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mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:52 Page 1 N°27 - 2009 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:52 Page 2 Volume publié avec le concours de la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France et du Conseil Général du Val-de-Marne. Clio 94 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:52 Page 3 SOMMAIRE PRÉFACE ................................................................................................. P.5 (MICHEL BALARD) LES COURS DE MANDRES .......................................................................... P.7 (JEAN-PIERRE NICOL) MANDRES VUE PAR SES ÉCRIVAINS .......................................................... P.23 (JEAN-PIERRE NICOL) ALFORTVILLE EN TOILE DE FOND (1870-1944) ......................................... P.31 (LOUIS COMBY) MAIRIE, ÉCOLE ET PAUVRETÉ, L’EXEMPLE DU SUD-EST PARISIEN, 1880-1900 .......................................... P.44 (CÉCILE DUVIGNAC-CROISÉ) PAUVRETÉ ET MARGINALITÉ DANS LE SUD-EST PARISIEN (ACTES DU COLLOQUE DE CLIO 94 DU 2 NOVEMBRE 2008) INTRODUCTION ....................................................................................... P.59 (GENEVIEVE ARTIGAS-MENANT) TOURISME ET VILLÉGIATURE À ARCUEIL ET EN VALLÉE INFÉRIEURE DE LA BIÈVRE EN AMONT DE PARIS DU XVIE SIECLE AU DÉBUT DU XXIE SIECLE ...............................................P.65 (ROBERT TOUCHET) MAISONS-ALFORT, À TRAVERS L’ÉCRITURE, LA PEINTURE ET LA PHOTOGRAPHIE ......................................................... P.69 (MARCELLE AUBERT) LA ZONE, DE L’UNIVERS LITTÉRAIRE À LA RÉALITÉ HISTORIQUE ............... P.83 (ÉLISE LEWARTOWSKI) LUDOVIC HALÉVY À SUCY-EN-BRIE ........................................................ P.93 (FRANÇOISE BALARD) Clio 94 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:52 Page 4 MARGUERITE BAUDOUIN, PARCOURS ET TÉMOIGNAGE SOCIAL D’UNE FEMME DE LETTRES .................. P.99 (CÉCILE DUVIGNAC-CROISÉ) RAYMOND RADIGUET, L’ÉTERNEL JEUNE HOMME ....................................... P.118 (JOELLE CONAN) FRANÇOIS CAVANNA, UNE REPRÉSENTATION DISSIDENTE DE NOGENT-SUR-MARNE .................... P.130 (VINCENT VILLETTE) VALLOU DE VILLENEUVE, LITHOGRAPHE ET PHOTOGRAPHE BOISSÉEN ..... P.139 (ROGER GUILLEMARD) LES BORDS DE MARNE VUS PAR LES PEINTRES......................................... P.147 (MICHEL RIOUSSET) LE VAL-DE-MARNE DANS LA LITTÉRATURE POPULAIRE ........................... P.153 (MICHEL BESNIER) PIERRE-ANTOINE CLUZEAU ET LE JARDIN COLONIAL DE NOGENT-SUR-MARNE ................................... P.157 (BERNADETTE BOUSTANY) LOUISE BOURGEOIS, DES RACINES CHOISYENNES POUR UNE ŒUVRE INTERNATIONALE .............. P.164 (PIERRE BRONDEL) CONCLUSION .........................................................................................P.172 (GENEVIEVE ARTIGAS-MENANT) ERRATUM ...................................................................................................................P.173 BIBLIOGRAPHIE VAL-DE-MARNAISE ........................................................P.177 (ALAIN AIECH) SOCIÉTÉS ADHÉRENTES ET BUREAU DE CLIO 94 ......................................P.179 Clio 94 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:52 Page 5 PRÉFACE Comme chaque année, notre bulletin de liaison, CLIO 94, présente les actes du colloque que nous avons organisé à la Salle des Fêtes de l’Hôtel du Département à Créteil le 22 novembre 2008. Le thème choisi était particulièrement intéressant : comment écrivains et artistes ont-ils représenté notre région dans leurs œuvres ? Beaucoup en effet, au cours des siècles, avaient choisi le calme de nos villes et villages pour échapper à la vie trépidante de la capitale. Ludovic Halévy, librettiste de Carmen et des opé- ras-bouffe d’Offenbach, le dit expressément dans sa correspondance : il appré- ciait le plaisir des champs, les longues promenades dans la campagne. Avant lui, Diderot et les Encyclopédistes étaient accueillis au château de Grand-Val (Sucy- en-Brie) par Madame d’Aine et aimaient prolonger les conversations de salon par d’agréables marches autour de leur demeure d’accueil. Plus près de nous, des poètes, des romanciers, des écrivains populaires ont décrit dans leurs œuvres tel ou tel aspect de nos communes. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur le cinéma, dont Joinville et Bry-sur-Marne ont été et sont encore des centres actifs. Combien de films ont été tournés dans nos régions, ont fait découvrir les bords de Marne ou la vallée de la Bièvre ! Il y a là un champ de recherches inépuisable. De nos jours, bien des peintres du dimanche et des artistes confirmés plantent leur chevalet sur les bords de nos rivières. Une association les regroupe et il appartenait à son président, Michel Riousset, de nous présenter leurs toiles, riches de couleurs et des reflets de l’eau. L’ensemble de ces articles prolonge les recherches que dans une très belle exposition les Archives départementales du Val-de-Marne avaient présentées au public. Il me plaît de souligner la nécessaire et efficace complémentarité entre colloque et exposition. Les images du sud-est parisien sont multiples. Deux articles sur Alfortville et Mandres complètent ce numéro de CLIO 94, qu’il appartient à nos lecteurs d’enrichir par de nouvelles recherches. MICHEL BALARD PRÉSIDENT DE CLIO 94. Clio 94 5 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:53 Page 6 Cadastre 1811 6 Clio 94 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:53 Page 7 LES COURS DE MANDRES Faut-il faire la cour ou la balayer ? Comment en parler ? Avant d’accueillir la récréation des enfants des écoles, avant de rassembler les bénéficiaires des faveurs du souverain, ou avant de désigner les tribunaux, la cour a été une exploitation rurale. Le mot porte sa charge de siècles, il se lit dans de nombreux noms de villages ou de lieudits – Courbon près des sources de l’Yerres, Ballancourt près de Corbeil – Notons rapidement que ce mot peut s’écrire avec ou sans T final. Sous la forme courtil, il nomme un jardin ou plus exactement un potager. Nombreux sont les villages de la Brie où se trouvent des cours. Par exemple, à La-Queue-en-Brie, près de l’église, il est indiqué une Grand’ Cour. À Chevry, à Crécy-en-Brie, à Villiers-Saint-Georges et même dans une ville comme Provins, au moins une cour est mentionnée. Tous les villages briards de quelque importance possèdent une ou plusieurs “cours”. Très rares sont ceux qui comptent plus de dix cours. Le village de Mandres présente une structure originale rue de Brie et du Général Leclerc : 30 cours sont disposées le long de ces deux rues. Le nombre exceptionnel de cours tient autant des origines du village qu’à son activité rurale maintenue jusqu’au dernier quart du XXe siècle, et à l’image que le village s’est donnée. Espaces collectifs, espaces communs, les cours ont une histoire dont le détail nous échappe, mais dont les grandes lignes nous apparaissent avec le recul du temps. Longtemps, elles ont formé l’ossature du village, la chair de sa population et l’âme de son existence. Depuis la mise en valeur des terres jusqu’à la culture de la rose, elles ont fourni les éléments d’une vie rurale solide. Le projet initial de fixer les populations qui vivaient chichement de l’exploitation des bois, des osiers et des roseaux de la plaine boisée, bien plus humide que de nos jours, a été accompli et réussi. La notion même de village a été édifiée par ces cours et leurs habitants ont transmis cet héritage jusqu’à nous. C’est cette histoire que je tenterai de rapporter. Cette organisation systéma- tique de l’habitat a été fondée lors du mouvement de conquête d’espaces agri- coles, au début du précédent millénaire, elle a évolué. Néanmoins, et malgré les vicissitudes de l’histoire, les cours se sont maintenues et même développées quand bien même le terme avait tendance à perdre son usage initial. De cette his- toire, peut-être, pourrons-nous y trouver quelques indications pour le futur. C’est bien le rôle de l’histoire que de transmettre les images du passé pour éclairer l’avenir. Clio 94 7 mep clio 94 20092.qxd 16/09/09 11:53 Page 8 HISTOIRE DES COURS Toute l’histoire médiévale de Mandres devrait s’écrire au conditionnel, tant les documents sont rarissimes pour la période médiévale1. Mais il est possible d’en retrouver les grandes lignes. Le nom de Mandres apparaît en 1117 dans un document du chapitre de Notre-Dame de Paris, propriétaire d’une grande partie du rebord occidental du plateau de Brie (Bois Notre-Dame, vallée du Réveillon notamment) concurremment avec l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, le comte de Corbeil et le seigneur de Brie2. L’acte fait état d’une cession de terres à l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs de Paris. Il semble bien que le terroir appartenait alors à quatre fiefs : Saint-Thibault (comte de Corbeil), les Tours Grises (Ferme dite de Monsieur, actuel Hôtel de Ville, seigneur de Brie), les Grès (cour 8, Notre-Dame) Saint-Martin (cour Saint-Martin, angle de la rue Cazeaux et de la rue de Brie). Les seigneurs y ont fait appel à des “hôtes” pour défricher les terres à gagner sur les zones humides qui alors prédominaient. La colonisation agricole – dont le mouvement est visible dans tout l’Occident dès la seconde moitié du Xe siècle et se prolonge jusqu’au XIVe siècle3 – a permis de fixer la population et de mettre en valeur les clairières qui, probablement, dessi- naient le paysage du plateau (en ce temps-là, la Brie passait pour une immense forêt, ce qui est largement inexact). À ma connaissance, nous ne possédons pas d’actes d’établissement. Seules les marques laissées sur le paysage permettent de reconstituer partiellement ce qui a pu être le Mandres primitif. La colonisation agricole est sûrement à l’origine de la création des cours de Mandres. Mais ce qui suit doit plus à l’observation du site qu’à la lecture de pièces d’archives. Initialement, les cours sont liées aux fiefs. Par la suite, elles seront installées par imitation. Il semble bien que le village de Mandres a été formé à la fin du XIe siècle sur un lieudit dont la signification serait cabanes ou huttes. Deux sites agricoles ont été implantés sur le plateau de Brie entre vallée de l’Yerres, vallée du Réveillon et terres humides de la plaine vers Santeny et Brie. Selon toute vraisemblance, ces deux colonies rurales, dites le Bout d’en-Bas et le Bout d’en-Haut (cette dis- tinction s’est maintenue jusque dans les années 1960), ont coexisté.

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