2,20 € DU 11 AU 17 JANVIER 2016 Midi Olympique N° 5320 - Espagne 2,20€ - Polynésie - 700 XPF - Suisse 3,50 CHF - Canada 4,99 CAD - Belgique 2,30€ - - Italie : 2,50€ XV de France Élections FFR Les vérités Des primes au mérite 30de Salviac 28 Lundi Coupe d’Europe Paris Soulagés ? et le Racing en seigneurs 7 et 8 Pro D2 Lyon chute à Perpignan 14 Il y a vingt ans Toulouse gagnait l’Europe 29 2,20 € À L’IMAGE DE TOULON, VAINQUEUR DE BATH, M 00709 - 5320 - F: 2,20 E QUATRE CLUBS FRANÇAIS QUE L’ON DISAIT EN PERTE DE VITESSE 3’:HIKKRA=^UWWUW:?f@n@c@a@k"; SONT SORTIS VICTORIEUX DE LEURS DUELS EUROPÉENS. ALORS SOULAGÉS ? 4 à 9 Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany 2 MIDI OLYMPIQUE LUNDI 11 JANVIER 2016 - Dossier Les faits ● L’AN UN L’ÈRE GUY NOVÈS A COMMENCÉ LA SEMAINE DERNIÈRE, À LA TÊTE DU XV DE FRANCE QUI OUVRIRA LE TOURNOI FACE À L’ITALIE LE 6 FÉVRIER. ● MISSIONS L’OBJECTIF EST DE TOURNER LA PAGE AVEC UN PASSÉ PEU GLORIEUX ET, AUSSI, DE RETROUVER Éditorial UN RUGBY SÉDUISANT. ● PHILOSOPHIE L’ARRIVÉE DE NOVÈS, APÔTRE DU JEU DE MOUVEMENT, SUSCITE BEAUCOUP D’ESPOIRS QUANT AU STYLE QUE PROPOSERONT LES BLEUS, AVEC LA PASSE COMME FIL CONDUCTEUR. ● PROFILS UN PROJET QUI IMPLIQUE Jacques VERDIER [email protected] DES CHOIX HUMAINS TRANCHÉS, OUVRANT LA PORTE À LA JEUNESSE ET À LA VITESSE. L’AVENIR EST EN MARCHE. Gagner, plaire a veut dire quoi jouer ? Ça me « fait bien rire… » Ténébreux et LE JEU froid, Bernard Laporte trahis- sait, jeudi dernier, sur les on- Ç des de RMC, au seul timbre de sa voix, la part de colère et d’exaspération où l’entraînaient les propos de Guy Novès sur l’équipe de France. Pourquoi ce ressentiment ? Et qu’avait dit le nouvel entraîneur du XV de France qui soit de nature à piquer à ce point au vif SELON NOVÈS son prédécesseur à la tête des Bleus ? On sentait venir là, la vieille querelle qui oppose, depuis des lunes, en France, les tenants du prag- Par Arnaud BEURDELEY té par le nouveau staff technique. Un mouvement qui fait la part belle à la matisme aux défenseurs du style. Bernard Laporte, [email protected] lecture des situations de jeu, à une circulation des joueurs bien précise et comme beaucoup d’autres grands entraîneurs à des lancements prévoyant plusieurs sorties. avant lui, ne s’est jamais trop embarrassé avec le e la mandature Saint-André, le nouveau sélectionneur du XV L’absence de Mathieu Bastareaud parmi les présélectionnés laisse à pen- discours de la méthode. Priorité absolue au com- de France Guy Novès s’est bien gardé de porter un juge- ser que la prise du milieu de terrain ne sera pas prioritaire. Au Stade fran- bat, à la défense, au jeu au pied, à la gagne ! Le ment sur le jeu pratiqué. Il a même à plusieurs reprises con- çais, Jeff Dubois, apôtre de la passe, réclamait en permanence à ses joueurs reste, en caricaturant à peine, émarge au rang des fié que les compteurs ne seraient pas remis à zéro. Un dis- de faire vivre au maximum le ballon. Les Parisiens, faute d’une force de pé- frivolités, de l’accessoire. Cela ne l’a pas trop des- Dcours poli, mâtiné d’une bonne dose de consensus. Pourtant, nétration suffisante, avaient fait de la passe devant la défense un atout of- servi sur le plan des résultats, nous sommes bien il jure que, de l’année 2015, seule la rencontre face à l’Angleterre fensif non négligeable, obligeant l’adverdsaire à surveiller toute la largeur d’accord. Mais ce type de raisonnement qui laisse dans le Tournoi des 6 Nations a pour lui, et le jeu qu’il souhaite mettre en du terrain. L’idée du staff tricolore est là encore de rendre opérantes des entendre que seule la victoire est jolie, achoppe tou- place, un véritable intérêt. offensives dans toutes les zones de jeu. Pour cela, la circulation des joueurs jours, à mes yeux, sur une chose essentielle : le Flash-back. Ce jour-là, Saint-André, le pragmatique dont la philosophie a sur le terrain pourrait se rapprocher de celle affichée par les Blacks. En choi- plaisir du spectateur. Pas du supporter qui se fout toujours reposé sur le triptyque défense-conquête-occupation, a vu sa sissant de laisser le talonneur et le troisième ligne centre dans le couloir bien de la manière pour peu que son équipe ga- formation jouer contre nature. Même la composition de l’équipe ne corres- des quinze mètres d’un côté et les deux flankers de l’autre, le staff veut gne, mais du spectateur lambda - amoureux du pondait pas à ses idéaux. L’association Mermoz-Fickou au centre, ce n’était limiter les déplacements inutiles et s’assurer la présence de soutiens ef- jeu, partenaire, annonceur, simple téléspectateur pas dans ses plans initiaux. Jusque-là, PSA s’était souvent reposé sur la puis- ficaces. À charge au cinq de devant d’évoluer dans l’axe du terrain. - qui lui n’attend qu’une chose : sa dose de plai- sance de Bastareaud pour jouer dans l’avancée, avec la trop fameuse « prise Surtout, en replaçant Wesley Fofana sur une aile et en faisant peut-être sir. du milieu de terrain ». Conséquence : les Bleus avaient été chercher les appel à Virimi Vakatawa sur l’autre aile, les sélectionneurs s’offrent la Guy Novès ne disait rien d’autre quand il décla- espaces sur les extérieurs en se faisant beaucoup de passes (169 au to- garantie d’une continuité dans le jeu, avec chacun le soutien d’un des rait : « Je souhaite que les joueurs redonnent du tal), notamment devant la défense. Bilan : cinq essais inscrits à Twickenham. blocs d’avants positionné dans les couloirs. Fofana et Vakatawa sont évi- plaisir au public ». Sous-entendu, nous allons nous Du jamais vu dans l’histoire du rugby français. Évidemment, les cinquante- demment capables de casser des plaquages, mais ils ont surtout cette faire quelques passes, repenser le contenu, ten- cinq points encaissés forcent à relativiser. Là aussi, c’était du jamais vu faculté à jouer debout dans la défense. ter de redonner un peu de volume et d’allégresse face à une nation de l’hémisphère Nord. Mais ce que Novès retient de Quant à la prise du milieu de terrain, elle ne sera pas abandonnée. La pré- au jeu des Bleus. En gros, essayer bien modeste- cette rencontre, c’est cette farouche volonté à créer du mouvement, à cher- sence de Jonathan Danty, probablement associé (sauf blessure) à Gaël Fickou, ment de faire ce qu’ont réalisé les Blacks, les cher des déséquilibres dans toutes les zones de jeu. Avec ses adjoints fait peser, par la très large palette de son registre, de l’incertitude sur la Wallabies, les Argentins, Japonais, Irlandais et Yannick Bru et Jean-Frédéric Dubois, il va donc tenter de construire un pro- défense adverse. Une charge dévastatrice peut succéder à des transmis- compagnie durant le Mondial. jet de jeu en adéquation avec ce rugby aéré, s’appuyant, évidemment, sur sions de quinze ou vingt mètres d’une très grande précision. Et j’avoue ne pas comprendre, qu’à l’heure du l’héritage du mandat précédent d’une conquête forte. Et pour mettre en musique cette farouche volonté de porter le danger professionnalisme, du sport spectacle, la ques- Selon nos informations, une première présentation a été faite aux joueurs dans toutes les zones de jeu et du terrain, Sébastien Bézy et Jules tion du «bien jouer» puisse encore se poser. Bien convoqués lundi dernier. Rien de formel dans cet exposé. Quatre ordina- Plisson, malgré leur manque criant d’expérience, sont tout désignés. sûr « jouer » ne veut rien dire. À la jauge d’un teurs à disposition de chacun des trois groupes de dix joueurs sur lesquels Le premier anime sa zone, sait porter le ballon quand cela s’avère né- deuxième ligne le plaisir du jeu n’est pas le même plusieurs « slides » énonçaient les grandes lignes du projet de jeu, sans cessaire et la qualité de ses passes est jugée par le staff quasi par- qu’à celle d’un ouvreur. Et bien sûr que la vic- jamais entrer dans les détails des séquences. Aux joueurs ensuite de pren- faite. Quant au second, même si ses dernières performances n’ont pas toire est prioritaire. Je n’ai jamais entendu un seul dre des notes et de poser leurs questions. Un procédé qui a visiblement sé- été à la hauteur des espoirs du staff des Bleus, il a montré par le pas- All Black prétendre le contraire. Mais que l’on duit les protagonistes. sé son appétence pour attaquer la ligne d’avantage et faire jouer ses puisse, en France, tenir pour secondaire la notion Dans les grandes lignes, il a été question du mouvement général souhai- partenaires. Ainsi soit-il. ■ même de plaisir – pris, donné – et, partant, la beau- té du jeu, née d’une prise de risque, d’un geste superbe, d’une innovation tactique, d’un enchaî- En stats... nement offensif, d’une rébellion courageuse, me L’interview LE NIVEAU INTERNATIONAL, laisse rêveur. Le plaisir, sans vouloir jouer les phi- C’EST QUOI ? losophes du café du commerce, c’est quand même YANNICK BRU - ENTRAÎNEUR DES AVANTS DU XV DE FRANCE l’essence du sport. Dans une société corsetée, vio- Avec leur volonté affirmée de mettre en place lente, irrespirable par moments comme est la nô- un jeu plus séduisant, Guy Novès et son enca- tre, la seule vocation du sport est de se muer en drement posent les jalons d’une réconciliation spectacle, en acte gratuit, poétique, enfantin.
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