CONTRIBUTION DU PAYS DE SAVERNE PLAINE ET PLATEAU Concertation préalable du public - Projet S3REnR Grand-Est Le PETR Pays de Saverne, Plaine et Plateau (PSPP) comprend 3 communautés de communes du Nord-Ouest de l’Alsace : CC de l’Alsace Bossue, CC de Hanau-La Petite Pierre et CC du Pays de Saverne. Sur ce territoire de 90 000 habitants, le PSPP a notamment en charge l’élaboration et la mise en œuvre du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) et du Plan Climat Air Energie territorial (PCAET). C’est à ce titre que le PSPP dépose la présente contribution. D’une manière générale 1. Si la Région est la maille prévue par les textes pour le S3RENR, il conviendrait, pour son élaboration, de prendre en compte les réalités des territoires infra-régionaux et infra- départementaux pour mieux coller à leurs besoins. En effet, Le développement des EnR rompt avec la structure traditionnelle des réseaux de transport et de distribution d’énergie français, traditionnellement organisés de manière centralisée. Les points de production se multiplient et se rapprochent du lieu de consommation. La carte des gisements pris en compte (page 49 du document de consultation) met en évidence un certain décalage entre les lieux de production et les lieux de consommation. L’impression dominante est un exercice de répartition de l’objectif de 5000MW en fonction des possibilités du réseau - pensé pour accueillir des flux unidirectionnels, de l’unité de production aux consommateurs – plutôt qu’un exercice de réelle adaptation du réseau aux besoins des territoires et de leurs consommateurs. Il conviendrait donc de prendre en compte les besoins de raccordement d’énergies renouvelables des territoires exprimés notamment dans les PCAET. 2. L’Alsace est la grande perdante du projet de S3RENR et le Bas-Rhin totalement oublié L’Alsace compte plus d’un tiers de la population de la Région Grand Est et un « Grandestien » sur cinq est Bas-Rhinois. Pour autant, seulement 0,12% des investissements prévus au schéma (0,495M€ / 402,6M€) seront réalisés en Alsace et rien dans le Bas-Rhin. Pourtant, l’étude de l’ADEME « évaluation du gisement relatif aux zones délaissées et artificialisées propices à l’implantation de centrales photovoltaïques » fait apparaître un gisement de 1263MWc rien que sur le département du Bas-Rhin. 3. Les plus gros efforts pour décarboner notre économie doivent se faire avant 2030 Les rapports du GIEC se succèdent et constatent, année après année, une dégradation de la situation ; « la machine s’emballe ! ». Seuls les plus optimistes pensent encore que l’objectif de maintenir le réchauffement à +2°C en 2100 est atteignable mais seulement à condition de porter l’essentiel de nos efforts de décarbonation avant 2030. De manière triviale, un changement radical de braquet s’impose, notamment en ce qui concerne le développement des EnR. Ainsi la PPE prévoit un rythme de développement annuel des EnR au moins 3 fois plus soutenu que celui enregistré depuis 2010. Cette ambition n’est pas traduite dans le projet de S3RENR dont l’ambition n’est que de 1.5 fois supérieure à celle de la période précédente. 4. Le renforcement du réseau devrait apparaître comme la voie prioritaire Pour augmenter l’ambition du S3RENR et mieux tenir compte des besoins des territoires, le renforcement de réseau devrait mobiliser plus de moyens. Sous réserve de contraintes techniques qui mériteraient d’être expliquées, le renforcement est la solution la plus économique et la plus rapide à mettre en œuvre. Selon les données du projet de schéma, gagner 1MW en renforcement coûte en moyenne 28 038€ contre 137 375€ lorsqu’il s’agit de création d‘ouvrage. Plus de renforcement serait par ailleurs sans impact sur le montant de la quote-part. 5. La quote-part : une solidarité en trompe l’œil Le montant global des travaux de création d’ouvrages est divisé par le volume de mégawatts d’énergies renouvelables qu’il permet d’accueillir. Chaque producteur paye cette quote-part au prorata du nombre de MW raccordé. Ce qui semble a priori relever d’un principe de solidarité risque, en réalité, de creuser les inégalités entre régions. Dans le Grand Est, la quote-part sera de 70K€/MW raccordé contre 0€/MW raccordé dans le précédent S3RENR Alsace. Sur le territoire du PSPP, à cause du faible ensoleillement et du faible potentiel éolien, il est plus difficile que dans d’autres régions d’attirer des investisseurs. Les équilibres économiques des projets ENR sont plus difficiles qu’ailleurs. Dans ce contexte particulier, renchérir le coût des projets de 70K€/MW est loin d’être anodin. Le montant de la quote-part est uniquement le fruit d’un calcul arithmétique mais il convient d’en mesurer plus finement l’impact sur l’attractivité du territoire en termes d’investissements ENR. Un tel montant peut être rédhibitoire pour les territoires les moins favorables au développement de ENR. Cette question plaide également pour un meilleur équilibre renforcement/création. 6. La maille de 20km x 20km pour le carroyage semble surestimée La méthode retenue dans le projet de schéma est la suivante : « les gisements de production d’énergie renouvelable sont tout d’abord rattachés aux postes électriques existants, en fonction de leur localisation. La méthode s’appuie sur un processus itératif tenant compte d’une distance maximale d’environ 20 km entre la localisation du gisement et son poste de rattachement. En l’absence d’un poste électrique dans ce périmètre, il est nécessaire de prévoir la création d’un nouveau poste électrique pour raccorder le gisement. Il en est de même lorsqu’un poste existant est saturé. » Cette approche semble en contradiction avec l’étude de l’ADEME précitée qui considère que « l’impossibilité de trouver le réseau HTB ou un poste HTA/HTB à moins de 10 km est considérée comme rédhibitoire pour la réalisation d’une centrale photovoltaïque ». Pour le Pays de Saverne, Plaine et Plateau (PSPP) 7. Entre la zone 7 et la zone 10, notre territoire apparait comme une zone blanche Aucun gisement n’est pris en compte sur notre territoire et, par voie de conséquence, le schéma n’envisage sur notre territoire ni renforcement, ni création d’ouvrages. 8. Pourtant, le réseau actuel semble quasi-saturé… Sur les postes de notre territoire (Dettwiller, Drulingen, Ingwiller, Sarre-Union, Saverne) la capacité réservée n’est que de 12,7MW avec au maximum 3,9MW sur le poste de Dettwiller. 9. … alors que le territoire s’est fixé des objectifs ambitieux de production ENR dans son PCAET Le PCAET du territoire – en cours de finalisation – prévoit à l’horizon 2050 une production ENR annuelle de 1 250 GWh/an répartie comme suit : Bois : 400 GWh Eolien : 400 GWh PV habitat : 70 GWh PV toitures tertiaires, hangars, délaissés, parking, agrivoltaïque… : 120 GWh Méthanisation : 125 GWh Solaire thermique : 40 GWh PAC : 90 GWh Ces chiffres seront précisés dans les prochains mois dans le cadre d’un schéma directeur des énergies. Néanmoins, le volume global représente la production nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050. En tenant compte des facteurs de charge retenus dans le projet de schéma, rien que pour l’éolien et le photovoltaïque, notre scénario représente un besoin en raccordement de 350 MW. 10. … et que des projets importants sont d’ores et déjà identifiés Projets à l’étude : Parc éolien à Oermingen (15 MW) Centrale PV de Weinbourg (30 MW) Centrale PV sur Friche GPA de Diemeringen (7 ha) Centrale PV sur carrière d’Eywiller (5ha) Ombrières PV projet Kimmel (6MW) Il convient également de prendre en compte à moyen terme les projets suivants : 40ha à Herbitzheim (bassin de décantation Solvay) mobilisables en PV Doublement du nombre de machines sur le parc éolien d’Herbitzheim Doublement du nombre de machines sur le parc éolien de Dehlingen .
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