OLARI S Science-fiction et fantastique S Le volet en ligne Lectures 161 J.-O.Allard, R. Bozzetto, J. Pettigrew et R. D. Nolane Sci-néma 166 H. Morin et D. Sernine L’ANTHOLOGIE PERMANENTE N˚ 160 DES LITTÉRATURES DE L ’ IMAGINAIRE Gratuit Abonnez-vous ! Abonnement (toutes taxes incluses): Québec et Canada: 27 $ États-Unis: 27 $US Europe (surface): 32 euros Europe (avion): 35 euros Autre (surface): 40 $ Autre (avion): 46 $ Nous acceptons les chèques et mandats en dollars canadiens, américains et en euros seulement. On peut aussi payer par Internet avec Visa ou Mastercard. Toutes les informations nécessaires sur notre site: http://www.revue-solaris.com Par la poste, une seule adresse: Solaris, C.P. 85700, Succ. Beauport, Québec (Québec) Canada G1E 6Y6 Courriel:Téléphone: Fax: [email protected] (418) 525-6890 (418) 523-6228 Nom: Adresse: Veuillez commencer mon abonnement avec le numéro: Solaris est une revue publiée quatre fois par année par les Publications bénévoles des littératures de l’imaginaire du Québec. Fondée en 1974 par Norbert Spehner, Solaris est la première revue de science-fiction et de fantastique en français en Amérique du Nord. Ces pages sont offertes gratuitement. Elles constituent le Supplément en ligne du numéro 160 de la revue Solaris. Toute reproduction – à l’exclusion d’une impression unique en vue de joindre ce supplément au numéro 160 de Solaris –, est strictement interdite à moins d’entente spécifique avec les auteurs et la rédaction. Les collaborateurs sont responsables de leurs opinions qui ne reflètent pas nécessairement celles de la rédaction. Date de mise en ligne: septembre 2006 © Solaris et les auteurs K. J. Parker préparé la cité aux dangers qui la Les Couleurs de l’acier guettent. Loredan doit choisir pru- Paris, Bragelonne, 477 p. demment ses alliés, dans cette ville Avec Les Couleurs de l’acier, le où espionnage et querelles intestines premier tome de sa Trilogie Loredan, font maintenant partie du quotidien. K.J. Parker amorce une fresque Et c’est sans compter la malédiction alliant les caractéristiques des que lui a lancée une jeune fille en romans de fantasy, d’aventure et quête de vengeance… de cape et d’épée. Les éditions La magie, dans l’univers décrit Bragelonne publient, pour la pre- dans Les Couleurs de l’acier, se mière fois en langue française, un rapproche plus d’une science philo- titre de la romancière britannique sophique que d’un art thauma- qui a fait paraître une demi-douzaine turgique. Le Principe est une énergie de romans dans les dix dernières brute que seuls quelques initiés en années. quête de savoir parviennent à con- Sa carrière de juriste ayant visi- trôler partiellement. Or, ceux-ci ne blement influencé ses goûts narratifs, peuvent rien faire lorsque l’équilibre Parker choisit, comme personnage principal de sa trilogie, un avocat. Or, Bordas Loredan n’a rien à voir avec le traditionnel mythomane en costume trois-pièces. Dans Les Cou- leurs de l’acier, pas de textes de loi, pas d’éloquents discours visant à embrouiller le jury; à Périmadeia, les causes se disputent à la pointe d’une épée. Plus bretteur que menteur, Loredan ne se doute pas que sa retraite du barreau sera cham- bardée lorsqu’on lui confiera la défense de Périmadeia, la Triple Cité menacée par les terribles tribus barbares. Et même si le peuple clame qu’aucune armée ennemie n’a réussi à prendre Périmadeia depuis des millénaires, rien n’a 162 SOLARIS 160 magique de la Triple Cité est menacé dont l’épée magique, Stormbringer, par l’arrivée d’un Spontané, doué se nourrit d’âmes. Parmi les auteurs, de la capacité inconsciente de tordre l’on retrouve de vieilles connais- le Principe selon ses désirs. sances comme Christian Léourier, Les destinées de plusieurs per- Christian Vilà, Daniel Walther ou sonnages se croiseront dans ce Pierre Stolze, des quasi disparus roman interminable teinté d’un hu- comme Jacques Barbéri, des actuels mour inepte qui, en raison de sa comme Xavier Mauméjan, Fabrice simplicité (et parfois même de son Colin, Pierre Bordage ou Johan mauvais goût – les plaisanteries de Heliot, et des nouveaux tels Jonas chiot mort ne font rire personne), Lenn ou Laurent Kloetzer. ne fait que très rarement mouche. Ce mélange de tons, de rythmes, Malgré les longueurs qui s’accu- de qualités imaginatives autour du mulent, le style d’écriture de Parker même personnage, toujours dans est efficace et épuré. Demeurent des paysages morbides, crée une toutefois quelques maladresses attri- impression d’éternité du combat buables à l’inexpérience d’une jeune mythique contre l’entropie, au nom auteure étant rapidement devenue, du Chaos. on se demande pourquoi, l’une des Parmi les meilleurs textes je choi- figures montantes de la fantasy bri- sirais, de Richard Canal, « Elric et tannique contemporaine. l’enfant du futur » et, de Xavier Jérôme-Olivier ALLARD Mauméjan, « Qayin ». La préface de Moorcock est très instructive, et la publicité nous rap- Richard Comballot (ed) Elric et la porte des mondes Paris, Fleuve Noir, 2006, 450 p. Préfacée par Michael Moorcock, voici une anthologie de dix-neuf textes originaux écrits par des auteurs français. Ils mettent en scène des aventures virtuelles d’Elric, aux prises avec toutes sortes de démons, de dieux et autres entités dans des paysages toujours plus sinistres. Cette mode des anthologies de textes originaux est intéressante. Comballot avait déjà, dans les années passées, rassemblé – ou pro- voqué – des textes autour d’Alice et de Peter Pan. Ici, l’ensemble des nouvelles con- tribue à une symphonie d’hommages à ce personnage insondable d’Elric SOLARIS 160 163 pelle que les neuf tomes du cycle d’Elric sont disponibles chez Pocket, ce qui donnera l’occasion à certains de comparer l’univers propre à Elric avec celui que les auteurs de l’antho- logie ont inventé à son propos. Une anthologie à lire pour le plaisir de retrouver le survivant de Melniboné. Roger BOZZETTO Dan Simmons Olympos Paris, Robert Laffont (Ailleurs & Demain), 2006, 779 p. Rappelez-vous : dans la cent cinquante-deuxième livraison de votre revue préférée, celle de l’au- tomne 2004, je vantais en long et en large la première partie du volu- mineux diptyque de Dan Simmons, à savoir celle du paradis posthumain Ilium. Je vous y parlais de la guerre qu’on leur promettait à la fin de leur de Troie, littéralement manipulée siècle de vie alors qu’ils terminaient par des posthumains ayant élu do- leur existence en servant littéra- micile sur Mars, au faîte du mont lement de pâture à une créature Olympos, mais aussi des moravecs, monstrueuse, Caliban. ces intelligences artificielles ayant Dans Olympos, Dan Simmons élu domicile, elles, sur les satellites reprend là où il nous avait laissés Europe et Io, et qui s’étaient im- puisque, dans les premières pages miscées dans les agissements des du roman, nous assistons, par l’entre- pseudos « Dieux » en constatant les mise de la belle Hélène, de Ménélas bouleversements quantiques que et de Hockenberry, un universitaire ces derniers provoquaient à travers du XXe siècle ressuscité par les Dieux, le système solaire. À la fin de ce aux funérailles de Pâris. Malgré premier volume, ces deux trames l’aspect parfaitement surréaliste de narratives se rejoignaient, les mo- cette séquence (en raison du trou ravecs venant à la rescousse des de brane qui, au loin, perce le ciel et héros de la guerre de Troie (Achille, donne directement accès à la planète Hector & cie) qui se révoltaient contre Mars terraformée, mais aussi de la les Dieux en raison de la mort de présence des moravecs et de leur Pâris, alors que la troisième trame, dôme de protection énergétique qui celle des « humains à l’ancienne », protège la cité des foudres des se concluait provisoirement sur la dé- Dieux), j’ai bien failli décrocher tant couverte d’une terrible mystification, Simmons se complaît à détailler de 164 SOLARIS 160 façon grandiloquente les jeux de époque, le résultat se transforme coulisses et les stratagèmes ourdis en une œuvre certes exigeante, mais par les personnages de l’Antiquité. néanmoins incontournable! Heureusement, l’histoire se met enfin Jean PETTIGREW en marche pour de bon à la page 50, quand le moravec Mahnmut pro- pose à Hockenberry de se rendre sur Clotilde Cornut Terre, non celle de l’Antiquité où ils La Revue Planète (1961-1968) se trouvent, mais celle qui est con- Paris, L’Œil du Sphinx, 2006, 284 p. temporaine de la Mars des post- En 1960, Le Matin des magi- humains et qui abrite les derniers ciens de Louis Pauwels et Jacques « humains à l’ancienne ». Vous aurez Bergier bouleverse le monde de deviné que la trame narrative de l’édition en France avec un succès ces derniers s’entremêlera bientôt aussi inattendu que phénoménal. aux autres et que, de liens en liens, de révélations en révélations, le Mais le livre fait plus que surprendre lecteur ébahi, tout en ayant droit à car il fascine les uns autant qu’il un final à la hauteur de ses espé- ulcère les autres, provoque des débats rances les plus folles, comprendra et installe subitement dans le lan- enfin les tenants et les aboutissants gage une nouvelle expression qui va de cette ambitieuse histoire future faire fureur: le « Réalisme Fantas- de l’humanité. tique ». Surfant sur le succès et la Malgré certaines longueurs, iné- polémique, les deux compères et vitables dans ce genre de pavé où la quelques autres décident sur un coup partie explicative prend une place de tête de lancer en 1961 une revue importante, Simmons réussit dans de bibliothèque bimestrielle baptisée les deux cents dernières pages à Planète, sans se douter que cette rendre vraisemblable ce qui, sous la aventure allait durer 41 numéros plume d’un auteur moins doué, serait jusqu’en 1968, tous vendus à demeuré totalement invraisemblable plusieurs dizaines de milliers d’exem- (le passage le plus stupéfiant est plaires.
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