La Societe Des Moteurs Salmson

La Societe Des Moteurs Salmson

1 LA SOCIETE DES MOTEURS SALMSON Des pompes à eau … sommes déjà en 1907. Même s’il ne fonc- tionne à plein régime que quelques minu- Le démarrage de l’aviation en France tes, le V8 Antoinette est adopté par les aurait pu avoir lieu quatre ou cinq ans premiers aviateurs ; avec sa culasse en plus tôt si les quelques courageux ama- aluminium, il ne pèse que 110 kg. teurs du « plus lourd que l’air » avaient En 1907 sont présentés plusieurs mo- trouvé sur le marché un moteur teurs d’aviation dont la puissance dépasse d’aviation, c’est-à-dire puissant, de l’ordre 20 ch, mais ils sont soit robustes et lourds, de 30 à 40 ch, et léger. Les premiers mo- soit légers et dangereusement fragiles : teurs à explosion développant réellement Aster, Chénu, Darracq, Farcot, Panhard 30 ou 40 ch datent de 1900, mais leur et Levassor, Rossel (Peugeot), Viale et usage est réservé à l’automobile ou aux Renault présentent de lourds moteurs dirigeables, car ils pèsent plus de 200 kg. polyvalents, automobile, aviation, aérosta- En 1903, les frères Wright sur leur biplan tion ; à l’inverse, les ingénieurs Berthaud, qui pèse 350 kg doivent se résoudre à Buchet et Laviator proposent des jouets ; « bricoler » un moteur eux-mêmes. Louis les industriels Bariquand et Marre d’un Blériot (1872-1936), Ferdinand Ferber côté et Clément-Bayard de l’autre tentent (1862-1909) et Gabriel Voisin (1880-1973) bien en 1908 de construire en France le auraient pu voler dès 1905 s’ils avaient eu moteur Wright, mais le moteur français se un moteur convenable. montre très inférieur au moteur améri- cain. Alexandre Anzani offre alors aux aviateurs ses moteurs de motocyclette (trois cylindres en éventail, 25 ch, 55 kg) : Blériot en fera usage sur la Manche en juillet 1909. Moteur V8 Antoinette de 50 ch disponible en 1909. (Cliché Musée de l’Air). En 1904, le Roumain Trajan Vuia Moteur Gnôme à barillet (1910). (Cliché Musée (1872-1950) n’a pu effectuer que des sauts de l’Air. de puce à Montesson avec un moteur chi- mique à oxyde carbonique dont la durée … aux moteurs d’avion de fonctionnement est de trois minutes. Dès que le moteur Antoinette de 25 ch de Lorsqu’il visite en décembre 1908 le Léon Levavasseur (1863-1922) est dispo- premier Salon international de la locomo- nible, Vuia vole régulièrement. Mais nous tion aérienne de Paris, l’ingénieur et in- 2 dustriel Emile Salmson (1858-1917) est novembre 1910 et est présenté au Salon séduit par l’enthousiasme populaire en un mois plus tard. Il fait l’admiration d’un faveur de l’aviation et tombe en admira- très grand nombre de visiteurs. tion devant les derniers moteurs légers : les frères Louis et Laurent Seguin expo- Moteur Puis- Poids Type Utilisateurs sent un moteur rotatif expérimental à sance Antoinette 55 ch à 110 kg V8 eau Latham, Henri sept cylindres développant 50 ch pesant 1200 t Farman 75 kg ; Léon Levavasseur présente un Curtiss 50 ch à 110 kg V8 eau Curtiss, Paulhan superbe V8 Antoinette de 50 ch pesant 75 1600 t E.N.V. 50 ch à 110 kg V8 eau Blériot kg ; Robert Esnault-Pelterie dévoile un 7 1500 t cylindres fixe en éventail de 35 ch ultra Renault 60 ch à 180 kg V8 eau Maurice Farman 1800 t léger (45 kg). Salmson comprend qu’avec Wolseley 50 ch à 165 kg V8 eau Short, Bristol ces mécaniques adaptées va s’ouvrir un Siddeley 1350 t nouveau marché. R.E.P. 35 ch à 60 kg 7 éventail Esnault-Pelterie, 1500 t air Blériot Anzani 45 ch à 100 kg 6 étoile air Aérostats 1600 t Darracq 30 ch à 52 kg 2 à plat Santos-Dumont 1400 t air Dutheil & 50 ch à 120 kg 4 à plat Aérostats Chalmers 1200 t eau Gobron- 75 ch à 150 kg 8 en X 2 Aérostats Brillié 1200 t temps eau Gnôme 50 ch à 75 kg 7 en étoile H Farman, 1350 t air Blériot, Voisin Wright 28 ch à 85 kg 4 en ligne Wright 1250 t eau Panhard 40 ch à 115 kg 4 en ligne Tellier Levassor 1100 t eau Moteur Salmson type A de 50 ch exposé au Sa- Les moteurs d’aviation présents sur le marché. lon de Paris en 1910-1911. (Cliché L’Aérophile). (Source : L’Aéroplane pour tous, déc. 1910). Depuis 1890, sa société Salmson pro- Le Salmson type A est un très petit duit des pompes mécaniques dans un petit moteur d’encombrement comportant deux atelier parisien. Emile Salmson est un groupes de sept cylindres parallèles en industriel reconnu pour la qualité de ses « barillet » sans vilebrequin, les bielles produits, de solides pompes à eau ; ses attaquant un plateau basculant. Faisant succursales vendent des machines à va- huit litres de cylindrée, ce moteur refroidi peur, des ascenseurs, des moteurs indus- par eau développe 50 ch pour un poids de triels à gaz et à pétrole. Salmson a créé 55 kg. Le Salmson B construit en février des sociétés un peu partout pour distri- 1911 est le même moteur dont la puis- buer ses produits, en particulier en sance passe à 55 ch par augmentation du Grande-Bretagne et en Allemagne. régime, de 900 à 1100 tours minute. En Quelques semaines après le premier avril 1911, il est suivi du Salmson C, un Salon de l’aéronautique, en février 1909, moteur de 60 ch pesant 75 kg sans sou- deux ingénieurs proposent à Salmson de pape d’admission, remplacées par un bois- réaliser un moteur d’aviation, puissant seau rotatif, sans vilebrequin, suivant le (50 ch) et léger (55 kg) dont ils ont breveté même principe du barillet, la cylindrée les plans en 1907 et construit un proto- passant à onze litres. Le type D développe type en 1908 ; ils se nomment Georges- 65 ch par augmentation du régime. Henri-Marius Canton et Pierre-Georges Unné. Curieusement, Salmson accepte. Ce cas est singulier ; il est rare qu’un indus- triel en place investisse dans une techno- logie nouvelle dont il ne connaît rien. Les premiers moteurs : des obus ! L’atelier de moteurs d’aviation parisien Salmson est ouvert en mai 1910 et em- ploie six ouvriers. Le premier moteur Moteur Salmson type K de 85 ch en barillet Canton et Unné sort de chez Salmson en (1913). (Cliché Musée de l’Air). 3 Ensuite, Canton et Unné utilisent neuf litres de cylindrée développant 280 ch à cylindres au lieu de sept, toujours fonc- 1200 tours minute et dont la puissance tionnant en parallèle, sur le type E de 65 pourrait atteindre 300 ch ! Présenté de ch, un moteur exposé au Salon de façon statique au Salon de l’aéronautique l’aéronautique 1911-1912. Encore appelé de 1911-1912, ce dernier moteur est évi- « obus » de par sa forme allongée, le der- demment beaucoup remarqué. nier moteur de ce type sera le Salmson K de 85 ch (1913). Malheureusement, ces moteurs n’ont qu’une faible longévité, les frottements engendrés par les mouve- ments des bielles depuis le plateau vers les cylindres provoquant des échauffe- ments indésirables. Laurent Seguin chez Gnôme à la même époque teste le même type de solution sans plus de succès. Cette architecture est abandonné. Moteur Puis- Poids Type Le canard Voisin est le premier à monter à titre sance d’essai un moteur Salmson en étoile fixe. (Ar- Anzani 70 ch à 115 kg Six cylindres en étoile chives municipales de Boulogne-Billancourt). 1400 t fixe (air) de 9.725 cm3 Gnôme 70 ch à 83 kg Sept cylindres rotatif Gamma 1300 t (air) de 11 litres L’engagement en compétition (1912) Gnôme 80 ch à 87 kg Sept cylindres rotatif Lambda 1200 t (air) de 12 litres La carrière du sept cylindres Salmson Gnôme 50 ch à 75 kg Sept cylindres rotatif de 80 ch, vendu 13.000 francs en 1912, est Oméga 1200 t (air) de 8 litres Hélium 100 ch à 150 kg Cinq cylindres fixe (air) évidemment occultée par le neuf cylindres 1200 t de 4 litres de 110 ch, vendu seulement 18.000 francs. Le Rhône 60 ch à 95 kg Sept cylindres rotatif 1200 t (air) de 9 litres En avril 1912, le neuf cylindres Canton- Rossel- 40 ch à 72 kg Sept cylindres rotatif Unné de 110 ch fait ses débuts en compé- Peugeot 1150 t (air) de 6.665 cm3 tition à Monaco, sur le canard Voisin n° 3 Rossel- 50 ch à 80 kg Sept cylindres rotatif Peugeot 1150 t (air) de 7,3 litres piloté par Maurice Colliex et sur le biplan Salmson 80 ch à 135 kg Sept cylindres fixe (eau) Sanchez-Besa n° 6 piloté par Jean Be- 1150 t de 11 litres noist. Ces bons résultats vaudront à Voi- Salmson 110 ch à 160 kg Neuf cylindres fixe 1300 t (eau) de 14,2 litres sin une commande en série et le moteur Viale 50 ch à 90 kg Cinq cylindres fixe (air) Salmson fait sensation, il est le plus puis- 1250 t de 6 litres Viale 70 ch 115 kg Sept cylindres en étoile sant du concours. Ses créateurs annoncent (air) de 8,6 litres un neuf cylindres de 16 litres développant Les moteurs d’aviation en étoile présentés au 180 ch avec la même architecture. Gnôme, Salon de décembre 1911. (Source : L’Aérophile). leader sur le marché des moteurs en étoile, n’a que le fragile et coûteux 14 cy- Les moteurs en étoile (1911) lindres de 140/160 ch à opposer.

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