See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/281525130 Les Sphinx de Côte-d'Ivoire, avec des données nouvelles sur les élevages effectués à la Station écologique de Lamto (Lep. Sphingidae) Article · January 1989 CITATIONS READS 10 184 3 authors, including: Pierre Jacques Jean Haxaire Muséum National d'Histoire Naturelle Muséum National d'Histoire Naturelle 4 PUBLICATIONS 46 CITATIONS 90 PUBLICATIONS 626 CITATIONS SEE PROFILE SEE PROFILE Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Acraeinae revision View project Cerambycidae of the Caribbean View project All content following this page was uploaded by Jean Haxaire on 06 September 2015. The user has requested enhancement of the downloaded file. Les Sphinx de Côte-d'Ivoire, avec des données nouvelles sur les élevages effectués à la Station écologique de Lamto [LEP. SPHINGIDAE] par Roger VUATTOUX, Jacques PIERRE & Jean HAXAIRE Depuis la première note sur les Sphingides de Lamto publiée dans les Annales d'Ecologie de l'Université d'Abidjan (Vuattoux 1978), de nombreuses données nouvelles ont été accumulées. Elles concernent la collecte à la lumière d'espèces non encore citées de Lamto. De nombreux élevages ont été réalisés, permettant d'augmenter le nombre de plantes-hôtes connues pour des espèces déjà élevées, ou de connaître les plantes nourricières d'espèces non élevées précédemment. Quelques espèces n'ont d'ailleurs été obtenues à Lamto que par l'élevage de leur chenille. Des espèces recueillies dans d'autres localités de Côte-d'Ivoire ont été rappor- tées et élevées à la station d'Ecologie. Des collectes de matériel au piège lumineux ont été faites en d'autres stations du territoire ivoirien et des grandes collections ont été consultées. Ainsi cette étude — centrée exclusivement sur Lamto tout d'abord — peut commencer à être élargie à l'ensemble de la Côte-d'Ivoire, mais les lieux collectés restent peu nombreux et concentrés en quelques zones. L'im- mense majorité du pays reste inexploré du point de vue faunistique.. Plus précisément, les collections du Muséum de Paris ont été exploitées ; ainsi les abondantes collectes effectuées par des chercheurs de l'ORSTOM ou par des entomologistes de passages en Côte-d'Ivoire ont été prises en compte. Il s'agit surtout des captures de R. Pujol, P. Real, P. Griveaud, J. Piart ; de MM. Boulard, R. Paulian, D. Herbin et J.-M. Leroux, ainsi que des chasses de M. Lamotte et R. Roy au Mont Nimba. Pour Lamto plus précisément les récoltes de J.-Y. Rasplus, de A. Wident (coll. J. Haxaire) ont complété les données recueillies auparavant par R. Vuattoux, Cl. Girard et par J. et Cl. Pierre. Par la suite, les noms des collecteurs ne seront pas précisés, sauf dans les cas de découvertes particulières. La liste suivante énumère toutes les espèces maintenant connues du pays. Les citations sans commentaires sont celles pour lesquelles aucune donnée nouvelle n'a été obtenue. Certaines erreurs dans les déterminations de la première note sont corrigées. Bull. Soc. ent. Fr., 93 (7-8), 1989. 240 Bulletin de la Société entomologique de France Au moment de mettre sous presse, une importante collection nous est confiée pour étude par Gilles Fédière de l'ORSTOM d'Abidjan, à Adiopo-Doumé. Elle contient quantité de données intéressantes qui seront mentionnées dans un pro- chain article. L'ordre d'énumération et la classification sont ceux suivi par Carcasson (1968) ; néanmoins, mention est faite de la classification plus récente et argumentée de Hodges (1971). Chaque espèce est suivie d'une indication codée : présence à Lamto ou ailleurs en Côte-d'Ivoire (C.-Ivoire) ; élevage effectué si la précédente indication est en majuscule, puis douze signes indiquant la répartition selon les douze mois de l'année en fonction des relevés continus effectués par J.-Y. Rasplus en 1985 et 1986 : un point (.) pour une absence de capture, un i pour quelques- unes, un I pour une dizaine, un H pour une vingtaine. Cette indication est utile autant pour montrer la fréquence relative des captures pour les différentes espèces que pour fournir d'éventuelles données phénologiques. Tribu des Ambulicini (actuellement Smerinthini selon Hodges, 1971) 1. — Acantosphinx guessfeldti (Dewitz). (Lamto-,.ii..i ) Parfois capturée à Lamto (J.-Y. Rasplus), cette espèce semble confinée à la zone forestière côtière : Adiopodoumé, Bingerville, Azaguié mais aussi Mont-Nimba, Mont-Tonkoui. Une plante est citée par Mac Nulty (1970) en langue vernaculaire : awoliwa (?). 2. — Lycosphingia hamata (Dewitz). (LAMTO- ..HIii.i..ii) Deux exemplaires de cette espèce, pourtant fréquente à la lumière à Lamto, ont été élevés sur le baobab (« flondo ») ('), Adansonia digitata L., dont un pied a été planté à la station en 1965. Cette plante n'existe dans la région qu'en rares exemplaires isolés dans quelques villages. Ce Sphingide doit donc consommer normalement les autres Bombacacées plus abondants dans la région. Egalement cité de Mokta et de la Forêt du Banco. 3. — Polyptychus trisectus Aurivillius. (Lamto) Espèce de la zone côtière forestière : Azaguié, mais aussi capturée à la lumière à la Station de Lamto, 23.10.73 ; (R. Vuattoux). Aucune donnée sur les premiers stades. 4. — Polyptychus orthographus R. & J. (Lamto-i ii..) Assez commune à la lumière à Lamto, cette espèce n'a jamais été élevée. Connue aussi en Côte-d'Ivoire de Divo, Adiopodoumé, Alépé, Bingerville, Azaguié, Parc du Banco, ainsi que Danané, Mont Tonkoui et Mont Nimba. 5. — Polyptychus carteri (Butler). (LAMTO -iiHIi.iiHHHH) Plusieurs nouvelles plantes-hôtes ont été relevées pour cette espèce. Elles s'ajoutent à celles déjà citées dans la première note (Vuattoux 1978). Ce sont les Sterculiacées Cola laurifolia Mast., Cola millenii K. Schum. (« pépéwécé »), Cola nitida (Vent.) Schott. & Endl. (le colatier) (« wécé »), Triplochiton scleroxilon K. Schum. (le samba) (« kpataboué ») et la Bombacacée Bombax buonopo- zense P. Beauv. (le kapotier). Egalement recensée de Adiopodoumé, Azaguié, Bingerville, Ayamé, Alépé, Divo et au Parc du Banco ainsi qu'au Mont Tonkoui, Mont Nimba, Danané, Zagné, Taï. (1) Les noms vernaculaires baoulé des plantes nourricières sont cités entre guillements et entre parenthèses. Une liste exhaustive des plantes-hôtes citées de Lamto, avec leurs noms français et baoulé, figure en annexe de cet article. La classification des familles suit celle de Chadefaud & Emberger (1960). Tome 93, fascicule 7-8, 1989 241 6. — Poiyptychus coryndoni R. & J. (C.-IvoiRE) Carcasson (1968) cite une capture du Nord-Nigeria. Cette espèce a depuis été prise au Burkina Faso (Prost 1986). Une capture a été faite au piège lumineux en Côte-d'Ivoire (1 mâle, Wango Fitini, 6-7.5.1986, J.-Y. Rasplus) et un imago mâle a été obtenu d'une chenille trouvée au même endroit (6.4.1980, chrysalidée le 9.4, éclos le 20.4) sur la Dipterocarpacée Monotes kerstingii Gilg. Ce spécimen est en cours d'étude, mais il faudrait d'autres exemplaires pour confirmer leur identité ou leur différence avec P. coryndoni de Rhodésie. 7. — Poiyptychus andosus (Walker). (Lamto- .iiiiii..i.i) Cette espèce, quoique très commune à Lamto, n'a toujours pas été élevée. Capturée aussi à Adiopodoumé et Azaguié, au Mont Niénokoué et au Mont Tonkoui. 8. — Poiyptychus anochus R. & J. (Lamto) Une capture pourtant ancienne est à signaler de Lamto (Cl. Girard, 30.7.1968) pour cette espèce par ailleurs toujours rare en collection. 9. — Poiyptychus lapidatus Joicey & Kaye. (C.-Ivoire) Une capture également exceptionnelle : Mont Tonkoui 3.1963 (Piart & Griveaud). 10. — Poiyptychus murinus Rothschild. (Lamto —..ii.ii.iiii) Commun à la lumière à Lamto, mais jamais élevé, et dans la zone côtière, Adiopodoumé, Bingerville, Azaguié, Banco, Mokta, Divo et au Mont Tonkoui. 11. — Poiyptychus affinis R. & J. (LAMTO-.i.i ) La chenille de cette espèce ne vit que sur des Légumineuses. La citation dans la première note de Chaetacme aristata Planch. comme plante-hôte est due à une erreur de détermination. Parc du Banco, Taï, Zagné, Danané, Mont Tonkoui, Mont Nimba. 12. — Poiyptychus sp. confer nigriplagus R. & J. (Lamto—.iiii..illii) Ce sphinx est fréquent au piège lumineux, du moins le mâle, car la femelle de cette espèce n'est pas encore connue avec certitude. Mais il n'a jamais été obtenu par élevage. Egalement cité de Divo, du Parc du Banco. 13. — Poiyptychus sp. (Lamto) Cette autre espèce, qui semble jusqu'à présent avoir été confondue avec la précédente, a également été capturée à la lumière à Lamto ainsi qu'à Alépé, au Banco et à Taï. Enfin, quatre femelles ont été élevées sur Hymenostegia afzelii (Oliv.) Harms. Il faudrait d'autres élevages pour permettre de déterminer ces spécimens qui ont été précédemment cités (Vuattoux 1978) comme « Poiyptychus sp. groupe nigriplagus-barnsi ». En fait, ce groupe « nigriplagus » semble cacher un complexe de plusieurs espèces confondues aussi bien dans l'ouest que dans le centre africain. Ce complexe est actuellement en cours d'étude. 14. — Poiyptychus pauperculus senniger Jordan. (Lamto) Cette espèce est à rajouter à la liste des Sphingides de la région de Lamto : 1 mâle, St. écol., 6.77 (J. Pierre). Par ailleurs, en Côte-d'Ivoire : Danané, 18.10.84 ; Mont Nimba, 23.10.84 (J.-M. Leroux) ; St. écol. Taï, 24.11.86 (J. Pierre), Mont Niénokoué, 10.5.86 (Wident), ainsi qu'à Adiopodoumé, Azaguié, Bingerville. 15. — Poiyptychus hottandi R. & J.. (C.-Ivoire) Espèce quasi-jumelle de la précédente, également présente en Côte-d'Ivoire en forêt côtière, Adiopodoumé, Le Banco, mais aussi dans le Nord, à Korhogo ! 16. — Neopolyptychus pygargus (Karsch). (LAMTO-iiiï....ilii) Cette espèce, ne figurant pas sur la première liste, a été élevée sur les Césaipiniacées Erythroph- leum suavolens (Guill. & Perr.) Brenan (« Alui ») et Cassia javanica L. Plus inattendu, un élevage a été mené, de l'œuf à l'adulte, sur la Sapindacée Blighia sapida Konig (J.