Puits funéraires d’Aquitaine : Vieille-Toulouse, Montmaurin Georges Fouet To cite this version: Georges Fouet. Puits funéraires d’Aquitaine : Vieille-Toulouse, Montmaurin. Gallia - Fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine, Éditions du CNRS, 1958, 16 (1), pp.115-196. 10.3406/galia.1958.2228. hal-01924548 HAL Id: hal-01924548 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01924548 Submitted on 3 Mar 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0 International License PUITS FUNÉRAIRES D'AQUITAINE : VIEILLE-TOULOUSE, MONTMAURIN par M. Georges Fouet I. — Fouille d'un puits funéraire a vieille-toulouse (haute-garonne) Au sud de l'agglomération toulousaine, dominant par de hautes falaises marneuses la rive droite de la Garonne (qu'il longe sur près de 2 kilomètres) et circonscrit d'autre part vers l'intérieur des terres par deux vallons suivis par les routes D. 95 et D. 4b, le plateau triangulaire de plus d'une centaine d'hectares formant dans la commune de Vieille-Toulouse le domaine de Lanusse ou Mont Bétou1 a fourni, principalement en sa partie centrale dénommée « La Planho », d'innombrables trouvailles de surface du Second Age du fer, plus ou moins exactement rapportées par de nombreux auteurs depuis le xvie siècle2. Ce site n'a fait l'objet de sondages qu'en début de ce siècle. Encore le fouilleur, Léon Joulin, semble-t-il avoir borné ses recherches à quelques tranchées sur une surface assez restreinte3. C'est en ces lieux demeurés riches de promesses archéologiques et dont l'historique reste à établir, qu'un hasard permit la découverte, le 22 mars 1956, d'un enfouissement typique dans l'abrupt délimitant le parc à l'ouest du château de Lanusse4, où un petit éboulement d'un pan de falaise montrait à 3 mètres sous le rebord du plateau une accumulation d'amphores cassées dans une cavité en forme de puits5. (1) Plan directeur au 20.000e : feuilles Villefranche-de-Lauragais n° 1 et Muret n* 4. (2) Parmi lesquels il convient surtout de citer Nicolas Bertrand, Catel, Antoine Noguier, l'Abbé Audibert, Ed. Barry, Montégut, L. Joulin, Desazars de Montgaillard. (3) Léon Joulin, Les stations antiques des coteaux de Pech-David, Mémoires de l'Académie des Sciences Inscriptions et Belles-Lellres de Toulouse, 1902, p. 379 : « II n'a été fait jusqu'ici de fouilles proprement dites que sur 3 hectares situés à la partie inférieure de l'éperon de Vieille-Toulouse ». Croquis : planche de cet article et pi. I de L. Joulin, Les sépultures des âges proto-historiques dans le feud-Ouest de la France, Revue Archéologique, 1912, p. 25. (4) Aux coordonnées ck 527, 1/137, 45 de la feuille Muret n° 4 et à 4-5 mètres au nord-ouest d'un vénérable conifère. (5) La découverte eut lieu au cours d'une visite du site, par MM. L. Cazaux, étudiant à la Faculté des Sciences, R. Mounié, fonctionnaire de la Sûreté et et G. Fouet. M. Jules Delfour, propriétaire donna 116 GEORGES FOUET Les amphores révélées par l'éboulement avaient été jetées dans une cavité de section à peu près carrée, dont les parois régulièrement taillées se dessinaient fort nettement dans la marne. L'orifice quadrangulaire d'environ 2 mètres sur 2 de cette sorte de puits s'ouvrait à angles vifs dans le sol antique qui apparaissait jonché de débris, surtout au Nord (côté gauche de la coupe, fig. 4), en surface de la mollasse sous une couche de terre humifère plus sombre descendue du plateau, épaisse de 1 m. 50 à 2 mètres. La section de la cavité se réduisait pyramidalement Fig. 1. — Vue de gauche du gisement lors de Fig. 2. — Vue de gauche de la couche G : la découverte à flanc de falaise. disposition des amphores au contact de la couche supérieure B. en profondeur pour, à partir de 1 m. 80, rester ensuite verticalement constante (0,96 xl,06) jusqu'au fond arrêté sur une couche de roche marneuse très dure de teinte blanchâtre et bleutée. Les raccordements de tessons appartenant à de mêmes vases mais trouvés dispersés du haut en bas permettent d'assurer que le remplissage de ce puits, d'environ 3 m. 60 de profondeur ancienne, s'était effectué en une seule fois. Voici de bas en haut les distinctions stratigraphiques observées : 1. Sur le fond horizontal l'on avait d'abord jeté une couche d'une quinzaine de centimètres d'une marne contenant des cendres, de nombreux petits grains de charbons, quelques tessons d'amphores et de poteries très dispersés. toute liberté de recherche : qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude. La fouille fut aussitôt entreprise, sous le contrôle de M. Michel Labrousse, directeur des Antiquités avec le concours de Mme Favre, MM. Denat, Graule, H. Juniet, J. de Lahitte, Soutou, Terrai, Vézian. Le gisement est à la limite des parcelles cadastrales 73 et 72. Le mobilier est destiné au Musée Saint-Raymond, à Toulouse. PUITS FUNÉRAIRES D'AQUITAINE 117 2. Sur ce coussin initial, dépôt dans le quart est du puits d'une tombe à incinération (E sur la fig. 4), comprenant en son centre une situle de bronze ansée de fer, trouvée renversée. Entourant en triangle ce seau métallique, 3 vases de terre cuite (fig. 3). De nombreux menus charbons et petits éclats d'os brûlés6 garnissaient la cendre entourant la situle et y ayant pénétré par l'ouverture (on voit fig. 3 le vide resté à la partie supérieure). Non loin de l'embouchure de la potiche renversée n° 17, un galet roulé plat pouvait lui avoir servi de couvercle7. Un calillus de moulin rotatif recouvrait la situle et l'œnochoé n° 16 renversées. A sa droite et au même niveau, rangés contre la paroi du puits, 5 bouchons d'amphores circulairement taillés dans des panses de ces récipients. 3. Cette tombe était dissimulée sous une chape d'une bonne trentaine de centimètres d'épaisseur, d'une marne très dure paraissant vierge, tout à fait similaire à celle des parois. Il pourrait s'agir du matériau extrait par le creusement et volontairement redisposé tel quel. 4. En D, dans un colmatage mixte de marne et de terre parsemé de tessons et charbons, finissant de garnir le puits funèbre vertical, 5 amphores entières couchées soit le long des parois soit en diagonales et ne se touchant pas. Entre elles, 4 éléments de meules rotatives, dispersés et qui ne semblent pas non plus avoir été jetés car les céramiques sous-jacentes ne sont pas écrasées. Parmi des tessons, 3 vases : les n01 19 et 42 jadis déposés entiers mais le n° 22 (« sombrero de copa ») sans doute intentionnellement brisé à la base de cette couche où il voisinait avec une corne de bovidé à peu près au-dessus du dépôt cinéraire. 5. Vers la partie supérieure de cette couche D, en tous sens parmi de la terre marneuse, 5 amphores décolletées dans l'antiquité, puis, en C, à partir de l'évasement des parois, amas d'amphores entremêlées précipitées intactes ou décolletées, la plupart s'étant brisées dans leur chute. Dispersés dans cet amas : 2 éléments de meules rotatives à main, l'un entier, l'autre en fragments, des grains de charbon et tessons de poteries, os animaux, clous et cailloux roulés de moyenne grosseur parfois brûlés ou éclatés au feu. 6. En R, couche oblique de tessons d'amphores où prédominent les éclats de panses, jetés avec la marne d'enrobage depuis la rive nord de la cavité. De-ci, de-là, vestiges fauniques, tessons, petites zones cendreuses, charbons et cailloux roulés. 7. Enfin, la couverture A du remplissage, épaisse d'une bonne vingtaine de centimètres, est composée de charbons et cendres parsemés de multiples tessons et de menus débris variés, dont notamment des objets de parure. Structure. — Cet enfouissement relève de deux composantes essentielles : petit puits funéraire d'une part, présentant seul un mobilier aménagé, et s'ouvrant en contrebas de l'évasement d'une première cavité répondant d'autre (6) Pour leur quasi-totalité indéterminables. Dans les quelques très rares éclats brûlés à peine plus gros, Mme Poulain-Josien a pu discerner : 1 fragment de fémur de carnassier jeune, sans doute un renard, 1 fragment de diaphyse radiale de jeune porc et 2 fragments crâniens qui peuvent être humains et appartenir à un sphénoïde quoiqu'ils n'aient pu être replacés avec une absolue certitude. (Lettre du 9/11/57). (7) Quartzite usé de 1 cm. 6 d'épaisseur et de 9 centimètres de diamètre. Couvercles en pierres assez souvent utilisés sur des urnes : cf. P. Ponsich et A. de Pous, Le champ d'urnes de Millas, Études Roussillonnaises, 1951, p. 24, flg. 6. 118 GEORGES FOUET part à la fosse à libation classique, et dont le remplissage s'avère plus hâtif. Semblable disposition rappelle celle des incinérations en puits du Premier Age du fer méditerranéen8. Si l'on peut déjà noter en Italie du Nord l'apparition de dimensions analogues9, l'agrandissement pourrait néanmoins s'expliquer ici par la nécessité d'adapter la taille de la fosse à celle du mobilier (la section de 96 centimètres sur 1 m.
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