LA VIE DE GALILÉE Bertolt Brecht texte français Éloi Recoing mise en scène Jacques Lassalle Théâtre National de la Colline 15, rue Malte-Brun 75020 Paris Location 01 44 62 52 52 Grand Théâtre du 24 février au 9 avril 2000 du mercredi au samedi 20h00 mardi 19h30 dimanche 15h00 - relâche lundi Les mardis de la Colline les mardis à 19h30 - tarif unique 110 F Production Compagnie pour Mémoire / Théâtre National de la Colline en coproduction avec le Centre Dramatique National de Nice - Côte d’Azur. Avec la participation d’Atelier Théâtre Actuel et du Jeune Théâtre National. Le texte est publié à L’Arche Éditeur Presse Nathalie Godard Tél 01 44 62 52 25 Fax 01 44 62 52 91 1 décor Rudy Sabounghi costumes Renato Bianchi lumière Franck Thevenon avec Françoise Bette Thomas Blanchard Bernard Bloch Nicolas Bonnefoy Audrey Bonnet Loïc Corbery Pascal Elso Jérôme Huguet Nicolas Moreau Johanna Nizard Jean Pennec Michel Peyrelon Rodolphe Poulain Bernard Spiegel Jacques Weber Bernard Yannotta en alternance avec Stuart Patterson (distribution en cours) 2 « En l’an de grâce seize cent neuf à Padoue La clarté du savoir jaillit d’un pauvre bouge. Galileo Galilei calcula tout : Ce n’est pas le soleil mais la terre qui bouge. » La Vie de Galilée, I, « Galileo Galilei, professeur de mathématique à Padoue, veut démontrer le nouveau système du monde de Copernic » , Epigraphe La Vie de Galilée occupe une place privilégiée dans l’œuvre de Bertolt Brecht. Composée en 1938, peu avant Mère Courage et ses enfants, elle ne prit une forme à peu prés définitive qu’en 1955, lors de sa première publication, et la mort inter - rompit son auteur quand il travaillait à sa réalisation scénique par le Berliner Ensemble. Certes, Brecht n’a cessé de reprendre, de retoucher ses textes dramatiques : jamais il ne concevait une de ses pièces comme un tout achevé qui, une fois écrit, n’aurait plus qu’à être « porté à la scène ». Ainsi, il n’existe pas moins de quatre versions de sa première pièce, Baal , qu’on avait pu croire, sur la foi d’une légen - de entretenue par Brecht lui-même, composée d’un seul jet, en moins d’une semaine, pour tenir un pari. Parmi les pièces de la maturité, La Vie de Galilée est toutefois la seule à avoir été profondément remaniée à plusieurs reprises, sur une période de près de vingt ans.[…] La fable de Galilée reste à peu près identique, à travers les trois versions de 1938 à 1955. On peut l’énoncer comme suit : Un savant réputé, Galilée, a le choix entre la sécurité matérielle et la liberté de recherche et d’enseignement : il bénéficie de celle-ci à Padoue et Venise, mais afin d’obtenir la sécurité dont il a besoin pour poursuivre ses recherches, il quitte la République de Venise et se met au service du Grand-Duc de Florence. Là, tout en bénéficiant d’une situation matérielle qui le satisfait, il se trouve obligé de renoncer à ses recherches. Devant l’espoir d’un changement d’attitude de l’Eglise, il reprend son travail sans envisager de rien changer à sa situation matérielle. Il engage alors la science dans un combat décisif avec le pouvoir. De ce combat, il sortira vaincu et la science accrue mais pour longtemps asservie. L’ère nouvelle qu’il a saluée au début de la pièce et qu’il a de nouveau proclamée ensuite, a certes commencé mais elle apparaît grosse de bien des dangers. Brecht ne modifia guère cette fable. Ce qu’il transforma, ce sont ses significa tions. Et il le fit à un double niveau : celui des rapports internes entre éléments de la fable et celui des rapports entre cette fable et la réalité à laquelle elle renvoie. Bernard Dort Extrait de « Lecture de Galilée, étude comparée de trois états d’un texte dramatique de Bertolt Brecht », Les Voies de la création théâtrale , n°3, Ed. du CNRS, 1972 3 Glorification ou condamnation de Galilée ? … Le crime de Galilée peut être considéré comme « le pêché originel » des sciences modernes de la nature. De la nouvelle astronomie, qui intéressait très profondément une nouvelle classe, la bourgeoisie, car elle apportait son concours aux courants sociaux révolutionnaires de l’époque, il fit une science particulière strictement limitée qui, certes, précisément du fait de sa « pureté », c’est-à-dire de son indifférence au mode de production, pouvait se développer tranquillement, toute proportion gardée. La bombe atomique est comme phénomène aussi bien technique que social le produit final typique de sa prestation scientifique et de sa carence sociale. Comme l’a dit Walter Benjamin, le « héros » de l’œuvre n’est donc pas Galilée, mais le peuple. Voilà qui est exprimé un peu trop succintement, à ce qu’il me semble. J’espère que l’œuvre montre comment la société extorque des individus qui la constituent ce qu’elle attend d’eux. L’instinct de recherche, phénomène social, non moins source de plaisir ou dictatorial que l’instinct de procréation, dirige Galilée vers cette si dangereuse zone, le pousse au pénible conflit avec ses violents désirs d’autres jouissances. Il pointe le télescope vers les astres et se donne en proie à la torture. A la fin, il cultive sa science comme un vice, en cachette, vraisemblablement avec des remords. En présence d’une telle situation, on ne peut guère avoir grande envie soit seulement de louer soit de condamner Galilée. Bertolt Brecht Écrits sur le théâtre – 1947, Éditions de l’Arche 4 Bertolt Brecht Né à Augsbourg (Bavière) en 1898. Mort à Berlin-Est en 1956. Œuvres de Bertolt Brecht chez l’Arche Éditeur, Paris Théâtre complet – Nouvelle édition en 8 volumes Tome 1 (1919- 1926 ) : Baal / Tambours dans la nuit / Dans la jungle des villes / La Vie d’Edouard II d’Angleterre / Homme pour homme / L’Enfant d’éléphant (texte fran - çais Sylvie Muller), 1974. Réédition en 1988. Tome 2 (1928-1931 ) : L’Opéra de quat’sous / Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny / Le Vol au-dessus de l’océan / L’Importance d’être d’accord / Celui qui dit oui, celui qui dit non / La Décision / Sainte Jeanne des abattoirs , 1974. Réédition 1988. Tome 3 (1930-1938 ) : L’Exception et la règle / La Mère /Têtes rondes et têtes pointues / Les Horaces et les Curiaces / Grand-peur et misère du III e Reich , 1974. Réédition 1988. Tome 4 (1937-1940 ) : Les Fusils de la mère Carrar / La Vie de Galilée / Mère Cou - rage et ses enfants / La Bonne Âme du Se-Tchouan , 1975. Réédition 1988. Tome 5 (1939-1943) : Le Procès de Lucullus / Maître Puntila et son valet Matti / La Résistible Ascension d’Arturo Ui / Les Visions de Simone Machard , 1976. Réédition 1988. Tome 6 (1943-1954 ) : Schweyk dans la deuxième guerre mondiale / Le Cercle de craie caucasien / Les Jours de la Commune / Turandot ou Le Congrès des blanchisseurs , 1978. Réédition 1988. Tome 7 (1948-1953) - Adaptations : Antigone / Le Précepteur / Coriolan / Le Procès de Jeanne d’Arc à Rouen, 1431 / Tambours et trompettes , 1979. Tome 8 (1914-1950) : La Noce chez les petits bourgeois / Six autres pièces en un acte : Le Mendiant ou Le Chien m ort / Il débusque un démon / Lux in Tenebris /Le Coup de filet / Dansen / Combien coûte le fer ? / Les Sept péchés capitaux des petits bourgeois / La Boutique de pain / Sept autres fragments , 1979. Poèmes Tome 1 (1918-1929 ) : Sermons domestiques / Extraits d’un manuel pour habitants des villes / Histoires de la Révolution , 1965. Tome 2 (1913-1929) : Poèmes inédits ne figurant pas dans des recueils / Chansons et poèmes extraits des pièces , 1965. Tome 3 (1930-1933) : Chansons, Poèmes, Chœurs. Les Trois Soldats / Les Sept Péchés capitaux des petits bourgeois , 1966. Tome 4 (1934-1941) : Poèmes de Svendborg / Poèmes chinois / Etudes / Poèmes extraits de L’Achat du cuivre / Recueil de Steffin , 1966. Tome 5 (1934-1941) : Poèmes ne figurant pas dans des recueils / Chansons et poèmes extraits des pièces, 1967. Tome 6 (1941-1947) : Poèmes d’exil / Poèmes ne figurant pas dans des recueils / Chansons et poèmes extraits des pièces , 1967. 5 Tome 7 (1948-1956) : Elégies de Buckow / Poèmes ne figurant pas dans des recueils / Chansons et Poèmes extraits des pièc es, 1967. Tome 8 (1913-1956) : Suppléments aux poèmes , 1967. Tome 9 (1913-1956) : Chansons et poèmes extraits des pièces et autres œuvres / Poèmes sur des pièces / Fragments , 1967. De la séduction des anges – Textes et poèmes érotiques , 1996. Essais L’Achat du cuivre , 1970. (livre épuisé) Les Arts et la révolution , 1970. Réédition 1977. Sur le cinéma , 1970. (livre épuisé) Sur le réalisme , 1970. Réédition en 1976. (livre épuisé) Ecrits sur la politique et la société , coll. « Le Sens de la marche », 1971. Ecrits sur le théâtre , 1963. (livre épuisé) Ecrits sur le théâtre I, nouvelle édition annotée. Réédition en 1988. Ecrits sur le théâtre I, nouvelle édition annotée, 1979. Petit organon pour le théâtre , 1970. Réédition en 1989. Nouvelle édition des Ecrits sur le théâtre en trois tomes en 1999. Prose Les Affaires de monsieur Jules César , 1959. Les Crabes de la mer du Nord et autres histoires (1913-1927) , 1988. La Vieille Dame indigne et autres histoires (1928-1948) , 1988. Ces deux derniers ouvrages remplacent et augmentent l’ancienne édition en un tome des Histoires inédites, 1913-1948 , 1967. Histoires d’almanach , 1961. Réédition en 1983. Histoires de monsieur Keuner , 1980. Journal de travail 1938-1955 , 1976. Journaux 1920-1922 / Notes autobiographiques 1920-1954 , 1978. Me Ti. Livre des retournements , 1978. Le Roman de quat’sous , texte français Claude Vernier avec la collaboration de Paul Richez, préface de Geneviève Serreau, 1963.
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