![Recherches Régionales N°171](https://data.docslib.org/img/3a60ab92a6e30910dab9bd827208bcff-1.webp)
SOMMAIRE Journée d’étude 2003 de l’ASPEAM sur la santé, à Roquebillière par le Docteur Colette Bourrier-Reynaud Mourir à Villars en 1731 par Michel Bourrier L’expertise médicale dans le procès RECHERCHES d’infanticide devant le Sénat de Nice sous la REGIONALES Restauration par Marc Ortolani James Henry Bennet (1816-1891), créateur --- de la station climatique et médicale de Menton par Rolland Ghersi Les cas de variole dans les Alpes-Maritimes Alpes-Maritimes de 1860 à 1908 par Jean-Marie et Arlette Castex et Aspects de la coopération sanitaire transfrontalière entre la France et l’Italie : motivations, enjeux et ambitions Contrées limitrophes par Stéphane Jarlegand La coopération transfrontalière en matière de --- santé par Florent Vanremortere L’accès à la santé dans les œuvres des 45e année peintres primitifs niçois par Paul Roque Honoré IV Grimaldi, marquis de Cagnes janvier-mars 2004 gouverneur de Saint-Paul par René Vialatte Les travaux du port d’Antibes du XVIe au N° 171 XXe siècle par Jean-Bernard Lacroix La vie culturelle niçoise à travers le Palais de la Méditerranée 1946-1965 par Allison Bruno JOURNEE D’ETUDE 2003 DE L’ASPEAM SUR LA SANTE A ROQUEBILLIERE C’est la commune de Roquebillière, au cœur de la belle vallée de la Vésubie qui accueillait cette année notre journée d’étude le 18 octobre. Nous remercions très vivement les élus, le maire, Gérard Camous et son adjoint délégué Jean-Dominique Rasori, qui ont si aimablement aidé le bureau de l’ASPEAM à organiser cette journée sur le thème de la santé, avec la participation active de responsables locaux, économiques ou associatifs. Nous avons tout particulièrement apprécié la magnifique salle municipale où se sont tenues la séance de travail et l’exposition. L’évocation et le devenir du thermalisme dans la politique de santé désignaient d’ailleurs à l’évidence Roquebillière, dont la station thermale de Berthemont-les-Bains, connue et renommée depuis les temps les plus anciens, jouit d’une qualité des eaux et d’un climat dont nulle autre commune ne bénéficie simultanément en France. La poursuite de son développement et l’élargissement des activités susceptibles d’y être accueillies permettraient aux Alpes- Maritimes et à la région de pouvoir occuper un espace exceptionnel dans le système touristico- thermal de notre pays. La proximité de la Côte et l’accessibilité aux stations touristiques et de ski de la haute Vésubie et de la haute Tinée constituent des atouts supplémentaires et inestimables permettant éventuellement aux curistes et aux résidents de se distraire et de se cultiver en toute saison, une fois passées leurs activités et horaires de soins. Le Conseil Général et la Direction des Archives Départementales ont bien voulu s’associer à cette journée en installant une exposition sur la santé fort intéressante et unanimement appréciée, tout comme le catalogue qui l’accompagnait. De son côté, l’ASPEAM avait demandé à deux spécialistes des primitifs niçois, de retrouver dans les œuvres de ces peintres les représentations ayant trait à la santé. Les peintures religieuses de l’époque servaient en effet de support pour l’instruction et l’édification des fidèles et s’inscrivent donc de plain-pied parmi les archives du patrimoine « dessiné » donc écrit, dont s’occupe notre association. Paul Roque dont on connaît la qualité du guide qu’il a signé pour l’Eco-musée de la Roudoule, et Mme Germaine Leclerc sont les responsables des dix panneaux abordant ce thème. Nous les remercions de leur engagement bénévole et actif à nos côtés. Les épidémies ont été abordées par Jean-Marie et Arlette Castex, géographes. Ils se sont intéressés aux localisations d’une épidémie de variole. Le Dr Michel Bourrier, pour sa part a requalifié une épidémie réputée « de peste »… Rolland Ghersi redonna vie à James Henry Bennet, personnage volontiers oublié bien qu’il ait fait de Menton une station climatique très prisée. Marc Ortolani, rappelant que l’ASPEAM est fille de la Fac de droit et que la justice doit aussi se mêler de la santé publique, évoqua différents aspects de procès d’infanticide au XIXème siècle sous la Restauration sarde. Notre invité expert, M. Florent Van Remortère, était venu tout droit de Tourcoing nous apporter une réflexion sur son expérience des programmes européens, en particulier en ce qui concerne la coopération inter-hospitalière transfrontalière. Sa profession de directeur d’institution de la Sécurité Sociale l’avait mis au cœur de ces problèmes auxquels il a continué de s’intéresser après sa retraite, et qu’il contribue désormais à faire mieux connaître en tant que conférencier du Team européen. Certes, la plate frontière entre le nord de la France et la Belgique n’a rien à voir avec les hautes montagnes hérissées qui constituent ici la nôtre. Il n’en reste pas moins évident que des thermes existent aussi bien à Berthemont qu’à Valdieri, et qu’une éventuelle coopération touristico-thermale dans un cadre européen pourrait intéresser les communes de la Vésubie comme celles de la haute Tinée et du Piémont ou de la Ligurie. Il a su dégager les grandes lignes, l’intérêt, et les limites de tels projets de coopération afin que les communes de la montagne autour de Roquebillière puissent éventuellement s’en inspirer pour leur développement touristique durable. M. Stéphane Jarlegand, directeur adjoint du CHR de Nice, chargé des affaires européennes représentait le directeur du CHU de Nice. Il rappela que le centre hospitalier de Nice travaille depuis de nombreuses années déjà, avec ses homologues transalpins, à d’importants projets de coopération sur la santé et souligna l’intérêt qu’il prenait à une manifestation comme cette journée d’étude 2003 dans le cadre d’une meilleure coordination des politiques de santé des Alpes-Maritimes. Dans les serviettes remises aux participants, une petite plaquette, devenue document d’archives rapportait une journée d’étude des médecins du Cercle d’Etudes Immuno- Allergologiques de la Côte d’Azur (CEIACA), tenue ici même en 1984. Cette année, nous avions choisi de tenir notre journée d’étude à l’automne au lieu de la fin du printemps, espérant que cela procurerait davantage de disponibilité à chacun d’entre nous. Ce n’est pas évident et nous remercions d’autant plus tous ceux qui ont bien voulu se mobiliser pour participer avec nous à cette réflexion sur la santé. Rappelons que nous avons abordé ce thème en veillant à exploiter des créneaux qui n’avaient pas déjà été traités spécifiquement par d’autres (Eco-musée de la Roudoule, Archives Départementales …), afin de participer en apportant à l’édifice commun un regard supplémentaire susceptible de compléter l’éclairage déjà apporté sur ce sujet. La matinée de travail se termina par un apéritif aimablement offert par la commune de Roquebillière. Après un agréable déjeuner dans la belle salle du Restaurant La Bergerie, au flanc ouest de la mairie, nous reprenions nos véhicules à 15 heures pour gagner les thermes de Berthemont dont le directeur nous présenta les derniers aménagements et la modernisation en cours. Le retour dans la vallée en suivant la belle route aux couleurs de l’automne nous permit d’aller visiter avec dévouement, passion et autorité une ancienne soignante défendant bec et ongles la mémoire des Templiers et le patrimoine de sa commune. Nous la remercions nous avoir consacré beaucoup de temps. Cette journée nous fut agréable et fructueuse. Puisse-t-elle contribuer à apporter son petit caillou blanc à une réflexion utile sur la santé. Nous remercions tout particulièrement M. Jean- Bernard Lacroix, Directeur des Archives Départementales et le comité de rédaction de Recherches Régionales d’avoir bien voulu publier les actes de cette journée. En effet, s’il est agréable de participer à une journée d’étude au cours de laquelle différents intervenants apportent une réflexion utile, il est toujours regrettable de penser que seuls les participants auront été en mesure de profiter de ces recherches. Les porter à la connaissance du plus grand nombre est un objectif cher à l’ASPEAM… mais encore faut-il pouvoir le réaliser : Recherches Régionales nous le permet et nous l’en remercions très sincèrement. Nous espérons que ses lecteurs trouveront quelque plaisir et intérêt à partager avec nous cette journée d’étude 2003 sur la santé. Docteur Colette BOURRIER-REYNAUD Présidente de l’ASPEAM MOURIR A VILLARS EN 1731 Michel BOURRIER Tristes ou curieuses découvertes dans les archives du haut-pays niçois : à les compulser on s’aperçoit que la santé y était bien fragile au XVIIIème siècle. Rappel à la modestie, les choses ont-elles tellement changé depuis deux siècles ? Ainsi Villars-sur-Var, alors Villars del Varo, petite communauté de 6 à 700 âmes, connut en 1731 une hécatombe au sens étymologique du terme, 97 morts dans l’année dont 66 en un mois et demi. Louis XV régnait en France et s’apprêtait, selon l’usage du temps, à faire dix enfants à Marie Leczinska : « toujours coucher, toujours accoucher » disait-elle, par ailleurs peut-être peu ardente au déduit. Mais le comté de Nice appartenait alors au roi de Sardaigne. C’était le titre qu’avait reçu l’ancien duc de Savoie Victor Amédée II, la volpe savoia, dépossédé en 1720 de la Sicile que lui avait attribuée le traité d’Utrecht en lui rendant ses terres occupées une seconde fois par les Français de Louis XIV. Renouvelant les preuves de sa duplicité - « la Savoie et son duc sont pleins de précipices », écrit Victor Hugo dans Ruy Blas, ce que confirmera le marquis de Saint- Simon lors de la succession d’Autriche- il venait d’abdiquer, non sans essayer dans un paroxysme d’érotisme sénile de reprendre le pouvoir.
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