Zola Emile Germinal 1900 Fre

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Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/germinal02zola GERMINAL FASQSELLE ÉDITEURS. 11, RUE DE GRENELLE, PARIS, 7' ŒUVRES D'EMILE ZOLA LES RQUGON-HACQUART URTOIHK NATOBSLLB ST SOGIALS O'Vm WXXtUM SOnS LB IBCOIIS HaPtblC LA FORTUNE 038 ROUGON 64< mille. 1 vol. • LA CURÉE 85» mille. 1 vol. LE VENTRE DE PARIS 81* mille, i vol. LA CONauêTE DE PLASSANS 57' mille. 1 vol. LA FAUTE DE L'A&3É MOURET 119' mille. 1 vol. SON EXCELLENCE EUGENE ROUGON 54* alUe. 3 vol. L'ASSOMMOIR 225* miUo. 2 vol. UNE PAQE D'ANOUR 165* mlUe. 1 vol. NANA 283» mille. 9 vol. POT-BOUILLE 124« mille, i vel. AU BONHEUR DES DAMES 118« mille. 9 vol. UA JOIE DE VIVRE 83' mille, i vol. GERMINAL 193« mille. S vW. L'ŒUVRE 87* mille. S vol. LA TERRE 285' mUle. 9 vel. LE RÊVE 1&3* mille. 1 vol. LA BÊTE HUMAINE 152' mille. 1 vel. L'ARGENT 119' mille. 2 vol. LA DEBACLE 277* mlUe. 2 ni. LE DOCTEUR PASCAL 125* aille. 1 vol. LES PERSONNAGES DES ROUGON-MACftUART. 13> mille. 1 vol. LES TROIS VILLES LOURDES 212' mille. 2 vel. ROME 153* mille. S ve). PARIS 140« mille. 3 vol. LES QUATRE ÉVANGILES FECONDITE 142* mille. 9 vol. TRAVAIL 114» mille. 9 vol. VÉRITÉ 80* ffilile. 9 vol. ROMANS ET NOUVELLES CONTES A NINON. NonveUe ôditioa 1 vol. NOUVEAUX CONTES A NINON. Neavelle édlUea 1 vol. LA CONFESSION DE CLAUDE, NoaveUe Mltion 1 vol. THÉRÈSE RAauiN. Nouvelle ëditioa 1 vel. MADELEINE FÉRAT. Noovelle ëditica 1 vol. LE VŒU D'UNE MORTE. NooTelle édition 1 vei. LES MYSTERES DE MARSEILLE. NoaveUe éditloB 2 vol. LE CAPITAINE BURLE 17' mille. 1 vol. NAIS MICOUDN 23* miUe. 1 vol. MADAME SOURDIS IS* mille. 1 vol. LES 80IRÊE6 DE MÉDAN (en ooUaborutlon) .... 36* laille. 1 vol. THEATRE THÉRÈSE RAOUIN. — LES HÉRITIERS RABOURDIN. — LE BOUTON DE ROSE 10* mille. 1 vel. POÈMES LYRIQUES 6* mille. 1 to!. ŒUVRES CRITIQUES ES HAINES. NoaveUe ééiUoH 1 vol. LE ROMAN EXPÉRIMENTAL 8' mille. 1 vol. LE NATURALISME AU THÉÂTRE 1 val. NOS AUTEURS DRAMATlttUES i vol. LES ROMANCIERS NATURALISTES 1 vol. DOCUMENTS LITTÉRAIRES « vol. UNE CAMPAGNE, 1880-1881 5* mille. I vol. NOUVELLE CAMPAGNE, 1886 9* mille. 1 vol. LA VÉRITÉ BN MARCHE 14* HÙlle. 1 vel. CORRESPONDANCE LETTRES DE JEUNCSCE 7* mille. 1 vel. LBt LETTBE8 ET LES ARTS. 5* mlUe. 1 vol. •^I-Sp LES ROUGON-MAGQUART HISTOIRE NATURELLE ET SOCIALE D'UNE FAMILLE SOUS LE SECOND EMPIRE GERMINAL PAR EMILE ZOLA TOME DEUXIEME - PARIS BIBLIOTHÈQUE-CHARPENTIER FASQUELLE ÉDITEURS 11, RUE DE GRENELLE, 11 Tous droits réservés. GERMINAL ïl CINQUIÈME PARTIE A qijatre heures, la lune s'était couchée, il faisait une nail très noire. Tout dormait encore chez les Deneulin, la vieille maison de briques restait muette et sombre, portes et fenêtres closes, au bout du vaste jardin mal tenu qui la séparait de la fosse Jean-Bart. Sur l'autre fa- çade, passait la route déserte de Vandame, un gros bourg, caché derrière la forêt, à trois kilomètres environ. Deneulin, las d'avoir passé, la veille, une partie de la journée au fond, ronflait, le nez contre le mur, lors- qu'il rêva qu'on l'appelait. Il finit par s'éveiller, enten- dit réellement une voix, courut ouvrir la fenêtre. C'était un de ses porions, debout dans le jardin. — Quoi donc? demanda-t-il. — Monsieur, c'est une révolte, la moitié des hommes ne veulent plus travailler et empêchent les autres d^ descendre. Il comprenait mal, la tête lourde et bourdonnante dt sommeil, saisi par le grand froid, comme par une dou- che glacée. 2 LES ROUGON-MACQJ AÛT. ( — Forcez-les à descendre, sacrebleu I bégaya-t-fl. — Voilà une heure que ça dure, reprit le porion. Alors, nous avons eu l'idée de venir vous chercher. Il ferez n'y a que vous qui leur peut-être entendre raison. , — C'est bien, j'y vais. Vivement, il s'habilla, l'esprit net maintenant, tréa inquiet. On aurait pu piller la maison, ni la cuisinière, ni le domestique n'avait bougé. Mais, de l'autre côté du palier^ des voix alarmées chuchotaient ; bt, lorsqu'il sortit, il vit s'ouvrir la porte filles, de ses qui toutes ; deux parurent, vêtues de seignoirs blancs, passés à la hâte. — Père, qu'ya-t-il? L'aînée, Lucie, avait vingt-deux ans déjà, grande, brune, l'air superbe ; tandis que Jeanne, la cadette, âgée de dix-neuf ans à peine, était petite, les cheveux dorés, d'une grâce caressante. — Rien de grave, répondit-il pour les rassurer. H paraît que des tapageurs font du bruit, là-bas. Je vais voir. Mais elles se récrièrent, elles ne voulaient pas le lais- ser partir sans qu'il prît quelque chose de chaud. Au- trement, il leur rentrerait malade, l'estomac délabré, comme toujours. Lui, se débattait, donnait sa parole d'honneur qu'il était trop pressé. -— Écoute, finit par dire Jeanne en se pendant à son cou, tu vas boire un petit verre de rhum et manger deux « biscuits ; ou je reste comme ça, tu es obligé de m'em- porter avec toi. Il dut se résigner, en jurant que les biscuits l'é- toufferaient. Déjà, elles descendaient devant lui, cha' ;' cune avec son bougeoir. En bas, dans la salle à man- ger, elles s'empressèrent de le servir, l'une versant le rhum, l'autre courant à l'office chercher un paquet de ' biscuits. Ayant perdu leur mère très jeunes, «lies 8'é« GKHMINAL. ^ taient élevées toutes seules, assez mal, gâtées par leur père, l'aînée hantée du rêve de chanter sur les théâtres, la cadette folle de peinture, d'une hardiesse de goût qui la singularisait. Mais, lorsque le train avait dû être di- minué, h la suite de gros embarras d'affaires, il étail brusquement poussé, chez ces filles d'air extravagant, des ménagères très sages et très rusées, dont l'œil dé- couvrait les erreurs de centimes, dans les comptes. Aujourd'hui, avec leurs allures garçonnières d'artistes, elles tenaient la bourse, rognaient sur les sous, querel- laient les fournisseurs, retapaient sans cesse leurs toi- lettes, arrivaient enfin à, rendre décente la gêne croiS' gante de la maison. — Mange, papa, répétait Lucie. Puis, remarquant la préoccupation où il retombait, silencieux, assombri, elle fut reprise de peur. — C'est donc grave, que tu nous fais cette grimace?... Dis donc, nous restons avec toi, on se passera de noas à ce déjeuner. Elle parlait d'une partie projetée pour le matin. Ma- dame Hennebeau devait aller, avec sa calèche, cher- cher d'abord Cécile, chez les Grégoire; ensuite, elle viendrait les prendre, et l'on irait toutes à Marchiennes, déjeuner aux Forges, où la femme du directeur les avait invitées. C'était une occasion pour visiter les ateliers, les hauts fourneaux et les fours à coke. — Bien sûr, nous restons, déclara Jeanne à son tour. Mais il se fâchait. -^ En voilà une idée ! Je vous répète que ce n'est rien.!. Faites-moi le plaisir de vous refourrer dans vos ^liî.'î, et habillez-vous pour neuf heures, comme c'est convenu. 11 les embrassa, il se hâta de partir. On entendit le bruit de ses botteâ qui se perdait sur la terre gelée du jardin. 4 LES RODGON-MACQUART. Jeanne enfonça soigneusement le bouchon du rhum, tandis que Lucie mettait les biscuits sous clef. La pièce avait la propreté froide des salles où la table est mai- grement servie. Et toutes deux profitaient de cette des- cente matinale pour voir si rien, la veille, n'était resté à la débandade. Une serviette traînait, le domestique se- rait grondé. Enfin, elles remontèrent. Pendant qu'il coupait au plus court, par les allées étroites de son potager, Deneulin songeait à sa fortune compromise, à ce denier de Montsou, ce million qu'il avait réalisé en rêvant de le décupler, et qui courait aujour- d'hui de si grands risques. C'était une suite ininterrompue de mauvaises chances, des réparations énormes et im- prévues, des conditions d'exploitation ruineuses, puis le désastre de cette crise industrielle, juste à l'heure où les bénéfices commençaient. Si la grève éclatait chez lui, il était par terre. Il poussa une petite porte : les bâtiments de la fosse se devinaient, dans la nuit noire, à un redoublement d'ombre, étoile de quelques lanternes. Jean-Bart n'avait pas l'importance du Voreux, mais l'installation rajeunie en faisait une jolie fosse, selon le mot des ingénieurs. On ne s'était pas contenté d'élargir le puits d'un mètre cinquante et de le creuser jusqu'à sept cent huit mètres de profondeur, on l'avait équipé à neuf, machine neuve, cages neuves, tout un matériel neuf, établi d'après les derniers perfectionnements de la science ; et même une recherche d'élégance se re- trouvait jusque dans les constructions, un hangar de criblage à lambrequin découpé, un beffroi orné d'une horloge, une salle de recette et une chambre de ma- chine, arrondies en chevet de chapelle renaissance, que la cheminée surmontait d'une spirale de mosaïque, faite de briques noires et de briques rouges. La pompe était placée sur l'autre puits de la concession, èi la vieille losse Gaston-Marie, uniquement réservée pour l'épuisé- GERMINAL. b Ti'f'i-t. Jean-Bart, à droite et à gauche de l'extraction, n'avait que deux goyots, celui d'un ventilateur à vapeut et celui des échelles. Le matin, dès trois heures, Ghaval était arrivé le pre- mier, débauchant les camarades, les convainquant qu'il fallait imiter ceux de Montsou et demander une aug- mentation de cinq centimes par berline.

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