ACTÉON vf. DIDO & AENEAS FONDATION SOCIÉTÉ GÉNÉRALE POUR LA MUSIQUE LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ET "LES ARTS FLORISSANTS" RENCONTRE DE LA MUSIQUE BAROQUE ET DU TALENT Lancée en 1987, la Fondation Société Générale pour la Musique contribue au développement de la pratique et de la connaissance musicale, assure sa diffusion dans tous les milieux etfavorise Véclosion de jeunes talents comme la sauvegarde du patrimoine musical. Son soutien aux Arts Florissants s'inscrit dans cette perspective. Ensemble vocal et instrumental de premier plan fondé par William CHRISTIE en 19 79, "Les Arts Florissants* joue un rôle capital dans la redécouverte d'œuvres de compositeurs baroques français et européens, et dans la formation de jeunes chanteurs et instrumentistes de talents. FONDATION SOCIÉTÉ GÉNÉRALE POUR LA MUSIQUE ACTEON de Marc-Antoine CHARPENTIER DIDO & AENEAS de Henry PURCELL CONCERTS 1988 JUILLET BEAUNE RENCONTRES INTERNATIONALES DE Le 14 à 21 h 00 Hospices MUSIQUE PARIS FESTIVAL ESTIVAL DE PARIS (Ouverture) Le 15 à 20 h 30 Salle Pleyel FESTIVAL DE MUSIQUE DE SAINTES Le 16 à 23 h 00 SAINTES Abbaye aux Dames Le 26 à 21 h 00 SAINT-AMAND- FESTIVAL MUSICAL DE COLY Abbaye DU PÉRIGORD NOIR (Aquitaine) Le 27 à 21 h 30 PERPIGNAN Chapelle St-Dominique FESTIVAL MÉDITERRANÉEN Le 28 à 22 h 00 VILLENEUVE- LEZ-AVIGNON FESTIVAL MÉDITERRANÉEN Chartreuse AOÛT Le 26 à 20 h 00 UTRECHT HOLLAND FESTIVAL OUDE MUZIEK Vredenburg UTRECHT (Ouverture) Avec la participation de la Fondation Société Générale pour la Musique du Ministère de la Culture et du Conseil Régional d'Aquitaine L PRO 1988/03 SOLISTES ACTÉON de Marc-Antoine CHARPENTIER Juillet Juillet 14-15-16 26-27-28 ACTÉON Dominique VISSE Jean-Paul FOUCHÉCOURT Jean-Paul FOUCHÉCOURT Dominique VISSE DIANE Véronique GENS Agnès MELLON ARTHEBUZE Jill FELDMAN Ann MONOYIOS JUNON Noemi RIME Noémi RIME HYALE Cécile LE BIHAN Cécile LE BIHAN DAPHNÉ Isabelle DESROCHERS Isabelle DESROCHERS DIDO & AENEAS de Henry PURCELL Juillet Juillet 14-15-16 26-27-28 DIDON Nancy ARGENTA Agnès MELLON BELINDA Jill FELDMAN Ann MONOYIOS ENÉE Jean-François GARDEIL Jean-François GARDEIL L'Enchanteresse Dominique VISSE Dominique VISSE lère Sorcière Véronique GENS Noémi RIME 2e Sorcière Isabelle DESROCHERS Isabelle DESROCHERS Suivante Noémi RIME Véronique GENS L'Esprit Michel LAPLÉNIE Michel LAPLÉNIE Un Marin Jean-Paul FOUCHÉCOURT Jean-Paul FOUCHÉCOURT ENSEMBLES SOPRANOS : Jill FELDMAN (14 au 16) TÉNORS : Jean-Paul FOUCHECOURT Ann MONOYIOS (26 au 28) Bernard LOONEN Isabelle DESROCHERS Jean-Luc BAUDOIN Véronique GENS Cécile LE BIHAN Noémi RIME HAUTES-CONTRE : Dominique VISSE BASSES : Jean-François GARDEIL Vincent DARRAS Michel LAPLÉNIE Edouard DENOYELLE Jérôme CORREAS ORCHESTRE VIOLONS I et II : Enrico GATTI (14 au 16) VIOLONCELLES : David SIMPSON Ryo TERAKADO (26 au 28) Bernadette CHARBONNIER Elisabeth MATIFFA Sophie DEMOURES Catherine GIRARD Ann MONNINGTON VIOLE DE GAMBE : Anne-Marie LAS LA Michèle SAUVÉ Georg WTLMS CONTREBASSE : Jonathan CABLE ALTI : Benoît WEEGER Ruth WEBER CLAVECINS : William CHRISTIE Christophe ROUSSET Dir. William CHRISTIE Assistant musical : Christophe Rousset Répétition au Grand Théâtre de Bordeaux le 9 mai 1988. Photo Jean-Luce Huré Photo Eric Emo "J'ai programmé ce soir deux œuvres, l'une française, l'autre anglaise : ACTÉON, de Marc-Antoine Charpentier, et DIDO and AENEAS, de Henry Purcell, parce qu'elles se complètent à merveille. Ce n'est certainement pas dans le but de montrer Purcell comme imitateur (Dieu sait qu'il figure dans mon Panthéon personnel à côté de Monteverdi et de Beethoven) que j'ai choisi de rapprocher ces deux œuvres. C'est plutôt pour rendre hommage à celui qui a écrit dans la préface du DIOCLESIAN de la nécessité qu'il a éprouvée à asso- cier des éléments italiens et français à la jeune école anglaise afin de la rendre plus élégante et plus éloquente. Le petit ballet-pastorale ACTEON est très précisément le genre d'oeuvre amené en Angleterre à la fin du XVIIe siècle par Pelham HUMPHREY et d'autres, et qui a pu fournir au jeune Purcell le modèle et les détails de son chef d'œuvre DIDO and AENEAS." WILLIAM CHRISTIE ACTÉON H. 481 (1683-85) En quelques années, MARC ANTOINE CHARPENTIER est tention du futur Régent, le Duc D'Orléans, Charpentier affecte devenu le musicien français du Grand Siècle le plus enregistré. aux tonalités des qualités : le Ré majeur est « joyeux et guerrier », Paradoxalement, il reste un personnage assez méconnu et ce le La majeur « joyeux et champêtre ». Cette recherche de couleur «musicien français oublié» que révélait Claude Crussard en est constante dans chaque scène ; ainsi la quatrième est très 1945 sort à peine de son domaine des « ombres lyriques ». curieusement constituée d'un récitatif d'Actéon (qui se voit Il est vrai que cette résurrection de Charpentier ne cesse de nous changé en cerf) et d'une longue plainte en do mineur (« obscur surprendre. Son oeuvre, touchant à de nombreux domaines, et triste »). L'auditeur sera également frappé par la variété des nous est parvenue, quasiment complète, semble-t-il, dans ces différentes façons de mettre le texte en musique. Il y a en effet célèbres manuscrits conservés à la Bibliothèque Nationale de très peu de véritables récitatifs. Par contre, il est bon de consta- Paris. Mais l'histoire de ces oeuvres reste à établir ; en effet, mis à ter la fréquence des passages mélodiques, des ensembles de part quelques rares monuments comme Médée ou David et Jona- construction intéressante, tels cet air d'Arthébuze alterné avec thas, il est difficile de situer, à la fois dans le temps et le lieu, ces le chœur, le grand monologue d'Actéon (scène 3) ou le chœur œuvres que l'on sort de l'ombre. final avec ses diverses facettes expressives. Trois lieux principaux ont occupé la carrière de Charpentier ; Actéon se présente comme une œuvre qui utilise les artifices les plus classiques de la « tragédie en musique » telle que l'a instau- depuis 1679-1680, Charpentier a la charge de la musique reli- Mais, gieuse du Dauphin, ainsi que la direction de la musique de la rée Lully. ici, tout se place à un niveau de miniaturisation : Princesse de Guise. En 1684, il entre au service des Jésuites de la l'argument, l'effectif vocal et instrumental, la durée ; délicate rue St-Antoine. Où placer la composition d'Actéon ? Le sujet mais puissante esquisse, témoignage du métier d'un musicien l'écarte de la musique du Dauphin. On sait que certaines qui prépare des sommets absolus tels Médée... œuvres de ce type furent composées pour le divertissement de la Princesse de Guise, comme l'Idyle en Musique Les Arts Floris- L'action est répartie en six scènes. sants qui respecte l'effectif instrumental entretenu par cette 1. Actéon et les chasseurs sont sur la piste d'un gibier important. noble personne (deux dessus de viole, clavecin et basse de L'ensemble de la scène s'articule autour d'un chœur des viole). A l'examen de la partition à'Actéon, rien n'interdit, de chasseurs utilisé sous forme de refrain. Cette scène se termine prime abord, d'imaginer que cette pièce fut écrite pour la Prin- par un « air » instrumental. cesse. Cependant, certaines mentions indiquent d'autres déductions ; ainsi, la Plainte de la quatrième scène mentionne 2. Changement de décor. Une fontaine où se baignent Diane et « point de flûtes »... mais ne peut-on imaginer aussi deux flûtes ses sœurs. Un mouvement de danse va très vite modifier le en supplément chez la Princesse ?. récitatif de Diane ; ce mouvement sera continué par les sœurs de Diane. Suit un Menuet alterné entre les voix et les Il faut cependant continuer à imaginer un petit ensemble ; ainsi, instruments, et enfin l'air (avec chœur) d'Arthébuze, modelé dans le chœur des chasseurs « quelle ardeur du soleil », trouve-t- sur un air de Gavotte. on de légères différences entre la partie de clavecin et celle de la viole : « les petites notes sont pour la violle, les grosses pour le 3. Actéon fatigué abandonne ses compagnons et se repose dans clavecin ». Cette mention de « la violle » confirme l'affectation un endroit calme et paisible (tradition du « sommeil » de la originale à'Actéon à une petite formation. C'est ce type de for- tragédie en musique). Il chante un long monologue. Aperce- mation que le Maître de Musique recommande à Monsieur vant Diane et ses sœurs, il tente de se cacher, mais est vu. Suit Jourdain qui veut être comme « les gens de qualité » : « Il vous un dialogue entre Actéon et Diane qui ne veut rien entendre faudra trois voix, un dessus, une haute-contre et une basse, qui aux explications d'Actéon : « le seul hazard et mon malheur seront accompagnées d'une basse de viole, d'un théorbe et d'un font toute mon offence ». Diane et ses suivantes, afin d'éviter clavecin pour les basses continues, avec deux dessus de violon u'Actéon ne se vante du spectacle qu'il a découvert, déci- pour jouer les ritournelles ». aent de son sort. Ceci dit, les dimensions dramatiques à'Actéon en font une 4. Dans ce récitatif, Actéon se voit changé en cerf. Une longue œuvre qui dépasse ce cadre d'une musique « privée ». L'interpré- plainte instrumentale évoque son désarroi. tation qu'en donne « Les Arts Florissants » s'adresse à un public plus large, comme celui du collège des jésuites. 5. Surviennent les chasseurs dont les chiens poursuivent un cerf. Ils cherchent Actéon pour le convier à cette chasse : Cependant, l'ensemble évite nettement tout contact avec les « Venez admirer la furie de vos chiens acharnés sur ce cerf aux grands moyens. Même les chœurs se présentent comme des abois ». ensembles de solistes. Toutes les parties instrumentales se limi- la en tent à une écriture en trio.
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