été tué. Pour rassurer pour des conseils et des vigne ; tout le long de la ligne le ses parents il faut rentrer au plus suggestions concernant train permet d’exporter la très vite à Montfort mais à pieds car le ramassage scolaire. importante production bretonne. la jument, qui s’est enfuie au Le conseil municipal, un peu hors A Breteil, en 1931 le conseil muni- grand galop, est arrivée avant lui E sujet, en profi te pour demander cipal émet, pour la première fois, avec une calèche démantibulée... des travaux aux Sentiers afi n le souhait d’un arrêt à Breteil. Lors du bombardement de la d’avoir un arrêt du train matin C’est un vœu pieux pendant gare de Montfort, complètement et soir. 50 ans. détruite, le fermier du Breil aura Depuis l’année précédente, la A la Libération, la ligne Paris- moins de chance que lui et sera commune s’est dotée d’une Brest est un enjeu stratégique mortellement blessé sur son vélo. réserve foncière « La Hattais/Les et les alliés vont tout faire pour Sentiers » pour un 2ème lotisse- la couper. Une fi n d’après-midi ment communal, le premier au le fi ls d’un négociant en che- nord de la route de Rennes est vaux de Montfort décide de presque complet. En 1975 on rejoindre la ferme démolit le lavoir des Sentiers que ses parents A Breteil, en 1931 le conseil pour faire de la place. L’année possèdent sur la municipal émet, pour la suivante, les deux derniers lots commune de La première fois, le souhait du 1er lotissement communal Chapelle-Thouarault, d’un arrêt à Breteil. sont vendus pour ouvrir une au niveau de la pharmacie et une épicerie. Pierre blanche. C’est Rapidement le nouveau lotisse- le couvre-feu, mais quand on ment des Sentiers se remplit ; les est jeune et qu’il fait encore rues sont nommées au début de Celle-ci estime le coût d’un amé- nagement entre 320.000frs et 400.000frs si on y implique abri, éclairage, clôtures, etc.... La célérité de la réponse du Directeur régional SNCF peut surprendre : il réclame un plan d’action ; à savoir : construction de deux quais, éclairage public, clôtures pour une estimation de 400.000frs. Le chef-adjoint de la direction commerciale se déplace fi n janvier pour préciser le projet. « Il y aurait 4 trains dans chaque sens par jour pour un minimum de 120 usagers dans chaque sens, pour le maintien des arrêts ». C’est vraiment mettre la barre très haut ! (En 2016 il y a entre 120 et 150 voya- Le maire et la plupart de ses geurs par jour conseillers poursuivent leur projet ouvré). Le conseil municipal décide de consulter la population ainsi que le District « pour savoir si dans son projet d’aménagement des transports, cette halte SNCF a lieu d’être ». Mais en même temps, pour forcer ème le destin, la municipalité organise Dans la deuxième moitié du 20 siècle, le fi nancement des travaux. La consultation populaire est lancée mais son résultat vrai- le transport des passagers ment décevant : sur seulement 56 réponses remises en Mairie, 1977. Le prix du m2 viabilisé qui 36 sont favorables, 15 défavo- était de 34frs au début est passé rables et 5 indécis. « Le Conseil à 85frs. Il existe indubitablement municipal décide donc de ne un nouveau potentiel de rien entreprendre pour l’instant voyageurs à Breteil. mais de retarder ce projet pour Le décret du 30 août 1977 le réaliser dans des conditions qui vise à améliorer les ser- plus favorables moyennant avis vices omnibus redonne de favorable de la SNCF ». l’espoir au Conseil municipal Le Maire, artisan boucher dans qui décide de « renouveler la le bourg, comprend bien l’impor- demande d’une halte, simul- tance des transports en commun tanément à Mr le Préfet et à la pour le développement de la Direction Départementale de commune. Mais tous, au sein de l’Equipement » son Conseil, n’ont pas la même Le temps de l’Administration opinion. Imaginez : si les enfants n’est pas celui des Citoyens. En prenaient le train, ce serait 1979 un conseiller municipal dangereux, certains souhaitent d’opposition, Gilbert Gendre, que les scolaires ne puissent prend l’initiative en nom propre, utiliser ce type de transport !!! de solliciter la Direction de la Tout en prenant note de cette SNCF. Un agent SNCF qui a pris opinion, le maire et la plupart de contact avec lui confi rme que ses conseillers poursuivent leur « c’est le bon moment pour cette projet. demande, voyez avec le Conseil Deux mois plus tard en juin municipal ». Ce qui est fait. 1979, à l’occasion d’un emprunt Mr Chauvin, adjoint, informe le pour travaux de voirie le Conseil Conseil municipal des renseigne- décide d’y inclure la somme ments qu’il a obtenus de la SNCF. N°84 GlanesEn Brocéliande nécessaire à la construction de la halte et demande des sub- ventions au Département et à la Région. (Vote : 15 voix pour, 1 non, 1 blanc). Fin août le Maire est autorisé à signer une convention avec la SNCF « déterminant l’aména- gement de la halte au PN 204, bouche à oreille, les premiers des Sentiers ». L’appel d’offre est utilisateurs sollicitent d’autres lancé. voyageurs potentiels pour « La mise en service pourrait s’engager avec un abonnement « travail » à pérenniser la halte. Depuis coïncider avec l’horaire d’été en juin 1980 ». Les travaux débutent Très vite la fréquentation aug- début mars. mente, au point de légitimer la l’an 2000 Le tirage au sort d’un voyage à demande d’un arrêt supplémen- Paris est gagné par M. et Mme taire à la mi-journée. Il faut faire de la place aux voi- reteil ne cesse d’améliorer Fortin, avenue Kennedy et Mme la halte et ses abords, en Chenais, allée des Pommiers. tures toujours plus nombreuses qui stationnent anarchiquement se félicitant de la chance En surmontant la frilosité de la d’avoir un équipement SNCF, par leur détermination et sur les bas-côtés de la route. La maison inoccupée du garde bar- qui rend tant de services.

View Full Text

Details

  • File Type
    pdf
  • Upload Time
    -
  • Content Languages
    English
  • Upload User
    Anonymous/Not logged-in
  • File Pages
    4 Page
  • File Size
    -

Download

Channel Download Status
Express Download Enable

Copyright

We respect the copyrights and intellectual property rights of all users. All uploaded documents are either original works of the uploader or authorized works of the rightful owners.

  • Not to be reproduced or distributed without explicit permission.
  • Not used for commercial purposes outside of approved use cases.
  • Not used to infringe on the rights of the original creators.
  • If you believe any content infringes your copyright, please contact us immediately.

Support

For help with questions, suggestions, or problems, please contact us