Blanc, Les Blacks Etlesbleus

Blanc, Les Blacks Etlesbleus

Notre époque 164 Féminisme 58 59 UNous étions dans un environnement délétère... des verrous ont sautén Blanc, les blacks , etlesBleus mineur communiste d'Alès, marié à Fils de communiste, marié à une femme d'origine une femme d'origine algérienne, il algérienne, Laurent Blanc voulait faire oublier l'échec moral est l'homme idoine. Champion du monde, joueur exceptionnel, morale de la Coupe du Monde. Serge Raffy raconte comment irréprochable, respecté de tous, il a le sélectionneur s'est laissé piéger dans une histoire qui joué dans les plus grands clubs euro­ péens : Marseille, Naples, Inter de pourrait transformer le football en champ de ruines Milan, Barcelone. L'anti-Domenech. Sa mission: redonner la fibre patrio­ tique à des mercenaires plus préoc­ ls le traquaient nuit et jour, que broutille. Alors pourquoi s'affo- cupés par leurs comptes en Suisse autour du célèbre palace de 1er? Personne ne l'avait prévenu "on peut que par lemaillottricolore.Com­ Merano, dans les Dolomites. Les qu'un complot venu de loin se baliser, en ment réussir à faire aimer la France Ipaparazzis avaient tenté de sou­ fomentait. L'origine de ce complot? non-dit, sur une à des gamins mondialisés, qui se doyer le personnel de ce centre de La tragédie nationale de Knysna, espèce de déplacent en jet privé, confient leur remise en forme pour stars dépres­ bien sûr, lorsque, pour la première quota. Mais il ne fortune à des fondés de pouvoir dis­ sives. Le cliché rêvé pour les maga­ fois dans l'histoire, les joueurs se sont faut pas que patchant les millions d'euros dans zines people. Laurent Blanc en pei­ mis en grève lors de la Coupe du ce soit dit. , , les paradis fiscaux? Laurent Blanc gnoir, la mine déconfite, ravagé par Monde en Afrique du Sud. Une défla­ Verbatim doit faire vite. En finir avec cette le tsunami de l'affaire des quotas. gration où toutes les haines, les Mediapart de la névrose collective qui pourrit le foot­ Blanc qui broie du noir. Blanc pas peurs, les contradictions de la société réunion du 8 ball français. Faire oublier le « Tita­ blanc bleu. Blanc le sauveur de française ont éclaté au grand jour novembre. nic » moral de Knysna. A la FFF, on l'équipe de France, l'âme du groupe comme une pastèque trop mûre. François sait la situation alarmante. Désaffec­ de 1998 broyé par la terrible machine Petit rappel. Dès le lendemain du Blaquart, DTN tion des petits clubs, désengage­ médiatique. Les manieurs de téléob­ désastre, les murs de la Fédération de la Fédération ment des éducateurs, écœurés par le jectifs, malgré mille ruses, ont fait française de Football rugissent des française climat délétère. La faute à qui? Aux chou blanc, si l'on peut dire. Le pires rumeurs. Les phrases tombent de Football pertes de valeur, à l'excès de fric, à la sélectionneur de l'équipe de France comme des guillotines. Mutinerie de dilution de l'esprit patriotique, répè­ est resté dans l'ombre, invisible, gamins qui « crachent sur le tent les dirigeants. Diagnostic qui ne muet, anéanti par la polémique, maillot », ne « chantent "la Mar­ touche pas que le football, bien sûr. dépassé par un scandale qui lui seillaise" qu'un fusil sur la tempe », Mais le poison du nationalisme pri­ surge contre cette dérive « discrimi­ quipier de Laurent Blanc, ne cache gnée de dirigeants bien décidés à échappe. Les anciennes gloires du « n'ont pas la fibre patriotique» car maire et, par ricochet, du racisme natoire ». Dans la foulée, en sep­ pas son inimitié envers « le Prési­ enrayer la machine folle qui conduit football ne sont pas toujours des ges­ « binationaux ». A l'extérieur, les ordinaire fait son chemin. tembre, au siège de la Direction dent ». Ille tacle à chaque occasion tionnaires de crise. Laurent Blanc politiques s'en mêlent piteusement, Dès l'été 2010, à Ouistreham, sur le foot français tout droit dans les technique nationale, au cours de depuis des mois. Blanc le traite de bras de Marine Le Pen. « Pas seule­ moins que d'autres. Trop sensible. jusqu'à constituer une commission la côte normande, du 18 au 21 juillet, plusieurs autres réunions confiden­ « donneur de leçons ». Les deux Trop sûr de lui? Au début de l'af­ parlementaire aux allures de procès la Direction technique nationale se ment d'elle, précise un dirigeant de tielles, il met à nouveau en garde héros du Mondial 98 ne s'aiment faire, il avait haussé les épaules. de Nuremberg. Jusqu'au président réunit et déclenche un plan Orsec, la DTN, car depuis des mois nous contre les dangers des quotas. En pas. En tout cas, malgré tout ce qu'il subissions le climat politique « Médiapart, qui connaît? », avait-il de la République qui invite Thierry qu'on pourrait appeler opération vain. Le mouvement fatal est enclen­ sait sur l'étrange climat qui règne ambiant : les petites phrases de lâché à ses proches. Celui qu'on sur­ Henry à l'Elysée pour savoir... Le « Bleu, blanc, rouge ». On y évoque ché. Mais les récalcitrants ne chez ses collèges de la FFF, Lilian Guéant, d 'Ho rtefeux, de Sarkozy. nomme « le Président» à cause de sa foot français est embringué dans déjà le problème des binationaux, de s'avouent pas vaincus. Ils s'organi­ Thuram ne dit mot. Pas de déclara­ l'équilibre ethnique dans le recrute­ Nous étions dans un environnement haute stature, de sa carrière irrépro­ une affaire d'Etat. Le feuilleton spor­ sent. Lilian Thuram, conseiller fédé­ tion à la presse. Pas de petite phrase chable, de son charisme, n'a qu'une tif entre alors dans sa zone nauséa­ ment des jeunes. Au cours de cette délétère, et c'est vrai que des verrous ral, militant antiraciste très actif, est Sibylline. Il ne fait pas officiellement ont sauté... » « séance, Francis Smericki, entraîneur bible, l'Equipe ». Tout ce qui vient bonde. C'est sur ce terrain miné que mis dans la confidence. L'ancien partie de ceux que certains appellent d'ailleurs n'est qu'épiphénomène, Laurent Blanc atterrit. Fils d'un des Bleus de moins de 20 ans, s'in- Après discussion, en ce début arrière de l'équipe de France, coé- les « conjurés des quotas », cette poi- d'automne 2010, les « conjurés ••• Le Nouvel Observateur12 MAI 2011- N" 2427 Le Nouvel Observateur12 MA12011- N" 2427 Notre époque Notre époque 61 60 milieu du foot sans la moindre peut pas tous devenir des Zidane, des quotas» décident d'enregistrer l'équipe et promu tant d'autres preuve? « Il est un des rares à la Fédé mais que le foot est un monde où cha­ la conversation de la réunion du joueurs de couleur est pris dans un " Je crois à connaître très bien un site comme cun peut trouver sa place. » Il croise 8 novembre. C'est Mohamed Belka­ étau. La suite? Un océan de boue, qu'il faut Mediapart, souligne l'un d'eux. quelques pépites, rencontre aussi cemi, conseiller technique national des polémiques infinies sur les bina­ recentrer, Nous, on ne connaît que "l'Equipe"... » des épaves, des gars avec bracelet en charge du football des quartiers, tionaux, le trafic des joueurs afri­ surtout pour Accusation plus que légère, révéla­ électronique à la cheville, des adoles­ qui joue les taupes. Une bombe à cains qui viennent avec des faux des garçons de trice du sale climat qui empoisonne cences en errance. En dix ans à la retardement. Quand le scandale papiers, trichant sur leur âge pour 13-14 ans, 12-13 le foot français. Laurent Blanc recon­ Ligue, il forme 1 500 jeunes. Et puis éclate, pas de doute, Laurent Blanc, être sûrs d'être sélectionnés, et donc ans, avoir naît, le 9 mai, qu'il a commis une viennent les émeutes de 2005 à Cli­ dit « Lolo », est tombé dans le piège. « piquant la place des petits Blancs ». d'autres grosse erreur, qu'il a été piégé par le chy-sous-Bois. Coup de fil d'Aimé Il vient pour parler de Barcelone, le Il y a aussi la dénonciation du critères, « contexte ». Cette affaire l'a dévasté. Jacquet, auquel le ministère de la club mythique où il a joué. Le Barça racisme à rebours de Lilian Thuram modifiés avec Il a été à deux doigts de tout plaquer. Jeunesse et des Sports demande ce et ses « joueurs nains », maîtres de qui, le jour de la victoire du Mondial notre propre Et puis les potes de 98 sont montés qui est en place pour les jeunes dans ballet d'un football de rêve. Le 98, demande à ses copains noirs de culture ( ... ) Les au front pour le supplier de rester: les quartiers. Rien. A part ce que fait contraire du modèle dominant de faire une photo tous ensemble. Espagnols, ils Lizarazu, Dugarry et surtout Zidane. Mohamed. Début 2006, Jacquet l'Hexagone, qui privilégie les Réplique de son coéquipier Frank m'ont dit : Quand l'oracle de Madrid a parlé, demande la création d'un poste de armoires à glace par rapport aux vir­ Lebœuf: « Tu imagines si nous, les « Nous, on n'a après s'être longuement entretenu « Monsieur Banlieue » au niveau tuoses. Celui des Bleus de 1998, cher Blancs, on avait proposé ce genre de pas de au téléphone avec Blanc dans sa national. Des voix résistent. Moha­ à Aimé Jacquet: un bloc-équipe d'ai­ cliché? Qu'est-ce que tu aurais dit ? » problème. retraite de Merano, le soufflé est med Belkacemi ne sera pas régula­ rain' une défense de fer, un milieu Le mythe des Bleus de 98 vient de Nous, des retombé. Les médias ont mis un risé avant 2008.

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