L’histoire très ancienne du village de FAVARS (Corrèze) des origines jusqu’au Moyen-âge Madame Marguerite GUELY Présidente de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze http://www.societe-historique-correze.org / Le blog : http://www.favars.info 1 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir Le blog : http://www.favars.info 2 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir Quand Favars n’existait pas, la région était constituée d’immenses forêts, des étangs dont on ne peut savoir s’ils sont de la grandeur des étangs actuels et des croisements de routes. Sur la carte avec les frontières actuelles, il y a une route qui va d’Uzerche au nord vers Beaulieu et le Puy d’Arnac au sud et une autre route appelée du sel. Sur cette route transitent des convois de sel qui viennent de la côte atlantique et qui se dirige vers Haut Limousin. Cette route passe par Brive et remonte le long des crêtes et des sommets de collines, elle longe un moment ce qui sera la frontière de Favars des crêtes et se dirige vers Tulle et l’est. Favars est à n’est pas loin de ce carrefour de routes. D’autres routes seront construites ultérieurement celle qui va de Brive à Tulle en passant par Favars et celle du 18 ème siècle qui monte sur les crêtes qui va de Saint-Germain-Les- Vergnes vers Tulle. Favars n’existe pas encore… Les noms des lieux qui sont probablement les plus anciens et habités dès l’époque gallo-romaine cela fait plus de 2000 ans dont les noms se terminent par « ac » indiquant l’emplacement une villa gallo-romaine. L’endroit le plus peuplé est probablement Champagnac qui est une grosse villa car tout le sud de la commune s’appelle Champagnac ou Champagnac le Haut, le Petit Champagnac, Champagnazes, Champagnaguès... Il devait y avoir une grosse exploitation qui couvrait tout le sud de la commune actuelle. Il y a cependant aussi Combroux, mot d’origine gauloise qui signifie barrage ; il y avait probablement à cet endroit un barrage et un étang correspondant à l’étang actuel de Lachamp. Il y a Druliole qui veut dire « le petit bois de chênes » singularité car la région était plutôt une région de hêtres et plus tard de châtaigniers. A cette époque nous avons Champagnac, exploitation gallo-romaine au sud, Combroux une région d’étangs à l’ouest et Druliole un lieu avec des chênes. Vers l’an 800, au temps de Charlemagne, plusieurs événements se passent. A partir de Cornil au sud jusqu’à Saint-Mexant au nord, Saint-Germain-les- Vergnes à l’ouest, Poissac-Chameyrat à l’est, cet ensemble correspond à un fisc royal. Un fisc royal est un domaine confisqué par un roi (ou un empereur) à un propriétaire désobéissant ou qui lui avait déplu. Les carolingiens étaient intéressés par la chasse et cette région était un domaine de chasse royal constitué de vastes forêts coupées de clairières dans lequel il y avait de petits domaines d’origine gallo-romaine comme Champagnac. Charlemagne est-il venu beaucoup chasser ? A-t’il conservé ce domaine comme réserve de chasse ? On ne le sait pas, mais il aimait tellement la chasse qu’il interdisait à ses fils de chasser dans les forêts royales. Le blog : http://www.favars.info 3 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir Le blog : http://www.favars.info 4 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir Le blog : http://www.favars.info 5 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir Le temps des moines Dans la région, Chameyrat est probablement l’endroit qui a été christianisé en premier vers le IV ème / V ème siècle bien avant Charlemagne avec la construction de l’église Saint-Etienne de Chameyrat première église de cette région qui est le centre de ce vaste domaine du point de vue religieux. En 848, après la division du vaste empire de Charlemagne par ses descendants, le roi Pépin II d’Aquitaine règne sur le Sud de la France. Il veut récompenser un fidèle serviteur qui habite près de Turenne à Cazillac et donne (ou rend) cette région confisquée par son ancêtre à un habitant du coin Raoul, archevêque de Bourges. Raoul est le fils du seigneur de Turenne et il fonde l’abbaye de Beaulieu quelques années plus tard. Il donne à l’abbaye de Beaulieu ce vaste ensemble, qui passe sous la domination (une domination douce) de l’abbaye de Beaulieu sur la Dordogne mais en est fort éloigné. La route ancienne venant d’Uzerche y mène. Une autre abbaye est beaucoup plus proche, celle de Tulle mais elle n’est fondée que vers 900/930 et n’a pas prit part à ce don; longtemps jalouse, elle a des vues sur ce domaine en usurpant et occupant temporairement ses terres. Le don est confirmé en 875 mais 897 à la fin de ce siècle carolingien, l’évêque de Limoges et l’abbaye de Beaulieu considère que les paroisses ne sont pas assez organisées. Il y a Chameyrat, une vaste paroisse, Saint-Germain-les- Vergnes, Saint-Mexant et sur l’autre rive de la Corrèze Cornil. Trois petites églises de domaine sont en ruines et il est décidé de ne pas les reconstruire. A l’époque les évêques disaient qu’il ne fallait pas reconstruire une église neuve sur une église ruinée. Probablement il devait y avoir de petites églises de domaine à Champagnac, à Combroux et du côté de Druliolle. Ces églises sont détruites et il est décidé de créer la paroisse de Favars. Elle est composée du domaine de Combroussaux (Combroux) composé de trois mas pris à Saint- Germain les Vergnes, (un mas est un petit hameau composé d’une ou plusieurs fermes), la villa Viliolas (correspondant à Druliolle) composé de trois mas, de la villa d’Adilabordas (les petites maisons, le Mas) aujourd’hui disparue, au total Saint Mexant donne six mas ou deux villages. La plus grosse partie est donnée par Chameyrat, la villa Campagnaco composée de sept mas, la villa Favaris (la première fois citée dans l’histoire) composée de trois mas, la villa Ocone (Les Noucoux) sur une colline en limite de Favars composé d’un mas. Ces noms se retrouvent encore aujourd’hui. Cependant, jusqu’au XVII ème siècle, les habitants de la région de Druliolle se marient à Saint Mexant, ceux de Combroux se marient à Saint Germain les Vergnes et ceux du sud, de Champagnac et de Favars, se marient à Chameyrat. L’évêque a crée une paroisse mais dans son découpage il n’a pas tenu compte de la géographie ni de la direction des ruisseaux. Au nord les ruisseaux vont vers le nord et la Couze descend vers le sud et rejoint la Corrèze. Favars est située sur Le blog : http://www.favars.info 6 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir une crête. Cette nouvelle paroisse existe à partir de 897 et deviendra plus tard la commune de Favars. Le blog : http://www.favars.info 7 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir Le blog : http://www.favars.info 8 Favars, un petit village tranquille qui deviendra grand Passé, présent et avenir A la tête de cette paroisse et de l’ensemble du fisc, l’abbaye de Beaulieu va mettre un prévôt qui est un moine cloîtré qui réside à Beaulieu. Celui-ci délègue un intendant pour diriger à sa place le domaine. Il s’installe et réside ainsi que le prévôt dans la villa Favaris qui est peut-être gallo-romaine ou gauloise et probablement située à l’emplacement actuel du château de Favars. L’église qui est construite est dédiée à Saint-Pierre ; l’abbaye de Beaulieu est vouée à Saint- Pierre. Le prévôt avec sa maison et ses serviteurs occupe l’ensemble de ce qui est actuellement le château de Favars et ses dépendances. En 971, il est à la tête d’une centaine de mas sur l’ensemble. La paroisse d’origine, cinquante ans après sa création, a beaucoup grandie et le nombre d’habitants a augmenté. Son intendant est un serf vicaire car à l’époque tous les paysans étaient encore des serfs. Le prévôt prenait le plus débrouillard et le plus intelligent des serfs pour s’occuper et gouverner son domaine. Cependant se méfie de lui car il est intelligent et on ne veut pas qu’il se comporte comme un patron. Il lui est interdit de s’habiller comme un seigneur pour monter à cheval. Il doit être habillé comme un prêtre. Il a droit à un mas, et sur les cent mas qu’il dirige à une quantité limitée de nourriture, de poules et de produits fermiers par exemple et un peu d’argent, quatre deniers. Il a droit à un tiers des droits de justice car le prévôt rendait la justice dans ses cent mas. Les paysans, des serfs ne sont pas des esclaves attachés à leur maître, mais sont attachés à leur mas qu’ils n’ont pas le droit de quitter. Ils doivent prendre leur femme sur place. Ils n’ont pas le droit de la chercher dans une autre paroisse pour limiter leur fuite. Ils doivent aussi au prévôt, seigneur de leur paroisse, une certaine quantité de céréales (avoine, seigle, orge..). S’ils possèdent une exploitation un peu plus grande, une borie, ils doivent fournir un service avec leurs bœufs et leur charrette et par exemple chercher de la nourriture.
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