DossierD de Presse 2003 Une année de l'Algérie en France EL DJAZAÏR est le nom choisi pour désigner l’an- née de l’Algérie en France. Au-delà de sa consonance agréable et de son équi- libre typographique, en arabe comme en latin, sa signification renvoie à une longue histoire. El Djazaïr désigne à la fois l’Algérie et sa capitale. Ce fut la ville qui reçut Cd’abord ce nom‘ à l’initiative du prince Bologhine, fils du fondateur de la dynastie des Zirides, qui dans la seconde moi- tié du Xème siècle, fit d’Alger la capitale de son royaume. En arabe, El Djazaïr signifie "les îles”. La baie d’Alger com- prenait en effet plusieurs îlots (quatre selon certains témoi- gnages) dont l’alignement offrait depuis l’Antiquité un abri naturel aux embarcations. Au début de la période ottomane, Kheïreddine dit Barberousse détruisit le Peñon, fort espagnol bâti sur la plus importante de ces îles et utilisa ses pierres pour construire la première jetée, les bâtiments et les remparts du port. En retenant le nom d’El Djazaïr, Bologhine reprenait une tradition séculaire. En effet, à toutes les périodes de son histoire, la toponymie d’Alger s’était inspirée de ces îles aujourd’hui enfouies sous l’Amirauté. Le nom d’Icosim que lui avait attribué les Phéniciens renvoyait déjà à ces îles. Les Romains le latinisèrent, la ville devenant alors Icosium. C’est à partir de El Djazaïr que se déclinèrent toutes les versions linguistiques plus ou moins proches de l’originale : Alger, Algérie, Algiers, Argelia … apparues à partir du XVIème siècle quand la Régence d’Alger devint une puis- sance maritime et conclut de nombreux traités internationaux. Le nom même d’El Djazaïr exprime bien la profondeur d’une histoire, la diversité d’une culture et la présence de la Méditerranée, carrefour de civilisations dont le patrimoine et l’art algériens portent jusqu’à présent les signes et les valeurs. Djazaïr, une année de l’Algérie en France EDITORIAL “Djazaïr 2003 : l’Algérie au cœur” Hervé BOURGES Président du Comité mixte d’organisation de “Djazaïr, une année de l’Algérie en France” our la France et pour l’Algérie, cette année sera un recommencement. Recommencement après de mul- tiples rendez-vous manqués, après de multiples malentendus et des années de silence, d’oubli ou de dou- leur. Deux pays voisins, deux pays culturellement et intellectuellement liés, et pourtant deux pays qu’un affrontement fratricide a opposés et qui se sont tourné le dos. Quarante années passent, les cicatrices s’effacent peu à peu, d’autres difficultés, d’autres revers, d’autres plaies sociales ou historiques se sont ouvertes en Algérie comme en France, et l’effort nécessaire pour une main tendue réciproque n’a pas encore été fait… Alors même que le brassage des populations continuait, Pque des échanges culturels croissants mixaient les apports de nos différents héritages, des deux côtés de la Méditerranée. Djazaïr, une année de l’Algérie en France ne sera pas une année culturelle comme les autres. Elle marquera une nouvelle li- gne de départ pour deux nations reconnues, également attachées à leur identité politique et diplomatique, certaines toutes les deux d’avoir un message propre à délivrer. L’avenir de l’Europe passe désormais par la refondation du partenariat méditerranéen, qui rassemble notamment le Maghreb et l’Europe du Sud dans une même démarche de développement. Clef de ce dynamisme partagé, les relations franco-algé- riennes lui sont aussi indispensables que l’est l’alliance franco-allemande dans la construction de l’Union européenne. Comme souvent, la reconnaissance mutuelle passe par la culture, par la juste mise en valeur du message intellectuel et artis- tique, des traditions et du patrimoine de l’autre. En 2003, la France a donc décidé de présenter la richesse et la diversité de la culture de l’Algérie, dans tous ses musées, dans toutes ses salles de spectacles, à travers toutes ses institutions culturelles. Est décrétée la mobilisation de tout le tissu d’associations, d’institutions, de collectivités, de lieux d’exposition, de bibliothèques, qui couvre le territoire français ! Sont d’ores et déjà mobilisés également les médias, porte-voix indispensables, qui dès la fin de l’année 2002 fédéreront leurs publics autour des événements organisés et labellisés “Djazaïr”. L’année 2003 sera passionnante : multiple, ouverte, fraternelle, contradictoire et libé- rée. Elle va permettre à deux peuples libres et fiers de se retrouver côte à côte, pour cons- truire ensemble un avenir nécessairement partagé. Le rendez-vous est fixé : et nous sa- vons déjà que personne n’y manquera. Djazaïr, une année de l’Algérie en France EDITORIAL “Découverte, expression, rencontre” Par Mohamed RAOURAOUA Commissaire Général Algérie s'apprête à vivre aujourd'hui, en commun avec la France, une année exceptionnelle, essentiellement vouée à la découverte par le public français de son patrimoine multidimensionnel. Riche de deux millions d'années de présence humaine avérée et de ses trésors accumulés à travers l'histoi- re, le patrimoine archéologique algérien présente une singulière diversité. L'identité nationale, fondée sur l'an- cestrale amazighité et enrichie par la spiritualité de l'Islam et la culture arabe, s'est également nourrie d'au- tres civilisations africaines et méditerranéennes. Aujourd'hui de nombreux sites - dont sept classés au pa- trimoine mondial de l'humanité - et collections d'objets témoignent de cette extraordinaire variété. L"Djazaïr, une‘ année de l'Algérie en France" s'appuiera sur une vision contemporaine de notre héritage tout en soulignant des valeurs qui, pour être anciennes, n'en demeurent pas moins actuelles et universelles. L'année 2003 se présentera comme une immense scène ouverte à la création artistique et littéraire. Si la musique, la littéra- ture et parfois le cinéma algériens ont réussi à faire connaître au public français quelques facettes du talent national, d'autres disciplines, styles et signatures prétendent aujourd'hui à la consécration ou pour le moins à la reconnaissance. L'événement que représente l'année de l'Algérie en France permettra de valoriser les capacités créatives des Algériens enga- gés dans un rapport passionnant entre les références patrimoniales et les tendances actuelles. Ce sera l'occasion de souligner des itinéraires originaux, de faire connaître des personnalités attachantes, de révéler ou de confirmer des expressions intimement liées au parcours symbolique et affectif du peuple algérien avec ses joies, ses douleurs et ses espoirs. Et puisque la culture ne se limite pas aux Arts, d'autres types d'activités compléteront ce large éventail culturel : conférences et colloques, hommages thématiques aux écrivains, aux artistes, aux femmes, aux journalistes, aux cinéastes... Une place de choix sera réservée aux échanges de jeunes, à la haute couture, l'artisanat, l'art culinaire, aux démonstrations équestres tradi- tionnelles et autres expressions populaires qui traduisent toute la convivialité dérivée de nos valeurs. Manifestation culturelle internationale de premier plan, "Djazaïr, une année de l'Algérie en France" est déjà un acte majeur d'échange et de rapprochement en vue d'en- richir la coopération multiforme dans l'esprit de partenariat et d'intérêt mutuel souhai- té par l'Algérie et la France, leurs sociétés et leurs talents. Productives et amicales, les relations entre les organisateurs algériens et français illustrent parfaitement cet élan. Plus que l'indispensable cérémonial qui marquera l'événement, c'est sa signification his- torique qui requiert l'attention. Au delà des rendez-vous manqués, deux nations que rap- prochent tout autant la Méditerranée et l'histoire s'offrent ainsi une opportunité excep- tionnelle de rencontre et surtout, ardemment recherchée, une meilleure connaissance mutuelle des deux peuples. Djazaïr, une année de l’Algérie en France EDITORIAL L'Algérie et la France, chacune fière de son legs historique et de ses espérances, esquisseront ensemble et à travers la cultu- re, les contours d'un avenir débarrassé de toute ambiguïté. Cette volonté commune de progrès et de stabilité s'appuie sur le même esprit d'ouverture par lequel le peuple algérien, riche de ses langues maternelles, recourt sereinement à la langue fran- çaise dont il retient le génie indissociable des grandes valeurs de l'humanité. Pour notre communauté en France, cet événement représente sans aucun doute un grand moment d'affirmation culturelle. Outre la communion avec l'ensemble des publics français, la participation des personnalités et du monde associatif émigrés, aux cô- tés de leurs concitoyens d'Algérie, renforcera la contribution de l'émigration algérienne à l'histoire et au présent des deux pays. Par ailleurs, comment ne pas considérer ici les retombées attendues pour le champ culturel national à travers l'encouragement apporté à la création, la reconnaissance des créateurs et la dynamisation des institutions culturelles ? "Djazaïr, une année de l'Algérie en France" sera aussi une fête dans tout le sens que lui confère la tradition algérienne : joie, amitié, dignité, générosité et chaleur humaine. Aussi, il appartient aux hommes de talent et de conviction, en Algérie comme en France, d'affirmer haut et fort combien la culture peut rassembler et dissiper les malentendus, et d'agir pour que cet échange constitue un moment intense et bénéfique aux relations entre les deux pays et les deux peuples. Djazaïr, une année de l’Algérie en France EDITORIAL “2003, L'Année de l’Algérie multiple” Par Françoise ALLAIRE Commissaire Générale roposer en France,
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