NEFR 1895.Pdf

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<p> -^ i^T^ t' ^#^-^*w«L<» </p><p>FRIBOURGEOISES </p><p> fondées par L. GRANGIER, professeur, sous le patronage de la SOCIÉTÉ ÉCOPMI(|CE ET D'UTILITÉ PUBlIQll </p><p>•¥îiî("f t=8«©mwlèijnj© amné© liOUE romiiiiiiE B <a href="/tags/Fribourg/" rel="tag">FRIBOURG</a> </p><p>OPÉRATIONS Escompte de billets portant au moins deux signatures. Encaissement de traites et coupons sur la Suisse et l'étranger. Prêts sur hypothèque, nantissement ou cautionne­ ment. Ouverture de crédits en compte-courant avec les mêmes garanties. Délivrance de traites sur les places principales de l'Europe et de l'Amérique. Achat et vente d'obligations d'états, de communes, de chemins de fer et de banques. Ordres de bourse. </p><p>Acceptation de dépôts : en compte-courant, sur carnets d'épargne, ou contre obligations avec coupons semestriels au ']"" avril et 1 " octobre. Garde de titres et d'objets précieux. Renseignements. </p><p>(H 1713 F) La Direction. </p><p>ALEXANDRE DAGUET NOUVELLES </p><p>FRIEOUBasOISES ÂllMCB DIS ILES IT iS fflPMS 1895 fondées par L. GRANGIER, professeur sous le patronage de la SOCIÉTÉ ÉCOPMIPE ET D'DTIWTÉ DE Ji'l^IBOUI^G. </p><p> egt°tii@i)i\;Sèiip@ amteés </p><p>PRIBOURG IMPRIMERIE FRAGNIÈRE FRÈRES MARCHÉS HEBDOMADAIRES. </p><p>Aigle, le samedi. — Aarau, le samedi. — Aubonne, le mardi. — Aven-ches, le vendredi. — Bâle, le vendredi, aussi pour le bétail. — Berne, le mardi. — Bex, le jeudi. — Bienne, les mardi, jeudi et samedi. — Bulle, le jeudi. — Carouge, les mardi et vendredi. — Cerlier, le samedi. — Couvet, le samedi. — Château-d'Œx, le jeudi. — Chanx- de-Fonds, le mercredi et le vendredi. — Cfiâtel-St-Denis, le lundi. — Cossonay, le jeudi. — Delémont, le mercredi. — — Echallens, le jeudi. — Estavayer, le mercredi. — Evian, le lundi. — Fiewrier, le vendredi. — Fribourg, lesamedi. — Genève, le samedi grand marché, et le mercredi. — Langen- thal, le mardi. — Langnau, le vendredi. — Laupen, le lundi. — Lausanne, le samedi grand marché, et le mer­ credi. — Locle, le samedi. — iMcens, le samedi. — Lu- cerne, le mardi, aussi pour le bétail. — Lulry, le vendredi.— Martigny-B., le lundi. — Moral, les mercredi et samedi ; marchés au bétail le 1" mercredi de chaque mois. — Monthey, le mercredi. — Marges, le mercredi. — Moudon, le lundi pour graines, et le vendredi p. légumes. — Moutiers-Grandval, le samedi. — Neuchâtel, le jeudi grand marché, le mardi et le samedi. — Nidau, le lundi. — Noirmont, le mardi. — Nyon, le mardi jeudi et samedi. — Olten, le samedi. — Orbe, le lundi. — <a href="/tags/Payerne/" rel="tag">Payerne</a>, le jeudi. — Porrentruy, le jeudi, — Rolle, le vendredi. — Romont, le mardi ; marché au bétail chaque dernier mardi des mois de janvier, février, mars, avril, octobre, novembre et décembre. — Saignelégier, le samedi. — Sion, le samedi. — Soleure, le samedi. — St- Imier, le vendredi. — St-Maurice, le mardi. — Thoune, le samedi. — Tlionon, le jeudi. — Vevey, le mardi grand marché, et le samedi. — Vverdon, le mardi grand marché, et le samedi. PHÉNOMÈNES ASTRONOMIQUES et calculs du temps pour l'an de grâce 1895 </p><p>Comput ecclésiastique. Nombre d'or 15 I Indiction romaine. Cycle solaire 28 j Epacte . . . . Fêtes mobiles. Septuagésime, 10 février. Pentecôte, 2 juin. Mercr. des Cendres, 27 » Trinité, 9 » Pâques, 14 avril. Fête-Dieu, 13 » Les Rogations, 20, 21. 22 mai. Premier dimanche de FAvent Ascension, 23 mai. 1" décembre </p><p>Commencement des quatre saisons. Le printemps, le 20 mars, à 9 h. 47 m. du soir. Capricorne L'été, le 21 juin, à 5 h. 42 m. du soir. Gémeaux. L'automne, le 23 septembre, à 8 h. 08 m. du matin. Sagittaire. L'hiver, le 22 décembre, à 2 h. 37 m. du matin. Poissons. Quatre-Temps. Mars, les 6, 8 et 9. Septembre, les 18, 20 et 21. Juin, les 5, 7 et 8. Décembre, les 18. 20 et 21. Signes explicatifs de la lune et du zodiaque. Bélier Balance sh Poissons s. Taureau ifS* Scorpion ^ Nouvelle lune Q Gémeaux # Sagittaire i» Premier quartier 3 Ecrevisse •^ Capricorne •& Pleine lune @ Lion KH Vierge "^ Verseau it Dernier quartier © </p><p>Eclipses en 1894. Il y aura en 1895 trois éclipses de soleil et deux éclipses de lune. Les trois éclipses de soleil seront invisibles à Fribourg. La première éclipse de lune, visible à Fribourg, aura lieu le 11 mars entre 3 h. 50 m. et 5 h. 25 m. du matin. La seconde, en partie seulement visible à Fribourg, aura lieu le 4 septembre, entre 6 h. 5 m. et 7 h. 40 m. Janvier 31 jours. </p><p>1. FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Mardi [to s. Odiion. Merc. B. Macaire, ab., s. Adélard. Jeudi steGeneviève, V., s. Florent, premier quartier le' Vend. s. Tite, év., s. Rigobert, év. 8 h. 51 m. I Samed: ste Emilienne, v., ste Amélie Dimanche avant l'Epiphanie. DIM. EpIpfeginiîê.S ROIS. UARNAV I Lundi s. Lucien, s. Valentin, év. Mardi s. Séverin, s. Erard, év. I Merc. s. Julien, m., ste Basilisse v. pleine lune le 11, I Jeudi s. Guillaume, év., s. Marcien, 7 h. 48 m. Vend. s. Hygin, ste Hortense. Samedi s. Ernest, ste Césarine. s. Premier dimanche après l'Epiphanie. IDIM. s. Hermyle, m., s. Léonce. Lundi s. Hilaire. Mardi s. Maure. c Merc. s. Marcel, P. dern. quart, le 17, Jeudi s.s. Antoine.m., s. Sulpjce. 11 h. 54 s. Vend. Chaire de saint Pierre à Rome Samedi s. Canut, r., ste Germaine. Deuxième dimanche apr. l'Epiphanie. DIM. s. N.DB Jisus. ss.Fabien.Séb Lundi ste Agnès, s. Meinrad. m Mardi ss. Vincent et Anastase. nouvelle lune le 25, Merc. s. Raymond, s. Emérentien, m Jeudi s. Timothée, év., s. Babilas. 10 h. 24 s. Vend. CONVERSION DE St-PAUL m I Samedi s Polycarpe, év., ste Paule. S9I 4. Troisième dimanche apr. l'Epiphanie DIM. S. Jean Chrysostôme, év, S9I Lundi s. Amédée, s.Charlem. Mardi s. François de Sales Merc. ste Martine, s. Hyacinthe. I Jeudi s. P. Noiasque, ste Marcelle. </p><p>Les jours croissent, pendant ce mois, de i heure 4 minutes. RECTIFICATION DE FOIRES </p><p>Dans le tableau des foires des mois de Février, Mars et Juin, il y a eu erreur pour Fribourg. En Février, la foire de Fribourg a lieu le II au lieu du 18, le marché au bétail le 23. En Mars, la foire a lieu le II au lieu du 4, le marché au bétail le 23 au lieu du 16. En Juin, la foire a lieu le 10 au lieu du 3, le marché au bétail le 22 au lieu du 15. </p><p>FOIRES DE JANVIER. Aarbourg 21 OUon 11 Berne 2 ^schi (Berne) 8 Olten 28 Berthoud 3 Albeuve 14 Payerne 17 Délémont, menu Baden (A) 2 Porrentruy 21 bétail les mercredis. Berne 15 Romont 8 Fribourg 26 Berthoud 3 Rougemont 17 Frutigen 3 Bienne 10 Rue 30 Langnau 4 Boltigen 8 St-Ursanne' 7 Langenthal 15 Bulle 10 Schwytz 28 Locle 7 Châtel-St-Denis21 Soleure 14 Moudon 7 Chiètres 31 Unterséen 4,30 Neuchâtel 3 Délémont 15 Vevey 29 Nyon 3 Estavayer 9 Viége 7 Payerne 3 Fribourg 14 Zofmgen 10 Romont 29 Grenève 7 Zweisimmen Sion 26 Landeron 7 Thoune 26 Martigny-B. 8,14 Vevey 29 Morat 2 Marchés au bétail. Nidau 29 Bâie, les vendredis </p><p>Traranx des champs ponr cliaçine mois. «f anvier. Ce mois ne permet aucun travail, ni dans les jardins ni dans les champs. On abat les bois dans les forêts et on les façonne. Si la température le permet, on extirpe les haies et on répare les chemins ruraux. Dans tous les cas, c'est le moment de réparer les outils et de mettre en ordre les magasins. On termine les battages. </p><p>PENSÉES ET MENUS PROPOS Accumulez en causant avec une femme les preuves les plus fortes, les plus irréfutables ; puis quand vous en avez assez amassé et produit de quoi convaincre sans répliquer une assemblée de docteurs en théologie, cherchez encore, triplez, décuplez, centuplez vos preuves, après quoi la femme vous dira froidement : « Qu'est-ce que cela prouve ? » Une chaire de professeur est plus vite remplie qu'une salle de cours. Février 28 jours. </p><p>2. FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Vend. s. Ignace, év., steBrigide, v. ff^ Samedi 8iett8®m. s. Apronien. ^ premier quartier le 3 Quatr. dimanche apr. l'Epiphanie. DIM. S. Biaise, év. m. Lundi s. André Gorsini. Mardi ste Agathe, v., s. Avit, év. Merc. ste Dorothée, s. Aman pleine lune le 9, vtfg Jeudi. s. Bomuald. 6 h. 21 s. Vend. s. Jean de Matha. Samedi ste Apolline, v., s. Maire </p><p>6. Dimanche de la Septuage'sime. © DIMT" SEPT, ste Scholastique. Lundi s. Désiré, év.. s. Adolphe. dernier quartier le 16] Mardi steEulalie,s. Mélèce. 2 h. 7 s. Merc. s. Maure, s. Lézin, év. Jeudi s.Valentin, s. Eleucade Vend s.Faustin, m. Samedi ste Julienne, v. m. Dimanche de la Sexage'sime. DIM. SEX. S. Fintan, ab., s.Donat Lundi s. Siméon, év., s. Cyrille. Mardi S. Boniface, év., s. Mansuet. Merc. s. Eucher, év., s. Sadoth, év. Jeudi S. Maximien, év. Vend. CHAIRE DE S. P. à A. Samedi s. Pierre Damien, ste Rom. m. Dimanche de la Quinquage'sime. DIM. QïïiNQ. S. MATHIAS, ap. Lundi s. Césaire, méd. Mardi S. Nestor, év., s. Faustinien nouvel, lune le 24, Merc. LES GENDRES, s. Léandre. év. 5 h 42 m. Jeudi s. Romain, abbé., s. Lupicin </p><p>Les jours croissent, pendant ce mois, de i heure 31 minutes. </p><p>Abréviations au calendrier des saints : a. — abbé; ab. — abbesse ; ap. — apôtre ; c. — confesseur ; er. — ermite ; év. — évéque : m. — martyr ; p. — pape ; — pr. — prêtre ; r. — roi ; ri. — reine ; s.—soldat ; v.vierge ; vv. —veuve. FOIRES DE FEVRIER, </p><p>Aarberg 13 Lutry Wangen (B.) 1 Affoltern (B.) 18 Martigny-B. 18 Yverdon 26 Avenches 8 Monlhey 1 Zoflngen 14 Tîerne 5 et 26 Morges 6 Zweisiiamen 14 Berthoad 7 Morat 6 Bex 21 Moudon 4 Marchés au bétail. Bienne 7 Onnens, V. 13 Bulle 14 Orbe 11 Baden 3 Château-d'Œx 7 Oron 6 Bâie les vendredis Châiel-St-Denis 25 Payerne 21 Berne, l^ mardi Delémont 19 Porrentruy 18 Berthoud, 1" jeudi Echallens 21 Rolle 13 Frutigen. 1" jeudi Estavayer 13 Romont 3 Genève, 1" lundi Fribourg 18 Rue 27 Langenthal 13 Genève 4 Schwarzenb. 11 Locle 7 Gessenay Sion 23 Neuchâtel 3 Landeron Soleure 11 Romont 29 Langnau 27 Thoune 20 Vevey 29 Locle 4 Unterseen 1 </p><p>Février. Les travaux non terminés du mois passé continuent. On sème sur couche ou dans un lieu abrité du jardin les choux pour le repiquage. On dispose les couches et on y pratique quelques semis. </p><p>A quoi reconnaît-on la nationalité d'un homme. Si un buveur de bière voit une mouche tomber dans son verre on reconnaîtra tout de suite à la manière dont il se comporte la nationalité à laquelle il appartient. L'Espagnol paie sa bière laisse son verre intact et s'en va sans mot dire. Le Français lait de même mais non sans réclamer. L'Anglais jette la bière et commande une nouvelle chope. L'Allemand pêche la mouche avec précaution et boit son verre. Le Russe boit la bière avec la mouche. Le Chinois prend la mouche (sans calembour) l'avale et jette la bière. Les fripons portent tous les costumes, parlent toutes les langues, comprennent toutes les affaires, ouvrent toutes les serrures, contrefont toutes les monnaies, rien ne leur est im­ possible que d'attraper l'intime accent de la probité ; sem­ blables à ces parvenus qui savent amasser toutes les richesses et atteindre tous les honneurs, mais qui ne parviennent pas à parler noblement. L. VEUILLOT. Mars 31 jours. </p><p>FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Vend. s. Albin,év., s.Eudoxie, m. Samedi s. Simplice, p. Premier dimanche du catéme. ÛIM. s. Titien, é., ste Cunégunde. 3 Lundi s. Casimir, c, s. Lucius, p. Mardi s. Théophile, év. S* premier quartier le 4 Merc. Q.-T. ste Colette,s. Fridolin. 1 h. 39 s. Jeudi s. Thomas d'Aq-, ste Félicité. m Vend. Q-T. s.JeandeDieu, c.Phil, Samed. Q.-T. ste Françoise,s Cyrille. </p><p>10. Deuxième dimanche du carême. DIM. Les 40 martyrs, s. Attale, ab. Lundi s. Eutime, év. Mardi s. Grégoire-le G. pleine lune le 11, Merc. B. Humbert, com.,steEuph. 4 h. 36 m. Jeudi ste Mathilde, s. Euphrose. Vend. s. Longin, s-, s. Probe, év. Samedi s. Héribert, év., s. Tatien. </p><p>11. Troisième dimanche du carême. DIM. s. Patrice, ste Gertrude. Lundi s. Narcisse. C Mardi s. JOSEPH, S Landoald. m Merc. s. Vulfran, s. Eugène. m dernier quartier le 18 Jeudi s. Benoît. Vend. b. Nie. deFlue. ste Catherine 6 h. 30 m. Samedi s. Victorien. «. Quatrième dimanche du carême. DIM. S. Gabriel, s Siméon, m Lundi àmm®mQMi®B« s. Herbland Mardi s. Emmanuel. Merc s. Rupert, év., ste Lydie. m Jeudi s. Gontran. nouvelle lune le 26 Vend. s. Ludolphe, é V. s. Armogaste 2 h. 9 m Samed. s. Quirin, martyr. Dimanche de la passion. DIM. 31 s. Benjamin, ste Cornélie M Les jours croissent, pendant ce mois, de 1 heure 47 minutes. FOIRES DE MARS. </p><p>Aarberg 13 Genève 4 St-lraier 12 Aarbourg 4 Grandson 13 St-Maurice S Aarwangen 14 Landeron 11 St-Ursanne 11 Aigle 9 Langentbal 5 Schwytz 11 Anet 20 La-Sarraz 26 Soleure 11 Avenches 8 Lausanne 13 Sumiswald 8 Baden (A) 5 Locle 4 Unterséen 6 Berne 12 Martigny-Ville 18 Vevey 26 Berthoud 14 Mézières V. 27 Zofingen 14 Bexfl Bienne 7 Montfaucon 26 Zweisimmen 14 Bulle 7 Morat 6 Châtel-St-Denisl8 Morges 27 Marchés au bétail. Chaux-de-F. 6 Moudon 4 Chiètres 28 Neuveville 27 Affoltern 23 Coppet 14 Nidaul9 NyonS Bâle, les vendredis Cossonav 14 Olten 18 Oron 6 Erlenbach 12 Gully ' 1 Ormont-dessous 23 Fribourg 16 Delémont 19 Payerne 21 Frutigen 7 Echallens 21 Porrentruy 18 Neuchâtel 7 Erlenbach 12 Pully 7 Romont 26 Estavayer 13 Romont 5 Sien Fribourg 4 Rue 20 Tboune 30 </p><p>Mars. La nature se réveille. Les labours commencent. On sème l'avoine, les pois, les poisettes, le froment de prin­ temps ; quelques pommes de terre hâtives ont dû être plan­ tées aussitôt que la terre a été suffisamment égouttée C'est le moment de planter les arbres. On greffe à la fin du mois. On laboure et ensemence les jardins. On taille la vigne, on fait le bois aux espaliers et on les palisse. ^ </p><p>La carte de visite est le billon de la politesse et la plus intelligente des choses idiotes. Elle permet de mener de front deux mille cinq cents amitiés et de ne pas se laisser oublier d'une foule de gens que l'on a vu une fois il y a huit ans, et desquels on pense avoir besoin dans quinze. Une chose prouve la supériorité du cheval sur l'homme : c'est que, quand les hommes courent les chevaux ne s'as­ semblent pas pour les regarder et ne parient pas sur eux. Avril 30 jours. </p><p>4. FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Lundi s. Hugues,év. Mardi s. François de Paule Merc. s. Richard, ste Agape, v. o Jeudi s. IsidorH, s Zosime, év. premier quartier le 2 Vend. N.D.d. 7 d.,s. Vincent Ferr. 10 h. 26 s. Samedi s. Célestin, p., s. Sixte, p. </p><p>14. Dimanche des Rameaux. DIM. LES RAMEAUX. s.Herman,m. Lundi s. Amance, év., s. Denis. Mardi steValtrude,s. Acace. A Merc. ste Mechtilde, pleine lune le 9, Jeudi s. Léon 1, p., s Isaac, m. 2 h, 42 s. Vend. s. Jules I. p., s. Sabas, m. Samedi ste Hprménégilde. s. Justin </p><p>75. Dimanche de Pâques. DIM. ^iq|[email protected], s.Just. 1^ © Lundi ste Anastasie de Rome, m. Mardi s. Lambert, s. Dreux, conf. m dernier quartier le 17 Merc. s. Ânicet, p. et m. 0 h. 21 m. Jeudi a Eleuthère, ste Apollonie. Vend. s. Socrate, m., s. Gérold. Samedi s. Théotime, s. Sulpice, m. Dimanche de Quasimodo. DIM. QDAS. s. Anselme, év. Lundi ss Soter et Cajus, papes. Mardi s Georges, m., s. Adalbert. m Merc. s. Fidèle, este Beuve. Jfudi s. MABG, évang., s. Floribert. Vend. ss. Clet et Marcellin, p^ipes. nouvelle lune le 25, B. P. Canisius, s Anastase. Samedi 2 h. 9 m. 17. Deuxième dimanche après Pâques. DIM s. Vital, s. Paul de la croix. Lundi KoGATioNS S.Pierre, s.Robert Mardi stes Catherine de S., Sophie. m </p><p>Les jours croissent, pendant ce mois, de 1 heure 39 minutes. FOIRES D'AVRIL. </p><p>Aarberg 10 Herzogenbuchs.3 Schwarzenbourgl5 Aigle 20 Kallnach 3 Semsales 22 Albeuve 29 Landeron 1 Sierre 29 Baden (A) 2 Langnau 24 Soleure 8 Berne 2 La-Rocbe 23 St-Ursanne 22 Bienne 4 La-Sarraz 24 Tavannes 24 Bremgarten 9 Locle 1 Thoune 3 Bulle 4 Martigny-Bourg 1 Vevey 30 Cerlier 3 Moudon 8 Viégn 30 Château d'Œx 3 Morat 3 Yverdon 2 Châtel-St-D. 15 Moliers-Trav. 11 Zofingen 11 Cossonay 18 Olten 1 Zurich (cuirs) 29 Cudrefin 29 Orbe 1 Zweisimmen 11 Delémont 16 Ormont-(lessons25 Echallens 25 Oron 8 Estavayer 10 Paj'erne 18 Marchés au bétail Fleurier 26 Planfayon 17 Fribourg 1 Porrentruy IS Bâle les vendredis, Genève 1 Romont 16 Fleurier 26 Gessenay 5 Rougemont 4 Fribourg 13 Grandson 17 Rue 24 Laupen 18 Gruyères 24 Schwytz 8 </p><p>Avril. La plantation des pommes de terre se termine. On sème l'orge, le chanvre, les racines et les haricots en plein champ. On attend la fin du mois pour semer le maïs. Les semis dans les jardins se complètent. On a soigné plus particulièrement dans le commencement du mois les raies et les irrigations des prés. </p><p>Juste remarque d'un vieux philosophe : Un homme de cœur et d'esprit ne fait jamais fortune que par hasard. Le changement de mode est l'impôt que l'industrie du pauvre met sur la vanité du riche. Quelle diflérenoe y a-t-il entre le premier amour et le dernier ? — C'est qu'on croit toujours que le premier amour est le dernier et que le dernier est le premier. Mai 31 jours. </p><p>FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRFS Merc. ss. PHILIPPE ET JACQUES . ap. O Jeudi s. Âthanase,év., s Walbert Vend. INV. STE CROIX. premier quartier le 2 Samedi ste Monique, s. Florian. 4 h. 42 m. 18. Troisième dimanche après Pâques. DIM, S. Pie V. p, s. Hilaire, év. Lundi s. Jean P. L., ste Judith. 3TO Mardi s. Stanislas, év. pleine lune le 9, Merc. AppARiT. s. MICHEL, S. Désiré Jeudi TBANSL. S. NICOLAS, S. Béat. 0 h. 57 a. Vend. s. Antonin, ar., s. Isidore, 1. Samedi s.Mammert,év. 19. Quatrième dimanche après Pâques. DIM. S. Pancrace, m., s. Denis. Lundi s. Servais. € Mardi ste Justine, s. Boniface. dernier quartier le 16 Merc. ste Sophie, v., s. Segond, év m 6 h. 42 s. Jeudi s. Jean Népom. S5i Vend. s. Pascal Baylon, c. Samedi s. Théodose, s. Venance. Cinquième dimanche après Pâques. DIM. s Yves,s. Pierre Gèles tin Lundi s. Bernardin de S. Mardi s. Ubald, s. Secondas, nouvelle lune le 24 Merc. ste Julie, vierge Jeudi A8(S©l!lis8@ra. s. Didier, év. 1 h. 45 s Vend. N.-D.ÀUXILIAT. Samedi s. Urbara, p . s.Grégoire,Vil il. Sixième dimanche après Pâques. mu. S. Philippe d. N. Lundi s.Bède.steMadeleinedePaz. Mardi s. Germain, év. Merc. s. Maximin, s. Conon, m. Jeudi s. Félix, p., s. Ferdinand,r. Vend. stePétronille, v., ste Angèle Se-</p><p>Les jours croissent, pendant ce mois, de 1 heure 17 minutes. FOIRES DE MAI. </p><p>Aarberg 8 Genève 6 Orbe 20 A net 22 Gessenay 1 OroH 1 Aigle 18 Grandson 29 Ormont-dessous 11 Aubonne 14 Landeron 6 Ormont-dessus 6 Avenches 10 Langenthal 21 Payerne 16 Baden 7 Lauffon 7 Porrentruy 20 Bellegarde 13 La u pan 2 Romont 14 Berthoud 30 Lausanne 8 Rue 29 Bex 16 Louëche-V. 1 Signau 2 Bienne 2 Locle 6 Ste-Croix 29 Bière 13 Martigny-B. 13 St-Imier 14 Bulle 9 Mézières, V. 15 St-Maurice 25 Buren 1 Monthey 15 Stalden 14 Cerlier 8 Montpréveyres 15 Schwarzenb. 9 Charmey 7 Morat 1 Schwytz ,^j 6 Châtel-St-Denis 13 Moudon 6 Sentier 17 Château-d'Œx 15 Neuchâtel 16 Sion 4, 18, 25 Chaux-de-F. 1 Soleure 13 Chavoroay 8 Sumiswald 10 Chiètres 30 Tboune 8 Gombremont-G. 15 Marchés au bétail. Unterséen 1 Concise 8 Vallorbes 14 Cossonay 30 Bâle les vendredis Verrières 18 Delémont 21 Berne 7 Vionnaz 6 Donneloge 10 Delémont, menu Yuippens 14 Echallens 29 bétail les mercredis. Wangen 3 Erlenbach 14 Fribourg 18 Yverdon 7 Estavayer 8 Neuveville 29 Yvonand 27 Fiez 25 Nyon 2 Zweissimraen 6 Fribourg 6 OUon 17 </p><p>Mal. Renouvelez dans ce mois tous les semis des plantes potagères ; semez choux-fleurs, choux-marcelin, pois, chi­ corée, etc. Si le temps est favorable, commencez les foins à la fin du mois. En tout cas, les sarclages des pommes de terre et des racines auront été soignés préalablement. </p><p>Pensée d'album. Quelque bêtise que l'on puisse dire, il est toujours des femmes qui en riront — celles qui ont de jolies dents. Juin 30 jours. </p><p>6. FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Samedi 1 s Siméon, év., s. Juvence. *' Dimanche de Pentecôte. DIM. P©mt©eêt©, s. Erasme, év. Lundi ste Glotilde, r.. s. Morand. pleine lune le 7, Mardi s. Franc. Caracciolo. 11 h. 58. m Merc. Q.-T. s. Bonjface, év. Jeudi s. Claude, év , s. Amance. Vend. Q.-T. s. Norbert, s. Roger. Samedi U.-T. s.Médard, S!. Maxime, </p><p>23. Dimanche de la Trinité. DIM. ss. Prime et Félic. Lundi ste Marguerite. Mardi s. BAnNABÉ, ap. dernier quartier le 15 Merc. s. Jean, simp. Jeudi Pitê^BSêMo S.Antoine deP. 0 h. 26 s. Vend. s. Basile, arch., s. Rufin m. Samedi s. Bernard de M., s. Modeste </p><p>S4. Deuxième dimanche après Pentecôte. DIM. ss. Féréol et Fergeux. Lundi s. Rainier, c, ste Isaure. Mardi s. Léonce, m., s. Mare. m nouvelle lune le 22, Merc. ss Gervais et Protais. 10 h. 49 s. Jeudi s. Silvère, p., ste Florentine Vend. s. Louis de Gonz. Samedi s. Paulin. 10,000 martyrs. </p><p>Î5. Troisième dimanche après Pentecôte. DIM. s. Zacharie, ste Agrippine. m Lundi NATIVITÉ de s. JEAN-BAPTISTE m Mardi s. Guillaume, s. Prosper. s» Merc. ss. Jean et Paul, mm. Jeudi s. Ladislas, r., s. Crescenee. premier quartier le 29 Vend. s. Léon 11, p.. c, Irénée m. Samedi ss. PIERRE KTPAUL, ap. et m. 2 h. 50 s. Quatrième dimanche après Pentecôte. DIM. 30 Gomm. s. Paul, s. Martial. </p><p>Les jours croissent de 18 m. du 1 au 21 etdécr. de 4 m. du 22 au 30. FOIRES DE JUIN. </p><p>Anet (Berne) Môtiers-Trav. 11 Brigue Morat 5 Marchés au bétail. Bulle 12 Moudon 3 Delémont 18 Olten 3 Aubonne 4 Estavayer 12 Oron 5 Bâie les vendredis Fleurier 7 Payerne 20 Baden (A.) 4 Fribourg 3 Porrentruy 17 Berne 4 Genève â Romont 11 Berthoud 6 Landeron 10 Rue 26 Fribourg IS Laufon 4 St-Aubin, N. 10 Frutigen 6 Locle 25 St-Imier 11 Langenthal 18 Louëche-B. 1 St-Ursanne 24 Langnau 7 Martigny-B. 10 Sion 8 Lausanne 12 Mézières, V. 12 Soleure 10 Neuchàlel 6 Montfaucon 2S Valangin Vevey 25 Monthey 5 Yverdon Marges 19 Zofingen 13 </p><p>Juin. La fenaison occupe les bras durant tout le mois. On ébourgeonne et on palisse la vigne, ainsi que les arbres fruitiers. On repique les choux-fleurs, les cardons, le céleri, les laitues, etc. On renouvelle quelques semis d'herbes four­ ragères. </p><p>Pourquoi les sots ont-ils plus d'assurance que les gens d'esprit ? Pourquoi les animaux nagent-ils plus hardiment que les hommes. En toute chose il faut écrire à temps le mot fini; il faut se contenir quand cela devient urgent, tirer le verrou sur son appétit, mettre au violon sa fantaisie, et se mener soi-même au poste. Le sage est celui qui sait, à un moment donné, opérer sa propre arrestation. VICTOR HUGO.S Si tu fais le bien, oublie-le ; mais si l'on t'en jfait, s'ou- viens-t'en toujours. (Provorhe oriental.) </p><p>Toute supériorité est un exil. M" DE GiRARDIN. il Juillet 31 jours. </p><p>FÊTES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Lundi S Théobald, s. Arnold. me Mardi VISITATION, S. Othon, év. Jlerc. s. Héliodore, s Irénée. Jeudi Hte Berthe, s. Uda]ric, év. pleine lune le 7, ss. Cyrille et Méthode, Vend. 0 h. 27 m. Samedi s. Isaïe, proph., s. Romule. m 27. Cinquième dimanche après Pentecôte. DIM. s. Guillebeaud, év. Lundi ste Elisabeth, s. Kilian, év € Mardi ste Véronique, abb. Merc. 7 Fr. mar., ste Félicité. dernier quartier le 15 Jeudi s. Pie I, p m., ste Susanne. 4 h. 30 m. Vend. ss. Jean Gualbert, Nabor. Samedi s. Anaclet, s. Eugène. (fl^ ss. Dimanche du Scapulaire. DIM. S. Bonaventure, év., doct. Lundi s. Henri 11, empereur. m Mardi SCAPULAIRE. S. Faustin, m. nouvelle lune le 22, Merc. s. Alexis, c. Jpudi s. Camille, c, s. Frédéric. 6 h. 30 m. Vend. s. Vincent de Paul, s. Arsène Samedi steMarguerite, v., s. Jérôme </p><p>S9. Septième dimanche apr. Pentecôte. DIM. stePraxède, v., s. Daniel,p. Lundi steMarie-Madel. Mardi s. ApoUinaire, s. Li boire. premier quartier le 28 Merc. B. Louise, ste Christine, v. Sa 9 h. 34 s. Jeudi S.JACQUES, S. Christophe. Se Vend. ste ANNE, MÈHE DE MARIE. Samedi s. Vandrille, ste Nathalie.' </p><p>30. Huitième dimanche apr. Pentecôte. DIM. ss. Victor et Innocent, PP. Lundi ste Marthe, s. Loup, év. Mardi ss. Abdon et Sennen, mm. Merc. ss. Ignace Loyola, Germain. </p><p>Les jours décroissent, pendant ce mois, de 58 minutes. FOIRES DE JUILLET. </p><p>Aarberg 10 Kallnach (B.) 19 Rue 31 Aarbourg 15 Landeron 1 Soleure 8 Aarwangen 11 Langenthal 16 Vevey 30 Aubonne 2 Langnau 17 Yverdon 2 Bellegarde 29 Lausanne 10 Zofingen 11 Berthoud 11 Locle 1 Bienne 4 Madiswyl 19 Baren 10 Morat 3 Marchés au béùail. Bulle fS Moudon 1 Chiètres 25 Neuchâtel 4 Baden 2 Cossonay 11 Nidau 16 Bâle, tous les ven­ Délémont 16 Nyon 4 dredis. Ecliallens 18 Olten 1 Berne 2 Estavayer 10 Orbe 8 Fribourg 20 Fribourg 8 Oron 3 Frutigen 4 Genève 1 Payerne 18 Lyss dern. vendredi Gimel 15 Porrentray 15 Sion 27 Herzogenbuch.S Romont 9 </p><p>Juillet. La moisson commencé durant ce mois. On a débuté par la navette, dont le terrain est immédiatement labouré et semé en trèiîe incarnat, en blé noir, ou en maïs, pour fourrage. Aussitôt qu'un champ de grain est récolté, la charrue doit le retourner. </p><p>Lorsque tu veux secourir la misère Que rien ne te retienne, rien ! N'attends pas, pour faire le bien Qu'il ne soit plus temps de le faire. </p><p>Avant que les procès finissent. Pour l'ordinaire ils se grossissent. Cautionner se peut un homme ' Quand en main en a la somme. </p><p>Droit canon, digeste et code Ne rendent justice qu'à leur mode. De vieux renard et jeune drille Garde bien la poule et la fille. Août 31 jours. </p><p>8. FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Jeudi s PIERRE AUX L. LesMachab. Vend. PoRTioNcuLE. S. Alphouse. Samedi [NVENT. Rel. ETIENNE. Jjydie. </p><p>31. Neuvième dimanche aprèa Pentecôte. DIM. S. Dominique, s. Tertullien Lundi N.-D.BESNEIQES. S. Oswald. S9I Mardi TRANSFIGURATION S. Sixte, Merc. s. Gaétan, c, s. Albert, c. pleine lune le 5, Jeudi s. Gyriaque, s. Sévère, m. «ni 2 h. 50 s. Vend. s. Romain, s. Germain. Samedi S.LAURENT, diac,Astérie 3S. Dixième dimanche après Pentecôte. DIM. S. Tiburce, ste Susanne. Lundi ste Claire, v., ste Hilarie. C s. Hippolyte, s. Cassien, m. Mardi dernier quartier le 13 Merc. s. Eusèbe, pr.. s. Alfred, c Jeudi âss@Mptl@iii. s. Napoléon 6 h. 17 s. Vend. s Théodule, év. Samedi s. Libérât, ab., s. Rogat, m. </p><p>33. Omième dimanche aprè s Pentecôte. DIM. S. Joachim, steHélène. Lundi s. Sebald, c, s. Louis év. Mardi s. Bernard, s. Samuel, Merc. ste Jeanne de Ghantal, vv. nouvelle lune le 20 Jeudi s. Symphorien, m. 1 h. 54 s. Vend, s. Sidoine, év., s. Zachée. Samedi s.BARTHÉLÉMY, stp Aure </p><p>34. Douzième dimanche après Pentecôte. DIM. DÉD. deSi-N. s. Louis,roi. Lundi stZéphirin.p. ste Patrice, v. Mardi ste Eulalie, v. O Merc. s. Augustin, év. premier quartier le27 Jeudi DÉCOL. S. J., ste Sabine, Vend. ste Rose de Lima, s. Félix. 6 h. 42 m. Samedi S.Raymond, ste Isabelle. </p><p>Les jours décroissent, pendant ce mois, de l heure 36 minutes. FOIRES D'AOUT. </p><p>Anet 28 Morat 7 Aubonne 6 Moudon 12 Marchés au bétail Berne 6 Neuveville 28 Bienne 1 Ormont-dessoiis 25 Bâle, lesvendr. Chaux-de-F. 7 Oron 7 Aarberg, dernier Cossonay 29 Payerne 22 mercredi. Dflémont 20 Porrentruy 19 Baden (A) 6 Echallens 14 Romont 17 Berthoud 1 Estavayer 14 Rue 28 Fribourg 17 Fleurier 9 Saignelégier 13 Frutigen 1 Fribourg S St-Imier 13 Langenthal 20 Genève S St-Ursanne 19 Langnau 2 Gimel 26 Soleure 12 Lausanne 14 Grandson 28 Thoune 28 Lyss le dernier Landeron 12 Touriemagne 13 vendredi Laiipen 8 Val-d'Illiez 19 Neuchâtel 1 Locle 5 Viège 10 Me'zières, V. 21 </p><p>Août. On termine les moissons et les déchaumages et on commence les regains. On greffe en écusson, et vers la fin du mois, les semailles d'automne commencent à s'effectuer. </p><p>Apprenez à devenir vieux et évitez de ressembler à ces fruits que le temps pourrit sans les mùiir. A. KARB. Savez-vous ce qui donne le plus de satisfaction à une femme? -^ Sa beauté? — Non, la laideur d'une autre. Beaucoup de gens font commodément consister la vertu à être sévère pour les autres. Alph. KARR. Une bonne action omise en égorge mille qui l'auraient suivie. SHAKESPAERE. Proverbes russes. — On reçoit l'homme suivant l'habit qu'il porte, on le reconduit suivant l'esprit qu'il a montré. Mesure dix fois, mais ne coupe qu'une. La langue est sans os, on la tourne comme on veut. Septembre 30 jours. </p><p>9. FÊTES ET SAINTS PHASES LUNAIRES 35. \Treizième dimanche après Pentecôte. DIM. LES SS. ANGES G. ste Vérène, Lundi s. Etienne, r. s. Maxime. Miirdi s. Guarin. Merc. ste Rosalie, v. pleine lune le 4, Jeudi s. Laurent J., s. Vjctorin, év. 6 h. 5i m. Vend s. Magne, ab., s. Pétrone. I Sampdi ste Reine, v. et m., s Grat. </p><p>36. Quatorzième dimanche ap. Pentecôte. DlM. NATIVITÉ de N.-D. s. Adrien. C Lundi s. Gorgon. Mardi s. Nicolas de Toientin. dernier quartier lel2| Merc. ss. Félix et Régule. 5 h. 49 m. Jpudi s. Guy,c., s. Evence, év. ! Vend. s.Euloge, p., s. Materne, év. I Samedi Ëx. s. GBOTX. ste Nothburge </p><p>37. Dimanche de la Fête fédérale. DIM. FÊTEFÉDÉii.s. Nicomède, m Lundi s. Corneille, s. Cyprien, év. Mardi F. d. stig.f de s. Fr. ! Merc. Q.-T. s Thomas, archev. nouvelle lune le 18, I Jeudi s Janvier, Constance. 9 h. 54 s. Vend. Q.-T. s. Eustache, m. ! Samedi Q.-T. s. MATTHIEU, ap. </p><p>38. Seisième dimanche après Pentecôte. </p><p>DIM. S. Maurice, martyr. TnCc Lundi s. Lin, p., ste Thècle. Mardi N -D. de la Merci, s. Gérard Merc. s.Thomasd.Vil.,s. Pacifique Jeudi s. Valérien et ses compag. Vend. ss. Côme et Damien. m premier quartier Samedi ssVenceslas, duc, s Alphe S9è le 27, 7,21 s. Dix-septième dimanche ap. Pentecôte. DIM: 29 S. MicHEL,arch. s.Grimoald. Lundi 30 s. Jérôme. M Les jours décroissent, pendant ce mois, de 1 heure 42 m. fOIRES DE SEPTEMBRE. </p><p>Aarberg 11 Genève Rougemont 26 Aarbourg 16 Gessenay 6 Rue 25 Aubonne 10 Gruyères 30 Schwartzenb.26 Avenches 13 Landeron 2 Schwytz 12, 23 Badea Langenthal 17 St-Cergues 23 Bâle Laufon 3 St-Nicolas 21 Bellegarde 16 Lausanne 11 St-Aubin, N. 17 Bftrne 3 Louëche-V. 30 Soleure 9 Bienne 12 Locle Sumiswald 27 Boudry 14 Martigny V. Tavannes 11 Bulle 5 MoDtfaucon 9 Thoune 25 Cerlier 11 Monthey 11 Tourtemagne 28 Charmey (Gr.) 15 Morges 4 Unterséen 27 Chât.-d'Œx 23 Morgins 14 Viège 27 Châtel St-Denis9 Morat 4 Wimmis 20 Chiètres S Môtiers-Travers 6 Yverdon 3 Delémont 17 Moudon 9 Zermatt 23 Echallens 19 Oron 4 Zurich 30 Estavayer 4 Payerne 19 Zweisimmen 7 Erlenbach 10 • Planfayon 11 Fontaines (N.) 12 Porrentruy 16 Marchés au bétail Fribourg 2 Reichenbach 24 Fribourg 14 Frutigen 5 Romont 17 </p><p>Septembre. Il reste encore quelques regains à ter­ miner au commencement du mois. Les labours et les semis de froment et d'autres grains hivernes se continuent avec une grande activité. Les derniers jours du mois voient com­ mencer la récolte des pommes de terre. Les vaches viennent manger la troisième herbe dans les prés. Les jours pluvieux sont utilisés pour les battages. </p><p>Emprunter et Jamais rendre Ne vaut guère mieux que prendre. Il n'y a point d'hommes plus indulgents pour eux-mêmes que les impitoyables censeurs de la vie des autres. BOSSUET. Personne ne juge plus vite que celui qui manque de ju­ gement O. PRIMEZ. Traverser la vie n'est pas traverser une plaine. Octobre 31 jours. </p><p>10. FÊTES ET SAINT S PHASES LUNAIRES Mardi s. Renay, s. Piat. Merc. d. Léger, év. Jeudi ss. Ours et Victor, s.Gandide pleine lune le 3, Vend. s. François d'Assise, conf. Samedi s. Placide, m., ste Flavie, v 11 h. 36 s. </p><p>40. Dimanche du Rosaire. DIM. ROSAIRE, S. Bruno,f.,ste Foi. 9f^ Lundi s. Marc, ste Justine Mardi ste Brigitte, ste Laurence. dernier quartier le 11 Merc. ss. Denis et Rustique, m. Jeudi s. François Borgia, c. 3 h, 33 s. Vend. ste Placidie, v., s. Gommer. Samedi s. Maximilien, év. </p><p>H. Dix-neuvième dimanche ap.Pentecôte. Dm. S. Edouard, r., s.Hugolin. Lundi s. Callixte, p., s. Burcard. Mardi ste Thérèse, v., s. Roger. nouvelle lune le If Merc. s. Gall.ab., s. Florentin, év Jeudi ste Hedwige, veuve. 7 h. 8 m. Vend. s Luc,évang., s. Juste, m. Samedi s. Pierred'AL, s. Ferdinand 4î. Vingtième dimanche ap. Pentecôte. DIM. s.JeandpKanty, s.Aurèle Lundi ste Ursule, v. s. Hilarion. Mardi steCorduIe, v. steAlodie. premier quartierle 25 Merc. s. Pierre-Paschase, év. Sa? Jeudi s. Raphaël, arch. Oh. 02 s Vend. s. Chrysanthe, s. Darie. Samed' s. Evariste, P. m. 43. Vingt-unième dim. ap. Pentecôte. DIM. S. Frumence, s.Florentin. Lundi ss. SIMON et JUDE, Cyrille, Mardi ste Eusébie, s. Narcisse, év. Merc. S. Sérapion, év., s. Quentin, Jeudi JEDNE. s.Wolfgang. Lucille, </p><p>Les jours décroissent, pendant ce mois, de 1 heure 44 m. FOIRES D'OCTOBRE. </p><p>Aarwangen 28 Fleurier 11 Payerne 17 Albeuve 1 Fribourg 7 Planfayon 16 Aigle 26 Frutigen 3 Porrentruy 21 Anet 30 Genève 7 Romont 8 Baden (A) 1 Gessenay 4 Rue 30 Bâ!e(14j.) 28 Kallnach 18 Schwartzenb 31 Bercher 23 Landeron 7 Schwytz 14 Berne 22 La-Roche 21 Semsales 14 Bex 10 La-Sarraz 15 Sion 5,26 Bienne 10 Laiifon 22 Soleure 14 Bière 21 Lausanne 9 Sle-Croix 16 Bolligen 12 Louëche-V.,14-28 St-Imier 8 Brigue 1, 16 Locle 15 Ste-Ursanne 28 Bulle 2, 3, 31 Martigny-B. 21 Vevey Buren 2, 30 Mézières, V. 16 Vuippens Berthoud 23 Muntricher 11 Yverdon 29 Chaux-de-F. 2 Monthey 9 Zweisimmen 24 Châtel-St-D. 21 Montreux 25 Corabreraont-G. 23 Morat 2 Cossonay 10 Môtiers-Travers22 Marchés au bétail. Cudrefln 28 Moudon 21 Delémont 15 Olten 21 Bâle, les vendr. Echallens 17 Orbe 14 Fribourg 13 Erlenbach Orm ont-dessous 21 St-Maurice 9 Estavayer Oron 2 </p><p>Octobre. Terminaison des semailles et de la récolte des pommes de terre. Arrachage des racines. Redoublement d'activité des battages. On braque le chanvre et le lin ; on entreprend les seconds labours et on récolte les fruits. C'est aussi dans ce mois que s'effectue la vendange et que les pressoirs sont mis en activité. </p><p>Quand quelqu'un sait ce qu'il veut les autres gens ou­ blient ce qu'ils voulaient. Il est plus facile d'être humble que d'être fier quand il faut. La modestie est souvent un titre dont d'autres que le propriétaire détachent les coupons. Novembre 30 jours. </p><p>11. FETES ET SAINT S PHASES LUNAIRES Vend. Lgi TeassaiSnt. s. Amable. Samedi COMM. DES TRÉPASSÉS s Tobis pleine lune le 2, Vingt-deux, dimanche ap. Pentecôte. 4 h. 17 s. DIM. ste Ide, vv., s. Marcel. Lundi s. Charles Borr., s. Vital m Mardi s. Zacharie, ste Elisabeth. Merc. s. Protais, s. Léonard, er. € Jeudi s. Engetbert, s. Ernest, m dernier quartier le 10 Vend. s. Godefroi, év., s. Dieudon, m Samedi s. Théodore, m. s. Ursin. Oh. 5 m. </p><p>45. Vingt-trois, dimanche ap. Pentecôte. DIM. S. André-Av., ste Florence, Lundi s. Martin, év., s. Mennas. Mardi s. Martin, p., Merc. ss. Didace, Stanislas Kostka. nouvelle lune le 16, Jeudi s. Imier, s. Albéric. 6 h. 10 s. Vend. steGertrude, v., s. Léopold. Samedi s. Othmar, a., s. Edmond. </p><p>46. Vingt-guatr. dimanche ap. Pentecôte DIM. S. Grégoire Thaumaturge Lundi â. Odon, s. Maxime, év. Mardi Ste Elisabeth, s. Pontien. Merc. s. Félix de Valois, s. Edmond Jeudi PRÉSENT. N.-D. S Albert, Vend. ste Cécile, v., s. Philémon. Samedi S. Clément, ste Félicité. 3 47. Vingt-cinq, dimanche ap. Pentecôte, premierquartierleî DIM. S. Jean delà C, ste Flore, 8 h. 17 m Lundi ste Catherine, ste Juconde Mardi s Pierred'Alex.,s Golomban Merc. s. Virgile, ste Josaphat. Jeudi s. Sosthène, év., s. Hortulan m Vend. s. Saturnin, év., m. Samedi s. ANDRÉ, apdtre. </p><p>Les jours décroissent, pendant ce mois, de 1 heure 18 m. FOIRES DE NOVEMBRE. </p><p>Aarberg 13 Frutigen 7 Ormont-dessus 7 Aarbourg 23 Genève 4 Or(riont-dessous25 yEschi 5 Gessenay 14 Payerne 21 Aigle 16 Grandson 20 Porrentruy 18 Anet 6 Gruyères 27 Rolle 15 Aubonne S Gimel 4 Romont 12 Avenches 8 Herzogenbuch.13 Roagemont 13 Baden (A) 5 Langenthal 26 Rue 27 Berne S Langnau 6 St-Imier 12 Berthoud 7 Laupen 7 St-Maurice 4 Bex 2 Lausanne 13 Schwytz 18 Bienne 12 Locle 4 Sion 2, 9,16 Boudry 9 La-Roche 25 Sierra 26 Brienz 13 Lucens 13 Soleure 11 Bulle 21 Lutry 28 Unterseen 20 Château-d'Œx 14 Martigny-V. 11 Thoune 6 Ghâtel-St-Denis 18 Mézières, V. 20 Travers 1 Chiètres 28 Monthey 20 Vevey 26 Cossonay 7 Morat 6 Viège 12 Cally IS Morges 6 Villeneuve 21 Delémont 19 Moudon 18 Zurich 11 Echallens 21 Neuchâtel 7 Estavayer 13 Neuveville 27 Marchés au bétail Erlenbach 12 Olten 18 Fribourg 11 Oron 6 Fribourg 28 </p><p>W^OVembre. Les seconds labours s'achèvent. Le peu de plantes demeurées dans les jardins se retirent. On émonde les arbres et on soigne les prés dans les beaux jours que ce mois présente encore. Les battages se poursuivent. </p><p>Le vif intérêt que l'on porte à une chose se traduit par­ fois par une indifférence trop bien simulée. Il se trouve des flatteurs pour les vices de tous les grands et des détracteurs pour les mérites de tous les petits. Il en est de l'aurore des nouvelles idées comme de celle du jour, elle trouve des gens endormis. On cherche bien souvent le bonheur quand on l'a déjà trouvé. Décembre 31 jours. </p><p>12. FETES ET SAINTS PHASES LUNAIRES Premier dimanche de l'Avent. DIM, s. Eloi, év , steNatalie, m. Lundi stes Bibianp, Pauline, v. M Mardi s.François-Xav.,s Lucius. m Merc. steBarbe, s. Osmond, év, m pleine lune le 2, Jeudi s. Sabas, ab., s. Pierre Ghr. m 7 h. 37 m. Vend. s. NICOLAS, ste Aselle, vierge Samedi s. Ambroise, év., ste Fare 49. Deuxième dimanche de l'Avent. DIM. Lundi ste Léocadie, s. Syr, év. C Mardi steEulalie, s. Melchiade. Merc. s. Damase, s Sabin. dernier quartier le9 Jeudi s. Synèse, s. Paul 8 h. 8 m. Vend. ste Lucie, s. Aubert, c. ctt? Samedi s Nicaise,m.; s. Agnel Troisième dimanche de l'Avent. DIM. s.Abrabam, s. Eusébe, Lundi steAdélaïde, steAlbine. Mardi s. Lazare, .s;. Florian Merc Q.-T. s, Auxence. s. Gatien. m nouvelle lune le 16 Jeudi s. Némèse, m. 7 h. 28 m. Vend. Q.-T ste Ursane, s. Jules. Samedi Q.-T. s. THOMAS, ap 51. Quatrième dimanche de l'Avent. DIM. s.Fiorus, s. Ctiérômon Lundi ste Victoire, s ûagobert. 3 Mardi s.AdamEve, s. Delphin. premier quartierle 24 Merc. SîleSL ste Eugénie v. m. Jeudi s. ETIENNE, diac. et martyr, 6 h. 20 m. Vend. s. JEAN, ap. évang p>^ Samedi ss. INNOCENTS S. Théophile </p><p>52. Dimanche après Noël. DIM. s Thomas de Gantorb., év, Lundi s. Sabin, év. m., s. Anyse. pleine lune le 31, Mardi s. Sylvestre, P., ste Mélanie m 9 h . 29 s. Les jours décroissent de 20 minute.s du 1" au 2t, et croissent de 4 minutes du 22 au 31. FOIRES DE DÉCEMBRE. </p><p>Aarberg 11 Langnau 11 Schwytz 2 Aigle 21 Laupen 26 Soleure 9 Au bonne 3 Locle 2 Thoune 18 Bâie 20 Martigny-B. 2 Yverdon 26 Baden (A) 3 Monthey 31 Zweisimmen 12 Berthoud 3,26 Morat 4 Bienne 26 Morges 18 Bulle 12 Moudon 27 Marchés au bétail Buren 11 Neuveville 26 Cerlier 4 Nidau 10 Bâle, les vendredis Châtel-St-D 16 Olten 9 Berne 3 Cossonay 26 Orbe ; Fribourg 14 Delémont 17 Oron 4 Frutigen S Echallens 19 Payerne 19 Lausanne 11 Estavayer 11 Porrentruy 16 Lyss 27 Fri bourg 2 Pully 12 Neuchâtel S Genève 2 Romont 8, 31 Nyon 5 Laufon 3 Rue 18 Sion 28 Langenthal 31 Schwarzenb. 26 </p><p>Décembre. On termine les battages, et rexj)loitation des bois commence. On se livre aux travaux d'intérieur. </p><p>Beaucoup de parents corrigent chez leurs enfants leurs propres défauts. Si quelqu'un vous donne un bon conseil donnez-lui en deux et vous serez tranquille. La renommée est le microscope des actions. On perd beaucoup plus ce que l'on garde que ce que l'on donne. " S. AUGUSTIN. Les yeux sont les portiers et les messagers du cœur : veillez sur eux. S. AUGUSTIN. Qui sait se mettiC à genoux devant Dieu, sait se tenir de­ bout devant les hommes. Mgr DUPANLOUP. La lassitude dort sur les cailloux : la molesse se sent frois­ sée sur le duvet.. | _ SHAKESPEARE. Pitié pour le crime, c'est cruauté pour la vertu. AVIS </p><p>Le rédacteur des Etrennes fribourgeoises a l'honneur de rappeler qu'il accepte toujours avec reconnaissance les articles que l'on veut bien lui envoyer, surtout lorsqu'ils rentrent dans le domaine de l'agriculture, de notre histoire nationale, de l'archéologie, de la géographie, de la statistique, des sciences naturelles, de l'hygiène, de notre vie littéraire et artistique, etc. Mais, en même temps, il prie instamment MM. les collaborateurs de bien vouloir lui annoncer d'avance leurs travaux et de les lui faire parvenir dès les premiers jours de septembre et plus tôt si possible, un trop grand retard le mettant dans le cas ou de refuser, bien à regret, les articles qui lui sont présentés, ou de différer outre mesure la publi­ cation de nos Etrennes On est prié de signaler à l'éditeur les erreurs qui peuvent s'être glissées dans l'indication des foires et des marchés. Quant à la liste des autorités et des fonctionnaires de l'Etat, bien que dressée avec tout le soin possible, elle ne saurait rester rigoureusement exacte, vu les nom­ breux changements qui ne manquent jamais de survenir entre l'époque où cet opuscule sort de presse et le commencement de l'année suivante. XXIX </p><p>AUTORITÉS FÉDÉRALES Conseil fédéral. MM. Frey, Emile, de Mônchenstein (Bâle-camp.), Président. Schenk, CL, de Signau (Berne). Deucher, Adolphe, de Steckborn (Thnrgovie). Hauser, Walther, de Wadensweil (Zurich) Zemp, Joseph, d'Entlebuch (Lucerne). Lachenal, Adrien, de Genève. Knffy, Eugène, de Lutry (Vaud). </p><p>Tribunal fédéral. MEMBRES. MM, B' Morel, J.-Ch.-P., de Wyl (St-Gall). Stamm. Henri, de Thayngen (Schaffhouse). Rlâsi, Joseph, d'Aedermannsdorf (Soleure). Weher, Hans, d'Oherflachs (Argovie). Broyé, Jean, de Fribourg. Soldan, Gharles-Henri-Alex., de Belmont. D' Hafner, Henri, de Zurich. D"' Kott, Emile, de Cerlier (Berne). Soldati, Auguste, de Neggio (Tessin). Clausen, Félix, de Miihlebach (Thurgovie). D' Bezzola, André, de Zemetz (Grisons). Cornaz, Auguste, de Moudon et la Chaux-de-Fonds. Winkler, Jean, D', de Lucerne. D' Attenhofer, Charles, de Sursée. Président : M. le D' Hafner. Vice-Président : M. Broyé. </p><p>SUPPLÏÎANTS. MM. Hàberlin, Henri, de Bissegg. Holdener, Fridolin, de Schwytz. D' Lutz-Muller, J.-Gebhard, de Thaï. D' Brenner, Ernest, de Bâle. Pictet, Grustave-Jules, de Genève. D' Schmid, François, d'Altorf. de Stoppani, Léon, de Ponte-Tresa (Tessin). Lienhard, Hermann, de Boujean. XXX </p><p>AUTORITÉS LÉGISLATIVES GRAND CONSEIL Cercle de la Sarine. — 23 députés. MM. Bochud, Pîerre-Joseph, à Corminbœuf. Cardinaux, Louis, conseiller d'Etat, à Fribourg. Chatton, Jacques, à La-Corbaz. Reynold, Alfred, à Nonan. Théraulaz, Alphonse, conseiller d'Etat, à Fribourg. Chavaillaz, Joseph, à Ecuvillens. ^by, Stanislas, conseiller d'Etat, à Fribourg. Bossy, Aloys, conseiller d'Etat, à Fribourg. Esseiva, Pierre, à Fribourg. Morel, Jacques, à Lentigny. Corpataux, François, à <a href="/tags/Matran/" rel="tag">Matran</a>. Chatagny, syndic, à Corserey. Eeynaud, Balthasar, à Farvagny. Roulin, Paul, à <a href="/tags/Treyvaux/" rel="tag">Treyvaux</a>. Montenach, Georges, à Fribourg. Gendre, Frédéric, à Fribourg. Villet, Léon, à Vuisternens-en-Ogoz. Buman, Charles, à <a href="/tags/Belfaux/" rel="tag">Belfaux</a>. Bongard, Joseph, à Ependes. Week, Charles, conseiller d'Etat, à Fribourg. Renevey, Jacques-Philippe, à Fribourg. Margueron, Jean, à Cottens. Kolly, Joseph, à Praroman. Cercle de la Singlne. — 15 députés. MM. Roggo, Nicolas, à Bundtels. "Wseber, Ulrich, à Schmitten. Jîby, Paul, conseiller national, à Fribourg. Techtermann, Arthur, colonel-divisionnaire, à Fri­ bourg. Bœriswyl, Jean, à Alterswyl. Blanchard, Nicolas, à Tavel. Schaller, Henri, conseiller d'Etat, à Fribourg. Jungo, Peter-Aloys, à Galmis. Boschung, Ulrich, à Ueberstorf. Jungo, Joseph, notaire, à Jetschwyl. Riedo, Jean-Joseph, à Planfayon. Fasel, Joseph, à Zumholz. Vonderweid, Joseph, à Fribonrg. Eapo, Jean, à Bœsingen. J^bischer, Pierre, à Heitenried. Cercle de la Gruyère. — 18 députés. MM. Niquille, François, à Charmey. Jaquet, Léon, à Estavannens. Schouwey, Joseph, à Bellegarde. Grangier, Placide, à Montbovon. Grandjean, Constant, à Morlon, Murith, Nicolas, à Gruyères. Gremaud, Casimir, à Echarlens. Keichlen, Alfred, à Bulle. Théraulaz-Allaman, Jean-Joseph, à La-Roche. Gurrat, Henri, à Grandvillard. Favre, Auguste, à Vaulrnz. Villoz, Pierre, à Sorens. Moret, Louis, à Vuadens. Bapst, Xavier, à Pont-la-Ville. Philipona, Pie, à Fribourg. Morard, Louis, à Bulle. Barras, Auguste, à Bulle. Progin, Maurice, à Bulle. Cercle du Lac. — 12 députés. MM. Leicht, Fritz, à Salvagny. Schorro, Rodolphe, à Liebistorf. Dinichert, Constant, à Montilier. Bula, J.-F., caissier, à Chiètres. Liechti, Hermann, à Morat. Engelhart, Oscar, à Morat. Perrottet, Edouard, à Cormérod. Bielmann, Edouard, à Fribourg. Strûby, P.-Martin, imprimeur^ à Morat. Guillod-Chervet, à Praz Gutknecht, Jean, à Agrimoine. Biolley, Charles, à Môtier. Cercle de la Glane. — 11 députés. MM. Eobadey, Louis, à Romont. Grand, Louis, à Romont. Eaboud, Alexandre, à Romont. XXXII </p><p>MM. Menoud, François-Xavier, à P ribourg. Wuilleret, Louis, juge cantonal, à Fribourg. Jaccoud, Alphonse, à Promasens. Ducrest, Eomain, à Promasens. Berset, Antoine, à Villarsiviriaux. Brayoud, Maurice, à Macconnens. Eicboz, Jean-Baptiste, à Siviriez. Maillardoz, Albert, à Eue. Cercle de la Broyé. — 12 députés. MM. Dessibourg, Joseph, à St-Aubin. Francey, Alexandre, à Gousset. Gottofrey, Yincent, juge cantonal, à Fribourg. Bullet, Léon, à Estavayer. Dubey, Didier, à Domdidier. Burgisser, Vincent, à Murist. Python, Georges, conseiller d'Etat, à Fribourg. Corminbœuf, Xavier, à Ménières. Chassot, Alfred, à Fribourg. Torche, Antonin, à Estavayer. Eey, François-Nicolas, à Estavayer. Bsechler, Louis, à Vallon. Cercle de la Veveyse. — 6 députés. MM. Genoud, Louis, à La-Tour. Monnard, Pierre, à Attalens. Esseiva, Louis, aux Fiaugères. Genoud-Eepond, Léon, à Châtel-St-Denis. Perrin, Léon, syndic, à Semsales. Philipona, Joseph, à Châtel-St-Denis. XXXIII </p><p>AUTORITÉ EXECUTIVE ET ADMINISTRATIVE CONSEIL D'ÉTAT Le Pouvoir exécutif et administratif est confié à un Conseil d'Etat nommé par le Grand Conseil. Le Conseil d'Etat est composé de sept membres. La durée de ses fonctions est de cinq ans. Après chaque renouvellement du Grand Conseil, il y a un renouvellement intégral du Conseil d'Etat. (Const., art. 49 et 50.) MM. Bossy, Aloys, Président. Python, Georges, Vice-Président. Théraulaz, Alphonse, conseiller d'Etat. Schaller, Henri, » Week, Charles, » Aeby, Stanislas, » Cardinaux, Louis, » Chancellerie d'Eti^t. </p><p>OHANOBLIBE. M. </p><p>TIOB-OHANCBIilEIl. M. Nuoffer, Nicolas, de Fribotirg. </p><p>EÉGISTEATBUE. M. Tercier, Isidore, de Vuadens. </p><p>BUEALISTBS. MM. Bergnin, Xavier, de Fribourg. Godel, Eugène, à Fribourg. </p><p>AECHIVBS D'ÉTAT. MM. Schneuwly, Joseph, archiviste. Esemy, Tobie, sous^archiviste. </p><p>HUISSIBES D'ÉTAT. MM. Gougler, Simon. MM. Sieber, Alphonse. Henseler, Antonin. Gauderon, Félix Gorminbceuf, Eloi. coNciBEGB : M. Meyer, Jean, de Cerniat. 3 XXXIV </p><p>DIRECTIONS DU COHSEIL D'ÉTAT ET BONOTIONNAIEBS QTJI EN DÊPBNDEST. I. DIRECTION DE l'INSTRBCTieN PUBLlftUE. Directeur. MM. Python, Greorges, conseiller d'Etat. Suppléant. Bossy, A., conseiller d'Etat. Secrétaire. Aide-Secrétaire. Commission des étsdes. Section française. MM. Python, directeur de l'Instraction publique, président. Jaquet, Dominique, Gordelier. Bise, Emile, président du tribunal de la Sarine. Soussens, Mamert, rédacteur. Section allemande. MM. Tschopp, Joseph, chanoine, à Fribourg. Yonlanthen, Benoît, contrôleur. Section technique. MM. Bise, Modeste, commissaire général. Buman, Charles, juge. Section de Morat. MM. d'Epinay, préfet, vice-président, à Morat. Landry, pasteur, à Meyriez. Schaffner, pasteur, à Cliiètres. Millier, Jean, au Lowenberg. </p><p> fiibliotlièqne cantonale et Musées. MM. Grfemaud, professeur, bibliothécaire cantonal et conser­ vateur des collections numismatiques. , conservateur des musées historiques et artistiques. Musy, prof., conserv. des musées d'histoire naturelle. Commission de la Bibliotlièque cantonale. MM. le Directeur de l'Instruction publique. Clerc, Cyprien, professeur de droit. Horner, Raphaël, abbé, professeur. Commission des Musées scientifiques. MM. Buman, docteur, président. Guony, pharmacien, secrétaire. XXXV </p><p>ENSEIGNEMENT IWSTBUCTIOW SUPÉRIEURE Université «le Fribonrg. Recteur de l'Université : K. P. Coconnier. Doyen de ta Faculté des Lettres : M. le D' Kallenbach. » » de Droit : M. le D'Loerckens. » » de Théologie : R. P. del Prado. PBOFESSEUBS. j Faculté de Théologie. Rév. P. Berthier, Joachim (Dogmatique positive). P. Coconnier, Thomas (Dogmatique spéculative). P. del Prado (Morale spéculative). P. Esser, Thomas (Droit canon). P. Mandonnet (Histoire ecclésiastique). P. Fritsch, Albertus (Exégèse). P. Michel (Philosophie). Mgr Kirsch, J.-P. (Histoire ecclés., Patrologie et Archéologie). D' Beck (Pastorale). Rév. P. Frankenstein, Réginal. Faculté des Lettres. 3IM. D' Schnûrer, Gustave (Histoire du moyen âge). D' Reinhardt, Henri (Histoire moderne). D' Steffens, Franc. (Paléographie et Diplomatique). D' Buchi, Alb. (Histoire suisse. Histoire de l'antiquité). D' Jostes (Langue et littérature allemande). D' Sturm, Joseph (Philologie et archéologie classiques). D'' Streitberg, Guillaume (Grammaires comparées). D' Grimme, Hubert (Langues et littératures orientales). D'' Jîallenbach (Langues et littératures slaves). D' Hess, Jacques (Egyptologie, assyriologie et langues anciennes). D'' Effmann. architecte (Histoire des beaux-arts). Gremaud, Jean (Critique historique). Horner, Raphaël (Pédagogie). R P. Jaquet, Dominique (Littérature chrétienne). D' Marchot, Paul (Langue et littérature française). D' Kovralsky, Jos., professeur extraord. (Physique). D' Hardy, Edmond (Histoire comparée des religions). Michaut, Georges (Langue et littérature latine). Professeurs agrégés {Privât docent). MM. Adolphe Gottlob (Histoire de l'économie politique). , Péter Wagner (Science de la musique). XXXVI Faculté de Droit. MM; Pedrazzini, Martin (Droit public). D' Fietta, Paul (Droit civil français). D' Lœrkens (Droit pénal). D' Saedt (Droit ecclésiastique, droit de change, droit des gens). D' de Savigny, Léon (Droit allemand). Clerc, Cyprien (Droit civil, droit fédéral privé). Perrier, Emile, procureur général (Procédure civile, droit public fédéral, poursuites et faillites). Bise, Emile (Droit pénal). D' Jaccoud (Droit naturel, économie politique). (lOttofrey, Vincent (Pandectes, droit romain). D' Favre (Médecine légale) Wasserab (Economie politique. Finances). D' Oser, Hugo (Droit allemand). D' Hauptmann, Félix, professeur agrégé. Collège cantonal St-llichel. Recteur. MM. Jaccoud, Jean, abbé. Préfet du Collège. Bourchardy, A.-P., abbé. Préfet de l'Internat. Duseiller, E , abbé. Surveillant. Werro, Josepb-Isidore. Conrs académique du Lycée. Religion. MM. Jaccoud, abbé. Philosophie. Jaccoud, abbé et K* P. Mandonnet. Physique et chimie. Kœmy, Joseph. Histoire naturelle. Musy, Maurice. Mathématiques et Cosmographie. Wœber, Maurice. Histoire., littérature et philologie Littérature allemande. Laib, abbé. Préparateur d'histoire naturelle. Macherel, Eugène. Préparateur de physique et chimie. Macherel, Célestin. Gymnase. Section littéraire française. 1" classe. MM. Bovet, André, abbé. 2""^ » Pasquier, abbé. 3"° » Bègue, Ch., abbé. 4°° » Genoud, J., abbé. h'°" •» Perriard, A., chanoine. 6"°° » Currat, L., abbé. Histoire. Horner, abbé. Mathématiques. Lance, Eugène. Comptabilité. Ducotterd, Pierre. Histoire naturelle. Musy, Maurice. XXXVII </p><p>Langue allemande. l'^' division MM...... •Orne ., J£leiser, abbé. 4"" » Laib, Aloys, abbé. 5"° » R'* P. Kapper, Albert. Section littéraire allemande. 1'° classe. MM. leR-P. Liedtke, K,, abbé. C)ine V, R' P. MûUer, Bruno. 3™ » le R" P. Kapper, Albert. 4"° » Reidy, » 5°" » Laib, abbé «•"» » Brubin, abbé. Langue française 1" division. MM. Reidy. »owr tes aliemands] 2°" » Raboud. g„= » Blanc, Hubert. Branches spéciales. M. le R" P. Liebig, Paul. Section industrielle. Instruction religieuse. MM Histoire. Horner, » Langue française. Blanc, H. Langue allemande. Grschwind, Charles. Langue anglaise et sciences commerciales. Gschwind, Charles. Mathématiques. Ducotterd(l"et2°"cl.), Lance, Eugène (3 cl.). "Wseber, Mce, 4°"" cl.). Comptabilité. Ducotterd, Pierre. Dessin technique. Schaller, Romain. Physique et hist. naturelle. Musy, Maurice. Chimie. Rsemy. Joseph. Géographie. Blanc, Hubert. Calligraphie. Maîtres attachés à l'établissement. Religion pour les élèves réformés. MM. Preiswerk, pasteur. Langue anglaise. Gschwind, Charles. Langue italienne. . . -. . . Dessin académique et modelage. Reichlen, Joseph. , . , ( Haas, Paul. Musique vocale et instrumentale. \ Hartmann, Ant. Musique instrumentale. MuUer, Jean. Gymnastique. Sterroz, Guillaume. XXXVIII </p><p>Instrnctiou secondaire. Ecole d'Hauterive. MM. Tanner, directeur, professeur. Dessibourg, Jules, aumônier. Aebisclier, Pierre-Joseph, professeur. Levet, Alexandre, surveillant et professeur. Verdon, Joseph, secrétaire-comptable. Kuffieux, maître de musique et d'allemand. Ecole secondaire professionnelle. MM. Gremaud, Amédée, directeur. Perriard, Paul, Rd curé, professeur de religion. Wseber, Jean, professeur. Musy, Maurice, » Schaller, Romain, » Ecole secondaire des jeunes filles de Fribourg. MM. Quartenoud, abbé, directeur et professeur. M"" Weitzel, Marie, institutrice. M"" Pasquier, Joséphine, institutrice. M'" Reydellet, Marie, maîtresse d'allemand. MM. Musy, Maurice, 1 , . Muller, Jean, > maîtres spéciaux. Gschwind, Charles, J Ecole secondaire de Bnlle. MM. Bavaud, abbé, directeur et professeur. D'' Alex, Rd curé, professeur. Cosandey, Amédée, professeur. </p><p>Ecole secondaire de lorat. MM. Fetschrin, Guillaume, directeur. Blumenstein, Emile, professeur. Susstrunk, Jacob, » Gutkneclit, Jean. » Blaser, Reinhold, » Meier, Emmanuel, » Jacky, Théodore. » Vôllmy, Charles, » Grisel, Albert, » Dunand, Jean, instructeur des cadets. XXXIX </p><p>Bcolc secondaire de la Broyé. MM. Falconnet, vicaire, directeur...... professeur. Renevey, Alphonse, » Ecole secondaire de la («lâue. MM. Kepond, Pierre, chanoine, professeur, directeur. Vaucher, Etienne, Rd chanoine, professeur. Vollery, Louis, professeur. Zimmermann, Martin, langue allemande et musique. Ecole régionale de tluin. M. Zurkinden, Pierre, maître. Ecole régionale de Pianfayon. M. Giger, Jean-Baptiste, maître. Ecole régionale de la Hante-Gruyère. MM. Fontaine, Maxime, maître. Ecole régionale d'Attalens. M. Dangelzer, Louis-Antoine, maître. Ecole régionale de Gourtion, M. Perroset, Placide, maître. Ecole régionale de Cormondes* M. Nonnast, Jules, maître. Ecole régionale de Cotteus. M. Roche, Célestin, maître. Ecole régionale de St-Anbin. M, Fontaine, Constant, maître. Ecole régionale d'.41terswyl, M. Burry, Pierre, maître. Ecole régionale de TreyTaux. M. Mossu, Pierre, maître. Keole régionale de CMètres , M. Sarbach, Frédéric-Adolphe, maître. Ecole régionale d Teberstorf. M. Rapo, Joseph, maître. Ecole régionale de CIruyères. M. Jaquet, Placide, maître. xxxx </p><p>INSPECTEURS DES ÉCOLES Inspecteur des écoles secondaires et régionales. M. Progin, Maurice, à Bnlle. .Irrondissemeuts scolaires. I" ABE. MM. Grapany, Alfred, curé, à Montet. 11°" AEE. Merz, Richard, à Meyriez. 111™" AEE. Tschopp, Joseph, chanoine, à Fribourg. IV"" AEE. Section A MM. Morel, Séraphin, chanoine. » B Perriard, Alex., à Belfanx. V"" AEE. MM. Oberson, François, à Vuadens. VI™ AEE. Crausaz, Auguste, à Villaz-St-Pierre. VU"" AEE. Villard, Hippolyte, à Châtel-St-Denis. Administrateur du dépôt scolaire central à Fribourg. M. Gremaud, Laurent. </p><p>DIRECTION DE Ll JUSTICE ET DES CULTES. Directeur. MM. Week, conseiller d'Etat. Suppléant. Cardinaux, L., conseiller d'Etat. Secrétaire. Hartmann, Romain-Charles. Aide-Secrétaire. Zuber, Auguste. </p><p>A. — COMMISSIONS ET OEPICIBES PUBLICS RELEVANT DE LA DIEEOTION DE LA JUSTICE. Ministère public. MM. Perrier, Emile, procureur général. Villard, Antoine, substitut. .irocats patentés. MM. Renevey, Jacques-Philippe, à Fribourg. Uldry, Nicolas, à Fribourg. Ghapaley, Hubert, à Bnlle. Grivet, Cyprien, à Fribourg. Magnin, Alphonse, à Huile. Chassot, Alfred, à Fribourg. XXXXI </p><p>MM. Girod, Ernest, à Fribourg. Broyé, Jules, » Bielmann, Edouard, à Fribourg. Braillard. François, à Romont. Sudan, Pierre, â Châtel. Gosandey, Joseph, à Fribourg. Hafner, Hugo, à Morat. Blanc, Alfred, à Fribourg. Bellenot, Joseph, à Fribourg. Bourgknecht, Louis, à Fribourg. Wattelet, Hans, à Morat. Gottrau, Georges, à Fribourg. Egger, Charles, à Fribourg. Gillet, Jean, à Châtel. Dupraz, Emmanuel, à Rue. </p><p>Conseil de discipline des avocats. </p><p>Présidence : Président du Tribunal cantonal. MM. Renevey, Jacques-Philippe, avocat. ' Cardinaux, Louis, conseiller d'Etat. Birbaum, Joseph, président, à Fribourg. Ghassot, Alfred, à Fribourg. </p><p>Suppléants. MM. Vonderweid, Joseph, juge de paix, à Fribourg. Girod, Ernest, avocat. Grand, Louis, président, à Romont. </p><p>Agents d'aifaires. Fribourg. MM. Leu, Charles. Grolimont, Joseph. Reichlen, François. Gottrau, Philippe. Egger, Charles. Blanc, Edouard, Bulle. MM. Andrey, Alex. Currat, Placide. Romont. MM. Forney, Victor. Braillard, Fr. Stajessi, Emile. Châtel-St-Denis. M. Pasquier, Henri. Moral. MM. Hafner, Hugo. Willenegger, Erédéric. Semsales. M. Gorboz, Cyprien. Estavayer. M. Butty, Charles. Chambre des notaires. MM. Eenevey, notaire, à Fribourg, Président, . . . » » Secrétaire. Ballet, » à Estavayer. Burgy, » à Fribourg. Schorderet, » » Birbaum, président, » Michaud, greffier, » </p><p>CANTONNEMENT DES NOTAIBES. Bistrict de la Sarine. MM. Burgy, Jacques, à Fribourg. Eenevey, Jacques, » Vuichard, Isidore, » Micliaud. Pierre, » Gottrau, Ernest, » Droux, Paul, » Blanc, Edouard, » District de la Singine. Schorderet, Xavier, à Fribourg. Birbaum, Joseph, » Jungo, Joseph, » Castella, Albert, » Bourgknecht, Alphonse, » District de la Gruyère. MM. Dupré, Jules, à Bulle. Chapaley, Hubert, à Bulle. Menoud-Musy, Joseph, à Bulle. Andrey, Alexandre, » Morard, Louis, à Bulle. Currat, Placide, » District de la Glâiie. MM. Gobet, Jean, à Komont. Grand, Louis, » Chatton, Isidore, » Conus, François, à Rue. Stajessi, Emile, à Romont. xxxxm District de la Broyé. MM. Bullet, Léon, à Estavayer. Bersier, Joseph, à Estavayer. Bondallaz, Fridolin, à Estavayer. Butty, Charles, à Estavayer. Holz, Georges, à Estavayer. </p><p>District du Lac. MM. Tschachtli, Alfred, à Morat. Derron, Henri, » Friolet, Frédéric, » Kœmy, Jules, à Cournillens. Hartmann, Komain-Charles, à Cournillens. District de la Veveyse. MM. Perrin, Joseph, à Châtel-St-Denis. Pasquier, Henri, » G-illet, Jean, » Commission eiaminatricc des aspirants au notariat. MM. Week, conseiller d'Etat, président. Renevey, .Jacques-Philippe, avocat. Clerc, Gyprien, juge cantonal. Michaud, Pierre, notaire. Perrier, Emile, professeur de droit. Bise, Emile, professeur de droit. Gottofrey, Vincent, juge cantonal. Hartmann, Romain-Charles, secrétaire. Commission examinatrice des aspirants an barreau. MM. Week, conseiller d'Etat, président. Clerc, Gyprien, juge cantonal. Perrier, Emile, professeur de droit. Wuilleretj juge cantonal. Renevey, avocat. Bise, Emile, professeur de droit. Gottofrey, Vincent, juge cantonal. Hartmann, Romain-Charles, secrétaire. XXXXIV </p><p>COmiSSION CANTONALE de surreillance des offices de poursuite et de faillite. MM. Bise, comnûssaire général, président. Week, Komain, membre. Buclin Léon, » Michaud, Pierre, suppléant. Martin, Henri, » Hartmann, Romain-Charles, secrétaire. Préposés des offices de poursuites. District de la Sarine. M. Gendre, Alexandre, à Fribourg. District de la Singine. M. Blanchard, Théodore, à Tavel. District de la Gruyère. M. Pasquier, Joseph, à Bulle. District du Lac. M. Nicolet, Pierre, à Morat. District de la Broyé. M. Brasey, Edmond, à Estavayer. District de la Glane. M. Mauroux, Adrien, à Romont. District de la Veveyse. M. Monnard, Alfred, à Châtel. Préposés des offices de faillite et substituts des préposés des offices de poursuite. District de la Sarine. M. Wuilleret, Alex., greffier, à Fribourg. District de la Singtne. M. Fasel, Louis, greffier, à Tavel. District de la Gruyère. M. Philipona, François, greffier, à Bulle. xxxxv District du Lac. M. Vacheron, Max, greffier, à Morat, District de la Broyé. M. Bondallaz, Fridolin, greffier, à Estavayer. District de la Glane. M. Chatton, Isidore, greffier, à Romont. District, de la Yeveyse. M. Mossier, Jules, greffier, à Chàtel. </p><p>B. — COMMISSION EBLBVAKT DE LA DIEEGTION DES CULTES. </p><p>CULTE CATHOLIQUE. Commission de surreillance des biens du clergé catholique. MM. Week, conseiller d'Etat, président. Pellerin, vicaire-général. Python, Henri, économe au Séminaire. Eenevey, avocat. Hartmann, Romain-Charles, secrétaire. Chapitre de St-Nicolas. MM. Favre, Auguste, R""" Prévôt. Tschopp, Joseph, R" Doyen. Perriard, Amhroise, R" chanoine, grand-chantre. Perriard, Paul, curé, R" chanoine. Bornet, Jean, » Esseiva, Léon, » Pellerin, Victor, » Morel, Séraphin, » Quartenond, Jean, » Conus, Pierre-Jules, » Administrateur de la Caisse des bâtiments du Chapitre de St-Nicolas, M. Week, Hipolyte, à Fribourg. XXSXVJ </p><p>II. — Commission synodale réformée. MM , à Fribourg, président. Liechti, H., à Morat, vice-président. Blumenstein, pasteur, à Morat. Schaffner, S., pasteur, à Chiètres. Bula, J.-F., à Chiètres. Eoggen, M., secrétaire de ville, à Morat. Stoll, N., député, à Salvagny. Landry, pasteur, secrétaire, à Meyriez. </p><p>III. DIRECTION DES F1N.4P(CES. </p><p>Directeur. MM. Tliéraulaz, conseiller d'Etat- Suppléant. Aeby, Stanislas, conseiller d'Etat. Secrétaire. Brunisholz, Claude. Copiste-expéd. Bseriswyl, Aloys. Bureau eentral de l'impôt. Secrétaire-chef de bureau. MM. Emmenegger, Joseph. Copiste-expéditeur. Egger, Philippe. » Hsering, Jacques. » Burgisser, Pierre. Trésorerie d'Etat. MM. Emery, Emile, trésorier. Bertschi, Meinrad, receveur-général. Sudan, Louis, 1" secrétaire-comptable. Blanc, Oscar, 2'' secrétaire-comptable. Meyer, Jean, timbreur. ReccTeurs d'Etat. Sarine. MM. Monney, Charles, à Fribourg. Singine. Bseriswyl, Jean, à Alterswyl. Gruyère. Chiffelle, Charles, à Bulle. Glane. Deschenaux, Eomain, à Komont. Broyé, l" arrondis. Andrey, Et., à Estavayer. 2"° » Plancherel, Joseph, à Domdidier. Lac. Michaud, Adrien, à Morat. Yeveyse. XXXXVII </p><p>Gommissariat général et euregistrentent. MM. Bise, Modeste, commissaire-général et directeur de l'enregistrement. Bovard, Jean-Louis, secrétaire. Stempfel, Joseph, aide. Commissaires géomètres. MM. Bise, Modeste, commissaire général. Grausaz, Simon, à Fribourg. Eichoz, Jean-Baptiste, à Siviriez. Monney, Jean, à Cliâbles. Bertschy, Jean-Baptiste, à Murist. Meendly, Alphonse, à Gugy. Bise, Narcisse, à Fribourg. Forney, Léon, à Romont. </p><p>OONTEOLEUBS DES HYPOTHÈQUES ET ÎBBOBPTEUBS DE L'ENREGISIBEMENT. District de la Sarine. r° section. MM. Uldry, Arnold, à Farvagny. f' » Week, Frédéric, à Fribourg. Rsemy, Ch.-Aug., subst. S" » Kolly, Jean-Bapt., au Mouret. Dousse, Jean-Bapt., greiïier, subst. District de la Singine. MM. Vonlanthen, Benoît, àVillars-les-Joncs. Hayoz, Jos., subst. temporaire. District de la Gruyère. é'" section. MM. Gorpataux, Eugène, à Bulle. Barras, Emile, substitut. S" » Hovet, Alexandre, à Gruyères. Kime, Tobie, syndic, subst. District de la Glàue. 4" section. MM Ayer, François, subst. temporaire. S° » Radoud, Victor, à Rue. Dupraz, François, à Rue. XXXXTIII </p><p>District de la Broyé. •/'" section. MM. Plancherel, Joseph, à Domdidier. Corminbœuf, Cyp., à Domdidier, subst. T" » Marinier, Laurent, à Estavayer. Leibzig, Jean, subst. 3°" » Bureau d'Estavayer. District du Lac. MM. Mûlleg, Fritz, à Morat, Derron, Constant, subst. District de la Veveyse. MM. Cardinaux, Ignace, à Châtel-St-Denis. Mossier, Louis, Châtel-St-Denis, subst. temp. Commission cantonalii des péréqnateurs. MM. Emmenegger, Joseph, président. Vnichard, Isidore, à Fribonrg. Fornerod, Vincent, à Montilier. Egger, Philippe, secrétaire. Commission cantonale de Pimpôt. MM. Théraulaz, conseiller d'Etat, président. Losey, Alfred, à Fribourg. Vicarino, Frédéric, » Emmenegger, Joseph, secrétaire. Commission des zones. MM. Niquille, Casimir, à Fribourg, Président. Genoud, Jean, au Petit-Rome, vice-président. Zone intermédiaire. MM. Genoud, Jean, au Petit-Kome, membre. Bochud, Pierre-Joseph, à Corminbœuf, membre. Frossard, François, à Romanens, 1"' suppléant. Margueron, Jean, à Cottens, 2" Dupasquier, Romain, à Vuadens, 3' Bseriswyl, Jean, à Alterswyl, 4° Bosson, Antoine, à Ursy, 5" Jungo, Joseph, à Guin, Q^ Pache, Joseph, à Lussy, 7« XXXXIX </p><p>Zone de la Broyé. MM. Dubey, Didier, à Domdidier, membre. Gutknecht, Samuel, à Ried, » Dessibourg, Joseph, à St-Aubin, l" suppléant. Corminbœuf, Xavier, à Ménières, 2" » . Zôue alpestre. MM. Mossu, Anselme, à Broc, membre. Currat, Henri, à Grandvillard, membre. Jaquet, Léon, à Estavannens, 1" suppléant. Grangier, Placide, à Montbovon, 2* » Schouwey, Pliilippe, à Bellegarde, 3" » • Corboz, Félicien, à Semsales, 4° » Théraulaz-Allaman, à La-Roche, 5° » Zone rinicole. MM. Grossier, Henri, à Lugnorre, membre. Guillod, Louis, à Praz, » Pillonel, Victor, à Cheyres, 1" suppléant. Liardet, Auguste, à Font, 2° » Inspecteur général et intercantonal de la pèche sur le lac de lorat. M. Savary, Charles, à Faoug. d'Epinay, Louis, préfet, à Morat. INTENDANT DBS SELS. M. Sudan, Louis, à Fribourg. </p><p>PAOTEUBS DBS SELS. Fribourg. MM. Audergon, J.-Joseph, à Fribourg. Morat. Tschachtli, Otto, à Morat. Romont. Badoud, Jean, à Romont. Bulle. Jordan, André, fils d'Alex., à Bulle. Estavayer. Carrard, Aloys, à Estavayer. IV. DIRECTION »E L'IPi TERIEUK. </p><p>Directeur. MM. Bossy, Aloys, conseiller d'Etat. Suppléant. Théraulaz, Alphonse, » Secrétaire. . Aide. Joye, Etienne. Vérificateur des comptes des communes. Griller, Julien. Adjoint. Grausaz, Edouard. </p><p>COMMISSIONS ATTACHÉES A LA DIEBOTION DE Ii'lNT,ÉBIBtrB_ Commission de l'Hospice cantonal. MM. Bossy, Aloys, conseiller d'Etat, président. Favre, E"" Prévôt. Esseiva, K. chanoine de St-Mcolas. Glasson, Paul, banquier. Birbauna, Joseph, notaire. Tschopp, Joseph, chanoine. Commission administrative de l'Hospice d'aliénés de larsens. MM. Théraulaz, Alph., conseiller d'Etat, président. Gremaud, Casimir, député, à Echarlens. Richoz, .[.-Baptiste, à Siviriez. Castella, Rd. curé, à Gruyères. Bourqui, Alexis, à Fribourg, secrétaire. Hospice de larsens. MM. Repond, P., docteur, de Villardvolard, directeur, Remy, Félix, à Bulle, médecin-adjoint. Reichlen, Charles, abbé, aumônier. Gauthier, Henri, économe. Baudère, Ernest, secrétaire-comptable. Commission de l'industrie et du commerce. MM. Bossy, Aloys, conseiller d'Etat, président. Buman, syndic, à Belfaux. Comte, Antoine, négociant, à Fribourg. Mauron, Louis, télégraphiste. Suppléants. MM. Chardonnens, Charles, à Fribourg. Delpech, Ignace, » LI </p><p>Commission d'agriculture. MM. Bossy, Aloys, conseiller d'Etat, président, Bertschy, Meinrad, à Tavel. Francey, Alex., à Gousset. Wuilleret, Charles, à Fribourg. Eoulin, Paul, à Treyvaux. Suppléants. MM. Frossard, major, à Romanens. Jungo, Aloys, à Guin. Benninger, Jean, à Salvagny. </p><p>COMMISSIONS PHYLLOXÉBIQTJES. District de la Broyé. MM. Buman, Ernest, commissaire cantonal. Pillonel, Victor, à Cheyres. Monney, François, à Châbles. Delley, Frantz, à Delley. Liardet, Auguste, à Font. District dn Lac. MM. Buman, Ernest, commissaire cantonal. Guillod-Chervet, Louis, à Praz. Vincent-Fornerod, J.-Samuel, à Montilier. Javet, Jean, à Môtier. 8ûsstrunk, Jacq,, prof., à Morat. Station laitière. M. de Vevey, Emmanuel, chimiste, à Fribourg </p><p>INSPBOTBUE EN CHB» DES EOEÊTS. M. Niquille, Casimir, à Fribourg. INSPBCTEUES DES EOE^ITS. 1" Arrond. MM. Week, Joseph, à Fribourg. T » Vonderweid, Marcel. 3" » Barras, Paul, à Bulle. 4° » Gendre, Pierre. VériiicatenTS des poids et mesures. 4" arrond. (Sarine, Singine, Broyé et Lac). M. Berchtold, Pierre, à Fribourg. /" sous-arrond. (Sarine et Singine}. M. Berchtold, Pierre, à Fribourg. LU </p><p>2°" sous-arrond. (Broyé). M. Kenevey, Basile, à Estavayer. 5"° sous-arrond. (Lac). M. Stœckli, Jean, à Morat. T' arrond. (Gruyère, Glane et Veveyse). M. Fessier, Joseph, à Bomont. 4°° sous-arrond. (Gruyère). M. Jolliet, Constant, à Bulle. 5"" sous-arrond. (Glane). M. Fessier, Joseph, à Eomont. 6"° sous-arrond. (Veveyse.) M. Pilloud, Léon, à Chàtel. 7"° sous-arrond. (Verrerie de Semsales). M. Zumkeller, Benoît, dit Toni. </p><p>V. DIRECTION DES TRAVAUX PUBLICS. </p><p>Directeur. MM. Cardinaux, Louis, cons. d'Etat. Suppléant. Week, Ch., » Secrétaire. Conus, Alexandre. Copiste. Barras, Narcisse. I. Pouts et Chaussées. Ingénieur cantonal. MM. Gremaud, Amédée. Ingénieur-adjoint. Gicot, Maurice. Ingénieur aide-tempor. Gremaud, Albert. Secrétaire. Sutorius, Joseph. Dessinateur. Thoos, Julien. Expéditionnaire. David, Louis. II. Intendance des bâtiments. Intendant. MM. Blaser, Samuel, intérim. Dessinateur. Sattler, Edouard. Secrétaire-piqueur. Chassot, Ferdinand. LUI </p><p>Contrôleurs des routes. 1" Eirron d Sarine. MM. Joye, Charles, à Fribourg. 2' » Lac. Vincent-Fornerod, à Montilier. » Broyé. Burgisser, Vincent, à Murist. 4" Glane. Eichoz, commissaire, à Siviriez. 5" » Gruyère Gauderon, Alphonse, à Gumefens. » Veveyse. Mossier, Jules, à Châtel. T » Singine. Jungo, Pierre, à Schmitten. Ingénieur de l'administration des Eaux et forêts. MM. de Kowalsky, Joseph, ingénieur. Gottrau, Charles, comptable. </p><p>VI. DIRECTION DE LA POLICE. Directeur. MM. Schaller, conseiller d'Etat. Suppléant. Python, Georges, » Secrétaire. Genoud, Charles. Expéditionnaire. Sermoud, Narcisse. Bureau de Police centrale. Directeur. MM. Schaller, conseiller d'Etat. Suppléant. Python, Georges, » Secrétaire. Corpataux, Vincent. Copiste-planton. Jungo, sergent. Commission de santé. Président. MM. Schaller, conseiller d'Etat. Secrétaire. Euifieux, D', à Fribourg. Torche, Antoine, D', à Estavayer. Crausaz, Joseph, D', à Rue. Engelhard, Oscar, D', à Morat. Cantonnements des Vétérinaires. Sarine, A er car MM. Bseriswyl, Benj., à Fribourg. » 2» » Tanner, Pierre, à Praroman. Singine, A er » Bertschy, Meinrad, à Tavel. » Uj» » Strebel, M., père, à Fribourg. Gruyère, 1" » Strebel, Ad., fils, à la Tour-d e-T </p><p>Meuwly, Jean, à Bulle. LIY </p><p>Glane, MM. Rosset, Albert, à Rue. Broyé, 1" cant. Verdon, Ant., à St-Aubin. » 2" » Michaud, Auguste, à Estavayer. Lac, Volmer, Edouard, à Meyriez. Veveyse, Jungo, Hub., à Châtel. Gom mission d'assurance des bâtiments contre l'incendie. MM. Schaller, conseiller d'Etat, président. Bise, Modeste, commissaire-général. Grottrau, Tobie. Fraisse, Adolphe, architecte. Vonderweid, Joseph, député. Pachoud, Philippe, secrétaire. </p><p>COMMISSION" DBS TAXES POUE L'ASSUEANCE DBS BATIMENTS. I. ARROND. District de la Sarine. Taxeur d'arrond. MM. Jseger, Franc., négoc, à Frib. Suppléant. Bise-Remy, commissaire, » Taxeurs de district. Thalmann, entrepreneur, » Berger, Jacques, charp., à Prez. Suppléants. Sterroz, entrepren., à Fribourg. Schaad, Jos., charp. » Ottet, J., charp., à Corminbœuf. Bodevin, J., entrep. à Fribourg. IL ARROND. Districts de la Singine et du Lac. Taxeur d'arrond. MM. Philipona, G., à Heimherg. Suppléants. Riedo, juge de paix, à Planfayon. Rapo, Jean, à Bœsingen. Taxeur du district de la Singine. Vonlanthen, J.-Jac.,àAlterswyl. Suppléants. Rsemy, Frs., charp. à Planfayon. Fasel, Jean, anc. syndic, de Tavel. Gobet, Jacob, à Lanthen. Perler, Jos., àWunnewyl. Taxeur du district du Lac. Orlandi, Sébastien, à Morat. Suppléants. Spach, Pierre, à Buchillon. Humbert, Philippe, à Cormérod. Meyer, S., charp., à Morat. LV </p><p> m. ARRON». District de la Broyé. Taxeur d'arrond. MM. Bochat, Antonin, à Estavayer. Suppléant. Fivaz, aubergiste, à Portalban. Taxeur de district. Dubey, Jos, à Gletterens. Pillonel, Florentin, à Seiry. Suppléants. Corminbœuf, Cyp., àDomdidier. Burgisser, Vincent, à Murist. Curty, Louis, à Cousset. IV. ARR0N6. Districts de la tllâne et de la Yereyse. Taxeur d'arrond. MM Suppléants Genoud, Léon, à Châtel. Perrin, Léon, à Semsales. Taxeur du district de la Glane. MM. Piller, Joseph, méc, à Romont. Suppléants. Oberson, Félicien, à Romont. Bosson, Antoine, à Ursy. Sallin, Félicien, à Villaz-St-P. J\]auron, Franc, à Yillaraboud. Taxeur du district de la Veveyse. Cardinaux, Joseph, à Châtel. Suppléants. Villard, Charles, à Châtel. Saard, Joseph, à Progens. Saudan, Xavier, à Châtel. V. ARROND District de la Gruyère. Taxeur d'arrond. MM. Ecoffey, Emile, à Villars-s.-Mont. Suppléant. Eichoz, commissaire, à Siviriez. Taxeurs de district. Borcard, B., à Grandvillard. Gillard, Albert, à Bulle. Suppléants. Gacliet, Jules, à Gruyères. Kime, Isidore, à Gharmey. Mossu, François, à Broc. Tinguely, Olivier, à Marsens. (îendarmerie. MM. Meyer, Jules, commandant. Seydoux, Alphonse, adjudant sous-officier. Maisons iténitentiaires, MM. Corboud, Théod., directeur de la maison de force. Brulhart, Jean, directeur de la maison de correction. LVI </p><p>MM. Esseiva, chanoine, aumônier catliolique. Bornât, » » Preiswerck, H., pasteur, aumônier réformé. Geôliers de districts. Gendarmerie, à Fribourg. » Tavel. » Bulle. » Komont. » Estavayer » Morat. » Châtel. </p><p>VU. DIRECTION DE LA GUERRE. Directeur. MM. Aeby, Stanislas, conseiller d'Etat. Suppléant. Schaller, Henri, » r' Secrétaire. Villard, Louis, à Fribourg. 2' » Buman, Paul, » Chef du personnel. M. Keynold, Alfred, lieutenant-colonel. Commissaire des Guerres et Inspecteur des arsenaux. M. Stajessi, Charles. Commandant des arrondissements militaires 2 et 3. M. Bonny, César, à Fribourg. Ciief de bureau de perception des taxes militaires. M, Week, Maurice, à Fribourg. Secrétaire des commandants d'arrondissements. M. Kohrbasser, François, à Fribourg. Commission cantonale de la taxe militaire. MM. Aeby. conseiller d'Etat, président. Losey, Alfred, à PMbourg. Vicarino, Frédéric, à Fribourg. Emmenegger, J., président de la commis, centrale des pe'répateDrs. Bonny César, secrétaire. LVII </p><p>PRÉFECTURES. Sarine. MM. Wuilleret, Charles, préfet. Buman, Ernest, lieutenant de préfet. Andrey, Piiilippe, 1" secrétaire. Renevey, Charles, â''- » Siiigine. MM. Passer, -Jean, préfet. Blanchard, Théodore, lieutenant de préfet. Spsetli, Jean-Georges, secrétaire. (Jruyère. MM. Week, Louis, préfet. Jordan, André, lieutenant de préfet. Sremaud, Ignace, secrétaire. Veveyse. MM. Oberson, Tohie, préfet. Genoud-Chaperon, Léon, lieutenant de préfet. Genoud, Victor, secrétaire. filâne. MM. Vonderweid, Honoré, préfet. Eobadey, Louis, lieutenant de préfet. Perroud, Jules, secrétaire. Broyé. MM. Emery, Jules, préfet. Dumont, Joseph, lieutenant de préfet. Bovet, Laurent, secrétaire. lac. MM. d'Epinay, Louis, préfet. Hafner, Hugo, lieutenant de préfet. Beeli, François, secrétaire. LVIII </p><p>SYNDICS DU CANTON (Avec la population d'après le recensement de 1888). District de la Sarine. Population 28,095. Ville de Fribourg MM Aeby, Paul 12,244 Arconciel Maudry, Joseph 326 Autafocd Cotting, Valentin 98 Autigny Mauroux. Joseph 501 <a href="/tags/Avry/" rel="tag">Avry</a>-sur-Matran Kossier, Louis, ffeu André 703 Belfaux Reyff, îlippolyte 414 Bonnefontaine et Montécu Dousse, J.-B. 385 Chénens Déférard, Joseph 276 Chésalles Kossmann, Léon 69 Chésopelloz Cuennet, Jacques 151 Corjolens D or and, Pierre 80 Corminbœuf Bochud, Pierre-Joseph 398 Corpataux Clerc, Pierre 347 Corserey Chatagny, Louis 211 Cottens Margueron, Jean, député 401 Cutterwyl Bramaz, Joseph 80 Ecuvillens Chavaillaz, Joseph 495 Ependes Boiigard, Casimir 834 Essert Kolly, Maxime, fils de Me. 183 Estavayer-le-Gibloux Pittet, Aurélien 274 Farvagny-le-Grand Rolle, Ulrich, fils Jacq. 420 Farvagny-le-Petit Piccand, Etienne 134 <a href="/tags/Ferpicloz/" rel="tag">Ferpicloz</a> Perroud, Claude 151 <a href="/tags/Givisiez/" rel="tag">Givisiez</a> Bérard, Célestin 159 Granges-Paccot Limât, Alphonse 264 Grenilles Clerc, Eugène 113 Grolley Dumonl, Vincent 356 La-Corbaz et Gormagens Chatton, Jacques 231 Lentigny Morel, Jacques 391 Lossy et Formangueires Kœch, François 187 Lovens Jerly, Alfred, iîeu Ant. 180 Magnedens Chappuis, Joseph 109 Marly-le-Grand Bauer, Jean 388 Marly-le-Petit Meyer, Isidore 134 Matran Corpataux, François 318 Montévraz Wicht, Pierre 248 Neyruz Dafflon, Félix 506 Merlet Buchs, Wandelin 117 Noréaz Guisolan, Eugène 495 Oberried MM Wicht, Baptiste 159 Onnens Barbey, Pierre 218 <a href="/tags/Pierrafortscha/" rel="tag">Pierrafortscha</a> Weck-Surbeck, François 224 <a href="/tags/Ponthaux/" rel="tag">Ponthaux</a> Mottaz, Nicolas 251 Posât Reynaud, Pierre 118 Posieux Magnin, Pierre 293 Praroman Kolly, Jean-Baptiste 391 Prez Eothey, François 458 Kossens-Illens Clerc, Josepli 418 Kl] eyres-St-Laurent Michel. Joseph 218 Sales Bongard, François 175 Senèdes Spielmann, Pierre 81 Treyvaux Boulin, Joseph 968 Villars-sur-Grlâne Mauron, Joseph 491 Villarlod Michel, Claude 192 Villarsel-le-Gribloux Gobet, Joseph 214 Villarsel-sur-Marly Bielmann, François 91 Vuisternens-en-Ogoz Villet, Léon 591 Zénauva Remy, Pierre 81 District de la Singine (Population 18,254). Alterswyl MM. Stritt, Martin 1324 Boesingen Kseser, Jean 1332 Brunisried Zbinden, Jacques 374 Chevrilles-Neuliaus Schwarz, Jean 745 Dirlaret Tinguely, Julien 1076 Guin Zurkinden, Jean 3282 Heitenried Aebischer, Pierre 681 Oberschrot Zbinden, Peter 581 Planfayon Brugger, Joseph 1067 Plasselb Lauper, Jean 409 St-Antoine Sturny, Jacques 1639 St-Sylvestre Kolly, Jean 684 St-Urs Stritt, Pierre 1081 Tavel Blanchard, Nicolas 917 Tinterin Kolly, Philippe 446 Ueberstorf Boschung, Ulrich 1490 Wiinnewyl Nussbaum, Peter 1065 Zumholz Zbinden, Jean 234 District de la Broyé (Population, 14,843). Aumont MM Berchier, Louis 496 Autavaux B'îarmy, Antonin 167 BoUion Chaney, J., fils de Pierre 138 Bussy MM. Schrœter, Alph. 259 Châbles Oulevey, Edouard 319 Chandon Pache, Ant. 210 Chapelle Andrey, Dominique 105 Châtillon Masset, Pierre 164 Cheyres Pillonnel, Vict., fils deV. 445 Cheiry Torche, Amédée . 269 Cugy Grandgirard, Isidore 693 Delley Delley, Jean 315 Domdidier 868 Dompierre Musy, Alphonse 540 Estavayer Dumont, Joseph 1566 Fétigny Renevey, Alphonse 380 Font Liardet, Auguste 227 Forel Duc, Joseph, ffeu Benoît 191 Franex Thorimbert, Alphonse 116 Frasses Michaud, Placide 127 Les Friques Marion, Auguste 92 Gletterens Dubey, Auguste 290 Granges-de-Vesin Berchier, Maximilien 167 Léchelles Progin, Eugène 286 Lully Duc, Théodore 65 Mannens, Grandsivaz Eossier, Vincent 408 Ménières Moret, Eloi 298 Montagny-la-Ville Gendre, Joseph 322 Motitagny-les-Monts Francey, Benoit 724 Montborget Marguet, Jules 633 Montbrelloz Vesy, François 183 Montet Chaney, Louis 364 Morens Berchier, Florentin 160 Murist Bourqui, Adrien 304 Nuvilly Broyé, Donat 403 Portalban Delley, Jérôme 153 Praratoud Thierrin, Placide 93 Prévondavaux Badoud, Basile 151 Rueyres-les-Prés Dubey, Félix 204 Kussy Pauchard, Fridolin 201 St-Aubin Dessibourg, Joseph 601 Seiry PiUonel, FL, fils de P. 168 Sévaz Dubey, Alex 57 Surpierre Gorboud, Laurent 257 Vallon Bsechler, Louis 173 Vesin Borgognon, François 241 LXI </p><p>Villeneuve MM . Ballif, Eloi 311 La-Vounaise Losey, Philibert 182 Vuissens Fasel, Auguste 256 District de la tlruyère (Population, 21,428). Albeuve MM Beaud, Edouard 519 Avry-devant-Pont Liard, Jean 470 Bellegarde Schouwey, Joseph 805 Botterens et Villarsbeney Delatina. Ed. 482 Broc Sudan, François 441 Bulle Glasson, Eugène 2798 Cerniat Overney, François 731 Charmey Kime, Aug. 1148 Châtel-sur-Montsalvens Ketornaz, Marcelin 141 Corbières Blanc, François 248 Crésuz Ruffieux, Laurent 115 Echarlens Gremaud, Casimir 424 Enney Grandjean, Abel 295 Estavannens Jacquet, Léon 248 Grandvillard Currat, Henri 486 Gruyères Murith, Alfred 1195 Gumefens Gauderon, Alphonse 472 Hauteville Jenny, Jacques 501 La-Roche Brodard, Anselme 1122 La-Tour Gorboz, Louis 915 Le-Pâquier Pasquier, Alphonse 328 Lessoc Fracheboud, Pierre 303 Marsens Magnin, Marcel 639 Maules Pasquier, Philippe 205 Montbovon Jordan, Lucien 421 Morlon Grandjean, Jacques-Joseph 318 Neirivue Geinoz, Félicien 264 Pont-en-Ogoz Duriaux, Alexandre 232 Pont-la-Ville Rigolet, Benjamin 370 Riaz Schwartz. Jacques 648 Romanens Frossard, Louis 311 Rueyres-Treyfayes Monney, Alex., dit Carri 254 Sales Seydoux, François 453 Sorens Romanens, Emile 800 Vaulruz Borcard, Maurice 724 Villarsbeney-Botterens Delatenaz, Edouard 174 Villars-d'Avry Bertschy, Léon 81 Villars-sous-Mont Ecoffey, Emile 93 LXII </p><p>Villardvolard MM. Eepond, Joseph 284 Vuadens Moret, Louis 1210 Vuippens Philipona, Hubert 234 District de la Glane (Population, 13,918 Auboranges MM.Crausaz, Acace 166 Berlens Perroud, Alphonse 196 Blessens Perriard, Joseph 135 Billens Demierre, François 216 Bionnens Gavillet, Théodore 84 Chapelle Grivel, Victor 156 Châtelard Uldry, Alexandre 450 Châtonnaye Débieux, Joseph 365 Chavannes-les-Forts Menétrey, Antonin 357 Chavannes-s.-Orsonnens Defférard, Victor 255 Ecassey Menoud, Alexandre 90 EcoMsis, Eseliieis, YiHangeaux Maillard, Pierre 322 Esmonts Grivel, Florentin 173 Estévenens Uldry, Alexandre 203 Fuyens Vauthey, Jacques 85 Gillarens Crausaz, Ed. 257 Grangettes Pittet, Jean-Joseph 197 Hennens . Mugny, Jules 154 La-Joux Menoud, François 453 La-Magne Menoud, Auguste 80 Le-Saulgy Conus, Isidore 75 Ltis-Glânes Corminbœuf, Alphonse 100 Lieffrens Bossel, Isidore 112 Lussy Pache, Joseph 251 Massonnens Brayoud, Maurice 407 Mézières Dénervaud, Alphonse 419 Montet Demierre, Jean 137 Morlens Deschenaux, Alphonse 55 Mossel Dévaud, Jean, ffeu André 219 Neirigue Perroud, François 75 Orsonnens Page, Théophile 307 Prez-Yers-Siviriez Cosandey, Théodore 353 Promasens Ducrest, Romain 242 Romont-Arruffens Chatton, Isidore , 1886 Rue Dupraz, François 421 Siviriez Richoz, J.-B., comm. 466 Sommentier Menoud, Léon 234 Torny-Ie-Grand Joye, Léandre 360 LXIII </p><p>Torny-le-P. et Middes MM . Péclat, Adrien 376 Ursy Descbenaux, Nicolas 161 Vauderens Richoz, Louis 320 Villaraboud Clerc, Alexandre 320 Villaranon Giroud, Félicien 146 Villargiroud Berset, André 220 Villarimboud-Macconnens Renevey, Zotiqne 462 Villarsiviriaux Berset, Antoine 240 Villariaz Vaucber, André 226 Villaz-St-Pierre Jaquat, Lucien 401 Vuarmarens Conus, Jean, ffeu Pierre 207 Yuisternens-dev.-Romont Menoud, Claude 346 District de hi Veyeyse (Population, 7,776). Attalens. MM Savoy, Célestin 1048 Bossonnens Cottet, Alphonse 299 Bouloz Dénervaud, François 227 Besencens Vial, Alphonse 161 Ohâtel-St-Denis Villard, Hippolyte 2276 Fiaugôres Esseiva, Louis 274 Granges Gabriel, Denis 296 Grattavache Seydoux, Henri 164 Le-Crêt Grandjean, Eugène 484 La-Rougève Sonney, Célestin 72 Pont Ducrést, Antoine 150 Porsel Barbey, Hubert 386 Progens Suard, Joseph 300 Remaufens Vauthey, Joseph 403 Semsales Perrin, Léon, ffeu Jos. 815 St-Martin Vial, Joseph 421 District du lac (Population, 15,215) Agrimoine ' MM. Mseder, Jean 165 Barberêche Folly, Charles 417 Buchillon Maeder, Jacques 206 Chandossel Bochud, Chrysostôme 174 Champagny Mej'er, Jean 194 Charmey (Galmitz) Schwab, Fritz 400 Châtel (Bourg) Merz, Frédéric 231 Chiètres Schwab, Jacob 1194 Cordast Burgy, Gaspard 363 Grand-Coi-mondes "1 426 Petit-Cormondes et Monterscliii > Meuwly, Jos. 167 Corsalettes MM . Singy, Nicolas 90 Cormérod Berset, Josué 201 Courgevaux Wuillemin-Droz, Rodolphf i 499 Courtaman FoUy, Peter 134 Courlevon, Coussiberlé Helfer, Fritz, fils de Danl. 211 Cournillens Gendre, Jean 296 Courtepin Waeber, Gaspard 238 Courtion Progin, Jean, fils d'Edouard 203 Cressier Auderset, Emile 367 Freschels Kramer, Pierre 314 Jentes Benninger, Edouard 224 Gros et P. Gruschelmuth Burgy, Joseph 225 Hauteville Pfister, Samuel 170 Liebistorf et Petit-Bœsingen Kilchœr, Benoît 590 Lourtens Mseder, Jacob 203 Meyriez et Greng Moccand, Frédéric-Louis 314 Misery KoUy, Denis 254 Montilier Vincent-Fornerod, J.-Sm. 648 Morat Cornuz, Gustave 2360 Ormey Sommer, Frédéric 460 Kied Gutknecht, Samuel 556 Salvagny Leicht, Frédéric 396 Villarepos Folly, Adolphe 301 Bas-VuUy Noyer-Seilaz, Auguste 962 Haut-Vully Gassner, Jules 646 Wallenbuch Siffert, Jacob 56 Wallenried Genilloud, Pierre 299 Total de la population du canton : 119,529. </p><p>Pouvoir Judiciaire. Tribunal cantonal. MM. Gottofrey, Vincent, à Fribourg, président. Wuilleret, Louis, à Fribourg, vice-président. Huber, Adolphe, de Morat. Clerc, Cyprien, de Riaz, Gendre, Frédéric, de Fribourg. Corpataux, François, de Matran. Kœmy. Louis, d'Agy. Buclin, Léon, greffier. Droux, Paul, greffier substitut. Spielmann, Félix, expéditionnaire. Oberlin, Joseph, huissier. LXV </p><p>SUPPLÉANTS. MM. Birbaum, Joseph, président, à Fribourg. Grand, Louis, président, à Eomont. Vonderweid, Joseph, juge de paix, à Fribourg. Yicarino. Frédéric, juge, à Fribourg. ' Morard, Louis, président, à Bulle. Tschachtli, Alfred, président, à Morat. Chatton, Isidore, greffier, à Komont. Derron, Henri, notaire, à Morat. Tribunaux d'arrondissements. I. Tribunal de Parrondissement judiciaire de la Sarine. MM. Bise, Emile, à Fribourg, président. Week, Eobert, à Fribourg, vice-président. Vicarino, Frédéric, à Fribourg, Grottrau, Charles, à Granges. Dousse, Jean-Baptiste, à Montécu. Wuilleret, Alexandre, greffier. SUPPLÉANTS. MM. Philipona, Pie, à Fribourg. Vuichard, Isidore, notaire, à Fribourg. Bérard, Célestin, à Givisiez. Barbey, Pierre, à Onnens. II. Triliunal de l'arrondissement judiciaire de la Singine. MM. Birbaum, Joseph, à Fribourg, président. Wœber, Joseph, à Tavel, vice-président. Jungo, Pierre-Aloys, à Galmis. Bierisyijl, Jean, député, à Alterswyl. Schmutz, Joseph, à Hochstettelen. Fasel, Louis, greffier. SUPPLÉANTS. MM. Purro, Pierre, à Oberschrot. Znrkinden, Jean, à Guin. iEbischer, Pierre, à Heitenried. Fasel, Joseph, à Zumholz. III. Tribunal de l'arrondissement judiciaire de la druyère. MM. Morard, Louis, président. Peyraud, Léopold, à Bulle, vice-président. Eime, Tobie, à Gruyères. Bapst, Xavier, à Pont-la-Ville. Pasquier, Joseph, à Bulle. Philipona, François, greffier. S LXVI </p><p>SUPPLEANTS. MM. Schouwey, syndic, à Bellegarde. Pasquier, Jean, à Sales. Meyer, Charles, à Bulle. lY. Tribunal de Parroudissement judiciaire du Lac. MM. TschacMli, Alfred, président. Benninger, Jean, à Salvagny, vice-président. FoUy, Adrien, à Villarepos. Hayoz, Alphonse, à Liebistorf. Guillod, Louis, à Praz. Vacheron, Max, à Morat, greffier. </p><p>SUPPLÉANTS. MM. Progin, Edouard, à Courtion. GutknecM, Samuel, à Ried. Derron, Henri, à Morat. Helfer, Edouard, à Morat. </p><p>V. Tribunal de l'arrondissement judiciaire de la (llàne. MM. Grand, Louis, à Romont, président. Menoud, Jacques, à La-Magne, vice-président. Raboud, Alexandre, à Romont. Ayer, Joseph, à Romont. Simon, Isidore, à Siviriez. Chatton, Isidore, greffier. </p><p>SUPPLÉANTS. MM. Donzallaz, Auguste, à Romont. Raboud, François, à Villaz-St-Pierre. Gobet, Alphonse, à Massonnens. Page, Théophile, à Orsonnens. YI. Tribunal de l'arrondissement judiciaire de la Broyé. MM. Torche, Fernand. à Estavayer, président. Bullet, Léon, à Estavayer, vice-président. Dubey, Félix, à Rueyres-les-Prés. Cattilaz, Louis, à Cugy. Pillonel, Félix, à Estavayer. Bondallaz, Fridolin, greffier. LXTII </p><p>SUPPLÉANTS. MM. Moret, Eloi, à Ménières. Brasey, Edmond, à Estavayer. Dubey, Théodore, à Gletterens. Maître, Jules, à Estavayer. VIL Tribunal de Parrondissement judiciaire de la VeTcysc. MM. Philipona, Joseph, à Cbâte], président. Genoud, Célestin, à Châtel, vice-président. Savoy, Célestin, à Attalens. Sachet, Jean, à Semsales. Suard, Joseph, à Progens. Mossier, Jules, greffier. SUPPLÉANTS. MM. Pilloud, Casimir, du Caro, à Châtel. Tache, Maurice, à Kemaufens. Genoud, Léon, à Châtel. Esseiva, Louis, aux Fiaugères. Cour d'assises. 1°' ressort. Président MM. Grand, Louis, à Romont. Suppléant. Morard, Louis, à Bulle. S"" ressort. Président. MM. FJise, Emile, à Fribourg. Suppléant. Torche, Fernand, à Estavayer. 3"° ressort. Président. MM. Tschachtli, Alfred, à Morat. Suppléant. Birbaum, Joseph, à Fribourg. Justice de Paix. Arrondissement de la Sarine. 4" cercle. Chef-lieu: Farvagny. Juge de paix. MM. Villet, L., à Vuisternens-en-Ogoz. ^" assesseur. Reynaud, Balthasar, à Farvagny. T » Chavaillaz, Joseph, à Ecuvillens. Suppléants. Pittet, Aur., à Estavayer-le-Gibloux. Rolle, Ulrich, à Farvagny. Greffier. Marchon, Jos., à Vuisternens-en-Ogoz.^ Huissier. Mssille, P., à Vuisternens-en-Ogoz. LXVIII </p><p>5"" cerde. Chef-lteu: Prez. Juge de paix. MM. Morel, Jacques, à Lentigny. i" assesseur. Rothey, François, à Prez. T » Margueron, Maurice, à Cottens. Suppléants. Chatagny, Louis, à Corserey. Dafflon, Félix, à Neiruz. Greffier. Chappuis, Alphonse, à Lentigny. Huissiers. Guisolan, Eugène, à Noréaz. Cudré, Pierre, à Autigny. 3" cercle. Chef-lieu: Belfaux. Juge de paix MM. Buman, Charles, à Belfaux. i" assesseur. Bochud, Pierre-Jos., à Corminbœuf. Kaech, Franç.-Joseph, à Lossy. r » Cuennet, Louis, à Grolley. Suppléants. Mauron, Joseph, à Villars-sur-Glâne, Greffier. Audergon, Joseph, à Chésopelloz. Huissier. Jaquet, Rodolphe, à Grolley. 4° cercle. Chef-lieu,: Fribourg. Juge de paix. MM. Vonderweid, Joseph, à Fribourg. i" assesseur. Cardinaux, Jean, » 2" » Bourqui, Alexis » Suppléants. Bugnon, François, » Grottran, Tobie, » Greffier. Michaud, Pierre, notaire, » Huissiers. Fasel, Louis, » Piller, Pierre, » Savoy, Jean, » 5" cercle. Chef-lieu: <a href="/tags/Le_Mouret/" rel="tag">Le Mouret</a>. Juge de paix. MM. Kolly, J.-B., à Praroman. i" assesseur. Eoulin, Paul, à Treyvaux. T » Horner, Jean, au Mouret. Suppléants, Meyer, Christophe, à Marly. Perler, Dominique, à Senèdes. Greffier. Dousse, J.-Bapt., à Montécu. Huissier. Bielmann, Nicolas, à Bonnefontaine. .Irrondissement de la Singine. /"• cercle. Chef-lien: Dirlarel. Juge de paix, MM. Riedo, député, à Planfayon. r' assesseur. Brugger, Joseph, à Planfayon. Baechler, J.-Joseph, à Dirlaret. Suppléants. MM. Lauper, Jean-Jacques, à Plasselb. Kolly, Jean, à St-Sylvestre. Greffier. Jungo, Joseph, à Fribourg. Huissier. Vaucher, Joseph, à Ziegelhaus, prov. 2° cercle. Chef-lieu : Tavel. Juge de paix. MM. Blanchard, Nicolas, à Tavel. 4" assesseur. Fasel, Jean, à Tavel, T » Aebischer, Joseph, à Heitenried. Suppléants. Philipona, Guillaume, à Heimberg Stritt, Pierre, à St-Ours. Greffier. Wêaber, Joseph, à Galtern. Huissiers. Vaucher, Joseph, à Ziegelhaus. Birbaum, Peter, à Tavel. Bumann, Jean-Pierre, à Tavel. 3*^ cercle. Chef-lieu: Schmitten. Juge de paix. MM Boschung, Ulrich, à Ueberstorf. J" assesseur. Wseber, Ulrich, à Schmitten. T » Jungo, Joseph, à Galmis. Suppléants. Nussbaumer, à Wûnnevpyl. Eappo, Jean, à Bœsingen. Greffier. Schaller, Pierre, à Fribourg. Huissier. Jungo, Pierre, à Schmitten. Arrondissement de la (Irnyère. ^" cercle. Chef-lieu : Gruyère. Juge de paix. MM. Murith, Nicolas, à Gruyères. i" assesseur. Jaquet, Léon, à Estavannens. T » Vallélian, Silvère, au Pâquier. Suppléants. Krenger, Philippe, à Enney. Dematraz, Gratien, à Broc. Greffier. Barras, Oscar, à Broc. Huissier. Bussard, Jules, à Gruyères. 2'cercle. Chef-lieu : Charmey. Juge de paix. MM. Niquille, François, à Charmey. é" assesseur Meyer, Cyprien, à Gerniat. 2° » Eepond, Jules, à Charmey. Suppléants. Tornare, Jean-Jacques, à Charmey. Cottier, Joseph, à Charmey. Greffier. Euffieux, Alphonse, à Crésuz. Huissier. Tornare, Félicien, à Charmey. LXX </p><p>3° cercle. Chef-lieu: Bulle. Juge de paix. MM. Reichlen, Alfred, à Bulle. 1" assesseur. Sciboz, Léon, à Morlon. 2' » Corboz, Louis, à La-Tour. Suppléants. Glasson, Eugène, à Bulle. Jonneret, Pierre, à Bulle. Greffier. Huissiers. Corboz, Joseph, à La-Tour. Remy, Placide, à Bulle. Gauderon, Alphonse, à Bulle. [4° cercle. Chef-lieu: Vuippens. Juge de paix. MM. Philipona, Hubert, à Yuippens. 4"" assesseur, Gremaud, Casimir, à Echarlens. 2 » Bertschy, Léon, à Villars-d'Avry. Suppléants. Morard, Pierre, à Gumefens. Romanens. Michel, à Sorens. Greffier. MouUet, Michel, à Avry-devant-Pont. Huissier. Sottas, François, à Avry-devant-Pont. 5' cercle. Chef-lieu : La-Roche. Juge de paix. MM. Tinguely, Alexandre, à La-Roche. i" assesseur. Delatenaz, Elle, à Botterons. T » Schouwey, Gratien, à Hauteville. Suppléants. Rigolet, Alphonse, à Pont-la-Yille. Blanc, Victor, à Corbières. Greffier. Bongard, Félix, à La-Roche. Huissier. Brodard, Franc., » 6° cercle. Chef-lieu: Yaulruz. Juge de paix. MM. Favre, Auguste, à Vaulruz. i"' assesseur. Moret, Louis, à Vuadens. T » Monney, Alexandre, à Rueyres. Suppléants Chollet, Casimir, à Vaulruz. Gobet, Honoré, à Sales. Greffier. Vionnet, Célestin, à Vaulruz. Huissier. Ody, Alphonse, à Vaulruz. 7" cercle. Chef-lieu: Albeuve. Juge de paix. MM. Currat, Henri, à Grandvillard. i" assesseur, Grangier, Placide, à Montbovon. r » Beaud, Isidore, à Albeuve. Suppléants. Mourra, Henri, à Grandvillard. Mnsy, Jules, à Albeuve. Greffier. Ecoffey, Emile, à Villars-sous-Mont. Huissier. Pythoud, Paul, à Albeuve. LXXI </p><p>Arrondissement du Lac. i" cercle. Chef-lieu : CournMens. Juge de paix. MM. Meuwly, Jean-Siméon, à Courtepin. •t"' assesseur. Berset, Josué, à Cormérodi 2« » Progin, Edouard, à Gourtion. Suppléants. Kolly, Denis, à Misery. Genilloud, Pierre, à Chandossel. Greffier. Folly, Adrien, à Villarepos. Huissier. Auderset, Fidèle^à Crassier. S" cercle. Chef-lieu: Morat. Juge de paix. MM. Schwab, Fritz, à Galmitz. 4" assesseur. Roggen, Alfred, à Morat. Jâ" » Leicht, Fritz, à Salvagny. Siippléants. Mseder, Jacob, à Lourtens. Brun, Auguste, à Morat. Greffier. Hug, Gustave-Théodore, à Morat. Huissiers. Fasnacht, Gustave, à Morat. Reiahart, Jacob-Gottlieb, à Morat. Gloor, Jean, à Morat. 3" cercle. Chef-lieu: Chiètres Juge de paix. MM. Johner, Jean, à Chiètres. 4"' assesseur. Pfister, Jean, à Chiètres. â" » Mseder, Joh., à Agrimoine, Suppléants. Kyser, Jacob, à Ormey. Kramer, Gottlieb, à Freschels. Greffier. Gutknecht, Frédéric, à Eied. Huissier. Schwab, Frédéric, à Chiètres. 4° cercle. Chef-lieu : Praz. Juge de paix. MM. Gaillet, Charles, à Môtier. 4'' assesseur. Noyer, Louis, à Nant. S" » Guillod, Henri, à Sugiez. Suppléants. Crassier, Jean, à Môtier. Javet, Jules, » Greffier, Gassner, Jules, » Huissier. Guillod, Jules, à Sugiez. 5' cercle. Chef-lieu: Cormondes. Juge de paix. MM. Egger, Jean-Antoine, à Guschelmuth. r' assesseur. Haas, Nicolas, à Monterschu. 2.' » Kilchôr, Benoît, à Liebistorf. LXXII </p><p>Suppléants MM. Chatton, Jean, syndic, à Barberêche. Burgy, Joseph, à Gruschelmuth. Greffier. Schorro, Eodolphe, à Liebistorf. Huissier. Burgy, Gaspard, à Cordast. </p><p>Arrondissement de la Broyé. r'cercle. Chef-lieu: Dompierre. Juge de paix. MM. Dessibourg, Joseph, à St-Aubin. :/" assesseur. Ducry, Julien, à Dompierre. T » Bsechler, Louis, à Vallon. Suppléants. Dubey, Louis, à Gletterens. Chardonnens, Pierre-Jos., àDomdidier. Greffier. Francey, Alexandre, à Gousset. Huissiers. Dubey, Joseph, à Gletterens. Progin, Eugène, à Léchelles. Pochon, Louis, à Dompierre. 2°° cercle. Chef-lieu : Estavayer. Juge de paix. MM. Kochat, Antonin, à Estavayer. •i" assesseur, Rapo, Eugène, à Gheyres. 5" » Duc, Théodore, à Lully. Suppléants. Liardet, Auguste, à Font. Bovet, Baptiste, à Estavayer. Greffier. Holz, Georges, à Estavayer. Huissiers. Oulevey, Laurent, » Balaman, Joseph, » 3"° cercle. Chef-lieu: Cugy. Juge de paix. MM. Corminbœuf, Xavier, à Ménières. 4" assesseur. Rey, Jean, à Montet. 2° y> Bersier, Amédée, à Cugy. Suppléants. Broyé, Donat, à Nuvilly. Volery, Amédée, à Aumont. Greffier. Berchier, Louis, à Aumont. Huissiers. Borgognon, Aug., à Vesin, Berchier, Joseph, à Cugy. 4™ cercle. Chef-lieu : Surpierre. Juge de paix. MM. Torche, Olivier, à Cheiry. i" assesseur. Fasel, Alphonse, à Vuissens. T' » Ballif, François, à Villeneuve. LXXdl </p><p>Suppléants. MM. Andrey, Cyprien, à Coumin. Torche, Amédée, à Cheiry. Greffier. Banderet, Jean-Louis, à Vuissens. Huissier. Jauquier, Fr., à Chapelle. Arrondissement de la Glâue. cercle. Chef-lieu: Villaz-St-Pierre. Juge de paix MM. Brayoud, Maurice, à Massonnens. 4" assesseur. Sallin, André, à Yillaz-St-Pierre. 2° » Berset, Ant., à Villarsiviriaux. Suppléants. Joye, Léandre, à Torny-le-Grand. Pache, Joseph, à Lussy. Greffier. Mcolet, Jacques, à Villarimboud. Huissiers. Humbert, Isidore, à Châtonnaye. Sallin, Alphonse, à Villaz-St-Pierre. 2"° cercle. Chef-lieu: Romont. Juge de paix. MM. Eichoz, J.-Bapt., à Siviriez. 4"' assesseur. Grolliard, Antoine, à Mézières. T . » Stajessi, Ernest, à Romont. Suppléants. Grand, Alex., à Romont. Deschenaux, Emile, à Romont. Greffier. Gobet, Jean, à Romont. Huissiers. Rouiller, François, à Romont. Sugnaux, François, à Billens. 3"° cercle. Chef-lieu : Rue. Juge de paix. MM. Perriard, Joseph, à Blessons. 4" assesseur, Decotterd, Pierre, àMorlens. f » Ducrest, Romain, à Promasens. Suppléants. Dupraz, François, à Rue. Bosson. Hilaire, » Greffier. Conus, François, à Rue. Huissier. Dougûud, Jacques, à Rue, .Irrondissement de la Vereyse. r' cercle. Chef-lieu : Semsales. Juge de paix. MM. Suchet, François, à Semsales. V assesseur. Grand, Jean, à Semsales. 5° » Maillard, Alph., à Besencens. LXXIV </p><p>Suppléants. MM. Molleyre, Joseph, à St-Martin. Currat, Alexandre, au Crêt. Greffier. Gaudard, Alphonse, à Semsales. Huissiers. Debuile, Alphonse, à Semsales. Bard, Léon, » 2° cercle. Chef-lieu: Châtel-St-Denis. Juge de paix. MM. Genoud, Victor, à Châtel. i" assesseur. Monnard, Pierre, à Attalens. 2° » Pilloud, Simon, à Châtel. Suppléants. Savoy, Denis, à Attalens. Chaperon, Joseph, à Fraence. Greffier. Monnard, Alfred, à Châtel. Huissiers. Colliard, Jean-Eugène, à Châtel. Liaudat, Joseph, à Châtel. </p><p>ÉTABLISSEMENTS DE CRÉOIT PUBLIC BANQUE CANTONALE Conseil de surveillance. MM. Landerset, Louis, fabricant, à Marly, président Berguer, Fidèle, ancien banquier, vice-président. "Wuilleret, Charles, préfet. Daler, Léon, banquier. Hartmann, Henri, directeur, Weissenbach-Bise, Antonin, négociant. Chassot, Alfred, avocat. Conseil d'administration MM. Glasson, Léon, directeur, président. Schorderet, Xavier, notaire. Gendre, Cyprien. Kolly, Pierre, caissier (avec voix consultât). Censeurs. MM. Chardonnens, Charles, négociant. Renevey, J.-P., avocat. .4gences dans le canton. MM. Burgisser, Gabriel, à Bulle. Marmier, Jules, à Estavayer. Jacob, Oscar, à Morat. LXXV </p><p>CAISSE HYPOTHÉCAIRE • Conseil de suTTeillancc MM. Vonderweid, Joseph, juge de paix, président. Vicarino, Frédéric, rentier, vice-président, le Directeur des Finances. Berguer, Fidèle, ancien banquier. Vogel, Fritz, banquier. "Week, Romain, rentier. Diesbach, Max, rentier. Glasson, Aloys, banquier. Weissenbach, Max, négociant. Egger, Sigismond, négociant. Hartmann, Henri, Directeur. Forney, Victor, à Romont. Monney, Charles, receveur. Cardinaux, Louis, conseiller d'Etat. Reyff, Hippolyte, à Relfaux. Direction, MM. Muller, Léon, Directeur. Crausaz, Simon, ingénieur, administrateur. Chollet, Louis, administrateur Gendre, Alexandre, » suppléant. Gottrau, Philippe, » » Hartmann, Jules, caissier. Gougain, Pierre, secrétaire, 1" teneur de livres. Kern, Auguste, » subst., 2" » Desbiolles, Aloys, expéditionnaire. </p><p>CAISSE D'ÉPARGNE DE LA VILLE DE FRIBOURG Commission administrative. MM. Gendre, Cyprien, conseiller communal, président. Vicarino, Frédéric, vice-président. Week, Hippolyte. Muller, Léon, directeur. Kaiser, Adolphe. Gendre, Alexandre. Monney, Charles. Claraz, Ambroise. Bise, Modeste, commissaire général. Rsemy, Pierre, caissier directeur. Monney, Ernest, secrétaire. LXXVI </p><p>.BANQUE DE L'ÉTAT DE FRIBOURG Direction. MM. Menoud, directeur général. Grivel, directeur. Saliin, » Comité d'administration. MM. Menoud, Grivel, Saliin, Renevey, avocat, Monney, receveur, Cardinaux, président. Conseil d'administration. MM. Théraulaz, A., conseiller d'Etat, président. Deschenaux, à Romont, vice-président. Renevey, avocat, à Fribourg. Kaîser, négociant, à Fribourg. Hafner, avocat, à Morat. Dinicher, directeur, à Montilier. Genoud, Louis, député, à La-Tour. Bullet, directeur, à Estavayer. Cardinaux, conseiller d'Etat, à Fribourg. Censeurs. MM. Vonderweid, juge de paix, à Fribourg. Morard, président, à Bulle. Vicarino, Gustave, à Fribourg. .4genccs. MM. A. Reichlen, à Bulle. A. Donzallaz, à Romont. H. Derron, à Morat. J. Philipona, à Chàtel. A. Francey, à Gousset. </p><p>CAISSE DES SGHOLAEQUES Commission administraUve. MM. Gendre, Gyprien, conseiller communal, président. Hartmann, Aloyse, secrétaire caissier. Schneuwly, Joseph, archiviste. Perriard, K" curé de ville. Esseiva, Léon, R** chanoine. Fragnière, Directeur du Séminaire. Bourgknecht, Louis, avocat. Gottrau, Ernest, notaire. LXXVH </p><p>OFFICIERS D'ÉTAT CIVIL </p><p>SARINE. Rourqiii, Alexis, à Fribourg. — Grandjean, Philibert, à Villars- sur-Glàne, — Leimbacher, Henri, à Matran. — Gendre, Pierre, à Neyruz. — Page, Jean, à Ecuvillens. — Ciidré-Mauroux, Joseph, à Autigny. — Chappuis, Alphonse, à Lentigny. — Berger, Joseph, à Onnens. — Rothey, Amédée, à Prei. — Schrœtter, Albert, à GroUey. — Emery, Constant, à Beltaux. — Bérard, Jules, à Givisiez. — Corminbœuf, Ant., à Marly. — Kolly, Jean-Bapt., à Praroman. — Mauron, Joseph, à Ependes. — Maudry, Joseph, à Arconciel. — BioUey , Max , à Treyvaux. — Descloux, Lucien, à Ressens. — Jolion, Udalrich, à Farvagny-le-Grand. — Clerc, Jacques, à Estavayer-le-Gibloux. iVIarchon, Jacques, à Vuisternens-en-Ogoz. — Jaquat, Eugène, à Ponthaux. SINGINE. Waeber, Joseph, à Tavel. — Stucky, Jean, à Guin. — Schaller, Pierre, à Bœsingen. — Trœler, Jacques, à Wunnewyl. — Schmutz, J.-Jos., à Hochstettlen. — Zosso, François, à Heitenried. — Holz, Stephan, à Dirlaret. — Neuhaus, Joseph, à Chevrilles. — Buntschu, Pierre, à St-Sylvestre. — Ruffieux, J.-J., à Plasselb. — Brugger, Joseph, à Planfayon. GRUYÈRE. Jordan, André, à Bulle.— à Riaz. — Gremaud, Pierre, à Echarlens. — Philipona, Hubert, à Vuippens. — Romanens, Luc, à Sorens. — Sottas, François, à Aïry-devant-Pont. — Maradan, Jean, à Pont-Ia-Ville. — Bongard. Félix, à La-Roche. — Passaplan, Grégoire, à Hauteville. — Blanc, François, à Corhières. — Repond, Jacques, à VillardYollard. —Delatenaz, Elle, à Botterens. — Ruffieux, Alphonse, à Crésuz, — Meyer, Maxime, à Cerniat. — Niquille, François, à Charmoy. — Schouvey. Joseph, à Bellegarde. — Dématraz, Gratien, à Broc. — Rime, Tobie, à Gruyères, — Jaquet, Léon, à Estavannens. — Curât, Henri, à Grandvillard. — Ecoffey, Emile, à ViUars-sous-Mont. — Castella, Dominique, à Neirivue. — Beaud, Isidore, à Albeuve. — Fracheboud, Albert, à Lessoc. — Combaz, Théodore, à MontboYon. — Grandjean, Constant, à Morlon. — Corboz, Louis, à La- Tour-de-Trême. — Gremaud, Xavier, à Vuadens. — Borcard, Philippe, à Taulruz. — Pasquier, Placide, à Sales. LAC. Brun, Auguste, à Morat. — L'Eplattenier, Philippe, à Meyriez. — Gassner, Jules, à Métier. — Etter, Jacob, à Chiètres. — Kung, Jean, à Buchillon. — FoUy, Adrien, à Villarepos. — Humbert, Félix, à Courtion. — Folly, Charles, à Barberêche. — Rsemy Joseph, à Liebistorf. — Bise, Adolphe, à Cressier. BROYE. Holz, Georges, à Estavayer. — Plancherel, Béat, à Montbrelloz. — Ducotterd, Joseph, à Rueyres-les-Prés. — Schrœter, Alphonse, à Bussy. — à Cugy. — Rey, Jean, à Montet. — Fontaine, Tertulien, à Fé- tigny. — Moret, Èioi, à Ménières. — Monnerat, Louis, à Nuvilly. — Bur- gisser, Célien, à Murist. — Rapo, Lucien, à Chèvres. — Liardet, Aug. à Font. — Duc, Théodore, à LuUy. — Thierrin, Ph., a Praratoud. — Fasel, Auguste, à Vuissens. — Joye, Louis, à Mannens. — Francey, Pierre, à Montagny. — Michel, Théodore, à Léchelles. — Musy, Isidore, à Dompierre. — Corminbœuf, Cyprien, à Domdidier. — Dessibourg, Honoré, à St-Aubin. — Cantin, Louis, à Carignan. — Dubey, Aug., à Gletterens. — Delley, Jean èi Delley. — YoUery, Honoré, il Aumont. LXXVIII </p><p>GLANE. Clément, Denis, à Romont. — Page, André, à Middes. — Dou- goud, Jean, à Torny-Ie-Grand. — Page, Théodore, à Châtonnaye. — Nieolet, Jacques, à Villarimboud. — Raboud, François, à Tillaz-St-Pierre. — Page, Tliéopliile, à Orsonnens. — Berset, Julien, à Villarsiviriaux. — Brayoud, Maurice, à Massonnens. — Perroud, Alplionse ,à Berlens. — Rocii, Bernard, au Châtelard. — Pittet, Joseph, à Grangettes. — Chassot, Félicien, à Vuisternens-d.-Romont. — Pasquier, Pierre, à Yillaraboud. — Dernière, Jean-Baptiste, à Mézières. — Sugnaux, M., à Billens. — Richoz, Jean-Bapt. à Siviriez. — Bosson, Ant., à tJrsy. — Dupraz, Alexandre', à Rue. — Pache, Pierre, à Promasens. — Menoud, Félicien, à La-Joux. VEVEYSE. Genoud, Léon, député, à Châtel-St-Denis. — Savoy, Denis, à Attalens.— Tache, Maurice, à Remaufens. — Gaudard, Alphonse, à Semsales. — Sauteur, Jean-Félieien, à St-Martin. - Dévaud, Nicolas, à Porsel. — Beaud, Placide, au Crêt. — Bochud, Alfred, à Progens. </p><p>TAXES POSTALES SUISSE </p><p>I^ettres. aj Lettres, paquets de papiers, papiers d'affaires, petits paquets fermés ou non fermés et sans valeurs déclarées jusqu'à 250 grammes : Rayon local (10 kilm.) affranchies 05 cent, non affranchies 10 cent. Hors du rayon » 10 » » 20 » bj Cartes postales simples 05 cent. Cartes postaies doubles 10 » S2 c) Imprimés, jusqu'à 50 grammes 02 cent. de 50 à 250 grammes . . . 05 » de 250 à 500 » ... 10 dj Echantiltons de marchandises, jusqu'à 250 gr. 05 cent, de 250 à 500 grammes 10 » Tous les envois de la poste aux lettres (sauf les remboursements) peuvent être recommandés moyennant une taxe fixe d'inscription de 10 cent. Mandat». Les mandats sont admis jusqu'à un montant de fr. 1,000. Ils sont soumis mx taxes suivantes: Jusqu'à fr. 20 . . . fr. —»15 de fr. 500 à 600 . . . fr. —»70 de fr. 20 à 100 . . . » —»20 » 600 à 700 . . . » —»80 » 100 à 200 ... » —»30 » 200 à 300 ... » —»40 » 700 à 800 ... » —x90 » 300 à 400 ... » —»50 » 800 à 900 ... » 1»90 » 400 à 600 ... » —»60 » 900 à iOOO ...» 1»10 Les mandats télégraphiques sont admis jusqu'à un montant de fr. 300. Les mandats d'encaissement sont admis jusqu'à un montant de fr. 1,000. Droit.- Jusqu'à fr. 20, 15 cent. Au-delà de fr. 20, 80 cent. LXXIX </p><p>Messagerie pour toute la Suisse. Jusqu'à 500 grammes, affranchis fr. —»15 non affranchis fr. —» de 500 à 2500 » » » —»25 » » —»40 de 2500 à 5 kilogr. » » —»40 » de 5 à 10 » » —»70 de 10 à 15 » » » 1»—— >» » 1»50 de 15 à 20 » » l» 1»50 » » 2»— La taxe pour les articles excédant 20 kilogrammes est calculée d'après la distance et le poids, avec une surtaxe de 50 cent, pour tout enToi non affranchi. Pour les colis avec valeur déclarée, il est ajouté la surtaxe de 03 cent par 100 francs jusqu'à fr. 1,000. Toutefois la taxe sera toujours arrondie à 05 cent. Les remboursements payent, outre une taxe ordinaire, une provision de 10 cent, par fr. 10 ou fraction. Les remboursements en lettres sont admis jusqu'à un maximum de fr. 50 et ceux de la messagerie jusqu'à fr. 300. Il est perçu un droit de 05 cent, pour les récépissés, qui sur demande sont délivrés aux expéditeurs. ÉTRANGER Envois à l'étranger : Une lettre AFFRANCHIE coûte 25 cent, par 15 grammes pour tous les pays compris dans l'Union postale, et une lettre SOS-AFFRANCIUE le double. Pour les lettres HECOMMASD^ES, 25 cent, en sus du port ordinaire. CARTE-CORRESPOXDAKCE SIMPLE pour ces mêmes pays, 10 cent. Double, 20 cent. IMPRIMÉS, LIVRES, JODHNADX, etc., 5 cent, par 50 grammes. Poids maximum 1000 grammes. EcHASTiLLOss, poids, 250 grammes; 5 cent, par 50 grammes, mais 10 cent au minimum. — Dimension 20 centimètres de longueur, 10 de largeur et 5 d épaisseur. MAMOATS BE POSTE, à destination de l'étranger ; France mas 500 fr. Italie 500 » Luxembourg 500 » Autriche, Hongrie 500 » Belgique 500 » Egypte 500 » Roumanie 500 » Colonies françaises 500 » Allemagne 400 marc. Pays-Bas 250 fl. 25 cent, par 25 (r. Danemark, Suède et Norwège 360 couronnes Portugal : 90 milreis. Grande Bretagne et Irlande 10 liv. ster. Inde britannique 20 » Amérique du Nord 100 dollars Inde néerlandaise 150 fl. Argentine 500 fr. Bulgarie 600 fr. Mandat télégraphique admis pour : Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemarlc, Egypte, France, ItaUe, Japon,Luxembourg,Norwège, Pays-Bas, Portugal, Salvador, Tunisie,Roumanie, Suède. </p><p>Onvertnre des bureaux. Les bureaux de la Poste sont ouverts, pendant la semaine, en été, de 7 heures du matin à 8 heures du soir ; et, en hiver, de 8 heures du matin à 8 heures du soir. Le dimanche, le bureau principal : De 10 à 12 heures. 3 à 5 » Le dimanche, la succursale : De 8 à 10 heures. 1 à 3 » </p><p>Le bureau principal du Télégraphe est ouvert, pendant la semaine, en été, dès 7 heures et en hiver dès 8 heures du matin à 9 heures du soir; et la succursale, en été, dès 7 heu­ res et en hiver dès 8 heures du matin à 8 heures du soir. he bureau principal est ouvert le dimanche comme les au­ tres jours ; la succursale, de 8 heures à midi et de 3 à 5 heures. EXTRAITS DES ANNOTATIONS des événements arrivés dans ce pays par François-Ignace Castella.' (Suite.) 1766. </p><p> e vin se vend de 38 à 40 écus le char, le froment de Î5 à 17 batz le quarteron, le moitié bled 11 batz, l'avoine 5 batz 2 s., le beurre 2 batz 2 s., les fromages de montagne pour le débit de Lyon 9 écus et 10 à 15 batz le quintal, les cochons gras 1 batz 3 s. la livre, le reste de la boucherie à peu près comme les années passées. Malgré la dépense d'environ 500 écus que fit la bourgeoisie d'icy pour conduire la fontaine depuis Chesallez par le parc des Murith en haut par Charlanaux, l'eau n'a jamais pu monter jusqu'à Gruyère. Une quantité de monde est morte dans la paroisse de Châtel d'une fièvre putride épidémique, accompagnée de pleurésie. Il y a eu également beaucoup de morts et de malades dans le reste du canton. MM. Joseph Jaquet, curé et doyen de Corbières, et Pierre-Joseph Fontaine, curé de Villardvolaz, ont été enlevés de ce monde en 36 heures l'un de l'autre. Dans les paroisses allemandes cette fièvre a fait de grands dégâts ; celle de Tavel a perdu près de 150 personnes. Comme plusieurs rivières ont été gelées, de même que le lac de Morat, les loups ont passé dans notre pays, en sorte qu'il s'en trouve du côté de Moléson, en Bouleyre et dans le pays de Charmey. 1 Voir Etrennes de 1894, la notice sur l'auteur et la première partie des présentes annotations. — 2 — </p><p>La disette de jardinage et de légumes (causée par les gelées) a occasionné Mgr notre évêque de permet­ tre l'usage du gras quatre jours par semaine durant le premier mois du carême à ceux qui l'ont demandé. A Gruyère, personne n'a demandé cette dispense; l'on se contente de manger ce que l'on trouve. Le 4 juin, Mgr l'évêque s'étant rendu à Bulle, y bénit pontificalement les quatre cloches nouvellement fondues par le sieur Livremont : une pour Vuadens de passé 36 quintaux, une pour Riaz de 18, à laquelle Claude-Joseph Duding, chevalier prêtre de l'ordre de Malte, a forte­ ment contribué, et, enfin, deux pour Albeuve, l'une de près de 20 quintaux, l'autre plus petite. LL. EE. ont prêté cette année 100,000 fr. aux fabri­ cants et marchands d'étoffe, d'or, d'argent et de soie de Lyon, et 50,000 au clergé de France. L'année 1766 a fini par beaucoup de neige et un grand froid. 1767. Le 3 janvier, à 3 heures du matin, une avalanche a culbuté neuf bâtiments au village d'AUières. Le dessus de la maison de Jacques Bailly fut emporté jusqu'à l'Hongrin avec ses deux valets, qui étaient encore au lit. On les a tirés heureusement de cet abyme étant en chemise sous une montagne de neige à demi-gelés. Ceux qui étaient couchés dans l'appartement d'en bas ont été quittes pour la peur. M. Claude Repond, curé de La-Tour, raoutut le 2 février âgé d'environ 68 à 70 ans; M. Jacques-Phihppe Thorin lui a succédé. Le 8 avril, Jean et Christophe Ruffieux. frères, de la paroisse de Chevrilles, furent pendus à Gruyère pour vols faits à Lucens et avoir forcé les portes de la cha­ pelle et sacristie du Pâquier. Le 18 avril, mon frère (le chancelier) ayant trouvé parmi les vieux argents de LL. BPE., à la chancellerie, la marque du héraut des jadis comtes de Gruyères, qui est d'argent doré avec la grue en argent sur un champ — 3 — de gueules en émail, pria les seigneurs patrimoniaux de lui permettre d'en faire pre'sent à la bourgeoisie de Gruyères pour leur messager, en mettant dans le trésor de LL. EE. la pesanteur de dite marque en vieil argent. Ce qui fut gracieusement accordé. En conséquence, M. le chancelier attacha lui-même cette pièce remarquable par sa valeur et son antiquité sur l'habit de livrée de la ville de Gruyère au messager Jacques Castella, en le créant chevalier de la grue; lequel se produisit ici par la ville revêtu de sa belle marque le jour de Pâques pour la première fois. Le 10 juin, le conseiller Uffleger, de Gleresse ballif de Corbières, Laurent Vonderweid furent envoyés de la part de LL. EE., à la Valsainte; le conseiller de Forel, Vonderweid, ballif de Gruyère, et ChoUet, à la Part- Dieu pour y prendre un état et faire inventaire de tous les biens meubles et immeubles des deux maisons pour en faire rapport en conseil. Ils n'y ont pas trouvé les trésors qu'on s'imaginait, car à peine ces RR. PP. ont- ils de quoi vivre honnêtement et frugalement. A quoi aboutiront ces démarches ? Comme on veut absolument rétablir le temporel délabré du chapitre de St-Nicolas, les RR. PP. Chartreux, en qualité d'étrangers, auront toujours la préférence d'être molestés les premiers. Mais si on veut faire l'aumône, il faut la faire de son propre bien et non du bien d'autruy. D'ailleurs les PP. Chartreux ont subsisté en ces deux maisons avant que jamais il y eut un chapitre à Fribourg. Dieu sera tou­ jours pour le moins aussi bien servi à la Valsainte et à la Part-Dieu par les Chartreux qu'à St-Nicolas par les chanoines. Dans le courant de l'été, LL. EE. font très bien ré­ parer leur château de Gruyère; il y aura trois beaux appartements à plain pied, parce qu'on a partagé en deux la salle du banquet. L'une des cheminées du châ­ teau est de marbre rouge de Vevey ; celle de la cham­ bre du milieu, de pierre ou marbre noir veiné de blanc et de rouge, a été tiré de l'Erbive. Le vin se vend jusqu'à 60 écus le char, la viande de _ 4 — </p><p> boucherie 6 cruches, celle de porc 7 à 8 cruches, les fromages gras pour le commerce de Lyon plus de 11 écus. Les grands chemins ou chaussées furent achevés, de­ puis le pont de la Trême à La-Tour jusqu'à la Tine. Le 21 décembre, jour de St-ïhomas, François-Pierre- Emmanuel Gachet célébra sa première messe dans l'église de Gruyère. La cérémonie fut suivie d'un grand repas chez lui, qui dura tout le reste du jour. On a enseveli cette année dans cette paroisse 35 morts, baptisé 26 enfants. 1768. L'année a commencé par un froid des plus piquants qu'on ait jamais ressenti. Au mois de mars l'abbé Emmanuel Gachet fut nom­ mé chapelain de Minsier et régent d'école. On a célébré à Annecy, au commencement de sep­ tembre, la canonisation de Ste-Jeanne-Françoise Fre- miot, de Chantai. D. Joseph Castella, D. Nicolas Pittet, et Willermaula, curé de Vuippens, et Antoine, mon fils, y ont assisté. 1769. Une fièvre meurtrière a enlevé un grand nombre de personnes dans ce pays de la Gruyère, particulièrement en cette paroisse, à Albeuve, Botterens, etc. Au commencement de juin, les PP. Oordeliers célé­ brèrent àFribourg la canonisation de St-Joseph de Cuper- tin, prêtre de leur ordre. D. Raphaël Castella, d'Haute- rive, fit le sermon de la clôture de la fête. A peine fut- elle passée que les Oordeliers reçurent la nouvelle de l'exaltation de leur confrère Clément XIV au trône pontifical, ce qui leur occasionna de nouvelles réjouissan­ ces : Te Beum en musique, concerts, décharges de canons, illuminations, etc. Le dernier dimanche de juin, 25 du mois, les PP. Capucins de Bulle célébrèrent aussi la solennité de la béatification de leur confrère Bernard de Corléon. La — 5 — solennité dura trois jours consécutifs. M. Repond, Curé de Sales, fit l'ouverture pour le doyenné de Bulle par un sermon ; D. Pierre Gachet prêcha le second jour pour le doyenné de Gruyère; M. Dousse, curé de Char- niey, fit la clôture pour le doyenné de la Valsainte par un beau sermon. En juin et juillet, maître Joseph Moser, de Bischoff- zell, bouigeois de Fribourg, refit l'intérieur de la grande orgue de Gruyères pour 300 écus bons. Le 25 juin, dernier dimanche du mois, on exposa pour la première fois la belle monstrance neuve d'argent massif, dorée où il convient, travaillée par l'orfèvre Pfasel, de Fribourg ; les émaux ont été peints à Augs- bourg. La paroisse l'a payée 50 louis d'or neufs. Le vin à 70 écus, le froment 22 à 23 batz, l'avoine à 9 batz. 1770. Le 14 mars, on fouetta publiquement un homme et une femme, qu'on bannit à perpétuité. Le 20 mars, entre quatre heures et demie et les trois quarts après midi, on a ressenti un notable tremblement de terre qui a duré une minute, cependant sans acci­ dent. Il fut beaucoup plus sensible dans le pays d'En- Haut, où des hommes tombèrent à la renverse. Le len­ demain on y ressentit encore deux secousses, mais plus légères. L'hyver dure encore dans toute sa rigueur au 23 avril; les campagnes sont couvertes de neige; il y en a une si grande quantité dans les montagnes, qu'elles sont absolument inaccessibles. Le froment se vend 25 batz le quart., le moitié bled 20 batz, l'orge 17 batz, le beurre 13 et 14 cruches, la viande de boucherie 7 cruches, le vin plus de 100 écus le char. Le prix du froment monta ensuite jusqu'à 30 batz, les autres graines à proportion, le beurre 16 à 17 cruches, le fromage maigre 10 cruches; ensorte qu'au­ cun homme vivant n'a vu une pareille cherté dans ce pays. — 6 — </p><p>L'été a été extraordinairement pluvieux; les graines et les regains ne sont pas tous cachés au 17 septembre.' Le 11 novembre mourut à Fribourg R™" Béat-Nico­ las Amman, prévôt de St-Nicolas; on lui donna peu de jours après pour successeur M. Techtermann, grand vicaire, doyen de St-Nicolas et curé de ville. M. le cha­ noine Seydoux a été nommé curé de ville le 10 décembre. Le 8 décembre M. le baron de Tieffenthai, François- Joseph-Nicolas d'Alt, avoyer de la république de Fri­ bourg, termina sa vie toute sainte et toute édifiante par une mort très pieuse, âgé de 82 ans et 9 mois, étant né et baptisé à Gruyère au mois de mars 1686. Quand on l'a enseveli, il neigeait à gros flocons et on a remarqué que son corps n'a point été mouillé ; on en­ terre les seigneurs avoyers à découvert comme les prê­ tres. Il y a des brigues très fortes dans tout le canton en faveur des trois seigneurs candidats qui se sont mis sur les rangs pour lui succéder, savoir: François-Romain Werro, Joseph-Emmanuel de Maillardoz, Claude-Joseph Odet, d'Orsonnens, tous les trois en état de remplacer dignement l'illustre défunt dont la mémoire sera en bénédiction. L'élection s'est faite à la pluralité des suf­ frages de la bourgeoisie de Fribourg le 17 décembre 1770 dans l'église des PP. Cordeliers, et Werroz l'a emporté. 1771. La misère se fait sentir de plus en plus dans notre pays. Les vaches à lait sont d'une cherté énorme, car il faut parler de 10 à 12 louis d'or pour une vache commune. Le nouveau prévôt de St-Nicolas, Techtermann, a été béni et installé le dimanche de la sexagésime, 3 février. Le mois de mars et le commencement d'avril ont été très doux, mais du 16 au 19 avril il s'est élevé une bise très forte, qui a amené une quantité de neige, avec des gelées très fortes. La disette, la cherté et la misère augmentent au lieu de diminuer. Le froment se vend 35 batz le quarteron, le beurre _ 7 — </p><p>15 cruches. La moisson a été belle et abondante dans tout le pays de Gruyère, mais dans le bas pays très médiocre, de sorte que le prix des graines a peu baissé. Il est sorti une quantité de cette précieuse denrée par la contrebande, malgré tous les ordres et les précau­ tions de LL. EE. pour l'empêcher. La vendange a très peu rendu, non-seulement à La Vaud, mais dans tous les pays voisins; le vin nouveau se vend 13, 14 jusqu'à 15 louis. Le pot en détail à Bulle, Gruyères, etc., 11 batz 2 cruches. Point ou peu de fruits dans tout le canton. Au commencement de novembre, un héritage de 17,266 écus, partageable entre les Gachet, scieurs de Pringy et Marie-Antoine Verdan d'Epagny, ses deux neveux et sa nièce, est venu à Gruyère et fut partagé sur la table de la cure, venant de François Gachet, pre­ mier conseiller du roi en l'île de Bourbon, décédé à Paris au mois de juin. 1772. Françoise Thorin, dite de la Grangetta, est morte à Villard-sous-Mont à l'âge de cent ans accomplis. Mon neveu François-Philippe Magnus de Castella a succédé à son père en la charge de chancelier de la république, ayant été élu à l'âge de 28 ans, le 25 juin. Antoine-Tobie Castella, doyen et curé de Gruyère, a fait présent à l'église d'une magnifique lampe d'argent, travaillée à Augsbourg. LL. EE. ont établi une compagnie de chasseurs pour éloigner les mendiants étrangers et les empêcher de s'écarter des grands chemins. La vendange et la moisson ont été très bonnes. Le froment à 20 batz le quart., et le char de vin à 50 écus, 1.773. Claudine Gremion. veuve de Pierre Ânsermod, a fait présent à l'église de Gruyère d'un encensoir et d'une navette d'argent, qui coûtent 10 louis neufs. Mgr Nicolas de Montenach, évêque de Lausanne, fit sa troisième visite pastorale ici le 20 juin. Les deux re­ pas qu'il a pris au château ont été payés 15 louis. Le 29 juillet, par l'imprudence d'un vitrier de Bulle qui travaillait avec sa fille à côté de la porte de la Part- Dieu qui regarde contre Moléson, le feu prit aux tavil- lons. Les domestiques de la maison étant occupés en la forêt, le feu fit un progrès si rapide que dans une demi- heure le mal fut sans remède, en sorte que tout ce qui était en la cour en delà de la chapelle, forge, grange, écuries, remises, etc., fut réduit en cendres. Les serin­ gues ont préservé l'église et le corps du monastère. Sur les bruits qui se répandaient de toute part que la Compagnie de Jésus allait être supprimée et que le Souverain Pontife donnait tous les biens de cette société aux évêques, LL. EE. jugèrent à propos d'envoyer une députation, dont l'avoyer Werro était le chef, au col­ lège des Jésuites le dimanche 22 août, où par un acte juridique et formel elles se saisirent et prirent en mains tous les biens du collège, afin de les conserver pour la continuation des études et l'instruction de la jeunesse, et cela conditionnellement et en cas seulement que la société dût être véritablement abolie. Enfin la destruction, suppression et extinction totale de la Compagnie de Jésus est arrivée. On a cru à Fri- bourg qu'il était de la prudence et de l'office du Souve­ rain de faire les démarches qui, d'un côté, missent à l'abri des incursions les fondations du collège et de ses annexes et de l'autre témoignassent le cas que LL. EE. font de cette société et de ses membres, et surtout des soins qu'ils se sont toujours donnés pour l'éducation de la jeunesse. A cet efl'et, la commission souveraine est montée au collège le 6 septembre à 9 heures du matin, où après avoir convoqué tous les pères et les frères dans la salle de récréation, on leur a représenté : 1° la douleur générale que l'émanation du bref papal causait dans tous les cœurs, 2° l'attention que LL. EE. se pro­ posent d'avoir pour les Jésuites et surtout pour ceux qui sont natifs Fribourgeois, 3° l'attente où l'on était que les individus du collège, quel que dût être leur sort, — 9 — se prêteraient à correspondre aux vues du Souverain pour opérer que les études continuassent depuis la Toussaint comme du passé, 4° enfin la nécessité oii l'on était de soigner à ce que tous les biens et effets du collège fussent conservés et à l'abri de toutes inva­ sions, et qu'en conséquence le moment est arrivé de mettre les titres, papiers et argents, argenterie, etc., sous le scellé. Personne n'opposa; tout se fit de gré à gré et avec dignité. Après avoir sorti des archives les actes des originaux des fondations de Marsens qui datent de 1136 et celle du collège de 1580, outre un livre ou recueil de tous les titres de la maison, qui a pour titre: Codex jurium collegii, M. l'ancien chancelier mit le scellé de LL. EE. sur les serrures tant de l'ar­ chive que de la voûte où sont renfermées les argente­ ries de l'église, à celles près qui sont nécessaires au service journalier des autels. L'air abattu, contrit, triste de tous ces RR. Pères, en même temps qu'il ex­ citait la compassion, annonçait l'amertume de leur dou­ leur. Cuis talia fando temperet a lacrimis. Cette opé­ ration faite et le verbal dressé, tous dirigeant leurs vues vers la suite des écoles, on fit assembler de nou­ veau le 9 septembre les Pères en les exhortant de dé­ clarer aux seigneurs de la commission, chacun en par­ ticulier, leurs intentions et leurs résolutions sur l'ave­ nir, en attendant que l'on put parvenir à un arrange­ ment solide et durable. M. de Castella le père reçut ces déclarations l'une après l'autre par écrit. Jusqu'alors on ignorait le contenu de la bulle et l'on ne pouvait agir que sur des présomptions. Enfin le courrier du 9 septembre la porta sur le soir de Lucerne, non pas de l'ordre du pape, ni de la nonciature, mais par un envoyé de l'Etat de Lucerne, qui en avait reçu l'exemplaire imprimé de M. Jean-Baptiste de Fargna, agent des cantons catholiques à Rome. La lettre du nonce, ou pour mieux dire, df- la congré­ gation des cardinaux, à Mgr notre évêque porte qu'il doit s'emparer de tous les biens, domaines et effets des Jésuites au nom du St-Siège et les tenir sous sa main — 10 — jusqu'à nouvelle disposition du pape. Mais comment concilier cet ordre avec les mesures déjà prises par l'Etat de Fribourg, qui a tout pris en main et qui veut tout retenir? La désolation est générale en ce canton. Quantité de personnes se sont déchaînées contre le pape et ont maltraité ses portraits. Toute la Suisse et une partie de l'Allemagne catholique sont dans la per­ plexité. Sa Grandeur, très disposée à entrer dans les vues paternelles de LL. EE. sur le bien de la religion et sur l'instruction de la jeunesse, a écrit au nonce et n'intimera la bulle aux Jésuites qu'après avoir reçu sa réponse. Les jadis Jésuites ont quitté la robe de la société pour se revêtir de la soutane ecclésiastique le jour de la Toussaint. LL. EE. ont accordé aux prêtres chacun 6 louis pour leur vestiaire et aux non prêtres 4 pour une fois. Avec la permission de Sa Grandeur, ils se sont élu pour supérieur, par le scrutin, le K. P. Alexis Von- derweid, sous le nom de principal. Ils vivent tous en communauté dans les exercices spirituels de la société avec grande édification du public, et continuent leurs fonctions apostoliques de la prédication, des confessions, visites des malades, catéchismes, congrégations et en­ seignement des classes. Leur temporel est administré par une commission souveraine et M. Raphaël de Cas- tella, ancien chancelier, est chargé du détail. Leurs frères sont en habit noir séculier; la pharmacie se con­ tinue au profit du collège. Mgr l'évêque a reçu une lettre de Rome par laquelle Sa Sainteté approuve et ratifie sa conduite à l'égard des jadis Jésuites. 1774. LL. EE. ont acheté à St-Etienne en Fôrrez 2222 fusils neufs et font refondre à Strasbourg 60 canons. Une fièvre épidémique s'est manifestée à Matran et aux environs; il n'y a eu qu'une dizaine de morts, y compris le curé, mais quantité de malades. Le 5 avril mourut notre bon ami le R. P. D. Antoine — 11 — Pellet, de Grenoble, convisiteur de la province de Char­ treuse et prieur de Ripaille, âgé de 74 ans. LL. EE. donnent aux professeurs du collège chacun 12 louis et leur entretien; aux ex-Jésuites qui quittent le collège 16 annuellement. Le prix des fromages pour le débit de Lyon est de 12 à 13 écus; le vin de 60 à 65 écus le char; le froment de 20 à 21 batz le quart. LL. EE. ont envoyé les canons des châteaux de Gruyère, Stavayé et Éomont à Strasbourg pour les re­ fondre. Le 27 novembre je reçus l'affligeante nouvelle de la mort du très vénér. P. D. Barthélémy Gevin de Car- pentras, profès de Bonpas en la province de Provence, décédé le 17 novembre. Il fut pendant 14 ans prieur de la Part-Dieu, m'honora constamment de son amitié et me combla de ses bienfaits. Il mourut à St-Hugon, en Savoie, où il était prieur depuis le mois de mai 1772. On a baptisé ici cette année 35 enfants, enseveli 28 personnes et bénit 10 mariages. 1775. Le 22 février on a conduit au château un magnifique cerf de quatre ans tué en Bouleyre par les chasseurs d'Epagny. Le 4 juin le feu du ciel a allumé la flèche du clocher de l'église de St-Pierre de Villaz. près de Romont ; on l'a coupée et par là préservé l'église et le village. La vendange a été prodigieuse partout ; de mémoire d'homme on n'en a pas vu de plus abondante. On espère avoir le char de vin à 3 louis. Le 26 octobre mourut ici au château Ignace de Cas- tella, brigadier des armées du roi T. C, capitaine aux gardes, chevalier de l'ordre de St-Louis, du nombre des Deux-Cents et des Soixante de la république de Fri- bourg. On l'a enseveli le 27 sur le soir fort simplement dans la sépulture des comtes, au caveau de la chapelle de St-Michel. Il était âgé de 48 ans. Il laisse à sa dame née de Diesbach, de Torny, 400 écus de pension via- — 12 — gère par son contrat de mariage. Comme il est décédé sans enfants, ses frères et sœurs héritent ses grands biens. On ne l'a pas inhumé dans la chapelle de Saint- Georges, qui appartient à cette famille, parce que n'y ayant que le roc, on n'aurait pas pu y creuser la fosse. La pierre sépulcrale posée à côté de l'autel de Saint- Georges avec inscription, le 18 mars 1777. Le vén. P. D. Bonaventure Cantor, de Besançon, prieur de la Part-Dieu, a été élu prieur de la Char­ treuse de Bonpas, sa maison de profession. Il va nous quitter à mon grand regret et à celui de tous ceux qui l'ont connu. Avant son départ, il a installé, le 6 novem­ bre, le vén. P. D. Bruno de Camaret, prieur de la Part- Dieu; ce dernier est natif du comtat d'Avignon et profès de Chartreuse. Le 16 novembi'e, mon neveu D. Raphaël Castella d'Hauterive fut installé directeur du monastère de N.- Dame de la Maigrauge et D. Michel Dafflon, de celui de la Fille-Dieu le 29. Le prix du vin a haussé jusqu'à 50 écus en Lavaux et 40 au revers. Le mandat publié pour contenir les mendiants cha­ cun dans son district assigné. On les a tous créés che­ valiers de la misère en les obligeant de porter une mar­ que de fer blanc numérotée, avec les lettres initiales du nom de leur commune. Qui sera grand-maître de ce nouvel ordre de chevalerie? Vivent les gueux. Ceux de Bulle et de La-Tour ont construit le pont de la Trême en pierres. 1776. Ceux de La-Tour ayant coupé dans Sauthau 200 plantes de sapins, pour être partagées en commune, dans l'endroit de la forêt que LL. EE. s'étaient réservé, pour leur pénitence, LL. EE. ordonnèrent que ceux de La-Tour sortiraient les bois coupés de la forêt et qu'ils voitureraient ceux qui pourraient servir pour faire des planches à la scierie, à l'usage des châteaux voisins, et que les autres seraient vendus à l'enchère vers la cha- — 13 — pelle de la Motte, près du grand chemin. Sur le refus que firent ceux de La-Tour de se soumettre d'abord aux ordres souverains, le seigneur ballif Charles-Nicolas de Montenach leur fit deux vives mercuriales en leur conseil et le châtelain Chenaux de la Gaze fut déposé de sa charge, de même que le gouverneur Verna, qui furent interdits pour trois ans des assemblées de com­ mune. Pierre Chenaux, fils du châtelain, fut en arrêt plusieurs jours en la tour de Jaquemard en la chambre bourgeoise et exclu pour dix ans des assemblées com­ munales, avec ordre de ne pas sortir de la châtellenie de La-Tour pendant trois ans. Le curial Wallelian, Claude-Denis Dupâquier, secrétaire, et Ecoffey, inter­ dits du conseil de commune: le P"^ pour 2 ans, le 2'^ pour 6 et le 3" pour 4. Ce qui causa bien de la rumeur parmi le peuple et dans le voisinage. Nos redoutables seigneurs de Fribourg ne cessent de faire les plus vives instances à Rome et à Versailles pour obtenir la suppression de l'une des deux Char­ treuses en faveur du collège de Fribourg. C'est spécia­ lement la Valsainte qu'ils ont en vue; ils voudraient en unir les religieux à ceux de la Part-Dieu, dont ils disent les revenus suffisants pour les entretenir tous en introduisant une autre administration. Il est certain qu'ils ont gagné la cour de France et qu'elle sollicite vivement contre les Chartreux à Rome. Pie VI a ré­ pondu à la lettre de l'Etat de Fribourg qu'il serait charmé de pouvoir les obliger, mais que cette affaire demandait bien des réflexions et du temps, afin de ne rien faire au détriment de la tierce personne. Sur quoi l'Etat a répondu au St-Siège encore plus vivement, que la chose était nécessaire et que s'il ne se prêtait pas gracieusement et promptement à leurs instances, il ne trouverait pas mauvais s'ils agissaient en souverains en cette affaire. Le temps en apprendra les suites. Sur les représentations que D. Michel Dafflon, nou­ veau directeur de la Fille-Dieu, a faites à l'Etat de la quantité de dettes dont cette maison est chargée et qui s'élèvent à 18,000 écus, LL. EE. ont nommé, le 26 — 14 ~ mars, les conseillers Odet et Pettola pour aller voir par eux-mêmes l'état de ce monastère. Cette expédition s'est faite le mardi de Pâques, 9 avril. On a fait la même opération à la Maigrauge. Le 13 du même mois on a défendu aux deux couvents de dames cisterciennes de ne plus recevoir de novices jusqu'à nouvel ordre. Leur projet est de laisser mourir en paix un bon nombre de religieuses des deux couvents et d'en réunir le reste à la Fille-Dieu. La Maigrauge serait éteinte. Mgr l'évêque et l'abbé d'Hauterive, justement alarmés de ces démar­ ches d'un magistrat laïque sans interpellation d'aucune autorité ecclésiastique, en ont écrit à l'abbé de Lucelle, vicaire général et visiteur, à l'abbé de Citeaux, au nonce apostolique et au pape même. Par un bref du pape, Mgr l'évêque est constitué visi­ teur du chapitre de St-Nicolas malgré lui, malgré le chapitre et surtout le prévôt, si jaloux de ses exemp­ tions, de ses immunités et de son autorité, mais ce n'est que pour une fois seulement. Ceux de Gruyère ont construit un beau et solide pont en bois sur la Trême, en la route de Broc. La sécheresse et la chaleur ont continué depuis le mois de juin jusqu'au 23 août. Cette nuit-là une grêle affreuse a abymé la terre depuis lé Bry en delà d'Avry et ravagé le pays de Praroman. Il y avait des morceaux de grêle comme de gros écus. Depuis ce jour-là il n'a pas cessé de pleuvoir jusqu'à aujourd'hui, 6 septembre; les orges et les froments germent sur les champs et le recors pourrit. On ne cesse de solliciter le St-Siège à séculariser la Chartreuse de la Vaisainte en faveur du collège de Fri- bourg, de la mense épiscopale et du chapitre de Saint- Nicolas. Les fromages pour le débit de Lyon se sont vendus de 13 à 14 écus petits. Le bétail est à très bon marché, parce qu'on n'a pas de foin en suffisance pour l'hyver- ner et que les étrangers étant dans le même cas n'en achètent pas. On tue beaucoup de vaches dont la viande se vend 3 livres pour 7 cruches, mais les grasses sont de 6 cruches la livre. Le beurre cet automne, 14, 15, 16 cruches. Le 21 octobre, Béat-Louis-Nicolas Schaller fut ins­ tallé ballif de Gruyère ; le conseiller de Gléresse, son présentateur, fit un très beau discours, auquel le ban- neret Jean-Joseph Castella, des Verneys, répondit. La fête fut belle, tant à l'église qu'au dehors et à table. Il est sorti beaucoup de jeunes bêtes, ce qui en a fait hausser le prix et baisser celui du foin. J'ai écrit cette année 203 lettres et j'en ai reçu 160. </p><p>La bonne humeur. Il n'est peut-être pas inutile de dire un mot d'un devoir léger en apparence, très sérieux au fond, le devoir de la bonne humeur dans la famille. Rien de plus rare que cette vertu. Je ne parle pas des gens qui n'ont point reçu une bonne éducation, et qui, sous prétexte qu'on n'a j)as à se gêner dans la famille, y sont à l'envi bour­ rus, désagréables et grossiers. Il est des familles, où l'union est parfaite, où l'on est disposé à se soutenir mutuellement, faire les uns pour les autres de sérieux saorifîoes, et où cependant les relations quotidiennes ont quelque chose d'un peu tendu. Si l'on ne se dispute pas tout à fait, on se parle souvent sur un ton aigre et désagréable. Il me semble que l'amabilité et la bonne grâce soient une monnaie que l'on réserve pour les in­ différents, et qui ne sauraient avoir cours dans la famille. Ce travers est si commun que Fontenelle, voulant faire le portrait le plus favorable d'un personnage, termine par ce mérite qu'il paraît mettre au-dessus de tout fe reste : « Enfin, il était d'une humeur agréable même dans son intérieur. » On a beau dire que ce n'est que sur des petites choses qu'on se dispute : il n'y a pas de petites choses dans la vie de fa­ mille, par. la raison que la vie de famille n'est presque faite que de petites choses. Si l'on est insupportable dans les détails de la vie, sous prétexte que cela est sans importance, pour quel moment se réserve-t-on d'être bon et affectueux ? Quand on s'observe si peu dans les petites choses, où il "est facile d'être irréprochable, quand viendront les occasions sérieuses ? Il faut donc faire tout son possible pour corriger ces mau­ vaises apparences qui voilent souvent, au point d'en faire dou­ ter, des qualités profondes et de solides vertus. Joubert a dit excellemment : « L'homme vraiment bon et affectueux porte son velours en dedans. » — 16 — </p><p>UN NOUV'EL OBJET de l'époque lacustre. </p><p>SBfe- Y"es lecteurs des Etrennes, qui s'intéressent y.'^jaux découvertes préhistoriques dans nos ' ' V contrées, ont eu longtemps le plaisir d'être .{^jrenseignés par notre toujours regretté pro- •V, ~V<r yfesseur L. Grangier. Mais nos différentes "--' " stations ont été fouillées avec acharnement, surtout depuis l'abaissement du niveau de nos lacs et les objets nouveaux sont devenus de plus en plus rares. Qu'il me soit permis, cependant, d'en signaler quelques- uns qui sont venus depuis trois ans enrichir notre col­ lection cantonale. Chacun connaît l'abondance des poteries dans les stations lacustres, mais malheureusement elles sont habituellement dans un très mauvais état de conserva­ tion. Le Musée a pu se procurer plusieurs pots du lac de Morat, dont un très grand bien conservé et une ou deux formes nouvelles pour nous. Nous avons eu également la bonne fortune de nous procurer un second exemplaire d'un objet rare, soit une bague en or élargie au milieu et ornée de petites nervures; elle est ouverte de manière à être plus facile­ ment introduite, puis elle se ferme à l'aide d'un petit crochet. Enfin, nous devons à la générosité de M™" L. Elgass- Grangier, et à l'intérêt qu'elle continue à porter à nos collections, un curieux objet entièrement nouveau. La figure ci^après nous en donne une vue d'ensemble. C'est une pierre discoïdale, dont le diamètre est de O^jlO, l'épaisseur de 0",05. Elle est percée de chaque côté d'un trou conique dont le diamètre extérieur est de 0™,05, tandis que le diamètre à la rencontre des deux trous coniques n'est que de 0™,012. Le bord du disque est en outre creusé d'une gorge de poulie large — 17 — de 0™,010, et la circonférence mesurée dans cette gorge est de O^SO. Cette pierre, trouvée à la Crasaz (station de bronze) par M. Marmy, rappelle au premier abord celles qui ont été décrites par M. V. Gross dans Les Protohelvètes, et dont il a représenté un exemplaire à la page 51, fig.7 . Mais les pierres de M. Gross présentaient sur chacune de leurs faces une dépression arrondie et non les 'deux </p><p> o^^ </p><p> trous coniques de la nôtre. La rainure de ces pierres devait recevoir un lien quelconque et elles servaient de projectiles. Ces pierres, dit M. Gross, sont particulières aux palafittes de l'âge de bronze et n'ont pas été trou­ vées ailleurs. Il en est de même de la nôtre, malgré la différence qu'elle présente. Voici ce qu'en pense M. le D"^ V. Gross, dans une lettre adressée à M™" Elgass : « Ma collection contenait plusieurs de ces pierres dis­ coïdes analogues à celle-ci. Cette dernière a cependant en plus une ouverture qui manquait aux miennes. C'est peut-être ce qui lui donnerait quelqu'intérêt. Quant à son usage, je ne sais qu'endire, je suppose qu'elle ser- — le­ vait de moyeu pour recevoir une pièce de hois mise en mouvement. » Je souligne ces derniers mots et si notre objet eut été trouvé dans une station de l'âge de la pierre, je me permettrais de le considérer comme le volant d'une machine à percer \9shs-ches, par la méthode proposée et essayée par MM. Keller et Forel. La gorge aurait reçu la corde de l'archet et le poids assez considérable du volant (870 gr.) aurait favorisé l'opération ! Notre hypothèse, celle d'un novice, montrerait en même temps que les hommes des palafittes connaissaient, du moins pratiquement, un important principe de mécanique, le principe d'inertie. Qu'il me soit permis de remercier encore M™' Elgass- Grangier d'avoir bien voulu nous remettre cet objet unique pour l'incorporer à la collection de son vénéré et regretté père. M. M. </p><p>Expériences sur la pendaison. Il parait qu'il n'est pas douloureux du tout de se pendre; un médecin de Genève, M. Gosse, l'a expérimenté et il rapporte ainsi ses observations personnelles : « En plaçant le cou entre l'index et le pouce, disposés comme une fourche, on reconnaît qu'on n'éprouve pas la moindre gêne respiratoire, mais au bout de très peu de temps la compression bilatérale des gros vaisseaux amène une congestion céphalique telle qu'après deux minutes environ on perd connaissance. Je l'ai expérimenté : je m'étais fabriqué une espèce de fourche en bois sur laquelle je laissais reposer le cou, et deux fois j'ai perdu connaissance ; la première fois après deux minutes neuf secondes. Cette perte de connaissance n'est précédée d'aucune espèce de sensations désagréables ni agréables; je ressentais seulement un peu de chaleur à la tête, puis j'entendais quel­ ques bourdonnements musicaux et je m'évanouissais. « On meurt donc, dans un certain nombre de cas de pendai­ son, non par asphyxie, mais par congestion cérébrale et mé­ ningée. On trouve alors à l'autopsie de vastes ecchymoses mé­ ningées et péri-orâniennes. Cette connaissance est utile au point de vue médico-légal ; elle explique très bien la possibilité de la pendaison quand les pieds reposent encore à terre. » — 19 — </p><p>LA TRUITE. — Scholastique ! — Monsieur Sourdat. — Je vous recommande la truite... Soignez votre court-bouiiion : vin blanc, persil, thym, laurier, ail et oignons à force... — N'ayez;{ionc pas peur, on y mettra toutes les her­ bes de la Saint-Jean. — Surtout pas de vinaigre, un filet de citron seule­ ment... Que le couvert soit dressé pour dix heures et demie, et le déjeuner prêt pour onze heures précises... Pas onze heures cinq minutes, onze heures, vous en­ tendez ?... Après avoir jeté d'une voix brève ces dernières in­ jonctions à sa cuisinière, M. Sourdat, juge d'instruction au tribunal de Marville, traversait la place d'un pas alerte, méthodiquement scandé, et gagnait le Palais de justice. M. Sourdat était un célibataire de quarante-cinq ans, très ingambe malgré un commencement de ventre; carré des épaules, trapu, la voix cassante, la tête ronde à cheveux ras, les yeux gris, clairs et durs sous des sourcils bourrus, la bouche largement fendue aux lèvres minces et colériques, les joues bises encadrées de favo­ ris mal plantés: enfin une de ces figures de dogue dont on dit : « Il ne doit pas être bon tous les jours ! » Non, pour sûr, il n'était pas tendre, M. Sourdat, et il s'en vantait. Despote, atrabilaire, il rudoyait tout le monde au Palais. Dur comme pierre pour les inculpés, bourru avec les témoins, agressif avec les avoués, un vrai chardon ; qui s'y frottait s'y piquait. On le craignait comme le feu et on ne l'aimait guère. Pourtant cet homme de fer avait deux défauts à sa cuirasse. D'abord il répondait au prénom pastoral de Némorin, ce qui prêtait à rire; puis il était gourmand à rendre des points à Brillat-Savarin. Les exigences culi­ naires du juge étaient citées à dix lieues à la ronde. Il 20 ne mangeait, disait-on, que du poisson pêche à la pre­ mière pointe du jour, parce que le repos de la nuit et l'absence d'émotions rendaient la chair de l'animal plus délicate. Ce fut lui qui imagina de plonger d'abord les écrevisses dans un bain de lait bouillant, avant de les faire cuire dans leur assaisonnement ordinaire. Le jour où il enseigna ce r-afiSnement au curé de Saint- Victor, ce digne ecclésiastique, qui cependant était porté sur sa bouche, ne put s'empêcher de rougii:: et de lever au ciel ses mains potelées en s'écriant : — Trop, c'est trop! monsieur Sourdat..., assurément il est permis de goûter avec discrétion aux bonnes choses, mais un« telle sensualité confine au péché mortel, et vous aurez à en rendre compte au bon Dieu!... Aux pieux scrupules du curé, le juge répondait par un rire méphistophélique. C'était une de ses joies malignes que d'induire son vénérable voisin en tenta­ tion, et, ce matin précisément, il l'attendait à déjeuner en compagnie du greffier. Il avait reçu la veille une truite saumonée de deux livres, prise en belle eau claire. C'était son poisson favori, et la cuisson de ce fin mor­ ceau avait occupé les premières heures de sa matinée. Il tenait à démontrer, pièces en main, la supériorité de son court-bouillon sur les sauces genevoises ou hollan­ daises des manuels de cuisine. La truite devait être ser­ vie froide et avec l'assaisonnement dans lequel elle avait cuit. C'était pour lui un principe aussi absolu qu'un dogme, aussi indiscutable qu'un article du code pénal. Il se le répétait encore dans son cabinet de juge, après avoir endossé sa robe et tout en feuilletant le dossier d'une affaire récente, dont il venait de commencer l'instruction. C'était une grosse affaire criminelle, qui mettait le parquet en émoi et dont les détails dramatiques con­ trastaient singulièrement avec les préoccupations gour­ mandes qui traversaient le cerveau de M. Sourdat. La semaine d'avant, au lever du soleil, on avait trouvé dans une coupe de la forêt le corps d'un garde-forestier assommé net. On supposait que le crime avait dû être 21 commis par (fuelque braconnier pris en flagrant délit, mais jusqu'alors on restait sans indications précises, et les témoins entendus'n'avaient fait qu'embrouiller l'af­ faire. Le meurtre avait eu lieu près d'une lisière où des charbonniers étaient installés. Seulement il résultait des dépositions que, cette nuit-là justement, ces gens avaient été absents de leur chantier et que les four­ neaux étaient restés à la garde de la jeune fille du maî­ tre charbonnier. Néanmoins, M. Sourdat avait donné l'ordre de rechercher l'un des compagnons, un solide gars de vingt-cinq ans, qui jadis avait eu maille à partir avec le garde assassiné. En outre, il avait cité la fille du charbonnier à comparaître devant lui. Et voilà pré­ cisément où les choses commençaient à devenir louches: cette petite n'avait pas répondu à l'assignation ; elle se cachait on ne savait où; le juge venait d'envoyer la gendarmerie à ses trousses, et il attendait le résultat des perquisitions ordonnées. Vers dix heures, la porte du cabinet s'ouvrit, encadrant le tricorne et les buffle- teries jaunes du brigadier de gendarmerie. — Eh bien ? grogna impatiemment M. Sourdat. — Eh bien, monsieur le juge d'instruction, buisson creux. Nous avons fouillé la forêt dès l'aube. La petite a disparu, même que les charbonniers sont fort en souei et n'y comprennent rien. — Comédie pure, s'écria M. Sourdat désappointé, ces gens-là se moquent de vous. Il fallait les arrêter tous. Vous êtes un maladroit, allez ! Le juge consulta sa montre. Dix heures un quart. L'affaire était manquée, et il voulait jeter le coup d'œil <lu maître sur la salle à manger, avant l'arrivée de ses convives. Il se débarrassa donc de sa robe et regagna son logis. La salle à manger, claire, égayée par un rayon -du soleil de juin, avait une mine hospitalière et ave­ nante, avec sa table ronde revêtue d'une nappe éblouis­ sante, sur laquelle trois couverts étaient dressés artis- tement. La truite se pavanait dans un plat long enguir­ landé de persil. Son ventre argenté montrait de délicates — 22 — </p><p> mouchetures rousses; son dos bleuâtre, fendilla, laissait entrevoir la chair saumonée, et elle tenait une rose dans son museau pointu. A côté, dans une saucière, le court- bouillon se prenait en gelée. Ce spectacle adoucissait la mauvaise humeur du juge. 11 se rassérénait peu à peu quand la porte de la salle s'ouvrit violemment et il entendit dans le couloir une voix féminine qui criait : — Je vous dis que je veux parler au juge, et qu'il m'attend! En même temps, un bras demi-nu faisait pirouetter le greffier Touchebœuf, qui masquait la porte d'entrée^ et une étrange visiteuse pénétrait dans la salle. C'était une toute jeune fille, presque une adoles­ cente, maigre, hâlée, tête nue, cheveux au vent. Ses pieds sans bas s'enfonçaient dans de lourdes chaussures d'homme; un caraco gris et un jupon d'indienne s'efS- loquaient sur ses membres grêles et sa poitrine d'enfant. La chaleur et la marche avaient allumé ses joues ; ses yeux fauves étincelaient sous les cheveux châtains re­ tombant en mèches folles; ses narines dilatées et sa bouche entr'ouverte frémissaient. — Que signifie ce vacarme? gronda le juge en fron­ çant les sourcils. — C'est cette petite charbonnière, répondit le gref­ fier Touchebœuf, elle est arrivée au palais quand vous veniez de partir, et elle m'a suivi jusqu'ici comme une enragée, pour que vous entendiez sa déposition. •— Ha! grogna le juge, vous êtes bien pressée la fille,^ après vous être fait attendre trois jours!... Pourquoi n'avez-vous pas répondu plus tôt à ma citation? — J'avais mes raisons, dit-elle en jetant un regard d'oiseau farouche sur la table dressée et sur les deux hommes. — Nous les apprécierons tout à l'heure, vos raisons, reprit le juge furieux, et il pouri'a vous en cuire ! Il tira sa montre : — Onze heures moins un quart... Nous avons le temps... Touchebœuf, vous trouverez à côté tout ce qu'il faut pour écrire. Nous allons l'interroger. — 23 — </p><p>Le grefi&er s'était installé sur un coin de table avec ses papiers et son écritoire, et, la plume sur l'oreille, il attendait. Le juge, assis carrément dans un fauteuil de paille, dardait ses prunelles claires et dures sur la jeune fille qui se tenait debout contre le poêle. — Vos noms ? demanda-t-il d'une voix brève. — Méline Sacaël. — Votre âge et votre domicile? — Seize ans... Je reste avec mon père qui cuit du charbon à la vente des Onze-Fontaines. — Vous jurez de dire toute la vérité? — Je ne suis venue que pour ça. — Levez la main... Bon... Vous étiez à la vente dans la nuit du 2 au 3; près de votre chantier, on a assassiné le garde Seurrot. Racontez-nous ce que vous savez. — Ce que je sais, voilà! Je veillais autour des four­ neaux. Vers les deux heures, au moment où la lune se couchait, le Manchin, qui est coupeur au bois à L'é, a passé devant notre loge. — Je vas voir à tirer un lièvre, m'a-t-il dit, afin de le vendre ce matin à Marville. — Là-dessus, il a dévalé du côté des Onze-Fontaines. Au petit jour, j'ai entendu un coup de fusil, puis presque aussitôt une course enragée vers notre loge. On se dis­ putait : « Gueux, criait le garde, je te déclare procès- verbal ! — Seurrot, priait l'autre, rends-moi le lièvre au moins, on crève de faim chez nous!-—Va-t'en au diable!» Là-dessus, ils se sont jetés l'un sur l'autre. Soudain le garde a fait : « Ah! » et il est tombé. Moi, je m'étais blottie au fond de la loge, ayant les sangs tournés. Pendant ce temps-là, le Manchin se sauvait par le grand bois, et à l'heure d'à présent il est en Belgique, pour sûr... Voilà tout. — Hou ! grommela le juge, pourquoi n'êtes-vous pas venue dire cela au tribunal, dès que vous avez reçu la citation ? — C'est que j'ai appris qu'on accusait Gustin. — Qu'est-ce que ce Gustin? La petite rougit très fort et murmura : — C'est notre compagnon charbonnier... Un garçon 24 </p><p> qui ne ferait pas de mal à une mouche!... Voyez-vous, reprit-elle avec une sauvage véhémence, de penser qu'on voulait le tracasser pour le mauvais coup de l'autre, ça m'a donné un tour de cœur; j'ai pris mes jambes à mon cou et j'ai couru à travers bois, j'ai couru! Je ne sen­ tais pas ma fatigue... J'aurais marché encore jusqu'à demain s'il avait fallu, parce qu'aussi vrai que voilà le ciel, mon Gustin est innocent de tout, messieurs!... Je suis prête à le jurer la main dans le feu ! Elle parlait avec une animation qui la rendait vraiment belle, en dépit de ses haillons ; sa farouche éloquence avait un profond accent de sincérité, et le terrible juge lui-même se sentait empoigné par l'éner­ gie avec laquelle cette enfant défendait son Gustin. — Holà! cria-t-il tout à coup en la voyant changer de couleur et chanceler, qu'avez-vous? Elle pâlissait et une sueur froide lui mouillait les tempes. — La tête me tourne et je n'en puis plus, balbutia- t-elle. Le juge effrayé lui versa un verre de vin. — Buvez cela, vite !... Le vieux garçon était tout abasourdi et fort empêché en face de cette fille qui menaçait de se trouver mal. Il interrogeait d'un œil effaré le greffier qui mordillait sa plume. — C'est une défaillance, observa ce dernier, elle a peut-être besoin de manger. — Avez-vous faim ? demanda le juge. Elle fit signe que oui. — Excusez, reprit-elle d'une voix faible, je n'ai rien pris depuis hier... C'est ça qui m'aura étourdie... M. Sourdat tressaillit. Pour la première fois, depuis des années, il sentit s'amollir son cœur de vieux garçon. Il songeait que cette frêle fillette avait fait trois lieues pour tirer son bon ami des griffes de la justice. Trois lieues en plein soleil, et à jeun encore!... Cela remuait ses fibres les plus sensibles. Dans son désarroi, il jetait un regard désespéré sur la table. Ma foi! héroïquement, — 25 — il attira à lui le plat où se pavanait la truite, en souleva un large filet qu'il déposa dans une assiette devant la charbonnière ahurie, et, la faisant asseoir : — Mangez! dit-il impérieusement. On n'eut pas besoin de le lui répéter. Elle mangeait voracement. En quelques minutes, l'assiette fut vide et M. Sourdat, héroïque jusqu'au bout, la remplit de nou­ veau. Le greffier Touchebœuf écarquillait les yeux. Il ne re­ connaissait plus le juge. Il admirait, non sans un senti­ ment de regret, le robuste appétit de cette charbon­ nière qui dévorait ce poisson exquis, sans plus de^ céré­ monie que s'il se fût agi d'un hareng saur, et il murmu­ rait en dedans : « C'est pourtant dommage... Une si belle pièce! » A ce moment, la porte s'ouvrit. Le troisième convive, M. le curé de St-Victor, en soutane neuve,^ le tricorne sous le bras, entra dans la salle et s'arrêta, interloqué, devant l'étrange spectacle de cette sauva- gesse assise à la table du juge. — Trop tard ! monsieur le curé, grommela M. Sour­ dat. il n'y a plus de truite!... En même temps, il lui contait l'histoire de la petite charbonnière. Le curé poussa un soupir; il comprenait la grandeur du sacrifice ; puis, moitié ému, moitié souriant, il tapa sur l'épaule du juge : — Monsieur Némorin Sourdat, s'écria-t-il, vous valez mieux que vous ne pensez!... En vérité, je vous le dis, tous vos péchés de gouimandise vous seront remis, pour prix de cette truite que nous n'avons pas mangée. André THEUEIET. </p><p>Souvenirs de caserne. Sacrebleu, lieutenant, élevez donc la voix pour commander, gueulez même s'il faut. — Colonel, permettez-moi de vous faire remarquer que hier vous m'avez dit de ne pas tant... beugler. — Hier, lieutenant, je vous ait dit : Ne beuglez pas tant ; entre beugler et gueuler il y à une différence, hein i — 26 — </p><p>L'ASTROLOGIE ET LES CALENDRIERS à Fribourg au XVI" siècle par le D"^ Antonin Favre. I. </p><p> otre fin de siècle, si sceptique en cer­ taines matières, nous offre le spectacle extraordinaire d'une renaissance des sciences occultes. Vastrologie, dont l'ori­ gine remonte aux temps les plus reculés, n'a jamais cessé d'avoir des adeptes, quoique rares depuis la fin du XVIIP siècle. Mais leur nombre s'est accru pen­ dant ces dernières années. En Angleterre se publie un Astrologi- cal Magazine et de nombreuses personnes, appartenant à la classe la plus instruite, n'ont pas honte d'avouer leur foi aux horoscopes. En France, VInitiation, revue philosophique et indépendante des hautes études, donne l'horoscope de la Républi­ que française et nous apprend que : « Née sous la Vierge, la République fran­ çaise ne parviendra toutefois aux honneurs que par son propre mérite. Elle aura à lutter continuellement du­ rant sa vie entière avec ses citoyens et avec ses envieux ou ses ennemis cachés et déclarés. Ses amis et alliés lui seront de peu d'utilité, et ses alliances les plus remar­ quables seront contractées en voyage, etc. »' Sans sortir de notre pays, nous trouverons facilement, sans trop chercher, des personnes qui ont foi dans l'astrologie et qui consultent les prophéties de Nostra- damus ou de Mathieu de la Drôme. C'est surtout les </p><p>1 Semaine littéraire, 1894, n" 24. — 27 — </p><p> femmes qui ont de ces faiblesses : telle mère s'jnforme de la constellation sous laquelle est né chacun de ses enfants; certaines dames, en assez grand nombre, pre­ nant soin de leur chevelure, ne la font couper qu'à la lune croissante. A la campagne, cette croyance à l'in­ fluence des astres est encore plus répandue que dans les villes. Les phases de la lune sont pour le paysan la cause unique des modifications atmosphériques. Les légumes seront semés à certains jours sous l'influence des planètes favorables, caf, par exemple, les carottes semées sous l'Ecrevisse sont tordues et biscornues, taiidis que sous le Poisson ou la Balance elles sont par­ faitement droites et bienvenues. Cependant l'astrologie ne joue plus actuellment qu'un rôle bien effacé, si on le compare à l'influence considé­ rable qu'elle a exercée depuis l'antiquité jusque dans les premiers siècles de l'époque moderne. Après les Chaldéens qui passent pour en être les inventeurs, les Egyptiens étendirent considérablement le domaine de l'astrologie. Les Grecs et les Romains en ont continué l'étude. Le christianisme, dès son établissement, con­ damna les doctrines astrologiques. Mais, malgré les dé­ fenses réitérées de l'Eglise, au moyen-âge les rois et les princes avaient à leur cour des astrologues attitrés. Aucune entreprise sérieuse, aucune guerre n'était com­ mencée sans leur approbation ; on faisait tirer l'horos­ cope des enfants de haute lignée. Les actes.même les plus simples de la vie étaient réglés par l'influence des astres. Les médecins étaient tous plus ou moins astro­ logues. Suivant la doctrine de Cornélius Agrippa, qui fut physicien de ville à Fribourg en 1523 : Le soleil préside au cerveau, au cœur, aux cuisses, aux moelles et à l'œil droit. Mercure préside à la langue, aux mains, aux jambes et aux nerfs. Saturne préside au sang, aux veines, aux narines et au dos. Vénus préside à la bou­ che, aux reins et aux organes génitaux. La Lune s'at­ tribue tout le corps, mais plus particulièrement le cer­ veau, l'ettomac et les poumons. Les signes du Zodiaque distribuent également leur — 28 — influence sur les différentes parties du corps. Les astro­ logues divisaient le ciel en douze maisons, correspon­ dant aux douze signes. Le cours des planètes à travers ces espaces amenait dès lors des conjonctions fâcheuses et des conjonctions favorables. Par exemple, la saignée était dangereuse lorsque la Lune passait sous le signe des Gémeaux. Les épidémies de peste étaient attribuées à des conjonctions défavorables qui changeaient la qua­ lité de l'air et Je corrompaient. Quand Louis XI octroie d*e nouveaux statuts aux mé­ decins, chirurgiens et barbiers, il ordonne que chacun d'eux ait chez soi, en manière de Codex, le calendrier de l'année.' Avant de prescrire un médicament, ou de faire une opération, ils pourront ainsi s'assurer que la situation de la lune est favorable. Nous ne serons donc pas surpris de trouver à Fri- bourg, encore après Cornélius Agrippa, des médecins ou chirurgiens s'occupant d'astrologie. Les documents officiels- m'ont permis d'établir quel­ ques points intéressants de la vie d'un de nos chii'ur- giens astrologues. Il s'agit de Nicolas Biderman, fils de Hans Ulrich. Ce dernier, originaire de Rothwyl (Rott- weil, Wurtemberg), fut reçu bourgeois de Fribou2*g en 1531, et devint chirurgien de la ville en 1540. Nicolas Biderman, également chirurgien, parait avoir été plus instruit que son père; car celui-ci le chaigea en 1564 de mettre par écrit le résultat de son expérience médi­ cale et chirurgicale dans un ouvrage intitulé : Thésau­ rus Medicince.^ A la fin de ce volume, Nicolas ajoute, pour son propre compte, quelques observations d'opé­ rations chirurgicales, par exemple, une amputation de jambe qu'il a faite à l'hôpital. Nous trouvons aussi dans les comptes des trésoriers et des confréries, des traces nombreuses de son activité chirurgicale. Ainsi en 1572, on lui donna Ib U pour avoir fait des prothèses à une </p><p>1 Franklin. La vie privée d'autrefois. Les médecins. 2 Mis à ma disposition par M. Sclineuwly, archiviste d'Etat, dvec son obli­ geance bien connue. 3 Voir !a Notice du IP Berchtold sur le Thésaurus Medicinœ de Hans Ulrich Biiiermaii. — 29. — jeune fille amputée de deux membres. Malgré ces nom­ breuses occupations professionnelles, il joue encore un rôle important comme magistrat. Dès 1560, il est per­ cepteur de l'ohmgeld; en 1562, il est bailli de Belle- garde. Après avoir l'ait partie depuis 1559 du conseil des Deux-Cents, en 1568 il est élu secret, et en 1571 il entre anx.Soixante; en même temps il est aussi direc­ teur de rhôpital de l'Auge, inspecteur des orphelins et juge au tribunal; de plus, en 1569, il est encore Feld- scherer du contingent de l'Auge. De 1572 à 1574, il est banneret de l'Auge.^ En 1575, il meurt à Die, en Dau- phiné. Mansit in heïlo in conflictu de chastillion prope pagum die appellatum in delphinatu certans contra hugonotos Begis francorum rebelles 13 junii 1575, post quam viriliter in hostes ferierit vires defecerunt, Deus sît iïli propitius (annotation de François Gurnel, chan­ celier, sur un rôle militaire). Outre le Thésaurus mentionné plus haut et dont il ne fut pas l'auteur principal, on a retrouvé encore deux autres témoignages de son activité littéraire. Le pre­ mier, et le plus important, est un manuscrit traitant d'astrologie. Cet ouvrage fut découvert dans la maison Wild, rue Zaehringen. Il fait actuellement partie de la bibliothèque de M. le prof. Gremaud, qui a bien voulu nous le confier. C'est un volume in-é", fort bien con­ servé, de 173 feuilles, paginées au recto. L'écriture en est soignée, les initiales et têtes de chapitre de même que les noms et signes des planètes et constellations sont à l'encre rouge ou verte. Le papier a pour fili­ grane, la grappe (Marly). La première feuille porte un long titre commençant par ces mots : Das ist die Kunst die man nennt Geomanciam, et l'auteur ajoute que Moïse a eu recours à cet art pour ses prophéties. Au- dessous de ce titre se trouve l'annotation suivante, écrite plus tard par une autre main : MerJc dass dise Kunst Geomancia von. der Christus Kirche verbotten und als ungôttlich verworfen ist und ist nit der War-</p><p>1 II demeurait au bas du Stalden. 30 </p><p>Jieit gemâss dass Moyses sy geiraucht hat, sonder hat wol nur dawider geschriében. S. W. Ces initiales sont celles de Sébastien Werro (né en 1555). La comparai­ son de ces quelques lignes avec le manuscrit de son voyage à Jérusalem"^ ne laisse aucun doute à cet égard. Nous voyons donc ici une des nombreuses protestations de l'Eglise contre les prétentions des astrologues. A la suite du titre ne se trouve aucun nom d'auteur. Mais nous le découvrirons plus tard. Les pages sui­ vantes contiennent une table des matières divisées en 5 titres : 1. Dos Begister uber diss Buch. 2. Ettlich Fragen us Astrology. 3. Ettlich uss Erwéllungen. 4. Wie man soll urtheilen die geschicklichheyt der 4 Zit des Jars wie es witteren sol. 5. Folgt von der Kunst Qeomanciam. Outre ces 5 chapitres, on trouve encore à la fin du volume une sixième partie qui doit avoir été écrite après la confection de la table des matières. Le titre de ce dernier chapitre est le suivant : Von den Tagen da die Natur und die Krankheit ein Stritt mit einan- dern handt. Il y est traité de l'influence des planètes sur les maladies. Entre la 4^ et la 5^ partie, nous rencontrons 5 feuil­ lets contenant des matières plus intéressantes. Ce sont, signés: Niclaus Biderman, les thèmes^ des horoscopes tirés par lui à la naissance de quelques-uns de ses en­ fants. Chacun de ces thèmes consiste en une figure qua- drangulaire divisée en champs triangulaires couverts des signes des planètes et constellations, mais laissant au milieu un espace libre portant les noms de l'enfant, l'heure exacte et le jour de sa naissance, avec la signa­ ture de l'astrologue. Nous apprenons ainsi que de 1552 à 1558 il eut 5 enfants : Barbe, Nicolas, Elisabeth, </p><p>1 Bibliothèque économique. 2 C'est à-dire l'état du ciel à ee moment (der Himel also gestmdenj. — 31 — Hans et Antoine. Mais nous connaissons mieux un fils nommé Wiihelm, qui remplit plusieurs charges impor­ tantes dans la république. C'est regrettable que son père ne nous ait pas laissé aussi son horoscope. Afin de donner une idée des matières traitées dans cet ouvrage, je citerai quelques têtes de chapitre. Par exemple, dans les 2® et 3^ partie plusieurs pages sont consacrées aux Voleurs : Si le voleur était mâle ou femelle, S'il y en avait un ou plusieurs, Où se trouve l'objet volé. Quel extérieur a le voleur. Voici encore d'autres sujets : Si tu as invité des gens chez toi et que tu veuilles savoir combien d'invités viendront. Moyen d'avoir des enfants mâles' Quand il faut sevrer les enfants. S'il faut mettre un enfant en nourrice. De la cinquième partie (géomancie) : Lequel de deux frères mourra le premier. Si l'on deviendra riche ou non. Si l'on recevra une réponse â une lettre. Si le père ou le fils mourra le premier. Combien de temps vivra un homme? Si un malade mourra ou non. D'où vient la maladie. Si un homme doit se marier ou non. De l'amour entre deux personnes. Si l'année sera fertile ou non. Le second des ouvrages de Nicolas Bidermàn, arrivé jusqu'à nous, est un calendrier. </p><p>II. C'est en 1539 que le gouvernement acheta pour la première fois des calendriers, au nombre de deux, pour 10 sols : l'un pour la Maison de ville, l'autre pour la Chancellerie.^ Mais en 1517 déjà maître Georges, écri-</p><p>1 T,a Irjdiiction est libre, car litlérîile elle serait un peu crue. 1 Notes de M. Schneuwly, archiviste, — 32 — vain de l'école, fait don d'un calendrier à Messeigneurs. En était-il l'auteur? Etait-il imprimé? C'est possible. Car le premier ouvrage de ce genre imprimé en Suisse est le Compost et Kalendrier des hergiers, imprimé à Genève en 1497.i Plus tard, depuis 1508, le D=^ Johannes Kùngsperger fit paraître des calendriers à Zurich pen­ dant plusieurs années.- La bibliothèque du couvent des Cordeliers possède un calendrier de Kiingsperger pour l'an 1513. Mais il est probable que pendant de longues années encore les Fribourgeois furent privés de calen­ driers imprimés. Car en 1523 le gouvernement publia un décret prohibant sévèrement l'introduction d'ou­ vrages imprimés dans le canton. Ils durent donc se contenter de très rares calendriers manuscrits. Ainsi à la bibliothèque cantonale se trouve un volume manus­ crit in-folio (intitulé dans le catalogue : Libri pliysico- rwmj qui a appartenu au chanoine Vulpins, vicaire gé­ néral en 1648. Cet ouvrage, sans nom d'auteur, est composé de deux parties: un calendrier perpétuel et un traité de médecine. Nous ne nous occuperons que de la première qui comprend 29 feuilles. La première'' page est occupée par un tableau donnant les signes, degrés et minutes des années 1431 à 1479. Puis, sur les feuil­ lets suivants viennent les 12 mois, 2 tableaux astrono­ miques et enfin 20 feuilles de texte explicatif sur la manière de se servir du calendrier, sur la marche du soleil, de la lune, les éclipses, les années bissextiles, la lettre dominicale, le nombre d'or, l'influence exercée sur l'homme par les signes du zodiaque et les planètes. Tout ce chapitre n'est pas terminé, car il y manque les initiales des paragraphes, et plusieurs tableaux dont l'espace est resté en blanc. Ce serait là le calendrier le plus ancien que l'on connaisse à Fribourg. Car un pas­ sage du texte* nous dit qu'il a été fait en 1404: Zu dienst und su liébe und aucJi vor bett willen Ettliclier </p><p>1 Cl. Favre. Notice .sur les livres imprimés à Genève dans le XV' siècle. 2 ffra/. Geschichtn der Mathematiic imd der Natnrwissenschaften in berni- sctien Landen. Il Heft. 3 Mais il manque un ou deux feuillets qui ont été arrachés ou sont tombés. 4 Fol. 21 verso. — 33 — </p><p> miner genediger herren und von ettlichen miner gutten frund und gesellen. La ou les feuilles qui manquent au commencement de l'ouvrage devaient contenir un ta­ bleau pour les années 1404 à 1431. Mais le premier calendrier imprimé est celui de Nico­ las Bidevman. Malheureusement on n'en a retrouvé qu'une partie. C'est à l'obligeance de M. le D'' phil. Graf, professeur à l'université de Berne, que je dois l'avantage d'avoir pu en prendre connaissance. Ce frag­ ment de calendrier a été trouvé par M. l'archiviste Tûrler, de Berne, dans des reliures de livres anciens. C'est un petit cahier d'environ 8 sur 10 cent., composé de 8 feuillets de papier jaunâtre, marqué au filigrane des armoiries de la ville de Fribourg (donjon crénelé). La première feuille porte le titre suivant en lettres rouges : Kalender oder Laassbuchlein uff das Jahr MDLXXIII. Au-dessous du titre, une vignette repré­ sente un double écusson aux armes de Fribourg et de Berne,^ tenu de chaque côté par un lion portant l'un l'épée, et l'autre le globe; au-dessus des écussons l'aigle impériale surmontée d'une couronne. Au-dessous de la vignette, les lignes suivantes : Gerechnet und gestelt uff dem Meridianum heder Stetten Bern und Fryhurg durch Niclaus Bidermann su Fryhurg. Dans les pages suivantes se trouvent: le nombre d'or, la lettre dominicale, le cycle solaire, le nombre des se­ maines de Noël à Carnaval; puis, l'explication des let­ tres, signes et chiffres. Nous y voyons que les jours soumis à l'influence de Saturne sont bons pour les labours, plantations, et le sevrage des enfants. Jupiter nous donne les jours favorables au rétablissement de la santé; il faut choisir ces jours-là pour prendre des bains et se faire ventouser. Mars permet de s'occuper sans danger de la préparation de la poudre, et fait réussir les opérations chirurgicales. Vénus nous indique la saignée, les purgations et aussi comme Jupiter les j ours de bain et de sevrage. Mercure ne nous donne </p><p>1 A cette époque, Berne avait également les couleurs blanc et noir dans ses armoiries. — 34 — que des jours médiocres, pourtant il se rapproche de Saturne. Biderman ne se contente pas des signes des planètes pour indiquer les jours heureux ou néfastes. II donne encore des signes particuliers correspondant aux diffé­ rents actes qui doivent avoir lieu à certains jours. Ainsi une croix de Malte rouge signifie la saignée; un anneau, les pilules; un trèfle, les semailles; un ciseau, la coupe de cheveux; une main, la coupe des ongles; une hache, l'abattage des bois; etc. A la 6*= page commence le mois de janvier qui occupe deux pages, ainsi que les mois suivants. Pour chaque jour, outre le chiiïre courant, la lettre, la fête ou le nom de saint, il donne les figures des planètes et les signes spéciaux énoncés plus haut. Nous voyons ainsi que, le l'^'^ janvier, on peut prendre toute espèce de remèdes et se faire saigner. Nous avons encore dans ce mois trois jours bons pour les soins des ongles, un seul pour la coupe des cheveux, 4 jours pour la purgation; le 27 seul est bon pour abattre le bois. Ce n'est qu'en février que nous trouvons 4 jours où l'on peut sevrer les enfants. Les 6 ou 7 mars on sèmera et plantera. Les 3 et 10 avril seront des jours chauds et le 27 il y aura un orage. Ce fragment de calendrier s'arrête à rai-juin. Une question intéressante à résoudre, au sujet de cet opuscule, est de savoir oîi il a été imprimé. Car il ne porte aucun nom d'imprimeur. Gemperlin, le premier imprimeur que Fribourg ait possédé, n'est arrivé dans notre ville qu'en 1584, tandis que Berne possédait déjà depuis 1538 un imprimeur qui publia en 1539 le calen­ drier de Varerius Anshelm.^ Les motifs qui, par contre, pourraient induire à croire que le calendrier de Bider­ man a été imprimé à Fribourg, sont: le nom de l'auteur et le filigrane du papier. Le calendrier de 1573 n'est pas le seul que Nicolas Biderman ait pubhé. Car j'ai trouvé dans les comptes des Trésoriers les mentions suivantes : </p><p>1 Graf. Loc. cit. — 35 — </p><p>En 1572 (1" partie) : JBiderbman dem Calender- macher siner frowen zu ereng V %. En 1572 (IP partie) : Venner JBiderbman um siner Calender und praJctiha wegen XXX W. En 1574 : Biderbman's sun unib Calender geschenk XV U. Plus tard, en 1596, l'imprimeur Gemperlin offrit des calendriers en présent au gouvernement qui lui donna Il U 4 sols. Quel en était l'auteur? Nous l'ignorons. Car actuellensent nous ne connaissons pas au XVP siècle de calendrier fribourgeois autre que celui de Biderman. </p><p>Bel acte de clémence. On connaît ce mot, — un des derniers qu'ait prononcés l'in­ fortuné sousrlieutenant SchifEmacher, tué si malheureusement par le général Edon. — Enfin 1 j'aurai servi à expérimenter le nouveau modèle de «artouohes de revolver... Un souvenir à ce sujet. A une revue d'apparat sur le Champ-de-Mars d'Alger, un soldat avait encouru le blâme du général ***, et, une punition en étant résultée, le fantassin avait gardé rancune au général. Un an après, le fusilier était de planton à la limite d'un camp, en Kabylie. Le général *** vint à passer, seul, à la tombée de la nuit. PfEtl une balle siffla à ses oreilles. D'où vient cette balle? Il n'est pas de doute possible. Le général va droit à la sentinelle, qui tombe à ses genoux, balbutiant : — Grâce 1 mon général ! grâce ! — Tais-toi!. . Relève-toi... on vient... Tu vas te perdre. Et comme une patrouille arrivait, attirée par la détonation, €t que le chef de la patrouille demandait : — Qu'est-ce donc ? — Ce n'est rien, répondit le général ***. J'ai craint que les cartouches distribuées aux hommes, ce matin, ne fussent hu­ mides et... j'ai voulu les essayer... Aujourd'hui, le coupable a fini son service et est... valet de pied chez l'excellent général !...- Je ne crois pas qu'il se puisse citer plus noble exemple de clémence. 36 — </p><p>LA CORÉE Lettres d'un missionnaire fribourgeois. </p><p> y^'ous devons à l'obligeance de la famille de iM. Constant Paquier, à Maules, communi- n cation de quelqu'une des lettres envoyées ) par M. l'abbé Pierre Paquier, missionnaire ;.'_' en Corée depuis l'année 1889. M. Pierre Paquier n'est pas le seul prêtre fribourgeois qui soit allé évangéliser l'extrême Orient. — 37 — </p><p>Il y a deux ans on annonçait la mort de M. Kenevey, survenue au Tonkin après un séjour de quelques années seulement. M. l'abbé Thomas, actuellement curé de Rolle, a passé également plusieurs années dans l'Inde anglaise. Le Père Antoine-Marie Gachet, capucin, mort en 1890, après un séjour de cinq ans dans l'Amérique du Nord, fut ensuite envoyé comme missionnaire aux Indes, à Patna et à Bombay. M. Jean Gremaud, de Kiaz, est parti lui aussi pour l'Orient ; il est actuellement dans l'intérieur de la Chine. Mais revenons à l'auteur des lignes qui vont suivre. M. Pierre Paquier, fils de M. Constant Paquier, de Maules, disait sa première messe à Sales en 1889, et, tout aussitôt après le stage obligé aux Missions étran­ gères, il prenait la route de la Corée, sans souci de la vie de labeurs et de privations qui devait l'attendre dans cette terre ingrate, très peu connue encore des Européens. Pour donner une idée du champ d'action choisi par M. Paquier, nous ne pouvons mieux faire que de reproduire les quelques lignes que lui consacre M. Campbell, du service consulaire britannique, travail lu à la société de géographie de Londres. La Corée, dit M. Campbell, est un pays de monta­ gnes; l'œil n'y découvre qu'une étendue de chaînes de collines ondulant l'horizon comme des vagues et parfois couronnées de forêts vertes, mais le plus souvent d'as­ pect aride et maussade. Ici et là, des hameaux dont les uns habités par des agriculteurs et les autres par des gens qui gagnent leur vie à héberger les voyageurs tout autant qu'à cultiver la terre. Généralement bâtis sur le versant sud d'une colline, ces hameaux des agriculteurs se composent de huttes basses, aux murs de boue, au toit de chaume, dont cha­ cune est au milieu d'un lopin de terre que protège une haie. De rues, point. Les huttes sont placées au hasard. « Chaque maison a son aire à battre le grain, Tatelier de la famille. Sur les bords du ruisseau qui coule au bas de la colline, on voit des femmes et des jeunes filles qui lavent le linge avec des bâtons, en guise de savon, — 38 — </p><p> ou qui préparent des choux pour en faire des conserves ou qui lavent du chanvre. Vus de loin, ces hameaux ont un air tout à fait pittoresque... Dans les jardins qui entourent les maisons sont des plantes de ricin et des arbres fruitiers, pêchers, abricotiers, poiriers et autres. « Les villages qui bordent les routes sont, en général^ peu agréables à voir. La seule rue est la grande route, bordée des deux côtés par une collection de huttes éparses. Des tas d'ordures, des égouts à découvert, des mares puantes, des tas de bois sec pour le chauffage, des enfants nus, la peau tannée par le soleil, jouant en plein air, des hommes et des femmes battant le graift et, de temps à autre, un groupe de gens qui se que­ rellent, tout cela fait une voie assez peu riante. La plu­ part des maisons sont des auberges... La porte princi­ pale conduit directement de la rue dans une cour car­ rée, bordée des deux côtés par des hangars ouverts garnis d'auges pour les animaux et de deux autres côtés par la cuisine et les chambres de voyageurs. La cour est sale, occupée en grande partie par une étable à porcs et jonchée de fourrage, de vases et de terrines en poterie contenant généralement des choux et des navets conservés dont l'odeur est pénétrante et qu'affection­ nent les estomacs coréens. Je n'ai jamais eu le courage de voir de près une cuisine. Je faisais cuire mes ali­ ments en plein air, avec un peu de braise et dans mes ustensiles. Une chambre d'auberge est fort heureuse­ ment meublée très simplement d'une natte de roseau étendue sur la terre battue. Malgré cela, le nombre et la férocité de la vermine qui s'y trouve dépassaient jus­ qu'à mon attente la plus folle. » Les instruments dont se servent les coolies pour cul­ tiver la terre sont des plus primitifs. Il est aussi un outil national pour bêcher la terre, qui est « une énorme pelle, maniée par trois ou cinq hommes, dont uu la guide par le manche, pendant que les autres la font ba­ lancer de droite à gauche, au mOyen de cordes attachées au fer. Nulle part ailleurs on ne se servirait d'un pareil instrument, car tous ces hommes, qui, d'ordinaire, fu- — 39 — ment en travaillant de longues pipes en bambou, ne font pas plus d'ouvrage que n'en ferait un seul ouvrier dans n'importe quel autre pays. » Dans l'intérieur, les montagnes du Diamant abritent des monastères de moines bouddhistes qui vont dans les villages mendier de porte en porte, et dont les mœurs, paraît-il, sont tout le contraire de ce qu'elles devraient être. Ils sont ignorants de leur religion et comprennent à peine le livre dont ils se servent dans leurs cérémonies. Comme complément des renseignements qui pré­ cèdent, notre missionnaire ajoute que le pays, très mon­ tagneux, est très froid en hiver et très chaud en été. La misère y est très grande, l'ignorance plus grande encore. Les voies de communication n'existant pas, les riches voyagent à dos de mulet. Le riz est la principale nourriture des habitants. Le pain, le vin et le lait y sont inconnus. Seul le roi se paie de temps à autre le luxe d'une tasse de lait et pour en obtenir, on couche une vache ligotée sur le flanc et on lui frappe la tétine avec des planches. La dernière lettre du missionnaire, datée du 18 juin, donnait des nouvelles alarmantes sur la situation dans le pays, et annonçait la guerre comme imminente. Dans le récit qui va suivre, on pourra se faire une idée de l'administration de la justice en Corée. Nous laissons parler M. P. : Vous ne devineriez jamais en quelle compagnie j'ai passé le jour du Nouvel-An? J'ai passé le 1" janvier 1894 en la compagnie d'un mandarin coréen, bien mal­ gré moi, je vous assure. Mais je vais vous raconter cette petite histoire de Nouvel-An, qui vous intéressera peut-être et vous don­ nera une idée de la manière dont se pratique la justice en Corée. Kougtjyou, c'est le nom de la ville capitale de la pro­ vince du Tchyoung-Schyeng que j'ai l'honneur d'habi­ ter. Elle est la résidence du gouverneur de la province; dans la résidence même, le gouverneur a sous lui trois — 40 — mandarins (civil, criminel, militaire) ; en outre, la pro­ vince se divise en une cinquantaine de districts, plus ou moins grands, ayant chacun à sa tête un mandarin ou préfet. Quelques-uns de ces districts sont aussi vastes que le canton de Fribourg, en particulier celui de Htyenau, où a lieu le théâtre de mon histoire et qui comprend une dizaine de villages chrétiens qui me sont confiés. Un beau jour donc, une quinzaine de satelHtes dé­ pendants du mandarin criminel de Kougtjyou s'en vont chez leur maître et lui disent : « Maître, il y a dans le district de Htyenau, au vil­ lage de Nophtacci, un chrétien nommé Pak, qui a volé douze bœufs et est allé les vendre au port de mer de Chémoulpo. » Pas n'est besoin de vous dire que c'est là un grossier mensonge inventé à plaisir pour humilier un chrétien et notre sainte religion, et pour voler les quelques sous fugitifs et bien rares qui sont dans la poche de ce mal­ heureux Joseph Pak. Mais peu importe au mandarin de s'enquérir si l'histoire est vraie ou fausse. « Allez, dit-il, empoignez cet homme-là, battez-le à le faire mourir, confiez-le au mandarin de Htyenau, puis amenez-le-moi quand je vous en donnerai l'ordre. » La bonne aubaine ! Voilà donc quinze brigands ofii- ciels et armés, pénétrant dans la chaumière de Pak; ils l'enchaînent, le rouent de coups, pillent tout ce qui se trouve chez lui, bien peu de choses du reste : quel­ ques habits, de la vaisselle et un peu d'argent, la va­ leur d'environ 10 francs, c'est-à-dire toute la fortune de Pak; puis ils l'emmènent à la ville, préfecture de Htyenau, et le mettent à la torture pour lui faire avouer des crimes qu'il n'a jamais commis. Ce pauvre homme qui s'était d'abord défendu de n'avoir jamais rien volé, cédant à la douleur et à la crainte de mourir, finit par avouer (c'est-à-dire par mentir) tout ce dont on l'accusait. Puis les satellites, le rouant de coups, l'interrogèrent : — Quels sont tes complices? oii as-tu déposé l'argent de ton vol? — 41 — Et le malheureux Pak, vaincu encore par les tour­ ments, désigna six de mes plus fidèles catéchistes. Enfin, toujours à coups de bâton, on lui demande : — Quel est le maître qui t'a enseigné la religion? — C'est le Tjyou Tain, de Kanyangkol (Tjyou, mon nom coréen; Taïn, grand homme; Kanyangkol, lieu de ma résidence; c'est mon adresse coréenne). J'étais donc vendu moi-même et directement impli­ qué dans cette odieuse affaire. Le lendemain de la capture de Pak, une trentaine de chrétiens des environs se rassemblèrent pour venger leur frère, et coururent à Htyen réclamer au manda­ rin la délivrance de Pak. Le mandarin leur répond qu'il n'est pour rien dans l'affaire, que cela regarde le man­ darin de Kongtjyou, etc. Alors les chrétiens lui disent : — Puisque vous, mandarin, notre défenseur officiel attitré, déclarez ne lùen pouvoir pour délivrer un innocent torturé sous vos yeux, nous allons directement au grand homme d'Europe qui saura bien nous faire rendre justice. — Allez, leur dit-il, mais dites bien à ce grand homme (!) que je ne suis pour rien dans cette affaire ! (C'est VInnocens ego sum a sanguine hujus justi, de Pilate.) C'était la veille de Noël; deux chrétiens s'amènent vers moi, me racontent l'affaire et demandent mon assistance. J'écris une lettre au mandarin, exigeant la délivrance de Pak que je prenais sous ma protection, et la punition des vrais voleurs : les satellites. Au reçu de ma lettre, l'illustre personnage fut cons­ terné ; c'était le soir, à la nuit tombante, 10 lieues le séparaient de la ville capitale Kongtjyou. Cette nuit-là même, un courrier fut expédié, et le lendemain au soir arrivait la réponse de Kongtjyou. Le Pak fut aussitôt délivré, mais le pauvre homme peut à peine se remuer tant il a été meurtri. C'est alors seulement que les chrétiens apprirent les dénonciations qu'il a faites dans les douleurs de la torture. Le mandarin me répondit donc une lettre fort polie pour m'annoncer la délivrance de Pak. 42 </p><p>Croyant que tout était fini, je ne poussai pas plus loin mes exigences et ne répondis rien. Prenant mon silence pour de la peur, le mandarin se frotta les mains, se vanta de m'avoir écrasé, donna aux satellites l'argent enlevé au Pak; ceux-ci qui s'étaient d'abord enfuis pour échapper à la punition, reprennent courage, reviennent à la charge et se mettent en quête de saisir les catéchistes désignés comme complices du Pak. Ceux-ci, avertis à temps, s'enfuient vers moi avec quelques chrétiens ; c'est alors seulement que j'appris les malheureuses révélations faites par le Pak en prison. C'était le 31 décembre. Aussitôt j'enfourche Bucé- phale et me rends à toute vitesse à la ville de Htyenau (6 lieues de distance). Le vent soufflait avec violence, la neige tombait à gros flocons; j'arrive tout transi après 4 heures de marche forcée, mes gens n'en pou­ vant plus. J'entre directement dans une maison-auberge appar­ tenant à un employé du mandarin, le même qui cachait les objets volés au Pak, et qui avait été chargé le matin même par le mandarin de distribuer aux satellites le peu d'argent (environ 10 francs) enlevé au malheureux prisonnier. A peine entré, je reçois les salutations du maître de maison (un Pak aussi) qui n'a rien de plus empressé que de s'excuser en accusant son supérieur : « Voici, dit-il, les livres de religion et autres objets au Pak. Pour l'argent, le mandarin m'a ordonné de le livrer aux satellites et je l'ai fait. » Le mandarin lui avait défendu, parait-il, d'en parler ! « — C'est bien, lui dis-je, on verra ça demain ; ce soir, je suis harrassé, apporte-moi à manger. » Le mandarin, averti de mon arrivée, envoya à deux ou trois reprises ses domestiques s'informer en secret de mes intentions et ayant appris que j'étais décidé à mener l'affaire énergiquement, il m'envoya le soir même une table servie, me faisant annoncer que le lendemain il se chargeait de m'envoyei mon déjeuner; c'était pour m'amadouer; en français on appelle ça des chinoiseries, mais je ne m'y laissai point prendre. — 43 — </p><p>Le P'' janvier 1894, dès l'aube du jour, le mandarin m'envoie (comme cadeau de Nouvel-An) une table char­ gée de viandes et de fruits, avec des œufs et du vin. C'était le commencement. Je regrettai surtout de ne pas pouvoir célébrer la messe. Je fais d'abord ma prière du matin et ma méditation, après quoi je reçois encore une table de fruits. Je m'aperçois que mon mandarin veut m'écraser d'affabilités. Attends un peu, l'ami! Je lui envoie ma carte à 8 heures et demande à être introduit immédiatement, lui faisant dire que je suis très pressé. Il m'envoie ses valets me prier d'entrer quand je voudrai. Je les suis sur le champ avec mon servant, mon domestique et mes chrétiens, traverse deux grandes portes ferrées à double battant, entre dans une vaste cour intérieure. Un tas de curieux me regardent bouche béante, adossés contre les murs d'enceinte. Au haut d'un vaste plancher ouvert à l'extérieur, j'aperçois mon mandarin debout, l'air inquiet. C'est un grand vieillard à cheveux blancs, moustache et impé­ riale blanches, pas de barbe. 11 porte un long habit violet; dès qu'il me voit entrer, il descend les quelques grosses marches de pierre qui séparent le plancher de la cour. Je vais à lui, lui tends la main et le salue à l'européenne, ce qui le flatte extraordinairement. Il m'invite à monter, ce que je fais prestement et entre dans sa chambre, grande ouverte et donnant sur la cour. Sans préambule, je vais directement au fait de ma visite, et lui demande raison de sa manière d'agir envers moi et mes chrétiens. Il s'excuse de mille ma­ nières à la chinoise, me demande pardon, me conjure de ne pas le faire punir, qu'il n'est pour rien dans l'affaire. « C'est bien, grand homme, lui dis-je, puisqu'il en est ainsi, vous allez me livrer l'argent et les objets volés au Pak. » — Tout de suite, dit-il, quoique l'argent ait été perdu et que les satellites se soient enfuis. — L'argent perdu 1 C'est vous-même qui l'avez fait donner aux satellites. — 44 — </p><p>— Soyez sûr qu'il n'en est rien. — J'ai ici votre employé qui m'a raconté le fait hier soir; qui ment? Pas de réponse; l'argent et tous les objets me sont livrés. — Vous allez ensuite, grand homme, donner un sauf conduit à chacun des 6 catéchistes qui ont été dénoncés pai' le Pak, mis à la torture sous vos yeux. Après maintes récriminations, je finis par obtenir six sauf-conduits en due forme, à l'aide desquels mes caté­ chistes ne pourront pas être inquiétés par les satellites. Je lui fis promettre en outre de me livrer l'interro­ gatoire du Pak et de jeter au feu l'écrit contenant les dénonciations arrachées au prisonnier dans la torture; je lui enjoignis aussi d'écrire à Kongtjyou pour faire punir les coupables qui ne ressortent pas de sa juridic­ tion, et je lui donnai cinq jours pour m'envoyer l'acte ofiîciel attestant que toutes ces promesses ont été rem­ plies, lui disant qu'après la date fixée, je serai obligé de monter à Séoul et de le faire punir s'il ne s'exécute pas. Après quoi, il me fait servir un splendide déjeuner, puis il vint lui-même me rendre visite à l'auberge oîi je déjeunais. Et après maintes politesses et moult com­ pliments, il me quitta en me conjurant de ne plus par­ ler de cette afi'aire. Je n'ai jamais vu un dignitaire de l'Etat, un manda­ rin, se ravaler si bas pour chercher à conserver sa place. </p><p>Enfantines. Toujours les enfants terribles: C'était, iiier, le jour de réception de M"'" de V. ; de nombreux visiteurs garnissaient le salon. M. Toto, âgé de six ans, profite d'un moment d'arrêt dans la conversation pour s'écrier : — Maman, pourquoi donc papa ne te gronde-t-il jamais quand il y a du monde ? 45 </p><p>POUR UN SOU D'ASTRONOMIE On dit qu'il est toujours temps de bien faire ; mais il en est des locutions proverbiales comme des proverbes eux-mêmes, et il est évident, par exemple, que si c'est bien faire que de s'intéresser aux grandes choses de la nature, telles que la comète, on serait tenté de dire aux curieux qui voudraient la voir aujourd'hui qu'il n'est plus temps de bien faire. Et il faut que ceci soit une grande vérité pour qu'un astro­ nome en plein vent n'ait accepté que pour avoir la paix le sou d'un amateur désireux de voir cet astre vagabond qu'on a cru être l'âme du Juif-Errant, jusqu'au jour où la science a décou­ vert qu'il y avait plusieurs comètes, ce qui a complètement démoli cette erreur. Expliquons, d'ailleurs, le refus de l'homme au télescope, par cette particularité que si la comète eut été encore visible, l'a­ mateur en aurait vu deux, en raison de son état d'ébriété, qui l'ait voir double. Malgré l'objection qui lui était faite, Malicorne (c'est son nom) voulut prendre de force la place d'un vieil observateur installé, les reins plies, les mains sur les genoux et l'œil à la lunette : de là une scène qui est venue se dénouer en police correctionnelle. L'astronome : J'avais un vieux monsieur qui regardait Vénus, quand un individu (Malicorne) arrive, complètement ivre, et me dit : « Fais-moi voir la comète, » Je lui réponds : « Il y a un mois qu'elle est partie — Dans ce cas, qu'il me dit, elle ne peut tarder à revenir, je vas l'attendre ; je veux voir celle qui donne de si bon vin. » Je lui explique qu'elle ne reviendra pas avant soixante-dix ans d'ici : « Alors, qu'il me dit, fais-moi voir la lune 1 » Je lui réponds : « La nouvelle lune n'est que pour dans quelques jours, — Eh bien, qu'il me dit, fais-moi voir la vieille, ça m'est égal. » J'avais envie de ne pas lui répondre, car, que voulez-vous dire à homme ivre? Cependant, je lui explique qu'il ne comprenait pas et qu'il n'y a pas de lune du tout en ce moment. — « Comment, qu'il me dit, il n'y a pas de lune 1 Est-ce que tu te fiches de moi ? qui est-ce qui l'a prise ? » enfin des raisons d'ivrogne, et il me met de force, dans la main, un sou dont je ne voulais pas ; d'abord je lui dis : « Ce n'est pas moins de deux sous ; » il me répond : « S'il me restait deux sous, j'aurais pris un petit verre, il ne m'en reste qu'un, donne-moi pour un sou de firmament. » Là- dessus, il bouscule le vieux monsieur et se met à sa place. Je dis à mon client : « C'est un homme en ribotte, ayez la bonté de le laisser regarder un instant pour nous en débarrasser. » Le vieillard consent ; c'est bon, voilà mon pochard qui regarde dans la lunette ; il la dirige sur un marchand de coco et me dit : « Oh ! comme sa fontaine est grosse ! pourquoi que ça 46 </p><p> grossit comme ça ? » Je lui explique que c'est l'effet de la len­ tille. « Ah ! c'est vrai, qu'il me dit, l'autre jour, j'ai mangé des lentilles, j'avais le ventre bien plus gros. » M. le président : Arrivez tout de suite aux coups. L'astronome : Voilà ; c'est venu de ce qu'il me dit de lui montrer un marchand de vin pour voir si ça grossit les litres ; après, il me dit qu'il veut voir sa maison. C'est donc impa­ tienté, que l'ayant pris par le bras pour le renvoyer, il a voulu que je lui rende son sou, vu qu'il n'en avait pas vu pour son argent, et que moi, ne voulant pas, il me dit : « Ah I tu ne veux pas me faire voir la lune ! tiens, je veux te faire voir les étoiles.... ! » là-dessus, il me flanque une paire de gifles ; c'est alors que les agents l'ont arrêté. M. le président (au prévenu) : Qu'avez-vous à dire? Le prévenu : Je retire les gifles. L'astronome : En attendant, je les ai. Le prévenu : Alors gardez-les ! (Au tribunal) : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse de plus ? (A l'astronome) : Aimez-vous mieux que nous nous donnions un coup de torchon ? je veux bien, j'ai été zouave. L'astronome : Je ne veux rien du tout. Le prévenu : Allez vous coucher. Comment, je vous offre toutes les satisfactions que vous voudrez 1 Le président : Si c'est comme cela que vous croyez atténuer le délit qui vous est reproché.... Le prévenu : C'est vrai, c't'espèce de dromadaire. Le tribunal condamne Malicorne à un mois de prison. Malicorne (à l'astronome) : Alors tu trouves que ton honneur est satisfait ? 11 n'est pas difïioile, ton honneur. Que n'a-t-il connu cette maxime, notre ancien zouave, com­ me il l'eut jetée à propos à la face de son adversaire : « Quand on a hu un aiïront, on a sot/'de vengeance. » </p><p>Distractions littéraires. Les meilleurs auteurs ne sont point exempts de ces aber­ rations de métaphores, dont le comble appartient incontes­ tablement à Ponson du Terrail dans le chapitre dei^ocamfto/e où il dit: « Le comte lui tendit la main. Cette main était froide comme celle d'un serpent... » Les élèves d'une Faculté des sciences d'une grande ville ont gardé le souvenir d'un professeur de zoologie qui leur disait dans une leçon sur le lion : « La queue de cet animal est entre ses mains une arme re­ doutable ! » _ 47 — </p><p>LES TUMULI DE CORDAS T. </p><p> e canton de Fribourg est riche en tumuli : la chaîne de collines s'étendant de Vau- derens vers Villarimboud, Rosières, Pen- sier, les hauteurs de Breilles et de Cor- dast pour aboutir près de Laupen et qui sépare le bassin de la Broyé de celui de la Sarine, est couronnée d'un grand nom­ bre de ces monuments funéraires. Cette contrée, encore giboyeuse actuellement, devait fournir de beaux territoires de chasse aux peuplades gauloises habituées à poursuivre les fauves des forêts. Plusieurs de ces tombeaux ont été fouillés : la contrée de Romont, Villaz- St-Pierre et Torny-le-Grand a surtout été explorée ensuite de la découverte d'un cercle d'or trouvé, en 1880, dans un tumulus près de Châtonnaye. Par contre, les hauteurs situées entre Barberêche, Courte- pin et Cormondes ont été jusqu'ici assez négligées. L'attention des archéologues ayant été attirée sur un groupe de tumuli existant aux environs de Cordast, la Société d'histoire du canton de Fribourg fit procéder à des fouilles dont les frais ont été couverts par un sub­ side de l'Etat. Jetons d'abord un rapide coup d'œil sur la contrée explorée. Le plateau qui s'élève à environ 7 kilomètres au sud-est de Fribourg est la continuation des hauteurs qui traversent en diagonale la partie nord du canton. Des forêts en couronnent les sommets qui ont une alti­ tude de 600 à 680 mètres au-dessus du niveau de la mer. Plusieurs objets de l'âge de la pierre trouvés sur ce territoire prouvent qu'il fut habité dès les temps. préhistoriques ; les tumuli répandus dans le Bois de la — 48 — </p><p>Chasse, situé au-dessus du moulin de la Crausaz, dans les foiêts de Barberêche et du Raspenholz, témoignent du séjour des Helvètes; on prétend que plus tard les Romains s'établirent à Vivy et à Bonn (pons) où un pont reliait les deux rives de la Sarine. Au moyen âge, ce lieu était un centre féodal ; le château du Grand- Vivy avec ses élégantes tourelles, le Petit-Vivy avec son donjon carré, ses fossés et ses remparts, le château et l'église de Barberêche qui a conservé ses remarqua­ bles verrières, sont autant de monuments qui réjouissent les yeux et le cœur de l'historien. Une vue étendue place dans un cadre admirable ces souvenirs du passé; depuis le point culminant on aperçoit toute la chaîne de nos montagnes, depuis le Moléson jusqu'aux glaciers de rOberland bernois. C'est précisément sur ce point culminant (680™) qu'est la forêt du Raspenholz appartenant à la com­ mune de Cordast ; les tumuli sont placés à l'endroit où £6 trouve le mot Bouley dans la carte fédérale au VaB.ooo (Bouley est le nom que porte cette forêt à Barberêche). Le mot Raspen vient de la basse latinité raspa qui signifie une côte, un lieu en pente couvert de taillis. Au cadastre, cette forêt est indiquée sous le nom de Haspa. Cette dénomination singulière pourrait bien être erronée. Les habitants de Cordast racontent que leur village était autrefois situé au Raspenholz ; une église existait, disent-ils, là où l'on voit encore une éminence, les buttes de terre étaient les tombeaux des anciens habi­ tants ; l'un d'entre eux doit contenir la riche dépouille d'un chef puissant. Quant aux tumuli, ils sont groupés assez irrégulière­ ment sur le plateau ; l'agglomération principale en con­ tient vingt. Au nord-ouest se trouve le grand monticule où la tradition place l'église. Vers le sud, il y a un groupe de trois tumuli. Enfin, à une distance d'environ 250 mètres, sur le versant méridional, se trouve un grand tumulus isolé. Quoique les fouilles entreprises en ce lieu pendant — 49 — l'année 1894 aient permis de constater de grandes diversités dans l'exécution des tumuli et dans, le choix des objets déposés comme offrande par les parents et amis auprès des cendres du défunt, il y a cependant quelques traits généraux qui se rencontrent à peu près partout. Aucun des tumuli ne contenait de squelette; ils renfermaient, par contre, tous des cendres et du charbon en plus ou moins grande quantité; c'étaient donc des monuments à incinération. On trouve généra­ lement, vers le milieu, des pierres, parfois une espèce de pavé ayant servi de foyer. Les petits tumuli ont livré un produit plus abondant que les grands. Les trouvailles se composent, en grande partie, d'ornements et d'objets de toilette; les armes font complètement défaut. Ces objets étaient placés à peu près au niveau du sol et n'occupaient pas le milieu dans les grands tumuli. La poterie, le bois, le fer et surtout le bronze, telles senties matières employées; le travail sans être très fin est cependant assez bon. On peut admettre que ces sépultures datent de la première époque de l'âge du fer (type Hallstatt, environ VIP siècle avant J.-C.) et qu'elles contiennent les cendres d'une peuplade gau­ loise habitant dans le voisinage. Passons maintenant à l'examen des tumuli les plus intéressants. Le premier qui a été fouillé était une petite butte mesurant 5 mètres de long, 4"y de large et 40*^^ de haut. Après avoir creusé à environ 30'*/n de profond, des pierres furent d'abord mises au jour; elles étaient rangées à peu près en cercle ; au centre, sous une grosse pierre, était une petite urne brisée entourée d'un bracelet de bronze bien conservé, des débris de trois autres bracelets, d'une agrafe, d'une boule d'am­ bre cassée et de vestiges d'une étoffe ornée de perles de bronze. Ensuite on a attaqué un tumulus situé en dehors de l'agglomération principale, dans le groupe des trois tumuli placé au sud-est. Il est très aplati, il ne mesure que 50Jm de hauteur sur une longueur de W^/ bO% et une largeur de 8™/ 50%i. Les débris d'une urne de — 50 — moyenne grandeur, sorte d'écuelle en terre noire, étaient au centre, au milieu d'une quantité considérable de cendre et de charbon. Elle a été entièrement brisée, probablement déjà lors de l'inhumation. C'est un fait constaté que l'on rencontre rarement dans les tumuli des poteries intactes ; les pierres en se tassant pesaient de tout leur poids sur la frêle matière argileuse et la brisaient. Ici les fragments de la poterie contiennent encore des cendres et des débris d'os à moitié calcinés ; ce sont les seuls vestiges de ce genre que nous ayons trouvés jusqu'à présent, partout ailleurs l'incinération était complète. Un tumulus des plus intéressants présentait une forme ronde de 10™/ 50^(^,; sa hauteur était de 1™/ 25%. Dans la partie nord de la butte, sous une couche de pierres très serrée et semblable à un mur, était une sorte de tombe. Au centre, des pierres formaient comme une petite boîte carrée contenant des cendres; sur la pierre placée en guise de couvercle était une agrafe ; elle était ornée d'un dessin assez primitif. Cette agrafe est munie d'un côté d'un crochet qui venait se fixer dans une pe­ tite boucle, et de l'autre d'arêtes qui permettaient d'attacher et de fixer solidement cet objet à un vête­ ment. La boucle, quoique brisée, existe encore. Près de cette espèce d'urne funéraire, quatre grosses pierres plates étaient placées avec symétrie; sur chacune d'elles étaient : du côté de l'occident, une grande boucle d'oreilles de bronze étiré; du côté de l'orient, un gros anneau de lignite ou de jais ; ils étaient en parfait état de conservation; sur leur partie supérieure étaient adaptés de jolis cercles de cuivre présentant une canne­ lure régulière. Ces anneaux étaient probablement placés au bas des jambes, en guise d'ornement; mais on se demande comment ils pouvaient être introduits. On les passait, peut-être, au pied de l'individu dès son enfance et ils restaient, dès lors, fixés sans pouvoir être ôtés. Ces ornements devaient produire un bel effet, lorsque le jaune doré du petit cercle de bronze tranchait sur la couleur noire de l'anneau. Ce mélange de lignite et — 51 — •de métal se rencontre rarement; les connaisseurs esti­ ment que c'est là la plus intéressante de nos trouvailles. Les fouilles ont ensuite été continuées dans la partie sud; c'était le bon coin de notre petite nécropole. Un petit tumulus a été attaqué avec succès. Loiig de &™j 50%, large de 5"/ bQ% et haut d'environ 60'-^», il ne contenait presque point de pierres. A environ 45%i de profondeur, les débris d'un vêtement qui paraissait être de laine ont été découverts; le tissu contenaitune grande quantité de petites perles et d'anneaux minuscules de bronze qui tachaient la terre d'autant de points verts; tous ceux qui ne tombaient pas en poussière ont été enlevés soigneusement avec la pointe du couteau. Ensuite le col d'une petite urne est apparu sortant de terre. Ce vase mesure ^''jm de diamètre et 4%Î 50"^ de hauteur. La poterie composée d'une terre grossière de couleur noire est d'une assez jolie forme, le dessous est plat; le centre présente un renflement et le goulot est évasé. A côté étaient une agrafe et un petit anneau en bois. On avait gardé pour la fin le grand tumulus composé de deux monticules juxtaposés qui s'élèvent à environ 1™/ 70%i au-dessus du sol; leur longueur' totale était de 38"y et leur largeur de 19"y- Ils étaient entourés à leur base d'un cercle de grosses pierres et contenaient dans l'intérieur des lits de gros cailloux. Selon les uns, il devait contenir des merveilles qui dépasseraient en richesse toutes les autres découvertes; mais ces espérances ont été déçues : après un travail opiniâtre de plusieurs jours, une roue de char dont il ne restait naturellement plus que le moyeu et le cercle en fer de la jante, un mors ou plutôt un filet de cheval, quelques clous et des débris insignifiants de poterie ont été découverts. Cela ne m'a d'ailleurs pas étonné, car je savais, d'après les relations relatives aux fouilles exécutées en d'autres endroits, que les grands tumuli fournissent ordinairement un mince butin. J'ajouterai cependant que certaines parties de ce monument funé­ raire restent encore à fouiller et qu'un travail subsé­ quent pourrait, peut-être, être couronné de succès. — 52 — L'absence totale d'objets de bronze et la nature de certains débris de poterie, — une terre rouge d'un grain assez fin, — sembleraient prouver que ce tumulus^ est plus récent que ceux de moindre dimension qui sont dans le voisinage. Sans être bien importantes, les trouvailles faites à Cordast ont cependant leur valeur au point de vue archéologique; ce sont trois urnes en poterie, dont l'une est intacte, cinq bracelets, quatre agrafes, une belle boucle de ceinturon, plusieurs gros anneaux de lignite ou de jais ornés de cercles de métal; des boucles d'oreilles, une amulette, une roue de char, un mors et d'autres petits objets. La plupart de ces objets sont ea bronze; il§ sont bien conservés et recouverts d'une belle patine verte; le fer au contraire est complètement rouillé et presque détruit. Ils orneront bientôt notre Musée cantonal. M. DE D. </p><p>Les gaîtés de l'annonce. Nous lisons dans un journal de Lausanne l'annonce suivante ; Jeûne fédéral. 34943. Prière instante aux personnes qui ne m'ont pas en­ core rendu les plaques à gâteaux empruntées à cette occasion, de bien vouloir les rendi-e au plus tôt. A. E.j boulanger. On se demandera ce que le Jeûne fédéral peut avoir de com­ mun avec_ des plaques à gâteaux. C'est encore un trait de mœurs qui nous est dévoilé par cette mystérieuse annonce. En effet, il est dans les traditions de nos confédérés de Vaud de faire confectionner pour le jour du Jeûne fédéral des quan­ tités invraisemblables de gâteaux aux prunes. Tout le monde ce jour-lâ mange du gâteau aux prunes. De là vient que M. le boulanger E. a toutes ses plaques â gâteaux en circulation, et qu'il n'arrive pas à leur faire réintégrer leur domicile. Cela n'empêche pas que l'étranger de passage qui lira cette annonce se creusera longtemps la tête pour savoir ce que des plaques â gâteaux peuvent bien avoir à faire avec un jeûne fédéral. Il se demandera peut-être bien aussi comment un jeûne doit être fait pour être fédéral. 53 — </p><p>JULIA A L PIN U LA. </p><p>'idée de faire revivre le passé en un drame national, tirée de la période romaine de notre histoire, est née au sein du comité de la Société du développement d'Aven- ches, et c'est un jeune littérateur dont le nom est maintenant dans toutes les bouches, M. Adolphe Ribaux, qui se chargea de la tâche difficile de donner à cette idée une forme concrète, c'est-à- dire de la traduire en paroles et de le mettre en scène. Il en est résulté un drame en prose en cinq actes et huit ta­ bleaux, intitulé : Julia Alpinula, drame qui a été représenté dans l'amphithéâtre romain d'Avenches les 30 septembre et 9 octobre 1893 et les 9, 10 et 16 juin 1894. Tous les acteurs de ce drame, au nombre de 33, ainsi que les nombreux figurants, ont été pris dans la localité. Les répétitions ont été dirigées par l'auteur lui-même qui s'est donné une peine infinie pour faire interpréter son œuvre avec toute la perfection possible. Les costumes parfaitement étudiés, ainsi que les décors admirablement conçus et «xécutés, ont contribué pour une bonne part au succès de cette œuvre littéraire. Des milliers de spectateurs se sont rendus à Avenches et en sont revenus extrême­ ment satisfaits des diverses représentations. Chose remarquable, la première de ces représenta­ tions a été donnée par une pluie diluvienne qui inon­ dait tout l'amphithéâtre et trempait jusqu'aux os acteurs et spectateurs, réduisant en bouillie les décors de la scène que le vent emportait par lambeaux. Eh bien! malgré ce contre-temps, la représentation eut lieu et fut suivie avec beaucoup d'intérêt par un public charmé autant que mouillé. Le succès était certain et 54 les représentations subse'quentes virent redoubler la faveur avec laquelle des spectateurs, toujours plus nom­ breux, accueillirent l'œuvre de M. Ribaux. Les acteurs se distinguèrent et les rôles principaux furent tenus d'une façon magistrale. Ce fut pour M. Ribaux un véritable triomphe, et pour la Société de développement d'Avencbes un résultat inespéré. Les lecteurs des Etrennes frihourgeoises nous sauront gré, pensons-nous, de leur donner un rapide compte- rendu de ce morceau de littérature nationale. La pièce est précédée d'un prologue en vers, débité par deux personnages allégoriques: l'Histoire et la Légende. C'est en effet à ces deux sources que l'auteur a puisé les éléments de son travail. Nous ne résistons pas au plaisir de citer quelques passages de ce morceau qui renferme de très beaux vers .- L'HISTOIRE Peuple, ici rassemblé pour fêter la Patrie, Salut! Je suis l'Histoire aux sévères leçons! LA LÉGENDE Moi je suis la Légende à la lèvre fleurie. A ses mâles accents je mêle mes chansons ! </p><p>L'HISTOIRE Il faut à l'univers, pour sa large harmonie. Des hymnes éclatants et des refrains berceurs. Que la lutte entre nous aujourd'hui soit finie : Prends ma main : La Légende et l'Histoire sont sœurs. Donc, ensemble, évoquons les siècles en arrière ! Ensemble relevons le Passé du tombeau! Quelques-uns entre nous voudraient une barrière; Prends ma main; fait à deux l'œuvre sera plus beau ! Un rideau tout à coup s'écarte, se déchire! A nos regards surgit un horizon lointain ! Le Passé se réveille, avec son beau sourire; Sur les brunies du nord luit le soleil latin ! 55 Salut, jours d'autrefois, salut, splendeurs antiques! A notre double appel, vous voilà revenus ! Les morts ressuscites repeuplent les portiques 1 0 ma sœur, n'est-ce pas? tu les a reconnus! Les murs sont reconstruits; dans leur gloire sereine Se dressent vers l'azur les temples immortels. Aux acclamations de Rome souveraine, César règne — et l'encens fume sur les autels ! Et toi, noble Helvétie, en vaillance féconde,- J'incline en ton honneur ce divin rameau d'or! Par l'espace tu fus peu de chose en ce monde, Mais ton âme était grande, et n'est pas morte encor! Alpinus, ô vieillard austère et magnanime. Tu peux servir d'exemple aux hommes de ce temps ! LA LÉGENDE Revis, ô Julia, blanche et pure victime. Fleur suave, effeuillée en ton premier printemps ! L'HISTOIRE Salut, salut à vous! De son geste héroïque La Muse vous convie à reparaître au jour ! LA LÉGENDE Toi, le charme idéal 1 L'HISTOIRE Toi, la vertu stoïque ! Et digues tous les deux de respect et d'amour ! Ombres chères, voyez : de son onde vermeille Le lac baigne toujours les coteaux gracieux. Deux mille ans ont passé. LA LÉGENDE La nature est pareille, — 56 — L'HISTOIRE Et la même clarté tombe des mêmes deux ! LA LÉGENDE Salut, ô poésie! L'HISTOIRE Et salut, ô courage! Peuple, sens-tu passer le souffle des aïeux?... Regardez, regardez, comme dans un mirage. Le vieil Aventicum se lever, radieux! Voici maintenant un résumé de la pièce que nous empruntons à un journal de notre ville : L'action se passe en l'an 69 de notre ère. Aventicum soumis à la domination romaine, souffre des exactions et de la rapacité des hautains fonctionnaires que Rome lui envoie. Diomède, percepteur des impôts, est un de ces fonctionnaires et fait lourdement peser sur Aventi­ cum le joug de la métropole. Julius Alpinus, duumvir d'Aventicum, supporte mal l'asservissement que subit la cité helvétique et rêve son indépendance. Chacun d'eux a une fille : Diomède a la belle et fière Faustine, qui aime un jeune Romain, Septimius, et croit être pa}'ée de retour; Julius Alpinus a la charmante et pure Julia, prêtresse d'Aventia, la déesse de la ville. Dans une fête célébrée en l'honneur d'Aventia, Sep­ timius aperçoit Julia, exquise sous son costume blanc de prêtresse et offrant des présents à la déesse qu'elle sert, Septimius la voit et aussitôt il l'aime. Faustine, qui a vu éclore ce sentiment, sent la jalousie pénétrer dans son cœur et veut par tous les moyens défendre son amour. Voilà l'intrigue nouée. Sur ces entrefaites, on apprend que l'empereur Galba vient d'être assassiné et que Vitellius lui succède. Julius Alpinus croit le moment venu de soustraire Aventicum à la domination romaine, il soulève le peuple qui refuse de reconnaître le nouvel empereur. — 57 — Mais Diomède, qu'une disgrâce a exilé à Âventicum, théâtre trop étroit pour son ambition, veut gagner les faveurs du nouvel empereur. Secrètement il nantit Cécinna, général d'une légion romaine, de la révolte de la ville. Cécinna accourt à la tête de son armée, un combat a lieu non loin d'Aventicum et les révoltés sont battus. Aventicum va être mis à sac, mais sur les supplica­ tions des habitants, Cécinna consent à l'envoi d'une ambassade qui demandera à Vitelhus la grâce de la ville. Julius Alpinus, convaincu d'être l'auteur de la révolte, va être torturé. Julia implore le salut de son père, — cette scène qui forme le 6™ tableau est très touchante et cause une profonde émotion. — Cécinna reste insen­ sible à toutes les prières, les pleurs de la pauvre Julia le laissent inflexible et Julius Alpinus est mis à mort. Septimius a été témoin de toute cette scène et son amour pour Julia en a grandi encore. Julia, maintenant orpheline, et dont les biens vont être confisqués, pleure et se désole; mais Septimius arrive, il la console, lui avoue son amour, et, ranimée par cette chaude ten­ dresse, Julia peu à peu renaît à la vie et à l'espoir. Ce duo d'amour soulève de fréquents et longs applaudisse­ ments et fait glisser des larmes sous plus d'une pau­ pière. Septimius propose à Julia de quitter Aventicum oii rien ne la retient plus et de fuir avec lui vers l'Ita­ lie, le pays du soleil. Julia accepte et prie Septimius de tout préparer pour leur départ. Mais Faustine a entendu s'échanger ces aveux. Folle de jalousie, elle conjure Julia de renoncer à Septimius et de le lui rendre; Julia refuse. Alors Faustine, qui a appris que Septimius vient d'être, par un missionnaire, converti au christianisme, déclare qu'elle fera condam­ ner Septimius aux tortures réservées aux adeptes de la nouvelle doctrine, si Julia ne jure pas qu'elle ne le re­ verra jamais. Julia. vaincue, sacrifie son amour à la vie de son fiancé et prête le fatal serment. C'en est trop. Pour elle, la vie n'est plus possible, et, au moment oii les ambassadeurs reviennent du camp de — 58 — Vitellius, apportant la grâce de la ville, Julia se perce d'un glaive et meurt sur les degrés du temple d'Aven- tia. Septimius la voit expirer et, à ce spectacle, il sent se rouvrir une ancienne blessure et meurt à son tour à côté de sa fiancée. Telle est la donnée de ce drame. Quelques portraits des principaux personnages, que nous avons pu présen­ ter à nos lecteurs, achèveront de donner une idée de l'œuvre de M. Ribaux. Les rôles principaux, comme nous l'avons dit en com­ mençant, ont été tenus avec beaucoup de distinction par les artistes amateurs de la localité. Dans les repré­ sentations qui ont été données en 1893, le rôle de Julius Alpinus était donné par M. Ribaux. l'auteur de la pièce. Il a été remplacé en 1894 par M. Grau. M. E.-L. Her- mann remplissait le rôle de Diomède. M. J. Schmidt, celui de Septimius. M. G. Fornerod, celui de Cécinna, et M. E. Chuard, celui de Félix. Les deux personnages féminins principaux, soit Julia Alpinula et Faustine, étaient figurés par M""" Troillet et Fornaliaz, qui ont été fort applaudies. Pour être plus complet, nous pourrions encore citer les passages les plus saillants de ce drame, ceux qui ont été le mieux soulignés par les applaudissements des spectateurs, mais cela nous mènerait trop loin et sorti­ rait un peu du cadre de ce compte-rendu. La ciitique a bien trouvé par-ci par-là à reprendre quelque chose à la pièce de Julia Alpinula. On y a vu quelques longueurs, un certain dualisme dans l'action et d'autres petites choses de ce genre, mais le public s'est montré, en général, très satisfait et, telle qu'elle est, cette tragédie a un mérite très réel. Bien charpen­ tée, donnant une impression de grandeur et de noblesse, d'un beau langage, présentant des scènes d'un grand effet, remplie de sentiments élevés, elle prend rang parmi les œuvres les meilleures de notre littérature nationale. E. F. — 59 </p><p>Pour devenir vieux. Voici quelques conseils dénichés dans un recueil de l'an de grâce 1649. Advis salutaire pour l'entretien et la conseroation de la santé. Avant que sortir de ta couche, Tousse, crache et te mouche. Prends ta robe, et pour être chaud, Du lict au feu ne fait qu'un saut ; 'le peigne, te brosse et te frotte. Des yeux, du nez este la crotte; Frotte aussi tes lèvres, tes dents, Et par dehors et par dedans. Après avoir purgé tes reins. Lave ta l:cmche av^ec tes mains. Etant levé de bon matin Prends un peu de pain et de vin. Si le temps rit, sors de bonne heure ; S'il pleure ou soupire, demeure. En ton promenoir de grand jour Préviens le froid par ton retour. Lorsque le froid est redoutable. Le dos au feu, le ventre à table ; Autant en hiver qu'en esté, De bons potages de santé. Bœuf, veau, mouton, bonne volaille. Vieil lard salé pour la caudaille. Prends le vin frais, chaud le potage ; Ne mange guère de fromage. N'y jamais rien sans appétit. Dont tu dois garder un petit. Peu de boudin, moins de saucisse ; Peu de vinaigre et moins d'épices. Pour conserver ton estomac. N'use pas souvent de tabac ; Et pour rendre ta vie heureuse Hante société joyeuse. Après midi point de sommeil Après minuit point de réveil. Evite serein et brouillards. Neige, vent et soleil de mars. Quand tu dois prendre ton repos No te couche point sur le dos. Fuis querelle, procès et presse. Peu de soin et moins de tristesse. Loin de toi, pour vivre bien sain. Apothicaire et médecin. — 60 — </p><p>A PROPOS D'ÉTAT-CIVIL Le livret de famille et le mémorial des souvenirs. </p><p>Le meilleur de notre rie est tout entier dans nos souvenirs. F. Vis TRICHI S. J. </p><p>I armi les désastres qui ont signalé le pouvoir .insurrectionnel de la Commune pendant le b siège de Paris par l'armée française en 1871, |il y a lieu de rappeler ici l'incendie de l'Hôtel- ide-ville et celui du Palais de Justice, où se trouvaient les archives de l'état-civil. Les insurgés avaient-ils un intérêt inavouable à faire dispa­ raître ce précieux dépôt? Voulaient-ils fonder leur pou­ voir éphémère en anéantissant les documents qui con­ cernent l'existence des familles et constatent la solidité de la trame sociale? L'histoire se tait à cet égard. Quoiqu'il en soit, les autorités chargées de reconsti­ tuer les actes de l'état-civil de Paris ont adopté, entre autres mesures, un type de livret de famille et en ont prescrit l'usage en vue de l'intérêt des individus, des familles et de la société. Cette origine orageuse et mémorable d'un tout petit livret domestique et portatif vaut bien la peine d'être mise en relief, car elle démontre en même temps l'im­ portance sociale de la bonne tenue et de la conservation des registres qu'on pourrait appeler les livres d'or de la population, le palladium de la société domestique et de la société civile. Les incendies considérables qui ont jeté le deuil par­ mi les populations rurales en Suisse et même dans notre canton (Albeuve, Broc, etc.) ont aussi détruit ici et là les archives et les registres de l'état-civil et il a fallu les reconstituer à grand peine. D'un autre côté, les recensements périodiques de la population ont démontré combien il serait important que chaque ménage possédât son hvret de famille. 61 C'est ce qui a déterminé les autorités fédérales et celles de plusieurs cantons à recommander l'usage de livrets semblables à ceux usités en France et en d'au­ tres pays. Les livrets suisses se composent de plusieurs feuillets. Sur la première page, l'officier public inscrit les noms, les prénoms, la profession, la commune d'ori­ gine, celle du domicile de chacun des époux, leur filia­ tion, la date et le lieu de leur naissance, la date et le lieu de leur mariage. La deuxième page et les suivantes sont réservées pour les naissances, les mariages et les décès qui surviendront dans la nouvelle famille que va fonder celui qui se pré­ sente à l'église et à l'état-civil. A chaque nouvelle dé­ claration, l'officier public appose le sceau à la suite de la mention sommaire consignée sur le livret. Celui-ci est précédé d'une notice résumant les formalités et les dé­ lais à observer pour les inscriptions à y apporter. Il est en corrélation avec le registre des familles ou casier d'état-civil en usage dans plusieurs cantons. Bien que le livret de famille ne se soit introduit, en Suisse comme en France, que par voie de recommanda­ tion administrative, il a été accueilli néanmoins avec faveur et il finira par s'imposer partout, car il présente des avantages de différente nature. En effet, il est utile en maintes circonstances d'avoir ce livret à sa disposition, faute d'autres actes, pour éta­ blir son identité, son âge, sa parenté, sa fihation, son mariage, son lieu d'origine, pour exercer ses droits civils et politiques, pour tenir lieu de passe-port, etc. C'est par ce document, si les autres sont détruits, que l'on peut faire la preuve des naissances, des mariages et des décès dans sa famille. Ces livrets constituent aussi un troisième dépôt des registres de l'état-civil confiés à la garde des intéressés et sont d'une haute importance pour éviter dans la ré­ daction des actes postérieurs au mariage les erreurs d'orthographe, de noms, de prénoms, de date, de lieu d'origine, etc., qui se glissent trop fréquemment dans les indications faites à l'état-civil, erreurs qui ne peu- — 62 — </p><p> vent ensuite être rectifiées qu'au moyen de formalités longues et dispendieuses. Enfin, ils rétablissent au moins un élément de fixité et de stabilité dans ces familles dispersées ici et là, dont beaucoup n'ont pas de foyer permanent, vivant d'une vie à peu près nomade dans des habitations de passage, à une époque de libre établissement, de libre parcours, de circulation universelle, oîi les lois, les institutions et les usages luttent contre l'esprit de famille en venant arracher l'homme à son foyer pour le jeter dans le tourbillon de la vie extérieure. Au milieu de ces dépla­ cements continuels, les papiers s'éparpillent, s'égarent, se détruisent, mais le hvret de famille reste et les sup­ plée tous. L'usage de ce livret s'est tellement généralisé, qu'il n'a pas tardé à acquérir un caractère intercantonal et international. En effet, l'officier d'état-civil suisse est parfois appelé à inscrire une naissance ou un décès sur un livret français, allemand, italien, anglais, américain, etc., de familles en séjour ou en passage, et réciproque­ ment les livrets suisses reçoivent à l'étranger des ins­ criptions analogues, les unes et les autres également authentiques et officielles, qui ont partout leur valeur légale en droit international privé. Plus d'un lecteur objectera peut-être que ces livrets de famille, recevant des mains d'un agent administratif la simple mention des actes de l'état-civil, sont loin d'avoir la même amplitude de renseignements, le même attrait d'intimité, le même intérêt histoi'ique que les anciens livres de raison où toute la tradition de la so­ ciété domestique se trouvait relatée par le chef de la famille. Sans aucun doute, mais ce n'est pas une raison pour ne pas les apprécier à leur valeur aussi bien que les livrets d'ouvriers, les livrets militaires et les livres sco­ laires, car ils ont dans la pratique des affaires de la vie civile un caractère d'authenticité, une importance juri­ dique que ne peuvent avoir les anciens livres de raison. Par contre, ceux-ci ont un mérite d'une toute autre 63 nature et qu'il est bon de rappeler à une génération insouciante du passé de la famille, indifférente à l'esprit de tradition et dédaigneuse du culte des ancêtres. Qu'était-ce en effet que le livre de raison? C'était le journal où le père de famille consignait chaque jour les principaux faits domestiques de la journée : naissance, décès, acquisition, vente, même les incidents les plus ordinaires et les plus simples de la vie : visite reçue avec plaisir, faveur obtenue, mot spirituel ou naïf des enfants, leurs progrès physiques ou moraux, leur entrée au collège, revers de fortune, projets d'avenir, joies et déceptions, événements de la vie publique où l'on s'est trouvé mêlé, appréciations sur les principaux person­ nages en scène, etc. Ce journal était conservé de génération en génération dans les anciennes familles stables de la bourgeoisie du­ rant les trois siècles qui ont précédé la révolution. Les intéressantes découvertes de M. Charles de Ribbe dans ces annales du foyer domestique ont été toute une ré­ vélation posthume sur la vie domestique, religieuse, morale et économique des familles d'ancien régime, en même temps qu'une réfutation éloquente des écrivains qui ont porté dans l'histoire du passé les préoccupa­ tions passionnées du présent. Les découvertes de M. de Eibbe dans cette région, jusqu'alors inexplorée des historiens, peuvent être comparées dans un autre ordre d'idées à celle des archéologues qui ont exhumé Pompéi à la lumière du jour. Ainsi que nous l'avons dit, le livre de raison se trans­ mettait de père en fils comme un précieux dépôt destiné à perpétuer à travers les générations les souvenirs in­ times, les traditions d'honneur, en un mot, le culte des ancêtres. Il a le charme pénétrant d'un livre écrit loin du lecteur, sans aucune arrière-pensée de publicité. Il a contribué pour beaucoup à maintenir le respect des tra­ ditions, à introduire dans les moeurs, dans les habitudes, dans les professions, cette persévérance qui est le secret de la force et de l'élévation des familles, le ciment ro­ main des générations. — 64 — </p><p>Les familles où subsistait la pieuse coutume de ce mémorial des souvenirs étaient encore nombreuses au 18" siècle. Elles formaient la classe des gentilshommes ruraux vivant dans leurs terres, des bourgeois citadins, des artisans et des paysans. Il y a bien, aujourd'hui comme autrefois, dans toutes les bibliothèques, des écrits nombreux sous les titres les plus divers : mémoires, confessions, journal, auto- hiographies, mémoires d'outre-tombe, etc., etc., publiés par des personnages qui ont joué un certain rôle dans la vie publique. Mais ces écrits, utiles à consulter pour quiconque veut étudier dans ses petits détails l'histoire d'une époque ou d'un événement, ne doivent pas être confondus avec le livre de raison proprement dit, con­ sacré aux annales d'une seule famille. Malheureusement ce livre est depuis longtemps tombé en désuétude. La suppression de la liberté testamen­ taire, en France, le mariage civil, le divorce et bien d'autres causes encore, nées des lois, des institutions et des mœurs, ont contribué à affaiblir les liens de la famille et l'esprit de tradition. Et aujourd'hui qu'avons- nous comme souvenirs du foyer domestique? L'album des photographies, c'est-à-dire des cartes roussies et piquées que chaque jour fait pâlir davantage; pas de noms inscrits au-dessous. Nous avons encore des anno­ tations marginales dans les almanachs renouvelés cha­ que année, dans les livres d'heures qui se détériorent et se disloquent. Et puis c'est tout! Combien de gens ne sauraient raconter l'histoire de leurs parents et qui ne savent pas même indiquer exactement à l'état-civil les noms et les prénoms de leurs parents décédés! Comment réagir contre cette décadence de l'esprit de famille et cet abandon des traditions domestiques ? Entre autres moyens, M. Charles de Eibbe et avec lui les sociologues de l'école de Le Play préconisent le re­ tour à la coutume du hvre de raison. Et comme la difficulté de rédiger à notre époque un pareil mémorial vient peut-être pour beaucoup de sa­ voir comment l'établir, M. de Ribbe a bien voulu faci- — 65 — liter le retour à cette pieuse habitude chez les chefs de famille en situation de donner l'exemple. Dans ce but, il a livré à la publicité des livres tout préparés dont il n'y a qu'à remplir les pages blanches en inscrivant^ sous diverses rubriques bien coordonnées, tout ce qui se rat­ tache à l'état-civil complet et à la biographie de cha­ cun des membres de la société domestique : c'est pour le passé, la famille et son histoire; pour le présent, le mé­ nage et son administration, et, pour l'avenir, le testa­ ment et les enseignements paternels. Ce nouveau livre de raison a même, sur les anciens, l'avantage de réser- ser une large place marginale pour y placer les photo­ graphies. Un jeune fribourgeois, plein de courageuse initiative, M. Adolphe Eggis, a préparé aussi un travail analogue bien réussi, de format grand in-4°, à l'usage des chefs de famille de notre pays qui ont aussi à cœur de léguer à leur postérité leurs souvenirs et leurs suprêmes re­ commandations d'outre tombe. Enfin, VAlmanach encyclopédique, publié pour la pre­ mière fois en 1894 par la librairie Hachette à Paris, a fait figurer aussi, parmi les travaux de M. Victor Tissot, un modèle d'arbre généalogique, suivi de quelques pages blanches, pour y transcrire au fur et à mesure les faits et gestes dignes de mémoire qui appartiennent à la chronique annuelle de la famille. Ce sont là des initiatives recommandables, car elles tendent à rétablir un organe pour exprimer ce senti­ ment de solidarité familiale qui doit relier les ancêtres à la postérité. Chaque famille, grande ou petite, riche ou pauvre, faible ou puissante, a son histoire, aussi bien que les familles dynastiques dont la généalogie figure dans l'almanach de Gotha. Et l'histoire qui doit nous intéresser le plus, avec l'histoire sainte et l'histoire nationale, n'est-ce pas l'histoire de notre famille, notre histoire à nous? Le meilleur de notre vie n'est-il pas tout entier dans nos souvenirs? Conclusion pratique : le livret de famille est utile, sou­ vent nécessaire, pour faire constater l'état-civil des indi- — 66 — vidus; le livre de raison renferme les suprêmes recom- niandations, le testament spirituel du chef de famille à sa postérité. Ces deux livres, loin de s'exclure, peuvent se compléter pour l'avantage matériel et moral des individus et des familles. A. B. </p><p>Souvenirs de caserne. Le sergent à une recrue après une série de mouvements mal exécutés : — Positivement vous êtes stupide. Est-oe que vous êtes tous comme ça dans votre famille? — Oh 1 je n'ai qu'un frère, et il est encore plus idiot que moi. — Vraiment ! Que fait-il donc ce benêt ? — Il est seraent. "^ * Un instituteur fait la théorie à ses hommes avant le départ pour une marche militaire. — Pondant la marche, dit-il, et surtout quand on a chaud, faut pas boire d'eau astagnaiitc ! — Pardon, demande un piou piou, qu'est-ce que c'est que l'eau astagnanta ! — L'eau astagnante, c'est de l'eau qu'est accroupie. </p><p>A l'oocasion du dernier rassemblement de troupe on a pu lire dans un journal bernois l'annonce suivante : « Attention ! — Pendant le rassemblement de troupes, le soussigné vendra, derrière les abattoirs de Bienne, toutes les dépouilles de la F"" division. )) (Authentique). </p><p>Un engagé volontaire porte un lorgnon. On est à l'exercice. — Le sergent : Eh 1 pourquoi que vous portez ces verres là sur les rangs! — L'engagé : D'abord, mon sergent, Je vous obser­ verai que je les porte sur le nez et non pas sur les rangs ! — Le sergent : Ah 1 vous faites de l'esprit ! Mais enfin, pourquoi donc que vous portez ces vitres? — L'engagé: Parce que je suis myope, sergent ! — Le sergent (à part) : Myope !... (tout haut). Ali ! vous êtes myope ! Moi, je suis Auvergnat ; mais il peut y avoir de braves gens dans tous les pays !.. 67 </p><p>CROYANCES POPULAIRES et superstitieuses. </p><p> ans l'intéressante étude de M. le D' Favre sur les calendriers, on a pu voir les sin­ gulières influences que nos ancêtres et même beaucoup de nos contemporains ont attribué et attribuent encore à cer­ tains jours de l'année, aux signes du zodiaque, aux lunaisons, etc., mais les croyances populaires, souvent inexplica­ bles quant à leur origine, ne s'arrêtent pas là, comme bien l'on pense, et elles sont tellement multipliées et tellement nombreuses que leur simple nomenclature formerait un volume. Nous ne voulons qu'en relever quelques-unes des plus connues à simple titre d'exemples. Il se passera encore bien du temps, même dans notre siècle de lumières, jusqu'à ce que ces préjugés absurdes et ces croyailces ridicules soient déracinés. Il semblerait que leur simple énoncé devrait suffire, auprès des gens raisonnitbles, pour leur enlever tout crédit. Chacun connaît l'action néfaste que bien des person­ nes attribuent au fameux nombre 13. On prétend qu'il faut chercher l'origine de cette opinion dans le fait de la présence de Juda Iscariote à la sainte Scène, ce qui porta à 13 le nombre des convives au banquet sacré. Le vendredi est, dit-on, un mauvais jour pour se mettre en voyage. On n'a jamais pu savoir pourquoi, naturellement. En attendant, les administrations de chemins de fer, de postes et de bateaux à vapeur, pas plus que les voituriers de toutes sortes, n'ont songé à suspendre leur service le vendredi, et il n'est pas pro­ bable que cette question se pose jamais. 68 </p><p>Il y a aussi les animaux qui jouent un grand rôle dans les croyances superstitieuses. Chacun connaît le pro­ verbe : Araignée du matin Grand chagrin. Certains animaux ont le privilège de pre'dire l'avenir^ Ainsi la puce, qui le croirait ? annonce l'arrivée du facteur. Certes, il faudrait que l'administration fédérale multiplie étrangement le nombre de ces modestes et utiles fonctionnaires pour réaliser les prophéties de toutes les piqûres de puces qui s'opèrent sur le terri­ toire helvétique. Ajoutons encore que les personnes qui y sont le plus exposées ne sont généralement pas celles qui entretiennent la plus volumineuse correspondance. La grenouille qui passe devant vous sur le chemin se transforme en prophète de malheur. Le chien qui mange de l'herbe annonce la pluie. Le chat qui fait sa toilette annonce une visite. Mais le comble de la bizarrerie ce sont certaines pra­ tiques superstitieuses employées comme moyens curatifs. Pour guérir une personne atteinte de dépérissement il faut aller dans la forêt et percer un trou dans un sapin, l'arbre gagne la maladie et la personne malade se guérit. Voici ensuite un remède très simple pour enlever les verrues. On prend une ficelle, on y fait autant de nœuds qu'on a de verrues, on met la ficelle sous la gouttière et la personne qui défait les nœuds se trouve bientôt en possession des verrues que vous aviez jusqu'alors. Pour se débarrasser des punaises, on n'a qu'à enve­ lopper trois de ces insectes dans un papier et à les mettre dans le cercueil d'un mort qu'on va enterrer. Toutes les punaises qu'il y a dans la maison ne tardent pas à périr. Le mal de dents se guérit en arrachant une dent à un mort et en portant cette dent attachée au cou au moyen d'un fil de soie. Parlons encore de la longue série des formules ma­ giques destinées à guérir certains maux et surtout à — 69 — arrêter le sang. En voici une qui était en usage dans le canton : Lorsqu'on s'est coupé et qu'on a de la peine à faire cesser l'hémorragie, il faut prendre une herbe sauvage quelconque, l'appliquer sur la plaie en pronon­ çant la formule (prière) : « Herbe qui crét (croît) sans semer, sans planter, fais ce qui t'est commandé, au nom des trois personnes de la Sainte-Trinité. » En voici encore d'autres que nous trouvons dans le joli livre de M. le pasteur Cérésole sur les légendes des Alpes vaudoises : « Sang qui saigne de cette personne (indication de son nom), par Dieu tu t'arrêteras ! Que les veines de son corps ne perdent pas plus de sang que la mère de notre Seigneur Jésus-Christ n'a perdu son enfant. Au nom du Père, Fils et St-Esprit. » Autre : « Sang, sang, sang ! arrête-toi si franc, com­ me notre Seigneur s'est arrêté à l'arbre de la croix. Au nom, etc. » Autre : « Trois anges passèrent sur un pont ; passe l'un dit : saigne ; passe l'autre dit : étoupe ; passe le troisième : qu'il n'en sorte pas une goutte. » La formule suivante est destinée à guérir les maux d'yeux : « Veuille ôter le mal aux yeux au nommé X., Monseigneur ! il y a trois pèlerins qui sont en mer qui se reposent, qui goutte ne voient ; volontiers ils iraient vers le Seigneur s'ils savaient. Saint Pierre et saint Jean sont allés vers le Seigneur. Il y a trois pèlerins qui sont sur la mer qui goutte ne voient ; volontiers ils iraient vers le Seigneur s'ils savaient aller. Saint Pierre et saint Jean les touchèrent à mon nom et leur dirent que l'ongle, ni la tache, ni la fleur, ni le bron, ni autre méchante maladie que ce soit ne leur vienne. Au nom, etc. Amen. » On pourrait allonger indéfiniment la liste de ces for­ mules curatives. Il en est d'autres tout aussi intéres­ santes pour lesquelles le merveilleux joue un rôle plus grand encore. C'est ainsi que pour faire venir le gibier sur vos pas : « Vous prendrez des hannet,ons avec du sang de porc que vous mettrez dans un pot de terre — 70 — </p><p> bien couvert. Vous le déposerez peudant quante jours dans du fumier de cheval et vous le retirerez au bout de ce temps-là, puis vous en graisserez la semelle de vos souliers. » Four tirer droit à la cible ou ailleurs : « Mettez trois grains de froment dans la tête d'un serpent ; mettez celle-ci en terre et, du froment qui en sortira, vous mettrez trois grains dans chaque balle. » Nous terminerons par la recette pour se rendre invi= sïble : « Au renouvellement de la lune, au mois de mai, prenez la tête d'un chat noir, mettez-y de la terre par­ tout où vous pourrez; plantez-y trois fèves rouges, deux aux yeux et une dans la gueule. Lorsque les fèves auront cru et seront mnres, vous n'aurez qu'à en prendre une dans la bouche, personne ne pourra vous voir. » On a vu plus haut que certains animaux avaient, bien à leur insu, le don de prophétie. Ce don de prophétie, ou plutôt ce besoin de chercher l'avenir dans certains faits très naturels, tient une large place dans les croyances superstitieuses. Les présages de mort sont assez nombreux. Citons : Une glace qui se fend tout-à- coup, une bouteille, une vitre qui se brisent sans causes apparentes, — des meubles, des parois qui craquent. — une porte qu'on ne peut tenir fermée, — le tic-tac d'un scarabée qui se fait entendre dans la boiserie d'une chambre, — un pommier qui fleurit hors de saison, — les hurlements des chiens pendant la nuit. — les ravages des souris dans le linge, — une salière qui se renverse, — la pie qui jacasse devant la fenêtre, — ue coup dans la maison, entendu par un vieillard ou par un malade, — une personne alitée qui dit voir des chandelles, — le son des cloches qu'on croit entendre dans la nuit, —- et surtout les cris perçants de la chouette passant et repassant sur une maison. Nous ferons grâce à nos lecteurs des présages con­ cernant le mariage et la naissance, et nous arrêterons là cette énmération déjà un peu longue, A ce propo.s, il ne faudrait pas croire que ces tradi­ tions superstitieuses et la foi que l'on ajoute à ces pré- 71 </p><p> sages ou à ces pratiques plus ou moins magiques dispa­ raissent si rapidement. Il en est qui, malgré tout, sont profondément enracinées au sein de nos populations, et, chose curieuse, ce ne sont pas même les localités les plus arriérées où ces traditions bizarres sont le plus en vogue. Nous pourrions citer tel canton très progressiste dont les populations rurales et même citadines sont beaucoup plus portées qu'on ne pense à chercher le remède à leurs maux ou les secrets de l'avenir dans telle ou telle pratique superstitieuse et nous ne saurions mieux terminer ce rapide exposé qu'en rapportant ici la réflxion fort juste de M. le pasteur Cérésole qui a traité ce même sujet dans le dernier chapitre de spn livre : « 11 est nécessaire de se rappeler, dit-il, que la superstition, qui est une maladie spirituelle aussi an­ cienne qu'universelle, n'est pas le fait seulement d'une catégorie de personnes dont l'instruction et le bon sens laissent à désirer, toutes les classes sociales en sont atteintes. Depuis les rois et les chefs d'armées jus­ qu'aux plus humbles paysans, depuis les gens les plus érudits jusq'aux plus ignorants, partout on rencontre des superstitieux. » E. F. </p><p>Aplomb. Une nouvelle promotion de généraux vient d'avoir lieu en France. Parmi les nouveaux divisionnaires, se trouve le géné­ ral baron Faverec de Kerbrech, un breton, qui, en 1870, était aide de camp du général Duorot. Fait prisonnier par les Alle­ mands à Sedan, il s'évada à Pont-à-Mousson dans des circons­ tances qui méritent d'être relevées. Débarqué à la gare avec une cantine et sa sellerie, il héla tranquillement un soldat allemand sur le dos duquel il char­ gea son bagage et qui le conduisit respectueusement à la voi­ ture de Nancy, ne doutant point qu'un officier français, agis­ sant avec tant d'aplomb, ne tût pas muni de toutes les autori­ sations nécessaires. De leur côté, les postes prussiens laissèrent passer ce capitaine qu'un des leurs escortait, sans nul doute, « par ordre », et même lui présentèrent les armes. — 72 — </p><p>L'IMPRÉVU D'UN VOYAGE EN ORIENT. </p><p> suand pérégrinaient nos grands-pères, les .difficultés des communications étaient en­ core telles qu'un déplacement de Fribourg •à Paris, ou de Fribourg aux Ermites, deve- |nait un souci de famille, capable d'absorber n'importe quelle autre préoccupation. Au­ jourd'hui, à condition d'avoir du temps et de l'argent, les routes s'aplanissent devant tous les projets. Vous avez à votre disposition la vapeur comme véhicule et le télégraphe comme moyen d'information, et vous vous transportez à travers l'Europe avec une aisance com­ plète ; tranquille dans un wagon autant que dans votre intérieur, vous ne souffrez ni du froid, ni de la faim, ni de la soif; vous avez dévoré des centaines de kilomètres sans presque vous en douter. La seule souffrance que vous éprouviez, peut-être, est cette impatience de l'ar­ rivée qui semble grandir chez les voyageurs en raison même de la vitesse des trains, et qui leur fait désirer la réalisation des merveilles de mouvement accéléré que la science du vingtième siècle nous promet. En fait de voyages, comme en beaucoup d'autres choses, nous sommes blasés sur les biens dont nous jouissons. Or, le bonheur se perçoit par comparaison. Si donc, on veut se rendre compte des avantages que notre époque offre aux touristes, il faut aller dans les contrées où n'a point encore sonné l'heure de la civilisation, chez ceux qui dorment dans la routine de leurs usages séculaires. </p><p>En faisant nos préparatifs de départ pour l'Orient» nous avions des semblants de crainte devant les vagues périls qui s'ébauchaient dans notre imagination; c'était le mystère de l'inconnu, attirant et aussi quelque peu redoutable. Quelle impression produirait sur nous l'isolement sur la grande mer? Comment nous trouverions-nous du — 73 — climat de Syrie et de Palestine? Comment devrions-nous nous armer pour traverser des contrées pleines de gens assurément hostiles ? Maintenant que nous sommes re­ venu de là-bas, nous rions bien de nos chimériques frayeurs et des idées préconçues qui hantaient notre cerveau. Les ennuis — inséparables de tout long voyage — que nous avons éprouvés, n'étaient point du tout ceux que nous pressentions. On en jugera par un court aperçu des expériences que nous avons faites. Nous pensions d'abord qu'à mesure que nous avan­ cerions vers la Turquie d'Europe, à partir de Vienne, nous pénétrerions graduellement dans la barbarie. 11 n'en fut rien. Les villes de la Hongrie et des princi­ pautés danubiennes ressemblent en tout point aux cités les plus pénétrées de modernisme que nous con­ naissions. Mais voici où commença l'imprévu. Comme VExpress- Orienti Vienne-Constantinople, avait été supprimé sur la ligne la plus directe à cause du choléra, qui n'existait nulle part, nous avions été forcés d'aller à Bukarest pour gagner ensuite le port de Varna sur la Mer Noire, et nous y embarquer pour Constantinople. Nous avions d'ailleurs reçu, à Vienne et à Buda-Pesth, de la part des administrations de chemin de fer, les assurances formelles que les quarantaines établies par le gouverne­ ment turc contre les voyageurs d'Europe allaient être incessamment levées. Notre maître d'hôtel de Bukarest nous avertit toutefois de ne pas nous fier trop à notre bonne étoile et de ne pas mettre le pied sur le terri­ toire ottoman sans que les mesures policières fussent abolies. Nous allâmes donc trouver l'ambassadeur de la Sublime-Porte et nous lui dîmes : « Excellence, nous feriez-vous l'honneur de nous indiquer si le gouverne­ ment ottoman a daigné supprimer les quarantaines? —- Monsieur, elles existent encore et je n'ai reçu aucune instruction m'annouçant qu'elles prendront fin. — Dans ce cas, quelle est la route la plus directe pour Constan­ tinople? — Vous avez à choisir entre trois : la voie de Eoumanie, embarquement à Costanza, ' mais le vaisseau 74 ira vous déposer pour dix jours à Sinope, sur la Mer Noite, avant que vous puissiez aborder à Constantino- ple; la voie de Varna, par la Bulgarie, avec cinq jours de quarantaine à la première station bulgare et trois jours à votre arrivée sur le territoire ottoman; la voie du Nord, par Odessa, avec traversée complète de la Mer Noire; vous serez gardé pendant 24 heures sur le vaisseau devant Constantinople; il est vrai cependant que pendant ce dernier trajet qui est long, la quaran­ taine peut être augmentée. » Ces trois perspectives ne nous souriaient guère, car il faut savoir quelles sont, en Orient, les conditions d'une quarantaine. Pendant un temps déterminé, ceux qui y sont soumis, quoique très bien portants, appar­ tiennent à la police sanitaire qui les enferme dans des lazarets, grands baraquements en planche oîi pulullent dans la saleté les microbes des épidémies, malgré les émanations du phénol. On leur apporte deux fois par jour une portion de riz et de l'eau. Ajoutez à ce régime peu réconfortant la répugnance que la promiscuité fait naître, l'absence de nouvelles, l'impossibilité d'écrire, la colère d'être enfermés ; il ne faut pas s'étonner si le corps le plus sain devient en quelques jours un excellent bouillon de culture pour toutes les maladies. Le direc­ teur d'une grande compagnie française, que nous ren­ contrâmes plus tard, nous édifia complètement sur son séjour forcé au lazaret. Appelé de Paris à Constanti­ nople pour l'un des ministres du Sultan, il avait pris la ligne ordinaire de Vienne-Sofia-Andrinople, mais, arrivé sur le territoire turc, il fut prié de descendre à Musta­ pha-Pacha pour subir une quarantaine de 48 heures. On le conduisit par une neige d'un demi-mètre de hau­ teur et un froid de 12 degrés au-dessous de zéro dans un lugubre entrepôt où l'on n'avait pas allumé de feu. Les quarante-huit heures écoulées, il s'apprêtait à re­ monter en wagon, lorsqu'on lui apprit simplement que, par crainte du choléra, les trains étaient supprimés. Il put commander à Constantinople un train spécial qui vint le chercher le jour suivant en prélevant un 75 fort à-compte sur ses frais de déplacements. Il dut dé­ bourser dix-huit cents francs ; mais, par contre, il avait gagné un catarrhe qu'il mit six mois à guérir. Nous n'eûmes pas besoin du récit de cette aventure pour nous décider à fuir la possibilité des lazarets. Nous rebroussâmes chemin pour aller nous embarquer dans un port de l'Adriatique. Force nous fut de nous résigner à arriver en Syrie sans voir les merveilles de la Corne- d'Or. Bien nous en prit, car un jeune Bâlois, qui débarqua à Beyrouth huit jours après nous, nous apprit quelles fatalités nous guettaient, puisqu'il venait de les éprouver. Le choléra était à Constantinople même, à Smyrne et sur toute la côte d'Asie mineure ! ! L'ambassadeur turc à Bukarest s'était gardé de nous en parler. Avec les quarantaines qu'il nous faisait prévoir, il aurait pu encore mentionner celles auxquelles notre compatriote de Bâle avait été soumis et qui lui avaient pris trois semaines pour un voyage de cinq jours ! Les quarantaines sont donc l'oljstacle imprévu le plus sérieux qu'un voyageur rencontre en Orient. Elles commencent au moment où on s'y attend le moins et finissent à l'heure du bon plaisir du gouvernement. Aussi, font-elles les frais de toutes les conversations dans les colonies européennes. Du choléra et de la peste on ne parle que fort peu ; avec quelques précau­ tions on y échappe sûrement, tandis qu'il est impossible de fuir les officiers turcs qui considèrent tous les tou­ ristes, pèlerins, marchands, négociants, comme un gibier de lazaret. Si, par des détours savamment combinés, nous avons été assez heureux pour n'être pas envisagé comme suspect ou contaminé en posant le pied sur le sol de l'empire ottoman, il nous restait cependant matière à perplexité chaque fois que nous abordions. Il faut pre­ mièrement savoir que, sauf à Beyrouth, il n'y a pas de port sur les côtes de Syrie et de Palestine. Les navires restent en mer et des barques, montées par des Arabes, vont chercher les passagers. C'est alors le moment de — vê­ la grande bousculade. Malles, valises, voyageurs, dégrin­ golent, dans un pêle-mêle peu rassurant, dans les embar­ cations qui dansent sur les vagues. La rade de Jaffa, où l'on descend pour se rendre directement à Jérusalam, est la plus mauvaise de toutes. Les noyades y sont fré­ quentes. L'année dernière, une dame américaine et, cette année-ci, une dame anglaise, n'ont pu être retirées de l'eau à temps et ont trouvé la mort dans les flots. A la fin de notre séjour en Palestine, quand nous avons pris à Jaffa le vaisseau qui devait nous reconduire en Egypte, il faisait une journée superbe, et pourtant la mer était soulevée dans la rade de Jalïa au point que, pour sept passagers que nous étions, dans la meilleure des barques, il n'a pas fallu moins de quatorze rameurs. Les Arabes, aux moments critiques de leurs manœuvres, invoquaient à chaque instant Allah, en rythmant leur prière commune sur leurs coups d'avirons. Les débarquements, toujours plus pénibles que les embarquements, sont encore suivis des mille formalités des douanes. Les malles sont fouillées à fond par des mains impudemment malpropres, avides de saisir des armes, du tabac et des livres. Surtout malheur aux livres ! Les policiers les saisissent sous prétexte qu'ils contiennent peut-être des choses contraires au Coran. Ils sont envoyés au palais du pacha pour y être exa­ minés et ordinairement ils n'en sortent plus, l'examen étant toujours remis à un lendemain qui n'arrive pas. Nous avons, pour notre part, été allégé, à quinze jours de distance, d'une vingtaine de volumes : cartes, guides, aperçus historiques et archéologiques sur les contrées que nous allions parcourir, livres de prières, revues, etc. Nous n'avons récupéré cet avoir indispensable que grâce à la haute protection de l'ingénieur en chef du gouver­ nement turc, auquel nous étions spécialement recom­ mandé. L'exhibition des passeports n'a pas lieu non plus sans qu'il survienne quelque difficulté. Tandis qu'en Europe le voyageur qui arrive n'importe dans quel pays dont il ne sait pas la langue, est traité avec bienveillance par — 77 — les autorités, il n'en est pas de même en Turquie, oii l'Européen est vu avec défiance par le monde officiel. Nous en faisions un jour la remarque à un fonctionnaire qui parlait très bien le français : « "Vous faites peu de choses pour favoriser les étrangers, lui disions-nous, pour conclure l'altercation que nous venions d'avoir avec lui ; vous ne construisez pas de port, vous les lais­ sez exposés à quantité de ridicules vexations et ainsi de suite. — Nous ne désirons pas leur venue, nous répon­ dit-il ; nous sommes maîtres chez nous ; s'ils ne sont pas contents, qu'ils restent chez eux. » La crainte de voir les chrétiens redevenir assez influents et nombreux pour reprendre un jour la Syrie et la Palestine les pousse à cette brutalité insuffisamment déguisée. Le mot de chrétiens n'a d'autre signification pour les mu­ sulmans que celle d'Européens ; ils sont dans les rela­ tions ordinaires de la vie de la plus complète tolérance religieuse. Il n'y a rien à redouter de leur fanatisme. Durant six jours, de Tibériade à Jérusalem, nous avons passé dans des villages entièrement turcs et jamais nous n'a­ vons surpris dans la population qui grouillait sur les places publiques la moindre expression d'hostilité. Les inconvénients de ces traversées par terre sont d'un autre genre. La Syrie et la Palestine, bien que ne possédant pas, à l'exception du Sânin et du Grand Hermon, de véritables hauts sommets, sont néanmoins des contrées montagneuses constituées par une succes­ sion de plateaux et de chaînes qui s'abaissent, à l'orient, vers la dépression du Jourdain et de la mer Morte et, à l'occident, vers la Méditerranée. Les Européens qui parcourent ces contrées, ne pouvant se contenter de l'hospitalité arabe, cordiale mais peu confortable, orga­ nisent des caravanes, ou plutôt confient ce soin à un chef nommé drogman. Celui-ci prend tout à sa charge ; il est responsable de ses hommes et de ses bêtes et on lui paye un montant déterminé par un contrat en due forme. Le drogman que nous avions choisi était un syrien catholique de Beyrouth. Il recevait cent francs 78 par jour — pour deux personnes que nous étions — et il mettait à notre disposition trois tentes, un valet-de- chambre, un cuisinier, des chevaux et des mulets pour nos personnes et nos bagages. Notre drogman avait sous ses ordres une dizaine de moucres, ou domestiques, chargés de surveiller les bagages et de faire avancer les bêtes de somme. Il n'était pas question de voitures, car l'absence de routes rendait l'usage d'un véhicule quel­ conque absolument impraticable. Avec cette nombreuse escorte nous avons parcouru la Galilée, la Samarie et la Judée. C'était en décembre; la saison des pluies s'avançait, annoncée déjà, certains jours, par de formidables averses de deux ou trois heures. La nuit que nous passâmes à Génézareth fut signalée par un vrai déluge. Nous avions prudemment abandonné nos tentes pour l'abri moins pittoresque mais plus hygiénique que nous offrait dans son presby­ tère un bon Père franciscain, chargé de prêcher la parole de Dieu sur les plages qui gardent le souvenir de la pêche miraculeuse. De bon matin, le drogman vint nous avertir que notre caravane ne pouvait pas partir ce jour-là, parce que les toiles des tentes et des bagages, noyées d'eau, étaient devenues trop lourdes pour les mulets très fatigués de la veille ; les moucres eux-mêmes se mutinaient et exigeaient vingt-quatre heures de repo?. Mais, acquiescer à cette légitime demande, c'était s'exposer à rester quinze jours ou trois semaines au bord du lac de Tibériade, car si la pluie continuait de tomber, la grande plaine de Loubieh, bientôt convertie en marais boueux, couperait notre communication avec Nazareth. Nous prîmes la résolu­ tion énergique de partir sur-le-champ, pendant qu'il était temps encore, en laissant bagages et tentes, et en ne prenant avec nous qu'un seul moucre de l'escorte. Le ciel se rasséréna et l'étape fut moins périlleuse que nous ne l'avions d'abord craint. Comme le même danger de fortes pluies pouvait encore se présenter, nous repartions le lendemain de Nazareth en grande hâte, au moment où la caravane — 79 — qui devait nous accompagner y arrivait après avoir marché toute la nuit. Le drogman la fit se reposer pen­ dant quelques heures, ce qui nous priva, durant un nouveau jour, du plaisir de voyager avec nos gens et nos bêtes. Nous n'avions avec nous que deux hommes à cheval et un mulet portant nos valise». Les péripéties n'ont pas manqué. Nous avions à traverser la plaine à'JEsdreïon, défoncée déjà par les pluies des jours pré­ cédents. Les chevaux marchaient avec hésitation, sen­ tant leurs pieds disparaître dans la boue qui engluait leurs jambes. Puis, c'étaient des fleuves qu'il fallait traverser sans pont. Ce que les naturels du pays appel­ lent fleuves, les flumina de l'Ecriture sainte ne sont que de petites rivières, mais leur lit est formé de vase et il faut chercher longtemps pour trouver un passage qui n'expose pas homme et cheval à un bain involontaiie. Il faut rendre cette justice aux mulets qu'ils avaient moins peur de l'eau, car c'était ordinairement le milieu des fleuves qu'ils choisissaient pour s'abattre avec nos bagages. En voyageant en une autre saison, nous aurions sup­ primé le danger des fondrières, mais il restait celui des pentes abruptes à gravir ou à descendre. Les chevaux marchent dans les endroits difficiles avec la circonspec­ tion des mulets des Alpes. Très sages et très doux, ils semblent mettre tous leurs soins à calmer les appréhen­ sions de ceux qu'ils portent. A leur place, nos lourds chevaux suisses tomberaient cinq ou six fois en une heure, au risque de briser côtes, bras et jambes à leurs cavaliers. Voiiàdonc une autre surprise de notre voyage: les fringants chevaux arabes qui, par un préjugé, ne nous disaient rien de bon nous ont trompé en bien; par contre, les inégalités du terrain, auxquelles nous ne songions point du tout, nous ont fait passer de mauvais quarts d'heure. Nous nous méfiions aussi extrêmement d'avance des gens de notre escorte ; leur chef pouvait être d'entente avec des pillards de profession capables de nous détrous­ ser. Nous n'eûmes pas plutôt vu notre futur drogman 80 et ses hommes qu'une entière confiance naquit en nous. D'ailleurs, la Palestine n'est pas, comme plusieurs se plaisent à le répandre, infestée de voleurs. Il n'y a que le désert qui environne la mer Morte qui soit parcouru par des Bédouins qui ne se privent pas de rançonner les voyageurs. Comment s'y prendre donc pour n'être pas attaqué ? Voici ce que nous avons fait en nous con­ formant à la coutume suivie par tous les touristes. Nous nous sommes adressés au gouvernement turc qui a mandé un Bédouin en lui disant qu'il avait à nous protéger et à répondre de nous. Ce Bédouin reconnaissait sans hésitation à quelle tribu appartenaient tous les autres Bédouins que nous rencontrions. Ceux-ci à leur tour, savaient à quoi s'en tenir et ils étaient sûrs d'être dénoncés et traqués ensuite par des compagnies de soldats s'ils faisaient seulement mine d'intimider les voyageurs pour en obtenir quelque argent. Nous avons croisé souvent leurs bandes errantes ; à peine dai­ gnaient-ils s'apercevoir de notre voisinage. Si un étran­ ger a l'imprudence de s'éloigner de son escorte, les Bédouins n'omettent pas l'occasion d'un bon coup de filet. Ils l'entourent, l'emmènent et ne le rendent que contre rançon. Mais ils ne font pas subir de mauvais traitements à leur prisonnier, qui se tire toujours d'af­ faire avec un débours de quelques milliers de francs et qui conserve au moins de l'aventure un souvenir pour ses vieux jours, la matière d'un récit pour ses petits enfants. Au reste, tout voyage en Orient est fertile en épisodes piquants. Ce pays offre si peu de points de contact avec notre Europe que l'imprévu s'y présente à tout instant. Chaque pas qu'on fait est l'occasion d'impressions fortes et nouvelles, les unes venant dn paysage; les autres, des mœurs présentes ou des grandeurs passées. — Nous n'avons voulu noter dans ces pages que deux ou trois particularités inattendues qui, par contraste, font valoir davantage les commodités de la vie que nous a procu­ rées la civilisation et, pour rester dans le sujet que nous nous étions fixé, nous avons dû taire les réflexions — Bl­ et les émotions que la poésie, la religion et l'histoire ont éveillées en nous, sur ce sol de Syrie disputé par les conquérants du monde ancien, dans cette Pales­ tine oii le christianisme est né au souffle des miracles, sur cette terre d'Egypte dont les antiques dynasties plongent dans les siècles profonds d'un passé mysté­ rieux. J. Q. </p><p>Enfantines. Un joli mot d'enfant. — Ne crie pas si fort, ma petite Eva, ta maman dort. Le bon Dieu lui a envoyé cette nuit une petite sœur I — Alors, ne réveillons pas maman. Elle aura une surprise. </p><p>Trois petites sœurs traversent une prairie par un beau soir d'été ; l'aînée, qui a 6 ans, fait admirer à ses deux cadettes le beau ciel tout rempli d'étoiles où habite le bon Dieu ; la plus petite répond: Oui, et ce n'est que le mauvais côté que nous voyons, de l'autre, c'est bien plus beau. * * Le maître: Charles, faites maintenant une phrase avec le mot responsabilité. — L'élève : Quand l'un des boutons pour attacher les bretelles est tombée, toute la rospoiisahilUé retombe sur l'autre. * La maîtresse, montrant son petit doigt: — Comment appelle- t-on cela? — (Silence de l'élève). — L'auriculaire, répond gravement la maltresse. Il est ainsi nommé parce qu'on le met parfois dans l'oreille. — (Puis continuant et levant l'index.) Et celui-ci? — Le nezculaire, parce qu'on le met souvent dans le nez. * Le petit Jules ayant fait une sottise a reçu une claque de sa maman qui ajoute d'un air sévère : « Quand pape viendra dîner tu lui diras pourquoi tu as reçu une claque. » — Le mo­ ment du dîner arrive, chacun se met à table, mais Jules se garde bien de dire un mot. Pendant le potage la maman l'in­ vite à s'exécuter. — Silence du Jules qui se remplit la bouche de soupe. — Eh bien fait le papa, après une pause ? — Rien. — Recharge plus énergique du papa. — Tu me défends tou­ jours de parler quand j'ai la bouche pleine, répond enfin Jules en engloutissant une nouvelle cuillerée. 82 </p><p>PONT-EN-OGOZ, </p><p>^ ' f "" 'année passée, nous nous sommes arrêté à 'w*;j'^l'ombre des ruines pittoresques du château '>-'.V^*iid'Illens. Le lecteur voudra bien nous suivre ^ , _ /'encore dans notre pérégrination à celles de < >*'/.^j'*'>.<'Pont-en-Ogoz et remonter ainsi le cours de la Sarine. Jusqu'à Pont, cette rivière, fermée par le roc, se rétrécit graduellement, les rochers, les vieux sapins noueux, de chaque côté, se rapprochent : l'aune, le frêne, l'alisier, le daphné odorant tapissent les flancs déchirés des rochers ou se groupent à leur base, tandis que le sommet s'ombrage de noirs fourrés. Ici, nul bruit que le murmure de l'eau, le bruissement de la forêt, le cri sinistre de l'orfraie qui s'envole. — 83 — </p><p>C'est dans une caverne d'un rocher, dont on n'ose approcher, au milieu de cette nature déserte et sauvage, 4ue l'on entend, quelquefois la liuit, retentir les tayaut du chasseur vert et les aboiements de sa meute. Le meunier du moulin de la Sallaz était surtout la victime privilégiée du chasseur vert. Le pauvre diable n'en •dormait plus. Un soir, il était rentré tard de la ville, amenant un âne acheté au marché ; mais ne voilà-t-il pas qu'il trouva le lendemain le pauvre grison aux lon- rgues oreilles pendu dans son étable. C'était l'œuvre du chasseur vert. Dès ce jour, tous les meuniers qui se sont succédé au moulin de la Sallaz ne songent plus aux services des grisons. Dans une profondeur oii les flots de la Sarine s'en­ gouffrent, le pittoresque pont de Thusy ou du Diable repose ses piles sur des blocs énormes. Il a été construit gratuitement, et par Satan encore, dit la légende. Il y a longtemps de cela, lés colons de la seigneurie de Pont réclamaient un pont qui pût lutter contre les agressions incessantes des flots de la Sarine, qui leur emportait régulièrement le pont de bois. Mais un pont solide coûte cher, et les colons et le •seigneur manquaient d'argent; .les subsides de l'Etat étaient chose inconnue alors. L'assemblée allait se sépa­ rer sans rien décider, lorsqu'un seigneur vert s'offre de bonne grâce à construire un pont en pierre, ne récla­ mant pour salaire que le premier être vivant qui pas­ serait par-dessus. Satan fut reconnu à ses griffes au moment oîi il tendait la main pour conclure le marché. La terreur des pauvres gens fut alors grande, car c'é­ taient de bons chrétiens, mais le châtelain, qui était un malin comme tous les châtelains, promit de les sortir d'embarras. Toute la nuit on entendit des rumeurs étranges vers la Sarine, mais le lendemain un pont magnifique, d'une seule arche, enjambait hardiment les deux rives de la Sarine qui, cette fois, était vaincue, et messire Satan, 'gravement assis, attendait son salaire. Mais voici le 84 malin châtelain apportant sous son bras deux sacs qu'il ouvre avec précaution à l'entrée du pont ; le premier contenait des rats.... le second des chats.... on juge de l'empressement des rats à franchir le pont et du désap­ pointement du diable. Pour lui enlever toute velléité d'exercer sa vengeance contre le pont, on y planta au miheu une énorme croix.^ Mais nous voilà, en suivant une charrière pavée, sous les restes de deux donjons, l'un planté à côté de l'autre, émergeant leurs murs troués au-dessus d'un rideau de noirs sapins. C'est à peu près tout ce qui existe de la forteresse féodale de Pont-en-Ogoz. Elle était située dans une position superbe, on pou­ vait bien repousser les attaques, bien enfermer les habitants de son promontoire escarpé, hérissé de ro­ chers, silloné de ravins. Sur la pointe la plus élevée était le château ; les petites maisons qui l'entouraient et formaient la ville en faisaient ressortir la grandeur. Malheureusement, aujourd'hui, on a enlevé des don­ jons leur chemise de grosses pierres de taille,^ ils lais­ sant voir un monceau de biocaille se soutenant grâce à un épais mortier. Dans quelques années, les restes des deux tours seront renversés et les pittoresques ruines de Pont-en-Ogoz, vieux décors historiques que le voya­ geur admire, auront vécu. L'étude des constructions existantes est intéressante. Un fait que nous n'avons rencontré dans aucune ruine^ c'est de constater que celle de Pont est percée à sa base, dans son pourtour, d'un gros trou. Il est très probable qu'il y avait là des poutres pour consolider les angles. Dans le premier donjon on remarque, dans les parois, une échancrure horizontale : c'était la sépa­ ration, des étages ; ses habitants ne pouvaient être de belle taille ; à peine compte-t-on 2 m. 50 centim. de hauteur. </p><p>1 F. Perrier, Nouveaux souvenirs de Friboarg, 2 Déjà en 1592, il est question du vieux château de Pont, où le Conseil per­ met à Jean Cosandey de prendre des pierres. — 85 </p><p> fci. r-</p><p>T-ni, •.i-i- — 86 — </p><p>Les embrasures d'une petite fenêtre, avec son cadre- de pierres taillées, s'ouvrant sur un superbe paysage- de la Basse-Gruyère, ne sont pas trop maltraitées ; le démolisseur n'a pas pu les atteindre. A quelques pas plus bas, à l'ombre d'un fourré d'au­ bépines, se trouve l'ancienne et petite chapelle de St- Théodule ; elle a survécu à la destruction des massives tours des barons ; une main pieuse est toujours venue restaurer son clocher, son toit ou ses murailles, et les tuiles rouges de sa couverture tranchent sur le vert des buissons et le gris sombre des murailles du fond. Près de là, sur les rives de la Sarine, au bord d'ua ravin, on découvre encore des vestiges de constructions, des pans de murs renversés, des fossés en partie com­ blés ; c'est ici que se trouvait une maison forte de la iiille ou bourg de Pont, en question dans les documents. Le bourg ne pouvait être considérable, la place est bien limitée. Il est probable que pendant le moyen-âge le colon se contentait d'une hutte, d'une maisonnette,, et que la spacieuse ferme d'aujourd'hui était chose inconnue. Dans une reconnaissance que le commissaire Berthet Souvet, de Corbière, rédige pour le compte de Rollet Mayor dans le milieu du XV« siècle, de ce que feue sa mère, Philippa de Pont, possédait dans cette baronnie, nous découvrons quelques détails du bourg de Pont; d'abord : </p><p>1° Le château et la maison forte ; 2" Une grange près la Sarine, ayant un jardin devant; 3° Une grange près la porte du bourg ; 4° Une maison et jardin d'Antoine Marmier ; 5° Une remise dans le bourg sur la place de la mai­ son à Jean Marmier ; 6° La maison et jardin des religieux de Marsens,. ayant la Sarine devant ; 7° La maison de Mermet de la porte avec jardin ; 8° » d'Agnelette veuve de Cuennet Python •. 9° » de Guillaume de Menthon ; — «7 — 10° La maison de Boniface de Challand ; 11" » - de Guillaume de Prez ; 12» » de Girard Genilloud. </p><p>Si nous devions écrire l'histoire d'une cité depuis le jour où l'homme foula son sol, s'y établit, s'y défendit, jusqu-à celui où il l'abandonna volontairement comme un terrier incommode, c'est le promontoire de Pont- en-Ogoz qui nous servirait de chronique. î^ous savons que les cours d'eau furent toujours les chemins battus suivis par les populations primitives et que les vallées attiraient. Ces populations se reposaient ou terminaient leur course là où les aspérités du pays pouvaient leur procurer un refuge, et dans les environs des pâturages pour les troupeaux. C'était surtout la presqu'île, le promontoire abrupt qui attiraient le regard ; la défense se simplifiait ainsi : on fortifiait seu­ lement l'entrée par un grossier aggeres} Nous ne savons si le Celte a été le premier être humain qui ait pris possession du désert de la Basse- Gruyère, mais c'est un fait certain que les Romains y séjournèrent. On prétend même qu'une route passait près de Pont, elle servait, entre autres, pour aller sacrifier à Proserpine qui avait un temple sur un ma­ melon vis-à-vis, qu'on désigne de nos jours Mallamo- liere, nom dont l'éthymologie latine serait mala mulier, la méchante femme, épithète qu'on donne à l'épouse de Pluton, souverain dieu des enfers.^ Depuis l'établissement du christianisme, on a planté une croix sur l'emplacement où Proserpine recevait l'encens. Les Burgundes remplacèrent les colons Gallo-Ro- mains ou plutôt se confondirent avec eux, mais on dut encore se fortifier en raison des heux, et toute rela-</p><p>1 Les châteaux d'Arconciel, d'illpns, de Glane, de Pont-en-Ogoz, etc., n'ont probablement pas d'autre origine. Voir les Etrennes fribourgeoises de 1893 et 1894. 2 Des auteurs ont traduit Mala moles la rude montée ou le tombeau du mjudit. tion avec la mère-patrie cessa ; on se trouva bientôt isolés, étrangers les uns aux autres et les liens politi­ ques furent relâchés, l'idée de nationalité n'eut plus aucune influence. Il ne faut cependant pas croire que lorsque les Bar­ bares s'emparèrent du monde romain, ils divisèrent le territoire en lots plus ou moins considérables, et que chacun, en prenant un pour lui, soit allé s'y établir. Rien de semblable n'arriva. Les chefs s'approprièrent une grande étendue de terrain, et la plupart de leurs compagnons, de leurs hommes, continuèrent de vivre autour d'eux, dans leur maison, toujours attachés à leur personne. Des hommes libres, des Francs, des Bourguignons, vivant sur les terres d'autrui, c'est là un fait qu'on rencontre à chaque pas dans les monuments des VP, VIP et VHP siècles.^ La fusion de la souvenaineté avec la propriété, c'est- à-dire l'attribution au propriétaire du sol, de tous les droits qui constituent ce que nous appelons la souve­ raineté s'opéra, et avec le X«> siècle une révolution intervint : la féodalité était née. Les châteaux couvri­ rent alors le sol de notre pays et les ruines qui y sont encore éparses, c'est la féodalité qui les a élevées ; ce sont ses monuments. . On a beaucoup écrit sur la féodalité, elle a eu ses détracteurs et ses admirateurs. Certains auteurs n'ont vu dans chaque seigneur féodal qu'un petit tyran tout occupé à creuser des cachots et des oubliettes pour y loger les vassaux ; d'autres les regardent comme des chevaliers défenseurs de l'opprimé et protecteurs de leurs sujets, couronnant des rosières et toujours prêts à monter à cheval pour Dieu et le roi. Il faut en rabattre de ces descriptions. La féodalité fut une véritable gendarmerie, une magistrature armée, et malgré tous les abus qui entourent son règne, elle eut au moins l'avantage de relever les populations de l'affaisement où elles étaient tombées à la fin de l'em­ pire et sous les Mérovingiens. </p><p>1 Guizot, Hisloire de la civilisation en France ~ 89 — Ces premiers possesseurs terriens, ces leudes, surent grouper autour de leurs domaines les habitants effarés des campagnes et s'ils ne furent pas du jour au lende­ main des citoyens (tâche impossible, puisque à peine les temps modernes ont pu la remplir), du moins leur enseignèrent-ils, par exemple, à se défendre et à se réunir au besoin à l'ombre du donjon, contre un ennemi commun.1 Quel a été le premier baron de Pont ? Nous l'igno­ rons. On suppose que cette baronie est un morcelle­ ment de comté d'Ogoz et la famille bénéficiaire une branche de la maison de Corbières ou de Gruyères. Le premier document qui sort de l'obscurité un baron de Pont remonte à la fondation du monastère d'Haute- rive en 1137 ou 1138,^ quoiqu'il soit probable que la famille de Pont existait longtemps auparavant L'acte d'inféodation d'Arconciel et d'IUens de 1080 l'indique d'une manière explicite. En 1142, 5 ans après la fondation d'Hauterive. on voit un Pierre de Pont, chanoine de Lausanne et chan­ celier de l'évêque de cette ville, Gui de Marlani. 1140. Pierre de Pont et ses cinq frères. Arnulphe, Conon, Rodolphe, Gothefred et Hugues donnèrent toutes les terres qu'ils avaient à Posât aux moines d'Humilimont, qui se proposaient d'y bâtir une chapelle et une ferme, ce qu'ils firent.'^ 1150-1165. Hugues de Pont était abbé d'Hauterive. 1132. Guillaume de Pont devient bienfaiteur d'Hau­ terive, et l'année suivante les frères Ebal et Henri de Pont se réunissent à l'abbé de ce monastère pour sou­ tenir la dixme de Rossens contre noble Rodolphe d'E cublens. 1171. Marguerite de Pont, épouse d'Ebal, et Joselin de Pont avec son fils Pierre furent témoins des arran­ gements intervenus avec Ecublens-Grandson. </p><p>1 Viollet-le-Duc, Dictionnaire de l'architecture. 2 En U36 et 1137, vivaient Uiricii et Rodolphe de Pont. Le premier assista h- la fondation d'Humilimont. Rodolphe est nommé comme témoin dans Tacte de fondation d'Hauterive 3 Mémorial de Fribourg 1854. — 90 — </p><p>1171-1180. Guillaume et Othon, co-seigneurs de Pont et chevaliers du comte de Gruyères, firent une donation en faveur d'Hauterive. 1178. Guillaume de Pont est témoin d'une convention passée entre l'évêque Roger de Lausanne et Rodol­ phe III de Gruyères. 1200. Wilhelm ou Wuillume et Othon de Pont, frères, Hugues et Aspilie de Pont sont présents à la cession que Pierre I, comte de Gruyères, fit à Hauterive de ses droits sur les dixmes d'Onnens. 1209. Pierre de Pont, religieux d'Hauterive est nom­ mé à l'évêché de Belley, et ses frères les chevaliers Rodolphe, Henri et Jacques de Pont font don à Haute- rive de leur domaine de Tribolion à Chavannes. 1226. On vit réunis à Pont entre autres Guillaume d'Ecublens, évêque de Lausanne, l'abbé d'Hauterive et Guillaume surnommé Franci de Pont, fils d'Henri. Il fait présent à Hauterive d'une certaine portion de ter­ rain. Ce Guillaume est le premier connu d'une famille qui eut part à la seigneurie de Pont jusque vers la fin du XIV« siècle, sous le nom de Francis, Franceis, Fran­ çois et Fraiicigena.^ 1234. Renéruis de Pont est témoin des arrangements d'Albert de Duens avec Hauterive. 1277. Edmond de Pont possédait des propriétés au territoire de Bulle. 1286. Pierre de Pont se fait religieux. 1296. Alexie de Pont, épouse de Girard I de Cor- bières, donne le jour à une fille Jeannette, au sujet de laquelle Girard de Corbières obtint du prieur Guillaume de la Valsainte le tiers des biens qu'il avait donnés à cette chartreuse. 1308. Dame Catherine de Billens, épouse de François de Pont, fonde un anniversaire pour tous les samedis de l'année à la chartreuse de la Part-Dieu, moyennant 45 sols de cens annuel et hypothèque son pré de la Raiste à la Tour-de-Trême. </p><p>1 Mémorial de Fnbourg 1854. — 91 — </p><p>1310. Conrad, co-seigneuv de Pont, et son épouse Alexie, fille de Guillaume d'Apifer, donzel d'Arconciel, prennent en fief d'Hauterive la foresterie de la forêt de Sénèdes. Rodolphe feu Guillaume de Pont possède des vignes et des droitures féodales dans les environs de Lutry dont il fit prêter reconnaissance par quatre téne- mentiers. 1315. Hartmann et Ulrich feu Conrad de Pont, sei­ gneurs de Viviers, Rd Pierre de Pont, curé de Cormon- des, Jean et leur sœur qui vendirent Posât à Hauterive en 1310, cédèrent à la même abbaye ce qu'ils possé­ daient à Farvagny, venant du chef de Wilhelm d'Aar- berg. 1316. Catherine, fille de Pierre de Pont, est religieuse à Estavayer, et Marguerite à la Maigrauge. 1380. La baronie de Pont était divisée entre Rodol­ phe de Pont, possédant Farvagny ; A'mon ou Aimonet de Pont ; Rodolphe de Langin, possédant la portion d'Aimon d'Oron, seigneur de Bossonnens; Girard et Jean de Corbières. 1396. François, fils d'Aymonet de Pont, ayant épousé Catherine de Billens et n'ayant pas d'enfant, institua comme héritiers ses deux sœurs Philippine et Isabelle, et légua une forte somme à Hauterive pour y être ense­ velie dans la chapelle de St-Jean-Baptiste, chapelle de la famille de Pont. Philippine ou Philippa épouse Rolet Mayor de Lutry. Pierre Mayor, leur fils,co-seigneu r de Pont, étaient bour­ geois de Fribourg. Isabelle, l'autre sœur, fut l'épouse d'Amédée de Cha- lant, bailli au Chablais, qui vivait en 1420. 1425. François de Pont, docteur en droit, demeure à Lausanne, puis à Vevey. Avec l'année 1432 l'ancienne famille de Pont avait disparu de ses possessions dans le pays d'Ogoz. Une branche de cette famille se propagea obscure dans le pays de Vaud. On assure qu'elle n'est pas éteinte. Bernard de Menthon vendit, le 19 novembre 1482, la — 92 — partie la plus considérable de la seigneurie de Pont à l'Etat de Fribourg pour 16,000 florins de Savoie, Les autres co-seigneurs, comme les nobles de Chalant, transmirent au même Etat diverses parties du domaine seigneurial, tant par des échanges qu'à prix d'argent. Fribourg fit le baillage de Pont-en-Ogoz, le premier formé en dehors de ses anciennes limites. Guillaume d'Affry fut le son bailli.^ L'Etat de Fribourg ne put jouir paisiblement de son nouveau domaine ; le duc de Savoie entendait l'astrein­ dre à lui prêter hommage, comme substitué aux droits de Menthon, son vassal, mais la diplomatie s'y mêla et brouilla tellement le litige qu'aujourd'hui encore il n'a pas reçu sa solution. Vrai est-il que les descendants du duc de Savoie ne songent plus à inquiéter les Fribour- geois sur leur légitime propriété de Pont-en-Ogoz. En terminant, le lecteur voudra bien encore nous accompagner sur une tenue du droit impérial qui a eu lieu en 1478. le dimanche avant St-Michel, archange, sur la place de l'église de Farvagny, en présence des co-seigneurs de Pont et de Farvagny : Jacques de Bil- lens, les dames de Billens-Orsonnens, ses parentes, Humbert de Chalant. seigneur de Villarsel-le-Gibloux. Il s'agissait de punir les deux frères Savarioux qui avaient assomé Antoine Bulliard. Dès que ce meurtre fut connu ou dénoncé, le châte­ lain fut chargé de visiter le cadavre et de rédiger l'en­ quête. Le seigneur du lieu du crime ordonna ensuite au dit châtelain de fixer une journée pour recevoir, en présence des jurés, la plainte des parents de la victime. Le jury siégeait sur la place, à l'air libre ; un huissier appelait les parties qui étaient introduites au milieu, entourées de gardes. On répétait à trois repi'ises et sur des jours différents cette séance, et c'est seulement à la dernière que le jugement était rendu. La première journée décidait s'il fallait se saisir du prévenu; à la seconde, la procédure s'introduisait, et à la troisième intervenait la condamnation. </p><p>1 Mémorial de Fribourg 18n4. — 93 — Lors de lapremière journée, Jean Savarioux, l'un des meurtriers, comparut ; pour sa défense il déclara qu'il avait vendu deux bœufs à Bulliard qui ne le payait pas et que, dans la colère, il lui asséna un coup de bâton sans avoir l'intention cependant de l'assommer. A la seconde journée, les témoins chargèrent telle­ ment Jean Savarioux que la peur le saisit et il prit la fuite. Enfin, à la troisième, les frères Savarioux furent condamnés par contumace à perdre la vie et à mille livres de dédommagement en faveur de la mère Bul­ liard. Les frais à la charge des condamnés et leurs biens furent confisqués. F. R. </p><p>Distractions littéraires. Certains de nos confrères publient des a perles » trouvées dans les ouvrages les plus connus. L'un d'eux, dernièrement, s'égayait aux dépens de Fénelon, quiaéorit dans son Télémaque la phrase suivante : « La gloire n'est due qu'à un cœur qui sait souiîrir la peine et fouler aux pieds les plaisirs. » Ce cœur qui foule aux pieds les plaisirs ne manque pas de charmes. Mais il est permis de faire remarquer que, si Fénelon a imaginé un cœur «à pieds», Molière en a trouvé un «à mains » : « Pourvu que votre cœur veuille donner les mains. « Au serment que j'ai fait de fuir tous les humains. » (Le Misanthrope, acte V. scène VII). * Par une matinée de printemps, un voyageur suivait d'un pas rapide la route qui conduit de Comartin à Cluny. Ses cheveux étaient bouclés, sa malle aussi. Il portait un veston court et un pantalon de môme couleur. * * * Un journal, racontant la vie de Robespierre, terminait ainsi son article: Cet homme extraordinaire ne laissa point d'enfants, excepté son frère, qui mourut en même temps que lui. « Phrase cueillie dans un romand feuilleton : Moralement les bras lui tombèrent le long du corps, physiquement elle les croisa sur sa poitrine. 94 — </p><p>DÉCOUVERTE D'UN ANCIEN CIMETIÈRE à Vuisternens-en-Ogoz. </p><p> u pied du mont Gibloux et à l'ombre de son immense l'ideau de sapins, le coquet village de Vuisternens-en-Ogoz étage ses fermes de bois. Depuis ce lieu, l'horizon ' s'agrandit, il embrasse une quantité de villages perdus dans la verdure des prai­ ries. Jusqu'à ce jour, Vuisternens-en-Ogoz ne possédait, pour toute voie de commu­ nication avec le reste du monde, qu'une mauvaise charrière parsemée de cailloux. L'année passée, cependant, une es­ couade d'ouvriers était occupée à la construction d'une route plus commode, se faufilant par monts et par vaux. Lors­ qu'il se fut agi d'attaquer une morraine d'assez grande proportion, dans le champ de l'Areinaz, à 1.50 m. à l'orient de l'église, quelle ne fut pas la surprise des ouvriers d'exhumer, à une faible profondeur : 30, 40 et 50 centim., une grande quantité d'ossements humains, jetés pêle-mêle. Cependant une vingtaine de squelettes reposaient dans une espèce de tombeau en pierres brutes ; quelques dalles, ramassées dans les environs, servaient de cercueil et même de coussin à la tête du défunt. Les cercueils n'étaient pas toujours façonnés d'une architecture primitive, il en existait plusieurs en pierre de tuf oii on découvrait des entailles aux extrémités pour recevoir la tête et les pieds ; la tête est quelquefois relevée lorsque la bière n'était pas assez longue, car on enterrait là une race d'homme d'une taille élevée. Dans UQ tombeau un squelette mesurait 1 m. 90 centim. Sans doute, il faut tenir compte ici de la dila- — 95 — tation du tissu cellulaire osseux par la longue humidité, mais cette dilatation doit se produire plutôt dans le sens transversal que dans celui longitudinal ; dans tous les cas, elle aurait eu pour effet de disloquer le sque­ lette plutôt que de faire redresser le crâne le long de la paroi. L'une des sépultures les plus remarquables et des mieux conservées est en grès ; chaque côté est formé de deux dalles assez régulières. On y a placé des pierres plates sur tout le pourtour afin de le fermer herméti­ quement. La couverture, pareillement en grès, est for­ mée de deux dalles presque triangulaires d'une longueur de 2 m. 40 centim. et 90 centim. de largeur au milieu, de sorte que les parties saillantes dépassent les bordures de la bière. Celle-ci et le squelette qui y reposait mesu­ raient 1 m. 85 centim. de longueur. Le fond du coffre est formé d'un pavé de plusieurs pierres plates. Le squelette est couché sur le côté droit, la tête for­ tement penchée en avant. Sous le crâne, en guise de coussin, il y avait une pierre plate de 30 centim. de largeur sur 3 d'épaisseur. En général les morts sont tournés à l'orient, d'autres vers le nord et les pieds vers le sud. Les autres tombes n'offrent aucune particularité bien saillante, si ce n'est qu'on en trouve accouplées, pour ainsi dire ; les tombelles d'enfants sont, en général, vides de tout vestige, si ce n'est un filet de cendres se confondant avec la terre. Les souvenirs qu'on a pu recueillir de l'un ou l'autre vieillard de Vuisternens-en-Ogoz ne peuvent nous ap­ prendre grand'chose. Au commencement de ce siècle, racontait l'un d'entre eux, le monticule de l'Areinaz était couvert d'un fourré de broussailles et de cailloux. Sur le versant oriental, il existait une grosse pierre, à moitié enfouie, que l'on a fait sauter. Autour de cette pierre étaient rangées 40 à 50 tombes eu tuf ou en molasse, découvertes vers l'année 1840. Ou a découvert également des tombes isolées à diverses — 96 — autres époques et les dalles ont été utilisées à élever des escaliers et des murs. Maintenant à quelle période devons-nous faire re­ monter l'antiquité du cimetière de Vuisternens-en-Ogoz? Nous avons constaté qu'aucun objet ne reposait au­ près du défunt^ : ici nulle trace de luxe funéraire comme les anciens prodiguaient à leurs morts. Nous sommes en présence des derniers vestiges d'un des cimetières, encore très nombreux, qui entourentl'ora- toire, l'église de nos villages, avec leurs croix de bois, leurs tertres gazonnés, leur petits murs croulants, nous donnant une idée assez juste de ce que furent les cime­ tières des pauvres au moyen âge. A cette époque les scieries étaient rares, on ne pou­ vait facilement se procurer quatre planches pour former un cercueil et jusqu'au XVP siècle, c'est-à-dire durant tout le moyen âge, l'usage d'enterrer les morts au mi­ lieu de quelques dalles avec une couverture prévalut. Encore se bornait on, le plus souvent, à confier à la terre un cadavre sans autre préparation. La population de Vuisternens-en-Ogoz était certainement autrefois moins nombreuse qu'aujourd'hui, il a fallu plusieurs siècles pour arriver à un nombre aussi considérable de décès, d'autant plus qu'on a trouvé des squelettes en deux endroits. Ajoutons qu'on a pendant des siècles vénéré les lieux de sépultures dont les traditions comme les écrits attestent la sainteté, et le désir d'y reposer après la mort, s'est maintenu d'âge en âge jusqu'à des époques assez récentes ; ainsi s'explique cette énorme accumulation de cercueils constatée sur un grand nom­ bre de points. x\utrefois, Vuisternens, filiale de Farvagny, avait un oratoire de St-Jean-Baptiste, comme le cite le Becessus des visites de Mgr de Saluées, en 1453. Or, la tradition veut que cette chapelle ait occupé l'emplacement de </p><p>1 On a découvert, il est vrai, à l'angle occidental du cimetière plusieurs vases brisés en terre rouge, perdus parmis des cailloux, l'un avait la forme d'un vase à fleurs avec des flgures en relief représentant une scène de chasse, mais ces objets n'étaient point placés parmi les ossements. — 97 — notre ancien cimetière. De fait, la chapelle avait un cimetière, car le Becessus dit : Cimeterium claudatur, in eoque apponantur quatuor cruces. Nous ne pouvons clore notre article sans mentionner le compte rendu, sur cette découverte, lu à la Société cantonale d'histoire et rédigé par l'un de ses membres, M. l'abbé Elie Bise, R'^ curé à Vuisternens-en-Ogoz, compte rendu qui a été très apprécié et qui enveloppe dans tous les détails l'ancienne nécropole de Vuisternens- en-Ogoz. F. R. </p><p>Devant le juge, M. ayant eu le tort grave d'injurier une dame en la traitant de chameau, fut traduit par elle devant le juge de paix et condamné à 1 franc d'amende. Le condamné accepta, sans le moindre murmure, la sentence du juge ; et d'un ton très naturel : — Monsieur le juge de paix, dit-il, s'il est défendu d'appeler une dame chameau, est-il également défendu d'appeler un chameau madame ? — Non, répondit le juge en riant. Alors notre homme, avec une politesse exquise, se tourne du côté de celle qui \dent de le faire condamner, et lui tirant une profonde révérence : — Madame, lui dit-il, j'ai l'honneur de vous saluer. * * * Le président : Vous n'avez jamais été condamné ? Le prévenu : Jamais, M. le président — Parfait, asseyez-vous, vous allez l'être. — Mais on m'accuse à faux, un voleur et moi cela fait deux. — Parfaitement, cela fait deux voleurs. * Le juge. — Voilà la huitième fois que le tribunal vous con­ damne pour le même fait. Le condamne. — Alors je ne sais pas trop lequel est le réci­ diviste de nous deux. * * * L'accusé. — Oui, monsieur le président, je n'ai commis le vol qui m'est reproché que sur l'instigation de mon médecin. Le président. — Vous voulez dire que, s'étant livré sur vous à des expériences d'hypnotisme, il vous aurait suggéré le crime? — Oui, il m'a conseillé de prendre quelque chose avant de me coucher. — 98 — </p><p>AUX ILES CANARIES </p><p> es Fribourgeois qui ont poussé leurs péré­ grinations à travers le monde et dans les parages lointains ne sont pas excessive­ ment nombreux. Il n'en manque pas ce­ pendant et les Etrennes ont eu l'occasion de rapporter par-ci par-là d'intéressantes impressions de voyage. Comme on l'a vu dans les pages précédentes, nous comptons quelques missionnaires dans les contrées de l'Extrême Orient. Les Etrennes de 1893 et 1894 contenaient des récits attachants et des observations fort judicieuses de M. B. qu'un de nos amis a eu l'obligeance de mettre à notre disposition. Un autre Fribourgeois bien connu dans notre ville, M. Aug. Esemy, fait actuel­ lement un séjour aux îles Canaries. Les lettres qu'il adresse de là à l'un de ses amis sont inté­ ressantes aussi et les quelques extraits qu'on va lire seront, nous n'en doutons pas, bien accueillis de uos lecteurs. Commençons par une description sommaire des îles Canaries que nous tirons d'une lettre du 15 oct. 1891. « J'ai quitté Cadix, dit notre compatriote, le 13 sep­ tembre sur un mauvais bateau « l'América » qui cédait à tous les caprices de la surface un peu moutonnée, il est vrai de l'Océan. Conséquence : « El marearse de los pasajeros. » Le cœur encore tout ébranlé je voyais, le 7 au matin, le soleil éclairer les montagnes grises et abruptes de l'île de Ténériffe. Ma première impression ne fut pas heureuse et me fit penser à l'île de Sainte Hélène. Pour le moment je ne puis qu'ébaucher quelques traits de l'archipel qui mériterait cependant une cer­ taine description. — 99 — Les îles Canaries, appelées Fortunées par les Anciens •et où Homère a placé les Champs-Elysées sont au nom­ bre de 7 principales avec une population de 240,000 habitants. On prétend qu'elles forment la continuation de l'Atlas africains D'autres veulent qu'elles soient sor­ ties des eaux. En tous cas l'inspection des couches prouve suffisamment qu'elles ont été horriblement bou­ leversées dans les temps préhistoriques par les commo» tions terrestres et, également depuis, par les tremble­ ments de terre et des éruptions volcaniques. Pour le plus grand bien de la civilisation !... les abo­ rigènes les « Guanches » ont été exterminés par les •conquérants qui se sont présentés dès 1395. Et cepen­ dant ceux-ci ne purent se défendre d'admirer les qualités et le degré de civilisation de leurs victimes. En 1811, l'archipel était réuni à la couronne d'Espagne. Les deux îles les plus importantes sont la grande Canarie, capitale Las Palmas et Téuérife avec une po­ pulation de 100,000 habitants environ. Cette dernière est située à 10 lieues de la grande Canarie, à 230 de Cadix et à 10 de la côte d'Afrique. Superficie 54 lieues carrées. Il n'y existe pas de cours d'eau à écoulemient continu. Les eaux de pluie, venant des montagnes, sOnt recueillies soigneusement dans de grands réservoirs à différentes altitudes. Le grand pic de Teyde, au éentre de l'île (3700 mètres), retient cependant une certaine quantité de neige. Les habitants font ainsi preuve de prévoyance et d'intelligence en même temps qu'ils vouent leurs soins au défrichement des terres ; car, sauf certaines parties en plaine, tout le pays n'est qu'une agglomération de pierres. Les mêmes genres de travaux, on le sait, ont été pratiqués dans les îles également rocheuses des en­ virons de Naples. Nous n'avons pas d'exemple d'une pareille culture en Suisse qui, du reste, n'a pas besoin de réduire ses rochers en poudre pour avoir de la terre végétale. Il est viai qu'ici les rigueurs de l'hiver sont inconnues, que le feu intérieur de la terre en se mani­ festant à l'extérieur a donné au sol des qualités produc- — 100 — tives exceptionnelles augmentées par l'action continue- du soleil. C'est ainsi que nous avons dans l'île la plupart des plantes des trois zones, froide, tempérée et torride. Parmi les arbres je citerai les palmiers qui sont de belle dimension et produisent de bonnes dattes, 1& bananier très productif, le figuier et l*arbre à gomme, le nopal, le poivrier, l'arbre du pain, le cocotier (dont le fruit ne peut mûrir), le citronier, l'oranger, le châ- taigner, etc. Les lauriers sont grands comme de gros pruniers ; le cactus donne la figue Mgo pico dont on fait une grande consommation, en même temps qu'il porte la cochenille qui, avant la découverte de l'aniline, a en­ richi tant de gens. Cei'taines forêts renferment une grande variété d'arbres dont vous avez quelques spéci­ mens dans vos serres. Les cultures les plus productives sont le blé, la pomme de terre, la vigne, la tomate. La seconde récolte de tomates et de pommes de terre se fera vraisemblablement en décembre. Les possesseurs ou jouissants de tous ces biens ter­ restres paraissent heureux ; ils sont laborieux, gais, af­ fables et vigoureux ; les femmes forment un beau type. Dans les villes le sexe fort ne présente rien de parti­ culier ; les femmes sont assez belles, élégantes, mais n'ont pas la grâce de l'Andalouse. Santa-Cruz, 20,000 habitants, capitale de l'île, a une capitainerie générale, 800 hommes de troupe et des forts pour se défendre. Rues droites, assez propres, coupées à angle droit. Monuments insignifiants, quatre ou cinq places dignes d'être citées. Son port est important, moins cependant que celui de Las Palmas. Quand il est animé par les gros vapeurs venant de Londres, de Buénos- Ayres, Rio-de-Janeiro, la nouvelle Zélande ou à desti­ nation de ces villes ou des ports de l'Inde et de l'Aus- trahe, Sancta-Cruz prend un acpect de centre cosmo- poUte au plus grand avantage de ses petits commerçants.» Nous faisons suivre cette description et ces détails d'un récit d'ascension au pic de Ténériffe que nous trouvons dans une lettre du 8 décembee 1892 ! « Les pluies, les orages ont inauguré notre hiver qui — 101 — </p><p> ne sera pas long et se réduira à quelques jours de pluie €t à un froid relatif de + 12 à 15 degrés. Pour rompre la monotonie de ma vie, j'ai entrepris quelques excursions. Il y a longtemps que le pic Teyde avait l'air de me narguer. Bref, sa pointe superbe, ses grands airs paraissaient me défier, et pour en avoir le cœur net, je voulus faire l'ascension du colosse. C'est une course longue, fatigante et coûteuse. Je diminuai les frais en allant à pied, précédé par un guide et le mulet chargé de mon équipage. Comme on ne rencontre rien en route, il faut emporter avec soi le nécessaire pour s'alimenter et s'héberger : les vivres, les couver­ tures et manteaux, le bois et jusqu'à l'eau, ainsi que la nourriture pour l'animal. Les jours où le pic est clair sont rares en été et l'époque la plus favorable est fin octobre ou en novembre. Mais m'étant décidé à aller faire un séjour à Las Palmas et ne sachant si je revien- •drais ici — projet que je n'ai pas réalisé — je fixai mon excursion pour le 10 octobre. Parti à 7 heures du matin, je ne cessai de monter jusqu'à 5 heures du soir. Laissant successivement derrière moi les collines culti­ vées, les monts boisés, les coulées de lave et les Can- nadas. Ces dernières forment une sorte de vallée ou désert de sable semé de pierres énormes, isolées ou en pyramides et entouré d'une rangée de montagnes. Le pic Teyde surgit imposant et solitaire ail centre de cet immense cirque enserré dans sa paroi de montagnes. On traverse cette plaine circulaire pour aborder le contrefort du pic, sur lequel le géant appuie sa base à 8985 pieds. Après deux nouvelles heures d'ascension, j'atteignais le sommet du cône principal sur lequel se trouve la •cabane qui sert de refuge aux touristes. C'était 5 heures du soir, au moment où le soleil, s'inclinant à l'occident, produit le phénomène de la projection du Pic. La silhouette du géant s'étend d'abord sur les Cannadas, puis, s'allongeant successivement à mesure que le soleil descend, l'ombre se projette sur l'île, sur la mer, sur les nuages qui surnagent sur celle-ci et enfin l'extrême horizon où, continuant à s'élever au-dessus des eaux, il — 102 — y forme un nouveau mont, image fidèle du Pic, mai& plus éphémère que lui, car il disparaît avec le dernier rayon du soleil. Ce spectacle, peut-être unique, mérite- à lui seul l'ascension. L'ayant vu comme j'ai essayé de le décrire, je me suis félicité d'avoir surmonté bien des obstacles pour arriver jusqu'ici et me suis résigné au contre-temps qui me menaçait pour le lendemain. EB effet, après une nuit sans sommeil, grâce aux caprices de mon estomac, je me suis mis en route à 4 heures pour escalader le cône suprême, « Pain de sucre. » Le sentier passe à travers un labynthe de coulées de lave noire dont les formes capricieuses me paraissaient autant de spectres géants au milieu desquels je circulais com­ me un pygmée. Pour atteindre le sommet, j'eus à monter à pied sur un terrain glissant formé de sable de pierre ponce à une pente de 35 à 38°. A 5 heures, j'atteignais l'orifice du cratère de 80 pieds de profondeur et de 300 de diamètre. Il a la forme d'une cuvette remplie de matières volcaniques d'une couleur variant du blanc au jaune et rouge avec efflorescences sulfureuses et échap­ pement de vapeurs d'une grande chaleur. Enveloppé dans nos manteaux, j'attendais anxieuse­ ment le lever du soleil à 3700 mètres d'altitude, perdu, pour ainsi dire, dans les nues et dominant du regard un monde nouveau pour moi, effrayant et sublime. Une lueur rougeâtre à l'orient fut tout ce que je vis de l'astre du jour ; un vent sud-ouest très violent me balayait la figure et faisait danser les nuages autour de moi. Je ne pus donc jouir qu'imparfaitement du spec­ tacle. La désolation et la ruine m'environnaient, tandis qu'à mes pieds s'élevaient de sombres traînées de lave des volcans béants et des sommités déprimées. Les Cannadas, bassin à peu près circulaire, paraissent un fleuve courant autour d'un immense rocher. Le Pic occupe le centre de cet amphithéâtre imposant de mon­ tagnes. Au-delà de ce monde fantastique l'œil repose- agréablemeht sur les rives pittoresques de l'île et enfin sur la vaste plaine de la mer sur laquelle surnagent les six satellite^ de Ténériffe. » A. R. — 103 — Un curieux procès. Un des plus fins avocats de Paris se rendait, l'an dernier, dans les bureaux d'une compagnie d'assurance. — J'ai, dit-il au directeur, trois mille cigares valant un franc chacun ; voulez-vous me les assurer contre l'incendie pour une valeur de 3,000 francs? Le directeur accepte la proposition et délivre une police en bonne forme. Au mois de février dernier, l'assuré se présentait au siège de la compagnie, réclamant 3,000 francs. — Les cigares sont brtilés, dit-il, il faut me les payer. — Nous n'avons pas eu connaissance de cet incendie, dit la direction, donnez-nous des détails et des preuves. — Parf iitement, reprend l'avocat ; j'ai fumé moi-même les 3,000 cigares ; en voici le certificat signé par trois témoins ho­ norables ; les signatures sont légalisées. La compagnie refusant de payer, l'avocat lui fait un procès. Le tribunal, constatant que la marchandise a été assurée et dé­ truite par le feu, condamne la compagnie à s'acquitter envers le demandeur. Quelque temps après, la compagnie attaqua à son tour l'avocat pour avoir, volontairement, mis le feu à une marchandise assurée. Ce délit étant sévèrement puni par la loi, l'avocat a été condamné à payer tons les frais qui se sont élevés à 6,000 francs. </p><p>Lui! Est-il brun ? Je l'ignore. Ou châtain ? Que m'importe ! Est-ce un œil noir ou bleu qu'il tient sur moi levé ? Je ne sais; mais mon cœur bat d'une étrange sorte Quand son pas vif résonne en frappant le pavé. S'il passe inattentif, sans heurter à ma porte. Je souffre... En mon sommeil, à lui j'avais rêvé ! S'il entre... à sa rencontre un élan me transporte; Jamais il ne me semble assez vite arrivé ! Il verse la lumière et l'ombre sur ma voie ; Il dispense à mes jours la tristesse ou la joie. Au drame de ma vie infatigable acteur. Ah ! lorsqu'il tient mon aine à sa voix suspendue ; Qu'il sent ma main trembler, vers la sienne tendue. Croyez-vous qu'il s'émeuve?... Eh non... c'est le facteur! (Revue du Dimanche.) — lOi — </p><p>NECROLOGIES M. F. E. HuG. — Le 16 novembre 1893, une dépêche venue de Berne annonçait la mort de M. Hug. Il était en traitement dans cette ville. On attendait son prochain retour, lorsqu'un refroidissement vint subitement ag­ graver son mal et finalement lui donner le coup de mort. Frédéric Hug, fils de ses œuvres, originaire de la com­ mune de Buchillon, s'était fait une place bien marquée dans notre politique fribourgeoise. II appartenait au parti radical militant qui fait en lui une de ses pertes les plus sensibles. Mais en dehois de l'étuve politique on retrouvait dans F. Hug l'homme parfaitement hon­ nête et dévoue, toujours prêt à rendre service et ne re­ fusant jamais son concours intelligent à toute oeuvre d'utilité publique. M. Hug était avant tout dévoué à sa chère paroisse protestante dont il était l'âme, il faisait partie du synode dont il était le président, il suivait de très près la marche de l'école réformée, il donnait à ses corréligionnaires l'exemple d'une exactitude rigoureuse dans la fréquen­ tation du culte. Quelques-uns de ses paroissiens l'avaient surnommé en plaisantant : VEvêque de Buchillon, il prenait gaiment la plaisanterie. — 105 — </p><p>Le Confédéré du 19 novembre 1893 nous fournit sur sa carrière politique des renseignements circonstanciés avec commentaires que nous reproduisons en partie à titre de document, car notre intention ne peut être dans cet exposé de faire un article à tendance : </p><p>Eï' ^ ^^^^^1^^ ':•• IK'-^^ HF' ^^^^ " </p><p>HEI JiS^^V ' </p><p>'•'•• •••••. •••/•'] K^' .. :L..- :...•...••.. ^J </p><p>« F.-E. Hug fut un citoyen dans toute l'acception du mot; il était profondément libéral et indépendant en même temps que profondément religieux. Jamais il ne refusait son concours pour une idée juste et nationale et quand il se donnait, il se donnait tout entier. — 106 — « C'était l'homme du devoir ; il ne reculait devant aucune peine, aucun obstacle. Il savait ce qu'il voulait et il y mettait une certaine coquetterie de courage et d'opiniâtreté. « On aura pu lui reprocher parfois quelque rudesse de langage, mais on savait que son cœur était bon et sa conviction loyale. Il ne portait rancune à personne, il était généreux. « F.-E. Hug était surtout un homme d'affaires con­ sciencieux. S'il empoignait une chose, il la scrutait, il l'étudiait à fond ; aucun détail, si minutieux fût-il, ne lui échappait. Il allait jusqu'au fond et, sa conviction faite, il la défendait envers tous et contre tout. « Hug est entré jeune dans la vie politique. A peine âgé de 30 ans, il arrivait en 1871 au Grand Conseil comme député du Lac et il y siégea sans interruption pendant vingt ans. Tous ses collègues, même ses adver­ saires, rendront hommage à l'assiduité et au zèle de ce député modèle; toujours à son poste, il connaissait nos lois et règlements comme pas un et rien n'était caché à la perspicacité de son œil ; le moindre écart était aussi­ tôt relevé, la moindre faute signalée et souvent verte- men( flétrie. « Il se retira en 1891, à la veille des élections, à la suite d'une interpellation. Il refusa, malgré les sollicita­ tions de ses collègues et de son district, une nouvelle candidature. « Hug était un militant dans le parti radical-national, auquel il se faisait une gloire d'appartenir. « Hug faisait partie de tous nos Comités, de toutes nos Sociétés libérales et son influence était grande. Pendant de longues années, il fut membre du Comité du Confédéré où ses avis étaient toujours écoutés, il fut membre aussi du Comité du Cercle de Commerce à di­ verses reprises, caissier, vice-président, président, et l'on sait avec quel soin il veillait aux intérêts du Cercle. -— Partout, à la Société en cas de décès, au Chant, à l'ancienne Société de consommation, dans les commis­ sions comme dans les comités de fête, d'organisation, — 107 — d'administration, il déployait sa connaissance approfon­ die des affaires et son infatigable activité. « Dans la vie publique il en était de même. Au Con­ seil général, il épluchait toutes les rubriques et il ne manquait aucune séance. A la Banque populaire suisse, cette administratien dira avec quel dévouement il cher­ chait la bonne marche des affaires, la régularité, la ponctualité dans toutes les opérations. « Mais là où la mort de Hug sera le plus douloureuse­ ment ressentie, c'est dans la Communauté réformée de Fribourg et dans la population protestante du canton, comme dans les milieux d'action évangélique de Suisse. Pour son Eglise, pour ses écoles, il mettait toute son âme, toute sa force ; il eut le dévouement d'un apôtre, pour nous servir d'un terme employé un jour par l'ho­ norable président du Grand Conseil. « Malgré sa rigidité dans l'action, malgré la fermeté de sa poigne, l'Evêque de Buchillon était populaire parmi ses coreligionnaires ; c'est qu'ils savaient que ja­ mais ils ne trouveraient administrateur plus conscien­ cieux et plus désintéressé, Président de synode plus attaché à son Evangile et à sa foi. Nous l'avons dit, il était profondément religieux, mais il n'avait rien du pharigaïsrae de certaines écoles, il était enthousiaste de son Eglise nationale. « Et que dirons-nous de l'homme privé ? Père de famille admirable, il n'était peut-être que trop jaloux du bonheur des siens. Aimant le bien et le juste, il n'a jamais marchandé son appui à ceux qui avaient recours à sa droiture, à ses lumières, à la sûreté de son juge­ ment. Et pour ses amis quelle inépuisable bonté de cœur et quelle fidélité, malgré les divergences de vues et les vives discussions 1 — C'était de plus un commer­ çant jouissant de la confiance générale et la méritant à tous égards. « ÎN'otre cher Hug meurt trop tôt, à l'heure où il réa­ lisait le rêve de ses jours, avoir son home, sa petite villa, qui commençait à sortir de terre au moment où sa dépouille va être rendue à la terre. Il a été brisé en pleine vigueur et notre deuil n'en est que plus profond. » — 108 — </p><p>MGE FR.-XAV. PILLÉE. — François-Xavier Piller naquit le 10 avril 1812, au hameau de Menzisberg, dans la paroisse de Dirlaret. Il vint au monde si frêle et si délicat que l'on se demandait s'il vivrait et le curé de la paroisse, M. Zosso, ne put s'empêcher de dire au parrain après le baptême : « Vous ne tarderez pas à rapporter ici ce petit enfant. » Il entendait.... pour l'enterrer. La suite devait donner un éclatant démenti à ces prédictions sinistres : cet enfant, condamné dès son entrée dans la vie, est parvenu à l'âgf. de 82 ans ! Pendant ses jeunes années, François-Xavier Piller passa régulièrement les cinq ou six mois de la belle saison à alper sur les hauteurs du Stoss et de la Ben- newyllera, où il menait à la lettre la vie du berger de montagne, gardant les troupeaux, travaillant au chalet et se nourrissant presque exclusivement de pain et de laitage. En novembre 1825, François-Xavier entra au collège des Jésuites à Fribourg, pour y faire ses classes litté­ raires. En 1832, il commença ses études théologiques. Il eut pour supérieur au Séminaire M. Joseph Clerc, et successivement pour directeurs MM. Moullet, Stœcklia et Marilley. Il fit de très bonnes études et brilla cons­ tamment parmi les premiers élèves de sa classe, comme le prouvent les catalogues du collège St-Michel. Le 28 mai 1836, il fut ordonné prêtre par Mgr Yenni, dans la chapelle des Ursulines, oii cet évêque avait coutume de conférer les saints ordres. Au lende­ main de son ordination, le jeune prêtre avait été nommé vicaire à Berne, qui faisait alors partie de notre diocèse ; il s'apprêtait à célébrer sa première messe, quand sur­ vint tout à coup une circonstance qui changea sa desti­ nation. Le baron Gaétan de Tschudi,^ de Glaris, chargé d'affaires du roi de Naples près la Porte-Ottomane, </p><p>1 M. de Tschudi avait épousé, en 1832, Carolina-Maria-Concetta de Liguoro dei Principi di Presicce, proche parente de saint Alphonse de Lisçuori. il a été accrédité à Berne auprès de la Cu ifédération suisse, par lettre du ministre dp roi de Naoles, prince de Cassaro, en date du 9 mai 1832, et rappelé le 11 décembre 1834. Lettres rlu Vorort du 23 septembre 1832 et du 28 décem­ bre 1834. Repertorium dei- Abschiede 1814-1848, vol. II, page 1073. — 109 — cherchait un prêtre de langue allemande qui pût faire l'éducation de ses deux fils, Pascal et Joseph, et être en même temps l'aumônier de sa famille à Constanti- nople. Ce diplomate s'était adressé à Mgr Yenni. L'é- vêque fit à M. Piller la proposition de partir pour la Turquie. M. Piller accepta. Le 12 juin, le jeune prêtre célébra solennellement sa première messe dans l'église paroissiale de Dirlaret et le lendemain, de bonne heure, il partait pour Constan- tinople. Le voyage se fit en diligence ou en bateau par Berne, Constance, Munich, Linz, Vienne, Buda-Pesth, Belgrade, Orsova, Galatz, la mer Noire ; et le 7 juillet M. Piller arrivait à Constautinople. II passa quatre années dans cette ville superbe, ou plutôt à Buyukdéré, charmant lieu de villégiature sur le Bosphore, séjour de prédilection, au moins pendant l'été, des ambassadeurs et des Européens. En 1840, le baron de Tschudi fut rappelé et revint à Naples. M. Piller espérait, après un court séjour en cette ville, rentrer dans sa patrie qu'il désirait ardem­ ment revoir, et où ses parents et son évêque qui man­ quait de prêtres, le réclamaient avec de vives instances. Diverses circonstances le retinrent dans la famille de M. de Tschudi, où il continua généreusement l'éducation de ses deux jeunes élèves. Enfin, le 20 décembre 1843, il put partir et reprendre le chemin de sa Suisse chérie. Il s'arrêta quelques jours à Rome, eut une audience de Grégoire XVI, assista, le 7 janvier 1844, à la tradi­ tionnelle séance littéraire du collège de la Propagande, dans laquelle des élèves de toutes les parties du monde s'exprimèrent, cette année-là, en 48 langues différentes. Le lendemain, il partait pour Civita-Vecchia, Marseille, arrivait le 24 janvier à Fribourg, se rendait le même jour au soir à Dirlaret, et courait, le lendemain, aussitôt après sa messe, auprès de sa vieille mère. Quelle joie pour lui de la retrouver en bonne santé après de lon­ gues années de séparation ! Le 16 février, M. Piller se rend à Bœsingen où il passe deux mois environ à s'exercer dans le ministère — 110 — pastoral, à l'excellente école de M. le curé Jendly ; puis, en avril, il va comme chapelain à St-Antoine, où il reste à peu près une année. Le 7 février 1845, il est nommé curé de la paroisse de Plasselb qu'il administre pendant un an et demi. En septembre 1846, il est envoyé comme curé à Bœsingen où il remplace M. Jendly, nommé supé­ rieur du séminaire. M. Piller fit un très grand bien et exerça une très réelle influence dans cette paroisse qui, après 47 ans, garde encore fidèlement le souvenir de ce curé zélé, dévoué, charitable. M. Piller occupa ce poste jus- qu'en 1857. Le 21 octobre de cette année, il est appelé par Mgr Marilley à occuper la chaire de théologie dogmatique au séminaire diocésain qui allait se rouvrir. Il commença ses fonctions dès la rentrée des classes (novembre 1857), et donna seul, pendant deux ans, toute la théologie dogmatique. En 1859, au commencement de l'année scolaire, Monseigneur l'évêque confie une partie de l'enseignement de cette branche à M. l'abbé Wicky, directeur et prédicateur du collège ; mais, en retour, il charge M. Piller, qui se trouvait ainsi moins occupé, de donner le cours de liturgie et de travailler à la rédaction d'un Manuale rituum ou Manuel des rites ou cérémonies, pour amener une complète uniformité dans les fonctions religieuses, d'après la liturgie romaine, rétablie dans le diocèse par lettre épiscopale envoyée de Divonne, le 7 avril 1854, En 1864, le Manuel des ritesétai t achevé et Mgr Marilley le rendait obligatoire dans son mandement de carême du 8 février 1868. Au mois d'août 1863, M. Piller fut nommé confesseur de la Visitation, mais il resta en même temps professeur de théologie. Pendant l'année du concile du Vatican (1869-1870), il fut chargé d'enseigner la théologie morale en rem- pla,cement de M. Cosandey, appelé à Rome en qualité de consulteur de la Commission de discipline ecclésias­ tique. L'année suivante, il reprit l'enseignement de la dogmatique. En automne 1889, il cessa d'enseigner cette branche 111 et fut chargé des leçons de liturgie qu'il donna jusqu'à la fin de l'année scolaire 1892-1893. En 1879, il fut nommé par Mgr Marilley membre de la cour épiscopale. En 1880, il fit partie de l'Administration ecclésias­ tique que Mgr Cosandey avait nommée pour diriger le diocèse pendant son séjour à Rome, où il était allé recevoir la consécration épiscopale. En 1883, il est honoré de la dignité de Camérier secret surnuméraire de Sa Sainteté Léon XIII.. En 1884, il est appelé aux fonctions d'assesseur de rOfficialité diocésaine que Mgr Mermillod venait d'é­ tablir. Le 28 mai 1886, le Séminaire et la Visitation célè­ brent le 50™'' anniversaire de son ordination sacerdotale. En 1887, il est un des membres fondateurs de la Ligue de la Croix contre l'alcoolisme. Dans les années 1881-1885, il eut une très grande part dans l'œuvre difficile de la nouvelle délimitation des paroisses de la Singine. Ce fut lui qui fit le plan des modifications à apporter aux anciennes frontières de ces paroisses ; il y ajouta un exposé très conscien­ cieux et très exact des motifs qui exigeaient ces chan­ gements. Ce travail fat long et hérissé de difficultés de tout genre. Mgr Piller est mort à la Visitation le lundi 20 novem­ bre 1893, à l'âge de 82 ans. Il s'est éteint en pleine connaissance, très doucement, succombant aux suites d'une maladie de langueur qui le minait depuis plusieurs mois. Il repose, selon son désir, non loin de son prédé­ cesseur, M. Jendly, près de cette communauté qu'il a édifiée de ses vertus pendant 30 années. Nous avons rapporté les principaux événements his­ toriques de la vie de Mgr Piller, nous allons esquisser les grandes lignes de la physionomie de cet excellent prêtre. Un des traits particuliers de son caractère, c'était la bonté. « Quand Dieu forma le cœur de l'homme, dit Bossuet, il y mit premièrement la bonté. » C'est la 112 maîtresse qualité de l'âme, et Mgr Piller la possédait à un degré élevé. Aussi son bonheur était-il grand, quand il pouvait faire du bien aux autres. Là sans doute se trouve la raison de ses nombreuses et considérables aumônes toujours faites avec une charité qui ne savait rien refuser et qui évitait l'étalage avec un grand soin. Ce qu'il y avait de remarquable aussi dans cette belle vie, c'était une inaltérable égalité d'âme, une piété profonde, une ardente charité qui ne pouvait entendre parler mal des autres et qui était toujours prête à excuser. C'était encore la fidélité absolue au devoir, la régularité dans des fonctions uniformes ; c'était surtout un ensemble de vertus humbles et cachées qui n'avaient que Dieu pour témoin, c'était une simplicité de mœurs qui évitait tout ce qui pouvait être remarqué. Il faisait le bien, beaucoup de bien, sans bruit, sans la moindre ostentation, sans aucun souci d'attirer l'attention sur sa personne. Il avait, du reste, trop d'esprit et de bon sens pour s'arrêter aux petits moyens de réclame que la vanité et l'orgueil suggèrent quelquefois. Une autre vertu de Mgr Piller que nous ne pouvons taire, c'est son amour du travail. Il a été toute sa vie un grand travailleur. Au collège, déjà, il se distinguait par son application et par une sorte d'acharnement à l'étude. Plus tard, curé de Bcesingen, il établit, au prix de patientes et laborieuses recherches dans les archives et les registres de sa cure et des cures voisines, la généalogie de toutes les familles de sa paroisse, en remontant à un et, pour plusieurs d'entre elles, jusqu'à deux siècles. Ces tableaux généalogiques, reliés en un volume d'au moins 200 pages in-folio, faits avec l'exac­ titude minutieuse que l'auteur mettait en toute chose, rendent de bons services, quand il faut rechercher des degrés de parenté ; ils seront précieux aussi aux histo­ riens de l'avenir et aux amateurs de biographie locale. M. Piller a fait un travail semblable, très soigné, très précis, comme d'habitude, pour les membres de sa famille. Au Séminaire, il ne se montra pas moins infatigable à préparer ses cours. A la Visitation, il remplit son ministère d'aumônier et de directeur avec un zèle et une application qui ne se démentirent jamais. Tous ces travaux ne l'empêchèrent point de se livrer activement à ses études favorites de liturgie. Nous avons </p><p> déjà parlé de son Manuel des rites. Il avait commencé la publication de la 3™^ édition de cet ouvrage excellent; déjà il avait corrigé plusieurs feuilles des épreiives, quand la mort vint interrompre son travail. Mais l'œuvre à été continuée et cette S"'^ édition a paru récem- 114 </p><p> ment. Le savant auteur a écrit encore d'autres ouvrages et opuscules qui rendent au clergé de signalés services.^ II a mis dans tous ses écrits une grande clarté, une science profonde et surtout une précision admirable. M. Piller, lui si difficile en ces matières, pensait que son Manuale rituum ne manquait pas d'exactitude. Le petit trait suivant le prouve bien. Un jour, un prêtre, M. J. M., demandait à Mgr Piller son avis sur un cas liturgique très embarrassant. Mgr Piller avait donné une réponse; mais elle n'avait pas satisfait son interlocuteur qui lui dit : « Eh bien, je connais un liturgiste qui n'est pas de votre avis, c'est l'auteur du Manuale rituum. — Dans ce cas, répond bonnement Mgv Piller, suivez le Manuale ; pour moi, j'oublie ce que j'y ai mis ; mais ce qu'il dit est sûr. » Mgr Piller cultiva avec soin ces heureuses qualités de cœur et d'esprit qui le distinguaient déjà parmi ses compagnons d'étude. Au collège, selon le rapport de ses contemporains, ce jeune étudiant avait des habitudes d'homme fait. Tel on le vit élève, tel il acheva sa car-</p><p>1 Nous donnons ici la liste complète des ouvragés publiés par M. Piller : 1. Manuale rituum Liturgiae romanae aâ usvim venerabilis cleri diœcesis Lausannensis et Genevensis, etc. ~- V^ édition 1864. 2. JÀturgia romana. Manuale rituum, ad usum venerabilis cleri prEesertiin ministerio parochiariim addicti nec non alumnorum ad sacrum ministeriuni aspirantium, etc. - 2«i« édition 1884. 3. Manuale Liturgiae romanae, ad usum venerabilis cleri ministerio paro- chiarum addicti, etc. • S""» édition, 1891. 4. Manuel des enfants de chœur, selon le rite romain. 1877. Le même ouvrage traduit en allemand, 1890. ^i. Manuel du sacristain, selon le rite romain, 1880. Le même ouvrage tra­ duit en allemand, librairie Raeber, Lucerne, 1889. Mgr Piller a écrit, en outre, divers petits ouvrages et opuscules qui ne portent pas son nom et qui ont été publiés par l'autorité diocésaine ; ce sont : 1. 'Le Manuale precum hlurgicarum, avec un catalogue des noms de Saints contenus dans le martyrologe romain, etc., 1865. 9. L'Ordo ofliciorum publicorum in ecclesiis dicecesis Lausannensis et Gène- vensis. Ce tableau est sans dote ; mais il a paru en 1868. 3. Le Catalogus aipfta6e(iCMSsacer<io£wmsecularium dicecesis Lausannensis cum eorum ofHciis, etc., 1881. 4. Le Catalogus alphaheticus saeerdotum ^e(^.M\^û\\m diœcesis Lausannensis et Genevensis cum eoruui ofHciis, etc., 1886. .5. Le Status ecclesiarum et sacellorum publicorum diœcesis Lausannensis et Genevensis, 1886. 6. Le Directorium seu Ordo recitandi divini oificii et sacri faciendi, etc., 1881-1894. 115 rière, de telle sorte que dans un siècle où les événements modifient tant de choses et où les hommes sont si chan­ geants, il est resté constamment le même. On pourrait écrire en toute vérité, au bas de son portrait, ces paroles du poète: « Qualis ah incoeptoprocesserit.... » La vie de Mgr Piller n'a pas été mêlée à de grands faits, ni aux événements politiques de son temps ; elle s'est écoulée dans le calme et le silence ; mais, à défaut d'actions éclatantes, elle nous offre le beau et assez rare spectacle d'un homme, — qui n'a vécu que pour son devoir, — qui a beaucoup travaillé, mais avec un com­ plet oubli de lui-même, mais avec un détachement absolu de toute ambition personnelle, — et qui n'a dû les succès qu'il a obtenus qu'à son mérite et à ses efforts persévérants. « De telles existences, a dit quelqu'un,^ sont belles à considérer et bonnes à raconter. Leur simplicité droite, claire et saine a un charme particulier dans un temps où beaucoup d'âmes se piquent d'être compliquées, troubles et maladives. » La vie de Mgr Piller fut une de ces existences faites de modestie, de droiture, de loyauté et de noble simpli­ cité. L'éloge du vénéré défunt se trouve tout entier dans ces paroles de nos Livres saints : « Il fut simple et •droit, craignant Dieu et s'éloignant du mal. » (Job. I, 1.) F. P. * M. AUGUSTE REMY. — Mardi, 22 janvier, un nom­ breux cortège de parents et d'amis accompagnait à sa •dernière demeure M. Aug. Remy décédé à Bulle à un âge avancé. Le défunt avait en effet tenu une large place dans la vie gruyérienne. Il était connu et aimé de toute la population de la Gruyère, et il était de tous points digne de cette saine popularité par la droiture •de son caractère et son affabilité. Elève du collège des Jésuites à Fribourg et de celui •de St-Urbain, le défunt a suivi les cours de droit, a fait </p><p>1 M. Thiireau-Dangin, dans son discours de réception à l'Académie française, 1893. 116 son stage au bureau de M. l'avocat Frœlicher et a été nommé notaire. Arrivé à Bulle en 1842, il fonctionna comme notaire et greffier près le Tribunal jusqu'en 1856. Pendant cette période, il revêtit quelque temps la charge d'agent de la Banque cantonale. Dès 1856, il fut élu député jusqu'à fin 1886, sauf une </p><p> r i » 1 1 </p><p>\ </p><p>••••: ••;. •='^ </p><p>1 interruption de 1881 à 1882 et nommé receveur d'Etat, poste qu'il conserva jusqu'au 1^-^ janvier 1878. Il occupa aussi les fonctions de syndic de la ville de Bulle. Ensuite de sa retraite comme receveur et notaire, M. Remy fut désigné comme juge près le Tribunal de la Gruyère et membre des commissions d'escompte de la — 117 — </p><p>Banque de l'Etat et de la Banque cantonale. Il con­ serva ces dernières fonctions jusqu'à sa mort. C'était, on peut le dire, et dans toute l'acceptation du mot, un homme droit, de bon conseil, d'une grande expérience, désintéressé, modeste, un excellent chrétien et un modèle de père de famille. Aussi était-il très sym­ pathique dans la Gruyère surtout. </p><p>M. CLAUDE WINKLER. — Une figure bien connue du monde technique suisse, celle de M. Claude Winkler, architecte-entrepreneur à Fribourg, décédé le 25 jan­ vier dernier, à l'âge de 65 ans, après une douloureuse maladie. Voici en quels termes sympathiques et vrais l'impor­ tant journal suisse, la Bauseitung, apprécie la carrière •civique et technique de Claude Winkler : M. W. était membre fondateur de la Société fribour- geoise des Ingénieurs et Architectes et un des plus anciens membres de la Société suisse. Dans la Société fribourgeoise, il fut un des membres les plus assidus et les plus actifs. Il se faisait un devoir impérieux d'assister aux séances et s'intéressait vive­ ment aux questions qui y étaient traitées et surtout à celles qui avaient trait à la chose publique. En sa qualité de membre de la Société suisse, il se distingua aussi par son assiduité à assister aux assem­ blées générales. Il nous disait encore dernièrement qu'il avait pris part à presque toutes les assemblées. Il aimait à assister à ces assises des Ingénieurs et Architectes suisses, à revoir ses collègues, à leur serrer la main et à nouer de nouvelles relations avec les jeunes membres. Aussi était-il très aimé et apprécié de ses collègues. Malgré la maladie qui le minait depuis quelques années et devait amener le dénouement fatal, M. Win­ kler prit encore part à la dernière assemblée de Lucerne et il en remplit entièrement le programme. C'est ainsi <ju'indisposé, il fit la course très pénible du Pilate, ne 118 voulant pas se séparer de ses collègues. M. Winkler mettait beaucoup d'entrain dans nos réunions. II était d'un commerce sûr et agréable. Doué d'un caractère ferme et indépendant, M. Win­ kler était franc et loyal et il ne craignait pas, soit dans- l'intimité, soit dans les réunions publiques, de dire sa façon de penser. Sous des apparences un peu brusques pour ceux qui ne le connaissaient pas, se cachait un cœur d'or. Nous pouvons dire que M. Winkler fut un excellent père de famille, un citoyen dévoué et désintéressé et un ami Mêle. Au point de vue technique, notre ami et collègue Winkler déploya incontestablement une grande activité et beaucoup d'ardeur. Il avait, ce qui manque beaucoup de nos jours aux maîtres d'état, le sentiment et la dignité du devoir professionnel. Nous ne pourrions mieux résumer tout ce qu'il a fait et produit dans ce domaine qu'en disant : qu'il fut comme entrepreneur, un maître. M. Winkler, étant donné son goût, ses aptitudes et son coup d'œil, serait devenu incontestablement un architecte distingué s'il eut pu acquérir les connais­ sances techniques que donnent aujourd'hui les éta­ blissements supérieurs d'instruction. Néanmoins avec un bagage scientifique restreint, il s'est acquis, grâce à son énergie, à son activité et à son travail persévérant,, une place honorable et marquée dans l'art de la cons­ truction. M. Winkler, comme tant d'autres Fribourgeois de cette époque, puisa ses connaissances techniques dans l'excellente école moyenne dirigée par M. Prat (un tech- nicum anticipé) et qui fournit des techniciens qui ont rendu de réels services à leur canton. Personne mieux que M. Winkler ne sut profiter de la méthode intuitive de l'enseignement de M. Prat. Il parlait toujours avec respect et vénération de son ancien maître. Après ces études, suffisantes à cette époque pour un entrepreneur, M. Winkler commença par 1'a b c du — 119 — métier. Il débuta comme tailleur de pierre. On pourrait dire de lui, qu'il avait le bâton de maréchal dans sa giberne. Il voyagea ensuite en Allemagne (il fit son tour de </p><p>France comme nous disons) et, à son retour, il s'établit comme entrepreneur. La ville de Fribourg lui doit la construction de plu­ sieurs monuments (les arcades) et de quelques belles maisons. Durant cette période de sa vie, il fit partie du — 120 — </p><p>Conseil communal et dirigea les travaux de l'Edilité. Il fut aussi à la tête du corps des pompiers. Après avoir apporté son tribut de dévouement à sa ville natale, M. Winkler chercha un champ d'activité plus vaste et se rendit à Winterthour où il érigea plu­ sieurs constructions, entre autres l'hôtel de ville. Eentré à Fribourg, il fut durant plusieurs années, entrepreneur des travaux de parachèvement et d'entre­ tien de la ligne Lausanne-Fribourg-Berne, tout en s'oc- cupant du bâtiment. Enfin, ces dernières années, il se voua exclusivement à des entreprises de bâtiments et à la restauration d'anciens. C'est dans ce dernier champ d'activité qu'il excellait. 11 a, en effet, entrepris et mené à bonne fin des travaux en sous-œuvre, très scabreux, qui exigeaient beaucoup de sang-froid, de prudence et surtout d'expé­ rience. En terminant, qu'il nous soit permis, dans cette pé­ riode fin de siècle, où le goût du travail, l'esprit public et le désintéressement tendent à faire place au lucre et aux plaisirs mondains, d'exprimer un vœu : c'est de voir les jeunes gens s'inspirer des vertus civiques de notre regretté collègue Winkler. </p><p>M. EDOUABD DE DIESBACH était le fils cadet du comte Komain de Diesbach de Belleroche, commandant au 7* régiment de la garde royale sous la Restauration et delà marquise Pauline de Cardevaeke-Gouy. Il naquit à St-6ermain en Laye le 15 septembre 1820 et vint s'établir avec toute sa famille au château de la Poya, près Fribourg, après la révolution de juillet 1830. Il fut élève du pensionnat des Jésuites de 1830 à 1835, et il acheva ses études en France et à Munich. En 1840, le comte Edouard de Diesbach entrait au service militaire de son canton sous les oidres du baron d'Alt, capitaine de la compagnie d'élite des chasseurs à cheval. Le 10 mai 1844, Diesbach, dont le tact et l'énergie étaient bien connus de ses chefs, fut appelé au com- — 121 — mandement d'une troupe de 50 cavaliers chargés par le Vorort de Lucerne d'escorter les commissaires fédé­ raux en Valais pour pacifier ce canton livré à toutes les horreurs de la guerre civile. Il s'agissait de traver­ ser le canton de Vaud et les contrées insurgées du </p><p>Bas-Valais. Nous avons sous les yeux les témoignages flatteurs délivrés à la petite troupe fribourgeoise et au lieutenant de Diesbacli par le Vorort, le commissaire fédéral Schmidt d'Uri et le Conseil d'Etat de Fribourg, pour leur conduite remarquable dans cette courte mais délicate expédition. Pendant la campagne du Sonder- — 122 — bund, le capitaine Philippe de Diesbach et son frère Edouard étaient aides de camp du colonel Albiez, com­ mandant de la 2'»« brigade fribourgeoise. Le 2 juin 1846, le comte Ed. de Diesbach avait épousé ¥"•= la comtesse Caroline de Walsch-Freemann, descen­ dante d'une de ces nombreuses familles émigrées en France avec les Stuart. Il continua les vieilles tradi­ tions de noble hospitalité de son illustre famille, et, chaque fois qu'une société helvétique se réunissait à Fribourg, il se faisait une joie d'ouvrir ses salons et de convier ses hôtes à jouir de la splendide vue des Alpes et des ombrages séculaires de sa villa de la Poya. En 1850, il offrit gratuitement à la ville de Fribourg son pré du Palatinat, qui fut pendant 30 ans à peu près l'unique place de gymnastique de notre cité. Lorsqu'il fut question de la construction de la ligne d'Oron, il prit 50 actions de cette entreprise, sans se faire illusion sur leur rende­ ment. En 1889, les anciens élèves du pensionnat, sous la présidence de Mgr Mermillod, se réunissaient pour la dernière fois à la Poya. Le toast, plein d'a-propos et de délicatesse de M. de Diesbach, était le chant du cygne. Cet homme, d'une charité inépuisable, mourut à Paris le 7 février 1894, à l'âge de 74 ans. </p><p>M. CHARLES-ÂL^ausTE VON DEE WEID. — Le 27 février de la présente année est mort, à l'âge de 66 ans, après une longue et pénible maladie, M. Ch.-Aug. von der Weid, fils du général Charles-Emmanuel von der Weid, dont il a paru l'an dernier une intéressante biographie, due à la plume de M. Max de Diesbach, secrétaire de la Société d'histoire. Né à Naples où son père exerçait un commandement supérieur, il ne se fixa à Fribourg qu'en 1845, à l'âge de dix-sept ans. Bientôt l'avènement du régime radical lui fermait toutes les carrières publiques auxquelles il semblait destiné. Imbu du libéralisme de 1830, très indépendant de caractère, le jeune von der Weid ne fut pas beaucoup mieux traité par les conservateurs, et ne — 123 -^ parvint même pas au Grand Conseil. Le culte des arts, le goût de l'histoire et de la littérature, la vie mon­ daine, remplirent une existence qui ne demandait qu'à se vouer aux affaires publiques. En 1862, enfin, le Conseil communal de Fribourg s'ouvrit à M. Charles-</p><p>Auguste von der WeiJ. Il y dirigea d'abord le dicastère de l'Edilité, et c'est lui qui fit ouvrir le boulevard voi­ sin de l'ancienne porte des Etangs, promenade aujour­ d'hui ombragée d'aibres de belle venue. Mais c'est en qualité de directeur des finances de la ville de Fribourg — 124 — et par l'habile conversion de 1878 qu'il s'est acquis un titre incontesté à la reconnaissance de ses combour- geois. Cette heureuse opération rétablit dans le budget communal un équilibre déjà gravement compromis. Depuis 1862, M. von der "Weid a, sans interruption, appartenu au Conseil communal de Fribourg jusqu'au renouvellement intégral de cette autorité en 1890, épo­ que à laquelle il déclina une réélection. De 1874 à 1878 il fut même le seul conservateur élu à ce corps. En 1886 sa candidature fut combattue par le parti conservateur gouvernemental. M. von der Weid, l'un des fondateurs An JBien public, était un des hommes les plus en vue du parti libéral-conservateur, et la grande fermeté qu'il mettait à défendre les intérêts et les droits de la ville de Fribourg, le désignait spécialement aux atta­ ques du parti adverse. Pendant quelques années, il a aussi rempli les mo­ destes fonctions d'assesseur de la justice de paix de Fribourg. Entré en 1876 dans le conseil d'administra!tion de la Suisse-Occidentale, M. von der Weid a fait partie jus­ qu'à sa mort du conseil du Jura-Simplon. Il y comptait des amis dévoués qui ont assuré à l'occasion sa ré­ élection. Tel est le cadre simple et de proportions presque mesquines dans lequel s'est déroulé la vie d'un homme excellemment doué, mais dénué de toute ambition, qui a accepté les rôles humbles, alors que ses aptitudes et sa culture le destinaient aux plus hautes charges de son canton. Il a fourni ainsi un rare exemple d'abnégation civique. D'avoir été tenu à l'écart du pouvoir, il n'avait gardé aucune aigreur, réservant ses regrets pour la chose publique. Il a profondément souffert de l'intran­ sigeance de l'esprit de parti, et jamais l'indifférence ni même la résignation n'est venue atténuer la tristesse que lui inspirait un ordre de choses si contraire à tous ses sentiments. Moins sensible, il lui aurait été facile de s'arranger une existence exempte de tout souci, car sa maison était un musée, sa situation indépendante — 125 — l'invitait au repo=, et le célibat lui permettait l'e'goïsme. Mais ce délicat aux goûts raffinés ne s'est point isolé et n'a jamais dédaigné ses contemporains. Il y avait en lui un étonnant assemblage d'ancien et de nouveau régime. Sa politesse était du siècle dernier, presque précieuse à nos yeux, tant elle contrastait avec nos façons brèves et sèches; en revanche, son commerce franc, prévenant, sans distinction de personne, était bien de notre époque. Incorrigible libéral, il s'obstinait en même temps à croire que les traditions de famille, la bonne éducation, l'emploi judicieux et généreux de la fortune devaient prétendre à une influence plus grande que celle qui leur est départie dans notre société démocratique. Mais c'est par les qualités du cœur et du caractère que M. Charles-Auguste von der Weid s'est attaché les nombreux amis qu'attriste sa mort. Son vif sentiment de la justice et de l'honneur, toujours en éveil, une bonté que rien ne décourageait, un art d'être toujours affable sans banalité : tout cela l'avait rendu cher à ceux qui l'approchaient, et qui, au contact d'une nature si élevée et généreuse, se sentaient meilleurs, parce qu'ils revenaient à une conception plus haute de la valeur humaine. </p><p>M. LE CHANOINE GcBTSCHMANN. — Le mercredi 21 mars 1894, M. le chanoine Gœtschmann succombait à une longue et cruelle maladie, à l'âge de 61 ans. M. Gœtschmann était, au moment de son décès, cha­ noine de la collégiale de St-Nicolas et recteur de la paroisse récemment fondée de St-Pierre, à Fribourg. Voici les principaux faits qui ont marqué la carrière sacerdotale si bien remplie du défunt et que nous empruntons à la Liberté : M. Gœtschmann, Aloyse-Charles-Pierre, naquit le 25 janvier 1833, dans la banlieue de Fribourg, d'une famille ressortissante de la paroisse d'Ueberstorf. Ses heureuses dispositions le firent remarquer de son oncle, — 126 — mort curé de Marly. Après avoir fait ses études clas­ siques, il fut envoyé à Rome pour suivre les cours du Collège germanique, et obtint le grade de doc­ teur en philosophie et en théologie. 11 fut ordonné à Eome en 1857, et débuta dans le ministère comme </p><p> aumônier des troupes pontificales, fonction que nul mieux que lui n'était eu état de remplir, grâce à sa connaissance des langues allemande, française et ita­ lienne. Rentré en Suisse en 1860, il fut envoyé comme vicaire à Berne, qui faisait alors encore partie du dio- 127 cèse de Lausanne et Genève. Il y passa quatre années, et fut ensuite rappelé à Fribourg par Mgr Marilley, qui le choisit comme secrétaire de l'évêché, et lui confia la chaire d'exégèse au Séminaire et la direction des Sœurs de la Charité de la Providence. En 1869, des temps difficiles s'approchant, Mgr Ma­ rilley l'appela à un poste de confiance et de pénibles labeurs en l'envoyant à la paroisse de la Chaux-de- Fonds. M. Gœtschmann sut, à force de tact et de persévérance, maintenir dans l'unité de la foi tout ce qui ne s'était pas laissé entraîner dès l'abord par le vieux-catholicisme. La paroisse catholique romaine était florissante lors­ que, en 1880, M. Gœtschmann dut rentrer à Fribourg pour occuper les postes de supérieur du Séminaire et de professeur, laissés vacants par l'élévation de Mgr Cosandey au siège de Lausanne. Mais peu à peu sa santé s'altérait, quoiqu'il ne fût pas encore avancé en âge. Vers 1889, il obtint d'être déchargé de ses fonctions au Séminaire, et il fut nommé chanoine de l'église collégiale de St-Nicolas. Incapable de se ménager lorsqu'il y avait une œuvre importante à accomplir, il accepta le rectorat de la paroisse des Places, récemment érigée, et se dévoua à constituer cette paroisse et à en grouper les éléments dispersés un peu partout. Il voua une particulière attention aux catéchismes, à la prédication et au chant. Au bout de quatre années ses forces étaient épuisées ; mais il avait la consolation d'avoir fait une paroisse dans des circonstances très difficiles. Une attaque d'apoplexie vint l'arrêter au mois de décembre, et donna à sa santé chancelante un ébranlement dont elle ne put se relever. Il a passé trois mois dans la prière, supportant ses souf­ frances avec une patience admirable, et il est mort dans des douleurs cruelles qu'il a offertes ainsi que sa vie avec une piété admirable. Par disposition de dernières volontés, il a interdit de placer des couronnes et des fleurs sur son lit de mort et sur son cercueil, donnant ainsi jusqu'au bout l'exemple de la soumission aux di­ rections de l'Eglise romaine. — 128 — Parmi les vertus sacerdotales qui le distinguaient à un degré éminent, nous devons mentionner son extrême charité. Avare pour lui-même, il était pour les autres d'une générosité qui ne connaissait pas de mesure. M. le chanoine Gœtschmaun avait été appelé les der­ niers temps à faire partie de la commission des études, et il apportait dans ces fonctions le zèle, l'exactitude et le dévouement qui l'ont toujours caractérisé. </p><p>M. JEAN-ALEXANDEE DAGUET, fils de Jacques-Nicolas ou Antoine-Nicolas Daguet, de Fribourg, et de Fran­ çoise née Broillet, de Ponthaux, naquit le 12 mars 1816 à Fribourg, dans la petite maison située en face de l'église de Notre-Dame et portant le n° 177, maison dite de Gléresse, que son père venait d'acquérir de M. Louis Griset de Forel, ancien lieutenant-colonel au service de France. La famille Daguet est originaire de Saint-Gervais, en Faucigny (Savoie), et vint s'établir chez nous dans la seconde moitié du 16™'' siècle. Le premier arrivé est un certain Tagu ou Tago, qui fat reçu habitant en 1573; le fils de celui-ci, Jean Daguet, était commerçant et se fit admettre au nombre des bourgeois patriciens le 27 mars 1591, tandis que le petit-fils, nommé Daniel, avait pour femme une dame née Chassot, qui possédait la coseigneurie de Curtilles ou de Villarimboud et dont la sœur était la première femme du fameux avoyer et colonel François-Pierre Kœnig dit Mohr. A partir de cette époque, la famille Daguet vit sa fortune s'ébrécher et ses membres furent réduits à exercer des métiers ou à occuper des fonctions subalternes. C'est ainsi que Jean- Guillaume Daguet, le grand père de M. le professeur, était huissier (Stadtweihel), ce qui ne l'empêcha pas de parvenir à l'âge de 104 ans; c'est encore ainsi que- Jacques-Nicolas, son père, était vitrier et remplit aussi les fonctions d'huissier. Le jeune Alexandre entra aux écoles primaires en 1823, juste au moment où il se réjouissait de devenir — 129 — élève du Père Girard et au plus fort des luttes qui partageaient la ville de Fribourg en deux camps : les partisans de l'enseignement simultané, d'un côté, et les partisans de l'enseignement mutuel, de l'autre. L'enfant n'avait pas achevé sa première classe primaire qu'il perdit son père et fut laissé entièrement aux soins d'une mère, chargée d'une famille de quatre enfants. Mais cette mère était pieuse; elle grava dans le cœur d'Alexandre de solides- sentiments religieux qui, dans le tumulte et le tourbillon de la vie, ont pu sommeiller, mais qui se réveillèrent cependant par moments et sur­ tout aux approches de la mort, avec d'autant plus de vivacité qu'ils avaient été longtemps assoupis. Après la 2™" et la S™** années de classes primaires, l'enfant obtint chaque fois un prix de progrès et à la 4""^ il rem­ porta le prix de religion. Du mois d'août 1827 au mois d'aoîit 1835, l'écolier fréquenta le Collège St-Michel qui était dirigé par les Pères Jésuites, et il suivit successivement les classes de principes, rudiments, grammaire, syntaxe, V et 2'^" réthoriques, enlin la philosophie dont il ne fit que la 1'* année. Sans avoir jamais obtenu le prix de progrès au collège, il fut toujours compté au nombre des élèves distingués pour le progrès général, la doctrine chré­ tienne, le latin, le grec, le français, l'histoire et la géographie. Les prix qu'il remporta furent ceux de composition française, d'histoire sacrée, ecclésiastique, ancienne, romaine et de géographie. Par contre, il ne brilla jamais dans les mathématiques. Selon la loi du 19 juin 1835, il fut établi à Fribourg une école secondaire et professionnelle sous le nom à'Hcole moyenne centrale. Les objets d'enseignement devaient comprendre la religion, les langues française et allemande, l'histoire nationale, la géographie, les éléments des mathématiques appliquées aux arts et aux métiers, etc. La chaire de langue française et d'histoire nationale ayant été déclarée vacante, M. Alexandre Daguet fut appelé à remplir provisoirement ce poste le 9 janvier et définitivement le 4 septembre 1837. Il n'avait alors que 21 ans. 9 — 130 — </p><p>Doué d'une ardeur juvénile, d'un amour sincère et profond pour la patrie fribourgeoise et suisse, il s'en­ toura de quelques jeunes gens et fonda avec eux la Société d'études de irihourg, dont il devint le premier président. C'est à cette société que nous devons la création du premier recueil agricole, industriel, com­ mercial, historique et littéraire, connu sous le nom à'Emulation. Mais là ne devait pas s'arrêter l'élan donné aux études. Il fallait encore une Société d'his­ toire du canton de Fribourg. Elle fut fondée le 1"' no­ vembre 1840 par le D'' Berchtold, le curé Meinrad Meyer et Alexandre Daguet, qui en fut le 1" secrétaire. Cette société donna le jour aux Archives de la Société d'histoire et continua la publication du Recueil diplo­ matique, commencé par M. le chancelier Romain Werro, avec le subside direct de l'Etat. A partir de ce moment, M. Daguet se fit connaître par ses premiers essais et travaux : les Troubadours ou Minneseenger ; les ducs de Zàhringen, tradition fribour­ geoise du XIP siècle ; la Mort de Guillaume Tell (bal­ lade); Jean Grimoux, artiste peintre fribourgeois (1674- 1740); lllustratimis frihourgeoises; De quelques essais dans le vieil idiome romand; une poésie dédiée à la Bose; Du mouvement littéraire dans la Suisse française; le Panthéon bohique, mémoire d'un sonneur de Saint- Nicolas ; Gottrau-Treyfayes ou les Francs-Maçons de 1763; Biographie de François Guilliman de Fribourg, auteur des Rébus Helvetiorum, historiographe de l'empereur Rodolphe II et de la maison d'Autriche, etc. Ces différentes publications qui virent le jour de 1840 à 1843 et son enseignement à l'Ecole moyenne attirèrent sur le jeune professeur l'attention du dehors. Le gouvernement bernois nomma M. Daguet directeur de l'école normale de Porrentruy. En acceptant sa démission, le 17 juillet 1843, le Conseil d'éducation du canton de Fribourg « se plut à reconnaître que « M. Daguet a desservi pendant sept ans l'Ecole « moyenne de la manière la plus distinguée, et qu'il a « donné des preuves multipliées d'un zèle â toute « épreuve et du plus noble dévouement. » 131 Si nous ne possédons que peu de détails sur son acti­ vité pédagogique à Porrentruy, nous savons cependant qu'il continua ses travaux historiques et ne perdit pas de vue son canton d'origine, ni sa ville natale. Il publia de 1845 à 1848 des Etudes sur l'histoire littéraire de la Suisse depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, un rapide Coup d'œil sur l'ancien droit fribour- geois, Moûtier-Grandval, centre intellectuel au moyen âge, etc. C'est pendant son séjour dans le Jura bernois, soit en juillet 1844, que M. Daguet épousa M"'= Marie-Mar- guerite-Léonore Favrot, de Porrentruy. Nous arrivons maintenant aux événements politiques qui rappelèrent l'éminent professeur à Fribourg. Nous ne voulons pas faire l'histoire du Sonderbund, de l'en­ trée des confédérés, du pillage de la ville, de la fuite des Jésuites et de l'effondrement du collège St-Michel. Qu'il nous suffise de savoir que, dès le mois de novem­ bre 1847, M. Julien Schaller, le chef incontesté du nouveau gouvernement, fit des efforts auprès de M. Daguet pour l'engager à vouer de nouveau ses talents à son pays natal. Celui-ci refusa par respect pour ses engagements envers le canton de Berne et par le désir de ne pas causer d'interruption fâcheuse dans l'école -qui lui était confiée. Mais en janvier 1848, M. Julien Schaller revint à la charge et nomma M. Daguet mem­ bre d'une commission spéciale composée, en outre, <lu Père Girard, du curé Meyer, du docteur Berchtold et du directeur Prat, et chargée de s'occuper immédia­ tement de la réorganisation de l'instruction publique dans toutes ses parties. Cette commission se réunit au •couvent des Cordeliers sous la présidence du P. Girard. Mais des divergences de vues ne tardèrent pas à se manifester au sein de ce corps, composé de parties si hétérogènes. Tandis que le Père Girard voulait la conservation du collège ou tout au moins le maintien de l'enseignement littéraire indépendant de l'enseigne­ ment industriel, le professeur Daguet imagina ou pré­ conisa l'établissement d'une école où seraient placées — 132 — parallèlement, sous une seule direction, les classes litté­ raires, industrielles ou réaies et pédagogiques. Il fit valoir cette idée dans une brochure : Quelques idée» pour la réorganisation de Vinstruction publique dans le canton de Iribourg. C'est à cette idée, qui avait pour elle le mérite de l'économie, que s'arrêta M. Julien Schaller, dans son projet de loi sur l'instruction publi­ que, qui donnait naissance à l'Ecole cantonale et qui supprimait le collège et l'école moyenne. Aussi M, Daguet fut-il nommé, le 2 décembre 1848, recteur de la nouvelle école avec charge, en outre, de l'enseigne­ ment de l'histoire et du cours de philosophie. C'est ainsi qu'il revint à Fribourg et qu'il dirigea pendant toute son existence cette école qu'il avait contribué à fonder. Qui redira cet enseignement chaud, brillant et patrio­ tique, qui suspendait tous ses auditeurs à ses lèvres ? Qui fera revivre ce bon père, cet excellent directeur attentif aux besoins de tous, si grave en classe, mais aussi si gai, si prime-sautier dans les récréations, dans les promenades et dans les fêtes de la jeunesse? Qui nous le représentera quand il venait, bourru, avec son burnous mal jeté sur ses épaules, et accompagné de M. Ducotterd, faire la leçon aux paresseux, aux négli­ gents et aux tapageurs? Objet à la fois de crainte, de respect et d'amour, il était l'idole de tous. Mais la direction dont il était chargé ne lui faisait pas perdre de vue ses travaux historiques et littéraires, où partout il chercha à réhabiliter le canton de Fri­ bourg aux yeux de nos confédérés et des étrangers, et à démontrer que notre pays n'a jamais été une Béotie. M. Daguet fut d'abord chargé, en 1849, de faire une nouvelle édition de VHistoire suisse de Zschokke. Cette édition, parue à Fribourg en deux volumes en 1852 et 1853, devint VHistoire de la nation suisse d'après les principaux écrivains nationaux et quelques sources ori­ ginales. Cet ouvrage fut successivement amélioré et eut 7 éditions dont la dernière, parue en 1879 et 1880 à Ge­ nève, Bâle, Lyon et Paris, a pour titre : Histoire de la — 133 — </p><p>€)onfédération suisse par A. Baguet. C'est l'œuvre capi­ tale. Les autres travaux de cette époque sont : Notices biographiques sur l'abbé Geinos de Bulle et P. Tercier de Vuadens, 18 50 ; Frïbourg, centre industriel au moyen-âge, \Qb2 ; Jean-Baptiste Girard, Cor délier, pédagogue {\Q P. Grégoire Girard), 1852—-1853; Souvenirs du P. Girard écrits par lui-même; La révolution de Bellegarde; Chro­ nique fribourgeoise des années 1635—1636 ; Souvenirs du Congrès de Vienne par M. Jean de Montenach, 2« député de la Suisse au congrès, 1854; Notice sur la vie et les tra­ vaux de la Société d'études de Fribourg depuis sa fonda­ tion en 1838, Fribourg 1854 ; Johannes Friess, premier peintre fribourgeois, 1466—1518; Henry Meunier ou le Biogène fribourgeios; Etudes biographiques pour servir à l'histoire littéraire de la Suisse et à celle du canton de Fribourg-en particulier an 15" et 16" siècle, Fribourg 1856; Revue des principaux écrivains de la Suisse ro­ mande, 1856 et 1857; André-Nicolas Castella, avocat, et le professeur Barras, 1856; Jean-Antoine Thorin, 1733—1802. Tout en s'occupant d'école, d'histoire et de littéra­ ture, M. Daguet s'adonnait aussi à la politique. Elu dé­ puté du cercle de la Sarine le 22 octobre 1849 à la place •de M. Jean Landerset, il ne tarda pas, en présence du mécontentement du pays, à modérer ses opinions et à se séparer des coryphées du parti radical. Dans ce but, il se fit rédacteur du Narrateur fribourgeois qu'il opposa au Confédéré et il présenta en Grand Conseil diverses motions ou propositions tendant à faire droit plus ou moins aux revendications populaires. Ces propositions soulevèrent bien des indignations dans le camp gouverne­ mental. Il paraît même que dans une lettre à M. Julien Schaller, M. Daguet osa parler d'une réorganisation de l'instruction publique. Par office du 8 octobre 1852, le •chef du gouvernement radical répondit à M. D. qu'il n'admettait pas l'éventualité d'une reconstitution de l'instruction publique que celui-ci posait en perspective. « Il n'est pas à mes yeux, ajoute le magistrat, de plus « grands ennemis des institutions que ceux qui se plaisent 134 </p><p>« sans cesse à les mettre en question par des doutes sur « leur stabilité. Si alors il leur arrive de subir eux- « même quelque secousse à laquelle ils ont puissamment « contribué par leurs doutes et leurs attaques, ils ont « tort de s'en plaindre et ne subissent que les suites de « leurs œuvres. » M. J. Schaller faisait sans doute allu­ sion à une certaine machination ourdie contre M.Daguet à la sortie d'une séance du Grand Conseil ou à une ré­ duction de son traitement décidée, paraît-il, ensuite de ces actes d'indépendance. La révolution de 1847 eut son contre-coup en décem­ bre 1856. Dès la restauration du gouvernement conser­ vateur, il fut décidé de rétablir le collège St-Michel avec division toutefois en gymnase et lycée. Si M. Daguet ne trouva de place pour lui ni dans le collège réorga­ nisé, comme on l'appelait alors, ni dans l'école normale d'Hauterive, le conseil communal de la ville de Fribourg l'appela en décembre 1857 avec M. Auguste Majeux aux fonctions as professeur à l'Ecole secondaire des filles dont il devint Directeur par décision du Conseil d'Etat en date du 27 septembre 1858. Pendant les neuf années qu'il fut à la tête de cette école, M. D. publia : Enthousiasme de la Suisse pour la cause de Neuchâtel, Yfihouvg 1858, plusieurs éditions ou abrégés de son Histoire suisse ; Jean de Miiller et les Fribourgeois. paru dans la Bibliothèque universelle de Genève XVIII, p. 161; Jost Alex, ou histoire des souf­ frances d'un protestant fribourgeois de la fin du 16"'* siècle racontée par lui-même, Genève 1864; Anciennes- relations entre Fribourg et le pays de Porrentrui ; Hor- tense Rey, institutrice vaudoise; Rapports de la religion et de la morale; Charles Monnard, Iroxler. le philosophe et le publiciste national. Genève 1866. Ajoutons qu'il fut à partir de l'année 1865 jusqu'en 1889 le rédacteur en chef de VFducateur, revue pédagogique publiée par les instituteurs de la Suisse romande. Mais M. Daguet qui avait été Recteur de l'Ecole can­ tonale, se sentait trop à l'étroit à l'école secondaire des filles. Il aspirait à un enseignement plus élevé et plus — 135 — en rapport avec ses études philosophiques, littéraires et historiques. Il hasarda un vœu dans ce sens et trouva même un accueil bienveillant chez M. Hubert Charles de Riaz, Directeur de l'Instruction publique. Mais la bonne volonté de M. Charles vint se heurter contre de tenaces influences. Ce vœu ne put pas être pris en con^ sidération et M. Daguet prit alors la résolution de s'a­ dresser au canton de Neuchâtel où l'on établissait une nouvelle Académie. Le Conseil d'Etat neuchâtelois una­ nime s'empressa, le 1" octobre 1866, d'appeler M. A. Daguet au foncions de professeur d'histoire générale, d'archéologie et de littérature française à l'Académie nouvellement fondée et au Gymnase supérieur scienti­ fique. La démission de M. Daguet fut acceptée par le Conseil d'Etat de Fribourg avec regrets et remerciements pour les services rendus. M. Charles écrivit même au démis­ sionnaire une lettre pleine de bontés où il renouvelait les regrets exprimés par le gouvernement sur ce départ « qui est une véritable perte pour l'école que vous diri- « gez d'une manière distinguée et dans un esprit auquel « je me suis toujours plu à rendre justice. J'aurais bien « désiré que les circonstances eussent permis de vous « offrir un poste plus en rapport avec vos talents et vos « études. » Au commencement de novembre 1866, M. Daguet était à son double poste qu'il occupa pendant 25 années avec cette même distinction dont il avait fait preuve à Fribourg et à Porrentruy. Durant ces 25 années, il publia une infinité d'articles historiques et littéraires dans le Musée neuchâtelois, Vin- dicateur d'histoire suisse, le Dimanche de la Gazette de Lausanne, etc. Parmi les ouvrages plus importants, nous signalerons la dernière édition de son Histoire de la Confédération suisse, ouvrage traduit en plusieurs lan­ gues; des a&ré^'és de cette histoire; Manuel de pédagogie et d'éducation ; les Barons de Forell, ministres d'Etat à Dresde et à Madrid, Lausanne 1872; Romain Werro. Esquisse biographique ; Histoire de la ville et seigneurie — 136 — de Fribourg dès les temps anciens jusqu'à son entrée dans la Confédération suisse en 1481 ; enfin une histoire complète du F. Girard qui est maintenant sous presse à Paris, dit-on. Après une carrière de 55 années d'enseignement et de travail, M. Daguet obtint d'abord un congé, puis une démission définitive et se retira en 1892 à Couvet au­ près d'une fille dévouée qui lui prodigua les soins les plus tendres. Il s'éteignit doucement le dimanche 20 mai 1894, à l'âge de 78 ans. Ses cendres reposent mainte­ nant dans ce village des montagnes neuchâteloises, loin de son pays natal qu'il a tant aimé, dont il a raconté les fastes avec feu et avec le patriotisme le plus vibrant. J. S. * * M. AUGUSTE MARMIBE. — Le l^"" juin dernier, M. Auguste Marmier succombait à une douloureuse mala­ die du larynx, après trois années de souffrances coura­ geusement supportées. M. A. Marmier, un des chefs les plus autorisés du parti radical fribourgeois, est né à Sévaz, en 1841, d'une famille de cultivateurs. Il entra à l'Ecole canto­ nale en 1854, puis plus tard au Collège, qu'il fréquenta jusqu'en 1862. Il partit ensuite pour l'étranger, oii il occupa pendant 4 ans une place de précepteur en Pologne. Il profita de ce temps pour pousser plus loin ses études, surtout les sciences naturelles et les mathé­ matiques. Revenu au pays, il fit son droit dans les années 1866, 67 et 68, et il entra comme licencié en l'étude de M. l'avocat Stœcklin. Tant au collège qu'à l'école de droit, Auguste Marmier avait toujours tenu les premières places. En 1871, il s'associa avec M. Edouard Bielmann pour l'achat de l'imprimerie et du journal le Confédéré. Il fut dès lord mêlé, on ne peut plus activement, au mou­ vement politique du moment. On était à l'époque effer­ vescente de la première révision. Cependant les agita­ tions de la politique ne lui firent jamais perdre de vue l'étude et l'amour de la science. Le 22 avril 1873, il trouva le temps de passer avec la plus grande distinc- 137 — tion ses examens d'avocat, mais il ne pratiqua que quelques mois à Fribourg. En juillet 1874, il fut choisi comme agent de la Banque cantonale à Estavayer. De cette époque date une nouvelle phase dans la car­ rière d'Auguste Marmier. Il étudie les conditions éco­ nomiques des populations au milieu desquelles il va </p><p>être appelé à vivre : lui l'homme d'études et des spé­ culations scientifiques, il se complait à étudier le côté pratique de l'existence; il devient petit à petit le conseil de ses combourgeois et concitoyens. De tous côtés on demande ses avis dans les compétitions de toutes sortes qui surgissent dans la vie de chaque jour. Grâce à son impulsion, la société d'agriculture de la — 138 — Broyé devient une des sections agricoles les plus actives du canton. Dans cette nouvelle sphère, l'activité de Marmier, pour être peut-être moins bruyante, n'en est que plus bienfaisante à la contrée broyarde. En 1881, au mois d'octobre, il fut élu, avec M. le D" Huber, député au Conseil national dans le 21™^ arrou- dissement. La même année il fut élu député du Lac an Grand Conseil, en remplacement d'Isaac Gendre, dé­ cédé. Il ne resta que trois années aux Chambres fédé­ rales, mais ce court espace de temps lui avait suffi pour y acquérir une réelle influence. Dès 1884 il résignait également son mandat de député au Grand Conseil; il vécut de plus en plus dans une retraite relative, s'adonnant à l'agriculture, soignant ses arbres, colla­ borant à des publications agricoles, donnant des confé­ rences aux campagnards. Il s'employa activement aussi à l'organisation de concours agricoles et, entre autres, à un concours pour la culture du tabac. M. Marmier était devenu, grâce à son dévouement et à son obligeance, très populaire dans toute la Broyé ; aussi sa mort a-t-elle été un deuil général et ses obsèques ont attiré à Estavayer un immense concours de population. Si Auguste Marmier a tenu comme citoyen une grande place dans sa patrie broyarde et fribourgeoise, comme père de famille il laissera des regrets que le temps pourra adoucir mais non point effacer. * * * M. LUCIEN MOKAED. — Le même jour que son ami Auguste Marmier, Lucien Morard, avocat, à Bulle, suc­ combait dans la force de l'âge, 55 ans, et Je même dimanche Bulle et Estavayer assistaient au convoi fu­ nèbre de ces deux hommes liés d'amitié depuis leurs premières années de collège. Lucien Morard apparte­ nait au même parti politique que Auguste Marmier, avec une nuance toutefois, ces dernières années sur­ tout, d'indépendance, avec une tendance à se soustraire au mot d'ordre des comités. Son ambition était de former dans la Gruyère un parti indépendant, ouvert à — 139 — toutes les bonnes volontés. C'était le rêve d'un idéaliste, c'était l'ambition d'un homme profondément désireux de donner à sa Gruyère, avec le progrès matériel, la paix des esprits. C'était là le thème favori qu'il déve­ loppait dans la Gruyère, journal qu'il avait contribué à fonder et qu'il soutint seul pendant quelques années. </p><p>>#*4' </p><p>Lucien Morard était le fils de M. Morard, procureur; il était né à Epagny le 11 mars 1839. Bien doué, il fut envoyé à l'Ecole cantonale où il ne tarda pas à se clas­ ser parmi les meilleurs élèves ; il en fut de même au collège St-Michel qu'il quitta ayant obtenu les pre­ mières notes. Puis il fréquenta les cours de droit avec — 140 — distinction, fit son stage chez les deux maîtres du bar­ reau fribourgeois, MM. I. Gendre et Nicolas Glasson. Après avoir passé premier et avec un très grand succès ses examens d'avocat, il ouvrit une e'tude d'avocat à Fribourg jusqu'en 1872, si nous ne nous trompons, puis il vint s'établir à Bulle. Arrivé dans cette ville, grâce à ses capacités, à sa connaissance de la procédure, à son exactitude, Lucien Morard ne tarda pas à avoir une étude bien achalandée ; mais, en dehors des affaires de son bureau, il savait aussi sacrifier son temps et ses loisirs à la chose publi­ que. En 1873, M. Lucien Geinoz ayant succombé des suites d'un terrible accident, ce fut lui qui fut désigné comme président du Tir cantonal à Bulle ; ce fut lui aussi qui, lors de la dernière fête cantonale de gymnas­ tique à Bulle, remplit les fonctions de président. C'est à lui qu'on doit la première idée de l'Œuvre des soupes scolaires à Bulle, œuvre qui rend de si grands services à la classe pauvre. Il aimait le petit, le déshérité ; tou­ jours il était prêt à défendre, devant le tribunal, la cause du pauvre diable sans moyen et sans défense. Il connaissait la cause principale des nombreuses mi­ sères qui ont désolé tant de familles dans la Gruyère, c'est-à-dire le cautionnement ; aussi fit-il à ce sujet un travail qui fut très remarqué des juristes. Comme témoignage non supect de la considération et de l'estime dont jouissait le défunt, il nous suf&ra de citer les lignes suivantes extraites du journal VAmi du peuple : « Très compétent dans les questions agricoles, il se plaisait à causer avec le campagnard travailleur. Il l'aimait sincèrement sans distinction d'opinion. Il lui donnait, avec une grande amabilité, les bons conseils que sa propre expérience lui suggérait. Il était dévoué de cœur et d'âme à toutes les ques­ tions d'intérêt agricole et public, Comme avocat, M. Morard avait des sympathies dans tous les camps, en raison de ses connaissances sérieuses en droit civil et de sa grande franchise. Il avait su, au — 141 — milieu des hésitations et des réticences des hommes à l'esprit processif, conserver un grand bon sens moral. Il ne manquait jamais de décourager le plaideur qui avait une mauvaise cause. Il faisait fi de son intérêt professionnel par amour du juste. Il détestait les ban­ quiers marrons qui ont le monopole des affaires véreuses. Ceux-ci le lui rendaient bien et lui faisaient subir un boycottage qui l'a toujours laissé indifférent, et le ren­ dait plus fier en augmentant son esprit d'indépendance. M. l'avocat Morard avait une âme droite et un grand caour, il était bon envers le faible et le petit travailleur, charitable pour les pauvres, compatissant à toutes les souffrances de son prochain. </p><p>M. FEANÇOIS BONNET n'appartenait pas à Fribourg par la naissance ; mais il lui appartenait par le cœur et par un long séjour, et il lui appartient par la mort. C'est une raison plus que suffisante pour lui donner place dans les Etrennes fribourgeoises. Il était né en mai 1811 à Saint-Marcellin, petite ville du département de l'Isère, en France. Il reçut son ins­ truction des Frères des Ecoles Chrétiennes; il en reçut même les premières leçons de dessin et les premiers et les plus sérieux encouragements, car ils avaient deviné et compris sa vocation. M. Bonnet était une nature d'artiste, et, chose excel­ lente, il n'eut jamais de doute sur sa vocation. Il s'y livra donc tout entier, et ne négligea rien pour y répon­ dre dignement. Et ajoutons aussitôt que non seulement il reconnut l'existence, mais encore la nature spéciale de sa vocation. Il était né paysagiste. Cette double certitude fut l'une de ses forces, parce qu'elle le préserva de toute hésitation. De bonne heure il avait commencé ses études de des­ sin, on n'avait plus rien à lui apprendre à Saint-Mar­ cellin, et il a dix-huit ans : il part naturellement pour Paris, le centre artistique par excellence, alors comme aujourd'hui. Il y étudie une année, puis revient à Gre­ noble, dessinant sans relâche. — 142 — Les montagnes de l'Isère lui firent rêver celles de la Suisse, et il visita ce pays, qu'il a tant aimé depuis lors, et où il devait passer le meilleur de sa vie. Il rapporta de son excursion en Suisse une multitude d'esquisses et de dessins. Il retourna ensuite à Paris, ovi il étudia avec ardeur dans plusieuis ateliers célèbres, spécialement dans celui de Camille Roquéplan. Il nous a laissé son propre portrait, et nous permet ainsi de le voir à cette époque. C'est un jeune homme de taille moyenne, aux traits larges et distingués, por­ tant une petite moustache blonde. Son large chapeau abaissé sur l'oreille gauche, son attitude ferme et fran­ che, à la manière des portraits de Frédéric Mistral, nous font deviner son âme et son caractère. Cependant il ne tarda pas à quitter Paris et vint se fixer à Lausanne, la ville aux horizons splendides. Il fut bientôt deviné comme artiste, et nommé maître de dessin à l'Ecole Industrielle et à l'Ecole Supérieure des jeunes filles, sur la demande du célèbre M. Vinet. Toutefois le jeune peintre n'était pas tranquille; il ne connaissait pas l'Italie, et c'était une grave lacune. Il fal­ lait voir le pays du soleil et de la couleur. Il partit ainsi pour Eome, et y séjourna cinq années entières, de 1843 à 1848. Il y épousa en 1843 Mademoiselle Rossier de Vevey. De Rome encore il apporta une collection énorme d'études, de croquis, dessins, peintures, toujours vus avec justesse, toujours rendus avec verve. Il a gardé cette collection jusqu'à sa mort. C'est dans l'ensemble la partie la plus poétique, sinon la plus achevée de son œuvre. ;„ L'éducation maintenant était complète: Paris lui avait appris le dessin, Rome la couleur. En 1848, il revint à Lausanne oii il reprit son en­ seignement dans divers pensionnats, et créa en même temps un atelier pour les Dames. Durant quatorze ans, il forma à la notion, au sentiment, à l'expression du beau de très nombreuses intelligences, et coopéra de la sorte excellemment à la formation du goût et de l'ima­ gination. — 143 — </p><p>Sa réputation s'était établie et élargie : Fribourg voulut l'enlever à Lausanne, et l'appela à remplacer le peintre Diétrich, comme professeur de dessin au Collège. </p><p>M. Bonnet accepta, mais il conserva néanmoins pen­ dant deux années encore son enseignement et son loge­ ment à Lausanne. Il venait simplement passer une partie — 144 — de sa semaine à Fribourg, puis rentrait à Lausanne pour y donner ses leçons. Après deux ans, il s'installa définitivement à Fribourg, et y remplit les fonctions de Professeur de dessin au Collège, jusqu'en 1890. Il a donc enseigné 28 ans à Fribourg, et il mourait le 8 août de la présente année, au bel âge de 83 ans. Telle est dans ses grandes lignes la chronologie de cette vie artistique. Si maintenant il fallait le juger comme peintre, nous dirions qu'il est avant tout peintre d'esprit. De l'esprit il en avait, et beaucoup. II suffisait de causer quelques instants avec lui, même vers la fin de son existence, pour s'en apercevoir immédiatement. Il savait donc voir et traduire l'esprit des choses et y ajouter le sien. Il avait en lui ce qui caractérise sur­ tout le Dauphinois : le coup d'œil, la verve et la ténacité. C'est dans le paysage qu'il excella spécialement. Il sait le voir et l'animer. Les arbres touffus, les masures échancrées, les vieux châteaux, les pauvres chaumières, les montagnes, les lacs, lui plaisent, lui parlent, l'ins­ pirent. Il sait y saisir la vie comme sur le fait, dans ses manifestations innombrables et variées. Les groupe­ ments spontanés, la lumière vraie, le cadre naturel s'y remarquent toujours, s'y peuvent admirer souvent. C'est chose rare assurément que cette perception et cette intelligence nette qui caractérisent le véritable artiste. M. Bonnet avait reçu ce don du ciel. Ses esquisses, tracées en un clin d'œil, en sont la preuve péremptoire et la plus claire. Voyez comme il sait né­ gliger ce qui n'a pas de signification, et y saisir, y sou­ ligner au contraire le trait, le détail significatif ! On a pu s'en rendre compte peu de semaines avant sa mort, dans cette exposition, bien incomplète d'ail­ leurs, des œuvres qui lui restaient. Ajoutons que chez lui le goût sûr a toujours accompagné..la spontanéité. Même dans ses plus rapides improvisations, rien ne choque. L'esprit très français, qui, spontanément, y pétille un — 145 — peu partout, est toujours contenu dans les bornes d'une discrétion parfaite. Fribourg conservera avec amour et la mémoire de cet artiste et les œuvres qu'il en aura pu recueillir. Il va sans dire que l'homme n'était pas moins aima­ ble que l'artiste. Sa conversation originale, franche, piquante, était un charme, surtout quand il s'agissait des choses d'art. Quelques heures avant sa mort, nous lui parlions de l'Italie que nous venions de revoir. Son regard et son sourire s'épanouissaient encore comme dans un beau rêve. Il est mort en bon chrétien, ayant reçu en pleine connaissance de cause les secours de la religion. De nombreux amis ont regretté son départ, l'ont accompagné au cimetière, et lui conservent dans le cœur le meilleur et le plus durable souvenir. Fr. J.-J. BEETHIEE, 0. P. </p><p>J.-D. HEY (1836-1892). — Une touchante cérémonie réunissait, le 26 juin 1893, au cimetière de St-Georges, un grand nombre de Fribourgeois, de Genevois et de Français (de Chambéry) à propos de l'inauguration d'un modeste monument destiné à rappeler le souvenir d'un éducateur distingué : Joseph-Didyme Bey, de Mon- tet (Broyé), professeur au collège de Genève depuis 1876. Il est décédé le 10 juillet 1892, à l'âge de 56 ans, après uue lutte énergique contre d'atroces souffrances que s'efforçait d'adoucir sa digoe et excellente com­ pagne, M™" Marie Bey-Bécherat. L'ensemble des nombreux discours prononcés dans les deux cérémonies funèbres constitue un des plus beaux éloges que l'on puisse faire d'un homme simple et mo­ deste, qui a dépensé ses forces au service de ses sem­ blables et de l'enfance en particulier. La carrière pédagogique de notre ami fut passable­ ment mouvementée et peut se diviser en trois parties correspondant à son séjour à Fribourg, en Savoie et à Genève. 10 146 Après avoir fonctionné pendant quelque temps à l"école de Villeneuve (Broyé). J.-D. Rey, élève distingué de l'Ecole cantonale, fut appelé, en janvier 1855, par le Conseil d'Etat, à remplacer M. J. Renevey, comme gérant et professeur à l'Ecole normale, sous la patrio­ tique direction de M. A. Daguet. Le jeune Broyard obtint déjà ici un premier succès. Mais lors de la suppression de cette école, en 1857, M. Rey dut prendre le chemin de l'étranger, comme plu­ sieurs de ses collègues. Accueilli sympatliiquementen Savoie par M. Bouvard, inspecteur d'académie à Chambéry et ami de M. Daguet, notre compatriote fut placé d'abord à Samôens, où il se distingua, entre autres, par la création spontanée des cours du soir, puis à Beaufort oii il fut accueilli très froidement — quelques familles demandaient les Frères — et où il réussit néanmoins, grâce à sa conduite et à son savoir-faire, à gagner la sympathie générale. En effet, lorsque, en 1863, M. Rey fut nommé au lycée de Chambéry, toute la population de Beaufort l'accom­ pagna pendant plusieurs kilomètres, ne pouvant se séparer de son cher instituteur. Quelle bonne Fée était venue à son secours ? ? C'est surtout à Chambéry que Rey eut l'occasion de faire preuve de ses talents pédagogiques et de son esprit d'organisation. Après les événements de 1870, la ville de Chambéry décida le remplacement des écoles congréganistes par des écoles laïques, et notre compa­ triote fut chargé de la direction de ces nouvelles écoles. La tâche était à la fois délicate et difficile, mais « le succès vint rapide, éclatant, s'imposant à l'adversaire le plus implacable, » dit M. le député Parent, dans un remarquable discours prononcé à la distribution des prix le 5 septembre 1872 et reproduit par le Patriote savoisien de l'époque. J.-D. Rey était resté Suisse, et lors du changement de régime en 1874, le nouveau préfet de Chambéry en profita pour signifier à notre ami que. ne s'étaut pas fait naturaliser français, il ne pouvait plus rem­ plir de fonctions officielles en France. _ 147 -- « Malgré les vives protestations du conseil muni­ cipal de Chambe'ry, appuyé sur la grande majorité de la population, cet excellent maître, aux façons pater­ nelles, qui s'acquittait admirablement de sa mission si difficile, M. Rey dut abandonner son œuvre et dire adieu à ses chères écoles, » dit le Républicain de la </p><p>Savoie dans une sympathique notice nécrologique du 11 juillet 1892. Notre compatriote fut accueilli très cordialement dans la cité de Rousseau où il eut bientôt l'occasion de prouver ses beaux talents pédagogiques et son amour passionné pour la jeunesse studieuse. Après un court séjour à Coppet, M. Rey fut, en effet, appelé au collège de Genève en 1876, où il fonctionna jusqu'à son décès. — 148 — Un grand besoin d'activité caractérisait l'ancien di­ recteur des écoles laïques de Chambéry, et ses nouvelles fonctions à Genève lui procuraient des loisirs qu'il con­ sacra aux sociétés philantropiques et littéraires suisses et genevoises. C'est ainsi qu'il eut l'honneur de présider à la fois ou successivement, la Société pédagogique de Genève, la section Vaud-Genève, la Solidarité fribour- geoise, le Conseil supérieur de Genève, etc., etc. Dans les années 1883 et 1884, Genève devint pour la seconde fois le siège de VEducateur. Rey fut nommé vice-président du comité directeur et accepta la tâche toujours difficile de sous-rédacteur du journal de la société. En homme qui joint le savoir à l'expérience pédago­ gique, notre ami s'appliqua surtout à rendre intéressante et variée la partie pratique du journal, et c'est même à partir de ce moment que VEducateur groupa un plus grand nombre d'abonnés. « Ingénieux interprète du Cours de langue maternelle « du P. Girard, Rey connaissait à merveille cette mé- « thode, nous écrivait M. Daguet en 1892. Il savait en « faire l'application la plus habile, soit aux écoles de « village où il a enseigné, soit à l'Ecole normale de Fri- « bourg, dont il fut en même temps le gérant, soit à « Chambéry où il a dirigé les écoles primaires avec suc- « ces et avec une rare intuition. C'est surtout dans ce « dernier poste qu'il paraît avoir excellé. « Je regrette beaucoup que la maladie me prive du « plaisir de revoir certains documents qui me permet- « traient de mieux préciser ce que fut pour VEducateur, « pour l'école populaire, le vaillant homme d'école que « Genève a perdu, et de dire tout ce que je pense de « bien de cet intelligent collaborateur et excellent ami. » Outre sa collaboration à différents périodiques, M. Rey publia en 1880 une intéressante notice biographique sur son collègue et ami Jean Pelletier, professeur au collège de Genève. Citoyen désintéressé, cœur généreux et compatissant, ses compatriotes malheureux, de passage ou en séjour ~ 149 — </p><p>à Genève, n'ont jamais fait vainement appel à sa bien­ veillance, malgré l'exiguité de ses ressources. Bien des jeunes gens lui doivent de bons conseils, des sages directions et même leur position honorable dans l'inté­ ressante et hospitalière cité genevoise. « Rey professait deux cultes, a dit sur les bords de la « tombe M. A. Gavard, député, celui de la lumière et « celui de la liberté.... A la fois fier et modeste, ferme « et généreux, il avait la haute notion de ses devoirs et « de ses responsabilités. Le souvenir de sa carrière, si « utile et si remplie, de son activité féconde, survivra en « nous. » 0. P. </p><p>Enfantines. Tante, est-ce bientôt les étrennes ? — Oui, mon enfant. Mais pourquoi cette question? — C'était pour savoir... quand il fallait recommencer à t'aimer davantage. * * * Le souper touche à sa fin, il a été long. La bonne vient cher­ cher Maurice pour le mener coucher. Bien qu'il y ait un grand nombre de convives, on lui fait faire le tour traditionnel de la table, et cela bien malgré lui, pour dire les : bonsoir petit-père, bonsoir grand-père, bonsoir grand'mère, bonsoir mon onque, bonsoir mon cousin, bonsoir ma cousine, etc., accoutumés. L'enfant exécute ce mouvement, qu'il trouve un peu trop répété, en témoignant une impatience croissante à chaque nou­ veau bonsoir. Quand tout est terminé et qu'il est sur le pas de la porte, il crie avec une véritable fureur : — Bonsoir les bougies, bonsoir la moutarde, bonsoir les cor­ nichons, tout, quoi... Dédié aux peintres de genre. — M"°Y... soulève le coin d'une portière et aperçoit M"° Jeanne, assise, les bras croisés, sur une petite chaise, en face d'une immense boite de bonbons, dont elle a enlevé le couvercle. — Eh bien 1 que fais-tu donc là? lui dit la maman étonnée. — Mère, je m'apprends â ne pas être gourmande. * # * Veux-tu que nous jouions à Adam et Eve?— Comment? — Tu me tenteras avec la pomme... et moi je la mangerai. 150 </p><p>ANECDOTES NQITHONIENNES. La scène se passe dans un village fribourgeois. Un vieux bonhomme fait la cour à une jeune personne d'une trentaine d'années. Après beaucoup d'hésitations la belle donne son consentement, mais à une condition, c'est que son futur lui donnera une belle robe comme cadeau de noce. Résistance du prétendu qui trouve que la garde-robe de la promise est bien assez fournie. La belle tient bon et donne cette réplique pé- remptoire : « Che te vou pas bailli le bori et ben mé ne vu pas teri. » # Au rapport des sanjonts do oille. — M. le commissaire j'ai pas pu encore avoir les papiers de ce pâle fermier (palefrenier) qui demeure en l'Auge. </p><p>Au début de la transversale un brave campagnard se voyant tout seul dans l'unique wagon de voyageurs que traîne la loco­ motive descend à Gousset en disant aux employés: « Vo pouédé prau arrêta, né pas la peina d'allà pielien po métocholet.» * * * Une dos étoiles de notre barreau fribourgeois se permet parfois à l'égard de la rhétorique et de la grammaire des familiarités divertissantes. Les citations latines surtout bénéficient de ces faveurs. C'est ainsi qu'au cours d'une plaidoirie, rappelant une loi existante l'avocat en question s'écrie: oM. le président et messieurs les juges 11.011- agitiir de legc ferenda sed de loge ferta ». Le même défenseur de la veuve et de l'orphelin parlant en cours d'assises qualifiait l'anarchie on ces termes : « Oui, M. le président et messieurs les juges ! l'anarchie, cet aigle noir qui inonde tout le pays... ! * * * Un homme bien éproueé. — Elle ! tendrement : Maintenant ce soir tu n'as point de comité électoral, ni répétitions de chant, ni Kegejclub, ni gymnastique, pas de séance de la société d'embellissement, pas de comité de la société protectrice des animaux, pas de séance de l'Union timbrologique, tu as ton temps à toi, tu pourrais bien rester ce soir à la maison avec moi. Z,?<î/Mais ma pauvre chérie, tune voudrais pourtant pas me gâter le seul soir que j'ai de libre dans la semaine. * Tu sais, je me marie... — Pour de vrai ? — Pour de vrai. — Ah 1 — ïu ne me demandes pas ce que fait mon futur ! — Oh 1 je le sais, va 1... Il fait une fameuse bêtise... * 151 </p><p>Paul est dégoûté de la vie. Dans un accès d'humeur noire il roule des pensées de suicide. C'en est fait, la fatale détermina­ tion est prise. 11 se pose devant la glace, un pistolet chargé à la main, puis s'adressant à son image avec un geste tragique: Paul ! s'écrie-t-il dans un élan de sombre désespoir. Paul I tu va mourir ! et dirigeant son arme contre la glace il presse la détente ! ! I ! (Authentique). * * # Madame entre dans sa cuisine et d'un air indigné : — Comment, Rosalie, vous vous êtes laissé servir un si mauvais morceau de bœuf ! 11 est plein d'os ! — Ah ! madame c'est vrai, mais aussi j'y ai bien dit au boucher: si c'était pour moi je l'prendrais pas! </p><p>M. C, Rd. curé de E., s'était entendu avec un bon vigneron de Lavaux pour la livraison d'un tonneau de vin. — Je veux du vin de choix, lui avait dit le curé, du vin naturel, vous entendez, car pour la messe.... — Soyez tranquille, M. le curé, on vous soignera ça au tout (in. A la réception du vin, l'honorable ecclésiastique eut quelque doute. Il en écrit un mot au vigneron en lui disant que le vin qu'il avait reçu n'était pas tout à fait ce qu'il attendait. Le brave vigneron, homme accommodant, lui répond entre autres ceci : « Enfin, M. le curé, il y aura peut-être moyen de s'arranger. Le vin que j'ai eu l'honneur de vous envoyer vous le garderez pour les vêpres et je vous en enverrai du meilleur pour la messe. » (Authentique.) </p><p>Distractions littéraires. Jules reprit son courage à deux mains et une lanterne. 11 avait peur. De temps à autre, il rentrait avec une sorte d'eiïroi la manchette de sa chemise, d'une blancheur immaculée, mais sur laquelle il semblait voir la taehe de sang qui acait fait blanchir ses checeux.. Jules César déguisé en esclave, traversa, tout nu, le Tibre à la nage. César, couvert de blessures, alla rouler mort aux pieds de la statue de Pompée : d'une main il tenait son manteau pour s'en couvrir la tête, de l'autre il criait au secours. </p><p>Extrait d'un roman on cours de publication : « Et Jérôme serra longuement cette main loyale qui n'avait jamais dit une parole contraire à la vérité. » 152 — </p><p>-N-'l Chansons et eoraules fribourgeoises. C'est une bien jolie publication que ce recueil de chansons et eoraules, dont un grand nombre ont, du reste, déjà figuré dans les Etrennes, recueillies par les soins persévérants de leur fondateur. L'idée de rassembler ces chants populaires et de publier en même temps la musique de ces airs nous paraît fort heureuse, d'autant plus que le recueil en question, publié par la librairie Labastrou, se présente fort bien. Le fascicule que nous avons sous les yeux contient spécialement les chants dits « du rond d'Estavayer. » On sait qu'Estavayer est la localité de notre canton qui a conservé plus longtemps que les autres l'usage de la coraule ou de la danse en rond. Ces chants sont au nombre d'une quarantaine. De charmantes illustrations, dues à la plume d'un jeune dessinateur staviacois, M. J. Volmar, servent de décoration à chaque chant, lequel est précédé de l'annotation de l'air. La mise en musique de ces airs a été confiée à M. B. Ellgass, également d'Estavayer, qui s'est parfaitement acquitté de sa tâche. Cette publication sera certainement bien accueillie par tous les amateurs de pittoresque, par les collection­ neurs qui aiment à rassembler tout ce qui a trait à - 153 — l'étude de nos anciens usages, choses d'autre fois, que le temps emporte une à une et dont il est bon de fixer le souvenir. Ce n'est pas, sans doute, la valeur littéraire de ces ritournelles qui en fait le mérite, car, il faut l'avouer, la plupart d'entr'elles ont bien peu de sel, souvent même on a bien de la peine à y trouver un sens. Elles n'en sont pas moins curieuses et ce serait une étude intéressants que d'en rechercher l'origine. En attendant, nous ne pouvons qu'applaudir à tous les efforts des chercheurs et engager le public à les secon­ der en se procurant le charmant petit volume des chan­ sons et coraules. 154 </p><p>SURNOMS DES VILLES ET VILLAGES du canton de Fribourg. </p><p>DUS continuons cette curieuse nomenclature . commencée dans les Etrennes de 1893. Nous '• devons à l'obligeance d'un de nos correspon- '; liants un certain nombre de sobriquets don- l^. nés à quelques localités de la Glane et de la Veveyse. Il serait intéressant ou tout au moins assez amusant de connaître l'origine de ces qua­ lifications presque toujours peu flatteuses. En attendant que nous puissions recueillir quelques renseignements là-dessus, nous serons reconnaissants à toutes les per­ sonnes qui voudraient bien encore faire appel à leurs souvenirs et nous communiquer les sobriquets de vil­ lages qui seraient à leur connaissance, de manière à pouvoir compléter autant que possible notre liste. Voici donc ceux que nous avons encore recueillis depuis 1893. Promasens : Lès modzons. Ecublens : Lès cagnons. Auboranges : Lès eus frindzis. Blessens : Lès frais razo ou lès cuatrons. Montet : Lès reguellions. Vauderens : Diobliou avau lès rens. Attalens : Lès porta lottas (à Cretallets). Prez-vers-Siviriez : Lès servodzous. Mossel : Lès incuenuos. Chapelle : Lès frelets. Vuarmarens : Lès raau pignis. Siviriez: Lès gravattas haut. Bouloz : Lès déguenillis. Ursy ; Lès balles moustazés Esmonts : Lès pious réinverno. Pont (Veveyse) : Bourrata caïons. Châtel-St-Denis : Lès dzichlia cuéte. -- 155 - Gumefens : Lès kritzâres. Roiiianens : La kritze ei leius. Avry : Lès lôchtro. </p><p>Le jardinier de Meissonnier. Le célèbre peintre Meissonnier aimait beaucoup les fleurs. Il en avait de toutes sortes dans sa maison do campagne de Poissy, et son jardinier était un homme très habile, qui con­ naissait les noms de toutes les graines. Un des amis- du peintre, le caricaturiste Daumier, résolut pourtant un jour de prendre en défaut ce jardinier extraor­ dinaire. Il apporta dans une petite boîte quelques pincées de graines brunâtres, dont il recommanda qu'on prît grand soin, affirmant que c'était la semence d'une magnifique plante des tropiques qui donnait les fleurs les plus éclatantes du monde. Il fallait les semer et les cultiver en serre. — Je connais cela^ dit le jardinier après les avoir examinées avec attention. Il faut environ quinze jours pour que cette plante sorte de terre. — Ma foi, dit Daumier, je serai curieux de voir cela ! Je re­ viendrai dans quinze jours, sans faute. Et en disant ces paroles, il se mit à se frotter les mains et à rire dans sa barbe. Il fut exact au rendez-vous. Meissonnier l'attendait avec im­ patience, car il n'avait pas eu lui-même la permission de voir le fameux semis, son jardinier étant laissé par lui un peu le maître des serres, en considération de son habileté. — Eh bien, mon. brave, demanda le donneur de graines, êtes-vous content ? Avez-vous réussi ? — Pas trop mal, monsieur! Le germe est encore un peu pe­ tit, mais il faut lui donner le temps de pousser... — Ah bah, fit Daumier, qui commençait à être un peu intrigué. — Voyez vous-même I Et le jardinier, soulevant avec précaution une cloche badi­ geonnée de blanc, fit voir, sortant de terre , des museaux de harengs-saurs 1 Le premier mouvement de Meissonnier lut de mettre son jardinier à la porte. Mais Daumier intervint : — Ma foi, mon cher ami, dit-il, c'est moi qui suis battu, et votre jardinier est décidément un phénix... Pour éprouver son savoir., je lui avais apporté des œufs do harengs séchés 1... — 156 — </p><p>Coraules et chants populaires. Il est arrivé nne barque. Il est arrivé une barque De trente-six matelots (bis) Sur l'eau, Sur le bord de l'eau, De trente-six matelots Sur l'eau. Le plus jeune des trente Chantait une chanson (Us) Sur l'eau. Sur le bord de l'eau. Chantait une chanson Sur l'eau. </p><p>La chanson que vous dites Je la voudrais savoir (bis) Sur l'eau. Sur le bord de l'eau, Je la voudrais savoir Sur l'eau. Mettez le pied en barque Et je vous l'apprendrai (bis) Sur l'eau, Sur le bord de l'eau, Et je vous l'apprendrai Sur l'eau. Quand elle fut dans la barque Elle s'est mise à dormir (bis) Sur l'eau, Sur le bord de l'eau. Elle s'est mise à dormir Sur l'eau. — 157 — Quand elle se réveille Elle s'est mise à pleurer (Us) Sur l'eau, Sur le bord de l'eau, Elle s'est mise à pleurer Sur l'eau. Qu'avez-vous donc, la belle, Qu'avez-vous à pleurer ? (bis) Sur l'eau, Sur le bord de l'eau, Qu'avez-vous à pleurer ? Sur l'eau. Je pleure mes bonnes grâces, Monsieur, vous les avez {Us) Sur l'eau, Sur le bord de l'eau, Monsieur, vous les avez Sur l'eau. Mon père les a promises A un jeune oificier (his) Sur l'eau. Sur le bord de l'eau, A un jeune officier Sur l'eau. </p><p>Tout le monde fait l'amour. T> ( Tout le monde fait l'amour, \ Et moi Je m'en passe. Tout l'autre jour me promenant (Us) Le long de ces grands bois charmants, Ma petite gaillarde ! R. A mon chemin j'ai rencontré (bis) Trois cavaliers fort bien montés, Ma petite gaillarde ! R. — 158 — Deux à cheval et l'autre à pied, (Us) Celui de pied m'a demandé : Ma petite gaillarde ! R. Ton petit cœur est-il à toi ? (his) S'il est à toi, donne-le moi, Ma petite gaillarde ! R. Cent e'cus je te donnerai, (lis) Monsieur, vous pouvez les garder. Ma petite gaillarde ! R. </p><p>Ritournelles et rondes enfantines. Nous continuons, cette année-ci, la publication de ces ritour­ nelles qui rappellent à nombre de nos lecteurs les années de leur enfance. Ces formules abracadabrantes sont fort nom­ breuses soit dans les villes, soit aussi dans les campagnes. Nos voisins du canton de Vaud se sont mis aussi à récolter celles qui sont en usage dans leur canton et les cantons voisins. 11 est bien difficile, pour ne pas dire impossible, d'indiquer l'ori­ gine de ces bizarres assemblages de mots et de syllabes dont la signification est indéchiffrable. Les journaux vaudois se sont beaucoup occupés, il y a quel­ que temps, de Veinpro usité dans plusieurs localités du canton de Vaud, ainsi qu'à Neuehàtel. Cet empro est le suivant : Enick, benick trop, trey, trif, traf, comme mey, ait, beau, zingue, neau, tine, fass, touf, stok. On serait porté à croire que ce charabia ne serait que de l'allemand déflguré, car on retrouve quelques-uns de ces mots dans la jitourelle suivante employée à Sehaffhouse : Enke, benke Tintenfass, Geh'in d'schu und lerne Was, Kommst des heim und weisst du Nix, So kriegst den Buckelvoller Nix. Cela veut dire en français : Enke benke encrier, Va à l'ccole et apprends quelque chose ; Si en rentrant tu ne sais rien, Tu auras la bosse remplie de coups. — 159 — </p><p>La formule que voici doit être usitée dans l'Allemagne du Sud : Endeli bendeli sirosor ripisti pipiti schnip. Enfin, à Bâle et à Soleure, on dit : ^nige bânige duppelde, Dychel Dachel Domine ; Ankebrot, in der Noth, Zinne Pfanne dusse stoht. A Yverdon, la formule serait la suivante : En, mne, top, té. Tif, taf, combre, mi, ol eu brot, ten do, ten peu, tous, ous. En voici encore toute une série que l'on a recueillie à Ste- Croix : Enik, benik, sirick, siroclc, rit-po, risipo, ritignol ! Tan'té, feuille mouille, tan té, clou, mou ! Uni, inal, baridon, barjdal, cani, canelle, trouck ! Amsterdam, pick et pick et coméram, bour et bour et racacam. moustrara, moustram ! Ek, ké, le, ben, des ricks, des as, etc. Un i, une 1, ma tante Michel, etc. Ingle, pingle sigle, sagle, rapatatif, canette, leffette ! Une et deux zéros, capillaire, ruisseau, vitchilaire et convainquaire, du bon vin Tinto, chez Madame Sandoz, rue des Trois Corbeaux, numéro zéro. Dine et dine et do, got et got, nazo, fritzmoun, fritz- mann, dine et dine et do ! Une lune, popalune, Monseigneur s'en va-t-en lune ; s'il rencontre un capucin, pot, pot, petit pot, va te cacher derrrière le gros pot ! Pour terminer cette curieuse énumération, nous en rappor­ tons ici un certain nombre qu'une de nos aimables lectrices d'Estavayer a bien voulu nous communiquer, ce dont nous lui sommes fort reconnaissants. Indi, pindi, topité, Visa visa, dominé, Acrepô, fisternô, Taï, taï tassichtro. — 160 — </p><p>Arol, barol, soulef, pantes, coucouss. * Un, deux, trois, quatre Savary m'a voulu battre M'a donné un coup de sa cape Sa cape est tombée en bas Pour abattre les soldats Les soldats sont à Paris Pour abattre Savary. Savary n'est pas si fou Qu'il ne mange que des choux, Savary n'est pas si sage Qu'il ne mange que des raves. </p><p>Ponpon rigodon Trei dzenillé Dou tsapon Por Madama la baillisa d'Yverdon Câlin, câlô Frou dé l'eau. * * * Dindon, bâlan, Qu'y a-t-il parmi ces gens ? C'est l'enfant du grand géant, Que l'on porte baptiser, Dans un grand bassin d'argent. Le bassin se casse. L'enfant se dépasse, Coucou, Carmincan ! * Astram dam Piquette, piquette Camégram Bouri, bouri Ratatam Mistram dram — 161 — Trois gendarmes sur un pont Qui péchaient des gros poissons La corde qui se casse L'enfant qui trépasse Ne pleurez pas, Madame, Vous en aurez uii autre Avec des pieds jaunes, Des souliers de marocain. Ketire-toi, petit coquin. </p><p>Devinette archéologique. A quel endroit de la ville de Fribourg trouve-t-on l'inscription suivante : H HANS FRANTz REIFF DER 16 ZEIT BAUM 17 EISTER H NIKLAUS GO TROW DORWATER Enigme. Au singulier je suis la fortune du sage Et des héros mon nom enflamme le courage, Guidé par son orgueil très souvent l'homme altier Pour m'avoir au pluriel me perd au singulier. Charade. Quand mon premier est mon dernier Il a le goût de mon entier. Logogriphe. En un certain petit fruit D'une assez terne apparence Et de peu de succulence, Lecteurs cherchez ce qui suit : — 162 — </p><p>Deux ennemis jurés qui pourtant à toute heure Se trouvent face à face au sein d'une demeure, Un titre princier ; excès de passion ; Un empire puissant. Une indigne action Tirant un vil profit de l'infâme menace ; Marque impure et souvent de nature tenace; Un beau fleuve ; un refnge obscur et souterrain ; Ce qui souvent comporte et couplet et refrain ; Le support de l'œillet comme de la jonquille, Sorte de vêtement dont la louve s'habille ; Ce qui nous fait presser soit l'acte soit le pas ; Le but de tout trafic ; tel qui ne pleure pas ; Une pièce dé bois ; une petite tonne ; Ce que devient un blond sans que l'on ne s'étonne ; Le tendre gardien que la bonté de Dieu Mit toujours â côté du petit berceau bleu ; La ville des heureux dont ni neige ni glace N'attriste la riante et très mondaine face ; Enfin ce qui nous rend, avec les pas tremblants, L'esprit toujours plus lourd et les cheveux plus blancs. Rébus. Ami, Numa, Léon, Denys, Louis. Adrien, Benoît, Claude. Hector, Alfred A LA do ré mi fa sol la si do L Problème. Trouver les lettres remplacées par des points dans les mots de la phrase suivante : L. s... ê... m e.. c... q.. n. p... n. a.... n. a... n. m Solution des problèmes de 1894. Le mot de l'énigme est pie, ceux du logogriphe sont trépas et repas ; la phrase du rébus est : J'ai souvent souci dont souvent soupire. Dans le choix de lettres, les mots à trouver sont Chénier, Berryer, Talhen. TABLE DES PRINCIPALES MATIERES contenues dans ce volume. </p><p>Première; partie. PAGES Autorités fédérales xxix Autorité législative xxx Autorité exécutive et admin., Conseil d'Etat xxxiii I. Direction de l'Instruction publique . xxxiv-xxxx IL de la Justice et des cultes xxxx-xxxxvi III. » des Finances xxxxvi-xxxxix IV. » de l'Intérieur L-LII V. » des Travaux publics LII-LIII VI. >• de la Police LIII-LVI VII. » de la Guerre LVI Préfectures LVII Syndics LVIII-LXIV Pouvoir judiciaire, Tribunaux, Just. de paix LXIV-LXXIV Etablissements de crédit public LXXIV-LXXVI Officiers d'état civil LXXVII-LXXVIII Postes et télégraphes LXXVIII-LXXX </p><p>Seconde partie. </p><p>Extraits des annotations des événements arrivés dans ce pays par François-Ignace Castella (suite) (M. J. GREMAUD) 1 —15 Un nouvel objet de l'époque lacustre (M.M.Musy) 16—18 La truite (M. ANDRE THEURIET) 19—25 L'astrologie et les calendriers à Fribourg au XVIe siècle (M. le Dr ANTONIN FAVRE). , 26—35 La Corée. Lettres d'un missionnaire fribourgeois (M. l'abbé PIERRE PAQUIER) 36—44 Pour un sou d'astronomie , ,... 45—46 Les tumuli de Cordast (M. MAX DE DIESBACH). . 47 — 52 Julia Alpinula (M. ETIENNE FRAGNIÈRE) 53—58 164 </p><p>PAGES A propos d'état-civil Le livret de famille et le mémorial des souvenirs (M. A. BOUKQUI) 60—66 Croyances populaires et superstitieuses (M. ET. FRAGNIÈRE) , 67-71 L'imprévu d'un voyage en Orient (M. le chanoine JEAN QUARTENOUD) 72—81 Pont-en-Ogoz (M. F. REICHLEN) 82 -93 Découverte d'un ancien cimetière à Vuisternen- en-Ogoz (M. F. REICHLEN) , 94—97 Aux iles Canaries (M. AuG. RAEMY) ,.. ,.... 98—102 Nécrologies : M. F.-E Hug 104—107 Mgr Fr.-Xav. Piller (M. P. PAHUD) 108—115 M. Auguste Remy 115—117 M. Claude Winkler...'. 117—120 M. Edouard de Diesbach (M H. SCHALLER) 120—122 M. Charles-Auguste von der Weid ,. 122—125 M. le chanoine Gœtschmann 125- 128 M. Jean-Alex. Daguet (M. J. SCHNEUWLY).. 128—136 M. Auguste Marmier ... 136—138 M. Lucien Morard 138—141 M. François Bonnet (R. P. BERTHIER) 141—145 M. Joseph-Didyme Rey (M. 0. PAUCHARD).. 145—149 Anecdotes nuithoniennes , , 150—151 Chansons et coraules fribourgeoises 152—153 Surnoms des villes et villages 154—155 Coraules et chants populaires 156 —158 Ritournelles et rondes enfantines 158—161 Devinette archéologique, énigme, logogriphe, etc. 161—161 ENTRE DEUX AMIS Mon ami a-t-il raison ou ai'je raison moi-même? Il pj'étend que les bons exemples sont comme des phares qui permettent aux navires longtemps ballotés par la tempête de trouver un refuge dans le port. Pour moi je maintiens que les phares sont plutôt comme les mauviais exemples ; car ils servent surtout à éloigner les marins du lieu où ils se trouvent. Vous déciderez entre nous. Peut-être trouverez-vous qu'il y a du vrai et du faux dans les deux opinions. En tout cas le résultat pratique est bien plus important que la théorie. Qu'il attire ou qu'il éloigne, le phare a droit à notre reconnaissance, car il nous indique la route à suivre. Voici, d'ailleurs une lettre qui semble écrite exprès pour servir d'exemple dans ce cas. Le signataire en est M. Bardey bijoutier à Fraisans, petit village du Jura. 11 n'a jamais rien eu à faire avec la mer. Mais sur terre on est obligé, comme sur mer, d'avoir des points de repère pour s'orienter. Il parait que M. Bardey traversa une période de douleurs rhumatismales terribles; Si tous ceux qui soalïrent de la môme manière se mettaient tout d'un coup en tête de vouloir voyager sur mer, tout le tonnage de notre nouvelle marine ne suffirait pas pour les contenir. Enfin, c'est une question qui ne doit pas nous troubler beaucoup. Ceux qui souffrent chroniqu«ment de rhumatismes préfèrent le coin du feu aux voyages au long cours. « Chez moi, dit M. Bardey, le mal n'avait pas de siège fixe. Les douleurs semblaient se promener par tout le corps. Parfois elles descendaient dans les jambes et alors la marche me devenait impossible ; ou bien je souffrais dans les bras ou aux côtés et dans ce dernier cas j'avais beaucoup de peine à respi­ rer. De tous les remèdes que J'employai, de tous les modes de traitement auxquels j'eus recours aucun ne me fit de bien, excepté le vôtre. Grâce à votre remède, toutes ces douleurs qui faisaient de moi, en pratique, un infirme, ont entièrement disparu, malgré les fatigues que j'ai à endurer. Veuillez croire à l'expression de ma reconnaissance. Bien à vous. (Signé) Bardey, le 9 juillet 1893. Vu pour la légalisation de la signa­ ture apposée ci-dessus de M. Bardey^ bijoutier, résidant dans ce village. Fraisans, le 10 juillet 1893. (Timbre de la mairie.) Le maire (signé), Lardères. » 1 « Pendant huit ans, écrit un autre correspondant, j'ai souf­ fert de douleui's rhumatismales. Plusieurs médecins m'assu­ rèrent qu'on ne pouvait rien faire pour me soulager. J'employai des sinapismes et des cataplasmes ; je pris de l'huile de. ricin comme purgatif, mais aucun de ces remèdes ne put me sou­ lager. Je suis heureux de pouvoir vous annoncer que deux flacons de votre remède m'ont entièrement guéri. Je voudrais que tous ceux qui soufïrent de rhumatismes pussent s'en servir, car je puis en attester les effets bienfaisants. (Signé) Barbaise, à Sermonne par Louny (Ardenues), le 17 septembre 1892. Vu pour la légalisation de la signature apposée ci-des­ sus de M. Barbaise. Sormonne, le 17 septembre 1892. Le maire (signé), Beglot. » « Je vous remercie beaucoup, écrit un troisième, d'avoir cherché un remède pour mon mal, dont je souffrais depuis neuf ou dix mois. Je consultai trois médecins qui ne purent rien faire pour moi. Je souffrais de névralgies et de douleurs rhumatismales. Parfois, pendant toute une semaine, je ne parvenais pas à fermer l'œil de la nuit. Il m'arrivait souvent même de ne pas me coucher du tout. Boire et manger étaient devenus pour moi presque impossibles. Après avoir pris votre remède pendant deux ou trois jours, une amélioration eut lieu dans mon état, et en moins de deux semaines je fus compïète- .ment guéri. (Signé) Provost Zéphir, cultivateur, à Erny St- Julien, canton de Fauquembergues (Pas-de-Calais), le 28 juin 1893. Vu pour la légalisation de la signature apposée ci-dessus. Le maire (signé), Cappe de Bâillon. » Voyons maintenant si le remède qui a guéri ces braves gens n'était pas comme un phare qui leur montrait l'entrée du port de la Bonne Santé 1 Ou bien les mauvais remèdes n'étaient-ils pas des signaux pour les empêcher de jeter leur argent et de perdre leur temps à se les procurer ? Répondez vous-même de la manière qui vous paraîtra la plus juste. Le remède qui guérit ce mal terrible est la Tisane américaine des Shakers, et les lettres de reconnaissance étaient adressées à celui qui a importé d'Amérique ce remède pour le vendre, à des milliers de gens en Franco : M. Oscar Fanyau, pharmacien, 4, Place de Strasbourg, à.Lille (Nord), qui vous adressera sans frais sur votre demande une brochure expliquant pourquoi la Tisane guérit les rhumatismes ainsi que bien d'autres maux. Dépôts dans les principales pharmacies. — Dépôt général : Pharmacie Fanvau, 4, Place de Strasbourg, Lille. 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Nous prions nos correspondants de vouloir bien, autant que possible, choisir ce genre d'expédition qui évite toute erreur et toute perte. Passé le lO Novembre, le moDiant devra accompagner les demandes. Les billets qai n'auront pas eé^gné à l'un de ces tiraires devront Stre conservés par leurs propriétaires car ils participeront en outre anx </p><p>QUI AURONT LIEU APRÈS LE PLACEMENT DEâ BILLETS DE TOUTES LES SÉRIES 1» TXRA.G& SVPPI^ÉntEM'TAIKB 2°>" TIRAGE SVPPïÉllIEirTAXIlE UN GROS LOT | QO.OOO UN eROf >-OT20O,OOO 1 lot de 20.000 . . . SO.OOO 1 lot de SO.OOO . . 50.000 2 lots — 10.000 . . . 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La Banque de l'Etat reçoit les dépôts d'espècep aux conditions suivantes : aj Sur certificats à 3 ans à 3 1/2 »/o bj » à,6 mois ...... à 3 1/4 °(o , cj En comptes courants, ordinaires ; ...•.-. à 3 "/o dj En compte de chèque ...... à 2 1/2 «/» </p><p>La Banque de l'Etat a fixé comme suit, jusqu'à nouvel avis, les conditions: de ses prêts : . ' : à 4 «/o le taux des prêts aux communes par obligations hypothé­ caires en l" rang, plus une commission de 1/4 °/o, une fois pour toutes. f le taux des prêts aux particuliers par obligations hypothé- à l 1 1 «'o nft J caires en 1" rang. Y letauxdes crédits en comptes courants ouverts aux com- l, munes. r ië taux des crédits en comptes courants ouverts aux particu- i 1 1 '•' »•• net -' ''^"^^ ^^^^ gardance de dam. ' :- ." i>'' s le taux des billets en comptes courants garantis par un nan- V tissement de bons titres. à 5. »'o net le taux des billets en comptes courants avec cautionnnement. Le papier commercial bancable est escompté au taux officiel des banques^ suisses. L ! Bancfue de l'Etat a été chargée par les Etats, villes, communes, compa­ gnies de chemins de fer et sociétés ci-après, de payer, sans frais pour les porteurs, les coupons d'intérêts des titres suivants : PnniiSJitBati/.n c,,i.«>. / Rente 3 •/» au 1" janvier, X" mai et 1" sept^ Confédération suisse. . • | Emprunt 31/2»/. au 30 juin et si décembre. r 3 1/2 "/o ISSI, au 1»'janvier et 1«'juillet. Etat de Fribourg . . . . < 3 •/<, 1892, au IS avril et 15 octobre ^ V^ Lots de 15 fr., au 15 février et 15 août. Etal du Tessin. . ... 3 l/2 «/«, de 1893, au 30 juin et 31 décembre. Ville de Fribourg . ... LotsdelOfr., au ISluin et au 15 décembre^ Communes frib. et Navigation Lots de 50 fr., au 20 janvier. I' Obligation"« s S.-O.-SOuest i<>\:. 4 "l», au 1" juillet. Jura-Simplon .....<; l ^^^Xisse^^w^v^^^t. > Jougne-Ecle'pens s "loy au 15 oct^ 1Coupon s d'actions privilégiées, fln juin. Banque foncière du Jura . obbgations4 »/,, au 15 mai. Créditagr. elind. de la Broyé Coupons d'actions, en février. La Banfpie de l'Etat se chargé de l'encaissement de tous les autres coupons- de titres si,i,.~es ou étrangers, aux meilleures conditions. Grand choix de chaussures en tous genres </p><p>CORDONNERIE POPOLAIRE EMILE SCHENKER FRIBOURG RUE DE LAUSANNE, 77 (Ancien Bazar central) Vend le meilleur marché de la place Voir les prix dans la montre. ^5Li5iaBi5iaiBi5jaiELnar5J5i5iai5iafi </p><p>Avenue de Tivoli, 293, FRIBOURG I BALLY AUGUSTE </p><p>RÉPARATION DE MEUBLES EN TOUS GENRES AGENT </p><p> de la Panjucteric de la Toiir-de- Trciiie (Gruyère) 0! D! €©Kmi3iai ®1 MÏ¥BÏ?ÎSS s . 18, Rue des Alpes, 18 (HI-,.,,! , i» «>il!l'illlh Illiilliii ,j|]|liilllii„ iiliiiiiii tM\ iiinii^„.,^<iiii! iiiiiiiiiii, „|]ii»i!i[i miiitiiiii,,, </p><p>DE FRIBOURG EN SUISSE a été fondée ensuite d'une décision du Grand Conseil du canton de Fribourg, du 5 octobre 1889. A l'heure qu'il est, elle comprend trois Facultés : la Théologie, le Droit, les Lettres. On se propose d'y joindre plus tard une Faculté des sciences et une Faculté de médecine. Des 43 Professeurs de l'Université, 10 enseignent à la Faculté de Théologie^ 13 à celle de Droit et 20 à celle des Lettres. Les cours sont donnés en latin, en français ou en allemand. (Pour de plus amples renseignements, voir les Publications semestrielles de l'Université qui donnent des indications complètes sur les cours et le personnel ensei­ gnant.) Les salles de cours se trouvent au Lycée ou Musée cantonal: L'ancien Hôtel de Fribourg a été aménagé en Conmct • pour les Etudiants en Théologie. La Bibliothèque de l'Université est installée dans les bâtiments du collège St-Michel. Pendant le semestre d'été 1894, l'Université fut fréquentée . par 246 étudiants (194 immatriculés et 52 auditeurs). Sur ce " chiffre, la Faculté de Théologie comptait 113 étudiants, celle de Droit 59 et celle des Lettres 74. Si nous considérons l'en- . semble, la Suisse a été représentée par 142 étudiants ; parmi * les 104 étrangers, 59 appartenaient à l'Empire allemand, 1 à la France, 25 à la Bulgarie, 6 à l'Autriche, 4 à l'Amérique, etc. Huit langues sont représentées à l'Université. 11 existe parmi les Etudiants trois Sociétés portant cou- '• leurs : la Romania, Section de la Société des Etudiants • suisses ; la Toutonia, appartenant au cartel des associations des Etudiants catholiques allemands, et une section de la Zojingia. — L'organisation générale des Etudiants porte le . nom A'Acadeinia. Recteur pour l'année 1894-95 : R. P. Coconnier. Vice- î recteur, M. le D' Sturm. Doyens des Facultés : R. P. del Prado; M. le D' Lœrkens; M. le D' Kallenbach. L'Université publie, avec ses programmes de cours, des '• travaux scientifiques. Il en a paru neuf jusqu'à ce jour : deux sont dti domaine de l'archéologie chrétienne et de l'histoire j _ de l'art ; les autres représentent la littérature française, la philologie classique, rhistoirederhumanisme,lagrammaire comparée des langues indo-germaniques et le droit. SERRURERIE D'ART ET DE BATIMENT H. FRAGNIÈRE 184, %ue de l'Hôpital, 184 FRIBQURG </p><p>DEVANTURES FERMETURES Volets de magasins (Rollladen) Snitattation d'vntizie'UZ, de- v'x^/tvna^ - ESCALIERS EN FER FORGÉ RAMPES ET GRILLES DE STYLE </p><p>PORTAILS. MARQUISES. VÉRANDAS. SERRES. LUSTRES. LANTERNES MONTE PLATS COFFRES FORTS FOURNEAUX ET POTAGERS AMEUBLExMENTS DE JARDINS TRAVAIL PROMPT I& SOIGNE ^HK modères TÉLÉPHONE TÉLÉPHONE POUR L'AMERIQUE Tontes les semaines, départ de nombreuses sociétés, aux meilleures con­ ditions, avec accortipagnementjusqu^au port. Paiements en Amérique franco domicile, contre quittancé originale au payeur. Expédition de marchandises au tarif le plus bas, de toute nature et de toute quantité, de et pour tous les pays, par la plus ancienne et la plus importante Agence générale </p><p> fondée en 1834 Bâle, Centralbahnplati, 9, New-York, Greenwichstreef, 61. ou ses Agents en Suisse. ;(H319^J) ,13 Seule agence d'émigration ayant elle-même un hureau à New-York pour la réexpédition de ses passagers qui vont plus loin. LA FILATURTDETÂTNY FABRIQUE DE DRAP FRIBOURG Neuveville, 82, i" JPrix. Méd. de vermeil, Fribourg 1892. • se recommande aux agriculteurs et propriétaires de moutons pour le filage des laines, la confection de draps et milaines, ainsi que pour fouler et presser les tissus à la main. Ouvrage consciencieux et soigné. Grand choix de draps et milaines, 1" qualité et à prix avantageux. DÉPOTS: M"° Christen, négociante, à Payorne; IW. J. Pittet- Vienny, à Bulle ; M"" veuve liiclie, à Roniont; M. Aebischer-Raemy, à Planfayon. (H 1753 F) </p><p>Pratique. Economique. Exquis. Un véritable bienfait pour tous indisposés ou malades (H 3202 J) </p><p>L'EXTRAIT DE VIANDE MAGGI en ration de l-") et de 10 cts. Unique en son genre pour réconforter le corps et l'esprit. Tonique sans pareil. Apéritif par excellence. Où on ne trouve pas l'Extrait de Viande Maggi dans la localité même, s'adresser directement à la fabrique à KEMPTTIUL, en Suisse. M ^, l 2â M. les Eeelésiastiques peuvent s'adresser en toute confiance ponr le VIN DE MESSE GARANTI NATUREL A LA MAISON DES Fîls d'Ifnaee Eeseiva DE FRIBOURG ET DE SION —•o*— Cette maison, fondée en 1856, a conquis sa réputation d'honorabilité et de loyauté en affaires. Elle s'est développée en se rendant propriétaire de divers clos dans le canton du Valais, spécialement le clos réputé de Grandinaz, ce qui lui a permis d'avoir la spécialité des vins valaisans. Elle a établi des succursales et dépôts dans les villes d'Estavayer, de Romont et de Bulle, a obtenu 3 médailles d'honneur dans diverses expositions et la médaille de vermeil à la dernière exposition de Fribourg. (H2231F) 34 Son siège principal est à Fribourg, Grand'-Rue, 9 </p><p>Aucune mète ne devrait tarder d'examiner mes riches collections de Toiles de coton exclusive­ de famille ment qualités depremière matière, souple à travailler et,9'a(;»an.^ fort aulavage.Prt'x' de fabrique par 1/2 pièce de 35 m. Cretonnes p. chemises depuis 30 cts. jusqu'aux Renforcés les plus fins. Toiles fortes p. draps 180 cm. depuis 85 cts. On change ce qui ne convient pas. Echantillons et envois franco. (H3202J) JACQUES BECKER, Dépôt de fabrique, EN N EN DA (Glaris). </p><p>ATTINGER, frères, éditeurs, Neuchâtel ALMANAC¥^GRIC0LE DE I>i SUISSE ROMANDE PUBLIÉ PAR la Société d'agriculture du canton de'^Neuchâtel XXXIir année d'existence Articles et vignettes conGernani l'agriculture t " © X © m. f tsiÈpes %<è ©©rat8m©s Franco contre remboursement postal CHEMISERIE SPÉCIALE P, MAILLARD J. Lichtensteiger, successeur </p><p>H j8. rue de Lausanne </p><p>•H *(>• 0 MÉDAILLE D'ARGENT GRAND CHOIX de chemises confectionnées PI pour messieurs et jeunes gens. . Spécialité de ciiemises sur mesure, façon très soignée. Atelier perfectionné ; traction 0 électrique. U CRAVATTES DERNIER GENRE Faux-cols — Manchettes — Chemisettes 0 Bretelles — Boutons Mouchoirs de poche Ceintures tennis haute nouveauté •n Bonnetterie ; articles soignés. 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Extrait de Malt à là Santoline. — Très estimé à cause de son elBcacité certaine pour les enfants de tout âge. 8. Extrait de Malte à l'huile de foie de morue. — Pour les enfants scrofuleux, dont la constitution réclame un régime fortifiant de longue durée. 9. Extrait de Malt contre la coqueluche. •— Nouveau remède éprouvé par de nombreux essais; presque toujours efficace. Sucre et bonbons de Malt du D' Wander sont généralement réputés et encore sans rivaiix. Prière de faire attention à la marque de fabrique. Dépôt dans toutes les pharmacies de la Suisse. (HSÎSOJ) 3 Magasin de Meubles | 224, rue de la Préfecture, 224 L g» Le soussigné : rappelle à (m SgJ";?;^^^^^ sa clientèle et au public j ^j s.«t!«Rïf#3aSqu'on trouve toujours chez < gt, lui un grand assortiment de meubles en tous genres. (H1519H) 20 Echantillons, travail à domicile, fournitures «^ Réparations. Prix modérés. Se recommande Ant. 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Pour demandes d'abonnements, ainsi que pour les annonces, s'adresser au bureau du journal 6, GRAND'-RUE, 6 à FRIBOURG </p><p>I \AAAAAAAAAA/VWV\A/W\AAAA/VsA/I l Place de l'Uùlel-de- FDTDAÏlDr ^'"'^^ de l'iUM-de- Ville, m f lllDUUlllJ Ville, lâi La plus ancienne Agence de Publicité. (FONDÉE EN 18SS.) </p><p>Reçoivent les annonces non-seulement pour les nombreux journaux dont ils sont fermiers et en particulier dans le Canton de Fribourg pour : La Liberté, L'Ami du Peuple, Le Journal de Fribourg, Le Confédéré, La Feuille officielle et d'Avis, L'Artisan, Le Messager, La Semaine catholique, La Freiburger Zeitung, Le Democrat, Le Bulletin pédagogique, L'Almanach catholique. Les Nouvelles Etrennes Fribourgeoises, Mais encore ])0\ir tous les autres journaux Suisses et étrangers. </p><p>DEVIS J:T TRADUCTIONS GRATIS. </p><p>EXPÉDITION PROMPTE. 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