Iran : Et la vie continue Archives, documentaires et débats : près de dix-huit heures de programmes sur France Culture. PAGE 4 1 Ma Révolution culturelle En racontant admirablement un passé douloureux de la Chine, TV&Radio l’écrivain Xu Xing évoque aussi Du lundi 21 juillet le présent. Sur France 5. PAGE 28 au dimanche 27 juillet 2008 Chasseur de têtes Rencontre avec L’audiovisuel public Claire-Marie en questions (2) Cuvilly-Givert Entretien avec Philippe Santini, et Julien Grossi, directeur général de France directeurs Télévisions Publicité. PAGE 3 de casting. Deuxième volet de notre série d’été Mr. Brown consacrée aux Portrait d’un héros de la musique noire métiers de la fiction. américaine. PAGES 2 et 3 Un film de Philippe Manœuvre et Philip Priestley au cœur d’une soirée « Black is Beautiful », sur Arte. PAGE 8 Christophe Bertolin/IP3 pour « Le Monde » ; Capa ; Hikari Production ; Ian Hanning/REA ; Rue des Archives/Lebrecht. - CAHIER DU « MONDE » DATÉ DIMANCHE 20 - LUNDI 21 JUILLET 2008, Nº 19745. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT - 2 Le Monde Dimanche 20 - Lundi 21 juillet 2008 SÉRIES D’ÉTÉ Les métiers de la fiction (2) Ressource humaine DIRECTEUR DE CASTING. Des héros aux rôles secondaires, il (ou elle) a pour mission de dénicher les comédiens qui incarneront les personnages d’une fiction. Un travail qui requiert physionomie et patience LS font la pluie et le beau nence des comédiens pour inter- temps dans la vie des ac- préter les nouveaux personnages teurs. En collaboration imaginés par l’équipe de scénaris- avec les producteurs et les tes du feuilleton. « Les auteurs metteurs en scène, ils ont m’envoient des ébauches de scéna- pour mission de dénicher rios, des descriptifs des personnages, et de choisir les comédiens ainsi que des informations sur leur Iqui participeront au succès d’une durée de vie dans la série », expli- fiction, d’une série ou d’un film. que Julien Grossi. Une fois les per- Une lourde responsabilité pour sonnages cernés, le directeur de des professionnels passionnés par casting part en quête des comé- le métier d’acteur. diens qui les incarneront. Il active « Un directeur de casting qui dit son réseau personnel, contacte avoir fait la carrière d’un comédien des agents artistiques, passe des est un prétentieux. » Ce n’est pas annonces, et procède parfois à des un comédien recalé et aigri qui castings sauvages dans des lieux lance cette sentence. C’est Claire- publics. Marie Cuvilly-Givert, directrice « Quand on lit un scénario, on a Claire-Marie Cuvilly-Givert travaille de casting, notamment sur la sé- tout de suite des idées, des noms de actuellement sur la série de rie « La cour des grands » comédiens qu’on a vu jouer au théâ- tage sa tâche avec Joanna Delon France 2 « La Cour des grands » ; (6 × 26 min, France 2) qui le dit tre ou dans des films. C’est très sub- et Audrey Gatimel, les deux Julien Grossi est l’un des avec son franc-parler vrombis- jectif. Mais il y a aussi des moments autres directrices de casting de directeurs de casting de sant. Et Julien Grossi, l’un des di- de découragement. Plus il y a de pa- « Plus belle la vie ». « Depuis le dé- « Plus belle la vie » (France 3). recteurs de casting de « Plus ramètres liés au physique, à des but de la série, il y a déjà eu quatre VALÉRIE FLAN ; CHRISTOPHE BERTOLIN/IP3 belle la vie » (France 3), est aussi cent cinquante personnages impli- POUR « LE MONDE » de cet avis. qués. En l’espace d’un mois, entre Pas question de tirer la couver- « Depuis le début cinq et quinze nouveaux personna- ture à soi lorsqu’un acteur dé- ges font leur apparition dans le scé- essentielle dans la préparation marre une belle carrière après de “Plus belle la vie”, nario », raconte Julien Grossi. d’un tournage, mais ce n’est pas avoir été repéré. La direction de sur France 3, il y a déjà Des castings sont organisés tous lui qui décide au final. Sur « Plus casting est un métier de l’ombre, eu quatre cent les mois. belle la vie », ce sont le directeur et pourtant primordial sur un cinquante personnages. » Loin des plateaux de tournage artistique de la série, le directeur film. « Nous jouons un rôle d’inter- et des studios, les castings se dé- d’acteurs, le responsable de face entre les comédiens, les réalisa- roulent en général dans les locaux France 3 et les deux producteurs teurs, les producteurs et les chaînes, traits particuliers d’un personnage, des sociétés de production, par- de la société Telfrance qui, après qui imposent parfois leurs choix », plus il est difficile de trouver le comé- fois entre la photocopieuse et la visionnage des essais, choisissent explique Julien Grossi. dien. Il faut aussi tenir compte de machine à café. Un par un, les co- les comédiens. « Ce qui me plaît, Le directeur de casting inter- l’enveloppe. On ne peut pas propo- médiens sont testés sur une scène c’est de découvrir des gens, de met- vient très tôt sur le projet d’un ser un comédien qui demande vingt qu’ils auront à jouer dans le film. tre ma pâte à un projet collectif film. Et lorsque le tournage com- mille euros par jour quand on n’a « Pendant les essais, je donne la ré- qu’est le film. Mais je sais qu’à la mence, il est parfois déjà au tra- pas le budget, confie Claire-Marie plique et mon assistant filme. D’une fin, mon avis est purement consulta- vail sur un autre film. « Pour la sé- Cuvilly-Givert. On fait un boulot certaine manière, je suis dans la di- tif », conclut, lucide, Julien rie “La cour des grands”, nous de chasseur de têtes, de responsable rection d’acteur. C’est la partie de Grossi. Avec Claire-Marie Cuvilly- avons commencé à chercher les co- des ressources humaines. On embau- mon travail que je préfère, explique Givert, il s’accorde encore sur une médiens en novembre pour un tour- che des gens, mais on est aussi celui Julien Grossi. J’essaie aussi de faire point : « Il n’y a pas d’école pour nage qui a débuté en avril », ra- qui doit annoncer la mauvaise nou- des contre-propositions, de faire pas- apprendre à être directeur de cas- conte Marie Cuvilly-Givert. velle quand un comédien n’est pas ser des essais à un gringalet d’un ting, on se forme sur le tas. Mais ce A Marseille, sur « Plus belle la retenu pour un rôle. » mètre soixante-cinq pour un rôle de qui est sûr, c’est qu’il faut avoir un vie », les choses se passent diffé- Si pour « La cour des grands » réparateur de frigo. » œil, être physionomiste, et surtout, remment. Pour cette série au long Claire-Marie Cuvilly-Givert a tra- Par sa force de proposition, le aimer les acteurs. » cours, on recherche en perma- vaillé seule, Julien Grossi, lui, par- directeur de casting tient une part Hélène Delye Le Monde 3 SÉRIES D’ÉTÉ Dimanche 20 - Lundi 21 juillet 2008 L’audiovisuel public en questions (2) « Nous risquons de perdre plus de la moitié de nos recettes en journée » Philippe Santini, directeur plus de monde et engranger plus de publicité. Il sera intéressant général de France Télévisions d’observer les choix qui vont être Publicité (FTP), revient sur faits : soit préserver une forte la suppression de la publicité audience après 20 heures même après 20 heures à partir sans publicité, soit basculer ce type de programmes avant 20 heu- de janvier 2009 res pour générer des recettes. La logique du service public, Avez-vous été pris de court par jusqu’ici, est bien de décider la décision de Nicolas Sarkozy, des programmes indépendam- le 25 juin, de supprimer la ment de possibles recettes pu- publicité après 20 heures, sur blicitaires ? les chaînes publiques, dès le Bien sûr. Deux processus inver- 1er janvier 2009 ? ses s’opposent : le service public Dans sa déclaration initiale, le obéit à une logique de program- 8 janvier, le président de la Répu- mes, et ne vend de la publicité blique avait déjà prévu de suppri- qu’une fois sa grille construite. mer la publicité après 20 heures Le privé, lui, qui ne vit que de la dès le 1er janvier 2009. La commis- publicité, suit une logique sion Copé, elle, envisageait que d’audience commerciale : il éla- cette suppression n’intervienne bore ses émissions en fonction de qu’au 1er septembre 2009, ce qui la cible des ménagères de moins nous aurait laissé plus de temps ; de 50 ans pour engranger le plus mais ce n’est plus à l’ordre du jour. de recettes publicitaires possible. Il nous reste à tenter de préserver notre outil de travail jusqu’au 31 décembre 2008… avant de deve- nir une boulangerie qui n’aurait plus que du pain de mie à vendre. Vous voulez dire que la publi- cité avant 20 heures ne rappor- tera quasiment rien ? Quel que soit le programme, aussi bon soit-il, le pic d’audience est (et restera) à 21 h 15. C’est donc Cinquante ans d’existence l’espace publicitaire que l’on vend après 20 heures qui sert de moteur et toujours pas de statut et permet de remplir les moments creux comme l’avant-20 heures SI LE CINÉMA est né en 1895, le métier de directeur de ou les mois de juillet et d’août. Philippe Santini. IAN HANNING/REA casting n’est apparu, lui, qu’au début des années 1960.
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